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Que signifie le mot Israel

Envoyé par MESSAGE DEPLACE 
Que signifie le mot Israel
22 septembre 2005, 04:51
Auteur: slimane (IP enregistrée)
Date: 22 septembre 2005, 11:29


Bonjour,

J'aimerais bien savoir ce que signifie israel : je sais que el signifie
dieu et que ismael ( yesma3 el) : celui qui ecoute dieu gabriel , je ne connais pas l'hebreux mais je connais l'arabe ajbara ca veut dire forcer
donc gabriel ca doit etre la force ou la volonté de dieu ??)
j'aimerais egalement connaitre la signification des noms des autres anges
si c'est possible, bien sur.





Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/09/2005 04:55 par Dafouineuse.
Re: Que signifie le mot Israel
22 septembre 2005, 11:48
ISMAEL: en hebreu, la traduction serait plutot: "Que Dieu entende". Dieu entendra ma priere, dit Agar enceinte et fuyant sa maitresse Sarah, epouse d'Abraham. (Genese, 16, 11)

ISRAEL: La racine du mot est "sar", qui denote une notion de force, de puissance, de domination, de pouvoir. ("sar" en hebreu contemporain veut dire ministre). Litteralement, Isra-el se traduirait par: "Dieu montrera sa puissance", sous entendu par l'entremise de son esclave prefere, le peuple descendant de Jacob, qui s'appelait aussi "Israel".(Genese, 33,28)
Re: Que signifie le mot Israel
22 septembre 2005, 12:43
A slimane,Le terme d'Israël a un sens proche de « que Dieu se montre fort » ou « celui qui a lutté avec Dieu ».

Le terme Israël dans la Bible qui désigne successivement Jacob, puis sa descendance ( peuple d'Israël).

Jacob s'appelait Israel egalement.

Dans le judaïsme, on désigne également par Israël tout membre juif de la communauté religieuse qui n'a ni le statut de Cohen, ni le statut de Levy.

Il apparait pour la première fois dans la Bible pour désigner le nouveau nom de Jacob, Jacob est le fils d'Isaac, petit fils d'Abraham au moment où celui-ci traverse le gué de Yabboq

Jacob (Israël) aura 12 fils et une fille (Dinah) qui sont à l'origine des douze tribus d'Israël.

Après la fuite de l'Égypte (avec Moise) et l'installation en Palestine, se crée le Royaume d'Israël, dont la période la plus florissante correspond au règne du roi Salomon et qui regroupe les 12 tribus.

Par la suite, le royaume d'Israël se limitera à la partie nord du territoire (10 tribus), tandis que le royaume de Juda (2 tribus) occupera le sud du territoire.

On date généralement la fin du royaume d'Israël à l'assaut des Assyriens en 721 av. J.-C. et la déportation de la population, et la fin du royaume de Juda en 597~586 avant J.-C. lorsque le roi de Babylone, Nabuchodonosor II, s'empare de Jérusalem.

À partir de ces dates, commence la diaspora juive.(et c'est la que commence l'histoire des juifs d'Israel vers l'Afrique du Nord,"Maroc,Algerie,Tunisie,"winking smiley avec les siecles Le peuple juif reviendra en partie sur ses terres mais restera sous la tutelle d'autres peuples jusqu'à la destruction du temple de Jérusalem (70 après Jésus-Christ) et la prise de Massada (90 après Jésus-Christ).

voici un tout petit peu slimane,ce que le mot ISRAEL veut dire

amitie soly









Modifié 3 fois. Dernière modification le 22/09/2005 12:45 par LA HIJA DEL MAR Y DEL SOL.
Re: Que signifie le mot Israel
22 septembre 2005, 13:27
pour les anges: plusieurs religions, dont la religion chrétienne, le judaïsme et l'Islam, les anges sont des êtres créés par Dieu avant les hommes, dont le rôle principal est d'être les messagers de Dieu Trois anges sont nommés par leur nom dans la Bible, et bien davantage dans la Kabbale (la kabbala).
Le mot vient du latin angelus, lui-même provenant du grec ἄγγελος, ággelos, signifiant messager. angel (ankhel )en espagnol,Le mot hébreu le plus proche est מלאך, mal'akh, signifiant également messager.

Les anges étant de purs esprits, ils n'ont par conséquent pas de corps. Leur représentation populaire est donc symbolique, comme c'est souvent le cas :

Leur grande beauté et leur bonte représente leur plus grande perfection;
La blancheur de leur vêtement représente leur pureté;
Comme Dieu, les anges sont toujours représentés sous des traits masculins.
l'ange Gabriel ,l'ange mikhael et l'ange Raphael sont les plus connus.voila pour les anges.

soly






Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/09/2005 13:28 par LA HIJA DEL MAR Y DEL SOL.
Re: Que signifie le mot Israel
23 septembre 2005, 00:52
souiri je ne suis pas experte en ecriture biblique mais a ma connaissance il faut traduire au passe ce qui est ecrit au futur (d aujourd hui) par exemple pour ismael dieu a entendu et non dieu entendra et quand on recite le quidouch et qu on dit va yequadesh oto etc / c est traduit par" et il le sanctifia" et non il le sanctifira// ( le shabat )
est ce que je me trompe?

soly bravo pour ces explications mais peut tu m expliquer comment a la sortie d egypte la terre promise s appelait Palestine? a ma conaissance le terme palestine vient du mot Phillistins et a ete repris par les britaniques pour designer israel de l epoque je ne suis pas sure de cette explication pourrais tu m eclairer?
Re: Que signifie le mot Israel
23 septembre 2005, 07:47
Les anges que je connais sont:
Raphael: c'est l'ange de la Refouah c'est a dire l'ange de la medecine.
Mikael : en hebreu signifie "mi kmo El".
Gabriel: c'est l'ange de la Force. Ca vient de Guibor qui signifie la Force.
Tous les anges finissent par "El"= Di-eu.
On dit que les anges sont un intermediaire entre Di-eu et nous.
Shabbat Shalom a tous,

Esther
Re: Que signifie le mot Israel
25 septembre 2005, 11:46
Bonjour ,

Soly a parfaitement raison.

Le nom d'Israel a ete ajoute au nom de Jacob lorsque celui-ci rentrant en Terre de Canaan, ou ses parents vivaient avant son exil force en Mesopotamie chez son oncle Laban,et Jacob pris de peur et de crainte pour sa famille que son frere jumeau Esau ( cause de la fuite de Jacob de chez ses parents apres avoir par une ruse usurpe son frere jumeau, mais aine, de son droit d'ainesse) poursuivait pour se venger.
Jacob donc un soir se trouvait de l'autre cote du Jourdain seul apres s'etre separe de sa famille et il est ecrit:"..la nuit entiere il s'est battu avec l'ange de D'ieu...et au matin a l'aube le combat fut termine et Jacob n'avait pas ete battu mais etait quand meme sorti de ce combat avec D'ieu, boitant , son nerf sciatique ayant ete touche et blesse...et le nom de Jacob devint ISRAEL -D'ieu avec lequel Il s'est battu...
Les Talmudistes sont d'avis que c'etait un combat spirituel, ce combat, cette epreuve que D'ieu avait reserve pour Jacob pour le tester et savoir ainsi si Jacob et sa descendance seraient aptes et avaient et auraient les qualites necessaires pour accomplir la mission divine que D'ieu leur avait reservee pour la posterite.
Evidemment d'apres le resultat l'on peut s'apercevoir que Jacob etait sorti boiteux et que le peuple juif tel que nous le verrons plus tard n'a pas toujours ete a la hauteur de la mission sacree qui etait d'eclairer les autres peuples de la Terre.. de la Divinite Sublime et Unique du D'ieu d'Abraham, Isaac et Jacob ainsi que des preceptes divins tels decrits dans la Torah.

D'ailleurs depuis ce moment, symboliquement et pour se souvenir, les bouchers Juifs Sefarades otent le nerf sciatique de la patte ( cuisse) de la vache et les juifs Achkenazes ne consomment pas du tout toute cette partie de la vache.

Ouriel, Gabriel, Raphael, Michael sont des Archanges, genre de Super Anges qui ont une mission speciale et permanente dans notre monde ( ex: Rephael l'archange emissaire de D'ieu pour guerir les personnes malades dont les prieres ont ete entendues par le Tout-Puissant, etc..) et qu'il faut differencier des autres anges qui ont ete envoyes pour des missions specifiques tel que pour annoncer a Sarah qu'elle allait avoir un enfant ou pour aller avertir Loth de la destruction imminente de Sodome et Gommore.

C'etait la quelques explications additionnelles aux definitions tres exactes de Soly.

Amities,

elie
Re: Que signifie le mot Israel
25 septembre 2005, 12:52
merci à tous, pour ces reponses fort enrichissante, mais il y'a 2 anges que j'en aimerais bien savoir la signification de leurs noms et d'ailleurs on va les rencontrer bientot * : issrafel (l'ange de la mort ) et 3izrael ( l'ange "juge d'instruction "winking smiley

*D'apres les musulmans, mais je crois que ca doit etre la meme chose chez vous ..., le judaisme, le christianisme et l'islam sont des versions differentes d'une meme religion ou lla ill3n a chitane et les folies des uns et des autres.
Re: Que signifie le mot Israel
25 septembre 2005, 16:51
Le texte Genèse 2 :10 dit ceci « un fleuve sort de l’Eden pour arroser le jardin, et de là il se sépare pour former quatre têtes »
Certains commentaires du Zohar disent que ce texte fait référence aux quatre anges, je ne sais pas trop comment l’expliquer par écrit c’est très loin dans ma mémoire donc pas fastoche à remettre en place en gros pour faire simple ils affectent à chaque courrant un membre du corp humain :
Donc la première tête est la générosité hesed le camp de Michaël il le désigne comme étant le bras droit, il est aussi le grand chef qui régit tous les anges.
La seconde tête c’est la rigueur guevoura le camp de Gabriel il le désigne comme étant le bras gauche
La troisième tête du fleuve c’est la victoire netsah le camp de Nouriel … la jambe droite
Et enfin la quatrième tête du fleuve c’est l’extension hod, le camp de Raphaël, l ange chargé de guérir de l’exil qui est la jambe gauche

Apres des anges il y en un nombre inimaginable, ils résident dans le monde de l’en haut qui recèle 7 résidences superposées hiérarchiquement, en elles les anges supérieurs qui gèrent les des anges moins gradés.
Première résidence gouvernée par l ange appelé Tahariel de tahor pureté, il a sous ses ordres 70 sous chefs
Seconde résidence gouvernée par l’ange Qadoumiel, cela ils prient et assistent l’homme lors de ses priées
Quatrième résidence : gouvernée par Padaël , ils détiennent la clefs de la compassion pour les repentis, et leurs ouvrent les portes pour permettre à leurs prières et à leurs suppliques de passer.
Cinquième résidence : gouvernée par Qadochiel , je ne me rappelle pas de leur mission
Sixième résidence : la plus proche du royaume des cieux, gouvernée par l’ange Ouriel,
Septième résidence : l’ultime résidence mais je ne me rappelle pas du nom de l’ange en fait je crois que je sais pas qui sait.
Apres les résidences sont divisées en 7 palais et chaque palais est gouvernée par un ange.

Par contre, ceux qui sont à éviter lol sont les 3 anges qui surveillent l’enfer Machhit le destructeur, Af le coléreux, et Heima le furieux.

Ha oui mariouma a raison, il faut lire au passé, dans le texte tout ce qui se rapporte à la création, à raconter des événements, est considéré comme un fait accompli d’où l’emploi du passé, le futur est employé pour le conditionnement de la relation entre D. et l humain donc une relation évolutive d ou la notion de choix et de libre arbitre et l’impératif pour les commandements et l’interdiction notamment de l’idolâtrie.

Ceci dit je suis nouvelle je vous lis depuis longtemps et je trouve le site genial.




Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/09/2005 16:59 par sybille.
Re: Que signifie le mot Israel
27 septembre 2005, 02:08
7 residences, 7 ciels, 7 terre , 7 paradis ...., la semaine de 7 jours
...., le porte bougie au 7 bougies ! * ...
Pourquoi c'est 7 telle est la question ?

* j'aimerais bien en savoir la signification.
je vous pris de m'execusez si vous me trouvez curieux.

peace an love !!

Re: Que signifie le mot Israel
27 septembre 2005, 10:56
dieu crea le monde en 6 jours et le septieme jour il le sanctifia c est le shabat samedi en francais shabat vient du verbe lishvot qui veut dire ne pas travailler ou ds l ebreu moderne "faire greve"/c est sans doute a partir de la que le chiffre 7 est sacre? en verite je n en sais pas plus mais ta question est interressante et moi je m en pose une autre : pourquoi les autres religions monotheistes ( chretiennete et islam) ont deplace l ordre de la creation tel qu il est ecrit ds la genese? les chretiens se reposent le dimanche qui est selon la creation le premier jour et les musulmans le vendredi c a d le sixieme ? en fait j ai la reponse mais j aimerais avoir votre avis....
ceci dit slimane je te conseille de lire la bible pour en savoir plus...
Re: Que signifie le mot Israel
27 septembre 2005, 15:16
le dimanche chez les chrétiens , ou le 1er jour de la semaine dies dominicus ou domingo en latin d ou dimanche , est le jour de repos et de célébration du jour du seigneur ou les chrétiens se réunissent pour célébrer le souvenir de la résurrection de jésus, et par la même le premier jour de la création.

par contre j'ai toujours fait un parallèle avec le judaïsme , jésus était juif, tué sur la croix, les romains devait enlever son corp avant le couché du soleil donc le début du chabbat, chose faite il a été déposé ensuite par ses amis dans une sépulture, mais ce qui m'a toujours on va dire entre guillemets surprise, sans que cela soit trop tiré par les cheveux, est tout simplement le fait qu il n'ai pas ressuscité le soir même ni le samedi mais le dimanche , en gros après le chabbat, si résurrection il y a ? elle a respecté le repos chabatique et le principe de la sainte inactivité de cette journée, puisque même la création s'etait arrêtée ce jour là.

pour le vendredi , il y a des pays musulmans ou les jours repos sont le samedi dimanche, par contre ce jour est important parce que la prière du vendredi est plus solennel, ce n'est pas un jour de repos mais pendant cette prière toutes les activités doivent cesser mais les gens peuvent revenir à leur activités après la prière.

Re: Que signifie le mot Israel
27 septembre 2005, 21:30
Salut mariouma.

je suis tout a fait d'accord avec tsvi
Qui te dit que le musulmans et les chretiens ne reposent pas le shabat !?
en fait ils se reposent tous le shabat mais l'effet decallage horaire ( pas dans notre monde a 4 dimensions mais dans le monde spirituel ) fait que le shabat sois vendredi chez les musulmans, samedi chez les juifs et
dimanche chez les chretiens !
je trouve ton conseil de lire la bible tres interessant,donc si t'a un lien ou je peux le telecharger ...
dans l'attente de ta lire reponse je vais reraconter la mienne a la biblique !
Dans un passé lointain dans un village , il y'avait trois* religieux , ( chaque religieu a une montre ) a partir desquelles ils determinent le shabat, un jour Dieu a decidé de convoquer l'ange du temps ..., ce dernier a mis la machine du temps en mode automatique, mais satan a reussi de casser le code ! et il a dereglé les montre des 3 religieux ...
ensuite il a eu un desaccord entre ces derniers en ce qui concerne la determination du jour du shabat !
Par vanité chaqun a pretendu que la montre des autres a dereglée ...
puis on a commence a se disputer,satan qui a pris la forme d'un vieux mystique ambulant leur a conseillé de s'en prendre au tirage au sort en fait l'atmosphere dans le village est devenu invivable et on commence a s'en venir en main entre partisans des 3 religieux ! resultat
du tirage au sort : 2 religieux et leurs brebis on du quitter le village pour en fonder 2 autres et c'est ainsi que s'est constitué les 3 formes
du monotheisme a savoir le judaisme, le christianisme ey l'islam.

*3 : par souci de precision !


Re: Que signifie le mot Israel
28 septembre 2005, 06:18
slimane peu m importe de savoir qui se repose et qui non// ce qui eat interressant c
est de comprendre comment le shabat a ete desanctifie au profit d autres jours /// tu saisis la difference? cela m interresse d un point de vue proprement historique.
cela dit je vais me reposer....
Re: Que signifie le mot Israel
28 septembre 2005, 11:16
Bonsoir Mariouma
philosophiquement, je pense que je t'ai repondu, tout le monde se repose le shabat !
historiquement helas je ne peux pas te repondre,personnellement, je crois ce qui importe c'est croire en dieu, faire du bien et eviter de faire du mal.
Re: Que signifie le mot Israel
30 septembre 2005, 11:57
ce qui est important à mon sens c'est qu'avant la sortie d'Egypte, l'homme travaillait 7 jours sur 7 - Les lois mosaiques ont apporté une révolution sociale considérable en établissant un jour de repos hebdomadaire.

Exode, XX, 10 : Le septième jour est un shabbat pour l'Eternel ton Dieu, tu n'y feras aucun travail (lo taasse kol melakha)...

Exode, XXXIV, 21 : Six jours tu travailleras et le septième jour tu cesseras (tichbot).


Par contre il est étrange de constater qu un travail n'est interdit min hatorah que s'il est constructif ; au contraire, tout acte destructeur ( kilkoul ) est permis par la Torah le shabbat, même s'il est difficile et fatigant à accomplir. Par exemple, casser un meuble, déchirer un vêtement, sont des gestes permis selon la Torah. Notamment si un tel acte est nécessaire pour se procurer un aliment, il ne tombe sous le coup d'aucune interdiction, même miderabanan.

Je crois savoir que le dimanche a été retenu dans la religion chrétienne que tardivement (apparaît dans un sermon de Pierre d'Alexandrie aux environs du VIe siècle).
Re: Que signifie le mot Israel
30 septembre 2005, 12:18
d ou tiens tu qu il est permis de " casser des meubles" et de detruire le shabatt???????
je ne suis pas experte en religion mais je n ai pas encore vu un juif religieux se servir d un outil quelconque pour casser quoique que se soit! quelles sont tes sources????
Re: Que signifie le mot Israel
01 octobre 2005, 01:10
je l'ai trouvé là :
[ghansel.free.fr]

Le shabbat sous l'oeil du Talmud

Au sein de la loi juive, tant par l'importance qui leur est attribuée que par leur multiplicité, les lois du shabbat ont une place de choix. Selon une expression du Talmud, les lois du shabbat sont comme une montagne suspendue à un cheveu : peu de versets et de nombreuses lois. 2 Même si l'on s'en tient aux textes de base, c'est-à-dire aux textes talmudiques et à ceux des décisionnaires les plus importants, on se trouve déjà en présence de plusieurs centaines de pages à étudier. Quant aux problèmes nouveaux posés par les développements récents des sciences et des techniques, c'est une littérature considérable qui leur est consacrée.

Dans cette étude, je ne chercherai pas à dresser un tableau des lois du shabbat mais seulement à dégager le cadre conceptuel de la législation talmudique, le rappel de lois particulières ne venant qu'à titre d'illustration des principes mis en évidence. De plus, je ne traiterai pas des lois proprement rituelles telles que celles concernant le kiddouch ou les formes spécifiques de la liturgie du septième jour. Je me limiterai essentiellement aux lois relatives au travail.

Deux distinctions classiques doivent être posées d'emblée et vont commander la structure de cette étude. D'une part, il faut distinguer entre obligation (mitsvat assé , commandement de faire) et interdiction (mitsvat lo taassé , commandement de ne pas faire). D'autre part, deuxième distinction, essentiellement relative aux interdits, certaines lois sont dites min hatorah , sont considérées comme découlant directement de la Torah, d'autres sont dites miderabanan , lois rabbiniques. Cependant il convient de remarquer que cette différence n'est pas le plus souvent de nature historique. Il ne s'agit pas de distinguer entre un noyau de lois qui serait très ancien de celles qui se seraient surajoutées au cours des âges. On s'en convainc aisément en observant qu'un même acte, suivant les modalités ou l'intention dans lesquelles il est réalisé, peut relever, soit de l'interdit min hatorah , soit de l'interdit miderabanan . On introduit par là une différenciation a priori entre ce que l'on estime essentiel et ce que l'on considère comme relativement secondaire, différenciation de type logique et non historique. Dès lors, l'analyse des différences entre interdit min hatorah et interdit miderabanan nous permettra de mieux cerner quel est le noyau central, l'essence de l'interdiction shabbatique.

La distinction entre les aspects interdiction et obligation des lois du shabbat est signalée par Maïmonide dès le début du traité qu'il leur consacre. Il y indique qu'il ne faut pas confondre deux versets à première vue semblables :

Exode, XX, 10 : Le septième jour est un shabbat pour l'Eternel ton Dieu, tu n'y feras aucun travail (lo taasse kol melakha)...

Exode, XXXIV, 21 : Six jours tu travailleras et le septième jour tu cesseras (tichbot).

En dépit de leur similitude, ces deux versets doivent être distingués. Le premier est exprimé sous forme négative et énonce un interdit, celui d'effectuer un travail le shabbat. Le second, au contraire, est exprimé sous forme positive et introduit une obligation dont le contenu reste à définir. Je vais successivement développer quelles sont la définition et les caractéristiques de l'interdit, puis celles de l'obligation.

La gravité de l'interdit est soulignée dans un autre passage de l'Exode3:

Moïse convoqua toute la communauté des enfants d'Israël et leur dit : voici les choses que l'Eternel a ordonné d'observer. Pendant six jours on effectuera des travaux, mais au septième vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l'honneur de l'Eternel. Quiconque effectuera un travail en ce jour sera mis à mort. Vous ne ferez point de feu dans aucune de vos demeures en ce jour de repos.

Ce passage est immédiatement suivi d'un long texte relatif au Tabernacle et indiquant les différents travaux nécessaires à sa construction et au fonctionnement du culte qui s'y rend. En voici les derniers versets4:

Moïse dit aux enfants d'Israël : voyez, l'Eternel a désigné nommément Betsalel, fils d'Uri, fils de Hur, de la tribu de Juda. Il l'a rempli d'un souffle divin, d'habileté, de jugement, de science, d'aptitude pour tous les travaux, lui a appris à mettre en oeuvre l'or, l'argent et le cuivre, à travailler la pierre pour la sertir, à travailler le bois et à exécuter toute oeuvre d'artiste.

Deux remarques formelles relatives à ces textes. La première concerne précisément leur voisinage : l'interdiction shabbatique est immédiatement suivie de la description des travaux de construction du Tabernacle et le Talmud va mettre en valeur cette proximité. Seconde remarque : dans le deuxième texte cité, le travail de construction du Tabernacle est appelé melekhet mahachevet , ce que j'ai traduit provisoirement par oeuvre d'artiste . Le Talmud fait jouer à cette expression melekhet mahachevet un rôle fondamental dans le développement de sa conception de l'interdiction shabbatique.

Voyons maintenant quelle est cette conception. Premier principe associé à la proximité qui vient d'être signalée : un travail n'est interdit le shabbat que s'il se rattache directement ou indirectement à l'un des travaux de la construction du Tabernacle. En particulier, point relativement peu connu, ce n'est jamais en fonction de sa difficulté, ou de la fatigue qu'il peut occasionner, qu'un travail se trouve interdit, du moins min hatorah . Seules les transformations matérielles que le Talmud estime assez significatives pour être rattachées à la construction du Tabernacle entrent dans le domaine de l'interdiction shabbatique. Cette doctrine implique également qu'à proprement parler, l'interdit ne porte pas sur l'effectuation même de l'acte de travailler mais sur son résultat ; ce n'est qu'indirectement que l'effectuation se trouve prohibée. La Michna énumère ainsi trente-neuf types de travaux5:

Il y a 39 principes de travaux : semer, labourer, moissonner, mettre en gerbe, battre (le blé), vanner, trier, moudre, tamiser, pétrir, cuire, tondre la laine, la blanchir, la carder, la teindre, filer, ourdir, tisser deux fils, couper deux fils, nouer, dénouer, coudre deux coutures, déchirer en vue de recoudre, capturer un cerf, l'abattre, le dépecer, le saler, tanner sa peau, la frotter, la découper, écrire deux lettres, effacer [un parchemin] de quoi y écrire deux lettres, construire, détruire [pour reconstruire], éteindre, allumer, frapper avec un marteau, transférer d'un domaine à un autre.

On se gardera de prendre cette énumération au pied de la lettre. Outre le fait que le Talmud y apporte de nombreuses précisions, extensions et limitations, il faut ici noter un point essentiel : par-delà les désignations concrètes ou techniques des différents travaux, le Talmud a toujours en vue une définition abstraite. Ainsi, par exemple, le battage du blé (dicha ) est l'un des 39 travaux énumérés dans la Michna. Mais il est facile de voir que pour le Talmud, ce terme concret recouvre une définition beaucoup plus générale : toute séparation d'une nourriture ou d'une graine de son enveloppe ou de son écorce, lorsqu'elle lui est attachée, relève de ce travail . Par exemple, arracher une graine de lin de sa capsule est rattaché directement au travail de dicha . Plus généralement, parmi les travaux dérivés 6 de dicha , nous rencontrons, entre autres, traire une vache ou presser un jus de fruit. Ainsi le Talmud n'hésite pas à rattacher à un même principe des travaux qui, tant par leur technique que par l'objet auquel ils s'appliquent, diffèrent profondément entre eux. L'important est qu'à chaque fois, il s'agit d'extraire un produit de son enveloppe ou de son écorce. Autrement dit, l'interdit ne porte pas sur tel ou tel acte concret, décrit par sa technique visible, mais sur un ensemble de transformations significatives du monde ayant chacune une définition abstraite. A cet égard, rien ne serait plus faux que de considérer les lois du shabbat comme les éléments d'un catalogue de recettes pour vivre shabbat . Ces lois forment un ensemble structuré découlant d'un nombre limité de principes généraux dont résulte la multiplicité des lois particulières.

J'en viens au deuxième point annoncé plus haut. Il ne suffit pas qu'un acte relève de l'un des 39 travaux pour qu'il soit interdit le shabbat, du moins min hatorah . Encore faut-il qu'il puisse se définir comme melekhet mahachevet , ce que l'on traduit généralement oeuvre d'artiste . Cette traduction est satisfaisante pour la compréhension littérale du texte biblique, mais elle ne rend pas compte de la manière dont ce concept est employé dans le Talmud. Je vais donc procéder à une brève analyse des conditions que doit remplir un acte pour mériter en quelque sorte de s'appeler melekhet mahachevet , ce qui conduira à en donner la ``traduction talmudique''.

Pour qu'une action qui est déjà un travail (melakha ) soit dénommée melekhet mahachevet , elle doit satisfaire au moins à quatre conditions. La première est qu'elle soit effectuée avec intention (kavana ). D'une manière plus formelle, supposons qu'un acte A risque d'entraîner un effet B qui est un travail mais que A en lui-même soit permis par la Torah ; alors, bien que A risque d'entraîner B, A reste permis. Pourquoi ? Parce que même si B se produit, ce sera sans intention, et par suite, B n'entre pas dans le cadre du concept melekhet mahachevet . Un exemple souvent donné par le Talmud est le suivant : il est permis de traîner un banc (A) pendant shabbat dans la mesure où l'on n'a pas l'intention de former un sillon (cool smiley, ce qui est un travail de labourage (une certaine modification de l'état de la terre).7

Sans entrer dans le détail de la notion de travail intentionnel, il faut signaler cependant qu'elle est fort complexe, au point que l'Encyclopédie Talmudique consacre une bonne dizaine de pages à son analyse.

Une deuxième condition nécessaire pour qu'un travail s'appelle melekhet mahachevet est qu'il soit effectué de manière normale. Au contraire, tout travail effectué de façon bizarre, inhabituelle, anormale (bechinouï ), n'est pas melekhet mahachevet , et par conséquent n'est pas interdit, du moins selon la Torah8; il peut être, suivant les cas, interdit par loi rabbinique ( miderabanan ), ou être tout simplement permis. Par exemple, écrire est l'un des 39 travaux interdits. Cependant un droitier qui écrit de la main gauche, c'est-à-dire d'une manière qui pour lui est anormale, ne tombe pas sous le coup de l'interdiction min hatorah . Ecrire de la main gauche reste néanmoins interdit miderabanan .

Troisième condition qui raffine la précédente : lorsqu'existe pour un travail donné deux manières de l'accomplir, l'une technique ou professionnelle, l'autre rudimentaire, seule la première est qualifiée melekhet mahachevet , dans la mesure où c'est elle qui est normalement employée. Un exemple donné par le Talmud concerne le travail de tri ( berira ). Le tri est défini comme séparation d'une nourriture, ou, plus généralement, d'un produit quelconque, du déchet auquel il est mélangé9. La technique habituelle pour accomplir un tri est d'utiliser un tamis. Si en revanche on effectue un tri de façon rudimentaire avec un entonnoir, le travail ainsi effectué n'est pas interdit min hatorah . Il reste néanmoins interdit miderabanan .10

Quatrième caractéristique. Un travail n'est interdit min hatorah que s'il est constructif ; au contraire, tout acte destructeur ( kilkoul ) est permis par la Torah le shabbat, même s'il est difficile et fatigant à accomplir. Par exemple, casser un meuble, déchirer un vêtement, sont des gestes permis selon la Torah. Notamment si un tel acte est nécessaire pour se procurer un aliment, il ne tombe sous le coup d'aucune interdiction, même miderabanan .11

Récapitulons : pour qu'un acte soit interdit min hatorah , il doit se rattacher à l'un des 39 travaux fondamentaux identifiés par la Michna ou à l'un de leur dérivés et de plus il doit être qualifié melekhet mahachevet , ``travail d'artiste''. Cela suppose au moins quatre conditions12: il doit être effectué intentionnellement, normalement, selon la technique habituelle, et ce ne doit pas être un acte destructeur.

De cette brève analyse, il résulte clairement que le but principal de l'interdiction shabbatique n'est pas de constituer le shabbat en repos hebdomadaire. Imaginons quelqu'un qui se serait amusé à déplacer toute la journée des meubles très lourds en restant dans un même appartement ; cette personne serait certainement épuisée mais n'aurait pas transgressé l'interdit de travailler shabbat, la transformation accomplie n'étant pas considérée comme significative13. En revanche, la même personne qui aurait transféré (intentionnellement et en toute connaissance de cause) d'un domaine privé à un domaine public un aliment de volume supérieur ou égal à celui d'une figue, se trouverait avoir transgressé cet interdit, et à ce titre, théoriquement, serait susceptible de lapidation.14

Il apparaît donc que l'interdiction shabbatique vise une interruption totale du travail de l'homme, mais de l'homme en tant qu'être volontaire et pensant, animé constamment par des projets de transformation matérielle et les mettant à exécution avec les moyens techniques que sa pensée met à sa disposition. Le terme melekhet mahachevet doit se traduire à mon sens par ``travail réfléchi'', en mettant dans le qualificatif ``réfléchi'' les différentes nuances qu'il a en français, projeté, raisonnable, pensé. Le contenu essentiel de l'interdiction shabbatique est l'arrêt du ``travail réfléchi'' et non l'institution d'un repos hebdomadaire pour le travailleur de force. Il n'est donc pas étonnant que le Talmud ait pris le travail de construction du Tabernacle comme prototype du travail interdit le shabbat. Il n'y a pas de meilleur exemple d'un travail raffiné, tout le contraire d'une mise en oeuvre de force brute.

J'en viens maintenant à la partie ``positive'' du shabbat, à l'obligation indiquée par le verset15: Six jours tu travailleras et le septième tu cesseras . Ici nous rencontrons une sorte de paradoxe. Habituellement l'accomplissement d'une obligation se traduit par la réalisation d'un acte ou d'un ensemble d'actes. Ainsi des commandements tels que mettre des tephillin , habiter dans une soucca , manger de la matza , se concrétisent par des actions précises. Or en ce qui concerne le shabbat, il existe une obligation, un commandement ``positif'', tu cesseras , qui se trouve n'exiger l'accomplissement d'aucun acte.

Quel est donc le contenu légal de cette obligation ? Bien qu'il y ait à ce sujet certaines controverses entre les décisionnaires qui demanderaient à être expliquées pour elles-mêmes, pour la majorité d'entre eux, ``tu cesseras'' étend l'interdiction shabbatique à certains actes qui ne relèvent pas du concept de melekhet mahachevet . Plus précisément, tout acte inutile, ou exécuté le samedi en vue du dimanche ou d'un jour de la semaine, se trouve prohibé à partir de ce nouveau commandement, même si pour une raison ou une autre, cet acte ne tombe pas sous le coup de l'interdit de travail précédemment considéré. Ainsi cette personne fort active qui déplace des meubles toute la journée de shabbat dans son appartement n'a certes transgressé aucune interdiction, n'a effectué aucun ``travail'', mais on dira d'elle qu'elle n'a pas réalisé l'obligation ``tu cesseras''.

Mais si l'effet du commandement ``tu cesseras'' est d'étendre encore le champ des interdictions, pourquoi le considère-t-on comme un commandement positif, une mitsvat assé ? C'est qu'en fait l'extension des interdictions par lesquelles il se traduit n'est que le moyen de l'accomplir, mais n'en constitue pas véritablement l'essence.

Maïmonide et Nahmanide montrent que le contenu essentiel de ce commandement est la constitution du shabbat en yom menouha , ce que l'on traduit souvent par ``jour de repos'', ce qui est impropre16. Le sens véritable du terme menouha s'exprime à travers les idées de calme, de stabilité, ou de tranquillité. Six jours tu travailleras et le septième tu cesseras implique non pas une idée de repos après le travail, de récupération des fatigues de la semaine, mais un retour ou un accès au calme après l'activité et éventuellement l'agitation qui a pu régner pendant six jours. Cette constitution du shabbat en yom menouha , en ``jour de calme'', est considérée comme un commandement positif. L'extension des interdictions par lesquelles il se traduit légalement n'est que le moyen de la réalisation de ce commandement, mais n'en constitue pas l'essence propre. Dans notre mentalité, les notions de stabilité et de calme sont essentiellement négatives. Le calme s'interprète comme absence d'activité, la stabilité est absence de mouvement. Au contraire, il apparaît ici que pour le Talmud, il y a une positivité de la menouha , l'affairement matériel s'interprétant comme perte de l'état de menouha et non pas celui-ci comme absence d'activité.

Il existe donc, en tant que lois de la Torah , deux commandements concernant shabbat : un commandement négatif, une interdiction, celle de tout travail réfléchi (melekhet mahachevet ), et un commandement positif, une obligation, la constitution du shabbat en jour de calme (yom menouha ).

Ces deux commandements sont prolongés par de multiples interdictions et obligations miderabanan . Le plus souvent, la loi rabbinique complète la loi de la Torah en prohibant une action insuffisamment significative pour être melekhet mahachevet mais s'y rattachant par extension naturelle ou pouvant y conduire par effet d'entraînement.

Deux cas méritent toutefois une mention spéciale. Ce sont deux obligations fondées par le Talmud sur un verset d'Isaïe17:

Tu appelleras le shabbat agrément (oneg) et le jour consacré à l'Eternel tu l'appelleras honoré (mekhoubad).

Le Talmud s'appuie sur ce verset pour ajouter à la définition du shabbat selon la Torah les caractéristiques de oneg (plaisir, jouissance, agrément) et de kavod (honneur ou respect). Les détails matériels qui concrétisent ces deux notions sont multiples. Je n'en évoquerai que les plus connus et ferai quelques remarques à ce sujet. Conséquence de l'obligation de oneg : faire trois repas le shabbat au lieu de deux en semaine, et agrémenter ces repas par des mets délicats. Voilà, bien sûr, une considération fort matérialiste. Conséquence de l'obligation de kavod : le changement vestimentaire, le vêtement de shabbat devant être distinct du vêtement de la semaine. Enfin, loi que le Talmud considère comme relativement importante et relevant à la fois des notions de oneg et de kavod , l'allumage des lumières de shabbat. Je dis intentionnellement l'allumage des ``lumières'' du shabbat et non l'allumage des ``bougies''. En effet cet allumage n'est pas, comme on pourrait le croire, une opération de nature symbolique18. La lumière du shabbat est avant tout destinée à bien éclairer la demeure, condition de ``paix'', dit le Talmud. La coutume de l'allumage des bougies a sans doute ses justifications propres, mais en ce qui concerne la réalisation du oneg et du kavod , une bonne lumière électrique est supérieure.

Encore une remarque sur ces notions. Il apparaît que dans certains milieux se soit produite une interversion dans les priorités. Tout se passe comme si les éléments fondamentaux du shabbat étaient devenus le oneg et le kavod , les interdictions relatives au travail étant considérées comme secondaires. Cela conduit à une fracture entre le shabbat tel qu'il est vécu et le shabbat du Talmud et de la loi. Pour illustrer ce point, je citerai une phrase talmudique assez frappante19:

Fais de ton shabbat un jour de semaine et ne vis pas aux dépens des créatures.

Cet adage est employé dans la halakha pour dispenser des obligations de oneg et de kavod quelqu'un qui n'en aurait pas les moyens financiers. En revanche, les décisionnaires sont unanimes pour dire qu'en aucun cas cette phrase ne peut être utilisée pour négliger les interdictions relatives au travail. Ces interdictions sont, au moins dans leur noyau central, issues de la Torah ; les obligations de oneg et de kavod sont considérées comme miderabanan et donc d'importance relativement secondaire.

Les linéaments de la loi du shabbat apparaissent ainsi clairement : son fondement essentiel est l'interdit du ``travail réfléchi'' dans les multiples dimensions que le Talmud dégage ; à cela s'ajoute l'obligation de constituer le shabbat en ``jour de calme'' ; enfin ces deux éléments sont complétés par de nombreuses interdictions et obligations rabbiniques parmi lesquelles notamment celles de oneg et de kavod . L'analyse de l'interdit relatif au travail a permis d'établir que la finalité de la loi shabbatique n'est nullement le ``repos hebdomadaire'' au sens courant du terme. Il nous faut donc préciser quelle est sa finalité principale. Pourquoi l'interdit relatif au travail revêt-il une telle importance ?

Dans son texte littéral, la Torah indique que le respect du shabbat est signe de la création du monde. Mais comme l'a montré Samson Raphaël Hirsch20 ce signe ne joue pas seulement sur le mode du renvoi. Il ne s'agit pas de rappeler à la conscience un principe théologique abstrait par un ensemble d'actions symboliques. Le shabbat est un mode de comportement, une façon d'être où est prise en compte la situation d'être créé, ce qui concrètement signifie ne pas tenir de soi-même son existence, ses capacités et ses pouvoirs. Le shabbat est le temps où l'homme renonce à son pouvoir de transformation du monde. Par la mise en oeuvre de sa pensée, l'homme sait créer, fabriquer, transformer, et cette activité est un élément de sa vocation, presque une obligation. Mais la Torah fixe à l'homme une limite à sa puissance. Le shabbat se définit comme le moment où il est prescrit de renoncer à un pouvoir. Il est d'abord une ascèse : "Tu n'y feras aucun travail". L'homme est le maître du monde d'en bas, il le modifie à sa guise et le soumet à sa domination. La Torah assigne une limite temporelle à cette souveraineté.

On peut ainsi comprendre également un attribut inséparable du shabbat déjà évoqué précédemment21: sa sainteté, son caractère sacré (sa kedoucha ). La définition la plus couramment donnée de la sainteté est la ``séparation''. Si l'on s'en tient à cette signification, le shabbat est saint car distingué des jours de la semaine qualifiés a contrario de ``profanes'' (hol ). Toutefois une telle définition reste formelle. La ``séparation'' est une catégorie logique et n'affecte aucun contenu réel à la sainteté du shabbat. la limite, n'importe quel signe distinctif pourrait différencier le shabbat des autres jours et, à l'évidence, cela ne suffirait pas à lui donner une sainteté. Si effectivement le shabbat est un jour séparé, encore faut-il préciser ce qui définit le ``profane'' dont il est séparé.

Le temps ``profane'' est celui du déploiement de l'être. Persévérance dans l'être, extension, conquête, domination de la nature (et malheureusement aussi des hommes), impératif d'action et de réalisation croissante, accroissement infini de la richesse et de la puissance en sont les catégories. Remplissez la terre et conquérez la , dit la Genèse, phrase qui peut se comprendre tout à la fois comme un ordre et une bénédiction. Armé de sa pensée, l'homme façonne le monde à sa convenance, convertit la pierre en résidence, la graine brute en nourriture raffinée et étoffe chatoyante, l'arbre du champ en meuble précieux.

Arrive le shabbat avec sa ``sainteté'', coup d'arrêt périodique à cet impérialisme, littéralement ``cessez-le-feu !'' ou ``halte-là !''. Sainteté qui se produit non pas dans une quelconque extase mystique mais primordialement comme renonciation au pouvoir sur le monde. A nouveau, on peut observer combien est déficiente la caractérisation du shabbat comme ``repos hebdomadaire''. D'une certaine façon, il y a même là un contresens. En effet si l'on adopte une telle optique, le shabbat se trouve intégré comme moment de pause nécessaire pour une conquête toujours plus étendue. Non plus limitation apportée à un pouvoir mais reprise de force, arrêt provisoire dans la marche en avant. Au lieu de constituer un moment où le jeu de l'être est surmonté, le shabbat en devient l'accessoire obligé.

Il est sans doute vain de se demander ``pourquoi'' la Torah prescrit cette abstention hebdomadaire, cette auto-limitation cyclique. On peut certainement lui trouver de multiples justifications, mais en définitive le plus simple est de répondre : le judaïsme a décidé que tel est le modèle à réaliser, un homme puissant et créateur, mais aussi capable de mettre un frein à sa puissance et à ses créations. La sainteté du shabbat signifie bien ``séparation'', si l'on précise aussi ``de quoi'' elle est séparation : du jeu de l'être et de ses déploiements.
Re: Que signifie le mot Israel
01 octobre 2005, 01:33
ces explications talmudiques sont remarquables mais trop compliquees pour mon cerveau " laique".. je n ai pas tout compris et je reste sceptique ces textes sont tellement anciens qu on ne peut pas tout appliquer a la vie quotidienne d aujourd hui comme par exemple casser pour se procurer a manger..... etc..
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