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UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.

Envoyé par korine15 
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
28 mai 2010, 06:10
LA MAISON QU’HABITAIT ANNE !

Nous traversions la vaste plaine grise. Nos sandales raclaient la terre dure.

« Il n’y a pas un unique endroit appelé « Enfer », m’expliquait Albert. Ce que les hommes ont baptisé ainsi est en fait un grand vide ou les âmes sous-développées se retrouvent apres la mort. Une dimension d’existence au-dessus duquel elles ne peuvent s’élever car elles sont incapables de pensée abstraite ; elles ne savent que s’appesantir sur les affaires d’ordre temporel.

- Alors pourquoi avons-nous du nous y rendre ? Il n’est pas possible qu’Anne..
- Tout ce que je peux te dire, Chris, c’est que des « signaux », en quelque sorte, nous en ont montré le chemin. Heureusement, ils nous en ont également indiqué la sortie.
- Ces signaux, nous les suivons toujours ? me suis-je enquis, inquiet.
- Oui. Et je crois que nous touchons au but !.
Je me suis tourné en tous sens mais je n’ai aperçu que l’infinie plaine sans vie.
« Qu’est-ce qui te permet de l’affirmer ? »
Patience !, il nous faut encore un peu de temps.
Nous avons poursuivi notre chemin sans rien dire. Puis, a mesure que les souvenirs me revenaient, je lui ai demande « Et l’homme qui m’a attiré dans le piège ?
« Une figure pour le moins tragique. Il a passé le plus clair de sa vie a infliger aux autres des tortures aussi bien physiques que mentales. Ses crimes se sont retournés contre lui et le retiennent prisonnier ICI depuis des siècles. Le pire est que le souvenir de ces abominations est imprimé de manière indélébile dans son esprit, mais que jusqu'à présent, il ne s’en est pas repenti ; il n’a même pas exprimé le moindre regret !.

Pourquoi le qualifies-tu de « tragique » ? Ai-je demandé en me remémorant l’expression féroce de cet homme, digne, en fait d’une bête sauvage!.

Parce qu’il a vécu au temps de la Rome Antique, mais pas dans la peau d’un assassin au sens courant du terme ; en fait, il était l’équivalent de notre ministre de « a Justice «.
J’en suis resté confondu.

« Naturellement, il ne s’agissait a l’époque que d’un simulacre de justice, a poursuivi Albert. Mais maintenant, c’est la vraie justice qui s’abat sur lui « Œil pour œil, dent pour dent »…

Tout a coup, il s’est figé, les yeux tournés vers la droite. A ma gauche surprise, j’ai aperçu au loin une chaine de montagnes assez basses.

« C’est là-bas qu’elle se trouve, » a-t-il commenté.
Je l’ai regardé, transporté de joie. Mais son impression m’a instantanément refroidi.

« Ne te réjouis pas trop vite. Il n’y a vraiment pas de quoi. Le plus dure reste à faire ! »

Apres ce que je venais de vivre dans le cratère, je ne comprenais pas pourquoi j’etais a ce point assailli de sombres pressentiments au spectacle de cette colline, qui aurait pourtant du me rassurer, puisque c’était la notre, celle qui menait chez nous.

Ma perplexité était extrême. Pourquoi avions-nous fait tant de chemin si Anne n’avait pas quitté la maison ? « C’est ICI qu’elle est ? me suis-je étonné.

« Que veux-tu dire ?
« Eh bien mais… ICI chez nous dans notre maison »
Mais en même temps j’ai compris pourquoi il me renvoyait ma question : Ce n’était pas la maison telle que je l’avais connue, même si, de loin, elle lui ressemblait en tout point.
« Si ce n’est pas chez moi, alors qu’est-ce que c’est ? me suis-je enquis.
« Tu le sauras si tu arrives jusque-là
« Comment ça « SI » j’arrive jusque-là ? Je n’en croyais pas a mes oreilles.
« Oui ! Je préférerais que tu renonces. Même si pres du but ! »
J’ai fait signe qu’il n’en était pas question.

« Ecoute, Chris « Il m’a fermement empoigné le bras. Je me suis étonné malgré moi de la densité, de la.. Terrianitee nouvelles de mon corps. « Ce qui s’est passé dans le cratère n’avait de réalité que dans ton esprit – et seul ton esprit en a souffert. Mais ce qui a cours ICI, peut affecter ton âme « .

Il disait vrai, je le savais Robert. Pourtant, j’ai a nouveau secouee la tete
« Il faut que je la voie, Albert « .

- OUI !
- Si tu te sens…comment ? « aspiré », résiste de toutes tes forces. J’essaierai de t’aider mais…
- De m’aider ? ai-je coupé.
- Eh bien Oui ! je ferai mon possible de t’assister dans ton…

Il s’est tu, sans doute a cause de mon expression, et m’a enveloppé d’un regard inquiet
« Chris, ne fais pas ça ! »

« Si, « je me suis tourné vers la maison dont le toit affleurait au sommet de la colline.
« J’ignore ce qui m’attend là-haut, ce qui va m’arriver « Mais en le prenant de vitesse. Sa détresse était évidente.

« Puisque je te dis que je le sens !, je ne peux pas t’expliquer, c’est comme-ça. »

« N’oublie pas que tu es aimé. Il existe un havre pour toi et les gens qui, comme toi, se soucient d’autrui ! ».

Je me suis borné a hocher la tête, en essayant de lui rendre un sourire. Il a tourné les talons et s’en est allé. Je l’ai suivi du regard, jusqu'à ce qu’il disparaisse complètement, puis j’ai entrepris de gravir la pente en haut de la colline. Soudain une idée m’ frappé. Une voiture ? Anne en avait-elle une ? Et oui, pour aller ou ?

La réponse était évidente. Pas de rues, pas d voisins, pas de quartier, rien. Notre maison existait dans l’isolement le plus total..
Tout en marchant, j’ai repensé a ce qu’Albert m’avait dit avant de me quitter.

« Garde constamment ceci a l’esprit : elle ne croira pas un mot de ce tu lui diras. Inutile de chercher a la convaincre, qu’elle n’est plus vivante. Elle est persuadée du contraire. Pour elle, le mort c’est toi. Aussi vaut-il mieux ne pas t’identifier tout de suite, mais l’amener d’une manière ou d’une autre – et ne me demande pas comment ! – a te reconnaître progressivement. Je te fais confiance pour cela, tu la connais mieux que moi. Simplement n’oublie pas qu’elle ne t’identifiera pas, qu’elle ne te croira pas si tu lui annonces de but en blanc, qui tu es ! »

Mais je refusais de me laisser abattre. Dans quelques instants je serais avec elle et, même si cela devait s’éterniser, je n’abandonnerais pas l’espoir de l’aider.

« De faire quelque chose ! ».

En atteignant le faite de la colline, j’ai tourne a droite, vers la maison qu’habitait Anne.

La maison m’a paru plus petite, en plus mauvais état, voire carrément décrépie.
Pourtant comparé a ce que j’avais sous les yeux, cette maison-la frôlait la perfection.
Car dans cette Sphère, la toiture était sale et toute fissurée, ça et là, des ardoises manquaient, la peinture des fenêtres et des volets était délavée. le garage offrait un spectacle consternant avec son sol taché de cambouis et tapissé de feuilles mortes déposées par le vent. Toutes les poubelles débordaient, deux étaient renversées,
La Honda d’Anne était garée devant la maison. Mais bien sur, ces limbes étaient ceux d’Anne. Ils ne pouvaient contenir que ceux d’Anne.

Ridicule ! J’etais tout de même chez moi- enfin ce qui y ressemblait, en ttou déformée mais je le savais.
Alors j’ai frappé. Mieux valait ne pas l’effrayer.
Pas de réponse. J’ai patienté une éternité sur la terrasse, puis actionné la poignée. La partie inferieure de la porte racle le plancher. J’ai fait un pas dans l’entrée. Les dalles étaient en aussi mauvais état que celles de la terrasse.
Il faisait plus froid a l’intérieur, en fait, une moiteur glacée planait dans l’air. J’ai frissonné, serré les dents et pénétré dans le salon en me jurant de ne pas me laisser dissuader quoi que je doive affronter.

Tu sais Robert !, j’ai toujours aimé e grand salon, avec ses murs lambrissés de chêne brun chaud, ses bibliothèques encastrées, ses meubles massifs. Mais ce salon-ci je ne pouvais pas l’aimer.
Je me suis arraché a la contemplation d cet affligeant salon et, j’ai appelee Anne !
- Pas de réponse !

J’ai répété plusieurs fois mon appel, puis je me suis dirigé vers le petit balcon,
Anne était assise dans l’herbe, devant la baie vitrée de notre chambre a coucher
Je me suis arrêté su le seuil pour la contempler, les yeux pleins de larmes.

A SUIVRE../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
02 juin 2010, 13:42
SUITE…/…

Par-dessus son chemisier, elle portait un gros pull bleu marine ; un pantalon tout froissé et une vieille paire de chaussures complétaient sa tenue.
Je ne la distinguais pas tres bien, mais sa peau m’a paru pale et couperosée. Ses cheveux pendaient, tout raides, comme si elle ne les avait pas lavées depuis longtemps.

Si surprenant que cela puisse paraître – mais aussi inquiétant, en un sens -, Ginger était couché a ses cotés. Je l’ignorais encore, mais quand Anne s’était suicidée, la chienne avait cessé de s’alimenter, cela avait duré un mois. Bref elle s’était laissé mourir, et avait préféré rejoindre Anne, dans cet environnement sans grace plutot que de l’abandonner tant elle y était attachée.

Immobile, les épaules affaissées. Anne tenait quelque chose dans ses mains en coupe. Je ne lui avais jamais vu de posture exprimant pareil accablement. Je me suis approché. Elle tenait un oisillon gris aux pattes raidies par la mort.

Une bouffée de rage inattendue m’a submergé d’un coup. Comment une femme comme Anne pouvait-elle mériter un sort pareil ? – comment peut-on parler de justice dans son cas !

Et je me suis rappelé les mises en garde d’Albert et ma fureur a lentement reflué. En fait, il ne s’agissait pas a proprement parler d’une ‘condamnation’. Ou alors, prononcé par Anne elle-même. Ce n’était pas un châtiment, mais l’application de la LOI. Le ressentiment que cela m’inspirait était un gaspillage d’énergie. Mon seul secours : faire en sorte qu’elle comprenne enfin.

C’était l’unique raison de ma presence a ses cotés et en ces lieux. Et il était temps de m’y mettre.

J’etais arrivee jusqu'à son corps.
A présent, il me fallait atteindre son Ame !


CA SE PRESENTE MAL !

La baie vitrée était entrouverte. J’ai prononcé le nom d’Anne.
Elle n’a pas réagi, Ginger non plus. Il était possible qu’Anne n’ait pas entendu, mais la chienne ?

Non de toute évidence, je n’etais pas encore « descendu assez-bas » !

J’ai hésité un moment. En baissant ma vibration pour acquérir une épaisseur, une pesanteur supplémentaire, j’avais l’impression de m’encrasser – je ne trouve pas d’autre mot. Mais il fallait y passer, j’ai pris mon courage a deux mains et procédé aux ajustements nécessaires, non sans frémir de dégout. Puis j’ai saisi la poignée du panneau coulissant et ouvert la baie vitrée en grand.

Aussitôt Ginger a tourne la tête, les oreilles pointées, et Anne a bougé. En me voyant, la chienne s’est levée, une fois deb out sur ses pattes flageolantes, elle a poussé un grognement. « Couchée, Ginger ! Je..
- Ginger !
- Le son de la voix d’Anne m’a de nouveau fait monter les larmes aux yeux. La chienne a marqué une hésitation en regardant autour d’elle. Anne s’est levée a son tour et, l’espace d’une seconde de bonheur, j’ai cru qu’elle me reconnaissait. Un cri de joie au bord des lèvres, je me suis avancé.

« Qui etes-vous ! »

Je me suis figé sur place. Elle s’était exprimée d’un ton si glacial que j’ai senti un impitoyable étau se resserrer autour de mon cœur. Je l’ai regardée sans répondre, atterré par sa sècheresse, son attitude soupçonneuse.

Le poil dressé, Ginger continuait a gronder, manifestement, elle ne me reconnaissait pas non plus. « si vous vous approchez encore, elle vous attaquera », m’a averti Anne. Je sentais bien qu’elle était plus effrayé que franchement menaçante, mais la encore, sa dureté m’en a imposé.

Je ne savais pas du tout

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
02 juin 2010, 15:25
Je ne savais pas du tout par quel bout m’y prendre. Car moi, évidemment je la connaissais. Tandis qu’elle, en soutenant mon regard, me considérait comme un parfait inconnu. Se pouvait il qu’une distance vibratoire existe encore entre nous ?

J’avais peur de decouvrir la vérité. Me percevait-elle nettement, au moins ? Ou bien etais-je aussi flou a ses yeux qu’Albert aux miens, la première fois que je l’avais revu, apres ma mort ?

Je ne sais combien de temps nous serions restés ainsi face a face, si je n’avais pas décidé de prendre la parole !
Nous etions trois statues : Ginger, et Anne avaient les yeux rivés sur moi. La chienne se taisait mais restait prête a bondir pour défendre Anne en cas de besoin. Je lui en etais secrètement reconnaissant. Aimer Anne au point d’accepter de vivre dans cette région…. C’était vraiment faire preuve d’un dévouement sans limite.

J’ignore combien de temps il a fallu pour que l’idée germe dans mon esprit. Je te l’ai précise, Robert, dans l’au-delà, le temps s’écoule différemment – et même si cet endroit était plus proche de la terre que de Summerland, l’échelle temporelle n’avait rien a voir avec le continuum mesuré par les pendules et les calendriers qu’Anne et moi avions connus durant notre existence sur la terre. Je veux dire par là que cette période d’observation mutuelle a pu durer plusieurs minutes comme une poignée de secondes, mais je penche plutot pour la première hypothèse.

- Je suis nouveau dans le quartier ! , ai-je finalement déclaré.

J’avais l’impression que ma voix ne m’appartenait pas, qu’elle résonnait en dehors de moi. Je ne savais pas moi-même ou je voulais en venir. Ou alors, c’était enfui trop profondément en moi pour que j’en aie véritablement conscience. Quoi qu’il en soit, les phrases se formaient toutes seules. Mais bon. C’était un début, tout modeste qu’il était.

Robert, je ne sais comment te communiquer la souffrance que m’a causée l’évidente méfiance d’Anne lorsqu’elle a réagi
- Quelle maison ?

- Celle des Gorman !

- Ils n’ont pas vendu ?

J’ai pris un risque calculé. –

- Si. Il y a quelque temps deja. J’ai emménagé hier !

Elle a gardé le silence, avais-je d’ores-et-deja tout gâché ? en me faisant prendre en défaut ?

- Je ne savais pas !, a-t-elle fini par répondre, confirmant, mes soupçons.

D’un autre cote, comme elle n’avait aucun moyen pour vérifier, ayant perdu le contact avec tout le monde.

C’est pourtant vrai !. J’éprouvais un maigre sentiment de victoire, mais je savais qu’il me restait un long chemin a parcourir.

Elle m’a emmené d’elle-même a l’étape suivante, mais bien involontairement.

- Comment connaissez-vous mon nom ?

Je l’ai trouvé dans l’annuaire, avec votre adresse !.

La réaction suivante fut empreinte de soupçon ;

Qu’est-ce que vous faites chez moi ?

J’ai frappé, ai-je déclaré le plus nonchalamment possible, mais comme personne ne répondait, je suis entré voir s’il y avait quelqu’un. J’ai traversé toute la maison, sans cesser d’appeler. Vous ne m’avez pas entendu !

Ma tirade ne la satisfaisait pas, je le voyais bien, et le désespoir, Robert m’a repris. Mais enfin, pourquoi ne me reconnaît-elle pas ? Si mon visage ne lui disait rien, comment pouvais-je espérer la tirer de là ?

- Je venais juste me présenter !, ai-je repris sans réfléchir
Il fallait occuper le terrain, puis mu par une impulsion, j’ai choisi de prendre un nouveau risque calcule.

- Il m’a semblé que vous me connaissiez, tout a l’heure. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi ?

J’ai cru, l’espace d’une seconde d’euphorie, que la partie était gagnée. Elle m’a répondu :

- Vous ressemblez un peu a mon mari !.

Mon rythme cardiaque s’est accéléré.

- Ah bon ?

- Oui, un peu !

- Et ou est votre mari ? (là non plus je n’avais pas réfléchi)

Erreur fatale ! elle a battu en retraite, les yeux plissés par la méfiance. J’avais donc dit quelque chose d’inquiétant ? et repris ;

- Il s’appelle Chris, non ?

Ses yeux se sont encore rétrécis.

- Cà aussi je l’ai trouvé dans l’annuaire téléphonique, ai-je précisé , mais sans précipitation pour ne pas attiser ses soupçons.

Oui, c’est cela Chris !

Comment te décrire Robert, mon brulant désir de la prendre dans mes bras pour la réconforter. Alors que je savais, malgré mon élan, que c’était justement la chose a ne pas faire.

- Il est mort !. Elle m’a interrompu d’une voix si amère que j’en ai eu des frissons.

C’est alors que j’ai mesuré toute l’ampleur de ma tache, et cela m’a fait l’effet d’une gifle. Comment espérer qu’elle reconnaisse un jour mon visage, ma voix, et a plus forte raison ma personnalité ?. Pour elle j’etais mort !. Et pour elle, quand on était mort, on le restait !.

- Qu’est-ce qui lui est arrivee ?, me suis-je enquis sans bien savoir pourquoi. Tout d’abord, elle n’a pas répondu. J’ai d’ailleurs cru qu’elle persistait dans son silence, mais en fin de compte elle a dit ;

- Dans un accident de voiture !

- Je suis navré. (la meilleure approche était sans doute la compassion discrète.

Ca remonte a quand ?

Elle a eu une expression étonnée qui m’a troublé

- Euh.. il y a quelque temps !, a-t-elle bredouillé

Je suis vraiment navré ! , ai-je répété ( c’est tout ce que j’ai trouvé a dire pour le moment)

Et vous dites que je lui ressemble ?

Un peu ! (un haussement d’épaules,) mais pas tant que ça !

Fallait-il lui dire que moi aussi je m’appelais Chris ?. (Un pressentiment m’en a dissuadé. C’était aller trop loi. Il fallait progresser lentement sous peine de tout perdre d’un coup. J’ai failli ajouter : mon épouse aussi est morte, mais non c’était tres dangereux. On aurait dit qu’elle lisait dans mes pensées ( je savais néanmoins que c’était impossible) car elle m’a demande ;

- Et votre femme, elle se plait dans le quartier ?

Su un coup de tête, j’ai décrété que le risque dépassait mon potentiel d’audace.

- Ma femme et moi sommes séparés ! (au sens stricte du terme c’était exact, et elle s’en satisferait sans doute).

Nouveau silence pénible, qui failli m’arracher un gémissement, et repris.

- Comment est-il mort, ce petit oiseau ? (ai-je lâché)

Tout meurt, ICI !

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
03 juin 2010, 09:07
Je n’ai pas tout de suite compris, en fait, elle n’avait pas vraiment répondu a ma question. Comme je m’apprêtais a la lui reformuler, elle a repris ;

- J’essaie de m’occuper des choses. Mais rien ne survit jamais ! (elle a baissé les yeux sur l’oiseau qu’elle tenait toujours dans ses mains)
- Non.non rien !, a-t-elle conclu tout bas.

J’ai voulu parler, mais elle m’a prit de court.


- Une de nos deux chiennes est morte, elle aussi. Une crise d’épilepsie !.
Katie ? Sauf que maintenant elle se porte comme un charme, ai-je failli répliquer. Mais bien sur, ce n’était pas souhaitable. Comment rester sur ce sujet de conversation ?

- Mon épouse et moi avions deux chiennes aussi. Un berger allemand comme le votre et un fox-terrier appelé Katie.

- Comment ? Elle me regardait sans comprendre. Je n’en ai pas dit pus, espérant que le jour se ferait enfin dans son esprit. Un homme qui ressemblait a son défunt mari, qui était séparé de sa femme, qui avait eu deux chiennes, dont une Katie !. Devrais-je que le berger allemand s’appelait Ginger ?

Je n’ai pas osé.
Cela ne m’a pas empêché de ressentir un frémissement d’espoir, car quelque chose est passé dans le regard d’Anne, comme si elle venait d’apercevoir je ne sais quoi, avant d’en etre déviée de force – indubitablement par sa propre volonté. Sans doute était-ce là le processus qui la maintenait prisonnière.

Elle s’est détournée pour regarder en direction des eaux verdâtres et polluées de la piscine.
Çà se présentait mal. !


LE REFUGE DE LA MELANCOLIE !

Lorsqu’elle a enfin repris la parole, je n’ai pas tres bien su, tout d’abord, si elle s’adressait a moi, ou a elle-même.

-Mes pins aussi sont morts. On n’arrêtait pas de me le prédire, mais je ne voulais pas le croire. Maintenant j’y suis bien obligée !, elle a lentement secoué la tête.

-J’ai bien tenté de les arroser, mais la pression de l’eau est trop faible. On doit etre en train de réparer les canalisations quelque part dans le quartier !

Pourquoi la révélation m’a-t-elle frappé avec une telle violence ?. A cause de la banalité de ses propos ?. En tous cas, je me suis rappelé les paroles d’Albert « inutile de chercher a la convaincre qu’elle n’est plus vivante. Elle est persuadée du contraire ! »

La situation m’est apparue dans toute son horreur. Si elle avait eu conscience de s’etre suicidée, si elle avait considéré que cet univers était sa punition, il me serait resté quelque espoir. Mais étant donné son inébranlable conviction, elle ne pouvait trouver de sens a son triste sort.

Je ne savais que dire, mais une fois de plus les mots sont sortis tout seuls de ma bouche :
-Chez moi, il y a de l’eau !

Elle a fait volte-face, l’ai d’avoir tout oublié de ma presence

-Et l’électricité ?
-Aussi, je comprenais a présent ou je voulais en venir ; l’amener a comprendre que ce qui se passait chez elle était parfaitement irréalisable, donc a réexaminer son environnement !

-Et le gaz ?, ai-je insisté.

-Coupé aussi !

-Pas chez moi, ai-je répondu. Vous avez toujours le telephone ?

-Il est en dérangement ! Il y avait toutefois une trace d’interrogation dans son ton, comme si elle se demandait ; Comment expliquer tout ça ?

-Je ne comprends pas, ai-je renchéri afin de pousser mon avantage. On n’a pas pu tout vous couper en même temps.
-Oui, c’est bizarre.. ! (Elle me regardait fixement)
-Tres bizarre, même que seule votre maison soit dans cet cas. –Je me demande pourquoi … !

Je l’observais attentivement. La lumière se faisait-elle graduellement jour dans son esprit ?. J’ai attendu anxieux !.

Mais, je m’etais réjoui trop vite. S’il avait été aussi facile de la convaincre, quelqu’un s’en serait deja chargé. Il m’a suffi, pour le comprendre de voir l’apathie succéder au doute sur son visage –

-C’est parce que je suis au sommet de la colline, voila tout !

-Mais pourquoi ?

Elle m’a interrompu – Vous voulez bien appeler la compagnie du telephone et signaler que ma ligne est coupée ?

Dans mon désespoir, j’ai eu l’envie téméraire de tout lui déballer sans ambages – qui j’etais, ce qu’elle faisait là.. Mais quelque chose m’a retenu, cette démarche-là était dangereuse, je le sentais. – J’ai eu une autre idée :

- Venez donc chez moi les appeler vous-même !
- Impossible !
- Pourquoi ?
- Je ne sors pas d’ici, je..
- Pourquoi cela ? (ma voix se teintait d’impatience, tant j’etais exaspéré Robert, de me heurter sans cesse a un mur
- J ne sors pas, c’est tout. ! Elle a tourné la tête, mais j’ai tout de même eu le temps de voir des larmes briller dans ses yeux.

Sans réfléchir, j lui ai tendu la main, par simple compassion. Mais Ginger a grogné et j’ai interrompu mon geste. (Est-ce que je sentirais quelque chose si elle m’attaquait ? Pouvais-je saigner ? Souffrir ?

-La piscine est dans un piteux état ! A-t-elle déclaré

De nouveau ce désespoir glacé. Robert, Quelle existence affreuse ! Couler dans cet endroit lugubre des jours interminables, sans rien pouvoir faire pour améliorer son aspect … !

-Autrefois, j’aimais beaucoup sortir dans le jardin ! a-t-elle repris d’un ton malheureux. C’était mon endroit préféré. Et maintenant, regardez-moi ça !

Ma question avait reçu sa réponse. Je pouvais effectivement souffrir dans cette sphère-ci. Robert, j’avais mal au plus profond de moi de la voir changée a ce point. Jadis, elle sortait tous les matins sur la terrasse avec sa robe de chambre et contempler, par-delà l’eau cristalline de la piscine bordée de rocaille, la luxuriante végétation que nous avions plantée. C’était vrai, elle avait beaucoup aimé le jardin, elle l’avait même adoré.

-Pourtant, chez moi tout marche, ai-je insisté

-Vous avez bien de la chance !, a-t-elle rétorqué avec froideur.

J’ai compris tout de suite que la même approche ne pouvait fonctionner deux fois. Je me retrouvais a la case départ de cet épouvantable jeu, contraint de tout recommencer a zéro !

Que faire ? J’etais découragé. Plus le temps passé, moins j’entrevoyais des solutions. Il fallait que je me concentre. Albert m’avait mis en garde contre le danger de.. .De me laisser aspirer par la tristesse du contexte et de devenir l’un d’eux !.

-Vous avez des enfants ?, je me suis-je enquis sur une impulsion.

-Quatre ! Elle a de nouveau détourné les yeux.

-Moi aussi j’en ai quatre, ai-je déclaré. Deux fils et de filles.

Oui. Mes deux filles ont respectivement vingt-six et vingt ans, et mes deux fils vingt-trois et dix-sept ans.

Elle me regardait a nouveau. Son expression était inchangée. J’ai pris mon élan :
-Ils s’appellent « Louise, Marie, Richard et Ian. »

Elle se rétractait a nouveau, le soupçon se lisait sur son visage. Comme si elle sentait qu’on voulait l’attirer dans un piège, sans comprendre comment ni pourquoi. Cette expression m’a alarmé. Je vais peut-être commettre une terrible erreur.. Au même moment, je me suis entendu demander

-Et les vôtres ?. Je devais constamment me surveiller pour ne pas la tutoyer, ne pas l’appeler par son prénom.
Elle n’a pas répondu. Ses yeux se sont perdus dans le vague Robert, et tout à coup j’ai eu une révélation déchirante.

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
06 juin 2010, 09:43
LE REFUGE DE LA MELANCOLIE !

Quoi que je fasse, je n’arriverais jamais a l’atteindre. Chaque fois que je l’approchais de trop pres, Robert, quelque chose la poussait a se couper de moi mentalement, elle avait deja oblitéré la phrase que je venais de prononcer, jusqu'à la refouler complètement.

Je n’en ai pas moins poursuivi avec une appréhension, une réticence aveugle :
- Ma fille ainée est mariée et a trois enfants. Ma cadette…

Brusquement, je me suis tu. Elle avait tourné les talons et se dirigeait vers la maison ; oublié, l’oiseau lui est tombé des mains. J’ai voulu lui empoigner le pas, mais Ginger, qui l’avait suivie, m’a jeté un regard mauvais accompagné d’un grognement menaçant . Alors je me suis arrêté et j’ai regardé Anne s’éloigner de moi.

Etait-ce deja fini ?
Soudain elle a lancé un coup d’œil sur le coté, lâché un hoquet de et franchi en courant la baie vitrée du petit salon, qu’elle a violemment refermée derrière elle.

Soudain, sur une grosse pierre avançait lentement une énorme tarentule.

J’ai poussé un gémissement, non pas par peur de la bestiole, mais parce qu’elle incarnait une des plus grandes terreurs d’Anne. La seule vue d’une tarentule la rendait littéralement malade. Il était affreusement logique que son enfer personnel incluse des araignées géantes.

Je me suis approché. Bulbeuse et velue, elle escaladait paresseusement la pierre. Anne la regardait aussi derrière sa baie vitrée, a la fois révulsée et affolée.

Je me suis emparé d’une pelle appuyée contre le mur de la maison et l’ai positionné de manière que l’animal grimpe sur la partie métallique. Puis je me suis avancé jusqu’au bord de la terrasse et j’ai projeté l’araignée le plus loin possible.

Soudain, la baie vitrée s’est entrouverte. Anne arborait une expression de gratitude enfantine que je connaissais bien, et qui m’a donné un coup au cœur.

Merci !, a-t-elle soufflé.
Emerveillé, je me suis dit « la reconnaissance a cours même en enfer ! »

J’ai profité de l’occasion pour renforcer ma position.

_ Votre distributeur d’eau potable. Vous voulez que je vous change le bidon ?
Aussitôt, elle est redevenue méfiante. C’était a désespérer.

- « Qu’est-ce que vous me voulez ? » a –t-elle demandé

Je me suis forcé a sourire.
- Juste me présenter, dire bonjour, vous inviter a boire un café chez moi !

- Je vous ai deja dit que je ne bougeais pas d’ici !

- Même pour aller vous promener a pied ?. Je me forçais d’adopter un ton léger, aimable. Elle et moi avions fait d’innombrables promenades a pied dans le quartier.

Je voulais lui faire prendre conscience de son isolement et l’amener a le remettre en cause. Mais elle n’était pas prêtre a remettre quoi que ce soit en cause. Elle s’est défourné comme si j’avais dit quelque chose d’offensant. Je l’ai suivie dans le petit salon en refermant la baie vitrée. Anne m’a regardé et Ginger a poussé un nouveau grondement. J’ai eu la vision d’une infinie procession de vaines tentatives pour me faire entendre et le désespoir m’a repris d’assaut.

Puis, j’ai aperçu aux murs les dizaines de photos encadrées et une nouvelle idée m’est venue.
Je me suis approché d’un des murs et j’ai cherché une photo de moi. Elles étaient toutes a demi-effacées.

Une autre inspiration ;

- Tout a l’heure, je ne vous ai pas dit toute la vérité !

Elle a hésité toujours soupçonneuse.

- Ma femme et moi sommes bel et bien séparés, mais pas comme j’ai pu vous le laisser entendre. En effet, c’est la mort qui nous a séparés !

A l’expression de son visage, on aurait dit qu’on venait de lui plonger un couteau en plein cœur. Mais il fallait que je poursuive dans cette voie, en espérant que c’était enfin la bonne.

- Elle aussi se prénommée ANNE !

- Et vous vous plaisez dans le quartier ? a-t-elle demandé, comme si j’avais rien dit.

- - Vous m’avez tres bien entendu !

- - Ou habitiez-vus avant ?

- - J’ai dit ! Elle aussi se prénommait Anne !

Puis, le vide a repris. Elle est partie vers la cuisine. Reviens Anne abais-je envie de dire. D’ailleurs, j’ai bien failli. J’avais envie de crier ;
Tu ne vois donc pas que c’est MOI ?

Mais, je n’ai rien fait. Un bloc de glace dans la poitrine, Robert, j’ai senti le désespoir m’envahir une fois de plus. Et j’avais un mal fou a lui résister. Je n’ai pas pu l’évacuer complètement.

- Regardez-moi un peu cette baraque ! a déclaré Anne d’une voix atone, comme si elle était seule, J’ai eu la conviction que cela faisait partie intégrante du processus. En remâchant constamment le détail de son calvaire.

- « Les aliments se gâtent tout de suite. Je ne peux pas ouvrir de boite de conserve, parce que le courant est coupé et que l’ouvre boites manuel a disparu. Il n’y a pas d’eau, je ne peux pas faire la vaisselle, alors ça s’entasse. Il n’y a rien a la Télé. Et de toute façon, je crois que le poste est en panne. Ni radio, ni tourne disques, rien. Pas de musique, Pas de chauffage, sauf quand je brule quelques bouts de bois récupérés par-ci par là, la maison est tout le temps glaciale. Des qu’il fait nuit, je suis obligée d’aller me coucher parce qu’il n’y a pas de lumière et que les bougies sont introuvables. Le ramassage des ordures n’est plus assuré. L’odeur de poubelle pleine s’infiltre partout. Et je ne peux pas faire de réclamation puisque le telephone est coupé aussi ! »


Elle a interrompu sa sinistre litanie pour pousser un petit rire qui m’a glacé les sangs.

- « Changer le bidon d’eau potable ? – Mais je n’ai pas été livrée depuis longtemps- nouvel éclat de rire amer, insupportable – Quelle vie de rêve ! Je vous jure ! Tout s’écroule autour de moi et a l’intérieur de moi tout se racornit. »

Soudain, un sanglot l’a secouée de la tète aux pieds ; instinctivement, j’ai fait un mouvement vers elle. Ginger m’a barré le passage en dénudant ses crocs. Je cédais a nouveau au découragement. J’ai reportais mon regard vers Anne. Je savais tres bien ce qu’elle était en train de faire, mais je n’avais pas la force de l’en empêcher.

Elle fuyait la vérité en s’immergeant dans la sécurité relative que lui procuraient les mille facettes de son affliction – Dans le refuse de la mélancolie.

- MAIS LA SOUFFRANCE ET LE SANG …

- « Qu’est-ce que vous buvez ? »

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
06 juin 2010, 09:45
- MAIS LA SOUFFRANCE ET LE SANG …

- « Qu’est-ce que vous buvez ? »

Elle m’a contemplé comme si je venais de dire une énorme ânerie

- Qu’est-ce que vous buvez, ai-je insisté, si l’eau est coupée et que le distributeur d’eau est vide ?

- Eh bien, je ne sais pas, a-t-elle marmotté en me lançant un regard furibond. Du jus de fruits, ou bien..

- Il n’est pas gâté ?

- Du jus de fruits en boite. Je ne sais pas..

- Mais vous disiez que…

Elle s’est détournée.

- Et pour manger, comment faites-vous ?

- Sans électricité, je ne peux pas cuisiner ! (comme si c’était une réponse appropriée, et non un moyen d’esquiver ma question).

- Avez-vous faim en ce moment ?

Même regard.

- Vous arrive-t-il d’avoir faim ?

- Pas souvent ! (le ton était glacial)

Elle ne voyait pas ou je voulais en venir ? – soudain je lâché

- Vous arrive-t-il jamais de manger ou de boire ?

Elle a regardé ailleurs, avec un soupir excédé

– A votre avis ?

Pourquoi fait-elle ça ? Ai-je demandé. Je ne lui veux aucun mal.

- Même si vous le vouliez, vous ne le pourriez pas ! a-t-elle rétorqué

J’ai failli répliquer su le même ton ! Mon D.ieu, Robert, tu te rends compte ? J’etais là pour l’aider et voila que je cédais a la colère. J’ai fermé les yeux et accompli un réel effort pour me remettre en mémoire le motif de ma presence

Quand je les ai rouverts, j’ai vu sa voiture par la fenêtre et cela m’a donnee une idée.

- Vous n’avez pas d’autre voiture ?
- Si nous en avons tous une !
- Alors ou sont les autres ?
- Eh bien, ils s’en servent naturellement !
- Qui ça, Ils ? vos enfants ?
- Evidemment !
- Et celle de votre mari ?
- Puisque je vous ai dit qu’il avait eu un accident ! (elle s’est raidie)
- On m’a rapporté que vous aviez aussi un mobile-home !
- En effet !
- Ou se trouve-t-il alors ?
- Elle a tourné les yeux vers l’endroit ou nous le garions toujours autrefois, et j’ai bien vu sa perplexité. Elle n’y avait même pas pensee ! me suis-je dit.
- Le savez-vous ? l’ai-je pressée !
- Il est en réparation, a-t-elle répondu avec irritation.
- Ou Ça ?

Troublée, elle a battu des paupières. Puis le regard vide est revenu

- Je ne m’en souviens pas. J’ai du le noter quelque part, mais.. !

Elle s’est tue. Je pointais l’index sur la portière enfoncée de sa voiture

- Vous avez eu un accrochage ?

- Non, on m’est rentré dedans, sur le parking du supermarché, pendant que je faisais les courses (un sourire plein d’amertume)

- Et on a fichu le camp sans laisser d’adresse !

- Pendant que vous faisiez les courses ? Mais je croyais que vous ne sortiez pas ?

Là, je l’avais un peu déstabilisée !
- C’était avant que la batterie soit a plat !.

Avec un peu de chance, si je la poussais dans ses retranchements…

- Vous ne m’avez toujours pas dit comment s’appelaient vos enfants.
-
- Il serait peut-être temps que vous partiez, Non ?..

Je ne m’attendais pas à ça. J’avais oublié que pour elle tout celas se déroulait dans la vie réelle. Et dans la vie réelle, elle se serait demandé, pourquoi cet inconnu s’attardait chez elle ?

- Bientôt, ai-je répondu. Je voudrais juste parler encore un peu avec vous.

- Pourquoi ?

Parce que je suis nouveau dans le quartier ! – Pas terrible ! ( mais je ne sais pourquoi, elle a paru s’en satisfaire.

- Et vos enfants, alors comment s’appellent-ils ?

- Est-ce que votre plus jeune fils se prénomme Ian ?
- Il est a l’Ecole !
- Il va rentrer dans un moment.
- Il s’appelle Ian ?
- Oui, là !
- Mon fils cadet aussi !
- Ah ! (désintérêt total, réel ou feint ?)
- Et votre ainée, elle s’appelle Louise ?

Elle m’a jeté un regard par-dessus son épaule tout en pénétrant dans le salon.
- Je vous suggère de…
- Alors, elle s’appelle Louise ?
- De rentrer chez vous, a présent !
- Elle s’appelle Louise ?
- Et Alors ?
- Et alors, ma fille ainée aussi s’appelle Louise.

Comme c’est intéressant !
Et votre fils, il s’appelle Richard ?
Regardez-moi cette piscine… a-t-elle soufflé.
Elle s’est retourné et m’a lancé, vindicative ;
- Mais qu’est-ce que vous voulez, a la fin ? le ton montait

J’ai failli le lui dire sur le champ – tout lui déballer. Mais quelque chose m’a retenu. Ma propre lucidité m’étonnait car j’avais l’impression que mes perceptions s’émoussaient a mesure que le temps passait. Il faut que je m’y prenne avec amour songeai-je.

- Je suis intrigué par les similitudes remarquables qui existent entre votre vie et la mienne, c’est tout !...
- - Quelles similitudes ?
- Eh bien, pour commencer, le fait que je ressemble a votre mari !
- -Vous ne lui ressemblez pas du tout, mais alors pas du tout !
- C’est pourtant ce que vous m’avez dit !
- Je n’ai jamais rien dit de tel !
- Je vous assure que si…
- Eh bien, je me suis trompée, là (a-t-elle explosé)
- Tres bien, dans ce cas, je m’excuse ! (décidemment il fallait se montrer plus prudent-
- Je ne voulais pas semer le trouble, je trouvais ces coïncidences remarquables. c’est tout !.
- Je ne vois vraiment rien de remarquable là-dedans !
- Pourtant.. Ma femme s’appelait Anne, mes enfants portent les mêmes prénoms que les vôtres !
Elle a violemment réagi.
Qui vous dit que ce sont les mêmes prénoms ?
- Et pour finir, moi-même je m’appelle CHRIS !

Elle a tressailli, bouche bée. L’espace d’un instant. Son regard s’est éclairci au lieu de se voiler comme les autres fois. Mon cœur a bondi dans ma poitrine.
Mais ça n’a pas duré !
Une bouffée de rage a éclaté en moi. Maudit soit cet endroit ! je frémissais de fureur. Je me sentais de plus en plus dense.

Arrête ! Me suis-je ordonné. Mais en vain, je n’avais pas le pouvoir d’inverser le Processus. Au lieu d’aider Anne je m’abaissais. Bientôt je ferais part de ce monde.

Non ! il ne faut pas ! J’etais venu la chercher. Non la rejoindre !

A Suivre…/…

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
07 juin 2010, 09:48
Elle regardait par la vitre assombrie. Une fois de plus drapée dans son oppression comme dans une cape protectrice.

- Je devrais vendre cette baraque et fichier le camp d’ici, a-t-elle repris avec un petit rire amer. Mais je ne vois pas qui pourrait l’acheter. Le meilleur agent immobilier du monde n’arriverait pas a la caser ! – elle a secoué la tête d’un air dégouté « même pour trois fois rien ».

Elle a fermé les yeux et baissé la tête.

- Je n’arrête pas de cirer les meubles, mais la poussière s’y dépose continuellement. Il fait tellement sec ! il n’est pas tombé une goute de pluie depuis…

Elle n’a pas poursuivi. (Évidemment, ai-je pensee, l’enfer personnel d’Anne ne pouvait que souffrir de la sécheresse, de l’absence de végétation verdoyante

- Je déteste la saleté et le désordre, reprenait-elle. Et partout je ne vois que celas. La saleté et le désordre !

J’ai voulu faire un pas en avant, mais Ginger s’est crispé, prête a bondir.

- Bon sang, tu ne vois pas que je suis là pour l’aider ? ai-je jeter a la chienne en haussant le ton a mon tour.

Anne a eu un sursaut et a battu en retraite. Intérieurement je me suis adressé d’impitoyables reproches, Ginger s’est avancée en grondant. Je me suis posté a distance respectable
- Calme, calme, lui ai-je dit en levant les mains.

- Ginger ! a sèchement lancé Anne.- la chienne s’est figée et la regardée.

Je comprenais a présent, ce que voulait vraiment dire Albert : Cette Sphère était un piège ou régnaient la ruse et la cruauté.

- Les gens ne rendent jamais les livres qu’ils empruntent, a poursuivi Anne. Mes bijoux de valeur ont disparu. Je ne sais pas ou ils sont passés. Même chose pour mes vêtements !.

Je ne savais plus que dire ou quoi faire, Elle se protégeait, elle se cachait derrière les aspects matériels de son supplice afin et surtout rien y comprendre.
- Quant aux pièces du jeu d’échecs, je ne sais pas n’en plus qui les a prises.

- Pour un Noel, ma femme m’avait fait fabriquer un jeu d’échecs exactement semblable, ai-je annoncé. Par un artisan du nom d’Alexander !

Anne a frémi !

- Laissez-moi donc tranquille !

Alors, j’ai perdu mon sang froid.

- Vous devez bien savoir pourquoi je suis là. Vous devez bien deviner qui je suis !..

De nouveau de vacuité dans le regard qui me faisait tant enrager, ce flou, ce repli aveugle.

- Anne, je t’en prie !. J’ai tendu la main. Il fallait que je la touche.

Elle a eu un hoquet étranglé comme si le contact de mes doigts l’avait brulée et, tout-a-coup, j’ai senti l’étau des crocs de Ginger se refermer sur mon avant bras. J’ai poussé un cri et cherché a me dégager mais la chienne a si bien raffermi son emprise que j’ai du la trainer sur le tapis en la tirant par les pattes de derrière,

- Ginger !

Mon cri a retenti en même temps que celui d’Anne. Aussitôt, les crocs m’ont lâché et la chienne est allée s’asseoir aux pieds de sa maitresse en tremblant sous le choc.

J’ai examiné mon bras. Je le savais maintenant, il était bel et bien possible de souffrir dans cette Sphère. Et de saigner. Mes morsures laissaient échapper un liquide sombre.

La Vie apres la Mort, ai-je songé. Quelle Ironie !
La chair n’existait plus, mais la souffrance et le sang !...


A SUIVRE…/..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
08 juin 2010, 10:07
IL N’YA QUE LA MORT !

Anne pleurait. Elle avait les joues sillonnées de larmes. Elle s’est laissée tomber sur le canapé, une main plaquée sur les yeux.

La douleur de la morsure me paraissait bien faible, a coté de la torture a laquelle mon échec me soumettait. J’ai voulu m’approcher d’Anne, Elle a tourné vers moi un maque de colère accablée.

- Mais allez-vous-en donc !.

J’ai reculé lentement, sans quitter Ginger des yeux. Toujours agitée, la chienne s’était tout de même assise. Je n’
Etais plus tres loin du tabouret de piano : encore quelques pas en arriere et je me suis assis en surveillant constamment, la chienne.

- Si seulement Chris était là ! a sanglote Anne.

Je la regardais parfaitement impuissant.

- Je veux qu’il revienne. J’ai trop besoin de lui. Ou est-il ? Mais ou est-il ?

J’ai dégluti péniblement tant j’avais la gorge sèche. Mon bras me faisait mal. Comme si j’etais a nouveau en vie. Cette Sphère, était décidément tres proche des conditions de l’existence sur Terre - Tout en restant horriblement éloignée, puisque seules les sensations poignantes demeuraient, sans la moindre compensation.

- Parlez-moi de lui !, me suis-je entendu dire. J’ignore encore pourquoi. J’arrivais au bout du rouleau. Chaque effort me coutait un peu plus que le précédent.

Elle s’est contentée de pleurer.

- Comment était-il, physiquement ?. Presque aussitôt, j’ai su ou je voulais en venir. Ce que j’ignorais, c’était si mon stratagème allait marcher. Je n’avais guère d’espoir. Jusqu’ici, tout avait échoué. , Mais je ne me suis pas découragé.

- Il était grand ?

Elle a inspiré par saccades en essuyant du bout des doigts les larmes qui baignaient ses joues.
Elle a hoché la tète a petits coups.
- Autant que moi ?

Pour toute réponse, un sanglot entrecoupé de frissons.

- Je mesure un mètre quatre vingt-huit. Etait-il aussi grand que moi ?

- Plus ! – Puis elle a serré les lèvres.

Je suis passé outre »

- De quelle couleur étaient ses cheveux ?

Elle s’est frotté les yeux.

- Quelle couleur des cheveux ? - Allez-vous-en !!

- J’essaie seulement de vous aider. !

- Personne ne peut m’aider, a-t-elle répliqué entre les dents.

- Tout le monde peut-être secouru !

Elle a relevé vers moi un visage inexpressif

- Mais pour cela, il faut savoir demander ! Ai-je précisé

Elle a baissé les yeux. Le sens de mes propos avait-il réussi a se frayer un chemin dans son esprit ?. Je suis passé a la question suivante :

- Etait-il blond ?

Un hochement de tête !.

- Comme moi ?

- Les dents serrées, !Non !

J’ai réprimé une furieuse envie de tout laisser tomber, de m’en retourner sur-le-champ, a Summerland, et d’attendre le temps qu’il faudrait. L’entreprise me paraissait complètement sans espoir.

- Qu’est-ce qu’il faisait dans la vie ?, ai-je pourtant insisté.
- J’ai entendu dire qu’il écrivait des scenarios pour la télévision ?!
Elle a marmotté quelques mots inintelligibles.

- Oui !, elle ne desserrait plus les dents.

- Eh bien, moi-aussi !

Je ne comprenais pas que le parallèle lui échappait. C’était pourtant évident ! Mais non. Maintenant je comprenais l’expression. Il n’est pire sourd, que celui qui ne veut pas entendre !.

Franchement, Robert, je brulais de m’en aller, mais comment l’abandonner ?.
- Avait-il les yeux verts ?, ai-je donc ajouté laborieusement
Un imperceptible hochement de tete.
- Conne moi !?

Pas de réponse !.
J’en ai frémi

- Enfin, Anne, tu ne vois donc pas qui je suis ? – ai-je lâché suppliant.

Elle a ouvert les yeux, et j’ai cru que cette fois, elle m’avait reconnu ! Tendu, je me suis penché vers elle. Mais elle s’est détournée et mes frissons m’ont repris. N’y avait-il donc aucun moyen, en enfer comme au ciel d’arriver jusqu'à elle ?

Elle m’a fait face.
- Pourquoi vous me posez toutes ces questions ?
- Pour essayer de te faire comprendre qui je suis !

J’attendais l’inévitable question « Et qui etes-vous pour me tutoyer ? »
Mais non, au lieu de cela, Anne s’est laissée aller en arrière contre le dossier du canapé et a secoué la tête lentement, avec une lassitude infinie.

- Il ne me reste plus rien. Mon mari est mort, mes enfants sont grands. Je reste toute seule abandonnée de tous. Si j’en avais le courage, je me suiciderais !

Ces paroles m’ont horrifié. Se donner la mort pour se retrouver dans un monde si atroce qu’on n’a qu’une envie : se donner a nouveau la mort !,

- Je me sens lourde, a-t-elle poursuivi. Lourde et lasse. C’est a peine si j’arrive a soulever mes pieds, je dors tout le temps, et je me réveille quand même épuisée. Je me sens vide, creuse !

Les informations d’Albert sont revenues me tourmenter. « Les suicidés ont l’impression d’etre « évidés ».Leur corps physique ayant été prématurément éliminé, le corps etherique comble le vide, mais il leur fait l’effet d’une coquille inhabitée ce aussi longtemps que leur corps physique était normalement destiné a vivre. »

J’ai compris pourquoi je n’avais pu atteindre Anne. ; En se condamnant elle-même a ce triste sort. Elle avait introduit une distance permanente entre son esprit et ses souvenirs positifs. Son châtiment, dont elle était l’unique instrument, consistait a NE PAS se rappeler que les événements adverses, a voir le monde qu’elle connaissait a travers le filtre du négativisme le plus absolu. A ne jamais percevoir la lumière, mais l’ombre et SEULEMENT l’ombre !

- Quel effet ça fait de vivre ICI ? ai-je demandé impulsivement. Une sensation de froid nichait au cœur de mon estomac. Je commençais a avoir tres peur.

A SUIVRE../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
09 juin 2010, 02:45
- Suite../..

- Quel effet ça fait de vivre ICI ! ai-je demandé impulsivement. Une sensation de froid nichait au cœur de mon estomac. Je commencer a avoir tres peur.

Anne a tourne les yeux dans ma direction, mais en fait, c’était dans les ténèbres de ses propres pensées qu’elle semblait plonger son regard. Pour la première fois, elle a prononcé plus de quelques phrases d’affiliée.

- J’y vois, mais pas clair. J’entends, mais mal. Il se passe des choses que je ne saisis pas tout a fait. J’ai du mal a comprendre, comme si l’explication était toujours un peu hors de ma portée. En fait, tout m’échappe. Et ça me met en colère. Parce que je sais que ce n’est pas moi qui ai des problèmes de compréhension. C’est ce qui m’entoure qui reste perpétuellement dans le vague. Je ne sais pas comment, mais « on » on me dupe ou « on » me leurre. Je suis témoin de certaines choses, mais jamais sure de bien saisir, même si j’en ai parfois l’impression. Il se passe toujours quelque chose de plus, et je ne peux pas mettre le doigt dessus. Des choses qui m’échappent, je ne sais ni comment n pourquoi.
- J’essaie de comprendre, mais en vain. En ce moment même, pendant que je vous parle. Je sens que je passe a cote de quelque chose. Je me dis que ce n’est pas ma faute a moi, que c’est l’environnement qui est distordu. Mais en même temps, j’ai le pressentiment que je me trompe, que ce qui cloche, c’est bien moi finalement. Que je suis en train de faire une deuxième dépression nerveuse, mais que cette fois, je ne me rends pas compte : c’est trop subtil, ça me dépasse.
- « Tout me file entre les doigts, je ne peux pas dire mieux. De la même manière que rien ne marcher dans la maison, dans ma tête tout est en panne. Je suis tout le temps perdue, décalée. C’est cela que devait ressentir mon mari quand il faisait ses cauchemars ».

Je buvais ses paroles !

- « Dans ses rêves par exemple, il se retrouvait a New-York, dans l’incapacité de me rejoindre. Il s’y efforçait par tous les moyens mais rien n’y faisait. Il s’entretenait avec des gens qui comprenaient ce qu’il disait – lui aussi les comprenait- mais leurs conseils restaient lettre morte. Il ne comprenait rien a ce qui lui arrivait. Eh bien, c’est exactement ça que je ressens a mon tour «.

- Alors, comment pouvez-vous etre sure que ce n’est pas un rêve ? Nouvelle et infinie lueur d’espoir !

- Parce que je vois, j’entends, je sens les choses.

- C’est aussi le ça dans les rêves » la fonction de mon cerveau était considérablement ralentie. Mais j’entrevoyais une vague possibilité. Un lien.

- Ce n’est pas un rêve !, a-t-elle repris.

- Je répète : comment en etre sure ?

- Je vous dis que ce n’est pas un rêve !

- Pourtant, ce n’est pas exclu.

- Pourquoi dites vous cela ? Elle était a nouveau affligée.

- Je ne cherche qu’à rendre service.

- J’aimerai le croire !

C’était comme si, tout a coup une clarté effleurait les ombres massées dans mon esprit. Jusqu’ici, Anne ne m’avait pas cru du tout. A présent, elle aspirait à me croire. C’était un progrès minime, mais réel. Une nouvelle idée s’est présente a mon esprit. Une éclaircie dans ma tête peut-être ? Mon fils Richard s’intéresse a la …Je ne trouvais plus mes mots. « la perception extrasensorielle » ai-je achevé.
A l’ instant où j’avais prononçais le prénom de Richard, le visage d’Anne s’est contracté.

- Il s’est adresse a un medium, un jour, ai-je repris « apres mure reflexion, il en est venu a croire…
J’ai pris mon courage a deux mains.

- QU’IL EXISTE UNE VIE APRES LA MORT !

A suivre…

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
10 juin 2010, 07:35
- Suite../..

- Quel effet ça fait de vivre ICI ! ai-je demandé impulsivement. Une sensation de froid nichait au cœur de mon estomac. Je commencer a avoir tres peur.

Anne a tourne les yeux dans ma direction, mais en fait, c’était dans les ténèbres de ses propres pensées qu’elle semblait plonger son regard. Pour la première fois, elle a prononcé plus de quelques phrases d’affiliée.

- J’y vois, mais pas clair. J’entends, mais mal. Il se passe des choses que je ne saisis pas tout a fait. J’ai du mal a comprendre, comme si l’explication était toujours un peu hors de ma portée. En fait, tout m’échappe. Et ça me met en colère. Parce que je sais que ce n’est pas moi qui ai des problèmes de compréhension. C’est ce qui m’entoure qui reste perpétuellement dans le vague. Je ne sais pas comment, mais « on » on me dupe ou « on » me leurre. Je suis témoin de certaines choses, mais jamais sure de bien saisir, même si j’en ai parfois l’impression. Il se passe toujours quelque chose de plus, et je ne peux pas mettre le doigt dessus. Des choses qui m’échappent, je ne sais ni comment n pourquoi.
- J’essaie de comprendre, mais en vain. En ce moment même, pendant que je vous parle. Je sens que je passe a cote de quelque chose. Je me dis que ce n’est pas ma faute a moi, que c’est l’environnement qui est distordu. Mais en même temps, j’ai le pressentiment que je me trompe, que ce qui cloche, c’est bien moi finalement. Que je suis en train de faire une deuxième dépression nerveuse, mais que cette fois, je ne me rends pas compte : c’est trop subtil, ça me dépasse.
- « Tout me file entre les doigts, je ne peux pas dire mieux. De la même manière que rien ne marcher dans la maison, dans ma tête tout est en panne. Je suis tout le temps perdue, décalée. C’est cela que devait ressentir mon mari quand il faisait ses cauchemars ».

Je buvais ses paroles !

- « Dans ses rêves par exemple, il se retrouvait a New-York, dans l’incapacité de me rejoindre. Il s’y efforçait par tous les moyens mais rien n’y faisait. Il s’entretenait avec des gens qui comprenaient ce qu’il disait – lui aussi les comprenait- mais leurs conseils restaient lettre morte. Il ne comprenait rien a ce qui lui arrivait. Eh bien, c’est exactement ça que je ressens a mon tour «.

- Alors, comment pouvez-vous etre sure que ce n’est pas un rêve ? Nouvelle et infinie lueur d’espoir !

- Parce que je vois, j’entends, je sens les choses.

- C’est aussi le ça dans les rêves » la fonction de mon cerveau était considérablement ralentie. Mais j’entrevoyais une vague possibilité. Un lien.

- Ce n’est pas un rêve !, a-t-elle repris.

- Je répète : comment en etre sure ?

- Je vous dis que ce n’est pas un rêve !

- Pourtant, ce n’est pas exclu.

- Pourquoi dites vous cela ? Elle était a nouveau affligée.

- Je ne cherche qu’à rendre service.

- J’aimerai le croire !

C’était comme si, tout a coup une clarté effleurait les ombres massées dans mon esprit. Jusqu’ici, Anne ne m’avait pas cru du tout. A présent, elle aspirait à me croire. C’était un progrès minime, mais réel. Une nouvelle idée s’est présente a mon esprit. Une éclaircie dans ma tête peut-être ? Mon fils Richard s’intéresse a la …Je ne trouvais plus mes mots. « la perception extrasensorielle » ai-je achevé.
A l’ instant où j’avais prononçais le prénom de Richard, le visage d’Anne s’est contracté.

- Il s’est adressé a un medium, un jour, ai-je repris « apres mure réflexion, il en est venu a croire…
J’ai pris mon courage a deux mains.

- QU’IL EXISTE UNE VIE APRES LA MORT !

A suivre../..

Suite../..

- Ce sont des bêtises ! a-t-elle immédiatement réagi.

- Non ! Non, il le croit sincèrement. Pour lui la preuve existe !

Elle a secoué la tête sans répondre.

- « Pour lui, le meurtre est le pire des crimes » Je l’ai regardée droit dans les yeux. « Le meurtre et le SUICIDE ! »

Prise d’un violent frisson, elle a voulu se lever mais elle n’en avait pas la force. Elle est retombée en arrière.

- Je ne vois pas ou…

J’avais les idées plus claires a présent et j’ai enquis :

- Richard pense que D.ieu Seul a le droit de mettre fin a la Vie !

- Pourquoi me dites-vous tout ça ? – a-t-elle lâché d’une voix basse, frémissante. D’ailleurs, elle tremblait de la tête aux pieds, recroquevillée sur son canapé, Ginger la regardait d’air air terrorisé, les oreilles couchées.

Je me suis armé de courage.

- Parce que mon épouse s’est suicidée. Une surdose de somnifères !

De nouveau ce regard vide. Mais cette fois, curieusement, cela n’a duré qu’un instant, comme si Anne n’avait plus la force. Elle a secoué la tête et repris d’une petite voix :

- Je ne crois en… Elle s’est tue.

Tout en continuant a s’éclaircir dans ma tête, je continuais :

- Ce qui me préoccupe, c’est que pour Richard, ma femme existe toujours !

Pas un son. Juste un « NON » de la tête

- Il croit qu’elle survit dans une maison qui ressemble un peu a la notre, mais en beaucoup plus lugubre, négatif. Un lieu glacial et déprimant, ou rien ne marche. Ou règnent la saleté et le désordre !

Elle persistait a secoué la tête en marmonnant des paroles inintelligibles.

- Et moi, je crois qu’il a raison. Je crois que la Mort est le Prolongement de la VIE. Qu’apres, notre personnalité subsiste !

- Non !. elle a expulsé ce mot, plus qu’elle ne l’a prononcé, comme si elle avait le souffle coupé.

- Vous ne voyez donc pas ? Vous aviez une jolie maison pleine de chaleur et de lumière. Pourquoi faudrait-il a présent qu’elle revête cet aspect-CI ? pourquoi ?

Elle se recroquevillait de plus en plus- épouvantée, je le savais Robert, mais je devais continuer. C’était la première fois que j’obtenais un résultat.

- Pourquoi votre maison est-elle d’une telle laideur hein ?. Ça ne tient pas debout. Pourquoi le gaz, l’électricité, l’eau et le telephone sont-ils coupés ? Ou est la logique là-dedans ? Et pourquoi les pelouses, les massifs, les arbres sont-ils morts ? Pourquoi ne pleut-il jamais ? Pourquoi, tout a coup, tout va de travers dans votre Vie ?

Sa voix était devenue imperceptible. Je crois qu’elle a dit « Laissez-moi tranquille. »

Mais j’ai refusé d’abandonner la partie :

- « Vous ne voyez donc pas que cette maison n’est que la réplique de l’autre ? Que si vous vous retrouvez ICI, c’est uniquement parce que vous vous croyez dans le monde réel ? Vous ne voyez pas que cette existence misérable, c’est vous qui vous vous la créez ! »

Une fois de plus, elle a secoué la tète. On aurait dit une enfant prise de panique.

- Vous ne comprenez pas pourquoi je vous toutes ces choses ? Ce n’est pas seulement que mes enfants portent les mêmes prénoms que les vôtres, que ma femme s’appelait aussi comme vous. Vos enfants SONT MES ENFANTS. Vous ETES MA FEMME. Je ne suis pas seulement un homme qui ressemble a votre mari. JE SUIS VOTRE MARI !. Anne. Bous avons survécu a la…

Je me suis tu. Elle a bondi sur ses pieds en manquant perdre l’équilibre.

- « Mensonges » !, s’est-elle écriée.

- Mais, NON ! « Brusquement je me suis levé a mon tour. « Mais Non, Anne !

- Mensonges ! m’a-t-elle hurlé en plein visage.

- Il N’Y A PAS DE VIE APRES LA MORT !.

- II N’Y A QUE LA MORT !

A Suivre…/..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
10 juin 2010, 08:31
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
13 juin 2010, 06:20
LA BATAILLE PERDUE !

Nous nous faisions face tels des gladiateurs dans l’arène- mais une arène inconnue, incompréhensible. Une lutte a mort, me suis-je dit tout a coup. Mais nous etions tous deux deja morts ! Alors, quel pouvait bien etre l’enjeu ?

Tout ce que je savais, c’était que si je ne l’emportais pas, nous serions perdus l’un comme l’autre.

- Donc d’apres vous, il n’y a pas de VIE apres la Mort ? Ai-je entamé.

- Non !, elle m’a fusillé du regard, avec un tel air de défi que j’en ai été impressionné.

- Dans ce cas, je suis dans l’impossibilité de savoir ce qui s’est passé apres ma mort !

Apres un bref épisode de perplexité, elle a lâché, méprisante:

- Votre mort, hein ?
- Mettons que je sois Chris.
- Mais, vous…
- Votre mari, Chris.
- Et moi je dis que ce sont des absurdités. C’était elle, maintenant qui semblait reprendre des forces.

- Croyez ce que vous voudrez, ai-je persisté. Reste que, qui que je sois, théoriquement je ne peux pas savoir ce qui vous est arrivee apres la mort de votre mari, n’est-ce-pas ? Je veux parler des détails, ai-je ajouté et lui coupant l’herbe sous le pied. Vous etes bien d’accord ?

Elle m’a enveloppé d’un regard méfiant. Elle se demandait manifestement ou je voulais en venir. J’ai poursuivi en profitant de mon avantage

- Bien sur que vous etes d’accord. C’est évident. Parce que je le savais..

- De quels détails parlez-vous ? a-t-elle placé, farouche.

- Par exemple, les enfants et toi au premier rang a l’église. Un frôlement sur ton épaule qui t’a fait sursauter !.

J’ai vu tout de suite que je faisais fausse route. Manifestement, elle ne se rappelait pas, ma main sur son épaule. Elle m’a contemplé sans dissimuler son dédain. Je commençais a la tutoyer.

- La maison pleine de monde, apres l’enterrement, ai-je poursuivi. Richard servait a boire derrière le bar.

- Vous croyez vraiment…

- Ton frere Bill et Pat, et puis aussi ton autre frere, Phil avec sa femme et..

- C’est ça que vous appelez des det..

- Et toi dans la chambre, la porte close. Couchée sur le lit, Ian a tes cotés qui te tient la main !

J’avais touché juste : elle a sursauté comme si je l’avais frappée. Ce moment de chagrin déchirant, au moins, elle n’avait pu l’oublier. J’avançais desormais en terrain moins miné. Ce que j’évoquais n’était pas gai, mais au moins le risque était minime.

- Ian te dit que c’est de la folie, mais qu’il a l’impression que je sois là, avec vous deux !

Anne s’est remise à trembler.

- « Tu lui dis « Tu cherches a me consoler... quelques mots murmurés.

- « Comment ? »

Elle a répété sur le même ton des mots, Robert, que je n’ai toujours pas pu distinguer.

- Que dis-tu, Anne ?

- Laissez-moi tranquille ! Sa voix n’était plus qu’un râle

- Tu sais tres bien que je dis vrai. Tu sais que j’etais là. Ce qui prouve bien que..

Une nouvelle fois son regard s’est vidé de toute expression. Comme si une pellicule s’était déposée d’un coup sur ses yeux. Elle a tourné la tête

- Si seulement il pouvait pleuvoir…
- Je ne me trompe pas, les choses se sont bien passées ainsi, n’est-ce-pas ?

Elle s’est péniblement remise debout, l’air assommé.

- Aurais-tu peur d’affronter la vérité ?

Elle s’est laissé retomber pesamment sur le canapé

- Quelle vérité ? Tout son corps tressautait a intervalles réguliers – De quoi parlez-vous ?

- Tu penses Toujours qu’il n’y a PAS de VIE APRES LA MORT ?

- OUI !. Ses traits étaient figes par la peur et la rage.

- Alors pourquoi as-tu accepté cette séance de spiritisme avec Perry ?

Là encore, on aurait dit qu’elle venait de recevoir un coup.

- Il t’a affirmé que j’etais assis auprès de toi, ce jour-là, au cimetière
- Je peux te répéter mot par mot ce qu’il t’a dit « je comprends ce que vous ressentez, madame, mais croyez-moi sur parole ; je le vois, là, juste a coté de vous, un pantalon a carreaux bleus… »

- Vous mentez ! Vous mentez !. La voix était gutturale, les dents serrées, l’expression a la fois malveillante et courroucée.

- Tu veux que je te répète ce que tu as dit a Perry, plus tard chez nous ?..

Elle a essayé de se relever, mais rien a faire. Son regard s’embuait puis s’éclaircissait tour a tour.

- Ça ne m’intéresse pas !
- Tu as dit » Je ne crois pas a la vie apres la mort, Je crois que quand on meurt, on meurt, un point c’est tout ! »
- Et c’est VRAI !.

Un vain sursaut d’espoir « Tu le reconnais, c’est bien ce que tu as dit ?

- C’est Vrai que la mort est la fin de tout !.

Un sentiment de défaite que j’ai vite refoulé.

- Alors, comment expliques-tu que je sache toutes ces choses !?
- Vous les avez inventées !
- Tu sais tres bien que non ! Je viens de te décrire, les choses exactement telles qu’elles se sont déroulées, et tu ne peux pas dire le contraire ».

Cette fois, elle a réussi a rester debout

- J’ignore qui vous etes, mais vous avez intérêt a sortir d’ICI avant qu’il ne soit trop tard !.
- Trop tard pour qui ? Pour toi ou pour moi ?
- Pour vous !
- Non, Anne. Moi, je sais ce qui s’est passé. C’est toi qui ne comprends PAS !
- Ainsi, vous seriez mon mari ?
- OUI !
- Mon pauvre monsieur, m’a-t-elle pratiquement craché a la figure
Désolée de vous décevoir, mais vous n’etes pas du TOUT mon Mari !.

Subitement, un glaçon a la place du cœur. Voyant a quel point j’etais ébranlé, elle en a profité

- Si vous étiez réellement mon mari, vous ne me diriez pas des choses pareilles. Chris était gentil, lui. II m’aimait.
- Mais moi aussi je t’aime ! le désespoir revenait à flots – C’est même pour ça que je suis là »

Le sol se dérobait sous mes pieds
- Mais bien sur que si « C’est moi Chris ! Tu ne comprends donc pas ? CHRIS ! »

Glaciale, elle a eu un sourire victorieux, j’ai su que la débâcle était totale.

- Dans ce cas, « comment pouvez-vous etre là ? Puisqu’il est mort ! »

J’avais fait des pieds et des mains…en vain. Il n’existait aucun moyen de la convaincre, parce qu’elle était littéralement incapable de concevoir la Vie apres la mort. Nul ne saurait concevoir l’impossible. Et pour Anne, l’apres
VIE était une parfaite impossibilité.
Elle a pivoté sur ses talons et quitté la pièce, suivie de Ginger.

Tou d’abord, trop choquée pour réagir, je l’ai regardée s‘en aller comme si ça m’était desormais égal. Puis la situation m’est apparue dans toute son horreur et j’en suis resté muet. J’avais fait ce qui était en mon pouvoir, Robert, je m’etais cru sur le point de réussir, pour m’apercevoir que mes efforts n’avaient servi a rien. A rien du tout !.

Je lui ai emboité le pas, mais sans nourrir aucun espoir. A chaque pas je sentais mon corps et mon esprit se densifier davantage, mes pensées caillaient dans ma tête, ma chair se coagulait sur mes os et je me sentais Robert, de plus en plus mal.

L’espace d’un épouvantable instant, j’ai cru, que j’etais de retour au bercail, que j’avais regagné la place qui me revenait. J’ai lutté, Robert, pour stopper l’abominable Processus. Je ne supportais plus cete endroit. C’était vraiment trop effroyable.

Puis un cri de terreur a retenti de la chambre a coucher et je me suis élancé, Anne !

J’aurais voulu courir, mais au mieux, je ne faisais que boitiller : mes jambes paraissaient gainées de plomb. Je comprenais ce qu’Anne avait voulu dire. Moi aussi j’avais peine a soulever les pieds. Et ce qu’elle endurait était bien pire !

Je me suis immobilisé sur le seuil, Anne regardait fixement le lit. Sur la courte pointe, effrangée, fanée, avançait une tarentule grosse comme le point.
Cela a duré quelques instants d’immobilité totale, Anne contre son mur, Ginger les yeux rivés et Moi sur le seuil. L’unique mouvement venait de l’énorme araignée qui se trainait toujours, duveteuse et boursouflée.

Elle a entrepris d’escalader l’oreiller d’Anne, qui a poussé un cri étranglé.

Je me suis demandé pendant quelques secondes d’horreur, si Anne était responsable de ce qui lui arrivait, si elle se punissait inconsciemment de ne pas m’avoir cru matérialisant la créature la plus repoussante que puisse produire son imagination, une grosse tarentule arpentant l’endroit ou el posait la tête pour dormir.

J’ignore pourquoi Ginger n’a pas bougé quand je suis entré. Peut-être pressentait-elle, enfin que j’etais là pour aider sa maitresse ? En tous cas, elle m’a laissé passer devant Anne pour gagner le lit.

Dégouté moi-même, j’ai saisi l’oreiller et fait mine de me retourner. Mais je l’ai bien vite lâché en m’étranglant à demi : l’araignée avait brusquement détalé en direction de ma main droite. Anne a poussé un cri écœuré et la tarentule est retombée sur le couvre-lit avec un bruit mat.

J’ai repris l’oreiller, je l’ai laissé tomber sur la bête, le plus vite possible, j’ai attrapé les quatre coins du dessus-de-lit que j’ai ensuite abattus sur l’oreiller. J’ai entrouvert la porte et jeté le paquet dehors, avant de refermer le battant, en donnant même un tour de clef.

Anne s’avançait en titubant vers le lit. Elle s’y est effondrée comme une masse. Je l’ai regardée sans faire un geste. Car il n’y avait plus de geste a tenter. J’avais épuisé toutes les possibilités.

L’affrontement était clos
Mais la bataille perdue !

A suivre :

QUE CET ENFER, SOIT NOTRE PARADIS !

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
15 juin 2010, 04:47
QUE CET ENFER, SOIT NOTRE PARADIS !


Anne était couchée sur le coté gauche, immobile, les genoux remontés contre la poitrine et les mains étroitement nouées sous le menton. Les yeux brillants de larmes, qui portant ne coulaient plus, elle regardait dans le vague. Elle n’avait même pas bougé quand je m’etais assis au bord du lit, de l’autre coté, et si elle sentait mon regard posé sur ses traits pétrifiés, elle n’en laissait rien voir.

Extenuée, Ginger dormait au pied du lit. J’ai ressenti a son égard, une bouffée d’amour empreint de compassion. Son dévouement était inconditionnel !.

J’avais mal partout, j’avais froid, je savais que la sombre et terrifiante force magnétique qui habitait ce lieu n’attendait qu’une chose : m’attirer dans le néant ou Anne en était réduite à exister. Des que je baisserais ma garde, cette ambiance macabre m’absorberait a mon tour et m’emprisonnerait dans l’oubli du passé.

Albert avait essayé de me mettre en garde plus d’une fois, et je ne l’avais pas écouté. A présent, enfin, je comprenais.
« Il n’y avait aucun moyen d’atteindre Anne »
Et pourtant, des mots continuaient à me venir à l’esprit, des mots que je voulais lui faire entendre tant que je pouvais les prononcer devant elle.


Soudain je m’approchais, elle gisait inanimée. Je lui ai pris la main droite. Elle était froide et molle. Je l’ai serrée avant de reprendre :

C’est a toi, maintenant, que je voudrais prodiguer des mots de remerciements. Je ne sais pas ce qui va advenir de nous. Je prie pour que nous soyons réunis quelque part un jour, mais pour le moment, je ne peux dire si ce sera possible.

- C’est pourquoi, je veux te remercier de tout ce que tu as fait pour moi, de tout ce que tu as pu représenter à mes yeux. Une personne que tu ne connais pas m’a dit que « les pensées sont réelles et éternelles ». Aussi, même si tu ne comprends pas aujourd’hui, je sais qu’un jour viendra ou mes paroles t’atteindront enfin »

J’ai pressé sa main entre mes paumes afin de la réchauffer et lui ai déballé tout ce que je ressentais.

- Je te remercie, Anne, pour toutes les choses que tu as faites dans ma vie. De la plus infime a la plus retentissante. Chacune d’entre elles a eu un sens, et je tiens à t’exprimer ma gratitude !
- Merci d’avoir veillé a ce que je sois toujours propre, comme notre maison, comme toi-même. Merci d’avoir toujours était fraiche et parfumée, perpétuellement soignée.
- Merci de m’avoir nourri. Merci de t’etre fait du souci pour moi quand je rencontrais des difficultés d’une espèce ou d’une autre. De m’avoir témoigné de la compassion quand j’etais déprimé.
- Merci de m’avoir soigné quand j’etais malade. Merci d’avoir partagé mon amour, d’avoir eu en commun avec moi l’amour de la beauté et la nature.
- Merci de nous avoir donné une aussi belle vie. Merci t’etre montré affectionnée envers mes amis, et aimante avec les membres de ma famille.
- Merci pour le souvenir de tout ce que nous avons fait ensemble, toi et moi, et aussi avec les enfants, notre famille !
- Je te remercie pour le souvenir de notre intimité.
- Je te remercie pour toutes les fois ou je t’ai vue soigner tes oiseaux, les guérir parfois, mais toujours les traiter avec une infinie tendresse Merci d’avoir accordé une telle valeur a notre couple, notre petite famille sans cesser de te développer en tant que personne.
- Merci, pour nos enfants. Merci de leur avoir prêté l’impeccable réceptacle de ton corps. Sais-tu que je garde en mémoire le moment exact le moment exact de leur naissance ? Merci pour la joie que j’ai ressentie en le voyant pour la première fois. Et toutes les joies qu’ils m’ont causées dans la vie. Merci de m’avoir appris a me montrer prévenant envers eux et a respecter leur personnalité propre. Merci d’avoir été un tel exemple pour nos filles et nos fils et de leur avoir montré ce que pouvait etre une épouse, une mère !.
- Merci d’avoir fait preuve d’indulgence face a mes insuffisances. De m’avoir rappelé, quand il le fallait que j’etais un etre humain doté de responsabilités.
- Merci de ton honnêteté, tes valeurs, ta moralité et ta compassion !

- Je te présente mes excuses pour toutes les fois ou je n’ai pas été là pour toi, ou je ne me suis pas montré aussi compréhensif que tu le méritais. Pardon, de ne pas avoir toujours été patient, gentil.

- Pardon pour mes moments d’égoïsme, quand je n’ai pas su voir ce dont tu avais besoin.

- Je t’ai toujours aimee, Anne, mais souvent, je n’ai pas été a la hauteur. Je te demande pardon, et je te remercie de m’avoir donné l’impression que j’etais fort, sensé, compétent, alors qu’en réalité je ne l’etais guère.

- Je te remercie d’avoir par ta précieuse presence, honoré mes jours et adouci mon existence.

- Anne, mon amour, je te remercie pour Tout !

Elle me regardait. Son visage exprimait une telle souffrance que j’ai regretté mes paroles
Mais cela n’a pas duré, quelque chose brillait dans son regard, une lueur mal définie qui se battait pour survivre, comme la flamme de la bougie malmenée par le vent.

Si tu savais, Robert, quels efforts elle a faits ! J’en ai suivi tous les détails sur son visage. Quelque chose dans ma tirade avait allumé cette flamme dans son esprit, et elle s’efforçait de l’entretenir. Alors je me suis dit :
- Que faire ? Parler, alimenter cette flamme Ou bien au contraire me taire pour lui laisser le temps de se raffermir ?
- Essaie, songeais-je>
C’était le seul mot qui surnageai a la surface de mon esprit. « ESSAIE » Je crois que j’ai hoché la tête en signe d’encouragement. « Essaie » je crois que j’ai souri »Essaie », j’ai serré bien fort sa main et nous nous sommes mis a trembler tous les deux. Essaie Anne, essaie, essaie ! je t’n prie.

La flamme s’est éteinte !
Je l’ai vue mourir. Elle n’était animée que d’un souffle de vie, et d’un seul coup, il n’y a plus eu que le vide. Plus de lueur sur son regard. Ses traits se sont affaissés, son expression s’est effacée de l’espérance anxieuse, elle est passée au néant le plus terne. Depuis ma mort, je n’avais rien vu d’aussi épouvantable.

- Anne !

Aucune réaction.
Tout était perdu.
Je l’ai contemplée en silence. Le temps a passé
Et j’ai eu une ultime révélation

- Je ne pouvais pas la laisser toute seule ICI

Curieusement, Robert, la décision la plus dramatique de toute mon existence s’est accompagnée d’un grand sentiment de paix. J’ai laissé la force magnétique refermer son étreinte sur moi. Un grand froid m’a envahi et ma chair ’est caillée comme du lait tourné. Mon corps tout entier se condensait. J’ai failli me raviser en catastrophe, car une terreur aveugle s’emparait de moi.
Mais pour l’instant, je savais tres bien ce que je faisais : la dernière chose qui me restait a faire
Renoncer au Paradis pour rester avec Anne. Lui prouver mon amour en choisissant de demeurer a ses cotés pendant vingt quatre ans !

Tout a coup, j’ai repris conscience de ce qui m’entourait.
Ginger me léchait la main !
Tandis que je la regardais faire, incrédule, a retenti le plus beau son que mes oreilles puissent percevoir, Anne prononçait mon prénom.
Emerveillé, Robert, je me suis retourné. Ses yeux étaient pleins de larmes

- « C’est bien toi ? »
- Oui, Anne. C’est bien moi !. Ma vue se brouillait
- Tu as fait ça… pour moi ?
- Oui Anne, j’ai fais ça pour toi. –Deja je voyais s’estomper chez elle la prise de conscience. Combien de temps avant qu’elle ne s’éteigne tout a fait ?. Avant que la dévastation ne triomphe ?

Mais cela n’avait plus d’importance. Puisque l’espace de ces quelques secondes, nous avions été réunis.

J l’ai prise dans mes bras, et j’ai senti les siens se nouer autour de moi.
Brusquement, elle s’est écartée, alarmée.
- « maintenant, tu ne peux pas t’en aller ! »

Alors, juste avant que les ténèbres n’envahissent ma conscience, j’ai adressé une dernière fois la parole a ma précieuse épouse Anne, qui était toute ma vie. C’étaient mes tout derniers mots et ils ont été pour elle, je lui ai soufflé ;

- « Que cet enfer soit notre Paradis ! »

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
15 juin 2010, 07:29
- EN INDE !

Au réveil, j’ai éprouvé une sensation tres particulière, comme si je sortais d’une épaisse et pesante chrysalide.

En ouvrant les yeux, J’ai découvert un plafond, d’une subtile teinte bleu-ciel. Le plus profond silence régnait, je me suis rendu compte que j’etais tres faible. Pendant un moment j’ai cru que j’etais simplement paralysé.
Puis, j’ai compris : en fait, j’etais tout simplement extenué. J’ai refermé les yeux.

Combien de temps ai-je dormi ? Je ne pourrais le dire, Robert, je me souviens seulement d’avoir rouvert les yeux. Même plafond bleu lumineux. J’etais vêtu d’une toge blanche et allongé sur un divan.
- Etais-je de retour a Summerland ?
Je me suis redressé lentement, en prenant appui sur mon coude droit.

Je me trouvais dans une salle immense, sans mur visible, au plafond soutenu par de hautes colonnes ioniennes. Elle était meublée de centaines de divans comme le mien, presque tous occupés. Des hommes et des femmes en toge du même bleu que le plafond, allaient et venaient dans les intervalles, se penchaient de temps a autre pour caresser la tète des silhouettes allongées. Pas de doute Robert, j’etais a Summerland.

Mais ou était Anne ?
- Comment vous sentez-vous ?
Une femme se tenait derrière moi.
- Suis-je a Summerland ?
- Oui !. Comme les autres, elle s’est penchée pour me caresser les cheveux.
- Vous n’avez rien a craindre – Reposez-vous !
- Et ma femme ?
Du bout de ses doigts a émané un je-ne-sais-quoi d’apaisant qui s’est infiltré dans ma tête. Je me suis recouché.

- Ne vous inquiétez de rien pour l’instant, a-t-elle ajouté. Reposez-vous simplement !.

J’ai senti le sommeil me gagner a nouveau tiède, moelleux, soyeux. J’ai fermé les yeux. La femme m’a dit « c’est bien dormez, vous n’avez absolument rien à craindre.

J’ai pensee a Anne. Et je me suis endormi. Là encore j’ignore pendant combien de temps, mais quand j’ai refait surface, j’ai concentré mes pensées su Albert et prononcé mentalement son nom.

Ne le voyant pas apparaître, je me suis inquiété. La salle n’avait pas changé, il y régnait toujours la même sérénité. Le sol était recouvert d’une épaisse moquette, ça et là pendaient des tapisseries. Tout l’espace, je l’ai dit Robert, était occupé par des divans.

Je me suis péniblement assis. Il fallait que je trouve Anne. J’ai repensée a Albert, mais en vain. Je me suis dit, quelque chose n’allait pas. Jusqu’alors, il s’était toujours rendu a mon appel. Mon D.ieu, et s’il n’avait pas pu regagner Summerland ? S’il était resté bloqué là-bas ?

Je me suis mis debout tant bien que mal. Si tu savais Robert, comme je me sentais lourd ! A croire que mon corps était encore enchâssé dans la pierre, bien que je me sois défait de ma chrysalide. J’ai eu le plus grand mal a traverser la salle, laissant derrière moi d’innombrables rangées d’endormis, hommes, femmes, vieux, ou jeunes.

Je me suis immobilisé sur le seuil de la salle voisine. Ici, en revanche, la sérénité n’avait pas cours. Tantôt des gisants étaient en proie a un sommeil agité, tantôt a demi-conscients, ils essayaient de s’asseoir – en vain, a bout de fore, ils s’affalaient lourdement, ou alors ils s’escrimaient et les êtres vêtus de bleu les en empêchaient avec douceur.

Non loin de moi, un homme en bleu parlait avec une femme furieuse et manifestement désorientée qui s’efforçait vainement de se redresser. Il lui donnait de petites tapes sur l’épaule en lui prodiguant des paroles rassurantes.
-Tout a coup, un homme a crié : « Je suis chrétien, disciple du Seigneur ! J’exige d’etre présenté au Seigneur ! Vous n’avez aucun droit de me retenir Ici »
Un homme en bleu a fait signe à quelques-uns de ses associés, qui se sont regroupés autour de l’enragé. En une poignée de secondes, Robert, il était profondément endormi

- Vous devriez vous reposer ! a dit une voix.
Un jeune homme en toge bleue me souriait. J’ai voulu lui répondre, J’ai du me contenter de lui rendre son regard.
- Venez !, m’a-t-il enjoint. Sa main s’est posée sur mon bras et j’ai a nouveau éprouvé une sensation de réconfort soyeux. Tout est devenu flou Robert, je devinais qu’il me guidait, mais je n’y voyais plus rien. Que pouvait bien etre le subtil narcotique distillé par le contact de leur peau ?

Comme je me posais la question, j’ai senti sous mon poids le moelleux du canapé.. et je me suis endormi.

Quand j’ai émergé, Albert était assis a cote de moi, il souriait.

- Voilà qui est mieux !, m’a-t-il déclaré
- Ou sommes-nous ?
- Au Centre de Repos.
- Je suis Ici depuis longtemps ?
- Assez, oui !
- Et les gens de la salle voisine… ?
- Ce sont des gens qui ont péri soudainement de mort violente, et qui se réveillent pour la première fois. Ils refusent de voir que leur corps n’est plus, mais qu’eux-mêmes continuent a exister.
- Et l’homme qui criait que.. ?
- Il fait partie de ceux qui sont surs de devoir siéger a la droite du Père – les autres, ceux qui ne partagent pas ces convictions, étant nécessairement voués a d’eternels tourments. En un sens, ce sont les plus arriérées de toutes les âmes.
- Et tu n’es pas venu quand je t’ai appelé !-
- Tant que tu n’avais pas pris tout le repos nécessaire, cela m’était impossible. Je recevais tes appels, mais je n’avais pas le droit d’y répondre.
- J’ai eu peur que tu sois reste… » l’ai saisi par le bras. « Albert, ou-est-elle ? »
Pas de réponse.

- Elle ne peut pas etre encore là-bas, dans cet affreux endroit !
- Non, cela tu le lui as épargné !
- Merci, mon D,ieu, j’éclatais de joie.

- En la rejoignant, en restant a ses cotés de ton propre gré, tu lui a procuré juste assez de conscience pour s’en échapper.

- Alors, elle est ICI !

- Tu es resté quelque temps en sa compagnie, m’a-t-il informé. C’est pourquoi tu as du récupérer au Centre ! il m’a étreint le bras. « Franchement Chris, je n’y croyais pas.. Je n’avais pas du tout anticipé ce que tu serais capable de faire pour Anne. J’aurais du me douter que seul l’amour était susceptible d’établir un contact entre vous !.

- Elle est en sécurité, Alors ?

- Elle n’est plus là-bas, en tous cas !

Un léger malaise m’a fait tressaillir
- Est-ce qu’elle est Ici à Summerland ?

Il répugnait a répondre.

- Albert, ai-je insisté, inquiet, Je peux la VOIR ?
- Je crains que non, Chris ! a-t-il soupiré.

Je l’ai regardé, muet de désarroi.

- « Vois-tu, a force d’amour on peut a l’occasion élever une âme jusqu'à Summerland – encore qu’a ma connaissance, cela ne se soit jamais produit avec un suicidé – mais il est rare, voire impossible, que cette Ame puisse ensuite y rester.
- Mais pourquoi ?
- « Pour cent, pour mille raisons différentes. L’explication la Plus simple, c’est qu’Anne n’est pas encore prête.
- Mais alors, ou se trouve-t-elle ? ai-je interrogé, plein d’appréhension.

Il a paru s’armer de courage. Et j’ai cru le voir sourire
- C’est que… pour répondre a cette question, il faudrait en premier lieu que j’aborde un sujet extrêmement vaste. Je ne sais pas par ou commencer. Tu as passé trop peu de temps a Summerland pour y etre exposé.
- De quoi tu parles ?
- De la « Réincarnation ! »

A SUIVRE../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
16 juin 2010, 00:05
Hébété, je ne savais plus ou j’en etais. Plus j’en apprenais sur la Vie apres la Mort, plus je m’y perdais.

- ‘ LA REINCARNATION ‘ !

- Tu as deja survécu plusieurs fois a la mort, tu sais, tu e souviens seulement de ta dernier identité, mais tu as vécu….disons, une multitude d’existences !

Un souvenir a effleuré a la surface de mes ténèbres mentales. Un chalet, un vieillard sur un lit, deux personnes a son chevet, une femme aux cheveux blancs, et un homme d’âge moyen. Leurs vêtements ne me disaient rien. La vieille dame a déclaré avec un accent étrange »Je crois que c’est fini »
Et ce vieillard avait été moi ?

- Tu veux dire qu’Anne est de retour sur terre ?
- Tu préférerais la savoir toujours là ou tu l’as trouve ?
- Non, mais…
- Tu l’as aidée a comprendre ce qu’elle avait fait. Ensuite elle a pu échanger la prison qu’elle s’était bâtie contre une réincarnation. Tu te rends compte du progrès, j’espère !
- D’accord, mais… »Je n’ai pu finir. Bien sur que je me réjouissais de la libérée. Bien sur. N’empêche, nous sommes a nouveau séparés.
- - Ou est-elle a présent ? me suis-je enquis.
- En INDE, m’a-t-il répondu avec douceur.

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
16 juin 2010, 01:09
LE CHEMIN COMMENCE SUR TERRE !

J’ai enfin réussi a articuler deux mots, deux mots pas plus !

- En Inde ?

- C’était une solution disponible immédiatement, en plus de représenter pour l’âme d’Anne un défi approprié.. Un handicap a surmonter, susceptible de contrebalancer l’effet négatif de son suicide.

- Comment-ça, un ‘handicap’ ?ai-je demandé soucieux.

- Le corps qu’elle a choisi contractera sur ses vieux jours une affection qui lui causera des insomnies sévères !

Anne avait mis fin a ses jours a l’aide de somnifères. En contrepartie, elle hériterait d’une maladie qui la priverait de sommeil !.

- Et tu dis qu’elle a choisi ce sort ? « J’aurais aime… »
- Absolument, la « réincarnation » est toujours une affaire de choix.
- Et pour le reste ? – j’ai hoche la tête, sans quitter Albert des yeux.
- Cà se présente plutot bien… a titre de compensation pour les souffrances qu’elle a endurées et les progrès accomplis lors de sa dernière existence en date. Ses nouveaux parents sont des gens intelligents, bien de leur personne, père fonctionnaire au niveau local, mère peintre a succès. Anne..qui naturellement portera un autre nom – recevra beaucoup d’amour, et on lui permettra de développer aussi sa créativité que son intellect !

J’ai réfléchi un moment avant de prendre la parole.

- « Je veux retourner sur terre aussi « !

Albert a eu l’air effaré.
- Ecoute Chris. A moins d’etre oblige, comme Anne, on n’a pas intérêt a choisir la réincarnation, avant d’avoir étudié et perfectionné son esprit ! Tu comprends ?, il faut que cette nouvelle existence représente une amélioration par rapport à la précédente !

- Je n’en doute pas, ai-je concédé. Mais je dois etre a ses cotés, l’aider dans la mesure du possible. Je me sens coupable de ne pas avoir fait davantage pour elle dans notre existence passée. Je veux retenter ma chance.

- Chris, réfléchis ! Tiens-tu tant que cela à revenir des maintenant dans un monde ou les masses se font spolier, duper par une poignée d’individus ?
Ou l’on détruit des stocks de nourriture alors que par ailleurs, des millions d’êtres meurent de faim ? Ou le service public n’est qu’une vaste et cynique hypocrisie ? Ou le meurtre est un recours plus accessible de plus en plus ?
Il ne me ménageait pas, mais c’était pour mon bien, Robert, je m’en rendais compte, il essayait de me retenir a Summerland pour que je puisse avancer dans mon parcours spirituel !

- Tu as raison !, je le sais pertinemment. Et je sais, aussi que seul mon intérêt compte à tes yeux. Mais j’aime Anne et il faut que je sois avec elle pour l’assister dans toute la mesure du possible. !

Il a eu un sourire a la fois triste et résigné.

- Je comprends. Je ne peux pas dire que tu me comprennes. J’ai bien vu comment vous étiez ensemble.
- Ah bon ? Quand cela ?
- Quand vous avez tous deux été arrachés a cette prison etherique ! son sourire s’est attendri. Vos deux Auras se fondent parfaitement. Je te l’ai dit : vous avez la même vibration. Voila pourquoi tu ne peux supporter d’etre séparé d’elle. Anne est ton âme sœur et je conçois parfaitement que tu veuilles la retrouver. Je suis également sur qu’Anne a choisi la réincarnation dans l’espoir que vous seriez a nouveau réunis. Toutefois..
- Toutefois ! Quoi ?
- J’aimerais que tu comprennes bien les conséquences du retour sur Terre.
- J’espère que ce n’est pas impossible, au moins ?me suis-je inquiété.
- Non, mais cela peut s’’averer difficile. Et non dénué de risques.
- Quel genre de risques ?

Il n’a pas répondu tout de suite « Mieux vaut faire appel à un Expert ! ».

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
18 juin 2010, 02:52
Suite…/…

Je croyais pouvoir retourner tout de suite sur terre.
J’aurais du prédire qu’on ne résolvait pas si facilement un problème d’une telle complexité, et que, comme toujours dans l’apres-vie, Robert, cela nécessite une période d’etude préalable.

J’ai d’abord eu droit au cours magistral.
Au centre de la Cité se dressait un gigantesque Temple circulaire qui pouvait contenir des milliers de personnes et que, venait frapper un faisceau de lumière blanche, bien visible malgré la vive luminosité ambiante.

Albert et moi, nous sommes dirigés dans hésitation vers deux sièges situés a mi-chemin de la tribune. Je ne pourrais te dire pourquoi, Robert. Rien ne les distinguait des autres sièges. Pourtant, je savais d’avance qu’ils nous étaient réservés

Je public nombreux parlait a voix basse – je veux dire sans émettre le moindre son audible, bien sur. Plusieurs personnes nous ont souri au moment ou nous prenions place pres d’elles.

- Est-ce que tous ces gens projettent de se réincarner ? ai-je demandé surpris.
- J’en doute, m’a répondu Albert. La plupart sont certainement venus s’instruire.

J’ai opiné en m’efforçant de réprimer mon agitation croissante, sentiment comparable a celui que j’avais éprouvé a mon arrivee a Summerland, lorsque, quelque part autour de moi j’avais pressenti sans pouvoir le formuler qu’Anne allait se suicider.

Comparable, mais pas identique. Car cette fois je savais qu’elle allait revivre, et non périr. Je ne saurais expliquer la ramification complexe de la sonorité d’âme, Robert, Ce que je peux te dire, c’est ceci : on reste perturbé aussi longtemps qu’on est séparés. Quelques que soient les circonstances, et si exquis que soit l’environnement ou on se trouve.

Etre la moitié d’un, ce ne peut etre qu’une torture quand l’autre moitié manque !

Une femme ravissante est montée a la tribune et, souriante, a pris la parole !

- « Cette régions inexplorée d’où nul voyageur, ne revient » disait Shakespeare ! Nouveau sourire, Joliment dit ! Mais totalement faux, Tous ici nous avons découvert le pays qui succède a notre mort – ou a nos morts !
De plus, c’est une région dont, en fait, tous les voyageurs reviennent un jour !

- Nous sommes triples, a-t-elle poursuivi, Composés d’un esprit, d’une âme et d’un corps- ce dernier tiers de nous-mêmes étant a son tour une trinité : corps physique, corps etherique, corps astral. Je n’aborderai pas ici la question de l’esprit. Mais Ame est en nous, le réceptacle de l’essence Divine. Et cette essence dirige le cours de notre existence en guidant l’âme a travers le vécu, sous ses multiples facettes. Or chaque fois qu’une partie de l’âme retourne s’incarner, elle absorbe cette expérience passée, et a partir de là, évolue, s’enrichit. Ou alors… une pause. « Ou alors, au contraire s’appauvrit. »

C’était en substance ce qu’Albert m’avait expliqué. Le suicide avait appauvri l’âme d’Anne. C’était pour cela qu’elle choisissait à présent s’absorber assez d’énergie positive pour la reconstituer.

Comment s’opère, te demanderas-tu, ce « supplément d’âme » - ou ce retranchement, selon le as ?. Eh bien, par le biais de la Mémoire.

Nous possédons tous une mémoire externe et une mémoire interne !
La première appartenant au corps visible, et la seconde au corps invisible, ou spirituel. Et tout ce qu’on a pu penser, désirer, exprimer, accomplir, entendre ou voir dans sa vie s’inscrit dans cette mémoire inerme.

Cette somme exhaustive demeure éternellement dans « la maison du Père » et s’accroit ou diminue suivant le bilan final de chaque incarnation. Le corps Astral – sou Spirituel – retourne sur la terre mais demeure inchangée. Seul le corps physique et son double etherique subissent des altérations.

La communication existe entre le moi supérieur et la forme physique que l’ame a choisi de revêtir a un moment ou un autre. Par exemple : Lorsque le moi physique reçoit l’inspiration, celle-ci provient de l’Ame. La « Voix intérieure » transmet un savoir acquis antérieurement qui dissuade l’individu de commettre un acte susceptible d’endommager son ame.

Toutefois, l’imprégnation de la matière par ce moi véritable est rarement perçu (sauf chez les individus réceptifs de naissance, ou qui en prennent conscience par la contemplation intérieure (la méditation)

Le processus est donc le suivant, a repris l’oratrice, « La succession des passages sur terre – consacrés a l’effort, succession ponctuée de séjours dans cette Sphère-Ci – consacrés, eux, au repos et a l’etude – modèle progressivement l’Ame, jusqu'à ce qu’elle devienne ce qu’elle aspire a etre.
Parfois, ce qu’elle n’a pu accomplir dans la Vie sur terre, elle le réalise dans l’apres-Vie, de sorte que l’Incarnation suivante bénéficie d’une conscience plus développée, d’une faculté plus grande d’opérer l’ultime élan vers D.ieu !

A suivre../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
18 juin 2010, 04:00
Suite../..

« Cette Trinité qu’est l’etre Humain passe par une triade – Incarnation- Désincarnation- Réincarnation- « L’Homme devrait savoir mourir, puisqu’il est mort de nombreuses fois. Et pourtant, chaque fois qu’il retourne a la chair (a de rares exceptions) Il retombe dans l’oubli, a-t-elle dit !.

Une question m’est venue a l’esprit. J’ai aussitôt eu Robert, la surprise d’entendre la Conférencière y répondre comme si elle avait lu dans mes pensées.

« Votre apparence actuelle est celle que vous revêtiez dans votre dernière incarnation. Vous en avez, naturellement connu une infinité, masculine ou féminines. Mais si vous conservez la dernière en date, c’est simplement qu’elle est encore tres présente a votre esprit »

« Quand votre précédente existence a pris fin, votre conscience a régressé par étapes vers sa source en se dissociant de son lien avec la matière. Ce Processus de renoncement s’est déroulé dans le monde etherique, ou vos désirs, vos sentiments se sont affinés, et ou toutes les forces non régénérées, issues de votre vie passée, se sont concentrées avant de se transformer. A terme, votre conscience a régressé jusqu'à son état mental- ou (paradisiaque) – actuel, ou elle jouit d’un détachement absolu par rapport a la matière ».

Je ne sais si elle a perçu les remerciements que je lui ai adressés, mais je les ai accompagnés d’un petit signe de tête, et c’est peut-être un effet de mon imagination, mais il me semble qu’elle a souri et hoché la tête a son tour !

« La durée du séjour dans l’apres-vie est variable, a-t-elle poursuivi. Il arrive que mille ans s’écoulent entre deux incarnations. Lorsque la conscience se manifeste a nouveau apres le décès, le premier mouvement de la personnalité est de se réincarner aussitôt. Les nouveaux venus s’empressent d’apprendre à contrôler les vibrations afin de pouvoir renaitre »

« Mais la véritable discipline de l’Ame, c’est de rester a Summerland pour étudier, se perfectionner, afin que l’incarnation suivante représente un plus grand pas en avant dans l’évolution individuelle de cette même âme »

Une autre question m’est venue en tête, qui là encore a reçu une réponse. Etais-je le seul a la formuler ?
« Tout le monde, a poursuivi la conférencière, ne se réincarne pas. Certaines âmes extrêmement avancées n’y sont plus tenues. Elles passent a un plan d’existence (une autre dimension – une autre Sphère) situé bien au-delà de tout ce que la terre peut avoir à offrir et, parviennent a l’union finale avec D.ieu »

« Ne rencontrant plus l’échec dans leur entreprise de repentir ou d’acquisition de savoir, Ces Ames-là choisissent de rejoindre le Createur et sont aspirées vers la parfaite unicité avec LUI. Desormais, elles font en quelque sorte partie intégrante de la trame Universelle »

L’oratrice n’est pas entrée dans les détails de cette prétendue « troisième » forme de mort, il s’agit d’un phénomène trop complexe, et pour la plupart, nous avions encore bien des choses a vivre, a apprendre, sans parler des limitations a dépasser. Limitations auxquelles on ne peut se confronter que sur terre, car c’est le SEUL ENDROIT ou elles peuvent êtres extériorisées. Summerland, est une contrée bien trop souple, trop adaptable pour cela. Il faut la densité de la matière pour que la personnalité endure le plus sévère de tous les Procès. Là est le banc d’essai primordial des Etres Humains, le lieu privilégié de l’action et de l’Expérience !
Nous avons tous un chemin à suivre, et ce chemin commence sur Terre !

A suivre../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
20 juin 2010, 07:55
- POUR TOUTE L’ETERNITE !

« Comment s’y prend-on concrètement ? a dit la jeune femme !
« J’entends par on (les individus concernés bien sur ! »
Machinalement, je me suis penché en avant. Jusque-là, ses propos m’avaient intéressé, sans plus. Mais à présent, elle s’apprêtait a nous dire comment rejoindre Anne. Et voici ce qu’elle nous a exposé, Robert :

« Lorsqu’une Ame souhaitant réintégrer la chair, elle opte pour de nouveaux parents, elle doit soumettre son choix a….disons une espèce d’ordinateur. Là-dessus, s’il y a de la « concurrence » pour une même place, ce dernier, désigne l’âme la mieux adaptée a la tache – en fait, celle qui en a le plus besoin. »

« Je parle d’ordinateur, mais naturellement, c’est plus compliqué que cela : il s’agit en réalité d’une entité capable d’amalgamer les trames de pensées de tous les individus qui ont posé leur candidature pour un même type d’hérédité et de milieu. Cette masse de matériau-pensee se synchronise alors pour former un tout structuré et l’âme la plus qualifiée prend conscience qu’elle sera sélectionnée, tandis que les autres continuent leur quête sans contestation ! »

La conférencière nous a bien avertis ;
« Quand on jouit d’une liberté, c’est le car à Summerland, on est tenté de demander une nouvelle existence placée sous le signe d’une ambition démesurée. Je tiens a –t-elle poursuivi a vous mettre en garde, vous tous qui songez a vous réincarner ; n’oubliez pas les restrictions auxquelles vous serez soumis en retrouvant l’existence physique. La meilleure méthode est de demander moins pour réaliser plus »

Les détails vont t’intéresser au plus haut point, Robert :
« En Extrême-Orient, les âmes désireuses de revenir au sein de la matière restent dans les maisons, et au moment propice, s’imaginent sous forme de cellule pour pénétrer ensuite dans la matrice de la mère qu’elles se sont choisie. C’est aussi simple que cela ! Mais c’est également dangereux. Si l’enfant vient au monde mort-né, l’âme en question se trouve coincée dans une espèce de coma sur le plan etherique, d’un coté elle n’est plus viable. Mais de l’autre, elle ne peut pas non plus se libérer de sa conscience. Cela, parce que « l’âmental »‘ est plongé dans un profond sommeil au moment de son réincarnation. Aucune action mentale n’est possible jusqu’au moment ou les facultés de l’enfant sont prêtes a l’emploi. ! »

«L’Autre danger de cette méthode est que l’âme peut, par inadvertance, se choisir un véhicule mentalement ou physiquement handicapé. Dans ce cas, elle doit assumer son erreur jusqu'à la fin de sa vie. Il arrive évidemment que ce destin fasse l’objet d’un choix délibéré – Lorsque l’âme cherche a rembourser sa (dette karmique)- le karma étant notre inévitable fardeau, la conséquence de nos actes passés- l’Ame qui s’incarne dans un corps souffrant ou infirme, puis qui affronte et surmonte de bon cœur ces inconvénients connaît une évolution spirituelle plus rapide que celle qui, en termes terriens, a tout ce qu’on peut souhaiter dans la vie. «

Ce sera le cas d’Anne dans sa prochaine incarnation, par la grace de D.ieu.

Dans toutes les régions du monde, l’Ame peut choisir d’intégrer son nouveau vecteur de vie a n’importe quel moment, de la conception jusqu’a la période néonatale. Toutefois, en Occident on a coutume d’attendre que l’enfant soit né. Ainsi, l’ame ne risque pas le coma dont on a parlé «

« Le processus de la réincarnation proprement dit, dépend de la faculté qu’a l’âme de contracter ses corps spirituels – l’astral, puis l’etherique- jusqu'à ce qu’ils soient coordonnés au corps de l’enfant. Cette coordination prend généralement place immédiatement apres la naissance, et ce n’est pas une mince affaire. Le phénomène requiert donc l’assistance d’un « patricien Spirituel » capable de se représenter mentalement la moelle épinière de l’un de l’autre afin de les faire fusionner. »

Je t’ai dis Robert, une autre méthode consiste a attendre que l’enfant ait cinq a huit semaines, de manière que l’âme soit sure de voir en lui un réceptacle physique idoine !

« Au moment de la réincarnation, nous a encore déclaré l’oratrice, tous les souvenir de l’existence précédente, ainsi que ceux amassés dans l’intervalle en apres-vie, sont oblitérés et un nouvel éventail d’impressions mentales se déploie. A l’occasion de la réincarnation s’opère dans la précipitation, les souvenirs demeurent- ce qui explique que cette démarche soit souvent retenue en Inde, par exemple :
« Pendant plusieurs mois l’âme sommeille a l’intérieur du nouveau-né, qui met ses instincts animaux a l’œuvre afin d’assimiler les fonctionnements du corps - d’apprendre a s’alimenter, dormir, éliminer, etc. Et c’est seulement lorsque l’âme s’éveille que l’enfant commence à faire preuve d’intelligence active. »

« L’âme ne s’éveille pas d’un coup, mais graduellement, tout au long de l’enfance puis de la jeunesse du nouvel individu. Dans certains cas rares, il arrive qu’elle s’éveille prématurément et se remémore sinon son existence passée, du moins les aptitudes précédemment acquises – d’où l’apparition exceptionnelle d’enfants prodigues. »


« L’Ame se fond petit a petit dans le corps de telle sorte que vers l’âge de vingt ans, elle peut se considérer comme pleinement incarnée. Parfois, elle ne se (réveille) que lorsque son vecteur parvient a l’âge mur. Dans ce cas, la personnalité attend pour manifester sa pleine activité intellectuelle. A l’issue de cette nouvelle espérance de vie, l’âme immortelle qui s’est aventurée dans l’incarnation pour obtenir de haute lutte de maitrise de son essence propre rentre une fois de plus au bercail, ou elle se régénère t s’absorbe dans l’etude avant de redescendre sur terre, suivant en cela le perpétuel cycle de la quête de la perfection- et de l’Union avec D.ieu ! »

Je ne m’étendrai pas davantage sur cette conférence. L’investigation détaillée de la réincarnation n’est pas mon propos ici. !
L’étape suivante de ma démarche a consisté a rouvrir le livre clos de mes souvenirs et a le feuilleter une dernière fois.

Par le biais de ma longueur d’onde personnelle, on m’a montré, Robert mes vies antérieures.

Je t’assure, Robert, ce fut un spectacle étourdissant durant lequel rien ne m’a été épargné. Toutes les facettes en ont défilé devant mes yeux éblouis sans que j’aie le temps de réagir – ce fut une explosion d’événements extrêmement évocatrice dont chaque instant était minutieusement détaillé.

J’ai vécu de nombreuses vies, mais je ne mentionnerai ici que les deux dernières qui nous aient réunis. Anne et moi.

Nous etions deja en contact au XIVe siècle, époque ou nos deux âmes respectives se sont exprimées « dans un contexte féminin » pourrait-on dire, car nous etions sœurs. Nous avions onze ans d’écart, j’etais l’ainée – mais nous etions si proches que notre affection faisait l’admiration de la famille et des amis. Toute notre vie nous sommes restées inséparables, psychologiquement parlant.

Nous nous sommes retrouves au XVIIIe en Russie, moi avec une valence masculine et elle féminine. Nous etions amis d’enfance, nous nous sommes perdus de vue, l’espace de quelques années puis, adolescents, nous nous sommes retrouvés. Nous sommes tombes amoureux, l’un de l’autre et aussitôt épousés. En ce temps-là deja j’etais écrivain- Et deja Anne qui portait naturellement un prénom différent croyait en moi, alors que le succès n’était guère au rendez-vous.

Je n’entrerai pas dans le détail, Robert, ce n’est pas nécessaire. Qu’il me suffise de préciser que je suis parvenu a une conclusion

« » Pour accélérer le développement de mon âme, il fallait par – dessus tout que je me mette au service d’AUTRUI. Ce qui coïncidait idéalement avec le vœu de retrouver Anne » «

Albert m’avait dit qu’a terme, elle aurait grand besoin de soins medicaux –
JE SERAIS MEDECIN !

A Suivre../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
21 juin 2010, 03:03
OUI, JE SERAIS DONC MEDECIN !
Tout d’abord, j’ai envisagé de me réincarner en Inde, mais dans cette optique professionnelle, cela posait des problèmes insurmontables, j’ai du renoncer. De toute manière, naitre en Inde n’est pas le véritable but de ma démarche. L’important est que j’y débarque un jour afin de prêter assistance a Anne !.

Ce qui explique mon choix en matière de parents. Le Docteur et madame Arthur Branningwell, établis a Philadelphie. Ils sont jeunes, aisés, et n’auront pas d’autre enfant. Je serai élevé dans le confort et je ferai ma médecine, afin de marcher sur les brisées de mon père.

Toutefois, dans ma trentième annee cette résolution subira un bouleversement radical pour des raisons que je n’aborderai pas ici, et je renoncerai a ma confortable voie toute tracée, pour aller exercer la médecine dans les régions les plus défavorisées de la planète.

Pour finir, j’échouerai en Inde, ou je soignerai une jeune femme dont l’âme sera celle d’Anne. Et dont je tomberai amoureux et je l’épouserai.

Il importe peu de savoir à l’ avance si nous deviendrons, ou pressentirons, ce qui compte c’est ce qui se passera réellement. Puisque nous serons enfin réunis !.


Le corps du nourrisson choisi par moi, Robert, a maintenant quatre semaines et demie. Je dois attendre qu’il en ait sept pour y insérer mes corps astral et etherique, car il n’est pas assez robuste.

Je rode sans cesse autour de lui en m’exerçant a réduire mes deux corps a sa taille. Quand je serai prêt a opérer la transition, un médecin compétent activera un courant radioactif qui rendra possible la connexion des deux corps par l’intermédiaire d’une grande située a la base du crane de l’enfant.
Alors, j’entrerai en lui.

Dans les tous derniers instants précédent l’incarnation, je m’efforcerai de visualiser une image nette du genre de corps correspondant a mes besoins. Cela contribuera à lui conférer la vigueur et la santé nécessaires pour accomplir l’œuvre de ma vie.
Si j’échoue, le corps de l’enfant pourra etre emporté par une maladie infantile, ou bien je me révélerai chétif comme Anne.

Je l’avoue, Robert, que je ressens une puissante révulsion a l’idée de renaitre. Il s’est écoulé suffisamment de temps pour que le retour a la chair ne me paraisse plus séduisant. Actuellement, Robert, seule la certitude qu’Anne est réincarnée m’aide a envisager cette perspective. Car en vérité, il n’est pas courageux de mourir.
Le véritable courage se trouve dans la volonté de renaitre, de quitter les milles merveilles de Summerland pour replonger au cœur de l’étreinte de la matière. La cause du traumatisme n’est pas la mort mais la vie. On peut tres bien mourir sans jamais le subir.

La naissance entraine inéluctablement le choc de l’anamnèse.

Je me réconforterai en pensant a mon rêve de me réincarner en Médecin, pour soigner Anne, de la rencontrer de l’épouser, je nous vois enfin réunis ICI a Summerland, ou nous vivrons notre amour pour toujours.

Ainsi qu’Albert ne l’a laissé entendre, peut-être, peut-être nous remarierons-nous un jour dans une grande cathédrale Céleste, la cérémonie sera menée par un Maitre descendu d’une Sphère Supérieure.

C’est là, et telle est ma prière, que nous demeurerons, que nous étudierons, que nous évoluerons jusqu'à ce que vienne le moment de vous élever ensemble jusqu’aux hauteurs suprêmes, notre apparence changera, mais pas notre dévotion mutuelle. Et nous partagerons la radieuse transcendance de notre amour pour toute l’éternité.


ROBERT !,
Il me restait une seule chose a faire savant de partir : dicter ce texte et te le faire porter.
Là non plus, je ne t’expliquerai pas en détail comment je m’y suis pris pour contacter la personne qui t’aura remis mon manuscrit.
A l’origine, je le destinai a mes enfants, mais quand il s’est avéré que la seule personne « sensitive » se trouvait sur la cote-Est, j’ai décidé qu’il sera pour toi !

J’espère qu’il sera publié et lu par le plus de gens possible. J’espère pour le moins que grace a lui, quelques êtres seront mieux préparés a l’INEVITABLE transition !.
Mon récit touche à sa fin.
N’oublie jamais ceci Robert, ce n’est qu’un compte-rendu partiel Il ne saurait en etre autrement.
Je ne pouvais te rapporter Robert, que ce que j’ai vu de mes propres yeux.
Tu as entre les mains la somme de mes souvenirs, rien de plus. Rappelle – toi les paroles d’Albert.
L’ESPRIT EST TOUT !
Je me permets de bien insister là-dessus. IL s’agit de ce que j’ai vécu, moi et moi seul.
C’est l’entière VERITE !, mais cela n’a rien
Une autre personne aurait raconté son histoire différemment !

N’oublie pas non plus ceci, ce que je t’ai pas relaté emplirait cent volumes.
L’APRES-VIE EST D’UNE INFINIE VARIETE, crois-moi. Il y aurait tant de choses à dire, que mon récit est comme un grain de sable comparé a toutes les plages et tous les déserts de la terre.

Je dois également spécifier que ce que je t’ai décrit s’est déroulé sur un plan relativement peu élevé de l’existence spirituelle. Il en existe que je n’ai pas visités, et que je ne verrais sans doute, pas avant une éternité.

En bref, dans l’Apres-Vie, il n’y a pas de réalité « standard ». Je t’ai raconté ce que j’en ai connu. TU en feras une expérience différente, Une seule chose est sure. TON TOUR VIENDRA !
Il me parait crucial de bien me faire comprendre !
Rien n’est aussi simple que dans ce récit !

En fait, les circonstances de la survie ne peuvent etre dépeintes en termes de temps, d’espace et de forme. J’ai évoqué dans ces pages, des individus, des endroits, des événements, mais tout cela dépendait de mon aptitude, ou de mon inaptitude a percevoir les choses telles qu’elles sont vraiment !

Albert m’avait bien dit, au tout début, que le paradis était un état d’esprit.
ET C’EST EXACTEMENT EXACT !

Toutefois, si l’on y réfléchit bien, n’est-ce pas également le cas de la Terre ?
La matière n’est rien d’autre que de l’Energie perçue comme statistique par l’intellect humain.
LA VIE, c’est l’Etat de conscience dans lequel l’énergie est perçue comme matière, et
LA MORT, l’Etat de conscience ou cette perception n’a plus cours !

LA VIE sur terre, n’est qu’un éventail d’observations crédibles qui nous apparaissent réelles.

POURQUOI L’APRES-VIE NOUS PARAIRAIT-ELLE MOINS RELLE ?

Moi, mon propos n’est pas de TE dérouter
A TOI aussi elle paraitra réelle, TU VERRAS !
Et je t’en prie mon frere ne la redoute pas !
La mort n’est pas la reine des terreurs.
La mort est une Amie.

Considère les choses sous l’angle suivant : Crains-TU de t’endormir le soir ? Non, bien sur que non. Car TU sais que TU te réveilleras le lendemain.

Eh bien ! il est de même pour la MORT. C’est un sommeil dont on se réveille TOUJOURS !

La vraie VIE est un devenir. La mort n’est qu’une Etape dans ce Processus.
A la VIE ne succède pas la non-vie. Tout cela n’est que la continuité de l’etre !

Nous occupons une place dans un tout qui nous dépasse, n’en doute PAS. Un tout dont l’enjeu est de nous élever au niveau le plus transcendant dont nous soyons individuellement capables.

La VOIE est peut-être obscure par endroits, mais elle conduit inéluctablement à la LUMIERE !

N’oublie JAMAIS, cependant, qu’on Paye pour chacun de SES ACTES, Chacune de ses PENSEES, chaque SENTIMENT éprouvé !

La BIBLE le disait deja : ON RECOLTE CE QU’ON A SEME !
On n’est pas punis pour ses Actes, mais par EUX !
Si seulement les Hommes en étaient CONVAINCUS !!!
Si seulement ils SAVAIENT, sans l’ombre d’un doute qu’ils DEVRONT un jour faire face aux conséquences de la VIE qu’ils ont menee !
LE MONDE CHANGERAIT DU JOUR AU LENDEMAIN !

D.IEU Te bénisse !

MOLLY
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