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LA MUSIQUE ANDALOUSE

Envoyé par rbati boukroune 
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
26 mai 2008, 11:07
bonjour aux melomanes
bonne fete a toutes nos mamans
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
28 mai 2008, 05:43
L'APOGEE DE LA CIVILISATION ARABO-ANDALOUSE

GENNET AL 3ARIF aujourd'hui "GENERALIFE"

PALAIS AL HAMRA """"""""""" " ALAHAMBRA"


EL ANDALUZ
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rba  gnl.jpg
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
30 mai 2008, 07:03
UN GRAND HOMME DE LETTRES , DE SOCIOLOGIE ET GRAND ERUDIT DE LA MUSIQUE ANDALOUSE , CONNU ET ESTIME EN FRANCE, ALGERIE ET AU MAROC


Oustad Nadir MAÂROUF


Né à Tlemcen le 05 mai 1940. Il a fait ses études universitaires à Strasbourg et à la Sorbonne. Docteur es lettres et sciences humaines (Sorbonne, Paris V) et Docteur en droit (Sorbonne Panthéon), ses directeurs de thèse furent tour à tour Jacques Berque et Georges Balandier. Il fut professeur titulaire à l'université d'Oran, puis à Lille comme professeur associé et à Amiens comme professeur titulaire. Aujourd'hui, il est directeur du CEFRESS à l'université d'Amiens.

EL ANDALUZ
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rba ndm.jpg
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
30 mai 2008, 07:10
Didactique de l’enseignement des musiques traditionnelles : Vertus et limites de l’oralité.
Contribution à l’étude du système musical de la çan’a algérienne


Par : Nadir MAAROUF


A - Introduction


L'étude commence par une rétrospective rapide mais critique des principales questions posées jusque là sur le patrimoine musicale de la çan'a. Un classement entre idées anciennes, mais sans en atténuer le mérite et recherches récentes entamées depuis les dépendances du Maghreb, s'avère nécessaire. D'un côté, il permet de faire la part des différences de point de vue entre ce qui concerne l'approche des orientalistes et celles des « nationaux », d'un autre, il signale, en dépit des ruptures quant à l'objet d'étude, l'existence d'une certaine continuité qui tient à la primauté implicite ou explicite du regard diachronique.
Dans la deuxième partie de cette réflexion, on tentera de démêler les écheveaux de la désignation même de cette musique. Les enjeux de l'évidence et du truisme dévoilent à notre insu un ethnocentrisme qui reflète un manque d'autonomie critique de l'intellectuel maghrébin par rapport à l'ethos culturel de l'humanisme du 18e siècle19e siècle occidental. L'approche sémiologique peut paraître timide car ne prenant pas position dans le débat taxinomique dominant. Mais elle a le mérite de faire justice à l'unité du « dire » et du sens, c'est-à-dire à une koiné qui assigne une verbalisation singulière à un univers musical donné et qui, aux yeux du groupe d'appartenance (acteurs et public) ne donne lieu à aucune dérive polysémique.
Le troisième volet invite à réfléchir sur une démarche posée en termes de « formule paradoxale ».
Il s'agit d'une « itinérante » personnelle, non pas sur le mode du récit autobiographique, mais qui exorcise de façon diachronique des moments faits de certitudes et de doutes, la mise en évidence d'une gestation faite de croyances et de reniements qui reflètent la « data » de tout un chacun. Les mots peuvent ne rien dire mais ils peuvent aussi faire mal, induire en erreur, voire tuer. Sans en arriver jusque là, il m'a semblé qu'il était dé ontologiquement impératif que je ne me saisisse pas d'une formule érigée en paradigme, pour obéir à la mode des paradigmes et aux coquetteries d'école, mais que je me donne pour devoir d'en expliciter le fondement épistémologique. A cet effet, l'épreuve de vérifiabilité du paradigme de la norme et de la marge, en le transposant à d'autre corpus de connaissance, doit atteste sa valeur heuristique. Si la condition de vérifiabilité n'est pas satisfaisante, la formule proposée est alors sans objet.
Sur le quatrième volet, celui qui porte plus directement sur la çan'a, j'ai évité de rentrer dans le détail descriptif de ce système musical, pour des raisons déjà évoquées plus haut. Je pense que l'essentiel à retenir est le caractère dynamique d'un système ouvert, qui incorpore « l'innovation transgression » à condition qu'elle procède des logiques fondamentales de la morphologie du système. C'est au niveau de la syntaxe, en revanche, que le champ de la licence reste un champ ouvert. Pris sous cet aspect, le système de la çan'a prescrit au plan explicite des règles de fonctionnement qui se prêtent à un certain déterminisme, mais propose ou suggère, au plan implicite, les voies et moyens de la dérogation interstitielle.
Nous verrons alors à quel titre le système ouvert que constitue la çan'a nous livre le secret de son immortalité.


EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
31 mai 2008, 02:15
Bonjour Docteur Rbati. S’bah el khier oue r’bah 3’lla nass el m’lah. smileys with beer

Tu as parler de Nadir Maârouf qui se prononce ‘’ma3rouf’’et je n’ai pu resté insensible pour ajouter un petit plus au sujet. En plus Nadir est un proche parent du coté de mes deux tantes maternelles.

Son père qui s’appelle Omar(décédé) et qu’on nomme fréquemment Omar Rachedi était un homme merveilleux et toujours souriant. En effets les ‘’Maârouf’’ tire leur origine de la famille Rachedi, issu de la région de Nédroma.

Dans l’histoire de la lutte de décolonisation du Maghreb du joug coloniale, rare sont ceux qui savent que le premier lieutenant de Messali Hadj était un Maârouf. Un oncle, mort hélas, à un age avancé et ayant vécu depuis l’indépendance à Alger.

Lorsque j’avais l’occasion et le bonheur d’être avec lui, je ne me lassais jamais de ses histoires instructives qu’il me racontait et qu’on ne peut lire dans aucun manuel d’histoire. Un homme parmi tant d’autres que la France coloniale aurait pu si elle a voulu, les portés dans son coeur pour participer à la gouvernance du pays. Ça n’aurait pas arrangé certains de ses intérêts……... Enfin bref …ne sortant pas du sujet.


Nadir qui est anthropologue de profession est aussi un ethnomusicologue. Il est président l’association culturelle Er-Ridouaniya de France.

Le 20 et 21 février passé et à l’occasion , la commémoration du 30ème anniversaire du décès du chantre et maître de la musique classique algérienne, Cheikh Abdelkrim Dali, un concert de musique andalouse, puisé dans son répertoire , a été donné à la maison de la culture de Tlemcen par Nadir Maârouf (soliste au luth) et l’orchestre placé sous la double direction de Nacer Rahal d’Alger (Nouba dil mezdj medjenba) et Rifel Mahmoud Kalfat d’Oran (Hawzi et aroubi), le tout étoffé par un récital signé du plectre de Kheireddine Bouabdellah de Tlemcen (improvisation au luth de morceaux de musique orientale).

Je vous laisse écouter un morceau (le premier) de la ‘’Nouba Raml El Maya ‘’ chantée par Nadir et son orchestre qui se compose de huit membres. Un morceau tiré d’un CD audio inédit et qui est en ta possession je suppose.

[votrezo.com]


Bon Week End Docteur et.....

Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
31 mai 2008, 02:48

MERCI INFINIMENT SI KAMAL.....EFFECTIVEMENT LE CD EST DS MON PC.

AMITIES............A BIENTOT.

AU FAIT.CET APRES MIDI , C'EST LA REPETITION A PARIS DE NOTRE ASSOCIATION

LES AIRS ANDALOUS , PRESQUE QUE DES TLEMCENIENS OULAD BLADEK !!!


EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
01 juin 2008, 05:11
bonjour tout le monde
bonjour Dr rbati
y a t'il une difference entre le hawzi et le aroubi merci
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
01 juin 2008, 06:50
Festival de Haouzi à Tlemcen

Chaouli, Zakia et Bahdja à l'affiche

Le deuxième festival national de Haouzi de Tlemcen, qui démarrera cette année le 18 juin, durera jusqu'au 26 du même mois, et verra la participation de 21 groupes exclusivement algériens, avec exceptionnellement des soirées des grands chanteurs Nasredine Chaouli, Kara-Terki Zakia et Bahdja Rahal.

Pour cette année, la présentation se fera dans un nouveau style, une variation qui associe le chant et la danse.


Nacereddine Chaouli

Hawzi Aroubi, Arabo Andalusian Music

TITRES
01. Stikhbar Mezmoum
02. Inqlab Qoumtara
03. Inqlab Sabri Qualil 04. Khlass Attani Zamaani
05. Stikhbar Raml Maya
06. Aaroubi belah ya hamaam
07. Ya aachek ezzine
08. Ennaas rahoum tahmouni
09. Ya dra ya salam
10. Ya bechar edi lebria
11. Kourissi Zidane 1
12. Nsraf Zidane Touri Mesrar
13. Nsraf Zidane Ya ghayat el
14. Amir El gharam
15. Amchi ya rassoul

Pièces jointes:
Nacereddine Chaouli.daf.JPG
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
01 juin 2008, 13:16
ANDALOUS ET FIERS DE L'ETRE



UNE BELLE MARIEE DE TETOUAN ,l'héritière de granada.

REGARDEZ la grande ressemblance avec la mariée de Tlemcen ! c'est extra !

bien qu'on dise que tlemcen est la jumelle de fès , au fait , s'il y a

2 villes à jumeler c'est bien tetouan et tlemcen. A connaître les 2

cités andalouses sur le plan culturel ,historique ,humain ,patrimonial,

musical ,géographique ,architectural .....etc , mon Dieu, ce qu'elles

se ressemblent comme 2 gouttes d'eau . Même l'accent et le parler sont

très proches . l'ancien parler de rabat , de fès , tanger , chefchaouen

ressemble aussi.





EL ANDALUZ
Pièces jointes:
rba mrtt 2.JPG
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
01 juin 2008, 13:21

RABAT L'ANDALOUSE


Mariée de Rabat de 1930

Pièces jointes:
rba mrrrbt.jpg
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
02 juin 2008, 01:56
ASSOCIATION LES AIRS ANDALOUS...." ANGHAM AL ANDALOUS "......PARIS


Permettez-moi de vous présenter cette association sérieuse et soucieuse
d'un travail exemplaire et impeccable , dont j'ai l'honneur de faire
partie .

L’association « Les Airs Andalous » présidée par Monsieur Salah Eddine Sari a été créée le 04 juin 1996 (JO Association N° 2168 en date du 26 juin 1996.) conformément à la loi du 1er juillet 1901.

Elle a pour but de promouvoir la musique arabo-andalouse avec l’ambition de pérenniser cette musique faisant partie intégrante de notre culture.

L’école de Tlemcen, l’une des plus prestigieuses écoles que compte l’Algérie et dont la renommée dépasse les frontières du pays, a vu passer d’éminents maîtres qui ont laissé derrière eux des empreintes indélébiles.

Les nombreux orchestres actuels de Tlemcen (ou de l’école de Tlemcen) s’attellent à sauvegarder ce riche patrimoine.

C’est ainsi que notre Association, composée d’une vingtaine de musiciens amateurs, mélomanes, malgré le poids de leurs études universitaires, et leurs emplois du temps très chargés et restés toujours attachés à la musique arabo-andalouse si douce, si belle, et si envoûtante, n’échappe pas à la tradition séculaire, celle de continuer malgré l’éloignement de leur ville natale, l’œuvre exaltante de leurs aînés et a pour ambition de pérenniser cette musique au-delà de la Méditerranée.

Notre Association œuvre à la promotion de cette musique de diverses manières : participation à des conférences et séminaires culturels, organisation de concerts musicaux sous la direction du chef d’orchestre Monsieur Abdelkrim BENSID, ayant fait ses premiers pas dans l'orchestre de Gharnata de Tlemcen.

* Les membres du bureau: Président : M. Salah Eddine SARI
* Vice président : M. Abdelkrim BENSID
* Secrétaire Générale : Mme. Lila BORSALI
* Trésorier : M. Amr'eddine BETAOUAF
* Trésorière adjointe : Melle. Jihane BEY OMAR




DR..RBATI EL ANDALUZ.....FRANCE
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
02 juin 2008, 01:59
ASSOCIATION LES AIRS ANDALOUS DE PARIS

EL ANDALUZ
Pièces jointes:
rba arndl.jpg
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
02 juin 2008, 02:03
Bonjour Mr.italeug

je voudrais savoir quelle est votre opinion sur qaim wa nisf

al hijaz al kabir et qaim wa nisf al hijaz lemcherqi , du point de vue

structurel et harmonique.

AMITIES


EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
02 juin 2008, 03:48
bonjour Dr rbati
desole,je ne saurais vous repondre,j'apprecie l'andalou depuis tres longtemps,mais la technique musicale je n'y connais rien.j'ai trouve votre site par hasard qui est d'ailleurs tres conviviable,ou j'ai trouve des reponses a mes questions.j'ai assiste a un concert le 28 mai de l'association el fen el assil qui nous a interprete une nouba zidane, ensuite un hawzi pour terminer sur un aroubi.je n'ai pas remarque la difference musicale.amicalement
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
03 juin 2008, 03:47
BONJOUR SI italeug

pour répondre à ta question , chez nos voisins algériens , quelle différence entre Haouzi et " aroubi " ?

Haouzi : ce terme vient de haouz , c'est à dire alentours , région ,
environs.

les environs sont bien sûr de la ville de Tlemcen ,qui se
distingue par la nouba et la çanaa dont les textes sont en
principe de la poésie arabe littéraire .

malgré le "jazal" c'est à dire les textes en arabe dialectal
,la musique est largement inspirée de l'andalou.

on peut apparenter au Haouzi , le MELHOUN Marocain , qui se
différencie de l'andalou marocain par les textes en dialectal
,par sa spécificité au sein de milieux d'artisans mais CITADINS
et non des alentours des villes traditionnelles . A CE JOUR ,
il y a énormément de gens qui confondent le melhoun et l'
andaloussi au maroc et parlent de l'un comme si c'étaitl'autre!

aussi ,je peux dire que le CHAABI algérois( kasbaji) est le
cousin du melhoun et du hawzi.


aroubi : au maroc , aroubi ou 3roubi signifie campagnard.

en musique algérienne , c'est une DEFORMATION LINGUISTIQUE du
mot arabe savant " ARROUBA3I" = LE QUATRAIN.

schématiquement ,Un quatrain est une strophe de quatre vers,
qui peut être soit un poème indépendant, soit une strophe d'un
poème plus long.

donc l'a3roubi c'est des chants , aux rythmes andalous ,sur une
base de quatrains.

autre chose si ITALEUG.

alhijaz al kabir et al hijaz al machriqi sont 2 noubas ou 2
çanaa de l'andalou marocain..je vous invite à aller voir la
toute première page de LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL
ANDALUZ et voir l'étude comparative entreles noubas algériennes
et marocaines.

AMITIES

EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
03 juin 2008, 04:46
cher Dr rbati
un grand merci pour vos explications c'est un plaisir de les lire tellement c'est bien expliquer.puisse dieu vous garder parmis nous,vous etes une encyclopedie.yatik assaha et rabi e khelik
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
03 juin 2008, 07:32
Bonsoir Docteur et notre ami italeg

Bonnes explications. ça reflète le sens même des deux mots. alors...un Aroubi, c'est un habitant de la campagne , tel qu'il est nommé par un citadin ( habitant dans l'enceinte de la ville, et pas en dehors...et au maroc presque toutes les villes en sont dotées....avec des portes de sortie nominatives). parfois ce terme est considéré comme péjoratif quant on qualité un habitant de la campagne comme étant un aroubi. genre un 'niouf'' en france.

et donc un aroubi ne te dira jamais que je suis un ''aroubi''.....mais te dira que je suis un hawzi.......c'est à dire qu'il habite dans les environs de la ville.......ce genre de mentalité à beaucoup été exploité par la politique coloniale et les séquelles , dans certaines situations demeurent mais ne sont pas visibles...........religion oblige.hhhhheuresement.

donc aroubi ou hawzi c'est hadj moussa et moussa hadj.

j'ai préparé queques chose dans ce sens du point de vue musique andalouse ........ça sera ''domané'' peut être car la connexion est trop lente.

bonne fin de journée..

lamak
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
03 juin 2008, 08:02
italeug a écrit:
-------------------------------------------------------
> cher Dr rbati
> un grand merci pour vos explications c'est un
> plaisir de les lire tellement c'est bien
> expliquer.puisse dieu vous garder parmis nous,vous
> etes une encyclopedie.yatik assaha et rabi e
> khelik


LA CHOKRA 3ALA WAJIB........TAHIYAT AKHAWIYA

EL ANDALUZ
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
03 juin 2008, 08:21
MERCI CHER KAMAL...........LAMAK........TABARAKALLAH 3ALIK

PHOTO DE NOTRE AMI LAMAK AVEC MES SALUTATIONS AMICALES

EL ANDALUZ
Pièces jointes:
RBA LMK.jpg
Re: LA MUSIQUE ANDALOUSE PAR LE DR.RBATI EL ANDALUZ
04 juin 2008, 01:15
Bonjour Docteur.

je suis surpris.


La Musique Classique « maghrébine ».

Marocaine, Algérienne et tunisienne.

La Musique classique maghrébine dite andalouse est l’héritière de la Musique arabe, elle-même synthèse des vieilles civilisations orientales.

S’il est admis en effet, que l’échelle musicale fut empruntée aux Grecs essentiellement, les modes conservent encore leur appellation persane : Seh-gah (Sika), Tchahar-Gah (Djarka)... les rythmes quant à eux ont gardé leur origine arabe : Ramal, darj...

L’Islam, véritable catalyseur, a permis le développement, à l’instar des sciences, d’un Art qui devait rayonner sur l’ensemble du monde arabo-musulman. En Occident, c’est à cette figure quasi-mythique que représente Ziryab que nous devons son implantation.
Au contact du Maghreb et de l’Andalousie, cette musique va suivre une évolution propre et s’affranchir de celle de l’école classique orientale. Elle donnera naissance à un système, celui des 24 Noubates (pluriel de Nouba) qui alliera les règles théoriques aux influences cosmogoniques et aux symbolismes métaphysiques.

Déposée sur les rivages méridionaux de la Méditerranée après la Chute de Grenade en 1492, dernier bastion arabe sur la péninsule ibérique, cette tradition musicale va trouver refuge dans les grandes cités du Maghreb : Fès, Tlemcen, Alger, Constantine, Tunis..., autant d’écrins qui vont garder jalousement l’Art d’une civilisation prestigieuse.
Essentiellement mélodique et modale, la Musique classique marocaine, algérienne ou tunisienne dite Andalouse, se maintient grâce à une tradition orale dans laquelle mélisme, et autres ornementations, restent difficiles à symboliser par le système de notation emprunté à l’Occident.

Cette tradition est représentée en Algérie par trois écoles : celle de Tlemcen ou ghernati se revendique de Grenade, celle d’Alger ou çanâa de tradition cordouane, enfin à Séville se rattache le Malouf de Constantine.

Au delà de ce rapprochement avec les villes de l’Andalousie, les différences sensibles que l’on y décèle restent plutôt liées aux influences locales qu’à une différenciation originelle.
Dans les trois écoles cette pratique est représentée par la Nouba que nous pouvons traduire par suite; celle-ci correspond à une composition instrumentale et vocale qui se déroule selon un ordre établi et des règles rythmiques et modales bien déterminées.

Chaque Nouba est construite sur un mode (Tab’) (tempérament, éthos) précis duquel elle tire son nom. Les différents mouvements qui la composent sont les suivants :

1°) Daira :

Pièce vocale de rythme libre exécutée à l’unisson strict.

2°) Mestekhber çanâa (Alger), Mishalia (Tlemcen) :

Prélude instrumental de rythme libre, exécuté à l’unisson.

3°) Touchia :

Pièce instrumentale servant d’ouverture, composée dans le mode de la Nouba sur un rythme binaire ou quaternaire (2/4; 4/4).

4°) M’cedder :

Lent, solennel et majestueux, joué sur un rythme 4/4, le M’cedder est une pièce vocale et instrumentale la plus importante de la Nouba.

5°) B’tayhi :

Deuxième pièce vocale et instrumentale, construite sur le même rythme que le M’cedder (4/4 moins lent).

6°) Derdj :

Mouvement vocal et instrumental construit sur un rythme binaire, plus accéléré que les deux précédentes pièces.

7°) Touchiat el Inçirafate :

Pièce instrumentale construite sur un rythme ternaire, annonçant une partie accélérée et vive.

8°) Inçiraf :

Mouvement vocal et instrumental à rythme ternaire (5/8).

9°) Khlaç :

ou

Ultime pièce chantée de la Nouba; il est exécuté sur un rythme alerte et dansant (6/8), s’achevant par une phrase large et libre.

10°) Touchiat el Kamal :

Touchia du final (final qui a également pour sens perfection); c’est une pièce instrumentale construite sur un rythme binaire ou quaternaire.


Le passage d’un mouvement à un autre se fait par l’intermédiaire d’une ritournelle musicale appellée Kursi (litéralement chaise), pour respecter l’alternance entre les pièces chantées. De même qu’entre deux mouvements, généralement entre le Btayhi et le derdj, l’orchestre s’arrête pour laisser l’occasion au chanteur de montrer sa virtuosité, vocale relayé par un dialogue instrumental de la kouitra, du violon, de la flûte... C’est l’istikhbar (Mawwal en orient) ou envolée lyrique sans rythme mais dûment codifiée et mesurée. C’est également l’occasion de provoquer l’émotion (tarab) à travers un beau poème en arabe classique.

Sur les 24 rapportées généralement par la tradition, 12 noubate seulement (pl. de Nouba), marquées par le temps et les hommes nous sont parvenues. Ce sont les noubate Dhil, M’djenba, H’ssine, Raml-el-Maya, Raml, Ghrib, Zidane, Rasd, Mezmoum, Sika, Rasd-eddil et la nouba Maya. D’autres, telles les noubate Djarka, Moual et Aârak, n’ont conservé que leur deux derniers mouvements (Inçiraf et khlaç). Cette Musique aurait selon la tradition, connu 24 modes d’ou les 24 Noubate correspondant aux 24 heures du cycle d’un jour entier.

Toutes les noubate, connues actuellement, empruntent leur échelle aux 07 modes fondamentaux suivants :

Reml-El-Maya, Aârak, Zidane, Moual, Sika, Mezmoum et Djarka.
Ainsi, le mode Zidane à titre d’exemple est le mode de la nouba du même nom mais également celui de la nouba Raml et de la nouba M’djenba, le mode Moual est usité pour les noubate Rasd eddil, Dil, Maya et Moual etc.

Leur support poétique quant à lui n’a subi que de faibles altérations. Il est représenté par le Mouwashah et son dérivé populaire le Zajal; inventé au 9° siècle en Andalousie, le mouwashah connut un âge d’or avec Ibn Tufaïl, Ibn Bajja (Avempace), Ibn Rochd (Averroès), Lissane-Eddine Ibnoul Khatib... Il correspond à une composition poétique à rimes et mètres multiples (quintil et septain) qui permet par sa rupture avec la longue qacida arabe à une seule rime, de plus grande subtilités et possibilités de création et de composition musicale.

Cette tradition musicale andalouse va donner naissance à plusieurs genres de musiques citadines qui puisent leurs sources dans la poésie et la mélodie du terroir.

Ces genres plus vifs sont représentés par les N’qlabate, le Haouzi, le Aroubi, le Zendani, le Chaâbi enfin (étymologiquement : populaire) qui en est le dérivé le plus récent; ce dernier se distingue cependant, par des rythmes spécifiques et une recherche particulière de l’ornementation et de l’accentuation vocale.

Instrumentation :

Les instruments, liés à cette forme musicale s’articule autour du luth et ses dérivés (tel que le luth aârbi, la kouitra), le qanoun (psaltérion, cithare), le rebab (rebec), le Nay (flûte oblique en roseau) tandis que le rythme est au départ assuré par les tbiblat et le tar (sorte de tambour sur cadre circulaire à une peau, portant de petites cymbales). Sur cette orchestration de base sont venus se greffer avec plus ou moins de bonheur d’autres instruments empruntés à la gamme tempérée. Nous citerons le violon et le violon alto (Kamendja), la mandoline et le piano. Ces instruments à gamme fixe (le piano surtout) tout en enrichissant les ensembles andalous, tendent à atténuer, voir effacer les nuances que pouvaient seule rendre l’orchestration originelle. Le rythme quant à lui est désormais élargi à la derbouka, sorte de tambour dont la plus grande ouverture est recouverte d’une membrane.

Interprètes :

Il serait fastidieux de citer ceux qui ont contribué ou contribuent encore à la préservation, à la sauvegarde et à la transmission de cet art séculaire. Mais quelques noms prestigieux se démarquent dans le carrousel musical des noubate.

Nous citerons Sfindja, dont l’école d’Alger est rattachée comme lui sont rattachés de grands noms qui ont perpétué la tradition tels Cheikh M'nemmeche, Benteffahi, Mouzino, Mohamed et surtout Abderrezzak Fekhardji. Violoniste de talent et chef d’orchestre prestigieux, Abderrezzak Fekhardji a su jusqu’à sa mort survenue en 1984, marquer des générations de disciples ou de simples amateurs.

Parmi les interprètes de la tradition musicale des noubate, une place particulière est accordée au Caruso algérien : Mahieddine Bachtarzi qui domina par ses multiples talents, la vie artistique du XX° siècle en Algérie.

Nous citerons des interprètes prestigieux tels Dahmane Benachour, Abdelkrim Dali, Mohamed Khaznadji, et surtout Ahmed Serri qui présente pour nous l’intérêt capital d’être le dépositaire de la tradition andalouse authentique. Sid Ahmed Serri, entreprend actuellement l’enregistrement intrégal du répertoire musical classique de l’école d’Alger. Nul doute que cette louable initiative mettra définitivement à l’abri de la déperdition, ce riche patrimoine tout en le fixant dans son authenticité. Ce travail est réalisé par son ami Bouabdellah Zerrouki, dont les multiples enregistrements de qualité ont contribué à la redécouverte de ce riche patrimoine musical tant en Algérie qu'à l'étranger.

Pour l’école de Tlemcen c’est à cette figure emblématique de Cheikh El Arbi Bensari qu’est rattachée la mémoire. Il a su insuffler la rigueur à des générations de mélomanes, gardant vivace au sein de la société tlemcenienne, le raffinement d’une civilisation prestigieuse.

Cheikh Redouane Bensari, cheikh Brixi sont les dignes représentants.
Pour l’Ecole de constantine, l’Art du Malouf est représenté par Cheikh Raymond, Cheikh Darsouni, Cheikh Bentobal et Cheikh Fergani.

Yamna Bent El Hadj El Mahdi, Cheikha Tetma, Meriem Fekkaï, fadhila Dziria etc. : ce sont également ces femmes qui ont marqué de leurs sensibilités l’art de la nouba et du Haouzi dans les cercles féminins.

Perspectives :

L’Art musical andalou dont le génie a été saisi par des personnalités musicales de renom tels Salvador Daniel, Jules Rouanet, Camille Saint Saëns et qui s’en ont inspirés, enregistre sans conteste un engouement sans pareil tant qu’au Maghreb qu'à l’étranger (France...).

De nombreux enregistrement sont réalisés concomitamment à la floraison de nombre de sociétés artistiques, dans des villes parfois où traditionnellement cet art était absent (Biskra...), de même que des études académiques lui sont actuellement consacrées.
Parmi ces associations musicales nous pouvons citer :

El Djazaïria-El Moussilia, El Fen ouel Adab, El Fekhardjia, Es Soundoussia, El Ghernatia (Alger), La S.L.A.M, Ahbab Echeikh El Arbi Ben Sari (Tlemcen), Nassim El Andalus (Oran), El Fen oua Nachat, Nadi El Hilal Ethaqafi (Mostaganem), El Bastandjia (Constantine)...,
la liste est longue de toutes celles qui oeuvrent dans l'ombre pour la sauvegarde de ce genre musical. Signes d’un renouveau, nous n’avons pour nous en convaincre que les nouvelles voix pleines de promesses et chargées d’émotions dans leurs interprétations du M’cedder Zidane : Tahia bikoum koulou ardhin tanzilouna biha.

Source: Le net.
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