DESAVEU CUISANT ET SANS APPEL DE LA POLITIQUE du
PIRE PRESIDENT DES USA
hussein baraq obama !!!
Paysage après la bataille électorale (info # 011611/10) [Analyse]
Par Guy Millière © Metula News Agency
Deux semaines se sont écoulées depuis les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Les derniers bulletins ont été comptés. Le moment d’une analyse à même de prendre en compte l’ensemble des facteurs impliqués est arrivé, avec lui, celui des explications.
Le premier point devant être souligné est qu’il y a eu un rejet sans appel de la gestion menée par le Congrès sortant, par l’administration Obama, et, surtout, par Barack Obama lui-même.
Toute tentative d’exonérer Obama et de dire qu’il s’est agi uniquement d’un désaveu de la Chambre des Représentants ou du Sénat serait hors sujet. Obama a disposé, depuis janvier 2009, des pleins pouvoirs. Le peuple américain le sait, et a voté en le sachant.
La défaite a bel et bien été celle d’Obama, et toutes les enquêtes d’opinion l’indiquent. Elle a incarné un refus de ce qui a été fait sous l’égide d’Obama depuis qu’il est Président, et un refus aussi des projets qu’Obama pouvait entendre mettre en œuvre dans les mois et les années à venir. Là encore, les enquêtes d’opinion sont claires et sans ambiguïté :
Le plan de stimulation de l’économie a été perçu, d’emblée, comme délétère, et il s’est révélé n’avoir stimulé que la montée du chômage, la création de bureaucraties parasitaires, les réticences des investisseurs et l’endettement du pays.
Le peuple américain, dans sa grande majorité, ne voulait pas de ce plan. Le plan a néanmoins été voté et mis en œuvre. La volonté désormais très largement manifestée est celle de voir s’opérer au plus vite un changement de cap profond.
La loi de réforme du système de santé est apparue à la population, avant même d’être adoptée, comme le vecteur d’une tentative de mainmise du gouvernement sur le secteur de la médecine et de la pharmacie ; d’une remise en cause de la liberté de choix par les patients, et de la création d’un monstre administratif, porteur de perspectives de rationnement et d’une multitude de surcoûts.
Le peuple américain, très majoritairement, a fait savoir qu’il ne voulait pas de cette loi. Il veut à présent, tout aussi majoritairement, qu’elle soit abolie, et que des réformes très différentes s’opèrent dans ce secteur.
La loi de réforme de la finance est apparue elle-même à la population comme une loi venant assurer des rentes de situation aux grandes institutions financières en place, créer un autre monstre administratif, remettre eu cause les principes de la concurrence et de la liberté de passer contrat dans le secteur de la banque et des placements.
Le peuple américain ne voulait pas non plus de cette loi. Il veut la voir abolie elle-même au plus tôt, et souhaite un assainissement sur ce plan : mais à condition que celui-ci soit basé sur les règles qui ont traditionnellement prévalu aux Etats-Unis jusque-là.
Les volontés exprimées de taxer les activités productrices de carbone (système « cap and trade ») sont perçues comme synonymes potentiels de prélèvements supplémentaires et de surcroîts d’asphyxie économique, en un temps où les prélèvements semblent déjà trop lourds et où la croissance est déjà asthénique. Le désir exprimé que ces volontés soient réduites à néant est net, tranché, sans appel.
La gestion de la politique étrangère, enfin, a été jugée catastrophique, marquée par une volonté d’affaiblir le pays, par une prise de distance inquiétante vis-à-vis des principaux alliés des Etats-Unis, et par une attitude de faiblesse vis-à-vis de leurs multiples rivaux ou ennemis.
Le peuple américain n’a jamais apprécié dans le passé ce qui pouvait ressembler à une volonté d’affaiblir le pays : il ne l’apprécie pas davantage aujourd’hui. Il n’a jamais apprécié non plus ce genre de comportement vis-à-vis des alliés, des rivaux ou des ennemis des Etats-Unis : il ne l’apprécie pas davantage aujourd’hui non plus. Le souhait d’un changement net d’orientation en ce secteur est, lui aussi, immense.
Les lendemains qui déchantent
Le second point qui doit être souligné est que le rejet de ce qui a été fait par Obama, et de ce qu’Obama pouvait vouloir entreprendre dans le temps qui lui reste avant la fin de son mandat, n’est pas le corollaire d’une confiance illimitée accordée au Parti Républicain en tant que tel.
Le camp Républicain a été choisi faute de mieux : la grande majorité des électeurs discerne que, sous George Bush, les Républicains ont laissé s’accroître les dépenses publiques et ont compté dans leurs rangs des gens qu’aux Etats-Unis on appelle les RINO, "Republicans in Name Only" (Républicains uniquement par le nom).
Ils n’entendent clairement pas voir le pays repris en main par des RINO : ils l’ont dit et ils le répètent. Ils donnent une opportunité aux Républicains, qui disposent désormais de deux ans pour montrer qu’ils sont à même de faire mieux que les Démocrates.
C’est dans ce contexte et sous cet angle que doit être compris ce qu’a été et ce qu’est toujours le mouvement des tea parties.
Les tea parties participent d’un soulèvement spontané de la population américaine (les structures d’organisation et des appuis financiers et médiatiques sont venus ensuite, au fur et à mesure) : des gens de toutes les couches de la société, constatant les orientations suivies par Obama, ont décidé de faire entendre leur voix et d’exercer le droit du peuple de se soulever contre un gouvernement semblant glisser vers la tyrannie.
Le droit de se soulever en pareil cas est protégé par les institutions américaines. Les idées et les idéaux invoqués à cette occasion viennent en droite ligne des textes fondateurs du pays : Déclaration d’indépendance, Constitution et "Bill of Rights" (déclaration des droits). Les tea parties sont une réaffirmation de ces idées et idéaux et l’expression d’une exigence.
Le nouveau Congrès tout entier sera soumis à cette exigence et placé sous le regard vigilant des tea parties. Celles-ci ne disparaîtront pas ; parce que la vigilance qu’elles expriment paraît toujours nécessaire, et parce que le risque de glissement vers la tyrannie n’apparaît pas écarté aux yeux des membres des tea parties. La confiance accordée aux Républicains est très conditionnelle.
La majorité des Américains pense que l’élection d’Obama a été une erreur grave, que l’erreur ne se serait pas produite si les Républicains, lorsqu’ils détenaient la majorité, avaient été à la hauteur de la situation. Ils entendent voir l’erreur rectifiée. Ils disent aux Républicains qu’ils sont sous observation, pour une période probatoire.
La majorité des Américains place sa confiance dans ce qui a fait des Etats-Unis ce qu’ils sont, et uniquement en cela : liberté d’entreprendre, de choisir et de gérer sa propre vie ; appareil d’Etat essentiellement limité au rôle de gardien du droit et de la liberté.
Ce qu’on peut ajouter sur ces bases, et ce sera mon troisième point, est que toute comparaison entre la situation présente et la situation de cohabitation entre Bill Clinton et un Congrès Républicain, à partir de 1994, ou d’autres situations de ce genre, n’a pas lieu d’être.
D’une part, jamais dans le passé, depuis le temps de la Révolution américaine, ne s’est produit un soulèvement du type et de l’ampleur de celui auquel on assiste.
D’autre part, et c’est ce qui explique ce soulèvement : jamais un Président n’avait paru à une majorité d’Américains aussi dangereusement éloigné des idées et idéaux américains eux-mêmes que Barack Obama.
Quelques jours avant l’élection, en octobre 2008, Obama avait déclaré que, dans les jours qui suivraient, se trouverait enclenché un changement radical des Etats-Unis. Beaucoup d’Américains n’ont pas pris ses mots au sérieux.
Ils ont vu, depuis, qu’ils auraient dû mieux écouter ce qu’Obama disait. Ils ne veulent pas de ce changement radical et viennent de le faire savoir. Ils veulent un retour aux idées et aux idéaux fondateurs. Simplement. Strictement.
Les deux années à venir seront rudes et passionnantes. Tout indique qu’Obama n’aura pas la flexibilité ondoyante d’un Clinton, car c’est un idéologue, un dogmatique. Il ne reculera pas, et s’il feint de reculer un instant, ce sera pour mieux bondir sitôt il sentira une faille à exploiter. Les Républicains savent, de leur côté, qu’ils n’ont pas la moindre marge d’erreur, et que rien ne leur sera pardonné par les électeurs.
Obama est d’ores et déjà tout entier tourné vers l’échéance de 2012, et espère pouvoir reprendre à ce moment la mise en œuvre de son programme. Les Républicains sont eux aussi tournés vers la même échéance, et savent que l’intégralité de ce qu’ils feront sera, en sous-jacence, une préparation de l’échéance.
Deux Amériques s’affrontent en réalité : l’Amérique profonde, celle des idées et des idéaux, celle qui a porté au pouvoir Ronald Reagan et George W. Bush, et celle des bobos, des intellectuels de gauche.
La première est majoritaire dans le pays. La seconde a eu le pouvoir sous Jimmy Carter. Elle l’a repris en 2008, plus déterminée qu’elle ne l’était en 1976. Comme en 1976, elle est parvenue à ses fins grâce à un contexte de crise, propice à la dissolution des repères.
La logique, les résultats électoraux du 2 novembre, les courants d’opinion tels qu’ils surviennent, impliqueraient qu’elle perde dans deux ans. Mais personne ne peut écrire l’histoire à l’avance.
La seule chose qui soit prévisible, ce sont les commentaires qui se feront entendre dans le monde francophone en général, et en France en particulier.
Ce qui s’est dit dans le monde francophone et en France depuis le 2 novembre concernant Obama, les tea parties, les Républicains, les élections, leurs résultats, a été pathétique et pitoyable ; imprégné d’un mépris insupportable pour le peuple américain et son intelligence, et pour les idées et les idéaux américains.
Ce mépris reflète celui qu’on trouve dans l’Amérique des bobos et des intellectuels de gauche. Il reflète celui qu’on trouve chez Obama et chez les dirigeants du Congrès sortant, mais aussi chez les RINO.
Il ne date pas d’hier : il ressemble fort à celui qui, au temps de la Révolution américaine, dans les cours des monarques européens, s’appliquait à cette « populace » qui, dans ce qui était alors les « colonies anglaises d’Amérique du Nord », prétendait se gouverner elle-même, et semblait ne pas admettre que le gouvernement doit être toujours et partout l’apanage des monarques et des esprits aristocratiques et éclairés.
Il me semble terriblement significatif que le seul livre édité en langue française à dire sur Obama ce que des millions d’Américains savent aujourd’hui soit mon dernier livre, La résistible ascension de Barack Obama, et que ce livre soit boycotté.
Nous sommes, dans le monde francophone, quelques-uns à connaître les Etats-Unis de l’intérieur en ne nous contentant pas de fréquenter les quartiers branchés de Washington, New York et San Francisco.
Nous avons le désavantage de ne pas, ou peu, nous tromper et de savoir de quoi nous parlons. Ce qui, j’en conviens avec incrédulité, constitue un immense désavantage, en France, par les temps qui courent.