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Un bouclier désormais quasi-hermétique protège Israël

Un bouclier désormais quasi-hermétique protège Israël (info # 012601/17)[Analyse]

Par Jean Tsadik © MetulaNewsAgency

 

Le mois de janvier a bien débuté pour les experts israéliens de l’institut Rafael Systèmes de Défense Avancés, qui ont procédé, dans le plus grand secret et à l’abri des journalistes, à plusieurs essais du système d’interception de missiles "Fronde de David", également connu sous le nom de "Baguette Magique".

 

Les tests ont eu lieu dans une base secrète du centre d’Israël ; ils ont été coordonnés par l’agence Homa (mur) du ministère israélien de la Défense, en charge du développement des armes et de l’infrastructure technologique, de concert avec l’Agence US des Missiles de Défense.

 

La Fronde de David constitue l’élément intermédiaire du Bouclier israélien antimissiles ; sa fonction consiste à intercepter les roquettes et missiles balistiques (à l’instar des Scuds) de portée moyenne, ce qui inclut également les projectiles munis d’un système de guidage, les missiles de croisière, les drones et les avions.

 

La Fronde est destinée à intercepter les projectiles de l’ennemi avant qu’ils ne pénètrent sur le territoire israélien.

 

Les deux autres systèmes qui complètent ledit bouclier sont le Dôme de Fer, dans sa partie inférieure, déjà totalement opérationnel, dont l’efficacité a été démontrée au combat face aux roquettes et aux obus de mortier durant les conflits avec le Hamas à Gaza. Le développement du Dôme demeure permanent afin d’optimiser toujours davantage ses performances.

 

Et le Khetz, ou Arrow (flèche), auquel est dévolue la protection de la partie supérieure du ciel face aux missiles de longue portée pouvant transporter des ogives multiples.

 

Les récents essais de la Fronde David comprenaient l’identification et la localisation par le MMR – le radar d’acquisition de missiles multiples - de missiles se dirigeant vers l’Etat hébreu. Le MMR transmet ensuite les données qu’il a récoltées au Centre de Tir, qui calcule les protocoles d’interception.

 

Selon le ministère de la Défense, les missiles antimissiles de la fronde de David ont parfaitement fonctionné, leur lancement a été concluant et ils ont détruit leurs objectifs comme cela avait été prévu [voir la vidéo du ministère de la Défense relative à la dernière série d’essais].

 

Les missiles-cibles, dont les caractéristiques sont très similaires à celles des équipements aux mains de nos ennemis, ont été largués à partir de chasseurs-bombardiers F-15 du Khe’l Avir, l’Armée de l’Air israélienne. 

 

La version qui vient d’être testée ne va pas tarder à devenir opérationnelle et à rejoindre ainsi des batteries de Fronde de David de première génération déjà en service dans l’Armée.

 

L’autre excellente nouvelle est la remise à Tsahal de sa première batterie opérationnelle de missiles Khetz-3, après qu’il a été déclaré opérationnel le 17 janvier dernier.

 

Le Khetz-3, développé en partenariat avec Boeing, qui produira environ cinquante pour cent des composants du missile, est une fusée exoatmosphérique [l’interception se produit hors de l’atmosphère, dans l’espace] à deux étages.

 

Le premier étage est censé amener un véhicule tueur à une vitesse hypersonique vers une altitude de plus de cent kilomètres, avant même que l’on sache précisément vers quel objectif le missile balistique intrus se dirige. Lorsque la cible et le trajet de l’intrus sont identifiés, l’intercepteur du Khetz est redirigé vers un point de rencontre grâce à un réacteur de fusée à poussée vectorielle. Il abat l’intrus uniquement en l’impactant "au corps-à-corps", au contraire du Khetz-2, qui peut également se faire exploser à proximité, dans un rayon de 40 à 50 mètres et ainsi générer sa perte.

 

Le Khetz-3 est légèrement plus petit que son prédécesseur et deux fois plus léger. Il peut être tiré à partir d’un navire et des exercices dans cette optique sont en cours, notamment en collaboration avec des marines étrangères. Chaque batterie mobile dispose de six tubes de lancement, pour un total de 24 intercepteurs. Une batterie est planifiée pour la destruction, en 30 secondes, de plus de cinq missiles balistiques et de leurs têtes multiples.

 

Le taux d’interception est évalué à 99%. Au cas où une première salve de Khetz-3 manquerait sa cible, il restera un temps suffisant pour tirer une ou deux salves supplémentaires de Khetz-3 et 2. En dernier recours, la Fronde de David pourrait également être utilisée contre un missile balistique de longue portée. Au cas où des Khetz-3 sont dirigés, par mesure de sécurité, vers un intrus déjà pris en charge par un autre Khetz, et que celui-ci détruit l’intrus, les missiles suivants peuvent êtres redirigés vers d’autres objectifs.

 

Lorsque l’interception se produit hors de l’atmosphère terrestre, aux altitudes indiquées, les armes de destruction massive du missile balistique, nucléaires, chimiques ou bactériologiques, sont incapables d’atteindre la surface de la Terre selon des expériences réalisées.

 

A en croire le président de l’Agence Spatiale Israélienne, le Khetz-3 peut aussi être utilisé comme arme antisatellite.

 

Seules l’Amérique et la Russie maîtrisent théoriquement les technologies mises à contribution par le Khetz-3, qui semble jouir de perspectives d’exportation très encourageantes, notamment en Europe de l’Est, avec le regain de tension entre l’Occident et la Russie, ainsi que dans les grands Etats arabes sunnites, afin de parer à la menace iranienne. Il se pourrait conséquemment que des batteries de Khetz-3 soient prochainement déployées à cet effet dans le Golfe, en Arabie Saoudite et en Jordanie, avec des servants israéliens, de manière à optimiser la protection de tous les pays de la région opposés à la théocratie chiite.

 

Une remarque faite par le directeur de l’Agence US des Missiles de Défense, le Lieutenant-Général Patrick J. O’Reilly, permet de comprendre aisément l’intérêt porté par nos "alliés" pour le Khetz-3 :

 

"La conception du Arrow-3 lui promet d’être un système extrêmement capable, plus avancé que ce que nous avons jamais tenté de réaliser aux U.S.A avec nos propres programmes (…). Cela a à voir avec le chasseur [le véhicule tueur. Ndlr.] qui possède une plus grande flexibilité ainsi que d’autres aspects, à l’instar du système de propulsion – Ce sera un système extrêmement efficace !".  

 

Si ce sont les Américains qui le disent !

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