On dirait que le protocole n’était pas bien préparé par ces non coutumiers aux lieux. Heureusement que ces valets étaient là, pour les accompagner individuellement. A tour de role, l’un après l’autre, ils défilent, ou se défilent, reste à savoir. A l’entrée, au premier signal, le ministre comprend qu’il doit se courber. Mais en pensant a son discours sur l’émancipation sociale du peuple qu’il avait tenu devant ses électeurs pendant la compagne , il hésite. Le valet, lui, se courbe littéralement. C’est même à cela que l’on le reconnait, attendu qu’il est aussi bien habillé. Ensuite en marchant quelques pas, à peu près à mi-chemin, au second signal du valet, une seconde courbette hésitante. Puis l’on repart encore sur la dernière ligne droite vers une troisième courbette. Et là, devant la grande silhouette rayonnante, et enfin après tout ce long trajet, la résistance est au bout de souffle. Embrouillé par le soleil, le ministre se courbe à la perfection comme son accompagnateur qui lui avait servi d’improviser ; et se laisse guider tout naturellement vers cet acte final d’un long processus électoral. Pendant que les pjdistes se contentent d’embrasser l’épaule droit du monarque en guise de respect, quelques résidus hassanien se sont infiltrés dans les rangs.