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Raqqa : l’assaut final progresse

Le pacifisme d'une religion ne se mesure pas au nombre de ses fidèles pacifiques mais à celui des assassins qui tuent en son nom (Stéphane Juffa)

 

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Raqqa : l’assaut final progresse (info # 010806/17)[Analyse]

Par Perwer Emmal, sur le front de Raqqa©Metula News Agency

 

A l’aube du troisième jour de la partie finale de l’Opération Colère de l’Euphrate, consistant en l’assaut de Raqqa, la capitale de l’Etat Islamique en Syrie [DAESH, IS, ISIS], l’étau se resserre autour des défenseurs de la ville.

 

Mardi, au moment du déclenchement de l’offensive décisive, DAESH contrôlait encore neuf positions dans la proximité de la cité assiégée. Ce jeudi matin, il ne reste aucune poche de résistance des miliciens islamiques au nord de l’Euphrate.

 

C’est mercredi que les Forces Démocratiques Syriennes, à majorité et commandement kurdes, soutenues par les forces de la coalition internationale, et au premier plan de celles-ci, l’Armée américaine, ont enlevé ces derniers bastions.

 

Les gains les plus significatifs ont été Harqalah (également nommée Harqa et Tel Harqa), à l’Ouest, une colline stratégique à partir de laquelle DAESH avait coutume de lancer des raids.

 

Au Nord, les FDS se sont emparées de la Base de la Division 17, après un bref engagement.

 

A l’Est, elles ont investi le premier quartier de Raqqa, Mashlab, à la suite d’un violent bombardement à l’artillerie lourde. Après des tirs nourris, les miliciens islamiques se sont retirés vers le centre de la ville abandonnant le quartier.

 

Selon l’officier des Forces Démocratiques Syriennes, Habun Osman, chargé des communications avec la presse, "des douzaines de terroristes de l’Etat Islamiques ont été tués mercredi", sans donner plus de détails. Selon mon estimation, ils sont entre 55 et 80 à avoir perdu la vie lors des combats d’hier.

 

Il reste environ 200 000 personnes dans la ville assiégée. Les FDS ont invité les civils à quitter Raqqa par le Sud en traversant l’Euphrate, alors que le régime de Bashar al Assad les a sommés de rester chez eux.  

 

Pendant que les Forces Démocratiques Syriennes et leurs alliés procèdent à l’assaut final de Raqqa, qui va sans doute durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, l’U.S Air Force a à nouveau pris pour cibles, après plusieurs sommations, une soixantaine de soldats iraniens qui tentaient de s’approcher d’un poste frontière entre la Syrie et l’Irak, à 270km au sud de Raqqa.

 

Les forces du régime alaouite, de même que leurs alliés iraniens et libanais du Hezbollah, ont tenté en plusieurs endroits, de se rapprocher de Raqqa en profitant de l’affaiblissement du dispositif militaire de l’Etat Islamique. Le Hezbollah a menacé de s’attaquer au contingent américain.

 

Avec l’anéantissement en cours du dispositif militaire de DAESH en Syrie et en Irak, le moment est venu de constater que l’offensive victorieuse soutenue par les corps expéditionnaires européen et américain, qui était censée infléchir les actions terroristes de l’Etat Islamique dans le monde, n’ont pas eu l’effet escompté, comme les analystes stratégiques de la Ména l’avaient prédit il y a plus de deux ans.

 

Non seulement les attentats revendiqués par l’EI ne se trouvent pas en phase de déclin mais, au contraire, ils gagnent en intensité et frappent le cœur des capitales européennes, de même que de nouveaux objectifs, à l’instar de Téhéran hier matin.

 

Pour les décideurs européens, il est maintenant nécessaire de requalifier les cibles et le cadre de la guerre qu’ils affirment vouloir mener face au terrorisme islamique, tant il paraît certain qu’il ne va pas disparaître après la chute de Raqqa et de Mossoul.

 

Autre développement important dans la région : le président de la Région du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a annoncé hier (mercredi) la tenue d’un référendum sur l’indépendance, le 25 septembre prochain. Ce développement suscite une vive opposition dans les Etats limitrophes que sont la Turquie, l’Irak et l’Iran. Si ce vote n’a pour objet que la création d’un Etat kurde en Irak pour l’instant, il est évident qu’il devrait servir de point de départ à de futures extensions, d’abord dans le Rojava syrien, presque totalement contrôlé par les forces kurdes, puis en Turquie et en Iran.

 

A propos du Rojava syrien, les Peshmerga qui prennent part au combat, de même que votre serviteur, se demandent qui gouvernera Raqqa et sa région après sa chute. Le bruit qui court est qu’il y sera créé un Comité pour la défense de Raqqa, à l’instar de ce qui a été fait à Manbij et Jarabulus, avec la participation à courte distance des Kurdes et des Américains.

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