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Comment des juifs s?farades ont-ils pu devenir ? ce point ashk?nazes ? "M?tamorphose ultra-orthodoxe chez les juifs du Maroc"

Envoyé par jero 
Merci de me raconter ma propre histoire…

Par Stephanie Zenati pour Guysen International News.

Jeudi 11 octobre 2007 à 14:26


Comment des juifs séfarades ont-ils pu devenir à ce point ashkénazes ? C’est à cette question que Yaacov Loupo a tenté de répondre dans son livre "Métamorphose ultra-orthodoxe chez les juifs du Maroc".
Dans son ouvrage, le docteur en sociologie (également historien et responsable du département de la Fondation de Jérusalem) tente en effet d’apporter un véritable éclairage historique sur cette transformation culturelle qui a touché une grande partie de la communauté juive, en particulier marocaine, ces dernières années.
Mercredi 10 octobre, l’auteur était à Jérusalem, pour présenter son œuvre au centre culturel français Romain Gary.


"L’écriture de ce livre est née d’une question que je me suis posée en 1996 : d’où vient le si grand succès du parti Shass ?"

Pour le comprendre, il faut revenir en arrière et s’attacher à l’éducation des enfants au cours de trois grandes périodes.
Au début du XXème siècle, 3 grands foyers religieux se partagent le monde juif : Jérusalem, Vilna et Meknès.

Tout commence au Maroc, en 1912. À cette époque, les ultra-orthodoxes sont inquiets de voir que le mouvement sioniste, en plein développement, leur fait ombrage.
Cette même année marque le début du protectorat français au Maroc et avec lui, la modernisation du pays. Il s’avère que ce sont les juifs qui servent de bras droit à l’expansion de ce phénomène.

Les ultra-orthodoxes voient donc cette transformation d’un mauvais œil. Ils décident de créer un organe capable de veiller sur tous les orthodoxes juifs du monde, afin de les protéger de 'l’ennemi absolu', c’est-à-dire l’Alliance Israélite Universelle.

Une lutte se met alors en place entre ces deux courants.
Les ultra-orthodoxes considèrent que les juifs séfarades ne savent pas prendre leur destin en main et ont besoin d’être aidés par les ashkénazes pour rester dans le droit chemin de la Torah.

Ils commencent à affirmer leur domination.

Puis c’est l’époque de la guerre.

En 1939, le pacte germano-soviétique conduit de nombreux juifs polonais à fuir leur pays et à se réfugier à Vilna, en Lituanie, qu’ils considèrent comme la ville que D. ieu leur a réservé pour les mettre à l’abri.

Mais lorsqu’en juin 1940, la Russie entre en Lituanie, cette conception vole en éclat et le monde juif perd ses certitudes.

Les ultra-orthodoxes en subissent les conséquences. Pour eux, la Shoah est "une catastrophe dans une autre catastrophe" et leurs Yeshivots se vident.

Ils décident alors de se tourner vers la France pour y faire renaître le monde thoranique.
Ils ouvrent de nombreux établissements d’enseignement et 'recrutent' des enfants orphelins, dont l’origine n’est d’ailleurs, à l’époque, pas certifiée, pour remplir leur classe.

"Il est faux de dire que ces enfants sont des orphelins des Églises. En réalité, il s’agit de juifs, pour la plupart séfarades, qui ont été cachés lors de la Seconde Guerre Mondiale" tient à préciser Yaacov Loupo.

Les effectifs sont cependant affaiblis par deux phénomènes : les familles qui ont des parents en Israël ou aux États-Unis préfèrent en effet quitter la France.

C’est donc au Maroc que les ultra-orthodoxes vont chercher leurs nouveaux élèves.
"Dans la Yeshiva d’Aix-les-Bains, on comptait 4000 enfants marocains !"

Peu à peu, les petits séfarades subissent une métamorphose culturelle qui change leur nature.
"Les ashkénazes entreprennent ce que j’appelle un double sauvetage : d’une part ils veulent sauver les enfants de l’Alliance, car c’est une force qui les éloignera, selon eux, des études sacrées.
D’autre part, ils tentent de sauver leur propre système d’étude" déclare Yaacov Loupo.

Puis arrivent la troisième phase, celle des grandes vagues d’immigrations en Israël.
Les juifs séfarades ne supportent plus l’humiliation ashkénaze qu’ils subissent depuis des années.

Le Rav Ovadiah Yosseph créé ainsi le parti Shass en 1984, le parti politique religieux séfarade.
C’est un succès politique sans précédent qui, malgré tout, reste entaché par un immense échec : aucun réseau de Yeshivot n’est créé, ce qui oblige les jeunes séfarades à rester dans le giron ashkénaze.

"Il faudrait qu’on nous jette des Yeshivot ashkénazes pour que nous fassions notre révolution" déclare à l’époque le Rav O.Yosseph.

Aujourd’hui encore, ce phénomène reste présent dans la société.
"Selon moi, cette métamorphose affecte le judaïsme parce que le judaïsme ce n’est pas qu’une religion. C’est un mode de vie qui nécessite le partage entre le sacré et le profane, chose que les ultra-orthodoxes refusent" conclue Yaacov Loupo.
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