Le malaise des juifs du Maroc

"Les Juifs de Casablanca exigent la démocratie"
[www.vision-maroc2010.com]

David Mergui : Au nom de la mémoire
[www.vision-maroc2010.com]

Le malaise des juifs du Maroc
[www.vision-maroc2010.com]

coco
j ai lu le dossier dans la presse marocaine mais ca va finir par s arranger.les juifs marocains optant pour rester vivre dans le pays de leurs ancetres et qui demandent une certaine democratioe dans la gestion de leur communaute
QUOI DE PLUS NORMAL
HASSAN

je l'espère c'est une bonne nouvelle pour le maroc depuis un an on pense un peu aux minorités qui constituent notre pays, il y a eu la reconaissance du tifinagh comme alphabet national, et ça c pas rien non plus

: "l'héritage des juifs appartient à toute la nation"
Pour Simon Lévy, universitaire, il n'y a pas d'antisémitisme au Maroc, et ce problème doit être appréhendé avec beaucoup moins de simplisme.

Le Journal Hebdomadaire : Y a-t-il un antisémitisme au Maroc ?
Simon Lévi : C'est plus compliqué. Et c'est un terrain mouvant sur lequel on peut agir encore, politiquement et idéologiquement. Il y a une conception traditionnelle de l'islam, ouverte, qui considère par exemple que l'héritage politique des Juifs marocains appartient à toute la nation. Naguère, cet héritage était vécu au niveau des quartiers et des villages. Aujourd'hui, les Juifs sont peu nombreux. On ne les voit pas autant dans la vie quotidienne. Par contre, les images satéllitaires les présentent comme des militaires tueurs d'Arabes, tandis que les films wahhabites, fabriqués en Arabie Saoudite, les présentaient déjà sur nos télévisions sous un jour obscur.

Dans chaque prière du vendredi, et dans la majorité des mosquées du Maroc, des imams patentés par le ministère des Affaires islamiques et des Habous s'insurgent contre les Juifs, qu'ils traitent de tous les mots. Tout cela, face au silence des autorités marocaines ...
Je pense que mon ami Ahmed Taoufiq, depuis qu'il a pris la responsabilité des Habous, s'efforce de réagir positivement face à cette situation. Cela n'a pas été le cas avec son prédécesseur, dont on sait qu'il était très proche de l'islamisme militant. En l'an 2000, il lui fut aisé de déclencher une campagne contre le gouvernement auquel il appartenait, celui de l'alternance. Hélas, ce gouvernement, ou du moins la gauche dans ce gouvernement, ne sut pas réagir correctement face à cette rébellion. Et depuis, beaucoup d'imams se sont crus permis de prêcher la haine dans les mosquées prévues pour être des lieux d'amour divin.

La conversion d'un musulman marocain à une autre religion est sévèrement sanctionnée par la loi. Que pensez-vous de cela ?
Cela est la loi musulmane. Il ne m'appartient pas de la changer. Seul l'amour pourrait le faire et j'en doute. C'est vrai que c'est-là un obstacle à certains mariages dans le sens homme juif-femme musulmane. Ceci est la loi, donc, mais l'histoire du Maroc témoigne d'une immense "ridda" officielle : celle qu'autorisèrent les rois mérinides après un siècle almohade durant lequel les Juifs, y compris Maimonides, avaient été contraints de se déclarer musulmans pour survivre. Ils avaient traversé le siècle almohade sous forme de "Yahoud musulmans" (Juifs musulmans) auxquels on imposait alors un avis spécial. Car les sultans almohades eux-mêmes savaient bien que "La ikraha fiddine" (Pas de contrainte en religion). Et donc, la société marocaine redécouvrit officiellement ces Juifs aux alentours de 1250, ce qui n'empêcha pas certaines familles demeurées musulmanes de donner au pays des Oulémas qui se distinguèrent par leur courage face à Moulay Ismaïl par exemple : les familles Myara, Benchekroun, El Kouhen, etc.

Tire du Journal Avril 2004