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UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.

Envoyé par korine15 
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
01 mai 2010, 13:17
- SUITE../..


Je suis allé me tenir au bord de l’eau pour observer le délicat va-et-vient du ressac. L’eau avait l’air tres froide. J’y ai plongé un orteil avec méfiance. Mais j’ai aussitôt poussé un soupir de soulagement. A peine fraiche, elle émettait de plaisantes vibrations énergétiques. J’ai cherché Katie du regard, elle était dans l’eau a coté de moi, elle semblait y prendre grand plaisir !

Je me suis avancé jusqu'à avoir de l’eau jusqu’aux genoux, le fond était aussi lisse que la plage. J’ai émergée ma main et aussitôt senti l’énergie remonter dans mon bras » ca fait du bien hein. Katie ?.

Je me suis redressé un peu d’eau au creux de ma paume. Elle émettait un chatoiement subtil et j’en sentais l’énergie palpiter dans mes doigts. La encore, elle n’a pas laissé la moindre trace d’humide en coulant sur la peau.

J’ai fait quelques pas, et bientôt, l’eau m’est arrivé a la taille. Baignant dans l’Energie Pure, j’ai continué a avancer jusqu'à avoir de l’eau au cou. Telle une immense cape, elle m’enveloppait d’imperceptibles vibrations. Je regrette Robert, de ne pouvoir mieux dépeindre cette sensation. La description la plus fidele que je puisse en donner est celle d’une décharge électrique tres faible, revigorante et continue, qui apaisait toues les cellules de mon corps.

Je me suis laissé aller en arrière, mes jambes se sont mises a flotter en tanguant légèrement. Mes yeux se sont naturellement portés vers le ciel – Pourquoi n’y avait-il pas de soleil ?. Cela ne me dérangeait pas outre mesure – Il était tout de même plus agréable de contempler la voute céleste sans etre ébloui, mais cela excitait ma curiosité.

Je pensais, je ne pouvais pas me noyer (puisque je suis déjà mort). Que se passerait-il si je plongeais la tête sous l’eau. J’ai roulé sur le ventre et hasardé un regard sous la surface. Cela ne m’a pas fait mal aux yeux. De plus, j’y voyais parfaitement clair. Le fond de l’eau était immaculée, ni rochers, ni végétation sous-marine. Au début par habitude, j’ai retenu ma respiration. Mais surmontant mon appréhension, j’ai inspiré prudemment, sur de suffoquer.

Mais non ! Robert, au lieu de cela, ma bouche et mon nez se sont trouvés baignés d’une délicieuse fraicheur. J’ai desserré les lèvres et la sensation s’est répandue dans ma gorge, puis dans toute ma poitrine, en me communiquant toujours plus de vigueur !

J’ai donc fait la planche les yeux fermés cette fois en me laissant porter par le frais berceau des eaux.

« BONJOUR !, »

Brusquement j’ai relevé la tête. Sur le rivage, prés de Katie, se trouvait un halo lumineux. Au bout d’un moment m’est apparue une jeune femme en toge bleu-ciel.

Je ne sais pourquoi j’ai poussé cette exclamation – peut-être a cause de son allure générale, de la couleur de ses cheveux du style de sa coiffure, ou parce que Katie semblait si contente de la voir , Toujours est-il que je me suis écrié ‘ !Anne. !

- Elle n’a pas répondu tout de suite. Puis : » Je m’appelle Leona. »

Alors, seulement mes yeux se sont dessillés. Comment avais-je pu la prendre pour Anne ?, A moins qu’Albert l’ait envoyée justement parce qu’elle me rappellerait mon épouse ?. Non, je ne l’en croyais pas capable. Et de toute façon elle ne ressemblait à Anne.

Tout en reprenant le chemin du rivage, j’ai baissé les yeux sur ma toge. L’eau glissait sur le tissu sans laisser de traces. Elle était sèche avant même que je n’arrive a la hauteur de l’inconnue.\\

Occupée a caresser la tête de Katie, elle s’est redressée ;
« Je viens de la part d’Albert « !

Son sourire était charmant et son aura d’un bleu immuable, presque identique a celui de sa toge.

J’ai vigoureusement serré sa main tendue « Enchanté de faire votre connaissance, Leona. Inutile que je me présente, je présume ? »

Elle a secoué la tête. « Vous m’avez prise pour votre femme. »

- C’était a elle que je pensais quand vous êtes apparue !

- Sans doute un souvenir agréable ?

- - Au début oui.. Mais ca s’est vite gâté, j’en frémissais encore « en fait, c’était même terrifiant.

- - Ah bon ? je suis navrée. !

Elle a saisit mes mains dans les siennes « Il n’y a aucune raison de céder a la terreur. Votre femme viendra vous rejoindre en un rien de temps !

Il émanait d’elle un flot d’énergie pareille a celle de l’eau. Normal, les individus en sont également chargés .

- Merci ! Il était tempos que je sourisse des pensées un peu plus positives> Deux personnes m’avaient donné l’assurance qu’Anne et moi serions bientôt réunis. Je devais etre capable de les croire.

- Je me suis contraint a sourire, Katie a eu l’air drôlement contente de vous voir !

- -Oui, nous sommes de bonnes amies !

J’ai embrassé le Lac d’un geste large « Je suis allé me baigner. Je n’avais rien vécu de comparable ! »

- Ah ?
Tout a coup, je me suis demandé : d’où elle venait et depuis combien de temps elle était a Summerland.

- « Du Michigan ! M’a-t-elle aussitôt informé. Mil neuf cent cinquante et un .Dans un incendie ! »

J’ai souris « Je ne suis pas encore habitué a ce qu’on lise dans mes pensées ! »

- Ce n’est pas exactement cela. Nous jouissons tous d’une certaine intimité mentale, simplement il y a des pensées plus accessibles que d’autres. » Geste en direction du paysage « Vous voulez vous promener un peu ?

- J’en serais ravi. !

Nous nous sommes mis en marche. J’ai lancé un regard en arrière « J’aimerais bien avoir une maison au bord de ce Lac ! »

- Dans ce cas, vous en aurez certainement une. !
- Ma femme aussi apprécierait !
- Alors faites en sorte qu’elle la trouve en arrivant !
- Mais oui !. décidément cette idée me plaisait.
Enfin, une tache précise pour m’occuper en attendant.
Une bouffée d’excitation m’avait envahi « Est-ce qu’il y a aussi des Océans, ICI ?
- Oui, mais d’eau douce. Et sans vagues ni marées. Pas de tempêtes, pas de mers déchainées chez nous !.
- Et des bateaux ?
- Mais bien sur !

Nouveau tressaillement d’enthousiasme, j’ai inspiré a fond l’air suave et frais et me suis senti considérablement mieux. Il est temps de me concentrer sur ma nouvelle existence..

- Ou est passé Albert ? me suis-je enquis.
- Son travail consiste à aider les personnes évoluant dans les sphères inferieures, a répondu Leona. Il y a fort à faire !

L’expression, « sphères inferieures » a recréé en moi la même sensation de malaise. L »ailleurs » auquel Albert avait fait illusion… Ces endroits « hideux », qui de toute évidence, avaient autant de réalité que Summerland et ou Albert, avait le courage de se rendre !.
A quoi pouvaient-ils bien ressembler ?

« Je me demande pourquoi il ne m’en a pas parlé ai-je commenté, en m’efforçant de refouler mon angoisse ! »

- Il a bien compris que ce qu’il vous fallait, c’était une introduction pas trop complexe a notre Univers. Il vous aurait tout dit le moment venu «
- Suis-je indésirable en m’imposant chez lui ? Faut-il que je me trouve un endroit a moi ?
- J’ignore si la chose est d’ores et déjà possible. Mais n’ayez pas de scrupules a habiter chez Albert. Il est ravi de votre présence, croyez-moi !.
J’ai acquiescé tout en me demandant, ce qu’elle voulait dire en prétendant qu’il était peut-être trop tôt pour que j’aie ma propre maison.

-« C’est un droit que se mérite, a-t-elle déclaré en réponse a ma question informulée. Mais un jour ou l’autre, nous y accédons tous. Moi-même, j’ai mis longtemps a avoir ma maison »

Albert avait donc eu la bonté de m’épargner cette précision, de me cacher que, pour l’instant, je n’avais pas d’autre choix que de rester chez lui. Peu importe. Cela ne me dérangeait pas . Il fallait mériter ce que je gagnais !
.- Albert doit avoir atteint un niveau tres avancé. !

- Vous pouvez le dire, m’a –t-elle répliqué. » Vous avez bien du remarquer sa toge et son aura !.
A SUIVRE../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
01 mai 2010, 13:22
Bon, allons-y, posons des questions, faisons notre apprentissage, me suis- dit «
- Cette histoire d’aura, m’intrigue, justement. –« Pouvez-vous m’éclairer ? Par exemple les vivants en ont-ils une ?

L’aura existait effectivement sur terre, mais seulement aux yeux de qui était a même de la percevoir. Elle matérialisait la présence du double etherique et du corps astral. Le premier résidait a l’intérieur du corps proprement dit jusqu'à la mort, chacun possédant son propre fil d’argent. Le cordon reliant le corps physique au double etherique était plus épais, et celui qui rattachait le double etherique au astral mesurait deux centimètres et demi a trois centimètres de diamètre. Un troisième, fin comme un filament de toile d’araignée, reliait le corps astral a….. Ma foi, elle ne savait pas tres bien « au pur esprit, j’imagine, a-t-elle conclu. Au fait, si je sais toutes ces choses sur l’aura, c’est parce qu’elle entre dans le
- Est-ce que par hasard, Albert aurait deviné que je poserais la question ?

Pour toute réponse, elle m’a souri, puis a poursuivi.

- L’aura du double etherique dépassait de quelques centimètres les frontières physiques du corps humain, tandis que celle du corps astral, elle débordait de plus d’un mètre, en devenant de plus en plus à mesure qu’on se rapprochait de sa périphérie, la proximité du corps ayant pour effet de la ternir.

Les auras étaient toutes différentes et la gamme de leurs couleurs illimitée. – Les gens incapables de concevoir quoi que ce soit en dehors des cinq sens, avaient une aura allant du rouge au brun, plus les facultés conceptuelles étaient faibles, plus la teinte était foncée.

L’aura des individus malheureux émettait un rayonnement d’un vert foncé, particulièrement déprimant
.

Une aura bleu lavande signifiait que la personne était en passe d’atteindre un niveau de Spiritualité plus élevé.

Le jaune clair dénotait un etre triste, nostalgique de la vie sur terre.

« Surement, la couleur de la mienne », ai-je remarqué !
Voyant qu’elle ne répondait pas, j’ai repris en souriant : « Oui, je sais .Et il n’y a pas non plus de miroirs »
Elle m’a rendu mon sourire.
Puis je me suis dit ; Il faut que je sois positif. Il faut mettre fin au désespoir !.

A SUIVRE…/…

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
03 mai 2010, 14:26
CONNAITRE LA DESTINEE D’ANNE !

« Nous y voila », a annonce Leona.

J’ai réagi avec stupéfaction au spectacle qui s’offrait a mes yeux. Absorbé par ses explications, je n’avais pas remarqué la ville qui se profilait a l’horizon.

J’emplie le mot « ville », Robert, mais ICI, il décrit une réalité différente. ICI, pas de chape de smog, ni fumée, ni circulation assourdissante. Non, au lieu de cela, j’ai découvert un éventail de construction extraordinairement belles, de taille variées mais ne comptant jamais plus de deux ou trois étages, et qui se dressaient dans une atmosphère calme et claire. Tu vois le « Music-Center », au centre de Los Angeles ? Eh bien, cela te donne une idée- quoique assez éloignée, tout de même de la pureté de leurs lignes, des espaces dégagés qui, ca et la, venaient contrebalancer les volumes, de l’impression de sereine homogénéité qui émanait de l’ensemble.

Curieusement, j’en distinguais les moindres détails malgré la distance. Un photographe aurait parlé de mise au point parfaite, de profondeur de champs maximale, d’équilibre idéal des couleurs.

J’en ai fait la remarque à Leona et elle m’a expliqué que nous étions en quelque sorte doués de « vision télescopique ». La encore, l’expression n’est pas tout à fait juste, car le phénomène est bien plus complexe. Disons que pour nous, le facteur « distance » ne compte plus. Par exemple, si je regarde une personne située a plusieurs centaines de mètres, je discernerai jusqu'à la couleur de ses pupilles – sans que l’image soit agrandie pour autant. D’apres Leona, cela s’explique par le fait que le corps astral sait entendre une espèce de »tentacule »
Vers l’objet a examiner. Bref, cela fait partie de nos facultés mentales.

« Voulez-vous vous y rendre instantanément, ou continuer a vous promener ? » a voulu savoir Leona.

J’ai répondu que j’appréciais la balade, du moment que je ne prenais pas trop sur son temps, je ne voulais pas répéter la même erreur qu’avec Albert. Elle a répondu qu’elle était justement en période de repos et qu’elle avait plaisir a se promener en ma compagnie.

Nous avons atteint un ravissant petit pont enjambant un cours d’eau rapide. Je me suis arrêté pour contempler le tourbillon précipité des eaux. On aurait dit du cristal liquide et les remous miroitants se paraient de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel

J’ai tourné la tête et me suis penché. « On dirait…de la musique, non ? ». Cela dépassait mon entendement..
« Toutes les choses émettent une forme de musique Robert. Au bout d’un moment, on la perçoit partout. Dans le cas présent, le mouvement de l’eau est si rapide que le son est plus facilement perceptible, c’est tout. »

Ebahi, j’ai secoué la tête. Les sons constamment changeants composaient une sorte de mélodie atonale mais harmonieuse.

• - Vous avez l’air triste – a constaté Leona .
Je n’ai pu réprimer un soupir. « Je me rappelle une de nos expéditions en camping »
J’ai fait de mon mieux pour tromper ma tristesse – Je t’assure que c’est vrai, Robert – mais une fois de plus, elle m’a emprisonné dans son étau !

- Pardonnez-moi. Plus je vois de belles choses, semble-t-il, et plus mon état empire, parce que cela me donne envie de les faire connaître a ma famille, surtout a ma femme !.

- Ca viendra !

- J’espère, « ai-je fait dans un souffle « !

Elle a eu l’air surprise, « pourquoi en doutez-vous ?.
- Vous savez bien que vous la reverrez !
- Oui, mais quand ?.

Elle m’a dévisagé un bon moment, avant de me répondre,
- Voulez-vous vraiment le savoir ?
J’ai vivement sursauté. »Pardon » ?

- Nous avons un Bureau des Archives, en ville. Sa principale mission consiste a maintenir le Registre des Arrivées, Mais on peut aussi se renseigner sur ceux qui sont Encore LA-BAS, dans la Terre !

- Vous voulez dire que je peux demander quand Anne viendra me rejoindre ? « C’était trpo beau pour etre vrai.

On va pose la question !
J’ai pris une inspiration mal assurée. N’y allons pas a pied, je vous en prie !.

- Entendu ! Elle a opiné d’un air compréhensif avant de me tendre la main.
- Albert m’a dit que vous aviez déjà un peu voyagé par la pensée, mais…

J’étais si emballé que je lui ai coupe la parole. « Oui, je veux bien que vous m’aidiez, merci !.

- Attends- nous ici, Katie. .
- Elle a prit ma main.
- J’ai fermé les yeux. De nouveau cette indescriptible sensation de mouvement. N’ayant aucun point de repère visuel, j’en avais davantage conscience mentalement que physiquement, ni déplacement d’air, ni vertige, ni variation de pression.

Quand j’ai ouvert les yeux, un instant plus tard, nous étions au cœur de la cité, dans une large avenue pavée… non, ce n’est surement pas comme ca qu’on dit, Robert, tapissée d’herbe, plutôt. La disposition des artères rappelait Washington ; un énorme moyen a partir duquel rayonnaient un certain nombre de rues, dont la notre. De part et d’autre se dressaient des bâtiments auxquels ont accédait tantôt par une esplanade, tantôt par une volée de marches, l’une comme l’autre taillées a même un matériau semblable a l’albâtre, mais dans de délicats tons pastel.

ICI, les immeubles sont vastes mais peu élevés ; circulaires, rectangulaires ou carrés , ils témoignent d’une conception magnifiquement simple de l’architecture et sont taillés dans une espèce de marbre translucide. Chacun d’entre-deux s’entoure d’un parc somptueux pourvu de bassins de cours d’eau, de cascades, de petits lacs… Ma première impression, tres puissante, a été que l’ensemble ménageait beaucoup d’espace. .

A Suivre../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
04 mai 2010, 08:58
Suite../..

Apercevant un immeuble plus haut que les autres, au centre de la Cité, j’ai demandé a Leona de quoi il s’agissait : Un centre de repos pour les êtres dont l’existence terrestre s’était achevée de façon violente, ou par l’effet d’une longue maladie invalidante, cela m’a fait pensera Albert. En y regardant de plus près, j’ai vue qu’une lumière bleue l
Arrosait verticalement. Interrogée, Leona m’a appris que c’etait un rayon de vibration curative.

J’ai omis de mentionner qu’en rouvrant les yeux, j’avais aussi découvert un grand nombre de halos mouvants qui n’ont pas tardé, en s’estompant a révéler autant d’individus vaquant a leurs occupations. Ils ne semblaient pas le moindre du monde surpris par notre soudaine apparition ! Au contraire, ils nous souriaient au passage.

Pourquoi les gens m’apparaissent-ils de prime abord sous de nimbe ?me sui-je enquis !

- Parce que le corps spirituel contient une telle quantité d’énergie que son rayonnement agresse la vision des personnes qui n’y sont pas encore habituées.- Vous finirez par vous y faire !
Elle m’a pris par le bras.

- Les Archives sont par la !.
- Je sais, cela fait un effet bizarre quand je parle de mon cœur qui bat a grands coups, Mais c’est pourtant ce que je ressentais, Robert, surtout ce jour-la. J’allais savoir combien de temps il me restait a attendre et le suspense était oppressant.
- D’ailleurs, c’était peut-être pour m’épargner cela qu’Albert ne m’avait pas parlé des Archives.

Pour lui, du moment que j’étais sur de la retrouver, je ne devais pas me soucier de la longueur de l’attente. Leona avait un peu hésité avant de m’en parler. Ce que je m’apprêtais a faire, n’était probablement recommandé.

Le revêtement de la chaussée évoquait aussi l’albâtre, mais tout en donnant une impression de solidité, il était légèrement élastique sous nos pas. Nous avons débouché sur une grande place plantée d’arbres au feuillage abondant, ils représentaient toutes les espèces et poussaient sur une pelouse irréprochable. Au centre de la place, a la jonction des cinq allées, une immense fontaine ronde animée par une dizaine de jets d’eau.

- Sans l’angoisse qui ne tenaillait, je me serais délecté des accords harmonieux émis par l’eau jaillissante !

Leona m’a informé (manière de détourner mon attention, peut-être), que chacun des accords naissait de l’unisson de plusieurs jets plus modestes, émettant chacun une note distincte. On pouvait manœuvrer l’ensemble et cela se produisait de temps en temps – de manière a jouer un morceau de musique complexe, comme a partir d’un clavier.

En face de nous se trouvait le Bureau des Archives.

Je me suis refréné comme j’ai pu, mais inconsciemment, je pressais le pas. Je ne pouvais m’en empêcher. Ce qui m’importait pat dessus tout, dans cet incroyable nouveau-monde, c’était de connaître la destinée d’Anne !

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
05 mai 2010, 14:31
Suite../..


- QUAND ANNE VIENDRAIT ME REJOINDRE !

Le Bureau des Archives était immense et ses « occupants » - pour reprendre le terme de Leona – se chiffraient par milliers, Robert. Pourtant, on n’y trouvait pas le bourdonnement d’activité qui, sur terre, aurait paru naturel>

Pas de paperasserie non plus. En quelques minutes (sachant que j’emploie dans ce domaine des termes terriens, qui n’ont pas cours ICI). J’étais assis dans une petite pièce face a un homme qui m’as demandé, Robert, de le regardé droit dans les yeux ; a l’image des êtres que j’avais rencontrés ou croisés jusqu’alors, il était extrêmement cordial.

« Comment s’appelle votre femme ? » s’est-il enquis. Une fois informé, il a hoché la tête .
« Voulez-vous s’il vous plait vous concentrer sur Elle ?

- Je me suis pénétré de son apparence physique – ses cheveux coupés courts et mêlés de gris, ses grands yeux bruns, son petit nez retroussé, ses lèvres, ses oreilles délicatement ourlées, le parfait équilibre de ses traits. J’ai visualisé sa haute et gracieuse silhouette, et peu a peu elle a pris forme dans mon esprit.

Je la voyais aussi nettement que si elle aurait été debout devant moi.. Je me délectais de son souvenir. J’ai repensé a la gentillesse dont elle faisait preuve, a sa patience envers les enfants, et aussi envers moi. Sa compassion à l’égard de créatures souffrantes, animales ou humaines.

J’ai pensé à la foi inébranlable qu’elle avait placée en moi, pendant de longues années ou je tentais de percer.. Elle avait fait preuve de courage quand…

« Tres bien, » m’a doucement interrompu mon interlocuteur. Il souriait toujours « Vous avez vraiment beaucoup d’affection pour Elle »
- En effet, « Je l’ai dévisagé d’un air anxieux. »
- Combien de temps vous faudra-t-il pour savoir ?
- Un petit moment. Nous sommes submergés de requêtes. Surtout embaumants de nouveaux arrivants.
- Je vous présente mes excuses si je vous ai paru trop insistant. Vous devez etre tres occupé. Mais je me fais beaucoup de souci !.
- Allez donc faire un petit tour en compagnie de votre jeune amie. Visitez un peu la ville .Puis revenez me voir. D’ici-la, je pense que nous saurons. !

J’étais déçu, je dois l’admettre. Je croyais Robert, qu’on me renseignerait instantanément. Que l’information adéquate était archivée quelque part, ou je ne sais quoi. !

« Si seulement, c’était si simple ! « il avait capté mes pensées «, mais non : cela exige un processus assez complexe de corrélations mentales «

J’ai acquiescé.
« Mais ce ne sera pas tres long », a-t-il conclu, rassurant.

Je le remercié et il m’a reconduit auprès de Leona.

Nous sommes ressortis et, constatant mon mutisme, elle m’a dit de ne pas perdre courage.

J’ai pros sur moi pour montrer un peu d’optimisme. Apres tout, j’étais mieux loti qu’avant, non ?. Moi qui croyais avoir des années a attendre pour savoir quand Anne arriverait, maintenant au moins j’allais obtenir des précisions. Cela me donnerait un but.

Je priais pour la nouvelle ne soit pas cause d’effarement. Anne n’avait que quarante- huit ans . Il lui restait surement trente ou quarante ans a vivre. Et je ne souhaitais absolument pas qu’il en soit autrement. J’étendrais vaillamment le temps qu’il faudrait.

« Voulez-vous vous promener un peu en ville, le temps que la réponse soit prête ? « m’a demandé Leona.
D’accord. « J lui ai souri » J’apprécie sincèrement votre gentillesse et votre compagnie.

Moi de même !

En traversant la place, j’ai inspecté les différents bâtiments. Je m’apprêtais a interroger Leona, quand, tout a coup, je suis entré en collision avec un passant. Enfin, sur terre, c’est ce qui se serait passé et, nous nous serions peut-être fait mal. Mais ICI, j’ai eu l’impression de heurter un coussin d’air. L’homme m’a contourné en souriant et cordialement tapoté l’épaule.

J’ai demandé à Leona de m’expliquer ce qui venait de se passer. Et il s’est avéré que mon corps était entouré par un champ d’énergie qui prévenait les collisions et ne de désactivait de lui-même que si le contact était souhaité. Comme par exemple, quand cet inconnu m’avait tapoté l’épaule pour me rassurer.

Nous avions contourné la fontaine. Bien décidé a ne pas m’appesantir sur l’information en attente au Bureau des Archives, j’ai voulu savoir comment étaient construits les bâtiments.

Ils étaient conçus par les gens ayant acquis le savoir nécessaire durant leur Vie terrestre ou bien ICI a Summerland. Ils s’en créaient une représentation mentale et le modèle émergeait de la matrice. Ils lui apportaient des corrections souhaitées, puis donnaient des instructions a des êtres qui avaient été dans le bâtiment sur terre (ou y étaient entrés apres leur arrivée ICI) , et en joignant leurs concentrations, ils amenaient la matrice a en produire une manifestation a échelle réelle.

Ils interrompaient le processus avant la fin pour y apporter d’ultimes modifications et parachever le tout avant solidification.

« Ils se concentrent à partir de rien ? ». J’étais soufflé !
Pas a proprement parler, a-t-elle rectifié. En fait, ils se positionnent face au site choisi et requièrent l’aide des Sphères Supérieures. Un faisceau lumineux ne tarde pas à descendre du ciel, un autre rayon concentré émane des concepteurs et des bâtisseurs alliés et, avec le temps, leur œuvre acquiert de la densité.

- Ils m’ont l’air parfaitement réel ces immeubles !
- Mais ils le sont. Et même s’ils sont créés par la pensée, (beaucoup plus durables que les constructions terrestres). ICI, il n’y a ni érosion ni usure des matériaux !

J’ai voulu savoir si la ville était habitée. Réponse : ceux qui préféraient vivre en ville sur terre gardaient les mêmes goûts ICI. Naturellement, les inconvénients n’existaient plus, ni cohue, ni criminalité, ni pollution ni embouteillages.

Toutefois, ai-je appris, les cites étaient principalement des lieux d’étude et d’apprentissage. On y trouvait écoles, universités et autres centres de formation, galeries musées, théâtres, salles de concert et bibliothèques.

« Est-ce qu’on représente dans vos théâtres des pièces écrites sur terre ? »

- Quand elles sont adaptées a notre Univers oui. Mais on ne joue rien de sordide. Rien qui ait pour seul but d’épouvanter le public !
- Albert a cité une phrase extraite d’une pièce qu’il n’a pas pu voir sur terre.

- II a pu la voir ICI. Ou alors, sur terre quand même. Quand on atteint un stade tres avancé, on peut y retourner !

- - Et rendre visite au gens ?

Nouveau sourire compréhensif « Vous la verrez un jour là-bas, si vous le désirez. Mais a ce moment-la, vous n’en aurez peut-être plus tellement envie » !

- Comment-ca ? Je ne comprenais pas qu’elle puisse dire une chose pareille.

- Non ! parce que votre intérêt aura décru entre-temps, a-t-elle expliqué, mais parce que votre présence ne lui sera d’aucun secours et… et il n’est pas tres plaisant de redescendre a ce niveau-la !

- Pourquoi ? !

- Parce que… » une hésitation ». On est obligé de procéder a n réajustement complet, ce qui peut-être physiquement et mentalement éprouvant « . Elle m’a effleuré le bras en souriant « mieux vaut éviter » !

J’ai hoché la tête, mais je ne m’imaginais pas « évitant » de retourner sur terre. Si en plus de savoir quand Anne me rejoindrait, je pouvais aller la voir de temps en temps, l’attente serait supportable.

Je me préparais a poser une nouvelle question quand tout a coup, j’ai noté – conformément aux prédictions de Leona – Les halos lumineux circulant de-ci de-là estompaient peu a peu et que je distinguais plus clairement, les êtres qu’ils dissimulaient.

Je confesse, à ma grande honte que, la découverte de représentants d’autres ethnies m’a causé une vive surprise. Je me suis rendu compte a quel point j’en avais peu fréquenté dans ma vie – surtout dans mon propre Pays – et que cela limitait singulièrement ma vision des choses.

« Je me demande ce que diraient les ségrégationnistes acharnés «, ai-je remarqué comme nous croisions un Noir, avec qui nous avons échangé un sourire !

« Je doute que ces gens-la atterrissent jamais chez nous. Ce qui ne comprennent pas que l’Important c’est l’Ame, et non la couleur de la peau, n’ont pas leur place ICI ! «

- Toutes les ethnies se côtoyant dans l’harmonie.. Ca ne peut vraiment se produire qu’a Summerlamd !
J’ai eu la surprise de la voir sourire tristement. « Je crains que ce ne soit malheureusement vrai ! «


Nous avons croisé un homme a qui il manquait un bras. Stupéfait, je l’ai suivi du regard et Leona a perçu mon trouble.

« Comment est-ce possible ? Summerland n’est-il pas le royaume de la perfection ? » !

- Il s’agit encore d’un nouvel arrivant. Pendant sa vie il n’avait qu’un bras, et comme le corps spirituel ne réagit strictement qu’a l’esprit, les reflète ses certitudes a propos de lui-même. Une fois que cet homme aura compris, son bras manquant réapparaitra ! »

Je n’ai pu me retenir de prononcer mon mot préféré, et je suis sur, Robert, que tu aurais fait de même .

- Incroyable !

J’ai contemplé la cité dans toute sa beauté resplendissante et ressentit une bouffée de bonheur. A présent, je pouvais céder a la fascination qu’exerçait sur moi mon nouvel environnement, puisque, sous peu, je saurais quand Anne viendrait me rejoindre !.

A Suivre../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
07 mai 2010, 08:57
ENCORE PETRI D’ANGOISSE !

Nous approchions d’un bâtiment a un étage qui, a l’image des autres , possédait la texture et la transparence de l’albâtre. Leona m’a annoncé que c’était le Centre Littéraire.

Nous en avions gravi les marches tout en longueur t franchi le seuil. Comme aux Archives, il y avait beaucoup de monde mais, un silence quasi-total régnait. Leona m’a guidé jusqu'à une vaste salle tres haute de plafond, dont les murs étaient tapissés de livres. Ca et la, de grandes tables accueillantes auxquelles des dizaines de gens s’étaient installés pour lire.


- Tout a coup, j’ai compris pourquoi on n’entendait rien , la principale source de bruit était évidemment absente, puisque nous conversions, Robert, directement d’un esprit a l’autre. .
- » On peut discuter sans dérangera personne ! C’est la Bibliothèque idéale «
- Absolument, m’a-t-elle répondu, avec son eternel sourire.

J’ai promené mon regard dans la salle « de quel genre de livres s’agit-il ? «
Ils retracent l’histoire de toutes les nations terriennes> Mais qu’elle s’est effectivement déroulée sans omissions !

- Ils doivent contenir de belles révélations « Je songeais que, sur terre, il était quasi vain de chercher a établir la vérité historique » En effet, Les livres d’Histoire terriens relèvent dans une large mesure de la fiction ! »

Nous nous sommes un peu promenés. Comme tous les éléments de Summerland, les livres émettaient un rayonnement tenu mais perceptible.

« Trouve-t-on ICI des livres publiés sur terre ? « Ai-je demandé, en me souvenant d’avoir vu mes propres scenarios chez Albert !.

« Mais oui !, et aussi quelques ouvrages qui n’y sont pas encore parus.

- Comment est-ce possible ?

- Le contenu en est ultérieurement transféré dans le cerveau d’êtres vivants !

- Savent-ils qu’ils ne sont pas les véritables auteurs de ces livres ?

C’est une question assez compliquée, mais disons qu’en règle générale, non, ils n’en ont pas conscience.
J’aimerais bien lire un de ces ouvrages.

Le plus souvent, ils ne sont pas disponibles. Leurs lecteurs risqueraient de les flétrir, je ne sais pas trop comment. Une fois, j’ai voulu en lire un, bien précis et, je me suis entendu dire que tout, ICI , était d’essence mentale, mes pensées risquaient d’altérer le contenu du livre !

Elle m’a amenée dans une autre salle, celle-là, consacrée aux sciences occultes et a la métaphysique. En circulant entre les rayons, j’ai ressenti de la part de ces ouvrages-la des émanations plus fortes que dans la salle d’Histoire

Leona s’est arrêtée devant une étagère pour retirer un volume, qu’elle m’a tendu. Ses vibrations étaient relativement déplaisantes : « Nous avons coutume de montrer cet ouvrage ou une publication similaire aux gens qui visitent la Bibliothèque pour la première fois ! »

J’ai retourné le livre afin d’en lire le titre sur la tranche ; ‘ La Vie Apres la Mort ! » : Une imposture ! »

Malgré la sensation désagréable qu’il me communiquait, je n’ai pu me retenir de sourire. « Vous parlez d’un paradoxe ! ».

En replaçant le livre sur son étagère, j’ai senti revenir en force mon inquiétude a propos d’Anne. Elle ne croyait pas a la vie apres la mort ! Je l’avais entendue l’affirmer. Se pouvait-il dans ce cas que, le moment venu, elle refuse littéralement l’évidence que lui montraient pourtant ses sens ?

- A votre place, je ne m’en ferais pas trop pour ca, est intervenue Leona. Elle croira en vous. Le reste suivra !.

Je ne décrirais le reste de notre visite au Centre Littéraire, cela n’a pas sa place dans mon récit. Disons seulement de l’édifice et son contenu se sont avérés infiniment impressionnants a mes yeux, Robert. Je me suis déclaré intimidé devant l’ampleur du savoir à engranger, mais Leona m’a tres justement rappelé que j’avais tout le temps de m’y consacrer. !

Au moment de ressortir, je me suis tourné vers elle d’un air inquisiteur.

« Je ne pense pas qu’ils aient encore eu le temps de se renseigner, a-t-elle repondu !

- tres bien, « patience « encore u peu petit moment et tu sauras !

Voulez-vous visiter une de nos Galeries d’Art ?

« Pourquoi pas ? ».

Elle m’a étreint le bras « Ca ce sera plus tres long maintenant » !

Nous avons échangé un sourire – Pardonnez mon égoïsme, ai-je repris. Je ne vous ai pas posé une seule question sur Vous !

- Nous aurons tout le temps pour cela. La priorité absolue, c’est votre femme !.

J’allais répondre, Robert, mais une nouvelle cause d’ébahissement m’a coupé la parole. Une femme est passée a cote de nous en se déplaçant de manière tres curieuse, comme si elle dérivait au fil de l’eau – comme si, en fait, elle marchait sous l’eau dans une sorte de coma. ( Elle m’a rappelé l’effigie cireuse de moi-même que j’avais vue pendant la séance de spiritisme et cela m’a fait frémir - Qui est cette femme ? ai-je voulu savoir.

- Une vivante. C’est seulement son esprit qui voyage jusqu’ICI . Cela se produit de temps en temps !

- Elle n’a pas conscience d’etre parmi nous ?

- Non, et elle ne se souviendra probablement de rien a son éveil. !

Je me suis retourné pour suivre du regard sa progression lente et mécanique, et j’ai distingué au sommet de son crane un fil d’argent qui flottait dans son sillage et finissait par s’estomper totalement. « Comment se fait-il que les gens ne se souviennent pas ?

- Le souvenir de leur passage ICI, est localisé dans l’esprit pur, auquel le cerveau est incapable d’accéder. Certains individus auraient accompli un voyage astral jusqu’ICI et en auraient eu conscience pendant et apres, mais personnellement, je n’en ai jamais rencontré !

En regardant s’éloigner l’inconnue, je n’ai pu me retenir de songer : Si seulement Anne, elle en était capable ! Cela m’aurait permis de la voir un court instant, et peut-être de la toucher. Elle me manquait tellement en cette minute, que la sensation était presque physique.


A SUIVRE../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
09 mai 2010, 07:54
Suite…/..

J’ai lâché un petit gémissement. En refaisant face a Leona, j’ai vu qu’elle souriait a nouveau d’un air compréhensif. « je ne suis pas de tres bonne compagnie « ai-je contrit !.

- Mais si, voyons. – elle a prit ma main – « venez, allons jeter un coup d’œil a la Galerie d’Art en question, sur quoi, nous irons chercher le renseignement qui vous intéresse tant » !.

Devant nous se profilait un bâtiment rond a la façade de marbre couverte de sculptures représentant fleurs et feuillages.. L’intérieur était spacieux et offrait au regard une interminable galerie circulaire ou étaient accrochés de superbes tableaux. Ici et la de petits groupes les admiraient, le plus souvent composés d’un professeur et de ses élèves.

Reconnaissant un Rembrandt, je me suis extasié devant la qualité de la reproduction. Cela a fait sourire Leona.

- La reproduction, c’est le tableau qui se trouve sur terre, m’a-t-elle informé. Vous avez devant vous l’Original !

Il s’est avéré que ledit tableau était celui que l’artiste s’était représenté mentalement, dans toute la perfection que son génie était a même d’atteindre. La démarche consistant ensuite a traduire dans la réalité cette image idéale était, sur terre, nécessairement soumise aux contraintes mentales et physiques, sans compter que les matériaux employés étaient tôt ou tard appelés a se dégrader. Tandis que Ce Tableau-la offrait la vision pure du peintre – la vision sans compromis, éternelle !.

- Dois-je comprendre que tous les peintres de la terre se contentent de reproduire des œuvres déjà présentes ICI ?.

- Oui, mais elles sont ICI, parce qu’ils les ont créées. C’est ce que je voulais dire tout a l’heure en précisant que la question était compliquée. Peut-on vraiment dire que l’artiste a conscience de recevoir certaines influences créatrices ? . Ce sont les conceptions originelles de Rembrandt qui ont engendre cette peinture dans la matrice, a la suite de quoi, il l’a reproduite concrètement. Si nous étions experts en la matière, nous verrions a quel point ce tableau-ci dépasse en qualité celui qui existe sur terre !.

ICI, les œuvres d’Art sont vivantes. Les couleurs se détachent avec un réalisme éclatant. Elles semblent presque…la description n’est pas tres bonne, une fois de plus, Robert, je ne trouve pas de meilleure : presque tridimensionnelles, comme si elles étaient en relief. De prés, on croirait assister a une scène bien réelle au lieu de sa représentation a plat. !.

« Pour un certain nombre de raisons, je pense que ce sont les artistes qui sont les plus heureux chez nous. ICI, la matière est a la fois subtile et idéalement apte a se laisser façonner. La créativité ne rencontre plus aucune limite. »

Je faisais de mon mieux pour m’intéresser a son discours, a ce qu’elle me montrait – le tout étant fascinant, d’ailleurs. Mais malgré tous mes efforts. Anne s’infiltrait invariablement dans mes pensées. . A tel point qu’au moment ou Leona a dit « Je crois que nous pouvons y retourner a présent. J’ai laissé échapper un incontrôlable soupir de soulagement !.

- « Par la pensée ?».

Elle a sourit et pris ma main. Cette fois, je n’ai pas fermé les yeux ; mais j’ai pas mieux compris ce qui se passait. Nous étions dans la Galerie, j’ai battu des paupières et, tout-a-coup, l’employé des Archives était devant nous !

- « Il est prévu que votre épouse passe de l’autre coté a l’âge de soixante-douze ans « , m’a-t-il informé !
- - Encore vingt-quatre ans !, ai-je immédiatement songé, cela me paraissait épouvantablement long !.

« N’oubliez pas que le temps se mesure différemment a Summerland « , a-t-il cependant ajouté « .Ce qui sur terre vous semblerait durer une éternité , peut passer tres vite ICI, si vous restez actif «

Je l’ai remercié, ainsi que Leona, et j’ai quitté le Bureau des Archives.

J’ai continué a me promener avec ma nouvelle compagne. Je lui ai fait la conversation. J’ai sourit, j’ai même ri. Mais quelque chose clochait, je le sentais Robert ! Je ne cessais de me dire ; Tout est clair, maintenant, nous serons réunis dans vingt-quatre ans.

J’allais me plonger dans l’étude, les activités de toutes sortes. Nous aménager un foyer, parfaitement conforme a ses yeux, avec une vue sur l’Océan, Alors pourquoi je ne me sentais pas tout a fait rassuré ?. Encore pétri d’angoisse !.

ROMPRE CE LIEN DOULOUREUX !

L’atroce révélation m’a frappé peu apres, je ne saurais préciser l’intervalle de temps qui s’était écoulé. Sur terre, une semaine aurait pu passer, peut-être moins, je ne sais vraiment pas. Je sais seulement que la terrible nouvelle m’est parvenue horriblement vite.

J’étais déçu de devoir attendre si longtemps. Albert m’a conseillé de ne pas trop m’arrêter là-dessus, de voir plutôt les choses sous l’angle de la certitude ; Elle me rejoindrait un jours, point final !

J’ai essayé Robert, j’ai sincèrement essayé. J’ai fait l’effort de me persuader que mon trouble était injustifié, qu’il n’avait aucun rapport avec la situation d’Anne.

Et j’ai occupé le temps autrement !.

Je commencerai par papa,. Je l’ai vu, Robert. Une fois. Il habite une autre région de Summerland. Albert m’a emmené le voir. Nous avons parlé un moment et j’ai pris congé

Cela te surprend ? Je suis sur que Oui !, connaissant tes rapports avec lui. Je suis désolé si je fais vibrer une corde sensible, et si elle émet une note discordante. Mais ICI, les Liens du Sang ne sont effectivement pas plus forts que les autres. Tout est une question d’accord mental, et non de patrimoine génétique ! Pour dire les choses simplement, il est mort avant que j’aie pu apprendre a le connaître. Quand maman et lui se sont séparés, j’étais encore tout petit, il était trop tôt pour que nous ayons des affinités.

Aussi, même si nous avons eu plaisir a nous revoir, ni l’un ni l’autre nous n’avons ressenti le besoin impérieux de renouer plus sérieusement. Mais c’est quelqu’un de bien, cela je te l’accorde Robert, pas parfait, mais d’une dignité incontestable !.

ICI, « la distance qui sépare les gens est plus d’ordre affectif que kilométrique « m’avait expliqué Albert. Tu as pu constater avec un luxe de détails intimes, que mes liens avec Anne et les enfants étaient tres puissants. Et je suis certain, que si maman venait a s’éteindre, pendant que je « dicte » ce récit a ton intention, nous serions beaucoup plus proches, elle et moi, car tel était également « le cas dans la vie sur terre ».

ICI, l’oncle Eddy et la tante Vera ne sont plus ensemble. Lui vit tres simplement, dans un endroit charmant où il passe son temps a jardiner. J’ai toujours eu la sensation qu’il aspirait a autre chose dans la vie. Eh bien, il l’a trouve ICI.

De son coté, la tante Vera a trouve le « paradis » qu’elle appelait de ses vœux et en lequel elle croyait fermement ; L’omniprésence de la religion. Elle passe son temps à la messe. J’ai vu son église ; identique a celle qu’elle fréquentait sur terre !. De même que le service proprement dit, selon Albert.
« Tu vois bien que nous avions raison, Chris ! « m’a-t-elle déclaré. Et du moment qu’elle le croit, son Summerland a elle restera contenu dans les frontières de cette conviction. Pas de mal a cela. Elle est heureuse, c’est ce qui compte. Juste un peu limitée, c’est tout. Car je me répète, mais il y a plus. !

Une dernière chose,. J’ai appris que depuis ma mort, IAN priait pour moi sans en informer quiconque. Toujours d’apres Albert, mon état post mortem aurait été bien pis sans cela.

Selon ses propres termes, Robert ; « Dans ces moments-la, une PRIERE facilite toujours les choses. »

Mais j’en reviens a mon récit. Tout a commencé chez Albert, un soir ou ses amis s’y étaient réunis. On peut dire que c’était le soir, puisqu’une espèce de crépuscule teintait le ciel, avec pour effet une lumière douce et reposante.

Je n’essaierai pas de rapporter tous les propos. Ils ont bien cherché a me faire participer a la conversation, mais en règle générale je ne comprenais rien a ce qu’ils disaient. Ils sont abondamment parlé des « sphères situées su-dessus de la notre », de « plans » sur lesquels l’âme en constant progrès finit par ne plus faire qu’ »UN avec D.IEU. Elle est alors dépouillée de toute forme, indépendante du temps et de la substance, tout en restant consciente de son individualité.

La discussion m’intriguait, mais me passait largement au-dessus de la tête – un peu comme si j’étais même niveau de Katie !.

Je pensais m’etre a peu près fondu dans le décor, mais lorsque j’ai pense, par réaction au discours ambiant ‘ Et dire que nous sommes tous morts ! – Albert s’est tourné vers moi en souriant ;
- Bien au contraire ! « NOUS SOMMES TOUT CE QU’IL Y A DE PLUS VIVANT ! »

Je me suis excusé.

Non ! non, ne t’excuse pas « Il m’a fermement agrippé l’épaule ‘ Je sais c’est difficile mais penses-y » Si Toi qui est ICI, tu es capable de penser cela, imagine combien il doit etre plus ardu pour les gens de la TERRE de croire en une Vie APRES-la MORT !.

- Il est tres regrettable, avouons-le, que personne sur TERRE, n’ait la moindre idée de ce qui se passe au moment de la Mort, a déclaré Leona.

- Si les gens avaient face a la MORT, la même attitude que vis-à-vis du SOMMEIL, toutes les terreurs disparaitraient, a renchéri un dénommé Warren. On s’endort sans s’en faire, sur de se réveiller le lendemain matin. Eh bien, on devrait faire de même a la Fin de Sa VIE.

On ne pourrait pas faire en sorte que l’œil humain voie, ce qui se passe au moment de la MORT ? Ai-je placé en m’efforçant de ne pas penser a Anne.

Un jour on inventera quelque chose, m’a répondu une certaine Jennifer. Une sorte d’appareil photo qui fixera le moment ou le moi véritable se sépare du corps !.

Ce qu’il nous faudrait surtout, est intervenu Albert, c’est une « science du mourir » - Une assistance physique et mentale qui accélère et facilite la séparation des deux corps. Ce dont je t’ai parlé l’autre fois, a-r-il précisé en me regardant.

- Cette « Science » existera-t-elle un jour ? Ai-je interrogé.

- Elle devrait déjà exister. Personne ne devrait se présenter devant la Vie apres la Mort, sans y etre préparé. L’information dans ce domaine est disponible depuis de siècles !

- Par exemple, a poursuivi un autre ami d’Albert, appelé Philip, dans l’APRES-VIE, postérieurement a ce qu’on appelle « La MORT », on continue de voir, d’entendre, de s’exprimer comme avant : l’odorat, le gout, le toucher ne sont pas différents. On a aussi des aspirations, des désirs, des envies impératives, on pense, on réfléchit, on aime comme AVANT. En un mot, quand on passe d’une VIE a l’AUTRE en emportant tout ce qu’on possède INTERIEUREMENT. Eh bien, Swedenborg ne disait pas autre chose, et c’était au XVIIIe siècle ?

- On ne pourrait pas résoudre le problème en établissant une communication directe ? ai-je demandé, avant de reporter mon regard sur Albert. Grace a cette espèce de « Radio », dont tu m’as parlé ?

- Avec le temps, cela aussi arrivera, m

- A-t-il répondu. Nos scientifiques y travaillent en permanence. Mais cela pose des problèmes formidablement complexes.

- Notre travail serait grandement facilité s’il existait une « radio » de ce type, a placé un autre ami, Arthur.

Je l’ai dévisagé avec surprise. C’était la première fois depuis mon arrivée a Summerland que j’entendais percer un accent d’amertume dans la voix d’un de mes nouveaux concitoyens..

Albert lui a posé une main sur l’épaule « Je sais, je me souvins de ma propre détresse, quand j’ai commencé a faire ce Travail !.

- Je trouve cela de plus en plus difficile, a repris Arthur. Les gens qui passent de notre coté sont tellement rares a SAVOIR au moins un peu a quoi s’attendre ! Ils n’apportent avec eux que des valeurs dépourvues d’intérêt. Tout ce qu’ils souhaitent, c’est la Survivance de ce qu’ils connaissent sur Terre, même si leur VIE a été placée sous le signe du faux ou de l’avilissement. Il s’est tourné vers Albert, un visage empreint d’accablement. « Ces gens –la feront-ils des progrès ?- Même avec notre Aide ? !

Tout en l’écoutant parler. J’ai senti renaitre mon appréhension. En quoi consistait exactement le TRVAIL d’Albert ? Dans quelles régions obscures l’entrainait-il ?
Pis encore, pourquoi persistai-je a associer mon anxiété a Anne ? Moi-même je ne trouvais pas cela logique. Anne était un etre conscient. Elle ne possédait pas que des valeurs « sans intérêt ». Elle ne vivait pas sous le signe du faux, et comment pouvait-on parler d’avilissement a son égard ?.

Alors, pourquoi m’avérais-je incapable de rompre ce lien douloureux ?.

A Suivre../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
12 mai 2010, 05:03
UNE FOIS DE PLUS DE PROUVER QUE L'AU-DELA EXISTE BEL ET BIEN !

MOCHE:

Dans la Rubrique: Allumez une bougie pour un etre cher Disparu (de Dafina)
A la page No3 la première insertion de MOCHE SARAGA (le fils de mon jeune frère Simon).

Ma belle sœur, la maman de Moche, voici quelques mois rêvât de Moche, elle le voyait tout habillé de bleu (une longue robe) me dit-elle, mais moi je sais que c’est une Toge, de tout son etre émanait beaucoup de lumière ajouta-t-elle, je traduis avec un halo lumineux sur sa tête, il était encadré par deux êtres, proches de la famille, il semblait m’a-t-elle dit, tres heureux !

Il y a quelques semaines, elle rêvât de nouveau de Moche, qui venait lui rendre visite et était toujours habillé avec sa toge et son halo lumineux, il était tres beau et heureux et lui dit, qu’il veillait sur sa famille.

Alors j’ai dit a ma belle sœur que MOCHE est une Ame tres spéciale, et que j’ai la profonde conviction qu’il est peut-être un messager de D.ieu !

Pour avoir eu le bonheur de lire dans beaucoup de livres sur les Ames qui sont dans l’au-delà, une preuve de plus que l’au-delà existe bel et bien, et que les Ames qui y séjournent sont heureuses ! À condition d’être sur la terre des êtres bons, d’aimer son prochain, et faire le bien, de savoir pardonner

Moche était un de ces êtres, qui avait la force de transmettre par, la bonté les mots des gestes l’amour gratuit a son prochain,

Moche simplement était une âme tres spéciale.

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
12 mai 2010, 07:29
REPLONGER DANS LE CAUCHEMAR !

Albert a mis fin a la conversation en annonçant qu’il avait une surprise pour moi. Nous avons tous quitté la maison et, alors que les autres partaient en avant par la pensée, il m’a proposé de marcher un moment ensemble, lui, Katie et moi.

« « J’ai bien vu que le discours d’Arthur te perturbait, m’a-t-il déclaré. Mais tu as tort. Les gens a qui il faisait allusion n’ont aucun rapport avec toi ! » »

_ Alors pourquoi ne puis-je m’empêcher de me ronger les sangs a propos d’Anne ?!

- Parce que tu te soucies toujours de son sort. Et cela va durer encore quelque temps. Mais il n’y a aucun lien entre elle et ce qu’a dit Arthur, tout a l’heure !.

J’avais tres envie de croire. J’ai opiné « « J’aurais tellement aimé que la communication directe soit possible !.Quelques mots échangés entre nous et tout serait résolu. Tu crois que ca arrivera un Jour ?.

- Un jour, oui, forcement. Mais c’est vrai, tu sais : le problème est complexe. Ce n’est pas une question de distance, comme je te l’ai déjà expliqué, mais de décalage entre deux vibrations. Deux croyances. Et pour l’instant, seuls les mediums terriens les plus doués peuvent la résoudre.
- Pourquoi les terriens n’en sont-ils pas systématiquement capables ?

- Moyennant une formation adéquate, n’importe qui pourrait communiquer. Toutefois, les seuls dont nous avons connaissance sont ceux qui ont reçu le don a la naissance – ou bien qui l’acquirent accidentellement.

- Un don ? Quel don !

- Celui d’utiliser les sens entériques en dépit du fait qu’ils sont prisonniers du corps physique.

Je peux peut-être dénicher un medium qui le possède ?. Entrer en communication avec lui, ou avec elle

Et s’il ne se trouve pas dans l’environnement d’Anne ?. Au bien plus plausible encore, imagine que tu entres bel et bien en communication avec lui, qu’il transmette le message a ta femme et qu’elle refuse d’y croire ?.

J’ai hoché la tête en soupirant. « L’unique fois ou j’ai essayé de communiquer, cela s’est si mal passé qu’il ne reste plus le moindre espoir, pour qu’Anne accepte jamais la vérité

-C’est probable, en effet.

Albert m’a passé le bras autour des épaules « Essaie d’avoir confiance, Chris. « Anne viendra te rejoindre, je te le promets. D’ici-la, on va peut-être te donner un coup de main en mettant en place un relais de pensées !

Je l’ai dévisagé avec intérêt !

- Parfois, plusieurs esprits peuvent s’allier pour contacter une personne vivante. Pas par le biais du langage, entends-moi bien !, a-t-il promptement clarifié en voyant mon expression, mais du sentiment . – On cherche a transmettre une sensation de réconfort, de sécurité !.

Tu peux bien essayer ?
Je vais organiser la réunion des que possible !.

Maintenant, pose la main sur la tête de Katie, puis prends ma main.

Aussitôt, je me suis retrouvé a ses cotés,, au sommet d’un immense amphithéâtre creusé dans le sol. Il était bondé !

-Ou sommes-nous ? Ai-je demandé, le temps de me relever – j’avais toujours la main sur la tête de la chienne.

-« « Derrière le Centre Musical » »

Robert, et quel spectacle étonnant, sous les feux du crépuscule, que cet amphithéâtre en contrebas, entouré de pelouses et de magnifiques massifs en fleurs, avec en fond un rideau d’arbres !.

- On donne un concert ?

Voici quelqu’un qui va tout t’expliquer, m’a annoncé Albert en souriant avant de me faire pivoter sur place.

Je l’ai reconnu instantanément Robert !. Il n’avait presque pas changé. Il était éclatant de santé mais n’avait pas rajeuni ; en fait, il était tel que dans mon souvenir.

- Oncle SVEN !

- Salut, Chris ! » Nous sommes tombés dans les bras d’un de l’autre, puis il m’a regarde dans les yeux. « Ainsi, tu es des nôtres, à présent ? » il souriait.

Je lui ai rendu son sourire. Tu le sais, Robert, l’oncle Sven a toujours eu ma préférence.

Sans cesser de sourire il me dit » Tu es surpris par mon apparence ! » »
Je n’ai pas su quoi répondre.

« C’est une curiosité bien naturelle, ICI, on peut rester éternellement a l’âge qu’on se choisit. – Moi, je préfère celui-ci. C’est idiot, tu ne trouves-pas, d’etre exclusivement entouré de jeunes ? . Le regard narquois qu’il a lancé a Albert, m’a fait rire.

Ce dernier a ri a son tour, puis annoncé qu’il partait préparer le « relais de pensées »

L’oncle Sven a acquiescé « c’est bien, « le relais t’apportera beaucoup. J’ai vu comme ca fonctionnait «

Son attitude pleine d’assurance m’a fait du bien, j’ai même réussi a lui sourire – Je vois que tu es dans la musique, ai-je repris. Ca ne m’étonne pas !.

- Oui, j’ai toujours beaucoup aimé la musique. Il a indiqué la pelouse voisine. Allons-nous asseoir. Tu verras, on y est mieux que dans l’amphithéâtre, proprement dit, je ne te dis pas pourquoi ! C’est une surprise !

Nous nous sommes installés, Katie près de nous.

« On fait beaucoup de musique ICI ? me suis-je enquis !

- Oui, elle joue un rôle tres important chez nous. Pas seulement en temps que distraction, pais pour atteindre des Niveaux Supérieurs.

- Que fais-tu exactement ?

- Je me spécialiste dans l’étude des méthodes les plus efficaces pour transmettre l’inspiration aux terriens doués pour la composition.
Nos travaux sont classés puis remis a un autre groupe d’étude qui, lui, met au point le système de transmission. Un troisième groupe se charge de la transmission proprement dite. A la suite de quoi.. Mais je t’en reparlerai, le concert va commencer.
Comment pouvait-il le savoir puisque tout se passait en as, hors de notre champs de vision ? Mystère !.

Toujours est-il qu’il ne se trompait pas. Je sais que tu n’es pas grand amateur de musique classique, Robert, mais tu trouveras peut-être amusant d’apprendre que la principale œuvre donnée ce soir- la était, la onzième symphonie de Beethoven !.

J’ai vite compris pourquoi l’oncle Sven avait préféré prendre place en marge. L’oncle n’était pas le seul sens sollicité.

L’orchestre n’avait pas plutôt commencé a jouer une : ouverture de Berlioz » qui ne m’était pas familière – qu’un disque de lumière s’est élevé au-dessus de nos têtes, pour s’arrêter au niveau des sièges supérieurs.

La musique retentissait toujours. Le disque lumineux a pris une densité accrue afin de servir de support à ce qui allait suivre.

Tout d’abord, quatre colonnes de lumière se sont élancées vers le ciel, a distance égale. Ces longs pinacles effilés sont restés un instant immobiles, puis ils sont lentement redescendus en s’évasant jusqu'à évoquer quatre tours rondes, chacune coiffée d’un Dôme.

Entre-temps, le socle circulaire s’était épaissi, a présent, il s’élevait a son tour, lentement, pour aller lui aussi former un Dôme recouvrant la totalité de l’amphithéâtre. Il a dépassé les piliers, puis cette immense concrétisation de la musique s’est stabilisée.

Bientôt, les délicates couleurs changeantes ont envahi la structure tout entière, subtiles, elles se fondaient les unes dans les autres.

Puisque de ma place, je ne voyais ni amphithéâtre, ni orchestre, ni le public, c’était comme si un Edifice s’érigeait par Margie sous mes yeux. J’ai appris depuis, que toutes les musiques émettent formes de couleurs, mais pas toujours aussi réaliste .La valeur des formes de pensée musicales dépend de la pureté de ses mélodies et de ses harmonies. Au fond, le compositeur est un bâtisseur de sons qui crée des monuments de musique visibles.

- Est-ce que tout disparaît quand la musique se tait ? – ai-je demandé dans un souffle, avant de me rappeler que nous nous exprimions par la pensée, que je n’avais a baisser le ton !.

- Pas tout de suite, a répondu Sven. Il faut un peu de temps, entre chaque œuvre pour que les structures se dissolvent de manière a ne pas entrer en conflit avec les suivantes !

J’étais tellement enchanté par ce chatoyant chef-d’œuvre architectural que j’avais a peine conscience de la musique qui, pourtant lui avait donné naissance. Je me suis rappelé que Scriabine, déjà avait cherché a mêler musique et lumière, son inspiration venait peut-être de Summerland …
- « Chris ! »
- Je sursaute, c’était Albert, Robert. Il se tenait debout auprès de moi et le concert se poursuivait. J’ai levé les yeux sur son visage. Son expression était tendue a l’extrême et cela m’a épouvanté
- « Qu’est-ce qui se passe ? » me suis-je promptement redresse.

Il m’a enveloppé d’un regard atterré et j’ai bien cru que mon cœur allait s’arrêter
« Quoi qu’est-ce qu’il y a ? »

- Anne est decedee !.

Tout d’abord, une secousse. Comme si on m’avait frappé. Puis un élan d’enthousiasme, toutefois mêlé de chagrin. L’un pour moi, l’autre pour les enfants. Nous allions enfin etre réunis !.

- Non ! l’expression d’Albert démentait cet espoir ; un sentiment d’horreur douloureuse et glacé m’a brusquement submergé –
- « Je t’en supplie, dis-moi ce qui se passe ! » ai-je supplié.

Il m’a posé une main sur l’épaule.

« Elle s’est donné la mort ! Chris, et ce faisant, elle s’est coupée de toi «
Je venais de replonger dans le cauchemar !

A Suivre…/..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
13 mai 2010, 09:32
« L’ETREINTE DE CETTE VIE «

UNE ATROCE POSSIBILITE :

J’écoutais Albert, assis sur l’herbe, complètement hébété. Il m’avait entrainé a quelque distance de l’amphithéâtre, dans une clairière paisible.

Je dis que je l’écoutais, mais ce n’est pas tout a fait vrai, les mots, les expressions qu’il employait parvenaient jusqu'à ma conscience dans le plus grand désordre, car mes pensées propres entravaient le bon déroulement de ses phrases. Plus que de pensées, d’ailleurs, il s’agissait de remémorations confuses ; j’entendais Anne me dire a plusieurs reprises : »si tu mourrais, je mourrais aussi » ou « si tu t’en vas le premier, je ne tiendrai pas le coup. ».

A présent, je comprenais d’où venait l’appréhension permanente qui m’avait assailli des mon arrivée a Summerland, malgré la fascination du premier contact. Au plus profond de moi la crainte n’avait cessé de croitre. Confusément, je savais qu’une chose épouvantable allait arriver a ma femme.

Voila pourquoi j’avais eu ces visions de cauchemar ou elle me suppliait de la sauver. J’ai revu son visage terrifié au moment ou elle basculait dans le précipice, ou elle sombrait dans les eaux agitées de la piscine, ou elle s’effondrait,. Ces trois situations périlleuses n’avaient été que des symboles traduisant ma propre peur, non pas des rêves, mais des prémonitions. Elle y implorait mon aide en me demandant de prévenir son geste.

Les propos d’Albert ont finalement retenu mon attention « En raison du traumatisme qu’elle a subis dans son enfance, et parce que vos enfants ont quitté la maison, ton décès l’a… »Je le regardais fixement. Avait-il parlé de somnifères ?. Le fil de sa pensée s’est interrompu. Il a hoché la tête «

« Oh mon D.ieu, Non ! J’ai enfoui mon visage dans mes mains et essayé de pleurer, mais rien n’est venu, j’étais vide a l’intérieur.

« La mort d’un etre tres proche, avec qui on a vécu, crée littéralement un vide a l’intérieur de soi. Le flot d’énergie psychique dirigé vers le cher disparu n’a desormais plus d’objet «

- Mais pourquoi me raconte-t-il tout ca ?

« La séance de spiritisme a également jouer un rôle. Ces choses-la sont parfois tres déstabilisantes ».

- Je continuais de le dévisager sans comprendre.

« Contrairement au langage qu’elle tenait, je crois qu’en réalité ton épouse escomptait qu’il existe bel et bien une VIE apres la Mort. El qu’elle avait placé beaucoup d’espoirs dans cette séance. Alors quand ceux-ci ont été déçus, quand elle n’y a vu qu’une illusion… »
Il n’a pas poursuivi.

« Tu m’avais pourtant dit qu’on la surveillerait !lui ai-je rappelé «

« C’est ce que nous avions fait, a-t-il répliqué . Mais nous n’avions aucun moyen de savoir ce qu’elle méditait »

- Pourquoi m’a –t-on dit devait nourrir a l’âge de soixante douze ans ?

« Parce que c’était la vérité. Malheureusement, et en dépit des prévisions officielles. Elle a eu le courage de forcer le destin. Et c’est la tout le problème. Tu comprends ?. Une date de décès naturel est fixée pour chacun des humains «

- Dans ce cas, qu’est-ce-que je fais la, moi ? Mon accident, s’est-il produit a la date prévue pour ma mort ?

« C’est probable. Mais pas certain. Quoi qu’il en soit, tu n’es pas responsable de ton décès !. Tandis qu’Anne, si . Or, quand ON SE DONNE LA MORT, ON CONTREVIENT A LA LOI, DANS LA MESURE OU ON EMPECHE LE MOI DE FORMULER LES NECESSITES QUI ONT REGI TOUTE SON EXISTENCE ! »

Il a secoué la tête. Il semblait perturbé :

‘ » »SI SEULEMET LES GENS POUVAIENT COMPRENDRE !
ILS CROIVENT TROUVER DANS LE SUICIDE UNE PORTE DE SORTIE vers le néant, mais C’EST TOUT LE CONTRAIRE, Chris !!

« En mettant fin a ses jours, Anne ne fait que revêtir une autre forme. Car rien ne saurait détruire l’Esprit !. »

« Le SUICIDE ne fait qu’amener le renouvellement des circonstances mêmes qu’in cherchait a fuir, EN PLUS SINISTRE !En beaucoup plus douloureux, même car.. »

- Albert ! je veux savoir ou elle est !, l’ai-je interrompu.

- Je n’en ai aucune idée. EN SE TUANT, elle s’est contentée de rejeter l’aspect le plus matériel, le plus concret de son corps. Le reste est magnétiquement retenu par la terre, mais OU ?, c’est impossible a dire. Le couloir entre les mondes physique et astral est a proprement parler SANS FIN !.

- -Combien de temps va-t-elle rester dans CE COULOIR ?

- Une hésitation, - Albert dis-le moi !

- Un gros soupir ! « JUSQU'A LA DATE PREVUE POUR SON DESCES NATUREL !

- - Tu veux dire.. ? « Choqué, incrédule, je n’ai pu réprimer un cri étranglé « VINGT-QUATRE ANS ! ».

Il n’a pas répondu. Ce n’était pas nécessaire. J’avais la réponse. Prés d’un quart de siècle dans la « Sphère Inferieure » que je n’osais même évoquer tant elle faisait naitre d’appréhensions en moi !.

J’ai entrevu un espoir soudain. Je m’y suis accroché « son corps etherique ne vas donc pas mourir, comme le mien ?

- PAS AVANT VINGT-QUATRE ANS, EN FAIT, IL SURVIVRA AUSSI LONGTEMPS QU’ELLE SERA RETENUE DANS LE MONDE ETHERIQUE !.

- Mais c’est injuste ! Comment peut-on punir un etre qui n’est plus sain d’esprit ?

- Chris, il ne s’agi pas de punition, Mais d’UNE LOI !.

- N’empêche, le chagrin a du lui faire perdre la tête !

Il a eu un geste de dénégation » Si tel était le cas, elle n’en serait pas la ! \.C’est aussi simple que ça .Elle n’y a pas été placée de force. Le seul fait qu’elle y ait atterri prouve que sa décision a été prise en toute connaissance de cause !

- Je n’arrive pas a y croire. Je me suis levé pour faire quelques pas .

Il m’a suivi. Je me suis appuyé contre un arbre e il est venu se tenir a coté de moi.
-Ce n’est surement pas si atroce, a-t-il tenté de me rassurer. Elle s’est toujours efforcée d’etre quelqu’un de bien, bonne épouse et bonne mère. Son sort n’est certainement pas comparable a celui des gens qui SE SONT MAL COMPORTES DANS LA VIE !. Seulement, elle a perdu ESPOIR !, alors, elle doit rester là-bas jusqu'à ce que le moment soit venu pour elle !.

- Non ! « me suis-je écrié avec détermination !.

Il m’a laissé dire. Sentant sa perplexité, j’ai lève les yeux sur lui.
Alors, il a compris ce que j’avais en tête et, pour la première fois depuis nos retrouvailles, j’ai lu de l’inquiétude sur son visage. « Non ! Chris, tu ne peux pas faire ça.

- Pourquoi !?
- Eh bien, pour commencer, je ne crois pas que ce soit faisable. » Je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un ait essayé ! »
- - Je me suis affolé. « Pas une seule fois ? »
- Pas au niveau ou nous nous trouvons !.
J’ai attendu la suite, impuissant, puis je me suis replié dans le refus obstiné « Eh Bien !, je serai le premier ! »

- Ecoute, Chris. Cette fois il était sérieusement préoccupé – « Tu ne comprends donc pas ? Si elle en est la, c’est qu’il y a une raison. En t’en mêlant, tu risque de..

- Je n’ai pas le choix Albert !- J’étais désespéré !

- « C’est toi qui ne comprend pas !.Je ne peux pas l’abandonner la-bas pendant vingt-quatre ans.

- J’ai rassemblé mon courage. »- est-ce qu’on va essayer de me retenir ? »

- Il a éludé « écoute, même si tu la trouvais, ce qui n’est sans doute pas possible, elle ne te reconnaitrait pas. Ta voix ne lui dirait rien. Ta présence serait même incompréhensible pour elle. Non seulement elle refuserait ton aide, mais elle ne t’écouterait même-pas ! »

J’ai insisté. « Essayera-t-on de m’en empêcher ?

- Ce n’est pas la question, Chris. Tu n’as aucune idee des dangers qui…

- JE NE VEUX PAS LE SAVOIR !.Ce que je veux, c’est me porter a son secours !

Je me suis maitrisé au prix d’un effort certain !

- Albert ! « Dis-moi s’il y a la moindre chance que j’améliore son triste sort en allant lui parler. Je réussirais peut-être à éveiller en elle un soupçon de compréhension, dons a rendre sa condition un peu plus supportable ! »

A SUIVRE../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
16 mai 2010, 09:17
LE SUICIDE DANS LE JUDAISME ;
Le suicide dans le Judaïsme est considéré comme un acte contre-nature !

La Vie, et la Vie Humaine en particulier étant un privilège Divin. La sauvegarde d’une Vie humaine dans le Judaïsme a plus d’importance que tous les commandements, y comprit le Chabbat

Lorsqu’on établi formellement la cause d’un individu par suicide, il n’a alors pas droit a la traditionnelle marque d’honneur réservée aux morts.
Encore faut-il qu’il s’agisse d’une intention délibérée de mettre fin a ses jours, et non d’une pulsion irrésistible ou d’un sacrifice de soi.

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
16 mai 2010, 14:55
SUITE../..


Il m’a contemple sans rien dire pendant une éternité. Puis. « Cela me désespéré, mais je suis oblige de te répondre non.. »
Je me suis affaisse. Mais la encore, j’ai fait un effort de volonté et je me suis repris.
- Ma foi, il ne me reste qu’a tenter ma chance. Et je vais le faire. Albert. Quel que soit le risque !

- Je t’en prie, Chris, ne parle pas a la légère de ce danger-la !
Autre grande première ; je n’avais encore jamais perçu de désapprobation dans son ton.

Nous nous sommes dévisagés en silence. Finalement, j’ai repris :
- Veux-tu m’aider a la retrouver. Albert ?. Je t’en prie !

- je vais essayer, je n’y crois guère, mais…Il a levé la main pour m’empêcher de l’interrompre. « Je vais essayer Chris ! »

Je faisais anxieusement les cent pas devant un des bâtiments de la Cite, en attendant Albert qui, a l’intérieur, essayé d’organiser un lien mental ave Anne.

Il m’avait averti a maintes reprises : j’allais probablement au-devant d’une déception. A sa connaissance, aucun lien de ce type n’avait jamais été établi avec succès entre notre plan et le plan de la Sphère inferieure. Certaines personnes pouvaient se rendre, dont lui. Mais ils étaient dans l’incapacité de localiser à l’ avance un individu bien précis car, de par l’isolement qui les caractérisait, ceux qui peuplaient cette sphère inferieure se voyaient interdire toute communication.

En revanche, s’ils appelaient a l’aide, et seulement dans ce cas..

Soudain, ma lassitude – une espèce de pesanteur intérieure – est devenue telle que j’ai du me laisser tomber sur un banc. Les yeux clos, j’ai prié pour qu’Albert réussisse a retrouver Anne !.

Apres un long moment !
- Chris ?

J’ai sursauté et ouvert les yeux. Albert était de retour, je me suis aussitôt mis debout

Il a secoué la tête.
Tout d’abord, j’ai refusé l’évidence, « Il y a forcement un moyen, ai-je insisté.
- Elle est complètement isolée. Elle ne songe pas à appeler a appeler au secours parce qu’elle ne croit pas que ce soit possible !

Mais…
Ils n’ont pas réussi a la repérer, Chris. Ils ont tout essayé. Je suis désolé.

Je me suis dirigé vers un petit cours d’eau voisin, au bord duquel je me suis assis, avant de plonger mon regard dans les eaux mouvantes et cristallines.
Albert à pris place a coté de moi et m’a gratifié d’un geste réconfortant. « Je suis sincèrement désolé »

- Merci, d’avoir essayé, ai-je murmuré
- .En revanche « j’ai tout de même appris quelque chose «
- « Si vous éprouvez des sentiments aussi forts, l’un vis-à-vis de l’autre, c’est parce que vous êtes des Ames-Sœurs ! »

Je n’ai pas su comment interpréter ses paroles, comment réagir. Je connaissais l’expression, naturellement – du moins dans son acception courante, celle qu’on retrouvait dans les vers de Mirliton. Mais j’avais l’impression que, dans ce cas précis, il s’agissait de tout autre chose.

« Cela signifie littéralement que vous possédez la même longueur d’onde, que vos Auras vibrent a l’unisson ! »

Je ne réagissais toujours pas. Si ca n’était d’aucune utilité a Anne, j’étais bien avancé !.

« C’est pour cela que tu es tout de suite tombe amoureux d’elle quand tu l’as rencontrée sur cette plage. Ton âme célébrait sa réunion avec celle d’Anne !

Je suis resté muet. Pourtant, d’une certaine manière, ses révélations ne me surprenaient pas. Dans la vie, je n’avais pas été superstitieux. Pourtant, j’avais toujours soutenu devant Anne que notre rencontre ne devait rien au hasard !.

Mais à quoi cela pouvait-il me servir de me l’entendre confirmer maintenant ?

- Et c’est pour cela que tu as éprouvé un tel désir de rester prés d’elle apres ta mort, a-t-il poursuivi. Et que tu as cherché par tous les moyens a…

- Dans ce cas, cela explique également pourquoi elle a éprouvé, de son coté, un tel désir de me rejoindre ! Ai-je coupé. Elle était obligée de se suicider. Afin de restaurer l’unisson !

- Non ! Ce n’est pas pour te rejoindre qu’elle a fait ça. Elle n’y croyait pas « il a secoué la tête « Elle s’est tuée pour mettre fin a son existence. Chris. De la même façon qu’a ses yeux ton existence a toi est terminée.

- - Ou plutôt, pour mettre fin a sa souffrance !

- Si tu veux, a-t-il concédé/ Quoi qu’il en soit, ce n’était pas a elle de décider. Tu ne vois donc pas ?

- Je vois qu’elle souffrait, un point c’est tout !.

Albert a soupiré. « C’est la loi Chris, crois-moi sur parole. Personne n’a le droit de …

- quel intérêt pour moi, de savoir toutes ces choses, si ça ne peut pas m’aider a la retrouver ?

- Le fait est que, puisque vous êtes âmes sœurs, on m’a autorisé a t’aider en dépit de mes réserves. !

J’ai hésité. « Mais … puisqu’on n’arrive pas a savoir ou elle est… ? Je me suis tu, accablé de chagrin et ébranlé par une vision soudaine. ; Albert et moi errant éternellement a la recherche ‘Anne.

Soudain, Albert de dit » Il reste une solution, en me prenant par l’epaule, une atroce possibilité !!!

A SUIVRE…/..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
18 mai 2010, 08:21
- SUITE../.

PERDRE ANNE POUR TOUJOURS !

L’expression « déjà vu » peut prendre un sens dramatique selon le moment que l’on revit. Et c’est en luttant contre la suffocation que je me suis dirigé dans la brume vers le bâtiment qui se profilait devant moi .
-Libérez-moi de ce noir cauchemar sans fin ! m’entendais-je encore su[[lier peu de temps auparavant .

Et voila que cela recommençait.
Je suis déjà passé par la !. Et le fait que cette fois Albert soit a mes cotés ne me procurait guère de soulagement. En entrant dans l’église, je suis resté seul face à mes peurs profondes.

Comme la fois précédente, les bancs étaient bondés. La encore les visages étaient gris, dépourvus de signes distinctifs, et la encore, la démarche mal assurée, je me suis avancé dans l’allée centrale en cherchant a comprendre ce que je faisais la. Je ne savais pas de quelle église il s’agissait. Tout ce dont j’avais conscience, c’était que, cette fois, je ne pourrais pas entendre pas entendre pleurer Anne, car Anne était morte.

Ils étaient cote a cote au premier rang. En les reconnaissant, j’ai poussé un cri de désespoir. A présent, je distinguais nettement leurs visages blêmes aux traits tirés par le chagrin, leurs yeux rougis, leurs joues baignées de larmes.

Sous le coup de l’émotion, j’ai oublié ma situation. Sans réfléchir, j’ai voulu les serrer dans mes bras. Mais sir sur, ils ne me voyaient pas. Leur regard restait fixé sur le chœur. La torture de mes propres funérailles, m’est revenue de plein fouet, redoublée par la conviction que, cette fois, c’était le tour d’Anne !.

Tout-a-coup, j’ai eu une idée. Je me suis retourné. Puisque je m’étais trouvé en position d’observateur lors de mes propres obsèques, n’était-il pas concevable qu’elle-même… ?

- Non, Chris !, est intervenu Albert. « Anne n’est pas la »
J’ai fui le spectacle de mes enfants tant leurs visages et leur solitude nouvelle m’étaient insupportables.

- Une voix a déclaré : « Anne était aimée de tous ! »

« Elle a était aimée comme une épouse et comme une mère, comme une amie et comme une compagne. Aimée notamment de son défunt mari Christopher, et de ses enfants Louise et Marie, Richard et Ian »

Mais quand j’ai vu ce qu’Albert était entrain de faire. Debout face a Richard, Albert posait sa main droite sur la tête de mon fils comme pour lui accorder une bénédiction muette.

Au bout de quelques instants il est passé a Marie et a repris la même posture.
Une nouvelle idée m’est venue. Lors de ma propre cérémonie funèbre. Albert m’avait dit que si je le voulais, je pouvais regarder a l’intérieur du cercueil. Etait-ce encore valable ? Mon désespoir s’est accru. Non est-ce pensé. Non je ne voulais pas la voir dans cet état. La véritable Anne était ailleurs. Pourquoi contempler une enveloppe vide ?

Je me suis détourné au pris d’un gros effort et j’ai fermé les yeux dans l’intention de prier pour Anne. « Faites qu’elle trouve la sérénité et le réconfort ! »

Mais mon regard était invinciblement attiré par les enfants. Je souffrais le martyre de les revoir dans ces circonstances.

Albert posait sa main sur la tête d’Ian. Il s’est retourné vers moi avec un bref sourire. « Remercie le ciel que Ian existe ! »

- Je remercie le ciel pour eux quatre, voyons « je ne comprenais pas du tout ou il voulait en venir.


- « Certes, Mais ce sont les Prières de Ian qui vont peut-être nous aider a secourir ta femme »

Nous marchions vers la périphérie de Summerland. Nous aurions pu nous y rendre directement, par la pensée, mais Albert m’avait prévenu ; un départ trop soudain m’aurait causé quelque désagrément.

« Comprends-moi bien, m’a-t-il répété. Les Prières de Ian ne sont passées par un canal direct entre Anne et nous. Elles ne font que nous mettre sur la Voie, Nous aurons tout de même du mal a la localiser.
- Mais cela reste possible ?
- -En effet !

Déjà Ian m’avait aidé grace a Ses Prières.
« On dirait qu’il sait tout, a repris Albert. Pas consciemment peut-être. Mais quelque part a l’intérieur de lui, tres profond. C’est d’ailleurs ce que j’escomptais. Voyant que tres autres enfants n’élevaient aucune prière – non parce qu’ils aiment moins leur mère, mais parce qu’ils trouvent la Prière hypocrite. J’ai cru que tout était perdu… et tel aurait été les cas, malgré toute ta détermination.

Puis, je suis entré en contact avec l’esprit de ton cadet et j’ai retrouvé l’espoir.

A SUIVRE…/…

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
20 mai 2010, 06:10
Suite../..

- Combien de temps va-t-il falloir pour la retrouver ?

- Tu ne comprends pas ! Il se peut que nous ne la retrouvions jamais !. C’est d’une orientation générale que nous bénéficions, non d’un itinéraire fléché !.

Luttant contre l’affolement, j’ai fait signe que je saisissais. « D’accord ! », mais dépêchons nous quand-même.

Albert s’est immobilise. Nous longions un grand parc d’allure séduisante mais – quelle anomalie ! Entouré d’une haute barrière métallique.
« Entre avec moi, Chris. Avant que nous passions a la suite, j’ai quelque chose a te dire « !.

Moi, je voulais y aller le plus tot possible. Mais son ton pressant ne me laissait guère d’autre option que de l’écouter. Je l’ai donc suivi. Il a franchi un portail et laissé derrière lui un bassin ornemental dont j’ai remarqué qu’il ne contenait pas de poissons ; en outre, son pourtour était mal entretenu.

D’ailleurs, plantes et massifs se faisaient rares, et sans etre franchement laids, ils étaient loin d’atteindre la luxuriance de la végétation que j’avais pu admirer dans tous les coins de Summerland. Par endroits, le tapis d’herbe était même tout pelé

Au fond du parc, quelques personnages se promenaient sans hâte, tandis que d’autres se reposaient sur des bancs. Pas de Toges, mais des vêtements terriens assez chics. Ces gens a l’air peu amène affichaient une sorte de dignité feinte. Les occupants des bancs se tenaient tout raides, les traits figés. Tous sans exception affectaient une nonchalance peu crédible. Et pas un ne disait mot.

Comme je m’apprêtais a interroger Albert, nous sommes arrivés devant un banc qui – curieusement. Ai-je songé – aurait eu besoin d’un peu de peinture. Mon cousin m’a fait signe de m’asseoir
. Il s’est installé a cote de moi.

« Si je t’accompagne jusqu'à la frontière de Summerland, c’est pour deux raisons, a-t-il commencé. Premièrement, il faut que ton organisme s’adapte progressivement a certains changements déplaisants de l’environnement. Ensuite, tu dois t’habituer a te déplacer a pied, car des lors qu’on quitte Summerland, on évolue dans une atmosphère plus grossière qui rend impossible le voyage par la pensée !

Je l’ai regardé avec curiosité. C’était pour me dire ça qu’il avait marquée cette pause ?

« Mais par-dessus tout, a-t-il poursuivi, répondant instantanément a ma question, je tiens a mettre l’accent sur le grand danger que tu encourras quand nous nous déplacerons dans la Sphère inferieure.
- Toi qui a deja été perturbé par les funérailles de ton épouse, tu verras que ce n’était rien a coté des influences que nous devrons subir là-bas !
- Car dans le Sphère inferieure, nous serons obligés d’endosser ces influences, pour ainsi dire, afin de pouvoir fonctionner. Je peux te protéger jusqu'à un certain point, mais tu dois etre prêt a parer leurs assauts : ce sont toutes les émotions négatives que tu as laissées derrière toi en entrant a Summerland !

« Tu dois aussi te préparer a affronter de terribles spectacles. Je te l’ai dit, la voie qui mène a Anne n’est pas toute tracée. Elle peut nous conduire dans des endroits épouvantables. Il faut que tu assimiles cela des maintenant. Car si tu crains de ne pas etre a la hauteur…

- Je me moque des épreuves qui m’attendent !
Il m’a dévisagé en silence, n se demandant manifestement si j’avais la moindre idée de ce qu’il me prédisait.

- Tres bien, a-t-il déclaré. Du moment que tu as la force de résister a ce que tu rencontreras…Mais je t’avertis, et je ne saurais trop insister là-dessus ; tu courras également de grands dangers quand nous trouverons enfin Anne, en admettant que nous la trouvions un jour !

Là, j’avoue que j’en suis resté ébahi, Robert !
« Nos recherches recéleront des périls effrayants, a-t-il expliqué, mais ce seront des périls extérieurs. Tandis que si nous localisons Anne, et si tu veux la sortir de là, tu t’exposes a des menaces intérieures. Tu reviendras a un stade primitif de ton développement, et il exercera un immense empire sur toi. Quand tu ramèneras ta vibration personnelle a niveau terrestre, tu ne seras plus doué des mêmes facultés intellectuelles, tu connaitras la confusion mentale qui afflige ton épouse en permanence. Considérablement affaibli, tu ne risqueras pas seulement de multiplier en pure perte, les efforts pour la sauver, tu peux aussi te retrouver prisonnier dans sa Sphère. »

Il m’a étreint l’épaule – « Dans ce cas, tu seras privé de tout ce que tu as acquis jusqu’ici. Non seulement tu perdras Anne, mais tu te perdras toi-même ! »

Un malaise s’est emparé de moi, qui m’empêchait de réagir –
« Il est encore temps de faire demi-tour, et en toute franchise, Chris, j’en serais grandement soulagé. Il ne te resterait plus qu’à l’attendre vingt-quatre ans, et de ton point de vue, le temps passerait vite ! »

« « Tandis que si tu persistes dans cette voie, tu peux perdre Anne pour beaucoup de temps « « .

J’ai fermé les yeux. J’avais froid et je me sentais faible. « Il ne faut pas que je la laisse là-bas « Il est impératif que je lui vienne en aide. Pourtant, Robert ! J’avais franchement peur- et cette peur n’était pas infondée, si je me fiais aux révélations d’Albert. Je n’aurais peut-être pas la force nécessaire.
Peut-être, en effet, valait-il mieux attendre vingt-quatre ans en ayant la certitude que nous serions ensuite réunis.

N’est-ce pas infiniment préférable, plutot que de m’exposer a perdre Anne pour toujours ?!.








-

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
21 mai 2010, 07:58
- DANS LA SPHERE INFERIEURE !

« Messieurs ? »
Une voix d’homme. ! J’ai ouvert les yeux. Planté face à nous, le nouveau venu a aussitôt poursuivi ; « Désolé, mais vous ne pouvez pas rester là !- Ceci est une propriété privée ! ».

Je n’en croyais pas a mes oreilles Robert ! – Une propriété privée ? A Summerland ? J’ai ouvert la bouche pour répondre mais Albert m’a prit de vitesse.
« Excusez-nous. Nous ne nous en etions pas rendus compte « !

- Ce n’est pas grave ! A répondu l’autre, un homme entre deux âges, assez distingué et vêtu avec soin. « Si vous partez sur-le-champ, nous en restons là !

- Nous y allons de ce pas. « Albert s’est levé. » Je le regardais sans comprendre. Cela lui ressemblait si peu de laisser cet inconnu nous chasser du parc sans un mot de protestation !. Je me suis levé a mon tour et j’ai fait mine de prendre la parole, mais Albert m’a saisi par le bras en murmurant « laisse tomber »

L’homme nous observait avec une courtoisie distante. Nous avons repris le chemin du portail

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? ai-je demandé.

- Il ne servirait a rien de le provoquer. Il ne comprendrait pas. Les gens du coin sont bizarres. Dans la vie, ils n’ont jamais fait de mal a personne, et ICI non plus, ils ne sont pas dangereux- d’où la clémence dont on fait preuve a leur égard ! Mais d’un autre coté, il est vain de chercher a percer leur capa race d’affectation. Ils vivent une vie étriquée dont ils estiment toutefois qu’elle correspond parfaitement a leur classe !.

- Vois-tu, ils croient évoluer dans une espèce de « quartier chic », un périmètre réservé aux individus de même statut social. Ils ne se doutent pas un instant qu’a Summerland, il n’existe ni clans, ni castes. Ils vivent dans l’illusion d’appartenir a un groupe privilégié que le langage ne saurait atteindre !.

Nous sortions du parc, j’ai secoué la tête, « Grotesque !.

Ce n’est rien, a cote de ce que tu rencontreras si nous poursuivons notre chemin !
Nous avons marché quelques instants sans rien dire. Je ne sais pas pourquoi, j’avais la sensation que nous ne nous dirigions plus vers les limites de Summerland, mais que nous tournions en rond – Albert me laissait manifestement le temps de prendre une décision.
Décision a laquelle j’ai fini par parvenir !.

- « Puisque tous les risques sont pour moi, et non pour Anne, je continue. Son sort a elle ne eut pas etre pire .

- Tu oublies que si tu te trouves prisonnier du monde etherique, vos retrouvailles peuvent etre retardées de… » Il s’est tu, mais j’ai bien compris : Il avait failli de dire de combien. Cent ans ? Mille ?. J’ai eu peur. N’etais-je pas sur le point de faire une bêtise ? Vingt-quatre ans, c’est tout de même préférable a…

- Mais la décision finale se ramenait a ceci : je voyais Anne toute seule dans on ne sait quel horrible endroit pendant pres d’un quart de siècle, et cela, je ne pouvais le permettre sans au moins une tentative pour l’aider.

- - Non, je ne le permettrais pas !

- -Tres bien, a déclaré Albert, qui avait pris connaissance de ma résolution ou moment même ou je la prenais. – « Continuons donc. J’admire ton abnégation, Chris Tu ne le sais pas encore, mais ce que tu t’apprêtes a faire est tres dangereux « !.

Je n’ai rien répondu, mais j’ai vite constaté que nous avions changé de direction. Nous allions a nouveau vers les confins de Summerland !.

Devant nous, une petite église. A l’image du parc, en approchant, j’ai entendu a l’intérieur des fideles chanter leur espoir d’accéder un jour au Jardin d’Eden !.

- Mais « ils y sont deja ! ai-je dit a Albert, tout surpris !
- Ils ne le savent pas ! Alors ils passent leur temps a chanter des hymnes ennuyeux.

Mon angoisse est revenue Si les choses pouvaient se présenter ainsi a Summerland, qu’est-ce que ce serait quand nous aurions quitté cette Sphère-CI ?.

Albert s’est immobilisé. Nous avions atteint une étendue de terre a silex ponctué de touffes d’herbes sèche en piteux état.

« Il faut modifier notre tenue, a présent, m’a-t-il annoncé. Et mettre des chaussures. »

J’ai voulu lui demander pourquoi, mais je me suis ravisé. Il n’aurait pas parlé sans raison. Je me suis concentré afin de provoquer la transformation. La légère palpitation de ma peau m’a paru plus laborieuse ici, comme si le processus peinait a se mettre en place. J’ai constaté en baissant les yeux, que, O surprise, je portais a nouveau les mêmes vêtements que le soir de mon accident.

J’ai examiné Albert. Lui arborait une chemise et un pantalon bleus ainsi qu’une veste beige.

- « C’est ainsi que j’etais habillé quand on m’a emmené a l’hôpital «, a-t-il précisé.

Cela m’a arraché une grimace « ! Tout va etre comme cela, a partir de maintenant ? « . L’air me paraissait prendre une consistance a la foi liquide et granuleuse en passant dans ma gorge.

« Nous devons commencer a nous adapter aux altérations de l’environnement. Visualise-toi tel que tu devrais etre pour vive ici, sans trop d’inconfort »
J’ai essayé et peu a peu, j’ai eu l’impression d’épaissir. Le changement était subtil mais perceptible. La texture de ma peau s’est densifiée et l’air est devenu respirable. Toutefois, parvenu a mes poumons il ne me causait plus la même sensation. Disparue la pureté cristalline et revigorante. Cet air-là était pesant. Il me maintenait en vie, mais sans plus.
J’ai scruté le paysage. Nous etions en pleine nature, sans qu’on puisse pour autant parler de campagne. Rien d’exubérant dans ce paysage-la, les arbres étaient quasi nus, et pas le moins plan d’eau. Nulle maison non plus, ce qui ne m’a pas étonné. Qui viendrait s’établir ici de son plein gré ?

« Tu vas rencontrer des gens installés – volontairement – dans des endroits nettement plus affreux ; par comparaison, cette région-ci te paraitra magnifique » a commenté Albert.

J’ai réprimé un frisson « Tu essaies de me décourager ?
- Plutot de te préparer. Mais de toute façon, quoi que je t’annonce, « tu ne peux pas t’imaginer ce qui t’attend. »

J’ai voulu le questionner, puis changé d’avis. Il était au courant de ces choses, moi pas. A quoi bon gaspiller mon énergie a contester ses propos.
En l’occurrence, le désert aux vagues allures de champs pelé qui s’ouvrait devant nous. Nous nous y sommes engagés, et j’ai remarqué que la terre était de plus en plus meuble sous nos pas. Puis des fissures en zigzag ont fait leur apparition. Il n’y avait plus un souffle d’air.

L’atmosphère était de plus en plus lourde, et la température baissait a mesure que nous progressions. Mais ne faillait-il pas plutot parler de régression ?.

- Est-ce que la lumière décline, ou mon imagination me joue-t-elle encore des tours ? me suis-je enquis.
- Elle décline en effet. Il s’était exprimé a voix basse et son ton semblait se détériorer au même rythme que le paysage, comme s’il se retirait a l’intérieur de lui-même. Sauf que cette fois, nous approchions de la Sphère inferieure – également appelee « obscure. ».

Un homme se tenait au devant de nous. Impassible, il attendait que nous arrivions a sa hauteur. Je me suis dit que, pour une raison qui m’échappait, il faisait partie de ceux qui avaient choisi de résider en ces lieux.
Je me trompais.

Ici, commence la Sphère inferieure, nous a-t-il informés. Les curieux n’y ont pas leur place !.

- Je suis venu porter secours a quelqu’un, suis-je intervenu !.

L’inconnu a consulté le regard d’Albert, qui a confirmé.

- Vous n’etes pas simplement là pour jeter un coup d’œil au moins ? a insisté l’autre sur le ton de la réprimande.

Non ! a répondu Albert. Nous sommes a la recherche de l’épouse de mon ami ici présent, afin de lui offrir notre appui.

L’homme a acquiescé, puis nous a posé a chacun une main sur l’épaule « Si c’est ainsi, allez en D.ieu !. Et restez en permanence sur le qui-vive. Soyez « conscients »
Albert a hoché la tête une dernière fois et l’autre nous a laissés partir.

A la seconde ou nous avons franchi la démarcation, j’ai commencé a me sentir mal a l’aise, oppressé, ainsi du désir irrépressible de faire demi-tour et de regagner en toute hâte un lieu ou je serais a nouveau en sécurité. J’ai du prendre sur moi pour ne pas m’enfuir.

A suivre../..

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
22 mai 2010, 13:21
Suite../..

- « Si tu veux rebrousser chemin, dis-le tout de suite ! »
A ordonné Albert. Avait-il capté mes pensées, ou la bataille qui se livrait sous mon crane était-elle a ce point évidente ?

« Entendu ai-je répliqué !.
- Tu peux m’en informer a tout moment. A-t-il renchéri

J’ai compris aussitôt qu’il ne pouvait plus lire dans mes pensées.
A partir de maintenant il va falloir s’exprimer a voix haute, si je comprend bien ?
C’est vrai. !
J’etais tout déconcerté de voir ses lèvres remuer quand il parlait. En un sens, c’est ce phénomène qui, plus que tout autre, m’a convaincu que nous trouvions bel et bien dans la Sphère inferieure !

Qu’y avait-il d’autre ? Ma foi, pas grand-chose, Robert ! Nous avancions dans une contrée dénuée de couleur, à l’horizon de laquelle le ciel terne se confondait avec le sol au point qu’on avait l’impression de se trainer dans une espèce de grisaille ininterrompue.

- Il n’y a donc rien a voir par ici ? ai-je voulu savoir.
- Rien de stable en tout cas. Ce que tu pourras rencontrer en chemin – un arbre par-ci, un buisson ou un rocher par-là – ne pourra etre qu’une forme créée par la pensée d’un individu résidant dans cette Sphère, dont l’apparence globale reflète l’image mentale composite de ses habitants !

Çà ? « Cette image mentale » était en effet bien silencieuse, bien décolorée, complément inanimée.
Oui, ça.

Et c’est ICI que tu offices ? Je n’en revenais pas qu’on puisse choisir ce genre d’endroit !.
« Tu n’as encore rien vu « , a-t-il rétorqué.
Je ne m’etais pas trompé (sa voix n’était plus la même) qu’a Summerland .De toute évidence, l’inertie qui régnait ICI affectait jusqu'à la parole.. Je me suis demandé quel son rendait ma propre voix !.

Il commence à faire froid ! Ai-je remarqué
- Tu n’as qu’à penser tres fort qu’il « fait chaud »
Je me suis exécuté et, petit a petit, la température est devenue plus confortable.

Ça va mieux ? s’est enquis Albert !.
« Cependant » a-t-il ajouté, n’oublies pas : ICI, tu devras faire preuve d’une concentration de plus en plus soutenue pour combattre les effets du milieu. Et tu auras de plus en plus de mal a y arriver !

J’ai regardé autour de moi en proie a un malaise d’un genre nouveau. « Il commence a faire sombre » !

- Pense tres fort a « la lumière ».

Je ne voyais pas tres bien comment m’y prendre, mais j’ai essayé quand-même .

Et ça a marche Robert, .Insensiblement, l’obscurité qui s’amassait au tour de nous s’est dissipée.
- Comment ça fonctionne ?

La lumière, m’a exposé Albert, résulte exclusivement de l’action de la pensée sur l’atmosphère. La formule ‘ »Que la Lumière soit ! » N’est pas une simple façon de parler. Ceux qui atteignent cette Sphère-ci en état de non progression sont, » littéralement parlant, dans le noir », leur esprit n’est pas assez avancé pour créer la lumière qui leur permettrait d’y voir !

- Est-ce pour cela qu’ils ne s’élèvent pas ? « troublé, je pensais naturellement a Anne ». « parce qu’ils ne peuvent trouver leur chemin faute de lumière ?

En partie, dans certains cas,. Toutefois, même si les yeux leurs étaient utiles. Le reste de leur organisme ne pourrait pas survivre dans une sphère plus élevée. L’air, pour ne citer que lui, y serait tellement raréfié de leur point de vue, qu’il leur serait tres douloureux, voire franchement impossible de respirer..
J’ai contemplé la terre morne qui s’étendait à l’ infini dans toutes les directions
« Winterland » - Le pays d’hiver, ai-je constaté.
- Quelque chose comme ça, a acquiescé Albert. Sauf qu’on garde souvent de l’hiver terrestre des souvenirs agréables, tandis qu’ICI, rien n’est agréable !

Est-ce que tu … connais des succès dans ton travail ICI ?.

Il a poussé un soupir et, a la faveur d’un coup d’œil, sous la lumière crépusculaire, j’ai vu qu’il adoptait une expression mélancolique encore inédite.

« Tu sais par expérience, combien il est ardu de convaincre les terriens qu’il Existe un AU-DELA. Eh bien ICI, c’est encore plus ardu. Je suis a peu pres aussi bien reçu qu’une dame patronnesse naïve, mais bien intentionnée dans le plus sordide ghetto. Mon discours suscite des rires méprisants, des plaisanteries grossières, toutes sortes de quolibets obscènes. On comprend, pourquoi les résidents de cette sphère sont si nombreux a y croupir depuis une éternité ».

Je lui ai décoché un tel regard effaré qu’il a eu l’air surpris – se rendant compte de ce qu’il venait de dire contrit. Même lui avait perdu toute clairvoyance.

- Pardonne-moi Chris. Je n’ai pas voulu sous-entendre qu’Anne y resterait éternellement. En fait je t’ai même précisé la durée !

De nouveau soupir, « Tu vois ce que je voulais dire en t’informant qu’ICI, l’atmosphère dégradait les facultés intellectuelles. J’ai beau nourrir certaines convictions, je ne suis pas à l’ abri pour autant. La réalité au sens large est que, naturellement, toutes les âmes finissent par s’élever. Je n’ai connaissance d’aucun esprit qui ait été définitivement abandonné, si négatif fut-il. Et Anne n’a rien de négatif. Non, je voulais simplement dire qu’un certain « nombre d’âmes égarées séjournent en ces lieux depuis ce qui équivaut – a leurs yeux du moins – a une éternité.

Il n’en a pas dit davantage et, de mon coté, je n’ai pas insisté. Je ne voulais pas me représenter Anne retenue indéfiniment ICI. – ni m’imaginer moi-même enfermé sine die dans la Sphère inferieure !

A SUIVRE…/…

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
23 mai 2010, 12:26
Suite../..

Au devant de nous, j’ai cru identifier un éparpillement de taudis qu’on pouvait qualifier de village en raison de son apparente absence d’organisation – Qu’est-ce que c’est ? ai-je interrogé.

- Un lieu de rassemblement pour individus de même nature !.
- Anne n’est tout de même pas.. ? – Je n’ai pas fini tant cette idée me faisait de la peine.
- « Je ne crois pas ». m’a assuré Albert.

J’allais répondre, « D.ieu merci » quand l’idée m’est venue que le sort d’Anne était peut-être pire. J’ai vainement tenté de chasser ces pensées. C’était injuste vis-à-vis d’elle, je le savais, mais l’influence maléfique de cette Sphère inferieure avait un effet débilitant sur mes pensées.

Sur notre droite des individus allaient et venaient sans but, tandis que d’autres se tenaient immobiles, tous étant pratiquement en haillons. Qui pouvaient-ils etre ?- Qu’avaient-ils bien pu faire – ou négliger de faire- pour se retrouver là ?

Nous sommes passés a quelques mètres d’un petit groupe, composé au bien d’hommes que de femmes. Albert avait eu beau me dire qu’Anne ne se trouvait probablement pas parmi eux, je n’ai pas pu m’empêcher de scruter les représentantes du sexe féminin. Personne ne nous a accordé un regard.

« Ils ne peuvent pas nous voir ? Me suis-je enquis.
- Si !, mais nous ne représentons aucun intérêt a leurs yeux. Ils sont trop absorbés par leurs propres préoccupations ».

La tête baissée et les bras ballants, ceux-ci regardaient fixement par terre, figés dans leur malheur. je suis sur, qu’ils ne nous ont pas entendus passer, et pas un n’a paru prendre conscience de notre presence.

A présent, j’arrivais a distinguer leur traits, malgré la pénombre . Ce spectacle m’a coupé le souffle.

- « Il faut t’y faire, m’a conseillé Albert. Tu en verras bien d’autres «
- Son ton était quasi dénué de compassion, ce qui m’a fait dresser une oreille inquiète. Albert était-il en train de changer, lui aussi, sous l’impact de cet endroit ?. Et s’il s’avérait incapable d’y résister, comment pouvais-je espérer y arriver, moi ?.
-
- J’ai frémi et reporté mon regard sur les êtres qui nous entouraient. – Il était impossible qu’Anne soit du nombre- ! Impossible !.
Leurs traits étaient exagérés, comme ceux des gens atteints d’acromégalie ; ils composaient moins des visages humains que des caricatures boursouflées.

« Dis-moi qu’elle n’est pas la » ai-je supplié quelques instants plus tard.
- Elle n’est pas –là » a-t-il soufflé, j’ai poussé un long soupir de soulagement !

Nous sommes arrivés au niveau d’un jeune homme couché par terre. Ses vêtements étaient crasseux et tout déchirés. J’ai cru tout d’abord qu’il nous regardait, mais en fin de compte, a l’orientation de ses prunelles, j’ai compris qu’il contemplait ses propres pensées. C’était un regard de détresse intense, entièrement repliée sur elle-meme1.
- Pourquoi ont-ils ce aspect-là ? ai-je demandé.

- L’apparence physique régresse en même temps que l’esprit s’altère avec le temps en reflétant nos actes, nos pensées. Ce que tu constates ICI, n’est que le prolongement logique – encore qu’effroyable – de ce processus.

- - Ils sont d’un sinistre ! me suis-je exclamé.

- Tu peux le dire. Leur auto-contemplation n’a rien de tres réjouissant !.

- Ils ont tous été.. Ils sont tous abominables a ce point-là ?

- Oui ! Chris, essaie de m’entendre quand je t’affirme que ceci n’est rien a coté de ce aui nous attend. Ces êtres ne se sont peut-être pas rendus coupables de péchés innommables. Mais toute transgression, même mineure, se trouve aggravée, assombrie par le voisinage. D’individus responsables de violations comparables. Chaque personne démultiplie, amplifie les imperfections de ses congénères. La misère ne va jamais seule, dit-on sur terre. On devrait plutot dire ; La misère accompagnée ne cesse d’empirer !.

Car, ICI, rien ne s’équilibre, vois-tu. Tout est négatif, et cette animation inversée se nourrit d’elle-même, en engendrant un désordre constamment accru. Ceci est « La Sphère des Extrêmes » - Et les extrêmes même relativement bénins, sont susceptibles de composer un environnement pénible. As-tu remarqué les auras !.

La lumière était si pauvre, que cela ne m’avait pas frappé, mais il a suffi qu’il attirée mon attention. Elles « les auras » étaient toutes dans les tons gris-brun – des tons tristes, déprimants, fangeux.
« - Dois-je en conclure que ces gens sont tous logés a la même enseigne ? »
- Essentiellement, oui. Et c’est une des plaies de cette Sphère. Ils ne peuvent nouer des liens car, au fond ils sont tous pareils ; ils seraient vain pour eux de rechercher la compagnie d’autrui. Ils n’y trouveraient que le reflet fidele de leurs propres défauts !.

Sans prévenir, Albert s’est tourné vers la droite. J’ai suivi son regard et surpris pour la première fois un mouvement - relativement – rapide : un homme se faufilait en trainant la patte derrière une cahute.
« - Mark ! » a crié Albert.
Ça alors ! Il connaissait cet homme !
Albert a poussé un soupir accable. L’homme ne réapparaissait pas. « A présent, chaque fois qu’il me voit, il se sauve !.
- Tu le connais ?
- - Il y a tres longtemps que je travaille sur son cas. A plusieurs reprises j’ai cru que le message était passé , qu’il avait enfin compris que rien ne le retenait ici, qu’il était responsable de son infortune, mais… Il a secoué la tête ! Il refuse d’y croire.

-Qui est-ce ?
- Un homme d’affaires. Un homme qui dans la vie ne s’est jamais préoccupé d’autre chose que d’accumuler les richesses. Il n’a passé que tres peu de temps avec sa famille, ses amis. Jour et nuit, sept jours par semaine et trois cent soixante-cinq jours par an, il n’a pensé qu’a se remplir les poches !.

« Alors, il se sent trahi. Il estime, qu’il a mérité une récompense. – Moi qui ai travaillé si dur !, se lamente-t-il en permanence. J’ai besoin d’insister, il ne fait que répéter sempiternellement la même chose. Comme si son obsession exclusive du profit se justifiait d’elle-même. Un don de temps en temps a une œuvre de charité et, il était persuadé d’etre un type généreux.

Tout a coup ! je me suis figé. Sur ma gauche se tenait une femme ressemblant tant a Anne que j’en ai eu la certitude « C’était-elle ! Je me suis élancé.

Albert m’a retenu a temps, - Ce n’est pas Anne !.
« Ton impatience de la retrouver te la montre ou elle n’est pas « m’a-t-il prévenu !.

Mais elle ressemble a Anne ! – Je l’ai regardé a deux fois et constaté qu’en effet la ressemblance était loin d’etre frappante. Moi qui n’avais jamais souffert d’hallucinations
Pendant ma vie, allais-je commencer maintenant ?

Je ne quittais pas cette femme des yeux. Elle était assise par terre, toute recroquevillée, couverte de la tête aux pieds de fins fils noirs entrecroisés. Immobile, elle fixait des yeux sans vie sur un point situé droit devant elle. Non rectificatif – comme le jeune homme vu un peu plus tot, elle avait le regard tourné vers l’intérieur, vers les ténèbres de son propre esprit.

- Elle ne peut pas rompre ses fils ?

Si, et cela ne lui couterait pas le moindre effort. Le malheur c’est qu’elle ne croit pas que ce soit possible, que l’esprit soit omnipotent. Sa vie sur terre a certainement était placée sous le signe de la frustration et de l’autosatisfaction. Et ICI, cette disposition est exacerbée pour donner ce que tu as sous les yeux.

- J’au cru, qu’elle ressemblait a Anne, ai-je répondu un peu perdu.

- Rappelle-toi ce que nous a dit cet homme, tout a l’heure. Il faut rester en permanence sur le qui-vive »

Nous sommes repartis. Nous avons traversé le village informe et silencieux et laissé derrière nous sa misérable population muette.

Tout-a-coup, je ressentais une lassitude rappelant celle qui m’avait accablé juste apres ma mort. Faute de vigueur, je me suis surpris a marcher vouté, adoptant ainsi l’attitude de ceux qui n’entouraient.\
Albert m’a saisit le bras pour m’obliger a me redresser » Ne te laisse pas contaminer, sinon nous n’arriverons jamais jusqu'à Anne. ! Notre voyage ne fait que commencer !.

Je me suis contraint a me tenir droit, en me concentrant sur ma lutte incessante contre la fatigue . La récompense n’a pas tardé a se manifester.

- Il faut rester conscient, m’a rappelé Albert, en faisant référence aux avertissements de l’inconnu.
- -« Tu es de nouveau vouté » m’a averti Albert.
- « Bon sang ! je n’ai même pas eu le temps de m’en rendre compte !. Cette petite pensée avait des conséquences immédiates. J’ai fait le vœu de tenir le coup. Je refusais de succomber sans résistance aux noires influences de cette Sphère.
- - « ‘ Ce lieu est tres puissant « ! ai-je soufflé.

- « Seulement si tu t’y autorises ‘ » !.

- Il faut parler ai-je alors songé. L’ennemi c’était le silence, les réflexions négatives.

- - Qu’est-ce que c’étaient que ces fils, sur le corps de cette femme ? me suis-je donc enquis !.

- « L’esprit est comparable a un rouet, a expliqué Albert. Durant l’existence, il tisse en permanence une trame aui, au moment du trépas, nous enveloppe pour le meilleur et pour le pire. Dans le cas de cette femme : le maillage concrétise le piège ou l’ont enfermée ses préoccupations égoïstes. Elle n’est pas en mesure de… »

Je n’ai pas entendu la suite. Mon regard avait été attiré par un groupe de gens accroupis ou agenouillés autour d’une chose que je ne voyais pas encore. Tous nous tournaient le dos et portaient rapidement leur main a leur boche. Ils étaient bouffis.

« Ils mangent, m’a informé Albert !, ils s’empiffrent !.
- Mais ils n’ont pas de corps … !
- Ils ne peuvent parvenir a la satiété, tu as raison Ils n’agissent que par habitude, sur la foi de leurs souvenirs ; ils croient seulement se nourrir. En fait, ils sont comme des ivrognes engloutissant une boisson qui n’existe que dans leur tête !.

J’ai détourné les yeux de ce répugnant spectacle. Car ces gens Robert ! Évoquaient des bêtes sauvages se repaissant d’une charogne.
Je hais cet endroit ! Me suis-je écrié intérieurement.
« Chris !, tiens-toi droit !. »

Sur notre gauche, s’élevait a présent un bâtiment assez haut, tout gris, aux allures d’entrepôt délabré. Les portes étaient également imposantes, en étaient ouvertes. Distinguant a l’intérieur une foule en mouvement composée de centaines de personnes, j’ai plissé les yeux. Avec un peu de chance – Anne serait peut-être …
Tout a coup, j’ai du m’arrêter. Les vibrations émanant de l’édifice m’avaient heurté avec une telle puissance que j’ai poussé un cri étranglé, comme si on m’avait réellement frappé

J’ai suivi des yeux les silhouettes évoluant dans l’obscurité caverneuse ; leurs vêtements pendaient tristement sur leur corps décharné, leurs traits étaient tirés, leur teint blafard. Toutes avançaient tête basse, sans prêter attention aux autres. J’ignore par quel miracle je lisais dans leurs pensées comme dans un livre. Elles tournaient toutes autour d’un même thème désolé ; « « Nous sommes ICI pour toujours, et pour nous il n’y a pas d’espoir ! » »

Mais ce n’est pas vrai ! Me suis-je exclamé. Pour l’amour d’Anne, je ne pouvais me permettre de croire une chose pareille.

« C’est vrai, du moment qu’ils en sont convaincus » a commenté Albert.

Je ne pouvais plus voir ça. C’est sans doute cela, « l’enfer » la morosité sans fin, la…
Chris !?
- Voila que je recommence, « je me voutais, mes gestes ralentissaient, je vieillissais a vue d’œil.
Je ne serais donc jamais capable de lutter contre le lugubre ascendant de ce lieu ? Ii n’y avait donc aucun espoir pour que…

« Chris ! » a répété Albert. Une fois de plus. Il s’est arrêté pour me forcer a me redresser..
Il m’a fermement saisi les deux bras et a plongé son regard dans le mien, j’ai senti un mystérieux influx parcourir mon corps en me rendant un peu d’énergie. !
Il faut rester sur le qui-vive !.

Je suis désolé, ai-je marmonné. Non, ce n’est pas désolé, qu’il faut etre « Mais Fort ! »
En fin de compte, le silence ne régnait pas partout.
Bientôt ont retenti des cris de colère, des bruits de querelle ; des voix stridentes, sauvagement vindicative.
Je n’ai pas tardé a en découvrir l’origine.
Le contact physique n’existait pas. On ne se battait qu’avec des mots- des mots méchants, voire cruels, de véritables agressions verbales. Une brume nuisible planait juste au-dessus des têtes, la fusion des auras fangeuses, traversées d’écœurants éclairs rouges.

Albert, m’avait prévenu ; Nous approchions d’une zone ou se regroupaient les esprits violents. Il en existait d’autres, et celle-ci était la plus bénigne, car ici au moins la brutalité restait orale.

« Ici et Ailleurs « !

Nous avons décrit un cercle autour des attroupements furieux et j’ai senti des bouffées de venin se diriger contre nous. Ils ne nous connaissaient pas, et cela ne les empêchait pas de nous haïr de toutes leurs forces.

« Sont-ils dangereux pour nous ? Ai-je voulu savoir.

« Il nous suffit de refuser leur courroux. Ils ont plus de chances de nuire aux vivants, qui n’ont pas connaissance de leur existence.
Heureusement leurs pensées massées prennent rarement pour cible un individu unique. Lorsque cela se produit, toutefois, les mentaux supérieurs plus puissants, s’en avisent et dissipent leurs émanations nocives, afin qu’elles ne fassent pas de dégâts sur la Terre !. »

Evidemment ! « il existe des vivants particulièrement réceptifs a ces émanations, ils vont jusqu'à s’ouvrir a elles. On n’y peu rien. C’est le revers de la médaille du Libre Arbitre. Tout homme, toute femme est naturellement capable de nourrir des pensées vénéneuses !.

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
24 mai 2010, 10:54
AU FIN FOND DE L’ENFER !

Plus nous avancions, plus mon écœurement et ma nervosité croissaient. Une douloureuse agitation s’emparait de moi. J’étouffais, me sentais a l’étroit, comme si l’atmosphère m’enserrait concrètement. Dans mes poumons, l’air avait un gout immonde, un gout de souillure, en plus d’etre épais, comme du mucilage.

« Il faut que tu t’adaptes physiquement », m’a conseillé Albert.

Je connaissais bien cette sensation de brusque alourdissement. A tel point que je retrouvais la pesanteur terrestre, ma peau, mes muscles se densifiaient, mes os retrouvaient une consistance oubliée.

« Il faut t’adapter mentalement, a précisé Albert. Ce qui t’attend est pis que tout ! »

J’ai inspiré profondément, non sans grimacer à cause du gout et de la puanteur de l’air
-« Est-ce que tout ça sert vraiment à quelque chose ? »

- Ne t’en fais pas, s’il y avait un autre moyen de retrouver Anne, nous ne serions pas là !
- Nous sommes – nous un tant soit peu rapprochés d’elle ?
- Oui, et non !

Je me suis planté devant lui irrité. « Qu’est-ce que ça veut dire ça ?
Son air pressant m’a incité a modérer mes élans. Au début j’ai eu du mal, mais c’était indispensable, j’ai réussi a me métriser
- On est plus pres d’Anne, oui ou non ?
- On est dans la bonne direction. Mais je n’ai pas encore réussi a la localiser avec précision. Désolé, mais je ne peux pas mieux t’expliquer. Seulement t’assurer que ce que nous faisons sert vraiment a quelque chose. Je t’en prie, fais-moi confiance !.

J’ai opiné sans le quitter des yeux.

- Si tu veux rebrousser chemin, tu n’as qu’à me le dire.

- Rebrousser chemin ? Tu plaisantes ?.
- Je pourrais me charger, moi-même de la retrouver, et…
- Je veux seulement savoir ou elle est, Albert. Et tout de suite !
- Chris ! Tu dois comprendre que…
Furibond, j’ai tourné les talons. Mais aussitôt, j’ai eu des remords. Mon impatience nouvelle a l’égard d’Albert, était seulement du a l’emprise de cet environnement délétère.

Enfin, dans ma tête, un éclair de lucidité a percé les ténèbres du ressentiment, Il essayait de m’aider, tout simplement. Qui etais-je pour argumenter devant un homme exilé dans cette horrible contrée avec pour seul but de se rendre utile ? Mais enfin, qu’est-ce qu’il me prenait ?

Puis une fois de plus, mes réactions se sont radicalement inversées et j’ai cédé au désespoir face a l’incapacité ou j’etais de …

« Chris !pour l’amour du ciel, tiens-toi droit ! » pense a quelque chose de positif ! »

Une bouffée d’inquiétude. J’ai forcé mon esprit embrumé a se représenter Summerland. Albert était de mon coté. Il m’accompagnait dans ma quête d’Anne et sa seule motivation était l’affection qu’il me portait !.

« Ah, voila qui est mieux ! » Il m’a serré le bras – Je ne sais pas a quoi tu penses, mais continue d’y penser.

- Je vais essayer. Pardon de m’etre laisser aller.
- Ici, il n’est pas facile de se souvenir. Et si facile d’oublier !

Même ces propos, pourtant destinés a m’éclairer Robert ! Avaient tendance à m’entrainer vers le fond, telle une obscure force magnétique. J’ai tourné mes pensées vers Summerland, puis vers Anne et mon amour pour elle. C’était mieux !.

La lumière commençait a baisser. Une pression extérieure semblait s’exercer sur le halo lumineux que je maintenais autour de moi par la seule force de ma volonté.

Le nimbe d’Albert était beaucoup plus résistant, mais n’émettait plus qu’une faible lueur de bougie prête a s’éteindre. Je croyais sentir quelque chose se solidifier progressivement autour de nous. C’était comme si nous avancions que le fond sablonneux d’une mer profonde et glauque. Personne en vue, pas le moindre bâtiment. Rien que de la pierre, un interminable entassement de rochers sillonnés de crevasses.

Puis, nous avons atteint le rebord d’un cratère.
J’ai plongé mon regard dans ses profondeurs obscures, mais j’ai du battre en retraite en retraite : Tou en bas, quelque chose de nuisible, de malveillant s’était jeté sur moi.
- Qu’-est-ce que c’est… ?
- S’il y a une région qui mérite le nom « d’(ENFER), c’est bien celle-ci », a annoncé Albert.
Pour la première fois je discernais de l’appréhension dans sa voix, et j’en ai eu des frissons dans le dos. Dans toute cette aventure, sa force avait été une constante. Si cet endroit avait de quoi l’effrayer, c’était vraiment que…

-« Malheureusement ! on va etre obligés d’y descendre ».. M’informait-il simplement de la suite des événements, ou se préparait-il mentalement au supplice a venir ?

J’ai inspiré avec peine. « Elle n’est pas là-dedans, » ce n’est pas possible ?

- Je n’en sais rien. « Il était d’une gravité extrême,- Tout ce que je sais, c’est qu’il faut y pénétrer nous-memes si nous voulons la retrouver ! »

Frémissant, j’ai fermé les yeux et tenté de me remémorer Summerland. A mon grand désespoir, je n’y arrivais plus. J’ai réuni tous mes efforts pour revoir le lac et la merveilleuse nature qui l’entourait…en vain !.

L’image n’était tout bonnement plus là. J’ai rouvert les yeux et contemplé le vaste cratère obscur. Ii mesurait plusieurs kilomètres de circonférence et ses parois étaient à pic. Tout au fond je ne distinguais – autant scruter une vallée noyée d’ombre - Que d’énormes masses rocheuses, comme si un glissement de terrain cataclysmique s’y était produit dans un passé tres lointain.

J’ai cru apercevoir des ouvertures, mais je n’en etais pas certain. Des tunnels creusés dans le roc ?. J’ai réprimé un nouveau frisson, Je ne voulais pas penser aux êtres qui pouvaient peupler ces souterrains !.

-« Il faut vraiment en passer par là « ? Ai-je interrogé. Je connaissais la réponse d’avance, mais je n’ai pu m’empêcher de poser la question. Ma voix tremblait d’appréhension !.

« « Ecoute !, revenons sur nos pas. Je chercherai Anne tout seul « « !.

- Pas question. J’ai rassemblé tout mon courage. J’aimais Anne, il fallait que je lui vienne en aide. Même dans les entrailles de l’Enfer, rien ne m’en empêcherait.

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
25 mai 2010, 04:50
J’ai soutenu le regard d’Albert. Physiquement aussi, il avait changé. A présent, il était tel que je l’avais connu sur terre. La perfection ne pouvait survivre dans ce contexte, et les traits de mon cousin étaient entachés par la légère pâleur et l’air maladif que je lui avais toujours vus enfant. Sans doute etais-je dans le même cas.

Restait à espérer que sous la lividité, l’homme que j’avais retrouvé a Summerland conservait la même détermination !

Nous descendions en longeant une faille creusée dans le roc. La pénombre
M’empêchait d’y voir clairement, mais je sentais sur la pierre une substance gluante dégageant une odeur de nourriture. De loin en loin, une petite créature me filait entre les doigts pour aller se terrer dans une fissure. Luttant contre le dégout, je serrais les dents, en faisant converger toutes mes pensées vers Anne. Je l’aimais, j’etais là pour l’aider. Il n’y avait rien de plus fort que ne cela, rien !

A mesure que nous progressions vers le fond du cratère, la…comme dire ? La matérialité de l’air est devenue de plus en plus tangible. Comme si nous nous frayions un chemin dans un fluide invisible mais grumeleux. Mes efforts pour m’adapter étaient a présent constants. Nous faisions partie intégrante de l’environnement et, de seconde en seconde, notre organisme procédait automatiquement aux ajustements nécessaires.

- L’air : en admettant qu’il mérite encore ce nom était parfaitement répugnant –Compact, visqueux, nauséabond. Je le sentais suinter tout autour de moi et se couler sournoisement dans mes poumons a mesure que nous poursuivions la descente !.

- Est tu deja venu ICI ? » me suis-je étonné. Je cherchais mon souffle. Nous ne présentions plus tellement de différence avec les vivants tant notre corps donnait l’impression de fonctionner « organiquement » comme sur terre.

- -« A maintes reprises » a répondu Albert.

- Personnellement, j’en serais incapable !

- Il faut bien que quelqu’un les aide, puisqu’ils ne savent pas s’en sortir par eux-mêmes !

Ils.. Un violent frisson m’a ébranlé de la tête aux pieds. Quelle allure avaient-ils. Les habitants de ce repoussant cloaque ? J’espérais ne jamais le savoir. Je priais pour qu’Albert ait une brusque révélation et nous conduise tout droit a Anne, loin de ce pays hideux. Car je ne tiendrais plus tres longtemps le…

Non ! J’ai volontairement interrompu le cours de mes pensées. Je pouvais parfaitement tenir le coup du moment qu’il s’agissait de sauver Anne.

La Sphère Inferieure… L’expression était encore en dessous de la vérité. C’était bien pire que ça. On n’y voyait goutte. Partout régnait la noirceur de la nuit insondable. Pas de végétation non plus. Rien que de la pierre glaciale, cette perpétuelle odeur putride et une atmosphère capable de mener au bord de la nausée l’homme le plus aguerri, brusquement assailli par un sentiment d’impuissance extrême.

Les ténèbres formaient un véritable linceul autour de nous. Je devais rassembler toute la concentration dont j’etais capable pour maintenir mon halo, si anémique soit-il. Je ne voyais même plus mes mains. C’est ce que doivent ressentir les spéléologues, ai-je songé. Toute cette noirceur se pressait contre ma peau, un pas apres l’autre. Peut-être aurait-il était plus sur d’avancer dans le noir complet.

J’ai lâché un hoquet. Au moment ou cette idée me venait, des ténèbres abyssales m’avaient englouti.
« Albert ! », ai-je soufflé.

- « Pense vite a la Lumière ! » a-t-il immédiatement répondu.

Agrippé a la paroi rocheuse, je me suis efforcé d’obtempérer, laborieusement mon cerveau cherchait a recréer une image lumineuse. Je frottais mentalement une allumette qui refusait de s’embraser. J’en appliquais sans relâche l’extrémité soufrée contre le roc froid, mais je n’obtenais qu’une furtive étincelle, aléatoire et distante.
J’ai essayé de m’imaginer tenant une lampe électrique, une lanterne, une torche, une bougie.. Rien ne marchait. Le noir resserrait son étreinte. Je me suis affolé.

Soudain, j’ai senti la main d’Albert se refermer sur mon épaule. « Lumière » a-t-il lancé !

Immensément soulagé, j’ai vu un pale halo naitre autour de ma tête, telle la corona des astres. La lumière en elle-même me rassurait, sir sur, mais surtout, il était bon de savoir qu’Albert pouvait encore me rendre la force de la susciter.

« Ranime-la ! constamment dans ton esprit, a-t-il repris. Nulle part dans l’Univers il n’existe l’obscurité aussi complète qu’ICI, dans la Sphère Inferieure.
» ICI, on n’a pas intérêt a se retrouver sans lumière »

De la main droite, j’ai voulu lui étreindre le bras en signe de remerciement. Au moment instant une chose froide dotée de nombreuses pattes a détalé sur ma main gauche, que j’ai bien failli détacher de la paroi. Je ne me suis repris qu’au tout dernier moment. Je me suis retenu des deux mains et j’ai fermé les yeux. Au bout d’un moment, j’ai dit « merci, Albert ! ».

- Je t’en prie !.

Nous descendions toujours. Qu’arriverait-il si je tombais ? Certes, je ne pouvais pas mourir. Mais c’était une maigre consolation. En Enfer, la mort était le moindre des périls.

L’air caillé fraichissait de plus en plus et me collait a la peau avec une moiteur qui paraissait délibérée » pense a la chaleur ». J’ai frénétiquement cherché a me remémorer l’ambiance de Summerland, a en sentir la tiédeur sur ma peau.

De ce coté-là, il y avait du progrès. En revanche, l’odeur s’envenimait. Voyons, que me rappelait-elle ? Cela ne me revenait pas. Notre descente s’éternisait allions-nous un jour toucher le fond du cratère ?.

Une idée m’est venue – avec une excessive lenteur, car a présent, chaque pensée me coutait :
- Si j’etais capable de refouler le noir et le froid, en toute logique je pouvais aussi oblitérer la puanteur. Mais comment ? Mon esprit se retournait comme un bateau qui chavire. ! Réfléchis ! .A force, j’ai réussi a évoquer le frais arome de Summerland, Le souvenir était loin d’’etre parfait mais, suffisait a masquer l’odeur et a rendre ma progression plus supportable.

J’ai eu envie de rapporte mon haut fait a Albert. Je l’ai cherché du regard et, tout a coup, une vague de terreur m’a submergé. Je ne le voyais plus.

Je l’ai appelee à voix haute.
Pas de réponse.
Albert ?
Silence
Albert ?
Je suis là !. Sa voix me parvenait a grand-peine et j’au du faire de gros efforts pour distinguer son faible halo, qui s’avançait vers moi.

_ Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Me suis-je exclamé – Tu ne faisais plus attention a moi, j’ai regardé en bas et la même chose m’est arrivee.
J’ai baissé les yeux a mon tour et mon souffle s’est bloqué dans ma poitrine. Rien que des ténèbres absolues, incommensurables. Qu’avait-il bien pu y apercevoir !?

J’ai retenu ma respiration et tendu l’oreille.

Au fond de la fosse impénétrable. On entendait en effet des sons presque inaudibles- hurlements, - cris de douleur – éclats de rire rauques et déments – ululements de forcenés …
J’ai voulu réprimer mon frisson d’horreur, mais je n’en avais plus la force. Je ne pouvais imaginer de m’enfoncer là-dedans. J’ai ferme les yeux, Robert et j’ai supplié D.IEU – Faites que j’en sors vivant !
Quel que soit le sort qui m’attendait au fin fond de cet Enfer !.

A Suivre../..


-

MOLLY
Re: UNE FENETRE DANS L'AU-DELA !.
27 mai 2010, 09:42
UNE IMBRICATION INFINIE D’ENFERTS !

Tout ce que le gosier humain était capable de produire en matière de sons épouvantables se déchainait un peu par tout

On entendait des cris aigus aussi bien que des vociférations. Des rires montant et descendants la gamme de la folie furieuse. Des grondements, des sifflements d’air expulsé entre les dents serrés. Des mugissements de bestialité pure. D’inimaginables gémissements de suppliciés.. Des grondements et des lamentations sauvages. Le tumultude discordant d’innombrables âmes en proie aux affres de la déraison !.

Albert m’a crié a l’oreille : « accroche-toi a moi ! »
Il n’a pa eu à me le dire deux fois. Tel un enfant secrètement terrorisé par tout ce qu’il redoute de connu et de l’inconnu, j’ai agrippé son bras et nous nous sommes engagés dans l’espace qui s’ouvrait au fond du cratère, en nous frayant un chemin a travers des formes affalées un peu partout, certaines se déplaçant en tressautant, d’autres en en imitant a la perfection la reptation des serpents, tandis que le reste observait une immobilité cadavérique.

Tous sans exceptions ressemblaient a des morts !

Sous le nuage de vapeur qui stagnait au-dessus du sol caillouteux menaçait a tout instant de nous asphyxier, des silhouettes en guenilles dévoilant des pans de chair violette ou grisâtre. Des yeux luisants, des visages sans vie se tournaient vers nous.
Soudain j’ai entendu comme une vibration.

Quant mes yeux se sont accoutumés a la pénombre envahie de fumée, j’ai vu des hordes de silhouettes simiesques roder au coude a coude en échangeant des propos gutturaux, peut-être en quête de quelque méfait, quelque violence a perpétrer.

Et la vibration résonnait toujours comme un interminable bourdonnement émanant d’une source que je n’arrivais pas a situer.

Puis je me suis rendu compte que ça et là, le sol était ponctué de flaques sombres d’aspect repoussant. J’hésite encore a affirmer qu’il s’agissait d’eau. Il en montait une émanation inimaginable fétide. J’ai constaté, horrifié, que quelque chose bougeait dans ces mares, comme si un malheureux y avait glissé pour ne plus en ressortir.

Là, une bouffée aussi soudaine que féroce m’a giflé en pleine face.

Je croyais qu’ici on ne pouvait pas capter les pensées ! Ai-je eu le temps de me dire, avant d’etre laminé par une succession d’agressions visuelles. Ces pensées-ci devaient etre tellement enragées et tellement bien ciblées que leur vibrations m’atteignaient dans le secours de la télépathie. Elles en devenaient tangibles, et relevaient plus de la violence physique que de l’afflux de concepts immatériels.

Tout en luttant contre le haut-le-cœur que provoquait en moi cette vague incandescente, j’ai aperçu a une dizaine des mètres un petit groupe de personnes baignant dans une affreuse lueur orange sale. Subitement, j’ai poussé uncr sidéré. Dans le tintamarre insensé, il est passé inaperçu…

Le bourdonnement que j’avais entendu, était émis par des mouches.
Des millions de mouches !

Chaque etre était couvert d’insectes mouvants qui grouillaient même sur son visage par essaims noirâtres posés au coin des yeux ou sortant de la bouche et y entrant tour a tour >

Une vision d’horreur s’est présentée a mon esprit. Mes doigts se sont enfoncés dan le bras d’Albert, et j’ai ferme les yeux pour échapper a cette vision !.

J’ai rouvert les yeux dans un sursaut. Toute répugnante qu’elle était, la réalité qui nous entourait, était encore préférable a ce qui m’était
imposé, des que je cherchais a fuir !

Ne les laisse pas faire ! a crié Albert. Ne te laisse pas affaiblir par leurs pensées. « La détresse me rendais muet « Avait-t-il deviné ce qui se passait dans ma tête ?

J’ai voulu résister. Je t’assure, Robert, que j’ai essayé, Je ne voulais plus percevoir les sons et les images effroyables que m’infligeaient continuellement ces créatures, ni les odeurs, les saveurs et mêmes les sensations tactiles émanant de cet endroit.
- Anne ne pouvait pas etre là !

Tout d’un coup, comme si cette pensée en était la cause directe, un mélange de désespoir et d’angoisse aigus s’est engouffré dans na conscience.

Tout ce que je peux dire, c’est que je n’avais jamais rien connu de tel. Car le cerveau physique est incapable de conduire simultanément plusieurs réflexions tandis, que le mental spirituel, lui, peut encaisser simultanément une foule d’impressions. Même lorsqu’il est comme dans mon cas, redescendu tout au bas de l’échelle.

S’y ajoutait une mélancolie infinie qui béait sous mes pieds tel un abime sans fond.
« Anne n’est pas Ici ! ». Ce refrain était devenu mon unique rempart.

Elle ne pouvait se trouver parmi ces gens-là.

Un cri de surprise effaré m’a échappé : un homme venait vers nous en titubant. Il portait une toge en haillons noircie et durcie par la crasse, qui ne recouvrait plus son corps que par endroits. Ses membres étaient décharnés, quasi squelettiques. Les mains qu’il nous tendait ressemblaient a des serres d’oiseau de proie, jusqu’aux ongles en forme de griffes noires.
La majeure partie de ses traits était en décomposition,

L’homme m’a attrapé par le bras, frappé d’horreur, j’ai poussé un grand cri. Le contact de cette main m’avait aussitôt soulevé le cœur.


-« là-bas ! » s’est-il écrié en pointant un doigt griffu, involontairement, j’ai suivi son regard. Un autre homme entrainait vers une mare sombre et gluante une femme qui poussait des hurlements aigus de terreur aveugle ; ceux-ci m’atteignaient dans ma chair comme des lames de rasoir
.
Nouveau cri de ma part. Car je venais de reconnaître cette femme.
« Anne ! »
- Chris, non ! m’a averti Albert en essayant de me rattraper.

Trop tard. Deja j’avais lâché son bras et esquivé son geste « j’arrive ! » me suis-je écrié en fonçant vers Anne

Alors, toutes les forces de l’Enfer se sont déchainées.
Et c’est là que j’ai pris toute la mesure de cette expression.
Mais a l’instant même ou j’ai échappé a son emprise, Albert n’a plus pu me protéger, et une quantité de créatures se sont précipitées sur moi en ululant de joie démoniaque.

En les voyant faire cercle autour de moi, j’ai compris avec un tressaillement d’épouvante que le semi-squelette m’avait attiré dans un piège. Savait-il que j’etais a la recherche de ma femme ? Etait-il rusé a ce point ?

Quoi qu’il en soit, il m’avait leurré. Je m’en rendais compte a présent. Des que je m’etais écarté d’Albert, le visage de la femme s’était mis a ressembler aux autres horreurs environnantes.

Je me suis immobilisé puis, cédant a une panique noire, j’ai voulu faire demi-tour. En vain.

J’etais cerné. Je n’avais pas plus tot fait un mouvement qu’ils m’entouraient de tous cotés, hurlant et cherchant a m’agripper.

J’ai vacillé, perdu l’équilibre. Des hurlements de sauvage allégresse m’ont enveloppé tandis que je basculais épouvanté, et que je m’affalais sur le sol semé de pierres, enfoui sous les créatures putréfiées dont les mains me griffaient le visage, et cherchaient a déchirer mes vêtements, a m’arracher des poignées de chair.
Un fugitif aperçu de visages flous, tantôt carbonisés, tantôt rougeoyants, mais tous marqués de cicatrices, brulures ou ulcères purulents. Certains êtres n’avaient pas de visage du tout, a la place rien qu’une masse de chair et de poils.

J’ai appelee Albert. Aussitôt une atroce sensation : un essaim de mouches s’insinuait dans ma bouche, mes oreilles mes yeux. On les aurait dites toutes excitées par mon impuissance. J’ai cherché a les recracher en même temps que d’une main affolée, je me donnais de grandes claques sur les yeux et les oreilles.

Une fois de plus, j’ai essayé de crier le nom d’Albert, mais seul s’est échappé de ma gorge un gargouillis étranglé car les mouches impatientes y étaient engluées. J’ai voulu me retourner tant bien que mal sur le ventre afin de vomir l’essaim, mais mes assaillants vociférants ’employaient a m’en empêcher. Ils me trainaient sur le sol en tirant par saccades sur mes bras et mes jambes, et me décochaient des coups de pied en braillant de ravissement dément au spectacle de mon impuissance.

Mon halo avait presque entièrement disparu. Je ne voyais plus autour de moi que des formes et de ombres contrefaites. Et je n’entendais plus que leurs cris de folie. Ils continuaient a me trainer sur les cailloux aux arêtes aigues qui réduisaient mes vêtements en lambeaux et me labouraient le corps. Et toujours le bourdonnement des mouches.

Albert ! Suppliais-je dans mon égarement. – Au secours, je t’en prie !

L’obscurité était a présent totale. Vrombissement assourdissant d’insectes massés dans mes oreilles, impression de les sentir grouiller pas centaines dans ma bouche et jusque dans ma gorge, ainsi que sur mes globes oculaires fixes et effarés.
Soudain, je me suis vu plongé tout entier dans un liquide glacé.

Aussitôt celui-ci m’est entré dans la gorge tout en se pressant contre mon visage. La sensation était indescriptible. Un mélange des pires gouts et des pires puanteurs possibles et imaginables.

Les mains serrées, me maintenant sous la surface, mais mon épouvante s’est encore accrue (comment est-ce possible ?) quand, dans les profondeurs, d’autres mains ont entrepris de me haler.

J’ai voulu crier, mais je n’ai réussi a émettre q un borborygme. Les mains inconnues continuaient a m’attirer, et je passais d’un étau a l’autre en m’enfonçant toujours plus profondément dans le cloaque. Et je descendais toujours.

- Anne. J’ai commencé a perdre conscience, Anne, je n’ai pas réussis a te sauver !
Je me suis redressé soudainement, avec un cri affolé.
Albert m’étreignait l’épaule.
J’ai enfin pu détacher mon regard du sien pour regarder autour de moi.
Nous etions tous deux assis par terre sur une plaine désolée, uniforme et grise, sous un ciel couleur d’ardoise boueuse. Un vent froid en parcourait en gémissant l’interminable étendue sans relief.

Pourtant, il faut me croire, Robert ! ; a coté de ce que je venais de vivre, cette plaine était a mes yeux, un véritable paradis.

Comment as-tu réussi à me sortir de là ? « L’idée même de me retrouver aux cotés d’Albert me dépassait complètement.

« Tu n’es resté prisonnier d’eux que quelques instants.

Comment ça ? «je suis resté bouche bée. Mais.., ils m’ont fait tomber, ils m’ont trainé jusqu'à la mare, ils m’ont jeté dedans et.. »

Il a secoué la tête avec un sourire sans joie. ‘ » A aucun moment je ne t’ai quitté des yeux : tu ne t’es pas éloigné de plus d’un mètre. Ils ne t’ont atteint qu’en esprit. »

Mon D.ieu !, je n’ai pu réprimer un long frisson.
- Cet endroit ne peut etre que l’Enfer !
- - Un des Enfers, oui !
- - Qu’est-ce que tu dis ? J’etais atterré.
- Chris, il existe une imbrication infinie d’Enfers !

A SUIVRE../.

MOLLY
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