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Anatomie du fanatisme : Polyeucte de Corneille (info # 010104/16) [Analyse d’une œuvre]

Par Llewellyn Brown © MetulaNewsAgency

 

Que peut-il y avoir de commun entre l’histoire d’un martyr chrétien, vivant aux alentours de l’an 250 de notre ère, et nos actuels fanatiques islamistes ? Entre une pièce de théâtre de Pierre Corneille et sa mise en scène en 2016 ?

 

Un premier élément de réponse se trouve dans la volonté de nos auteurs classiques de créer des œuvres à portée universelle, qualité mise en lumière par une artiste exceptionnellement sensible aux subtilités de notre langue et de la construction littéraire. Ou encore : un génie de la création littéraire aux prises avec les enjeux de notre époque moderne, dont les effets se faisaient déjà sentir au xviième siècle, puis la détermination de Brigitte Jaques-Wajeman1 de nous faire relire l’œuvre de Corneille pour en comprendre l’actualité. En effet, la metteuse en scène précise : « Les destructions journalières de statues et de temples “païens”, perpétrées au nom de la religion, le fanatisme et le désir de mort de jeunes convertis offrent une similitude étonnante avec le destin et les déclarations de Polyeucte ».

 

Le récit

Reprenons. Polyeucte martyr : tragédie chrétienne, pièce écrite par Pierre Corneille vers 1642, relate l’histoire d’un martyr chrétien vivant en Arménie. L’épouse de ce dernier, une Romaine appelée Pauline, avait été autrefois amoureuse du chevalier romain Sévère, mais son père Félix devant poursuivre sa carrière en Arménie, elle le suivit, se trouvant alors dans l’obligation d’épouser un grand seigneur du pays, le héros éponyme. Quant à Sévère, on le croyait mort au combat.

 

Or l’action commence au moment où, sous les instances de son ami Néarque, Polyeucte se convertit au christianisme, religion dont les adeptes étaient persécutés par l’Empereur Décie. Ce qui fait le réel enjeu de la pièce cependant, c’est l’acte de Polyeucte qui, emporté soudainement par la grâce, décide de briser publiquement les idoles au temple, entraînant son ami dans cette entreprise sacrilège. Néarque est exécuté sous les yeux de Polyeucte, qui aspire à devenir martyr à son tour. Après des résistances, son exemple suscite la conversion de sa femme, de son père et, enfin, de Sévère ; celui-ci étant venu ostensiblement pour accomplir un sacrifice mais, en réalité, pour retrouver Pauline.

 

La sphère mondaine

Disons-le d’emblée : telle que la pièce est écrite, il ne s’agit pas d’une simple histoire pieuse. Par sa reprise à l’époque du Grand Siècle, le récit acquiert une tout autre valeur que celle qu’il pouvait revêtir dans La Légende dorée. Certes, on est libre de lire l’histoire de cette manière, et les contemporains l’ont sans doute fait – tout le langage employé par les martyrs paraît conforme aux conceptions chrétiennes –, mais si l’on suit de texte de près, on s’aperçoit que Corneille lui donne une autre portée.

 

Avant d’aborder la question du fanatisme, nous pouvons situer le contexte qui, dans cette pièce, lui sert d’écrin. Les tragédies de Corneille se fondent sur ce que François Regnault nomme le « nœud de la gloire », structure composée de deux dimensions incompatibles entre elles : l’allégeance à l’Etat, d’un côté, et la singularité représentée par le choix d’un partenaire amoureux, de l’autre. L’union de ces dimensions n’offre l’espoir d’aucune résolution harmonieuse. Ainsi, Pauline a suivi son devoir en épousant le chevalier arménien, et ne reviendra jamais sur cette décision. Polyeucte peut être peiné de découvrir qu’elle éprouve encore de la passion pour Sévère, mais c’est la résistance même déployée par son épouse qui fait sa qualité, au point que son mari est saisi d’admiration devant autant de mérites : « Qu’aux dépens d’un beau feu vous me rendez heureux, / Et que vous êtes doux à mon cœur amoureux ! ». Elle « tyrannise » ses sentiments, mais c’est précisément ainsi que Sévère pourra continuer à l’aimer et à l’admirer.

 

L’attachement à la gloire suppose que l’on ne se précipite pas sur l’objet désirable – qui, alors, se présenterait comme la solution –, mais que l’on conserve le caractère problématique de l’existence. C’est sur ce plan précis que les personnages rivalisent : ce qui les unit est cela même qui les sépare. Pauline voue un attachement indéfectible à sa propre gloire, tout autant qu’à son ancien amoureux Sévère : « […] il n’est point aux Enfers d’horreurs que je n’endure, / Plutôt que de souiller une gloire si pure […] ». De même, elle conjure Sévère de déployer tous ses efforts pour conserver son mari en vie, alors qu’il risque la mort : « Mais plus l’effort est grand, plus la gloire en est grande […] ». C’est seulement en refusant de profiter de l’éventuel veuvage de celle qu’il aime que Sévère peut mériter Pauline.

 

Cet idéal nourrit néanmoins l’importance accordée aux relations humaines. C’est en « qualité de femme, ou de fille » que Pauline cherche à faire fléchir son père, Félix, afin qu’il n’ordonne pas l’exécution de Polyeucte. L’humain se définit par les échanges, ce qui permet à Pauline de faire valoir son obéissance auprès de son père, afin de persuader celui-ci de sauver Polyeucte : son obéissance mérite qu’en retour, Félix lui fasse cette concession qui déroge à la règle absolue.

 

C’est l’Etat qui, en tant qu’autorité suprême, exclut toute considération personnelle, ainsi que le déclare Félix : « Quand le crime d’État se mêle au sacrilège, / Le sang ni l’amitié n’ont plus de privilège ». Cette dimension potentiellement inhumaine trouve son ancrage dans la peur de mourir, comme l’affirme Félix, dans son effort pour ramener Polyeucte à la raison : « Au spectacle sanglant d’un ami qu’il faut suivre, / La crainte de mourir et le désir de vivre / Ressaisissent une âme avec tant de pouvoir, / Que qui voit le trépas cesse de le vouloir ». La crainte de la mort donne sa consistance aux liens humains, et les personnages doivent négocier leurs choix au regard de cette menace. C’est dans ce sens que Félix pèse la portée de ses actes : il doit choisir de protéger Polyeucte ou d’épouser l’hostilité de Décie à l’égard des chrétiens.

 

L’ensemble des personnages donc – Pauline, Sévère et Félix (Polyeucte aussi, au début) – évoluent sur un plan rigoureusement humain. Seuls, ils offrent la matière à une tragédie cornélienne telle qu’on l’entend d’habitude, incarnant la problématique représentée par l’Etat dans ses liens complexes avec l’amour.

 

Le fanatisme

Or le fanatisme religieux change radicalement cette équation et, converti, Polyeucte rejette ce registre où les personnages règlent leur existence sur un très haut idéal.

 

Alors que Néarque exhorte Polyeucte à la modération, celui-ci déclare que Dieu n’accepte pas d’être relégué derrière des considérations humaines. Ce jugement semblerait conforme à ce que prônent les Évangiles, comme le souligne Polyeucte : « Il ne faut rien aimer qu’après lui, qu’en lui-même, / Négliger pour lui plaire, et femme, et biens, et rang, / Exposer pour sa gloire, et verser tout son sang : […] ».

 

Cette priorité absolue accordée à Dieu conduit Polyeucte et Néarque à rejeter totalement le dilemme amour/Etat, qui régit l’existence des autres personnages. A ce titre, ils refusent toute compassion. Ils ne sont pas plus sensibles à leur propre douleur : alors que la mort est source de crainte pour les autres, les martyrs y aspirent. Pauline l’annonce à Félix : « Les supplices leur sont ce qu’à nous les plaisirs, / Et les mènent au but où tendent leurs désirs, / La mort la plus infâme, ils l’appellent Martyre ». Quand Polyeucte dénie toute nécessité de rester en vie afin de protéger les chrétiens, Néarque proteste : « Vous voulez donc mourir ! » Mais Polyeucte n’hésite plus : « Vous aimez donc à vivre ». On en entend l’écho dans la formule du Hamas: « Nous aimons la mort autant que nos ennemis aiment la vie ».

 

Dans la mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman, la vue du sang dévoile la réalité qui inspire la conversion en série. Au début de la pièce, Polyeucte est habillé de blanc (innocence ?), Néarque en noir (annonçant le destin funeste ?) et Pauline en rouge. Si cette dernière couleur pourrait correspondre à la passion que ce personnage éprouve pour Sévère, sa valeur change quand Pauline revient maculée du sang de son mari supplicié : « Son sang dont tes bourreaux viennent de me couvrir / M’a dessillé les yeux, et me les vient d’ouvrir ». Comme l’observe Nietzsche, cité par Brigitte Jaques-Wajeman : « Les morts des martyrs […] ont été un grand malheur dans l’histoire : elles ont séduit… »2.

 

Certes, les autres personnages aussi sont habités par une haute aspiration, mais les martyrs versent ces passions au compte d’une garantie divine : « J’ai de l’ambition, mais plus noble, mais plus belle, / Cette grandeur périt, j’en veux une immortelle, / Un bonheur assuré, sans mesure et sans fin […] ». Le royaume terrestre paraît bien dérisoire par comparaison avec celui de Dieu : « Si mourir pour son Prince est un illustre sort, / Quand on meurt pour son Dieu, quelle sera la mort ? ».

 

Le Dieu dont les martyrs se réclament mérite qu’on l’honore sans réserve, tout simplement parce qu’il représente la puissance suprême : « Le Dieu de Polyeucte et celui de Néarque / De la Terre et du Ciel est l’absolu Monarque […] ». On aurait donc tort de ne pas miser sur Celui qui se tient incontestablement au-dessus de toutes les puissances humaines : on n’a rien à y perdre, et tout à y gagner.

 

Ne souffrant pas les aléas qui caractérisent l’existence soumise au nœud de la gloire, les martyrs recherchent une solution facile. On sait que Jean-Claude Milner a mis en évidence le penchant occidental à voir les situations en termes d’un problème auquel il conviendrait de trouver une solution, cette dernière étant censée résorber l’irrésolution offensante3. Cependant, le nœud de la gloire cornélien reposait précisément sur l’impossibilité d’atteindre une solution. Or ces exaltés aspirent à voir se dissiper toute incomplétude grâce au martyr, en sorte que Pauline, convertie, déclare à son père qu’ils ont tous les deux à y gagner : « Affermis par ma mort ta fortune, et la mienne, / Le coup à l’un et l’autre en sera précieux, / Puisqu’il t’assure en Terre, en m’élevant aux Cieux ». Tous les problèmes – mondains et célestes – s’évanouissent ainsi, comme par miracle !

 

Le féminin

A l’ouverture de la pièce, dans la mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman, on découvre, au centre de la scène, un lit défait où Pauline se trouve couchée, légèrement vêtue de blanc, à demi couverte une courtepointe, blanche également : il s’agit d’un lieu d’intimité où se joue le lien de Polyeucte avec le féminin. Au cours de cette première scène, Polyeucte apparaît comme le « recréant » des romans de chevalerie4, à l’image d’Erec passant sa journée au lit avec sa nouvelle épouse Enide, négligeant les exercices guerriers avec ses barons. Néarque lui recommande alors : « Fuyez un ennemi qui sait votre défaut ». En effet, les deux chrétiens s’entretiennent mutuellement, s’excitant à transgresser.

 

Car dans cette pièce, le fanatisme se révèle être essentiellement une affaire d’hommes, excluant le rapport à la femme. Quand Néarque entraîne Polyeucte pour qu’il se fasse baptiser, celui-ci refuse de divulguer à Pauline les raisons de son départ : il courrait un risque à exposer son projet à une femme.

 

La sexualité entre en jeu de façon visible à deux moments dans cette mise en scène : quand Sévère rencontre Pauline après des années d’absence, et quand celle-ci tente de dissuader Polyeucte de s’abandonner au martyre. La première de ces deux scènes révèle l’intensité d’une passion amoureuse intense, et tout ce à quoi Pauline a renoncé en obéissant à la voix du devoir. Entre Pauline et Polyeucte ensuite, on assiste au rejet violent du sexuel, pour le motif que celui-ci compromettrait l’autonomie exaltée du futur martyr.

 

Fanatisme et modernité

Dans son analyse du fanatisme, Corneille vise au-delà du simple christianisme. Dans cette thématique centrée sur le religieux, il s’agit non pas de se fixer sur la question confessionnelle, mais de se demander : De quoi Dieu est-il le nom ?

 

En effet, nous sommes en présence d’une question moderne. Au lieu de penser au fanatisme comme un phénomène réservé aux époques « obscurantistes », au « Moyen Age », il convient de voir que celui-ci est conditionné, en ce qui nous concerne, par la science et le capitalisme, qui prenaient déjà de l’ampleur au xviième siècle, détruisant les liens symboliques qui régissaient jusqu’alors les rapports humains.

 

Autrefois, la place que quelqu’un occupait dans la société déterminait son existence et réglait les questions qu’il pouvait se poser à l’égard de son statut social, de son devoir, de la déférence qu’il convenait de manifester envers ses supérieurs. Le rationalisme, en revanche, met les hommes sur un pied d’égalité, quelle que soit leur condition sociale. De même, les lois de la science brisent l’harmonie reliant la vie des hommes à l’ordre divin. De son côté, le capitalisme détruit les objets dans leur matérialité, en sorte qu’on les évalue en fonction de leur simple valeur monétaire.

 

Une béance s’ouvre alors dans l’univers, et tout devient possible. L’incertitude règne, ce dont témoigne le personnage de Félix, qui doit décider comment agir, sans savoir comment mieux assurer sa sécurité et sa carrière.

 

Les martyrs, en revanche, comblent le vide angoissant avec une exaltation qui leur restaure la certitude et le sens de la vie. Polyeucte dénonce ceux qui se contentent du caractère éphémère de l’existence : « Ils n’aspirent enfin qu’à des biens passagers, / Que troublent les soucis, que suivent les dangers, / La Mort nous les ravit, la Fortune s’en joue, / Aujourd’hui dans le trône, et demain dans la boue […] ». En rejetant tous les liens mondains, les martyrs prétendent se mettre à l’abri de toute incertitude : « Pourquoi mettre au hasard ce que la mort assure ? ».

 

Au fond, cette pièce ne donne pas à voir des chrétiens persécutés, mais des convertis qui aspirent au martyre, à tel point que l’on pourrait affirmer qu’ils incarnent une hérésie. En effet, le choix qui, ici, est mis au compte de la religion est complètement dissocié de la morale et de l’enjeu des relations humaines. Les exaltés sont habités plutôt par une soif de puissance. Si, dans cette pièce, les chrétiens sont qualifiés de sujets fidèles et paisibles, c’est parce que l’enjeu de leur existence n’est pas mondain : il se situe du côté d’un absolu de la jouissance, celle-là dont le marquis de Sade fera l’anatomie un siècle plus tard.

 

L’acte accompli par ces personnages est crucial. En brisant les idoles, ils visent à porter atteinte à ce qui fait lien en société, à tout ce que les autres tiennent pour sacré, ainsi que l’explique la confidente Stratonice : « Des mystères sacrés hautement se moquait, / Et traitait de mépris les Dieux qu’on invoquait ». Dans la mise en scène de Brigitte Jaques-Wajeman, l’acte de sacrilège s’accompagne d’éclairs et de tonnerre, comme pour marquer à quel point la destruction touche aux bases de la vie civilisée. Les iconoclastes, ici, dénigrent les dieux païens, voyant en eux des adultères et des incestueux, et déclarent que les idoles ne sont que de simples objets inertes. S’ils agissent ainsi, c’est pour mieux se réclamer de Celui qui détient le réel pouvoir sur l’univers. Leur critique n’est pas désintéressée : c’est par leurs provocations qu’ils font exister leur dieu ; autrement dit, en déchaînant la colère des hommes.

 

En effet, si la divinité était à ce point toute puissante, elle pourrait bien se passer des hommes. Mais ces personnages ne problématisent pas cette question : ils cherchent à faire jouir Dieu. Nous sommes clairement ici à l’époque moderne, où l’on fait exister Dieu par la barbarie, en l’absence d’une divinité symbolique, capable de structurer notre monde.

 

Conclusion

S’agit-il de fanatiques chrétiens ? On peut s’étonner d’entendre, dans une pièce de théâtre du classicisme français, des païens accabler les chrétiens de toutes les insultes. Sans doute les spectateurs de Corneille se croyaient-ils supérieurs aux païens de la pièce, jugeant que ces derniers étaient aveuglés dans leur jugement. De surcroît, ils pouvaient arguer que l’action de Polyeucte se justifiait, à la lumière du triomphe final du christianisme : son martyre réussit à amener d’autres à la religion chrétienne, et lui-même est devenu saint.

 

On peut penser aussi que Corneille cherchait à révéler le potentiel fanatisant du christianisme. Il n’avait pas à chercher loin : les guerres de religion étaient encore fraîches dans les mémoires. Plus largement, cependant, Corneille porte un regard aiguisé sur les débordements déclenchés par la Raison. Dans cette pièce, les Arméniens païens sont plus humains que les nouveaux chrétiens.

 

Dans sa mise en scène, Brigitte Jaques-Wajeman laisse le dernier mot à Nietzsche : « Mais le sang est le plus mauvais témoin de la vérité ; le sang empoisonne la doctrine la plus pure pour en faire une folie et une haine du cœur. Et lorsqu’on passe au travers du feu pour sa doctrine – qu’est-ce que cela prouve ! Il vaut mieux en vérité que notre propre doctrine vienne de notre propre brasier ! ».

 

Si notre société a évolué depuis l’époque de Corneille, elle n’en est pas moins le produit direct. Toute notion d’héroïsme est effacée par l’oubli ; l’enfer de la déraison islamique adresse désormais, à la veulerie de nos technocrates, un impératif devant lequel ces derniers se hâtent trop souvent de céder.

 

 

Notes :

 

1Paris, Théâtre des Abbesses, du 4 au 20 février 2016.

2Nietzsche, L’Antéchrist, Eric Blondel trad., Paris, GF-Flammarion, 1994, p. 114.

3Jean-Claude Milner, Les Penchants criminels de l’Europe démocratique, Lagrasse, Verdier, « Le Séminaire de Jérusalem », 2003, p. 9-16.

4Le verbe recroire signifie « abandonner le combat », par paresse, lassitude ou découragement. Il s’applique aussi au chevalier qui refuse de s’entraîner parce qu’il tombe amoureux. Chrétien de Troyes, écrivit le roman Erec et Enide aux alentours de 1160.

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