Un dangereux silence !
Par Ed Koch
Je pleure en tant que témoin des monstrueuses attaques verbales contre Israël.
Ce qui rend ces agressions verbales et ces distorsions d'autant plus pénibles, c'est qu'elles sont orchestrées par le président Obama.
Pour moi, la situation actuelle rappelle ce qui s'est passé quand l'empereur romain Vespasien a lancé une campagne militaire contre
le peuple juif et son antique capitale de Jérusalem. En fin de compte, Masada, un plateau rocheux dans le désert de Judée est devenu
le dernier refuge du peuple juif contre les assauts romains. Je suis allé à Jérusalem et à Massada. Du haut de Masada, vous pouvez
encore voir les vestiges des fortifications romaines et des garnisons, la rampe de pierres et de terre utilisée pour parvenir à Masada
lors du siège romain. Les Juifs de Massada se suicidèrent plutôt que de se laisser prendre en captivité par les Romains.
A Rome même, j'ai vu l'Arc de Titus avec la sculpture montrant les juifs réduits à l’esclavage et les trésors du Temple juif de
Salomon dont la Menorah, symbole de l'Etat juif, transportée au loin comme un butin lors du pillage de Jérusalem.
Oh, vous pourriez dire, que c’est de très loin une analogie rapportée . Alors , ecoutez donc !
Le pillage le plus récent de la vieille ville de Jérusalem – son quartier juif - a eu lieu sous les Jordaniens en 1948 lors
de la première guerre entre Juifs et Arabes, dont au moins cinq Etats musulmans - Egypte, Jordanie, Liban,
Syrie et l'Irak – qui cherchèrent à détruire l'Etat juif.
A cette époque, la Jordanie conquit Jérusalem-Est et la Cisjordanie et expulsa tout Juif vivant dans le quartier juif
de la vieille ville, détruisant tous les bâtiments, y compris les synagogues du vieux quartier et chassant de toute part
de la Judée et de la Samarie chaque Juif y vivant, ceci pour la première fois depuis des milliers d'années, rendant
la vieille ville fortifiée de Jérusalem et la Cisjordanie adjacente "Judenrein" - un terme utilisé par les nazis pour
désigner le déplacement forcé ou l’extermination des Juifs.
Les juifs vécurent pendant des siècles à Hébron, la ville où Abraham, le premier juif, implanta sa tente et où l’on
suppose par ailleurs qu’il y est enterré, avec son épouse, Sarah, ainsi que d'autres des anciens patriarches
et des matriarches juifs .
J'ai visité ce tombeau et à un moment j’ai demandé à un soldat israélien qui le gardait – il est ouvert aujourd’hui
à tous les pèlerins, chrétiens, musulmans et juifs - "Où se trouvait donc la septième étape conduisant à la tombe
d'Abraham et de Sarah, et qui était alors l’entrée la plus éloignée pour les Juifs quand les autorités musulmanes
contrôlaient ce lieu saint? Il répondit: "Quand nous avons repris et réuni toute la ville de Jérusalem et conquis
la Cisjordanie en 1967, nous avons supprimé les étapes, maintenant tout le monde peut entrer", alors que lorsque
les musulmans contrôlaient le tombeau , aucun Juif ne pouvait y entrer. C’est ce que je fis.
Je ne suis pas une personne religieuse. Je me sens à l'aise dans une synagogue ou en général, je m’y
rends seulement deux fois dans l’année au moment des grandes fêtes. Lorsque je suis entré dans le tombeau
d'Abraham et de Sarah, si je me souviens, j’ai ressenti un lien avec mon passé et les traditions de mon peuple.
On est juif par la naissance d'abord, puis par la religion. Ceux des juifs qui quittent leur religion, le restent toujours
en vertu de leur naissance. S’ils ne le croient pas, qu'ils demandent à leurs voisins, qui seront toujours là pour le
leur rappeler. Je me rappelle les mots de l'éditorialiste Robert Novak, qui fut presque tout au long de sa vie hostile
à l'Etat juif d'Israël, lors d’une interview donne à un journaliste, il déclara que, bien que converti au catholicisme,
il était encore un Juif par sa culture. "Je reste avec fierté un Juif à la fois par la religion et la culture."
Mon soutien à l'Etat juif est de longue date et constant. Jamais je n'ai pensé que je pourrais quitter le pays pour
aller vivre en Israël. Ma loyauté et mon amour sont d'abord pour les États-Unis qui ont tellement donné à ce fils
d'immigrants juifs polonais que je suis. Mais, je suis depuis longtemps conscient du fait que tous les soirs alors
que je m’endors dans la paix et la sécurité, il y a des communautés juives dans le monde entier en danger.
Et, qu’il existe un seul pays, Israël, prêt à leur donner un asile et à envoyer ses soldats se battre pour eux
et les délivrer du mal, tout comme Israël l'a fait à Entebbe en 1976.
Je pleure aujourd'hui parce que mon président, Barack Obama, a , en quelques semaines , transformé les
relations entre les États-Unis et Israël , de celles de plus proches alliés, à celles dans lesquelles il y a une absence
de confiance des deux côtés. Le contraste dans la façon dont le président et son administration traite Israël et la façon
dont il a décidé de traiter avec l'administration Karzaï en Afghanistan est frappante.
L'administration Karzaï, qui fonctionne comme un état de corruption et de producteur d'opium, refuse de changer ses
méthodes déliquescentes - le propre frère du président est considéré par beaucoup comme meneur du traffic de
drogues qui se déroule en Afghanistan - et bien que manifestant le plus grand mépris pour les États-Unis, est salué
par l'administration Obama comme un allié et est traité publiquement avec dignité. Karzai a même récemment menacé
de rejoindre les talibans, si nous n'arrêtions pas de lui formuler des exigences. Néanmoins, Karzaï a reçu une gracieuse
lettre de remerciement du président Obama.
Le New York Times du 10 avril annonçait que "... que M. Obama avait envoyé à M. Karzai un billet de remerciement
exprimant au leader afghan toute sa gratitude pour le dîner à Kaboul ." C'était une lettre respectueuse ",
a déclaré le général Jones."
D’un autre côte, notre allié le plus proche - celui qui a les meilleures relations avec les États-Unis, a été humilié
et calomnié, tenu pour responsable par l'administration de nos problèmes en Afghanistan et en Irak et ailleurs
au Moyen-Orient. Le dessein que je soupçonne est, d’ainsi affaiblir les résolutions de l'Etat juif et de ses dirigeants
auxquels il sera beaucoup plus facile d'imposer un plan américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien,
tout en laissant vaciller les besoins de sécurité d'Israël et ses frontières défendables.
Je crois que la politique du président Obama est de créer une relation nouvelle avec les Etats arabes
de l'Arabie saoudite , avec la Jordanie et l'Egypte et l'Irak comme pion à l'encontre de l'Iran -
Le Tyrannosaure Rex du monde musulman que nous sommes prépares à voir en possession de l’arme nucléaire.
S’il s’avère presque nécessaire de jeter Israël sous le bus pour parvenir à cette alliance , ainsi le sera-t-il !
Je suis choqué par le manque d'indignation de la part des plus ardents partisans d'Israël. Les membres de l'AIPAC,
à la direction du lobby pro-israélien à Washington, se sont levés pour applaudir la secrétaire d'État Hillary Clinton
qui n’a fait que transmettre les directives du Président Obama et, qui lors d’un appel téléphonique de 43 minutes,
a sermonné le Premier ministre Benjamin Netanyahu .
Les membres du Congrès à la Chambre et au Sénat ont fait des déclarations d’une faiblesse pitoyable contre
la maltraitance d’Israël par Obama, comme s’ils n’en avaient pas fait . Les membres démocratiques, en particulier,
sont faibles. Ils ont tout simplement, peur de critiquer le président Obama.
Ce qui me dérange le plus, c'est le silence honteux et l'absence d'action des dirigeants de la communauté -
les Juifs et les chrétiens. Où sont-ils?
S'il s'agissait d'une question de droits civiques, les Juifs seraient dans les rues de Washington protestant avec
et au nom de nos concitoyens américains.
J'ai demandé à un éminent dirigeant juif pourquoi on ne préparerait pas une manifestation à Washington semblable
à celle de 1963, laquelle j’y étais et où fut prononcé le mémorable discours de Martin Luther King? Sa réponse a été :
"Cinquante personnes pourraient venir." Rappelez-vous les années 1930? Peu se levèrent. Ils se turent.
Rappelez-vous la déclaration la plus perspicace de l'un de nos plus grands maîtres, Rabbi Hillel:
"Si je ne suis pas pour moi, qui est pour moi? Et si je ne suis que pour moi, qui suis-je?
Et si pas maintenant, quand?"