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LA MUSIQUE ANDALOUSE

Envoyé par rbati boukroune 
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
23 février 2008, 08:28

UN GRAND MAITRE DE L'ECOLE ANDALOUSE DE TLEMCEN

: ABDELKRIM DALI ( 1914- 1978 )




Abdelkrim Dali est né à Tlemcen dans une famille de mélomanes dont le père était un "halwadji" à la swiqa, C'est très jeune que son talent fut découvert par le cheikh Omar Bakhchi qui s'intéressa à lui et lui apprit les bases de la musique andalouse, à quatorze ans il jouait du Tar et chantait, en soliste, les Istikhbars dans les fêtes et les mariages. Son goût pour la musique s'est développé au contact de maîtres tels que : Abdessalam Bensari, frère de cheikh Larbi, le cheikh Bendali Yahia considéré à l'époque comme une encyclopédie de la musique de Gharnata (Grenade), de cheikh Boudalfa, Mustapha Brixi et le maître El Yaho Bensaïd (Ibého).

Très tôt il avait appris à jouer, d'abord de la mandoline, où il excella puis il s'était mis au violon et au Ney, enfin au luth où il a fini par être un des plus grands. Il s'est intégré très vite à l'orchestre le plus renommé de l'époque, celui du cheikh Larbi Ben Sari où il interprétait les chansons d'Oum Kaltoum et d'Abdelwahab popularisées par les films.


Abdelkrim Dali en ira ainsi jusqu'à ce que le fils du cheikh Larbi, Redouane, le remplace auprès de son père.C'est à ce moment que, lors d'une tournée, Mahieddine découvrira ce jeune chanteur dont la voix faisait merveille dans l'orchestre de la grande chanteuse cheikhs Tetma, et qu'il intégrera à la partie concert de sa tournée; c'est ainsi qu'Abdelkrim Dali sera connu des mélomanes des autres grandes villes d'Algérie et participera alors à toutes les fêtes qu'animera Tetma. En 1930 i1 enregistre un istikhbar Moual avec Nari Haîchat Tentfa et un autre Iraq, avec Kif Amali Ouhilti

Puis en 1938, aux côtés de cheikha Tetma qu'il accompagnait au violon et au luth, il enregistra une vingtaine de disques chez Algeriaphone, lesquels font l'objet de deux albums présentés par le Club du Disque Arabe. En 1950, il enregistra ElKawi, Amersouli, El Hadjam etNergheb EI Mouid. Ces différentes séries d'enregistrements firent de lui une des plus grandes personnalités du genre hawzi et classique sur tout le territoire algérien si bien que Mahieddine l'engagera en 1938 pour une grande tournée à travers l'Algérie et ensuite, à la veille de la guerre de 39, pour une autre tournée, en France.


Dès la création, en 1940, de Radio Alger, Boudali Safir, alors directeur artistique de la station, le fit venir de Tlemcen pour participer aux concerts de musique andalouse que donnait cet orchestre. En 1952, Abdelkrim Dali s'intégra définitivement à cet orchestre comme joueur de luth, et s'installa avec toute sa famille a Alger. Dès l'indépendance, il se lança dans la composition de chants patriotiques et religieux; il participa alors à toutes les semaines culturelles en Europe ou dans le monde arabe pour représenter l'école tlemcénienne de musique arabe. En 1965, on lui attribua une chaire au Conservatoire d'Alger et, en 1971, Abdelkrim Dali est engagé par l'institut national de musique en qualité de conseiller pour la musique andalouse.


Abdelkrim Dali enregistra toutes les Noubas suivant la tradition de Tlemcen. Pendant ses dernières années, il participera aussi à tous les festivals de musique andalouse en Algérie ou dans d'autres capitales du monde arabe; ce sera sa consolation car il n'avait pu participer au Congrès de la musique arabe tenu au Caire en 1932 où El Hadj Larbi Bensari avait préféré faire participer son fils Redouane, ce qui avait provoqué leur rupture. Durant ces mêmes années il créera une chorale à la radio diffusion algérienne avec laquelle il enregistrera toutes les parties chorales de la musique andalouse.

Ses innombrables activités ne l'ont pas empêché d'enseigner la musique à ses propres enfants qui venaient renforcer les orchestres qu'il constituait à l'occasion des galas ou mariages qu'il animait. Deux ans avant sa mort, il a fait le pèlerinage à La Mecque et à son retour il a composé un grand poème symphonique sur des modes andalous, intitulé Rihla hidjazia; cette ouvre sera en quelque sorte le couronnement de sa longue carrière de serviteur de la musique andalouse. La radiodiffusion algérienne a enregistré ce long poème où l'on retrouve toute la science, la finesse et la foi profonde de cet artiste accompli. Il mourut le 21 février 1978 à Alger suite à une crise cardiaque et fut enterré au cimetière de Sidi Yahia. Simple et généreux, il avait plusieurs talents et surtout la voix. Abdelkrim Dali était un des rares à pouvoir chanter sans micro tellement sa voix portait. Venant de Tlemcen, vivant à Alger, il a su allier les deux styles de la musique andalouse. Instrumentiste polyvalent, Abdelkrim Dali excellait aussi bien au rebab qu'au luth. Au chant, c'était le meilleur interprète du hawzi tlemcénien .



EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
23 février 2008, 09:02
LA REFERENCE INDISCUTABLE DU MALOUF DE CONSTANTINE


CHIKH RAYMOND LEYRIS




Perpétuant la tradition arabo-andalouse, à Constantine.


vénéré par tous les grands noms du malouf,il reste aujourd'hui une
référence majeure de ce genre musical.

Raymond Leyris est né le 27 juillet 1912 d’un père juif aisé, de Batna (la capitale des
Aurès, région des "chaouïa"winking smiley et d’une mère française. Abandonné par elle après la mort
de son père sur le front de la Somme, lors de la première guerre mondiale, le petit
Raymond est recueilli par une famille juive très pauvre. Il en hérite un sens de la rigueur
et de l'humilité.

Sur une photo d’époque, on le voit poser, à l’âge de 15 ans, en costume
local, clin d’oeil à une tradition qu’il s’emploiera toute sa vie à réhabiliter.


Entre 1956 et 1961, alors au sommet de son art, il enregistre près de 30 disques 33
tours, hors les multiples 78 tours gravés auparavant. Raymond Leyris symbolise, dans
son style tout andalous, la fraternité judéo-musulmane. Dans son orchestre, on retrouve,
côte à côte, Gaston Ghrenassia (futur Enrico Macias) et son père, Sylvain, un fabuleux
violoniste, Nathan Bentari, Haïm Benbala, Larbi Belamri et Abdelhak. Ses professeurs
ne sont autres que les deux figures algériennes légendaires de ce malouf encore
vivace à l'époque, les Cheikhs Chakleb et Bestandji.


Celui qu’Enrico Macias désigne comme son maître et dont il a épousé la fille, Suzy, est
assassiné en faisant ses courses dans un souk de Constantine le 22 juin 1961, par un
opposant à la communauté juive.
Vénéré par tous les grands noms du malouf, le Cheikh reste aujourd’hui une référence
majeure de ce genre musical. Alors qu’en dehors de copies pirates ou privées, il n’y
avait plus un seul enregistrement de lui, son fils, Jacques, a réussi à récupérer et à
commercialiser les bandes des temps forts d’un concert donné, en 1954, à l’Université
populaire de Constantine.


EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
23 février 2008, 09:39
UN GRAND NOM CNTEMPORAIN DE L'ECOLE ALGEROISE

sidi ahmed serri



Sidi Ahmed Serri est une référence de la musique andalouse. Ayant à son actif plus d’un demi-siècle d’expérience, il a consacré toute sa vie à l’enseignement et au chant.

C’est avec une classe et une modestie incommensurable que le maître a accepté en l’espace de trois heures de revenir sur son passé. Un passé auréolé de rencontres et de succès. Les quatre vingt ans passés, Ahmed Serri — qui en paraît beaucoup moins — parle avec beaucoup de passion de l’andalou.

D’une voix douce, il confie que dès son jeune âge, il a aimé cette musique. « Je suis presque né avec l’amour de cette musique », confie-t-il sur un ton ironique. Le petit Sid-Ahmed a été bercé au sein d’une famille de mélomanes. Il y avait toujours du chant dans la maisonnée. Son grand-père était moqadem de la confrérie des Aïssaouia.

Ses parents l’inscrivent à la mosquée de la Pêcherie d’Alger où se pratiquaient les rites hanifites, connus pour ses intonations découlant des différents modes andalous. Il y a appris à faire l’appel à la prière. Par la suite, il officia derrière l’imam. En 1945, il adhère successivement aux associations El Andaloussia puis El Hayat qu’il quitte pour rejoindre El Djazaïria où il est admis dans la classe dirigée par Abderrezak Fakhardji. Ahmed Serri éprouve une admiration sans limite pour ce maître qui lui a tant apporté. Sur un ton navrant, l’artiste se désole de constater que son maître n’a pas eu les honneurs qu’il méritait alors qu’il a fait, pendant un demi-siècle, un travail remarquable dans l’enseignement et la transmission de son art dans la conduite de l’orchestre de la radio, et ce, de 1946 à 1961. Quand son professeur est mort, il n’y avait personne pour le remplacer à El Mossilia.


C’est ainsi qu’en octobre 1952, Sid-Ahmed Serri est passé du statut de disciple au statut de professeur jusqu’en 1988. Année où fut créée l’association El Djazaïria El Thaâlibiya dans des conditions assez difficiles. Après moult promesses pour l’attribution d’un local par les responsables de l’APC d’Alger-Centre, les membres de la toute jeune association se résignent à trouver des refuges provisoires. Ce problème de domiciliation n’a pas empêché le regretté Abou Bakr Belkaïd de retenir El Djazaïria El Thaâlibiya pour représenter l’Algérie à l’exposition universelle de Séville (Espagne) en 1992.


Le déplacement a été annulé en raison de l’assassinat du président Mohamed Boudiaf. Parallèlement à son travail dense au sein du mouvement associatif, le maître enseigne successivement au Conservatoire national, à l’Institut national de l’enseignement de musique (INEM) et à l’Ecole normale supérieure (ENA). Il se retire de cette institution sans que cela l’empêche de rendre visite à ses anciens élèves, leur prodiguant de précieux conseils. Parmi ses anciens élèves, citons entre autres Amine Kouider et Nourreddine Saoudi. Ahmed Serri se dit fier d’avoir formé des artistes émérites qui, aujourd’hui, représentent dignement le patrimoine andalou.


C’est justement grâce à certains de ses anciens élèves que la nouba andalouse a été introduite dans certaines communes, dont Chéraga et Koléa. L’association El Mossili de Paris a été créée il y a 15 ans par son élève Farid Bensarsa. Ahmed Serri avoue qu’il ne pensait pas faire carrière dans le domaine musical. « Si je devais compter sur la musique pour vivre, je ne sais si je serais encore en vie. Je serais peut-être dans un coin de rue en train de mendier », dit-il. Ainsi en dehors de son adoration pour le chant, Sid-Ahmed Serri occupa plusieurs emplois. Son premier emploi remonte en 1943, année où son lycée ferme suite au débarquement américain.

Il trouve un poste de secrétaire du greffier à la Cour d’Alger. Un beau jour, Ahmed Boumedjel lui fait la proposition d’aller travailler chez lui en qualité de secrétaire dans son cabinet d’avocat. Il y transite quelque temps avant d’occuper un autre emploi : pointeur sur les quais. En 1948, il travaille à la société agricole de pré@#$%&. Il est ensuite détaché au gouvernement général, à la direction de l’agriculture : poste qu’il occupa jusqu’à la fin de l’occupation française pour aller au ministère des Affaires sociales. En 1965, il exerce au sein de la Banque centrale comme chef du personnel et de la formation jusqu’à sa retraite. L’artiste révèle qu’il anime occasionnellement des soirées privées le samedi soir.

Les autres jours de la semaine étaient bannie pour lui car il occupait un poste de responsabilité. En juin dernier, Sid-Ahmed Serri a foulé les marches de la Sorbonne de Paris où il a donné une communication portant sur la musique andalouse suivie d’un concert. Ce passage dans ce lieu mythique du savoir l’a marqué. Il a retrouvé certains de ses anciens élèves qu’il n’avait pas revus depuis plus de trente ans. Cela a été un réel plaisir aussi bien pour lui que pour ses élèves. « Il y avait, confie-t-il, dans cette salle, une charge émotionnelle extraordinaire. C’est un hommage qui m’a touché. Qui aurait dit qu’un jour, je me produirai à la Sorbonne. » Réajustant ses lunettes, il tient cependant à préciser que tout au long de sa carrière, il a refusé les hommages, si ce n’est celui rendu à l’occasion de ses 80 ans, à la salle Ibn Zeydoun, à Alger, en 2006.


A la question de savoir quelle définition exacte donne-t-il à la musique andalouse, le musicologue rappelle qu’en décembre 1964, il a été convenu de l’appeler « Musique classique algérienne ». Cela fait des siècles que cette musique — d’origine arabo-andalouse — a quitté l’Andalousie. Elle a sillonné tout le Maghreb. C’est une musique qui a pris un caractère maghrébin mais il y a un fond andalou certain. Elle n’est plus ce qu’elle était du temps de Zyriab. Moderniser cette musique savante ou la baptiser autrement paraît impensable pour le spécialiste. Mi-figue, mi-raisin, le chanteur lyrique estime : « Peut-on apporter une nouvelle touche à une symphonie de Mozart ou de Beethoven ? » « Dans le chaâbi, il y a une qacida qu’il faut mettre en tête et le chanteur est libre d’interpréter comme il le veut.


Il n’y a pas de règles absolues dans le chaâbi, sauf pour la musique classique. C’est sacré, on n’y touche pas. On ne peut apporter un changement dans un morceau existant déjà. » Créer une nouba personnelle est du domaine du possible. En témoigne la remarquable nouba d’ziria, signée par Nourreddine Saoudi. On ne peut pas empêcher les gens de créer ; cependant, il ne ne faut pas confondre avec ce qui existe déjà dans le patrimoine. « Il aurait fallu, explique Serri, enregistrer le patrimoine dans sa totalité. Il faut absolument enregister ce qu’il reste.

Le patrimoine de l’école de Constantine a été déjà enregistré, il ne reste que les écoles d’Alger et de Tlemcen. Il révèle que l’enseignement se pratique le plus ouvent grâce à d’anciens enregistrements. Ne mâchant pas ses mots, Sid-Ahmed Serri dénonce cette folie des associations de vouloir à tout prix commercialiser des CD sans s’assurer de la véracité des morceaux. Le musicologue a un regard pessimiste sur le devenir de la musique andalouse : si on continue d’enregistrer à la légère les noubas dans les conditions actuelles, dans cinq ans, on ne reconnaîtra plus notre patrimoine musical. Depuis l’indépendance, plus d’une trentaine de maîtres ont disparu sans que l’on songe à récupérer ce qu’ils possédaient. En ce qui concerne la transcription, le maître est formel : « Nous sommes très loin de trouver la technique idoine pour le faire. » Les mélomanes se souviennent que Sid-Ahmed Serri a entrepris, sans prétention aucune, l’enregistrement intégral du répertoire musical classique de l’école d’Alger en un coffret de 45 CD. Des disques qui ne sont pas pris en charge par l’Etat ; donc non disponibles sur le marché national.


Il faut récompenser les gens qui ont travaillé sur ce produit. On veut peut-être qu’il soit offert gratuitement ! Bien sûr, quand on fait venir des chanteurs orientaux payés rubis sur l’ongle en devises, là il y a de l’argent. Quand il faut organiser des réceptions, il y a de l’argent mais quand il s’agit de sauvegarder un patrimoine, il n’y a aucun sou », s’indigne-t-il.

La relève est l’une des priorités du musicien. Après un long silence, Sid Ahmed Serri estime que sur le plan technique la relève existe. Il y a des nouveaux talents qui sont mieux que les anciens. Pourquoi ? Parce qu’ils commencent jeunes, à l’âge de 6 ans. Il faut justement mettre les moyens et les compétences adéquates. Pour l’heure, « les compétences sont insuffisantes, tant que les élèves n’ont pas reçu une formation organisée. Actuellement, les enseignants font preuve de bonne volonté pour enseigner ce qu’ils savent mais cela reste insuffisant ». Il appartient, ainsi, au ministère de l’Education de prendre en charge l’enseignement de la musique dans les écoles. Depuis l’indépendance, Ahmed Serri n’a pas cessé d’écrire en défendant le patrimoine musical ancestral et à faire en sorte que les maîtres soient reconnus à leur juste valeur.


Il ne comprend pas pourquoi aucun hommage n’a été organisé à l’intention des frères Fakhardji. « Ce sont toujours les mêmes têtes d’affiche qu’on honore et qu’on écoute à la radio et qu’on voit à la télévision en occultant ceux qui ont tout donné de leur vivant », se plaint-il. Pour avoir des chanteurs, il faut des formateurs. « Est-ce que Sid-Ahmed Serri aurait existé si Fakhardji n’avait pas existé ? », s’interroge-t-il avec émotion. En guise de conclusion, Sid-Ahmed Serri, avec toute la sagesse qu’on lui connaît, affirme que sa plus grande satisfaction, c’est de voir ses élèves continuer sur la même lancée. « Je crois avoir fait tout ce que je devais faire. Il me semble que j’ai essayé de travailler pour laisser une relève, même si cela peut être contesté par certains », confie-t-il. Ahmed Serri est à lui seul une école !!


EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 01:56
LA GRANDE REINETTE L'ORANAISE
: 1915–1998

Née en 1915, dans une famille juive, à Tiaret (grande cité de l'Ouest algérien), Sultana Daoud est, toute petite, atteinte de cécité. Elle apprend le cannage des chaises à l'école des aveugles, une tâche ingrate qui désespérait sa mère. Celle-ci, soucieuse de l’avenir de sa fille, lui fit cette recommandation prémonitoire : « Je veux que tu aies un métier qui t’égaye tout en égayant les autres. » Elle ne croyait pas si bien dire. A seize ans, l’adolescente est confiée au maestro Saoud qui tenait un café à Oran, rare lieu de rendez-vous de tous les mélomanes, les musiciens, les paroliers et les vedettes locales - les théâtres sous contrôle colonial refusaient toute expression algérienne. Emerveillée et troublée à la fois par son entrée dans un cercle exclusivement réservé aux valeurs confirmées, Reinette devient très vite l’élève attitrée de Saoud. L’apprentissage du classique est ardu et exigeant comme elle aime à le rappeler.


Unique femme donc à être admise dans le cénacle, elle s’en tirera par étapes, avec brio et talent. Pour parfaire son éducation musicale, elle s’initie à la derbouka, ce qui lui permet d’acquérir le sens du « mizân » (la mesure) et la maîtrise du chant. Puis, elle tâte de la mandoline, mais elle ne la ressent pas ; alors, sur proposition de son génial professeur, elle se tourne vers le luth, et là se produit une symbiose idéale avec cet instrument. Heureuse de ses progrès, Reinette ne peut exulter car son cher maître affiche son intention d’ouvrir un établissement à Paris.


Elle l’y suit mais, rapidement, la nostalgie prend le dessus. A son retour, elle continue à travailler avec les mêmes musiciens, dans le même café que gérait désormais un neveu de Saoud. Hélas, elle apprend que celui qu’elle vouvoyait et vénérait par-dessus tout avait « disparu » dans les camps nazis. Elle exprimera son chagrin à travers le poignant morceau « Nechkar el Karim » (Loué soit le Généreux).
Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Reinette s’installe à Alger, là où se trouve l’association andalousophile « El Fekhardjia ». Elle écoute passionnément la radio quand elle passe des mélopées algériennes et admire particulièrement Mohamed Belhocine (père de Hamid, le tromboniste de Kassav’) qui acceptera de devenir son maître. Reinette devient célèbre et participe tous les mardis à des émissions radiophoniques rassemblant les meilleurs artistes du chaâbi algérois et de l’andalou.



Plus tard, elle intègre l’orchestre de Hadj El Anka, le fondateur du chaâbi de la casbah, entourée par des choristes de renom avec lesquelles elle avait débuté. Jusqu’en 1962, année de son exil douloureux vers la France, elle porte la bonne parole algéro-andalouse.
Installée à Romainville, en région parisienne, avec son mari et percussionniste Georges Layane, elle sort de sa paisible retraite dans les années 80 pour séduire à nouveau ses anciens fans et conquérir un public jeune et fasciné par son ton caustique et son bonheur de jouer irradiant.



Reinette a chanté pendant plus d'un demi-siècle les trésors classiques de la tradition arabo-andalouse, du folklore oranais, du chaâbi et quelques compositions réactualisées. Son nom, jusqu'à son dernier soupir en 1998, revendique fièrement son appartenance régionale.

EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 03:44
Bonjour tout le monde,
vous n'auriez pas s'il vous plaît des soirées "saharates" de musique andalouse??
j'en ai énormément et je voudrais savoir s'il y-a des interessés pour faire des échanges.
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 10:14

une sommité du malouf constantinois contemporain :

HAJ MOHAMED TAHAR FERGANI


Haj Mohamed Tahar Fergani ou Cheikh Fergani,né le 9 mai 1928 à Constantine , est un célèbre chanteur, musicien et compositeur algérien, considéré comme l'une des figures de proue du malouf.

Son chant est souvent décrit comme une harmonie exquise. Il parvient à réaliser une synthèse équilibrée de la chanson traditionnelle dans ses différentes facettes. La puissance de sa voix incarne un degré de qualité d'interprétation qui charme un grand nombre des mélomanes. Il demeure l'un des rares chanteurs à interpréter ses compositions portant sur quatre octaves.



Son père était issu d’une famille de mélomanes était déjà un virtuose du hawzi. Il est d'abord épaulé par son frère Abdelkrim, qui l’initie au métier de la broderie, un métier très prisé et rentable dans sa ville natale.



C'est à l’âge de 18 ans, qu'il se consacre entièrement à la musique et débute comme joueur de fhel ,un instrument de musique à vent apparenté à une petite flûte, dans l’orchestre d’Omar Benmalek, avant de se tourner vers le genre charqi oriental, d’inspiration égyptienne, au sein de l’association Toulou3 el Fadjr (l’aurore). Sa voix chaude et puissante impressionne dans l’interprétation de chansons d’Oum Kalthoum ou de Mohammed Abdel Wahab.



Un peu plus tard, après s’être essayé au style hawzi un style populaire des faubourgs de Tlemcen, il s’oriente sur les conseils avisés du fameux Cheikh Hassouna Amin Khodja vers le malouf, un genre musical d’origine andalouse, le plus enraciné à Constantine, mais également à Annaba, à Tunis et à Tripoli, un style dont son père lui enseignera dans sa jeunesse les bases essentielles.


En 1951, à Annaba, il se fait remarquer à un concours musical, dont il remporte le premier prix, et, dans la foulée, enregistre un premier album qui l’impose, à la fois, comme chanteur populaire et maître du malouf. Au contact des grands maîtres de l’arabo-andalou algérien, tels Dahmane Ben Achour ou Abdelkrim Dali, il perfectionne son art, parvenant à assimiler et maîtriser le répertoire des trois écoles maghrébines : l’algéroise et sa sana’a, la tlemcénienne avec sa musique gharnati et, bien sûr, la constantinoise avec son malouf plus vif qu’ailleurs.



El Haj Mohamed Tahar Fergani est le père de Salim Fergani, une autre célébrité de la musique arabo-andalouse, oudiste expérimenté qui s'exprime volontiers avec bonheur dans les principales formes poético-musicales, malouf, zajal, mahjûz et hawzi, constituant le répertoire familial, transmis fidèlement d'une génération à l'autre.



Primé en plusieurs occasions et consacré tant sur le plan national qu’au niveau international, il demeure l’une des références majeures et souvent l’invité incontournable de toutes les manifestations culturelles où la qualité artistique prime sur l’effet de mode. Son sens mélodique aigu, son génie sans pareil dans l’improvisation, la richesse de son style, sa virtuosité dans le maniement du violon, tenu à la verticale, et son audace à dépasser ses limites ont fait école et, pour lui, c’est la plus belle des récompenses pour une aussi longue carrière, encore en mouvement.



Le malouf occupant plus que jamais dans la tradition musicale tunisienne une place privilégiée car il comprend l'ensemble du patrimoine musical traditionnel et englobe aussi bien le répertoire profane (hazl) que les répertoires religieux (jadd) rattachés aux liturgies des différentes confréries. Il recouvre toutes les formes de chant traditionnel classique : le muwashshah, genre post-classique dont la forme se détache du cadre rigide du qasideh classique, le zajal qui s'apparente au muwashshah mais fait surtout usage de la langue dialectale, et le shghul, chant traditionnel élaboré .

La forme principale du malouf est la nouba, terme désignant à l'origine la séance de musique d'une forme musicale, et que l'on peut aujourd'hui approximativement rapprocher par le terme suite musicale.


AMICALEMENT DR.R.EL ANDALUZ....FRANCE

Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 10:25
Rbati Boukroune,

Voici le boitier et la k7 d'un chanteur de musique andalouse (j'en ai encore 6 comme ca).
Je ne sais pas ce que ca vaut..



Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/02/2008 10:28 par clementine.
Pièces jointes:
Musique andalouse.jpg
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 10:31
AL MA3HAD ARRACHIDI OU LA RACHIDIA

l'institution rayonnante et bienfaitrice au développement
du malouf tunisien


La Rachidia ou Association de l'Institut Al-Rachidi de musique, est un institut de musique tunisienne qui voit le jour en 1934 grâce à une élite de mélomanes dirigés par Mustapha Sfar ,Cheikh El Médina de Tunis. C'est la première institution musicale en Tunisie et une des plus vieilles institutions de musique arabe.


Le nom de La Rachidia est choisi en référence à Rachid Bey, troisième souverain husseinite, qui fut initié à la musique par sa mère, une aristocrate italienne[. Il s'intéresse donc particulièrement à la musique et à la chanson venues d'Andalousie et œuvre à enrichir la musique tunisienne par celle venant de Turquie ,notamment au niveau des règles et des rythmes. Ce souverain met en place une école de musique au palais beylical qui est conservée sous le règne de ses successeurs.



Deux ans après le congrès de la musique arabe organisé en mars 1932 au Caire, La Rachidia voit le jour en réaction à l'envahissement des espaces publics par les disques orientaux, à l'apparition de chansons tunisiennes en français et aux effets d'une chanson alors considérée comme de bas étage .


Dans une première étape, l'institution vise donc la sauvegarde du patrimoine musical tunisien dont le malouf et ses variantes. Dans une seconde étape,elle vise la documentation d'un patrimoine considérable : les premiers essais d'adaptation de notation musicale sont exécutés par Mohamed Triki.


Les premières années suscitent l'enthousiasme des paroliers et des musiciens. Ces derniers, réunis au sein d'une cellule , donnent leur premier concert au Théâtre municipal de Tunis. La Rachidia recrute ses premiers éléments féminins : Chafia Rochdi, Saliha et Fathia Khaïri. Cette phase de développement se poursuit après l'indépendance avec la création par Khemaïs Tarnane d'un conservatoire pour l'apprentissage du malouf qui donne un second souffle à l'institution avec l'apparition des figures de Tahar Gharsa, Mohamed Saâda, Abdelhamid Ben Aljia, Ridha Kalaï, Naâma ou encore Oulaya.

À partir des années 1950, l'enseignement y est introduit avec la même mission de sauvegarde du patrimoine et d'encouragement de la créativité et de l'innovation chez les jeunes musiciens de tous horizons.

Avec le lancement de l'orchestre de la radio-télévision tunisienne, on assiste à une désertion de l'orchestre de La Rachidia. Après le décès de Tarnane en 1964, Tahar Gharsa est nommé responsable de l'ensemble vocal jusqu'en 1978. Par ailleurs, une décision présidentielle est prise en 1991 pour renforcer le budget de l'institution et la réhabiliter par la relance de la troupe première, l'actualisation du patrimoine musical national, la réintroduction de l'enseignement et l'encouragement des créateurs dans toutes les branches de la musique, une mission dont est chargé Ben Aljia avec l'aide de Tahar Gharsa. Le fils de ce dernier, Zied Gharsa assure la direction de l'ensemble musical à partir de 2003 et remplace Ben Aljia à la tête de l'orchestre en juillet 2006.



Le comité artistique assure la charge de la collecte du patrimoine et de la révision des nouvelles compositions. Le deuxième comité, composé de poètes et d'auteurs, se penche sur l'étude des textes des chansons.



La Rachidia anime des concerts tous les mois à l'Institut supérieur de musique qui en est le siège. En 2005, l'ouverture du Festival international de Carthage est consacré à célébrer les 70 ans de cette institution.





AMITIES......DR . RBATI EL ANDALUZ.FRANCE
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 10:37
clementine a écrit:
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> Rbati Boukroune,
>
> Voici le boitier et la k7 d'un chanteur de musique
> andalouse (j'en ai encore 6 comme ca).
> Je ne sais pas ce que ca vaut..



çA VAUT DE L'OR......GARDE LES BIEN CES CASSETTES.

L'artiste n'est autre que le grand HAJ ABDELKRIM RAIS , qu'il repose en paix ,une sommité de l'école de fès et un pilier de cette musique
au maroc.

grâce à lui et surtout pendant les années 70 et 80 , la musique andalouse a ensorcellé les jkeunes qui s'y sont adonnés SANS AUCUNE MODERATION.

AMITIES CHERE CLEMENTINE


EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 10:52
Ah merci!
Je vais essayer de trouver un lecteur de k7 pour ecouter et peut etre les partager.
Lamak me donne des cours pour ouvrir des fichiers musique..
Voici en attendant la serie que je possede.
Pièces jointes:
andalouse.jpg
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
24 février 2008, 23:47
clementine a écrit:
-------------------------------------------------------
> Ah merci!
> Je vais essayer de trouver un lecteur de k7 pour
> ecouter et peut etre les partager.
> Lamak me donne des cours pour ouvrir des fichiers
> musique..
> Voici en attendant la serie que je possede.
@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@

Je suis surpris eye rolling smiley, je ne savais pas que tu te nourris aussi de cette musique. Je n’ai qu’à te dire, bienvenue dans le cercle ouvert de cette passion de valeur.thumbs up

Bonne journée et ne traîne pas la pâte pour tes travaux dirigés. Il reste pas mal de séances .hahaha !!

Lamak.
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
25 février 2008, 07:39
LE MAITRE INCONTESTABLE ACTUEL DU MALOUF TUNISIEN Zyad GHARSSA ,le

fils du grand Marhoum Tahar GHARSA.

Je garde précieusement une photo que j'ai pris avec les deux à Tunis

en 2001 ; je tâcherai de la mettre sur le forum si j'y parviens !


EL ANDALUZ

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Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
25 février 2008, 07:49

cheikh raymond leyris grand maître du malouf de constantine



EL ANDALUZ
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Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
25 février 2008, 07:55
haj mohamed tahar fergani

une sommité constantinoise


el andaluz......france

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Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
25 février 2008, 07:59
TEL PERE , TEL FILS.

Salim FERGANI


el andaluz..........france

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Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
25 février 2008, 08:05
reinette l'oranaise

lili el abbassi

maurice el medioni

QUE DE GRANDS NOMS !

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Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
25 février 2008, 17:08
Mais je vais vous etonner, je suis une grande amatrice de musique andalouse, nous les fassis avons grandi au rythme nonchalant de cette musique et les petits orchestres de Fes animaient toutes les grandes et petites fetes a Fes (du mariage a la soiree de Mimouna), j'associe d'ailleurs souvent cette musique au parfum de l'encens OUD MERI (du bois de Santal?) qui brulait au son de L"ALA.

J'ai des Cd que je vais mettre ici.
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
26 février 2008, 01:09
nous à Rabat , les familles de la médina dont nombreuses sont qui

sont d'origine andalouse et même portent des noms ibériques à ce jour,


nous avone été bercés dans cette musique , partie intégrante de notre

patrimoine et héritage culturel.


DR RBATI EL ANDALUZ

EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
26 février 2008, 02:00
Bonjour clémentine, mon ami R’bati et tous les mélomanes.

Que de sommités citées avec photos à l’appui par notre ami Doct. R’bati de Rabat.

Dans les jour a venir j’essayerai de mettre au moins une chanson, à mon goût bien sur, de chaque ou presque des chouyoukhs de la musique arabo-andalouse du maghreb.

Ceci dit bien sûr, avec l’autorisation de mon ami R’bati.

En attendant je vous invite à écouter une quinzaine de minutes pour ne pas encombrer le site, un extrait de Abdelkrim Raïs, musique andalouse de Fès.

Le son est un peu fatigué, j’ai fais de mon mieux lors de l’enregistrement , la cassette audio date d’au moins une vingtaine d’année. Avant la banalisation des CD.


Bonne journée à vous.

Lamak.

[votrezo.com]

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Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
26 février 2008, 03:29
HAJ DRISS LEMSEFFER


JE RENDS UN HOMMAGE ETINCELANT A CE GRAND MONSIEUR , NATIF D 'EL JADIDA

PUIS INSTALLE DEPUIS DES DECENNIES A CASABLANCA.


TRES ACTIF AU SEIN DE L'ASSOCIATION DES AMATEURS DE DE LA MUSIQUE

ANDALOUSE DEPUIS SA CREATION A LA FIN DES ANNES 50 .


SON DOMICILE A ETE ET CONTINUE A ETRE LE THEATRE DE MULTIPLES

MANIFESTATIONS NATIONALES OU INTERNATIONALES .



EL ANDALUZ

EL ANDALUZ
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