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Les principaux rabbins de Fès au début du 20ème siècle
De g. à d., debout : Yizhak Niddam et son fils Abraham, R. Abner Hassarfati, R. Shmuel Marciano. Assis : R. Mattitiahou Serero, R. Vidal Hassarfati, R. Shlomo Aben Danan.

 

 

Ce nom vient évidemment du mot hébreu Tsarfat, désignant la France. Les ancêtres de la famille sont donc originaires de ce pays. Après l’expulsion des juifs de France par Philippe le Bel en 1306, un certain nombre d’entre eux se réfugient en Espagne où ils choisissent des patronymes, souvent d’après leur région d’origine. Parfois, dans des contrats entre juifs et chrétiens, le nom a été traduit en « Frances » ou « Franco ». La transcription de ce nom en lettres latines varie suivant les prononciations et les langues. Après l’expulsion d’Espagne, on retrouve ce nom dans tout le Bassin méditerranéen, mais aussi en Angleterre, et plus tard en Hollande. La transcription du nom Hassarfati en Serfaty, pourrait être la conséquence de l’esprit colonialiste après 1912 qui, en éliminant le « Ha », annulait ce qui aurait pu paraître être un « titre aristocratique », et en plaçant un « y » (initiative bizarre : pourquoi cette lettre ?), était-ce un moyen d’éviter une prétendue origine corse ou italienne ?

L’arbre généalogique (ci dessous), remonte certainement aux environs de 1450. Une ancienne tradition très ancrée, retrouvée dans les ketoubot familiales, le fait remonter à Rabbenou-Tam petit-fils de Rashi. Le célèbre « Ha-hidah » (R. Haim Yossef David Azoulay, né à Jérusalem, 1724-1806) rappelle cette ascendance. Cependant il manquerait quelque 7 générations, et malgré de longues recherches dans ce qui reste d’archives en Espagne, il n’a pas été possible de combler ce vide (bien que l’on ait retrouvé des rabbins célèbres du même nom, sans toutefois établir de lien véritable). Cependant, seule la famille Hassarfati de Fès conserve cette tradition. De quelle région d’Espagne cette famille est-elle originaire ? Une tradition parle de la Castille, et le fait est qu’ils transmettaient à Fès les « taqqanot des juifs expulsés de Castille ». Par ailleurs, le prénom Vidal, qui revient constamment dans la famille, semblait être fréquent en Aragon et en Catalogne, où la langue était le français ou ses dérivés. Le mot hébraïque Haïm (vie) aurait été traduit par Vital en espagnol et retranscrit Vidal en français (langue considérée « dure » par rapport à l’espagnol) [15].  

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Arbre genealogique de la famille Hassarfati-Serfaty
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Depuis leur arrivée à Fès, après l’expulsion d’Espagne, les Hassarfati ont engendré une longue lignée de rabbins, d’abord des Megorashim, puis de la communauté dans son ensemble.

Parmi ces nombreux ascendants, nous citerons, par ordre chronologique [4,5,16,17] :

I) Rabbi Vidal Hassarfati le second (1545-1619 ?), appelé aussi « El Señor » ou « Hakadmon » (l’Ancien), fils de R. Itshak (I) et petit-fils de R. Vidal (I), également juges célèbres à Fès. Ha-hidah écrit à son propos : « l’un des génies de l’occident ». Il possède une culture immense et cite aussi bien Platon, Aristote, Euclide, Sénèque, que des philosophes arabes et évidemment Rambam, Yehuda Halevi et tous les maîtres de la Torah. Il se réfère constamment à la Kabbale. Il est aussi médecin.

Il possède une importante bibliothèque et une partie de ses écrits est encore sous forme de manuscrits. Ses principales œuvres sont « Piroush le midrash rabah », publié à Varsovie en 1874, et surtout le célèbre « Tsouf dvach » (Nectar du miel), publié à Amsterdam en 1718. Ce livre est un commentaire de la Torah auquel seront jointes des explications sur les meguilot. Sa diffusion dans tout le monde juif fut importante. Écrit dans un style très concis, il a été réédité à différentes époques. Rabbi Vidal avait la réputation de faire des miracles [18,19].  

En 1884, le sultan Moulay Hassan I décide d’agrandir l’espace de son palais et fait déplacer le vieux cimetière juif. La sépulture de R. Vidal est la seule à rester à son emplacement sur une petite hauteur, contre la nouvelle enceinte. De l’autre côté se trouvait un établissement de bains juif. Les anciens du mellah racontent que les eaux sales s’infiltraient dans la tombe et ses alentours. Les rabbins demandèrent aux propriétaires de réparer ou de se déplacer. Ils refusèrent. Un jour, un jeune homme prenant son bain vit R. Vidal lui apparaître. Il raconta ce fait à ses parents qui n’y prêtèrent point attention. Quelques jours après le jeune homme décéda. Du jour au lendemain le bain fut en faillite, puis détruit et les propriétaires réduits à la misère.

II) Rabbi Itshak (II) (1611-1660), fils de R. Vidal (II), appelé le « naguid » (chef de la communauté, rôle important proposé par elle et devant être approuvé, et parfois imposé par l’autorité musulmane). Il remplit les deux fonctions de Dayan (juge) et Sheikh el Yehud (chef des juifs, en arabe) à partir de 1642. Il est soutenu aussi bien par les Megorashim que par les Toshavim. Mais bien plus ardue est sa tâche dans les relations avec les autorités musulmanes qui exigent constamment des sommes énormes. Moulay Mohamed Sherif, fondateur de la dynastie Alaouite, essaie de le corrompre en 1650. Refusant, tous ses biens sont confisqués et cherchant à s’enfuir, il est emprisonné avec ses deux fils aînés et ne sera libéré qu’après avoir versé une lourde caution. Il reprendra ses fonctions. Il avait de plus sa yeshiva, et était connu pour ses sermons et commentaires. Comme d’autres rabbins du Maroc, il expliquera que la coutume du pèlerinage sur les tombes des Saints provient de ce que le Sage « est le fondement du monde » et que Dieu appliquera sa sentence. Le célèbre Yaavets (Rabbi Yaacov Aben-Tsour) fera son éloge, rapporté dans « Malkhei Rabanan » [5]. Son fils Vidal (III) lui succèdera comme Dayan [20].

III) Rabbi Shmuel (I) (1660-1713), petit-fils de R. Vidal (II). Il écrivit son premier livre « Divre Shmuel » (Paroles de Shmuel) à 39 ans et, chose rare pour cette époque, fut publié de son vivant. D’autres œuvres suivront. Il eut comme élève, puis comme compagnon Yaavets [21].

Son neveu Shmuel (II), fils de Aaron, s’expatria à Amsterdam où il fit éditer les livres de son oncle et de son arrière-grand-père Rabbi Vidal (II) [18]. Il est possible qu’il soit l’ascendant de la famille de Samuel Sarphati (1813-1866), célèbre médecin et économiste d’Amsterdam [22]. Une rue de cette ville porte son nom.

IV) Rabbi Eliahou (1715-1805) [23], fils de R. Yossef (I) (1642-1718), qui décrivit les lois rituelles pour la viande selon la coutume de Fès, et petit-fils de Itshak (II). Appelé Rabbenou, il est considéré comme l’un des plus éminents rabbins du monde juif. Dernièrement, des chercheurs ont trouvé des correspondances de rabbins qui, ne sachant comment résoudre des problèmes de halakha, proposèrent de se référer au « Roi » ("Hamelekh"), ainsi était-il surnommé. Sa culture était immense et sa modestie très grande. Il étudia avec les grands maîtres de l’époque : R. Yehouda et R. Haïm Ben-Attar, R. Shmuel Elbaz, et eut pour compagnons R. Haïm Ben-Attar et Yaavets, malgré la différence d’âge. Ils seront à Tétouan les élèves de R. Menahem Attia, appelé « le prince du Zohar » vers 1740.

Jeune, en 1738, il se prépara à se rendre en Eretz Israël (mais il ne put réaliser ce projet) avec son ami R. Haïm Ben-Attar et ses disciples qui fondèrent la célèbre yeshiva Knesset Israël à Jérusalem. Le Baal Shem Tov (1700-1760), fondateur du Hassidisme en Russie, ayant pris connaissance de l’existence de cette yeshiva, envoya son beau-frère étudier chez Rabbi Haïm Ben-Attar (appelé depuis « Or Hahayim » [17]. Il est intéressant de constater que le judaïsme de Fès, avec ses traditions et sa connaissance de la Kabbale a, d’une certaine manière, pu influencer le développement du hassidisme.

De retour à Fès après Tétouan, R. Eliahou retrouva Yaavets, devenu le Rav et Av Beth-Din (Président du Tribunal) qui avait créé le très fameux « Tribunal des Cinq » avec entre autres R. Eliahou et R. Raphaël-Oved Aben-Tsour (fils de Yaavets). Jusqu’à nos jours on se réfère aux décisions de ce Tribunal. Malgré les nombreux malheurs qui accablèrent R. Eliahou, il poursuivit sa tâche. (Son ami Yaavets avait aussi connu des drames, ayant perdu seize de ses dix-sept enfants). Orateur exceptionnel, il a laissé des centaines de manuscrits de ses discours, qui furent publiés il y a seulement quelques années. Ses principales œuvres éditées sont « Kol Eliahou » (La Voix d’Eliahou), « Aderet Eliahou » (Gloire d’Eliahou), commentaires de la Torah, et « Naar Bokhe » (L’adolescent qui pleure), allocutions faites pour les moments de deuil.

Il décéda à l’âge de 90 ans. Lorsque la synagogue de la famille fut fondée, on l’appela « slah del Eliahou » ou « slah del Haham » (du Sage). Elle fut délaissée après l’exode du mellah et dernièrement, malheureusement transformée en… salle de billard.

Les anciens racontent qu’un jour, alors qu’il étudiait ou écrivait dans sa petite chambre, sa servante lui apporta un verre de thé ; arrivant à la porte, elle entendit la voix de deux hommes. Elle alla chercher un autre verre et lorsque la porte s’ouvrit, elle n’y vit que le maître. Étonnée, elle demanda où était la seconde personne, et Rabbenou aurait répondu qu’il était en discussion avec le Prophète Eliahou. Le musulman qui occupe actuellement la maison raconte également cette anecdote et rajoute qu’au plafond de sa chambre d’études était un crochet auquel le Rav attachait ses cheveux, l’empêchant ainsi de s’endormir !

Il eut trois fils, dont R. Israël-Yaacov et R. Raphaël-Menahem, tous deux Rav de la ville et proches de l’autorité musulmane.

V) Rabbi Raphaël-Menahem (décédé en 1843). Un jour arriva d’Espagne un émissaire venant voir le sultan qui, ne pouvant loger en son palais un chrétien, demanda au naguid R. Raphaël-Menahem de l’accueillir. Ils devinrent amis. Quelque temps après, un de ses fils se serait rendu en Espagne. Ne le voyant pas revenir et inquiet, Rabbi Raphaël-Menahem décida d’aller le chercher. A cette époque, les lois sur les juifs étaient encore en vigueur et ils ne pouvaient entrer en Espagne (ce n’est qu’en 1992, à la commémoration des 500 ans de l’expulsion d’Espagne, que cette loi, même si elle n’était plus appliquée depuis des années, sera officiellement abrogée). Il se cacha jusqu’à ce qu’il arriva chez son ami qui lui demanda après quelque temps de l’accompagner à la « maison de prières » à l’occasion d’une fête. Comme il y avait foule, il l’attacha de ceinture à ceinture par une chaîne. Sur place ils entendirent le sermon du prêtre qui émettait des paroles terriblement anti-juives, préconisant que celui qui tue un juif aura droit au monde futur. Le Rabbi sentant que son ami était influencé, se détacha lentement et s’enfuit. Lorsque le faux ami hurla que se trouvait à ses côtés un juif, la foule se précipita et lyncha un des participants. Mais le Rabbi réussit à se réfugier chez la mère de son « ami » et lui narra l’événement. Elle le cacha jusqu’au retour tardif du fils. A son arrivée elle l’injuria, lui cracha au visage et lui ordonna de raccompagner le Rabbi jusqu’à ce qu’il puisse rentrer chez lui [5].  

VI) Rabbi Raphaël (I), fils de R. Israël-Yaacov. Il était un proche du Palais. Il employa tous les moyens possibles pour sauver Solika Hatsadeket (Solika la Sainte). Lorsque, malgré tout, on lui trancha la tête, il tint à récupérer le corps en distribuant de grosses sommes d’argent dans la foule et en soudoyant les chefs. Rappelons rapidement l’histoire ou l’une de ses versions. Solika Hachuel, âgée de 14 ans, était d’une beauté exceptionnelle. Un jour, s’étant disputée avec sa mère, elle se réfugia chez sa voisine musulmane à Tanger, avec laquelle elle s’était liée d’amitié. Celle-ci tenta de la convertir à l’islam, et ce essentiellement par jalousie.

Devant son refus, la famille musulmane annonça qu’elle s’était convertie à l’islam, ce qui devait l’empêcher désormais de revenir au judaïsme sous peine de mort. Refusant le mensonge, elle déclara que son seul Dieu était le Dieu d’Israël et que jamais elle n’avait accepté l’islam. Le témoignage d’un juif n’ayant aucune valeur face à celui d’un musulman, elle fut condamnée à mort. On la fit venir devant le sultan à Fès, et malgré les cadeaux somptueux, les menaces, les discours, les essais de persuasion de femmes converties à l’islam, elle refusa. Elle fut décapitée sur la place publique. Lorsque ses restes furent transportés au nouveau cimetière, elle fut enterrée près de la tombe de R. Eliahou Hassarfati. Quelques années plus tard, R. Avner Israël (I) demanda à être enterré près d’elle. Son mausolée domine le carré et est un lieu de pèlerinage célèbre jusqu’à nos jours. [4,5,12].

VII) Rabbi Avner-Israël (I) (1827-1884). Petit-neveu de Rabbi Raphaël (I) et fils de Rabbi Vidal (IV) (1797-1856), Av Beth-Din et célèbre pour ses décisions. Il fut non seulement un Rabbin très réputé, un kabbaliste, mais aussi un connaisseur des philosophies, un historien. Sa calligraphie est une véritable œuvre d’art (voir ci-contre). Les savants musulmans aimaient converser et étudier chez lui. Il possédait une bibliothèque extrêmement riche, et recevait régulièrement des revues du monde ashkénaze en hébreu et en yiddish [24]. En 1879, à la demande de l’Alliance Israélite de Paris, et du Board of Deputies de Londres, il écrivit « Yahass Fas », sans doute le premier essai d’histoire d’un juif du Maroc. Il y décrit la vie, la culture, la situation économique [9]. Il œuvra pour la création de l’école de l’Alliance de Fès, qui fut inaugurée le 2 mars 1884. Il était connu pour sa modestie, ne mangeait de la viande que le chabbat et invitait constamment les pauvres à sa table. Charles de Foucauld lui-même écrivit : « Même aux yeux des musulmans, il était un des hommes les plus justes de son temps. Juifs et arabes le consultaient en toute occasion et sur toutes sortes de différends ». Après la mort de son père, sa mère décida de « monter » à Jérusalem. Il eut trois épouses. Sa fille Simha de son premier mariage, décida de se rendre en Eretz Israël, et fut accompagnée pour le voyage par son demi-frère Rabbi Vidal (V). Sa fille épousa à Jérusalem le Rav Yaacov-Moshé Toledano, ministre des cultes en Israël et auteur de « Ner Hamaarav » [16]. Rabbi Avner-Israël eut un seul fils, Rabbi Vidal (V).

Signature de Rabbi Avner-Israël Hassarfati (I)

VIII) Rabbi Vidal (V) (1862-1921). Il fut nommé Dayan en 1892 et Av Beth-Din en 1920 par les autorités musulmanes et françaises. Il semble qu’il fut le premier à porter le titre de « Grand Rabbin du Tribunal Rabbinique », terme importé du système en vigueur en France. Il avait de bonnes relations avec le sultan et les autorités françaises. Il obtint le statut de protégé français. Son rôle au moment et après le « Tritl » (saccage du mellah de Fès en 1912) fut important, aidé par l’Alliance Israélite Universelle [13,25]. Il exigea l’enseignement de l’anglais dans l’école de l’Alliance.

Les anciens du mellah racontaient qu’avant le chabbat, il passait dans les rues du mellah sur un cheval blanc pour souhaiter « Chabbat Chalom » à la population. (Il n’a sans doute commencé cette coutume qu’après la signature du Protectorat, car auparavant, un juif n’avait point le droit de monter un cheval).

Le Grand Rabbin Vidal Hassarfati (V)
(1862-1921)

Son fils Rabbi Avner-Israël (II) (1885-1933) fut en 1909 secrétaire de la première association sioniste de Fès, « Hibat Sion » (Les amants de Sion). Puis il fut nommé rabbin de Safi et écrivit une préface au livre « Malkhei Rabanan » [5]. Il a été le dernier rabbin de cette lignée.

Dans la seconde branche descendante de Rabbi Raphaël-Menahem, on connaît Rabbi Raphaël (II) (1871-1956) qui fut rabbin de Mazagan et d’Oujda et écrivit un livre de commentaires de la Torah.

Une autre branche a vécu à Tétouan et descend de Rabbi Yaacov fils de Itshak (II). L’un des descendants de cette branche, Rabbi Isaac bar Vidal Haserfaty fut mohel (circonciseur) dans cette ville de 1880 à 1940 [26].

La bibliothèque de la famille était considérée comme la plus importante des bibliothèques juives d’Afrique du nord, contenant des milliers de manuscrits, des livres anciens rares, et même des exemplaires uniques d’éditions disparues, des revues, des journaux d’Europe, d’Eretz Israël. Mais elle fut négligée durant de longues années, et lorsque Vidal (décédé en Israël en 1976), instituteur, fils d’Eliahou, qui s’occupa longtemps de la comptabilité de la synagogue et Rahamim Serfaty, fils de Rabbi Vidal (V) (et père de l’auteur du présent article) se rendirent sur les lieux dans les années 1960, ce fut pour constater qu’une partie avait été « empruntée » et qu’une autre tombait en poussière, rongée par les vers. De ce qui restait, il y eut un partage partiel entre les membres de la famille. Rahamim apporta en Israël ce qu’il avait pu réunir et transmit à l’Université Bar Ilan. Quelques éléments sont restés entre les mains de trois descendants de la famille.

Anecdote : Même dans les bonnes familles il peut y avoir une brebis galeuse. On retrouve à Rome un certain Yossef Hassarfati, né à Fès, qui se convertit au christianisme en 1552 et prit le nom d’Andrea Filipo di Monti, appelé aussi « Joseph Moro ». Il chercha à convertir ses ex-coreligionnaires. Une bulle du pape en 1584 contraignit les juifs, par groupes d’au moins 100 hommes et 50 femmes, à écouter ses sermons. Il écrivit des livres contre le judaïsme en hébreu en 1581, puis fut censeur d’ouvrages hébraïques et causa de graves problèmes aux juifs. Il mourut en 1597 [22].

Cet article a paru dans"Etsi". Revue de Genealogie et d'Histoire Sefarades. No 29. Juin 2005.

Ecriture et signature de Rabbi Avner-Israël Hassarfati (I)

Bibliographie

[4]. Obadia, David : « Fas veh’ah’ameah. Morocco ». [Fès et ses Sages]. Vol 1. Jérusalem, 1979. (en hébreu).
[5]. Ben Naïm, Yossef : « Malkhei Rabanan » [Nos Rabbins les plus célèbres]. Jérusalem, 1931. (réédition : Ashdod, 1998). (en hébreu).
[6]. Hayoun, Maurice-Ruben : « Maïmonide ou l’autre Moïse ». J.-C. Lattes, 1994.
[7]. Lettre en anglais adressée au Foreign Office le 10 avril 1873 par les consuls de France et de Grande-Bretagne. FO 99/154. Recueil Pr E. Bashan, Université Bar Ilan.
[8]. Bouhsira, Abraham : « La communauté juive de Fès ». Thèse de doctorat de sociologie. Université de Strasbourg, 1997.
[9]. Hassarfati, Avner Israël : « Yahas Ir Fas » (Propos sur la ville de Fès). Dans « Fas veh’ah’ameah » [4].
[10].    Zafrani, Haïm : « Mille ans de vie juive au Maroc ». Paris, Maisonneuve et Larose, 1983.
[11].    Laredo, Abraham I. : « Les Taqqanot des juifs expulsés d’Espagne. Régime matrimonial et successoral ». Traduit de l’espagnol par Elie Malka et David Amsellem. Imprimerie Fontana, Casablanca, 1953, Casablanca, 1953.
[12].    Abensur, Philip : « Sol Hachuel (1820-1834) : histoire et généalogie ». Etsi, vol. 3, n°11, décembre 2000.
[13].    Serfaty, Vidal : « Le "Tritl" (saccage) de Fès en 1912 ». Etsi, vol. 8, n°28, mars 2004.
[14].    Chouraqui, André : « La condition de l’Israélite marocain ». Paris, Presses du livre français, 1950. Note : Le statut des dhimmis, institué par le décret d’Omar au 8ème siècle, impose aux non-musulmans des contraintes difficiles.
[15].    Ces précisions nous ont été transmises par le Professeur Elisheva Albert (Université Bar Ilan), spécialiste de l’histoire du judaïsme médiéval.
[16].    Toledano, Yaacov Moshé : « Ner Hamaarav » (Lumière de l’Occident). Jérusalem, 1911. (2ème édition : Jérusalem, 1973). (en hébreu).
[17].    Bashan, Eliezer : « Yaadouth Marocco. Avarah ve tarboutah ». (Le judaïsme du Maroc. Son passé et sa culture). Tel-Aviv, Hakibbutz Hameuchad, 2000. (en hébreu).
[18].    Ben Tov, Haïm : « Rabbi Vidal Hassarfati Hasheni » (le second). Périodique, vol. 3. Université Bar-Ilan, 1981 (en hébreu).
[19].    Ben Abbou, David : « Tsouf Dvash » (Nectar du miel) de Rabbi Vidal Hassarfati. Préface. Mossad Beith Yossef, Bné Brak, 1998 (en hébreu).
[20].    Ben Tov, Haïm : « Toledot Itshak ». Préface. Jérusalem, 1995 (en hébreu). (Traduction en français de la préface par Anne-Marie Serfaty-Charon).
[21].    Amar, Moshé : « Divre Shmuel » (Paroles de Shmuel) de Rabbi Shmuel Hassarfati. Préface. Orot Yahadouth Hamagreb, Lod, 1997. (en hébreu). (Traduction en français de la préface par Anne-Marie Serfaty-Sharon).
[22].    Laredo, Abraham I. : « Les noms des juifs du Maroc ». Madrid, Institut Arias Montano, 1978, pp. 523-527.
[23].    Hassarfati, Eliahou : « Kol Eliahou » (La Voix de Eliahou) de Rabbi Eliahou Hassarfati. Édition Ahavat Chalom, Jérusalem 1995. (en hébreu). (Préface traduite en français par le Rav Avner Israël Chokron).
[24].    Documents personnels.
[25].    Alliance Israélite Universelle. Paris, Archives Maroc, Liasse I B 5.81.
[26].    López Álvarez, Ana María : « La comunidad judía de Tetuán 1881-1940, Onomástica y sociología en el libro de registro de circuncisiones del Rabino Yishaq bar Vidal Haserfaty ». Tolède, Museo Sefardí, 2003.

The Hassarfati, Serfaty family

This family name comes from the Hebrew word Tsarfat (France). In some contracts between Jews and Christians, the name has been translated as « Frances » or « Franco ». It can be found throughout the Mediterranean Basin, as well as in England and Holland.

The Hassarfati genealogical tree goes back to 1450, and even according to tradition, to Rabbenu-Tam, grandson of Rashi, although some 7 generations are missing.

Since their arrival in Fez, the Hassarfatis have produced a long line of rabbis, of which the most important are mentioned here.

Rabbi Vidal Hassarfati the second (1545-1619 ?), called « El Señor » or « Hakadmon ». Son of R. Itshak and grandson of R. Vidal (I), he had a vast knowledge, quoting Roman, Arab and Jewish philosophers. His most important book, « Tsuf Dvash », was published in Amsterdam in 1718. He was said to have made miracles.

Rabbi Itshak (II) (1611-1660), son of R. Vidal (II), was the naguid (leader) of the community. The sultan tried in vain to corrupt him and imprisoned him with his two eldest sons. He had a yeshiva and was known for his commentaries.

Rabbi Shmuel (1660-1713), grandson of R. Vidal (II), published several books, including « Divre Shmuel » and was a colleague of Yaavets (Rabbi Yaacov Aben-Sur). His nephew Shmuel, son of Aaron, emigrated to Amsterdam and might have descendants there.

Rabbi Eliahu (1715-1805), son of R. Yossef (I) and grandson of R. Itshak (II). Called « Rabbenu », he is considered as one of the most distinguished rabbis in the Jewish world. He studied with R. Yehuda and R. Haïm Ben-Attar, R. Shmuel Elbaz and Yaavets. He was part of the « Tribunal of the Five », together with Yaavets and his son Raphael-Oved Aben-Tsur. Some of his works have been recently published. His synagogogue was unfortunately recently transformed in a billiard room. He had three sons, among which R. Israel-Yaacov and R. Raphael-Menahem.

Rabbi Raphael-Menahem (died in 1843). He had a Spanish Christian friend who once betrayed him when he was in Spain, but he fortunately escaped thanks to his friend’s mother.

Rabbi Raphael (I), son of R. Israel-Yaacov. In 1834, he unsuccessfully tried to save Solika Hachuel Hatsadeket, a young Jewish girl of Tangier, falsely accused to have rejected Islam after having embraced that religion. Rabbi Raphael succeeded in recovering her body by throwing a large number of coins into the crowd. Some years later, R. Avner Israel (I) was buried near her.

Rabbi Avner-Israel (I) (1827-1884), great nephew of R. Raphael (I) and son of R. Vidal (IV). A very distinguished rabbi, kabbalist and historian, he was a wonderful calligrapher and had a richly stocked library. In 1879, he wrote « Yahass Fas », the first history of the Jews of Fez. He helped for the opening of the Alliance Israelite Universelle school in Fez, inaugurated in 1884. He had three wives. His first daughter, Simha, emigrated to Israel. Her daughter married R. Yaacov-Moshe Toledano, Minister for Religious Affairs in Israel, author of « Ner Hamaarav ».

Rabbi Vidal (V) (1862-1921), son of R. Avner-Israel (I), was the first Chief Rabbi of the Rabbinical Tribunal of Fez and had good relationships with both the sultan and the French authorities. He helped the community during and after the « Tritl » (sack of the mellah of Fez in 1912).

Rabbi Avner-Israel (II) (1885-1933), his son, was secretary of the first Zionist society in Fez and was later appointed rabbi of Safi. He wrote a preface to the book « Malkhei Rabanan » and was the last rabbi of the family.

Other branches of the Hassarfati family include Raphael (II) (1871-1956), rabbi in Mazagan and Oujda and Isaac bar Vidal, mohel in Tetuan from 1880 to 1940.

The family library was considered the most important Jewish library in Northern Africa, and included thousands of manuscripts, rare books and old newspapers from Europe and Israel. Unfortunately a large part of it was stolen and another was destroyed by worms. The remaining documents have been shared between members of the family and Bar Ilan University.

 

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