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DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT, discution, photos, temoignages.....etc...

Envoyé par royrol 
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
16 juillet 2015, 02:52
Rappelez-vous de cette boucherie cachère située à Rabat rue de Grenoble tout près du mellah.
C'était dans les années 50 et 60.
Le patron s'appelait Maurice Cohen. Son frère Simon Cohen avait une boucherie charcuterie à l'Agdal, place de l'Eglise Jeanne d'Arc.
Photo à Rabat avec Simone son épouse et Annie sa fille. Ils avaient je crois 5 ou 6 filles.
Je me rappelle très bien de Maurice Cohen, on habitait rue Henri Popp à Rabat et j'allais avec ma mère Alice faire nos courses à la boucherie cachère rue de Grenoble tout près du mellah.On allait aussi voir ma tante Rachel et Messod Benharros qui habitaient cette rue.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
16 juillet 2015, 05:49
Voila une photo de plaques de rues intersection Rue Mazouti et Rue du Mellah au mellah de Rabat.

Voyez le plan plus bas.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
16 juillet 2015, 05:51
Le plan du mellah de Rabat.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
10 août 2015, 09:37
LA MUSIQUE ET LES CHANSONS DE MA JEUNESSE.

Alors que je m’approche péniblement de la soixantaine, voici qu’un étrange phénomène s’impose à moi: plus j’avance dans la vie, plus la musique que j’écoutais lorsque j’étais adolescent me touche.
Alors que plus les années passent, plus les nouvelles chansons que j’entends à la radio résonnent à mes oreilles comme de cacophoniques inepties.
Quand j’écoute le Top 10 des tubes 2015, j’attrape une migraine. Et quand j’écoute celui de 1950 et 1960, je suis heureux.
Pourquoi les chansons que j’ai entendues adolescent me sont-elles plus agréables que tout ce que je peux écouter en tant qu’adulte?
Je suis soulagé de pouvoir affirmer que le phénomène n’est pas entièrement imputable à mon manque de discernement dans le domaine de la critique musicale.
Et des chercheurs ont découvert des preuves montrant que notre cerveau crée un lien plus étroit avec la musique que nous écoutons lors de notre adolescence qu’avec tout ce que nous pouvons entendre une fois adultes.
Connexion qui ne faiblit pas avec l’âge.
En d’autres termes, la nostalgie musicale n’est pas juste un phénomène culturel: c’est une commande neuronale.
Et peu importe le degré de sophistication que nos goûts peuvent atteindre plus tard, nos cerveaux restent parfois bloqués sur ces chansons qui nous ont obsédés pendant la période si hautement théâtrale de notre adolescence.
Pour comprendre pourquoi nous nous attachons à certaines chansons, il est utile de commencer par nous pencher sur la relation entre cerveau et musique en général.
La première fois que nous entendons une chanson, elle stimule notre cortex auditif qui convertit les rythmes, les mélodies et les harmonies en un tout cohérent.
À partir de là, notre réaction à la musique dépend de notre manière d’interagir avec elle.
Si en écoutant une chanson, vous la chantez dans votre tête, vous activez votre cortex prémoteur, dont le rôle est de planifier et de coordonner les mouvements.
Quand vous écoutez une chanson qui déclenche des souvenirs, votre cortex préfrontal, qui garde les informations relatives à votre vie personnelle et à vos relations avec les autres, se met en action.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
10 août 2015, 09:40
LES JUIFS D’AUTREFOIS AU MAROC.

C'est un monde, un fossé qui sépare la vie de la communauté juive marocaine depuis la diaspora des années 1960-1970.

Si une infime minorité de juifs marocains vit encore sur son sol, beaucoup ont choisi le grand départ… Témoignages et explications sur des vies bien remplies, culturellement et historiquement bien de ce pays… depuis 2000 ans.

Albert Oiknine, styliste, grand couturier, célèbre faiseur de caftans et éternel casablancais, se souvient… Quand il était petit, pour la fête de la Mimouna, les boulevards, de la Place Verdun au début du boulevard d’Anfa, étaient spécialement aménagés pour cette fête juive.

Il se souvient des Bar mitsva (état de majorité religieuse chez les garçons de 13 ans), du Louis d’or que l’on appliquait contre la paume de la main enduite de henné…

Des présents que l’on apportait lors des fiançailles, des mariages…

Tous étaient alors habillés à la marocaine, et la séance du henné, pour la mariée, était l’étape la plus importante de la cérémonie.

Il se souvient aussi de cette kessoua lekbira, la grande robe, un caftan d’apparat spécifique aux juives marocaines, en velours brodé de fils d’or…

Originaire de Demnate, il se souvient aussi des chants de Hannouca, de la fête et des prières pour Pourim, des beignets, ces « sfenj » que l’on connaît tous, de la tradition du couscous, de la Hiloula, ces moussems où les juifs de chez nous effectuent un pèlerinage sur le tombeau d’un saint…

Il se souvient, pour la fête du Kippour, du goût du couscous aux oignons et aux raisins secs ou encore aux courges…

« Ces traditions sont, aujourd’hui encore bien ancrées et fêtées à New York ou à Miami », déclare-t-il. Ou à Ashkelon et Jérusalem.


Un processus d’acculturation.


Nicole El Grissy, écrivain, auteure de La Renaicendre, recueil truculent et à grand succès d’anecdotes et d’histoires vraies sur les juifs marocains depuis la diaspora (lire encadré), se souvient elle aussi.

Trônant, enfouie sous une moelleuse couverture dans son salon, en bonne Marocaine qui se respecte, elle raconte :

« Rien à voir entre le Maroc de mon enfance et de mon adolescence et celui d’aujourd’hui…

Avant l’exode, les juifs ne parlaient que l’arabe entre eux. Ou alors le berbère… ».

Quant à la cuisine, affirme-t-elle, elle a beaucoup de ressemblances avec celle des musulmans, « seules les épices diffèrent… ».

L’écrivain égrène les souvenirs, raconte les fêtes religieuses, Shabbat – arrêt du travail le vendredi, extinction des feux – et sa skhina du samedi.

Son récit fourmille d’anecdotes et de détails, qu’il est impossible de relater ici.

Nous ne pouvons que vous enjoindre à lire son livre pour retrouver ces parfums d’autrefois et cette déchirure, cette fracture qu’a connue le Maroc lorsque ses juifs ont décidé, dans leur immense majorité, de quitter leur pays natal.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
10 août 2015, 09:42
HAJJI, LE POÈTE MAROCAIN.

Il y a cinquante ans disparaissait Abderrahman Hajji, un des plus grands hommes de lettres et talentueux poètes marocains.

Issue d’une des grandes notabilités de Salé, il est considéré par ses pairs comme un éminent apôtre de la langue et de la culture arabes.

Abderrahman Hajji figure dans la première anthologie de poésie moderne en arabe, confectionnée en 1929 par le grand érudit de son temps que fut Mohammed Ben al-Abbas al-Kabbaj.

Hajji a sa place parmi la pléiade de poètes d’expression arabe, marqués par le modernisme d’Égypte, en vogue à l’époque, avec les grands maîtres que furent al-Baroudi, Chawqi et Hafez Ibrahim.

De son vivant, la poésie de Hajji était reconnue par les fins littérateurs et politiques de l’époque : de Allal El Fassi à Ahmed Bennani, en passant par Abou Bakr Kadiri, de même que par ceux qui l’avaient connu comme enseignant ou comme leur professeur de littérature, comme Mohamed Lyazghi ou Abderrahmane Youssoufi qui louaient aussi bien sa poésie, sa bonne maîtrise de la langue arabe, que ses qualités humaines.

Sa poésie a failli disparaître n’eût été le gigantesque effort fourni par des amis et membres de sa famille. On gagnerait à la connaître et à la faire connaître.

À la gloire du héros du Rif.

Quel est cet homme qui nous a quittés le 29 avril 1965, soit un demi-siècle déjà??

Né le 6 avril 1901 à Salé, Abderrahman Hajji devait avoir le destin du nom qu’il portait, celui de son ancêtre Ahmed Hajj qui, du temps du sultan Moulay Ismaïl, s’est distingué par sa bravoure dans la bataille de Mahdia pour déloger les Espagnols.

On érigea un mausolée à Salé en sa mémoire. Mais notre poète en herbe portait aussi la marque de son temps, celle consécutive à la colonisation, perçue comme une blessure ontologique.

Quand, dans les campagnes on portait les armes, dans les cités on composait avec le « Protecteur » en attendant des jours meilleurs.

Mais de loin, on suivait l’épopée de Ben Abdelkarim et on en tirait orgueil.

Le jeune Hajji, qui avait à son actif une solide formation d’abord à Salé, puis à l’université al-Qaraouiyine, composait des odes à la gloire du rebelle rifain, jusqu’au jour fatal de la défaite. Pourquoi une telle cause finit-elle en cul-de-sac??

Dans un poème, Hajji pose ou se pose la question, sans y répondre.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
10 août 2015, 09:44
COMMENT RABAT EST DEVENUE LA CAPITALE.

Dès l’installation du Protectorat en 1912, le général Hubert Lyautey décide le transfèrement de la capitale de l’empire chérifien depuis Fès à Rabat.

La décision n’est pas pour plaire à tous, malgré les atouts de cette cité séculaire qui finiront par la privilégier aux yeux des futurs colons du Maroc.

Durant l’été 1907, le sultan Abdelaziz rassemble ses soldats et supporters à Rabat.

Il est décidé à donner une leçon inoubliable à son frère Moulay Abdelhafid qui ose lui contester le trône.

De fait, la bataille qui a lieu finalement à quelques dizaines de kilomètres au sud de Rabat est décisive et historique. Les forces aziziennes sont battues à plate couture par les partisans de son frère.

C’est vraiment la débandade dans les rangs des soldats du jeune sultan.

Ils se lancent dans une course éperdue en direction du nord et ne s’arrêtent qu’à quelques encablures de Rabat. C’est que cette ville est déjà perçue comme la capitale estivale de Moulay Abdelaziz qui n’apprécie guère la fournaise qui règne à Fès durant les mois d’été.

Il s’y déplace aussi cette fois pour y rencontrer des officiers supérieurs français, venus le conseiller à propos du combat contre son frère et des réformes dont son régime a besoin.

Lyautey opte pour la cité almohade.

Mais pourquoi viennent-ils à Rabat et non à Fès, la capitale??

C’eût été donné plus de solennité à leur acte.

De fait, la cité almohade est sur le plan strictement sécuritaire beaucoup mieux placée que Fès.

Elle a l’avantage de se situer sur la côte et donc facilement accessible aux troupes étrangères.

Celles-ci peuvent également, en cas d’urgence, s’en retirer sans trop de dégâts.

C’est l’une des raisons qui poussent le général Hubert Lyautey en 1912 à opter pour Rabat comme nouvelle capitale de l’Empire chérifien, et ce, malgré les fortes résistances au sein de la Chambre des députés travaillée, entre autres, par le lobby « algérien » à Paris.

Les colons du voisin de l’Est et notamment ceux de l’Oranais trouvent que Rabat est trop loin à l’ouest.

Et que l’installation de l’administration et de l’armée françaises à Fès leur permettrait de faire des affaires avec le Protectorat nouvellement acquis.

L’influente Chambre de commerce de Marseille est du même avis.

Car l’essentiel de son travail outre-mer se fait avec les grandes métropoles de la Méditerranée, notamment Alger.

D’autres raisons et non des moindres jouent également en faveur de Rabat.

Parmi celles-ci, on peut citer l’insurrection populaire fassie contre les occupants et qui provoque en avril 1912 des centaines de morts.

La menace que faisaient peser sur Fès les tribus de l’Atlas joue également en faveur de Rabat.

De même, tout conservateur qu’il est, Lyautey ne veut pas que l’élite traditionnelle, et notamment sa composante savante, continue, comme par habitude, à influencer les circuits de décision du sultanat.

Car, qu’on le veuille ou non, il s’agit pour les conquérants de bâtir un nouveau Maroc, quitte à laisser l’ancien somnoler sous ses propres décombres.


roland benzaken
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Bonsoir Royrol
A tous ceux qui aimeraient refaire une soirée des retrouvailles de Rabat et Salé se manifestent !!!
Merci et à bientôt SDV
Albert BENARROCH
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
17 août 2015, 07:53
Pour moi c'est OK.
Il faut que j'en parle autour de moi.
Que les anciens en parlent autour d'eux.
A bientot Albert et merci de faire le premier pas.


La vraie et belle amitié que nous avons connu dans ce beau pays.....
ne s'effacera jamais.... car elle vient du coeur...


Voici un diaporama de photos lors d'une soirée de retrouvailles du 12 décembre 2010

SOIREE DES RBATIS-PARIS 12 DECEMBRE 2010.

[www.kizoa.fr]

roland benzaken
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
19 août 2015, 10:36
JE ME SOUVIENS TRES BIEN DE LA PLAGE DE SKHIRAT.

Au Maroc, il y a beaucoup de belles plages comme la plage Saïdia à Oujda ou encore la plage Dalia à Tanger.
Mais la plus belle d'entre elles est la plage de Skhirat située non loin de Rabat.

Petit mes parents nous amenaient à cette plage de Skhirat, non loin de Rabat.

L'une des plus belles plages du Maroc se trouve dans la ville de Skhirat, située à seulement 26 kilomètres au sud de Rabat.
Avec sa grande étendue de sable clair, sa lagune et les installations prestigieuses (tel que l'hôtel 5 étoiles l'Amphitrite) qui la bordent, cette plage est l'une des préférées de la famille royale.
Si la plage de Skhirat est aussi prisée, c'est également parce qu'elle est très bien entretenue.
Pendant plusieurs années, elle a notamment reçu le prix Pavillon Bleu récompensant les efforts déployés pour la préservation de l'environnement.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
01 septembre 2015, 09:07
Montage Vidéo : Les sfinjs de Soly.

Cliquez sur ce lien:





roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
01 septembre 2015, 09:55
J'ai appris le talent et l'oeuvre des peintures de ma cousine Karen Riboh/Nahmany.A savourer!
Donc je vous laisse juger et découvrir sans modération.

Peintre de talent à Gav Yahnev, Hamerkaz.

Cliquez ici pour voir son diaporama monté par mes soins avec son autorisation.
"COLLECTION PEINTURES KAREN NAHMANY." !




roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
02 septembre 2015, 10:06
NOUVELLES VIDEO-PHOTO DES ANCIENS DE RABAT ET DES RENCONTRES A PARIS 2008 et 2010.

UNE SOIRÉE DE FOLIE DE L'AMICALE DES R'BATIS AUX SALONS WILSON A PARIS.
Rencontre des ANCIENS R'BATIS au Duplex à Paris Février 2006. Puis...2008.2010.2012.
MERCI A TOUTE L'EQUIPE QUI A ORGANISE CETTE TRÈS BELLE SOIRÉE
ET QUI NOUS A FAIT REVENIR AU TEMPS DE RABAT DANS LES ANNÉES 50 -60 -70 .


CLIQUEZ SUR CE LIEN YOUTUBE.





roland benzaken



Modifié 1 fois. Dernière modification le 02/09/2015 10:16 par royrol.
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Grande Soirée Orientale des Rbatis et Slaouis en Mars 2012.jpg
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
19 septembre 2015, 05:50
Un récit pour ne pas oublier notre enfance à Rabat.
Petit vers 1958, pendant plusieurs années, j’invitais mes cousins, cousines et amis voisins de mon quartier pour fêter mon anniversaire.
Aujourd'hui je pense à ce petit monde.
Je ne verrai plus mes copains d'enfance,
je ne verrai plus les gnaouas, cette troupe de musiciens-acrobates qui venaient danser en bas,
je ne verrai plus ce groupe de fanfare qui venait nous annoncer l'arrivée du cirque Amar,
plus de collections d'autos Dinky Toys,
je ne verrai plus l'épicier Rhali du coin de ma rue,
je n'entendrai plus ma mère couturière faire grincer sa singer,
je ne verrai plus jouer les enfants de ma rue avec leurs cris,
je ne verrai plus la boulangère Madame Barboza,
je n'irai plus au four à pain avec la bonne porter la dafina le vendredi,
je ne verrai plus les scouts partir en tournée depuis l'école Talmud Torah,
je n'entendrai plus les chants hébraïques sortir des fénêtres de l'école Talmudique à coté,
je n'entendrai plus les cloches de la cathédrale Saint Pierre, place Piétri,
je n'entendrai plus les muezzins des minarets de la ville.
Les noms des rues, alors, ont été effacés à tout jamais et finalement aujourd'hui les anciennes épiceries, les appartements, les balcons, les coiffeurs, les pâtisseries, les boulangeries, les tailleurs, cordonniers, marchands de journaux et hebdomadaires, marchands de glaces et gaufrettes, auront leurs lieux de commerces et d'habitations complètement ensevelis par les bull-dozer.
Je n'entendrai plus Tino Rossi chanter petit papa noêl.
Je n'irai plus me promener au parvis de la tour Hassan et tourner autour des 400 piliers avec mes copains d'enfance,

je n'irai plus au cinéma Vox voir mes westerns préférés avec mes acteurs préférés, John Wayne, Richard Widmark et Gary Cooper,
ma lampe nappemonde ronde ne m'éclairera plus,
on ne posera plus pour la photo en fin d'année scolaire,
plus de collection de timbres avec les tablettes de chocolat cémoi, ni les drapeaux de l'Alsacienne,
plus de petits soldats starlux commandés chez Manufrance,
je n'irai plus aux Galeries Lafayette à noël pour voir les nouveaux joujoux et poser pour la photo avec le père noël,

je ne jouerai plus avec mes jeux d'enfance,
je n'irai plus fréquenter ma plage de Rabat en traversant ma rue Henri Popp et longer le mellah pour y arriver.
Je suis né près de la mer, l'air marin coule dans mes veines.
Voila pourquoi je suis salé, alors que d'autres sont fades.
La plage, une chance pour moi.

je n'irai plus acheter les sfinjs au fond du mellah le dimanche matin,
je n'entendrai plus les cris des marchands de chiffons, du vitrier, du rémouleur, du vendeur de lait et de miel, etc...
je n'irai plus avec mon père le samedi pour la prière au mellah du rabbi chalom zaoui,
je n'irai plus avec ma mère faire son marché le vendredi avant le chabbat,
on ira plus acheter mes chaussures chez Bata et Chaussures Simon (Marciano),
je ne me chausserai plus de mes patins à roulettes "speedy",
Youri Gagarine ne tournera plus autour de la terre,
fini Davy Crockett, surcouf et Rintintin,
fini le journal de Michey, Donald, Spirou et Buck Danny,
je ne jetterai plus de cailloux aux mendiants tels Hébotopa qui avait la maladie de Parkinson, Soulika Itro et Hez Bounafeh se promenant avec une bouteille de lait remplie de vin,
je n'ai plus le goût des piroulis vert, jaune et rouge,
je n'irai plus à l'école de la rue de Pau en primaire,
je ne verrai plus tous ces handicapés mentaux et physiques, des idiots, des débiles, des vagabonds, des ivrognes, des clochards, des sans abris, qui se balladaient en toute liberté.
je n'irai plus déguster une bonne glace gervais à la vanille à la Ibense chez Monsieur Ruimy, ni les polos, genre de glace à l'eau à l'orange et au citron,
plus de piruline Galvez, délicieuses sucettes à la menthe, goûts banane, orange, citron, fraise,
je n'irai plus le samedi soir au restaurant chouaye de Mr Meyer où l'on y servait les meilleures grillades, boulettes, saucisses de foie et râtes farcies,
je n'irai plus au coin de ma rue chez l'épicier Rhali, c'est ici la première fois que j'ai bu mon premier coca cola, mon pepsi, mon judor et mon crush orange,
on se soucie tous de nos soldats tombés entre Oran et Alger,
Ma tête commence à tourner dans tous les sens comme une boussole.
Je recherche des noms, des prénoms, des noms de familles qui ont habité ici comme moi.
Mes copains étaient les enfants des familles:
Baruk ,Tordjman , Assayag ,Dahan ,
Sabah ,Benaïm ,Chichportiche ,Polatchèque ,Mechali ,
Attias , Aflalo ,Mamane ,Azuèlos ,Abehsséra ,Benitah ,
Benzaken, nous et les Autres .
Aujourd’hui et depuis plus de 42 ans aucunes de ces familles n’y habitent.
Toutes ont quittés définitivement le Maroc pour d'autres horizons.
Des familles entières qui ont vécu leurs vies dans ces quartiers de Rabat cessera d'exister...
je n'irai plus au ciné club à Rabat le jeudi après midi,
je ne verrai plus mes films préférés aux cinémas Le Marignan, La Renaissance, Le Colisé et Le Royal.
je ne mangerai plus de maïs grillé à l'entrée de la médina,
je ne boirai plus de thé à la menthe, fini cornes de gazelle au café maure des Oudayas,
plus de figues de barbarie non plus,
plus de bonne pour faire notre ménage, courses, etc...
je n'irai plus voir les fantasias avec les tambourins bruyants, les danseuses du ventre et les femmes hurlant avec leur youyoux,
je ne monterai plus au sommet de la Tour Hassan,
je ne pêcherai plus au Bou-Regreg,
je ne me baladerai plus avenue Mohamed V,
je n'élèverai plus de vers à soie,
je ne soufflerai plus les bougies pour mes anniversaires d'enfant, plus de projection de films à ces occasions, avec Charlot et Laurel et Hardy à notre grand bonheur de rigolages,

je ne m'émerveillerai plus aux couchers de soleil sur l'horizon atlantique le soir tombé,
je n'irai plus au jardin Triangle de Vue,
je n'irai plus voir les ruines au Chellah,
je n'irai plus au hammam avec ma mère et ma soeur au fond du mellah,
fini les pâtisseries à la Grande Duchesse et chez Gerber,
plus de yoyo, genre de sucre cuit attaché à un élastique,
fini les plateaux de biscuits ramené du four de Mr Agoumi,
je ne verrai plus le cirque Antonio avec ses chevaux nains, les clowns Bobo et Cricri, les lions de l'Atlas, les trapézistes et acrobates.
C'est un peu de ma vie, de votre vie, vous les anciens R'batis peut être même une bonne partie de ma vie à Rabat, qui est finalement mon Maroc, qui sera assommée et brisée en milliers de morceaux.
Plus de collection de noyaux d'abricots et de dattes,
plus de jeux de billes, osselets, capsules de bouteilles,
plus de jeu de marelle sur cette terre battue de l'impasse Henri Popp avec les copains et copines,
jamais plus je ne jouerai à chicha fava,
plus de jokari, fini la cariole de planche à roulettes où on descendait les petites côtes de notre quartier en évitant les passants.
Le passé c'est ce qui nous rattache à notre présent et nous guide, sans lui nous sommes des orphelins...
Je ne goûterai plus une larme de la mahia, c'était une boisson à base de figues, c'était une boisson clandestine, quelle eau de vie! quelle eau de figue! quelle mahia!!!
non plus, plus de mehlaba, raïb ou lait caillé,
je ne verrai plus ces beaux cavaliers de la garde royale,
et ainsi une page de notre histoire et de ces jeunes années passées et vécues à Rabat, mes années d'enfance se ferment pour toujours...
mais les souvenirs de tous ces visages familiers, de ces coeurs pleines de vies et de joies de vivre seront toujours dans nos mémoires collectives.
C'était une belle époque, innocente, et les liens communautaires se mélangeaient aux liens d'amitié pure et de fraternité entre voisins, entre amis intimes...
nous étions alors une grande famille.
Notre passé dans ces rue de mon enfance et de toutes les rues de Rabat réduit en poussières par la boule destructrice de cette grosse machine qui ose s'appeler le modernisme...
Je n'irai plus à ma plage, ni passer les dimanches d'été à notre cabanon de Sables d'Or, ni me baigner au Val d'Or, ni à Skirat, ni aux Contrebandiers, ni à Salé,
je ne sentirai plus ces odeurs de menthe fraîche au petit marché, ni la coriandre, et le parfum des orangers, plus les odeurs d'eucalyptus, de cèdre et de miel,
fini le jasmin et partout l'odeur de l'encens qui nous enveloppait,
je ne contemplerai plus ma tour Hassan depuis la terrasse de notre logement,

je ne verrai plus les anciens habitants juifs au mellah de Rabat, tous sont partis, plus d'espagnols et portugais au quartier de l'Océan, plus de corses, plus d'italiens au quartier de l'Aviation.
Comment avoir des racines et n'être plus un vagabond récitant à qui veut l'entendre que oui! nous avions un véritable passé?
Fini la ballade au phare, plus de tour autour des remparts,
je n'achèterai plus mes fournitures scolaires à la librairie de Pierre Cousin et Elkaïm,
on ne m'enverra plus en colonie de vacances à Ifrane, ni monter sur ce lion de pierre,

je ne sucerai plus un bâton de réglisse,
je ne mâcherai plus de bazooka, ni pirouli,
je n'irai plus les dimanches d'hiver à la forêt du Chaperon Rouge,
fini la toupie, l'élastique et la corde à sauter, fini aussi colin maillard et marteau-ciseau,
plus de belles chevrolet et américaines dans les avenues,
plus de jeux de cerceau et hulla hoop, plus de cartes ronda,
je n'irai plus aux boums et surprises party,
plus de barbe à papa, esquimaux Pingoin.
Oui! nous avions eu une magnifique enfance avec de vrais petits garçons et de vraies petites filles que nos parents surveillaient avec des yeux tendres...si le processus d'élimination de notre histoire au Maroc d'autrefois avait déjà commencé au début 1960.
Je ne me pèserai plus sur la balance de la pharmacie Vedel,
plus de bonbon-caramel-esquimau-chocolat à l'entracte du cinéma,
je ne lirai plus la revue Tartine, pim pam poum, Spirou, les Pieds nickelés, Tarzan et Coq Hardy,
je n'irai plus aux remises de diplômes de fin d'années primaires,
je ne verrai plus les petits cireurs de chaussures,
je n'irai plus voir les nouveaux jouets dans les vitrines du magasin le Nain Bleu,
je ne mangerai plus de glaces à la vanille et chocolat avec cornet au marchand ambulant,
plus de Teppaz pour écouter mes chanteurs favoris,
je n'entendrai plus Dalida chanter Bambino, Gondolier, Itsi Bitsi petit bikini et t'aimer follement, Charles Trénet, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, criaient à travers les fenêtres de ma rue,
je ne goûterai plus les marrons chauds à la sortie du cinéma, ni barbe à papa, ni pomme d'amour, ni jabane, ni pop-corn, ni pépites, ni cacahuètes, ni glands grillés, ni pois-chiche et fèves bouillis, ni escargots, ni gâteaux à la noix de coco,
je ne collectionnerai plus les buvards,
je ne boirai plus d'antésite, ni de bière la Cigogne, crush orange et fanta citron, ni de judor,
plus d'achats à Chicago à la médina, petites échoppes qui vendaient des vêtements et chaussures mode pas chers,
je me pose aujourd'hui cette interrogation, comment ces deux communautés, juives et musulmanes ont-elles pu cohabité. Pourquoi cette soudaine séparation et définitive.
plus de rires avec les films de Jerry Lewis et Dean Martin, plus de films de péplum avec le Colosse de Rhodes, Spartacus et Tarasboulba,
je ne reconnais plus les rues de ma ville, pas plus les immeubles, mais en réalité un immeuble de quelques étages, combien même chéri de beaux souvenirs, ne peut rapporter le même gain que vingts étages de béton,
je n'entendrai plus Léon Noel et Marie-France à radio rabat,
plus de ballades en solex, à mobylette, à moto rumi et flandria,

je ne vivrai plus la période ' yéyé ', j’écoutais:
Johnny avec son 'souvenirs souvenirs' et 'let's twist again',
Sylvie avec 'je serai la plus belle pour aller danser',
Sheila' vous les copains je ne vous oublierais jamais',
Cloclo 'belles belles belles',Richard Anthony 'j'entends siffler le train',
Françoise Hardi 'tous les garçons et les filles',Franck Alamo 'biche oh ma biche',
Eddy Mitchell 'toujours un coin qui me rappelle', les Chats Sauvages et les autres.
Coté anglais, les Beatles en 62 'love my do', les Rolling Stones 'satisfaction'.
Coté usa, Elvis Presley, Paul Anka, les Beach Boys.
Coté italie, Gigliola Cinquetti remporte l'eurovision 1964 avec 'no,no,leta'.
On dansait le twist, lançé par Chubby Checker, ensuite le jerk en 66,
le madison (Billy Bridge) le locomotion (Sylvie Vartan) le hully-gully (sheila)
le mashed potatoes (Claude François) le surf (Trini Lopez) le slop, le letkiss.
je n'achèterai plus la revue salut les copains,
je ne collectionnerai plus les cartes-photos de mes chanteurs et groupes de rock préférés,
je ne danserai plus le twist, le madison, le locomotion, le hully-gully, le mashed potatoes, le surf et le letkiss, non plus le rock'n' roll,.....


Sur la photo: En haut et à gauche : alice aflalo, jacquy sabah , jacqueline azuèlos , rachel baruk, sonia assayag . dessous: raphaël baruk , daniel benharrosh , moi roland , ma soeur michèle la tête tournée , michel trojman , claude benharrosh , dessous: serge azuèlos , évelyne chichportiche ,michèle azuèlos , lucienne sabah , sam benharrosh , gabriel baruk , assayag , clarisse baruk.


roland benzaken
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Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
22 octobre 2015, 10:57
De
notre ami globe trotteur Moshé Serfati qui nous taquine avec ses sfinjs au Maroc.

roland benzaken
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000.jpg
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
02 décembre 2015, 01:07
SOUVENIRS DE NOTRE CUISINE A RABAT.

A l'époque à Rabat comme dans les villes du Maroc chacuns avaient ses quartiers et ses plats spéciaux:
Musulman (couscous, tajine…),
Espagnol (paëlla et charcuterie),
Portugais (plusieurs façons de faire les sardines),
Israélite (leurs façons de présenter les ragoûts cuits au four, le poisson, leurs pains),
Italien (leurs pâtes, leurs pizzas, leurs glaces,…).
Chacun venant de pays différents expliquait leur recette; alors les femmes, au marché, en parlaient constamment en apprenant leur mélange.
Ma mère avait beaucoup de savoir-faire pour la cuisine, elle y passait beaucoup de temps.
Dans ce pays cosmopolite il suffisait de prendre son temps pour préparer et présenter de délicieux plats.
Les femmes de cette époque avaient du temps, elles étaient toutes mères au foyer, pour le bonheur de la famille.
Le repas se prenait dans un grand silence car nous n’avions pas le droit à la parole. C’était d’époque. Mais nous étions si heureux, rassemblés.
Et les repas, que préparait ma mère, étaient succulents, elle passait des heures à les faire mijoter.
Mais elle nous avait appris aussi à ne jamais dire "je n’aime pas".

Mon père adorait quand ma mère préparait quelques plats différents très gourmands.
Photo: l'anniversaire de ma soeur Michelle à Rabat en 1956, elle a 5 ans et moi Roland 7 ans. Ma soeur Rose au téléphone.
Il y avait toujour le portrait de mon grand père Moïse Riboh.




roland benzaken
Elie Cohen
il y a longtemps que j'ai eu de tes nouvelle aprés le deçes de mas Z.L de ma femme il y a plus de 3 ans je me suis pas connecter sur DAFINA
si tu peux me donner de tes nouvelles sa me fait plaisir tu peux m'envoyer sur mon e-mail raphylb@hotmail.com et te souhaite un SHABBAT SHALOM ET UNE TRES BONNE FETE DE HANOUCA
Pièces jointes:
097.JPG
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
14 décembre 2015, 08:37
SOUVENIR DE NOTRE Théâtre Mohammed V à la fin de sa construction en 1962.
Inauguré mars 1962 par feu SM Le roi Hassan II, le Théâtre National Mohammed V se voulait être un haut lieu de rayonnement culturel, pour Rabat et le Maroc.





roland benzaken
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
14 décembre 2015, 08:40
DÉROULEMENT ET PRÉPARATION DU THÉ A LA MENTHE.
EN DESSIN.





roland benzaken
Re: DE TOUT ET DE RIEN UNIQUEMENT DE RABAT,discution,photos,t?moignages.....etc...
23 décembre 2015, 06:17
MOHAMED V ET SES BUICK AMÉRICAINE.

LORSQUE LE ROI MOHAMED V VIENT CHERCHER SA VOITURE AMÉRICAINE, UNE BUICK, AU PORT DE TANGER VERS 1947.




Ici avec le Prince Hassan, futur Roi du Maroc Hassan II.
En compagnie de Mr. Abraham D.Israel, Representant de General Motors au Maroc en 1947 et fournisseur pour le Palais Royal.




LA BUICK DU SULTAN MOHAMMED V EN 1951 A RABAT.

1951, La voiture américaine du Sultan Mohamed V devant "Jamaâ El Kbir" la mosquée dans la rue qui mène à Souk Sabbat et Souika.
Le modèle c'est une Buick Série 50 "Super Station Wagon Woody", une voiture fabriquée à 2480 pièces à l'époque.
On constate qu'il n'y a pas de barrières, ni de sécurité devant la mosquée.




roland benzaken



Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/12/2015 06:28 par royrol.
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