LES CHIENS DE GARDE AU MAROC

Dans le bled marocain, chaque maison avait ses chiens de garde, souvent au moins trois, parfois cinq ou six.

Et ils étaient féroces ces chiens, terriblement féroces.

On ne pouvait s’approcher sans avoir l’assentiment des maîtres de la maison que les chiens comprenaient et vous permettaient d’approcher sans vous déchiqueter.

Oh, que je n’aimais pas lorsque vous preniez un chemin de terre avec la voiture et que vous aviez une meute de chiens montrant les crocs, cherchant à mordre les pneus de la voiture. Il fallait aussi éviter d’en écraser un lorsque la meute était trop importante.

Ces chiens de garde limitaient les balades que je pouvais faire à vélo autour de notre campagne près de la forêt de la Mamora, non loin de Rabat, car ne voulant pas risquer d’avoir à en affronter un ou plusieurs. On pouvait les éloigner en leur jetant des pierres, mais il fallait être à pied et que ce soit assez loin des maisons qu’ils gardaient.

Les Européens avaient d’autres races de chiens de garde, comme des bergers allemands, des dogues allemands, des dobermans, des boxers.

Lorsque j’étais petit, on racontait que les Marocains avaient particulièrement peur des boxers car ces chiens avaient la réputation de ne pas lâcher la personne qu’ils avaient mordue.

Je me souviens à Casablanca d’une propriété gardée par un boxer qui avait la réputation d’être redoutable. Et je suis certain qu’il l’était. Il était attaché le jour à une longue chaîne et libéré la nuit pour garder la vaste propriété.

Mon père avait une emprise étonnante sur ce chien. La première fois qu’il y a eu rencontre entre mon père et ce chien, le chien s’est aplati au sol, soumis immédiatement. Un simple regard, peut-être avec un geste de plus que je n’ai pas vu, avait suffi.

Je suppose que vous aussi, les chiens de garde du Maroc vous ont marqués.

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Je me souviens dans une maison du quartier Agdal à Rabat de mon petit neveu jouant avec un immense dogue allemand.

Il pouvait tout lui faire, le chien était avec lui d’une patience et d’une gentillesse incroyables.

Il lui ouvrait la gueule, lui introduisait une balle et puis il la lui reprenait sans que le chien ne fasse de geste brusque, se laissant manipuler dans tous les sens.

Il faisait coucher le chien et lui montait sur le dos.

Mais quand il était debout sur ses pattes, ce dogue allemand était vraiment impressionnant et encore plus quand il venait en courant du fond du jardin.

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en janvier 2022 une institutrice à Zeïda a été retrouvée morte, déchiquetée par une meute de chiens

il y deux/trois ans à Kasba-Tadla des chiens "sauvages" étaient abattus au fusil par la municipalité ; depuis ils pullulent au sens propre du mot, on en voit des bandes (7/8) se reposer au soleil, le matin, sur le terre-plein central d'un rond-point, d'autres se cacher à l'ombre d'un mur quand le soleil cogne ; leur progéniture se planque sous les containers à ordures, dans des @#$%& ou koubbas abandonnées (murés en 2021, pour d'autres raisons probablement) ; dans les bouches d'égouts qui sont quasiment toutes non fonctionnelles

dans la campagne ils sont très agressifs (les sociétés exploitant des gravières dans le lit de l'Oum er-Rbia, font garder leurs dépôts par des molosses terrifiants) ; on a vu en bord de route (Kasba-Tadla Fkih ben Salah), une meute d'une vingtaine de chiens au repos

à vélo j'évite le plus possible les fermes isolées et zappe certaines pistes ; comme écrit par ailleurs, il faut dans tous les cas avoir une réserve d'énergie pour les semer tout en évitant les embûches de la piste ; j'ai placé une pierre dans une vieille chambre à air que je fais tourner du côté où la bête sauvage se présente avec l'espoir, je l'écris sans honte, de la blesser mortellement

la nuit, à Kasba-Tadla, ils errent dans les rues et aboient continuellement dans certains quartiers, une plaie ; quand j'emporte ma poubelle au container, à 100 mètres, et que j'aperçois un chien, même s'il n'appartient pas à la bande de la nuit précédente, je ramasse un caillou, loin de lui, et au plus près, lui jette dessus

mes parents avaient un chien, j'adorais partir avec lui en forêt de Fontainebleau, aujourd'hui je souhaite la disparition de l'espèce, au Maroc ils sont devenus dangereux, en France ils salissent les trottoirs

TADLA60

On comprend que cela s’est beaucoup aggravé au Maroc.

Je dois avouer que depuis longtemps lorsque je venais au Maroc, j’allais assez peu dans les endroits où j’aurais pu rencontrer des meutes de chiens. Donc, je n’ai pas vu cette évolution du nombre et l’apparition de meutes sauvages.

Bon, il faut rappeler à tous que lorsqu’on se balade à pied ou à vélo dans la nature au Maroc, il vaut mieux avoir un solide bâton et une avance de pierres dans les poches, surtout si l’endroit ne peut en fournir en quantité.

Je n’oublierais pas votre information lors de mon prochain voyage au Maroc qui sera probablement cette année. On verra en fonction des conditions sanitaires.

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dans un livre de 1980 " les marocains", Editions Arthaud-voir vivre, Jean Delorme rapporte à la page 10, et c'est cela que je voulais poster et non des considérations personnelles méchantes sur les chiens tadlaouis ou français, je présente mes excuses à celles et ceux que j'ai blessés.

" A propos de voleurs, les résidents ne se fient pas uniquement à leur chien de garde. Les malandrins savent fort bien l'effrayer sans bruit. Il leur suffit de s'enduire de graisse de hyène ou de lion, qu'ils se procurent sur le souk. Les chiens craignent terriblement les odeurs caractéristiques de ces animaux sauvages, et vont se cacher en tremblant pendant que le cambrioleur opère ; ils n'aboient même pas."

Dans le paragraphe suivant l'auteur évoque des amulettes comme une vertèbre humaine que l'on pouvait se procurer sur les souk "il y a une vingtaine d'année", soit dans les années 1960

je vais regarder si par hasard ses produits, qui ont disparu des souks il y a fort longtemps si jamais ils y étaient présents, sont disponibles sur Amazon ...

meute de chiens, ici

lien vidéo sur les meutes de chiens au Maroc,


ici

mis en ligne une chronique de Fouad Laroui sur les chiens et leur abattage, ici (onglet poème textes et peintures)
Pièces jointes: