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RETOUR A MARRAKECH

Envoyé par hananiaamar 
RETOUR A MARRAKECH
11 janvier 2010, 04:53
RETOUR A MARRAKECH .
J’avais quitté le Maroc le 23 septembre 1972 pour Paris et… de nouvelles aventures !
Je ne savais sûrement pas que je laisserais s’écouler tant d’années avant d’y retourner. En réalité, je pensais même ne jamais y revenir et je considérais que je partais en " exil " pour toujours. J’ai appris, depuis, à ne plus dire " toujours " et " jamais " à tort et à travers et à employer parcimonieusement le mot " exil ".

Mon premier véritable " retour " eut lieu à Marrakech. Cependant, je dois à la vérité de dire que je suis retourné dans mon pays natal en 1987 dans des conditions bien spéciales.
Au cours d’un voyage dans l’Algarve, au sud du Portugal, nous avions fait la connaissance d’un couple de Parisiens qui avait grande envie de visiter l’Empire Chérifien.
Malgré toutes mes réticences tenant à la fois aux circonstances dans lesquelles je fus " contraint " de partir et au risque d’une déception inévitable après une si longue absence, je me résolus à tenter l’expérience.
Un temps très long m’avait été indispensable pour tenter d’oublier ou de mettre de côté la dernière ou les dernières années vécues dans " l’Empire Fortuné du Maghreb ". Y régnaient alors ce que l’on a localement appelé, avec crainte voire terreur, les " années de plomb ". La police était omniprésente, redoutable et redoutée, la méfiance était de règle dans les lieux publics, cafés et restaurants. L’antijudaïsme confondu allègrement avec l’antisionisme s’étalait à longueur de colonnes de journaux et surtout dans le quotidien istiqlalien2 L’Opinion, et à la radiodiffusion marocaine, malgré les appels au calme du Palais-Royal qui préfiguraient la médiation du roi Hassan II dans le conflit israélo-palestinien. Mais qu’avions-nous à faire dans cette galère et subir les effets néfastes et pernicieux de ce qui se passait au Proche-Orient ? Sous le prétexte d’être Juifs, étions-nous Israéliens ou sionistes pour autant ? C’est sans aucun doute cette déplorable et regrettable confusion soigneusement entretenue par quelques-uns – de tous bords et toutes tendances – qui est en grande partie responsable du déclin de la plus importante et la plus ancienne communauté juive de cette région du monde.

Je partis donc avec l’idée de ne plus jamais faire retour en arrière.
Nos amis de l’époque, les P***, avaient fortement insisté pour organiser un séjour au Maroc.
Je ne pus accepter ce voyage, non sans recul, qu’à la condition de passer par un organisme de voyages et de ne pas aller dans ma ville natale dont le spectacle forcément modifié voire dégradé, ne pourrait que renforcer ma tristesse.
Je savais que la " confrontation " de mes souvenirs avec la réalité serait dure. Plutôt que de laisser une importante partie de moi sur place, j’étais parvenu, douloureusement, à emporter un " bout " de Maroc avec moi, à l’instar de ces émigrants qui prenaient un peu de terre natale dans leur exil. Pour ma part, ce fut une brassée d’odeurs, de couleurs, d’histoires, de fureur océane, et, finalement, un capital de " bonnes choses " (le " bon sein " maternel diraient mes confrères psycha-nalystes) pour m’accompagner dans ma nouvelle vie bien plus au Nord, dans les brumes parisiennes…
Nous choisîmes un séjour de deux semaines comportant un petit circuit à Fès, Moulay Idriss, principalement puis une halte non loin de Tétouan et Tanger. L’arrivée à l’aéroport de Tanger fut une rude épreuve pour moi car, malgré mon passeport français, le préposé aux services de la police de l’air et des frontières se montra d’un zèle excessif et fort inquisiteur. Remarquant que mon lieu de naissance était Rabat, il se crut autorisé à me questionner :
" - De quelle origine êtes-vous ?
??Je suis Français, né au Maroc, à Rabat, le---
- De quelle origine êtes-vous ? répéta mon interlocuteur.
- Je suis Français, né au Maroc, à Rabat, le---, répondis-je froidement, sur un ton monocorde. "
Les mêmes propos furent – non pas échangés – mais tenus une bonne dizaine de fois jusqu’à ce qu’un de ses supérieurs hiérarchiques lui ordonne de cesser ce jeu inconvenant.

L’on m’a affirmé, plus tard, que les policiers de l’air et des frontières recherchaient leurs compatriotes de confession musulmane ayant épousé des chrétiennes, alors que des textes de loi les en empêcheraient… ce qui restait à vérifier et à démontrer. Je ne fus pas du tout convaincu par cette explication du moment, ayant plutôt en mémoire les campagnes anti-judaïques féroces qui sévissaient au moment de mon départ du Maroc.

On peut se demander pourquoi j’use d’un long détour pour arriver au vif du sujet, mon retour à Marrakech. C’est, ami lecteur, qu’il s’agit d’une longue et parfois pénible maturation, d’un long débat intérieur. La décision n’a pas été facile et durant ce premier véritable retour au Maroc, j’étais tendu, agressif et aux aguets. Je me demandais vraiment ce qui se passerait au moment du départ de Tanger. Un circuit qui nous conduisit notamment à Moulay Idriss et Fès acheva d’aviver mes craintes. À Moulay Idriss, fief d’un islam dur et extrémiste, je fus frappé par l’attitude doucereuse des gamins qui, tout en réclamant quelques dirhams et des stylos, nous " balançaient " en souriant de manière angélique, des propos injurieux tels " Va te faire mettre, que soit maudite la religion de ta mère… " et autres " gentillesses " que je compris facilement. Il est curieux de constater que dans de nombreuses langues étrangères, la compréhension des injures et des insultes ne pose guère de problèmes… d’autant que je n’avais pas appris l’arabe mais conservais en moi les sonorités et un peu de vocabulaire de la langue utilitaire de mon pays natal. Les mots " charmants " allaient être à nouveau utilisés par un marchand de babouches du souk de Fès quelques jours plus tard. Alors que je lui demandais le prix d’une paire de babouches traditionnelles et que, dans la bonne tradition locale, je proposais un autre prix, le marchand ignorant que je comprenais un peu sa langue, me regarda froidement en marmonnant " Je serais un Juif si j’acceptais ta proposition ". Je saisis alors les babouches et les lui lançai à travers la boutique en lui disant de " se les garder ". Fès a toujours été une ville dure, considérée par les " voyagistes " et les touristes comme la cité impériale la plus intéressante à visiter. Elle dispose, certes, d’une longue histoire mais la suffisance, l’arrogance de ses habitants la rendent insupportable et décidément, oui, je n’aime pas du tout Fès, je n’ai jamais aimé cette ville fermée, méprisante pour les autres parce qu’elle a disposé d’un glorieux passé.

Il y a bien d’autres cités à visiter au Maroc et j’ai déjà suffisamment vanté les beautés subtiles et mystérieuses de Rabat, ma ville natale, dédaignée par les circuits touristiques, pour la décrire encore en détail… et pourtant, la simple évocation de la Kasbah des Oudaïas et de l’embouchure de l’oued Bou-Regreg me donne aussitôt les larmes aux yeux.

Ces retrouvailles avec mon pays natal débutaient fort mal, mais je gardais en moi le secret espoir de retrouver " quelque chose " de mon histoire et de celle des miens. Le malaise finit par s’atténuer surtout lorsque nous séjournâmes en club après un circuit assez fatigant. Mais je conservai jusqu’au départ une certaine fébrilité et je ne me sentis vraiment bien que lorsque l’avion prit son envol et quitta le territoire marocain.
Avant de parler de mon vrai retour dans l’Empire fortuné du Maghreb, j’ai besoin d’évoquer le Marrakech d’avant l’exil, celui de mes cinq ans, celui de ma vie d’étudiant. Je ne m’y suis rendu que quatre ou cinq fois entre cinq et vingt-cinq ans, mais chacun de mes passages a beaucoup compté.

Mon premier séjour à Marrakech remonte à 1952. J’avais déjà eu le privilège d’accompagner mes parents en France pendant près de deux mois l’été précédent, en 1951.
Cette fois encore, mes sœurs pourraient m’en vouloir d’être plus " gâté " qu’elles. Nous partîmes en train tôt le matin, ma mère et moi. Mon père devait nous rejoindre. Comme de coutume, il passait sa vie à son travail, aux Moulins D. Baruk, comme si l’entreprise lui appartenait et ne prenait que peu de vacances. J’ai le souvenir merveilleux et attendri d’un séjour paradisiaque à la Mamounia de Marrakech, somptueux palace moins tapageur à l’époque que de nos jours. J’ai une curieuse sensation de " sucré en évoquant cette période, comme si tout était doux, les paysages grandioses, la palmeraie, la Menara, la place Djemââ-el-Fna. Je fus effrayé par les charmeurs de serpents et me tins à une distance prudente. Mais déjà l’attention et le silence respectueux que suscitaient les conteurs me plurent, même si je ne comprenais rien aux histoires interminables que ces troubadours d’Afrique mimaient à une assemblée captivée.

À côté des conteurs, excellaient les danseurs gnaoua dans leurs contorsions et leurs danses qui les conduisaient à des transes ; je fus surtout impressionné par le caractère lancinant des rythmes et par leurs yeux exorbités ou roulant dans leurs orbites et ne laissant plus apparaître que le blanc de l’œil…
Plus loin, doctes et sûrs d’eux, des " guérisseurs ", entourés d’une multitude de flacons renfermant des produits étranges issus probablement de plantes, promettaient au chaland la guérison de tous les maux …
Ce fut une véritable explosion de couleurs, de sons – la flûte des charmeurs de serpents, les derboukas, les cymbales et clochettes des porteurs d’eau, les cris de la foule à certains étals de nourritures et de boissons – d’odeurs – les grillades de viande en plein air, les épices, le crottin de cheval, les oranges fraîchement pressées, la fleur d’oranger, le jasmin, les gâteaux au miel et le thé à la menthe…

Je contemplai, ahuri, des monticules de dents, de lunettes, de dentiers posés en tas sur des tapis berbères, la multitude de bocaux contenant des herbes et autres substances destinées à guérir tel ou tel mal…

À Marrakech, on ressent toujours une impression étrange, celle de vivre dans un monde hybride, mixte, fait de traditions séculaires et de modernisme actuellement présent par une profusion de paraboles qui hérissent les terrasses ou les façades d’immeubles, les sonneries des téléphones portables et les calculettes des marchands qui convertissent notre monnaie en dirhams… Les calèches cohabitent avec les petits taxis et les belles berlines de touristes argentés… Ville de contraste sur tous les plans, à travers ses bâtiments, ses rues, ses habitants vêtus soit à l’occidentale soit à la marocaine – du temps du Protectorat, les Français disaient de façon méprisante " à l’indigène " sans se rendre compte de la beauté de l’origine de ce mot qui pour eux, marquait de façon claire et nette la différence entre ce " monde de sauvages " et la " civilisation occidentale ".

à suivre....


Hanania Alain Amar

PARU DANS LA REVUE LOS MUESTROS DE l'INSTITUT SEFARADE EUROPEEN NDE BRUXELLES en 2005
Re: RETOUR A MARRAKECH
11 janvier 2010, 04:55
SUITE
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Retour à Marrakech






En ce début des années cinquante, au siècle dernier, l’hôtel Mamounia était fortement marqué par la présence régulière de Winston Churchill qui y louait un immense et somptueux appartement une partie de l’année. Il consacrait beaucoup de temps à son hobby, la peinture, inspiré par la lumière exceptionnelle de ce lieu magique.

L’élégance british de l’hôtel et de ses clients contribuait à recréer une atmosphère d’avant-guerre, du moins était-ce ainsi que je l’imaginais.

Nous avions – peut-être à tort – une certaine admiration pour ces Anglais qui ne représentaient pas du tout leur île, je le saurai beaucoup plus tard en découvrant toutes les horreurs commises par les Anglais dans leurs colonies, mais constituaient le " gratin " des sujets de " Sa Gracieuse Majesté ".

En revanche, une partie des Français du Maroc, demeurée (dans tous les sens de ce terme) pétainiste malgré la chute de Vichy et du IIIe Reich, éructant encore des insultes antisémites (tant antijuives qu’antimusulmanes), affichant une arrogance totalement déplacée mais calquée sur celle des calamiteux Résidents généraux Alphonse Juin et Augustin Guillaume, se croyaient une race de " seigneurs ", alors que nombre d’entre eux n’étaient que de minables opportunistes, profiteurs de guerre et exploiteurs d’un pays dépecé par les puissances occidentales toutes confondues.

Ils nous décevaient, ces Français, car ils se situaient aux antipodes de l’image que nous nous faisions – surtout mes parents et les Juifs de leur génération – des représentants du pays des Droits de l’Homme et du Siècle des Lumières. Nous nous apercevrons qu’ils ne représentaient sûrement pas la France, mais tout juste eux-mêmes, et encore…

Fort heureusement, parmi les Français du Maroc, bien des personnalités remarquables se sont illustrées, dans l’Instruction publique, la santé, l’habitat et tant d’humanistes anonymes.

Lors de la publication de mon premier livre1, quelques lecteurs m’ont reproché de dénigrer la France. Je maintiens que je n’ai en aucune façon dénigré la France que j’admire globalement à travers sa langue, sa culture, les libertés qu’elle défend et promeut dans le monde. En revanche, je déplore toujours, même à présent, l’attitude pitoyable des nostalgiques de Vichy – et je puis assurer qu’il en existe encore – et de l’époque coloniale dans ce qu’elle a eu de moins glorieux.

Mais revenons plutôt à ma découverte de l’une des cités impériales de l’Empire chérifien. J’ai la nostalgie de cette place Djemââ-el-Fna, poussiéreuse et grouillant de visiteurs, avant qu’une couche de goudron la recouvre dans la seconde moitié des années 1970.

La place " d’origine " avait beaucoup plus de charme, même ou surtout parce que le plus grand désordre y régnait, mais cela faisait partie de son attrait.

Les promenades en calèche demeurent, dans ma mémoire d’enfant, un moment privilégié ; je pouvais contempler le panorama chamarré et unique de cette flamboyante cité du haut de mon siège au rythme paisible et cadencé du cheval qui nous berçait. Nous pouvions alors visiter la ville, faire une halte à la Palmeraie, gigantesque domaine – abritant de somptueuses demeures – malheureusement dévasté par une maladie des palmiers et quelques incendies aggravés par une intense sécheresse ces dernières années.

Dans la ville, nous parcourions en calèche la grande et large avenue du Gueliz, la ville nouvelle dite "européenne ", distincte de la médina qui abrite à présent les plus beaux riads de Marrakech la rouge. Le mot " Gueliz " a une histoire ; dès la construction de l’église de Marrakech, les sujets marocains musulmans avaient baptisé le lieu " Gueliz ", simple transposition du vocable " église ".

Avant de quitter la ville pour ses environs, nous passions devant la Koutoubia – sœur jumelle de la Giralda de Séville – au minaret orné de trois boules dont la plus petite, au somment, serait en or, affirme la légende.

Puis nous nous dirigions vers la Menara, imposant bassin, agrémenté d’un pavillon de l’époque sââdienne, en plein cœur des jardins de l’Agdal (Agdal signifie jardin en berbère). La Menara aurait souvent servi de lieu de rendez-vous amoureux pour les sultans. L’histoire non officielle prétend qu’un sultan jetait dans l’eau du bassin celle avec laquelle il avait passé la nuit… ? Cette ville fourmille de mythes et de légendes et les conteurs ont de quoi alimenter leurs récits sans fin…

Il règne à la Menara, surtout quand on a la chance d’y être seul, loin des hordes de touristes armés de caméras et autres engins à figer les souvenirs, une atmosphère de paix et d’éternité à laquelle contribuent l’étendue lisse de l’eau du bassin et les cimes enneigées de l’Atlas qui se dresse majestueusement, au loin…

Immanquablement, la visite se terminait par un retour place Djemââ-el-Fna et une halte à la terrasse surélevée du café de France qui surplombe la place, pour y déguster des cornes de gazelle tendres et sortant du four accompagnées d’un thé à la menthe très chaud et très sucré… mes papilles en " frémissent " de plaisir en écrivant ces lignes ! Elles ont frémi pour les pâtisseries mais aussi pour la pastilla au pigeon et celle du dessert au lait et à la cannelle, pour le couscous royal et tant d’autres délices culinaires que je ne cesse à présent de chercher à retrouver en France, en particulier chez Mansouria, à Paris.

Ma description du Marrakech de cette époque ressemble un peu à celle qu’en fit Hitchcock dans la seconde version de son film, L’Homme qui en savait trop, vu beaucoup plus tard, lorsque j’atteignis l’âge de 14 ou 15 ans.

Je dispose, fort heureusement, de quelques photographies de ce séjour qui représentent mes parents élégants et heureux, soit dans la ville soit dans les jardins de la Mamounia. Une d’entre elles a servi de couverture à mon troisième livre1. Ma mère prit ce cliché dans lequel je m’appuie contre mon père qui m’entoure de ses bras protecteurs alors que je me sens dans une confiance et un amour absolus…

Ma curiosité naturelle et précoce – parfois encombrante pour mes parents auxquels je posais un nombre infini de questions sur tout et n’importe quoi – me fit noter beaucoup de détails précieux et que je tiens à consigner ici, tant est grande ma crainte de les oublier. De la sorte, rien n’est tout à fait perdu, rien n’a totalement disparu… du moins est-ce ainsi que je tente de faire vivre des acteurs absents physiquement mais tellement présents dans ma mémoire et dans la partie la plus intime de moi-même.

Le climat à Marrakech est surprenant car à la chaleur sèche et parfois torride du jour succède un froid vif dès la tombée de la nuit qui survient beaucoup plus tôt qu’en France, vers cinq ou six heures du soir, du moins au début du printemps. Cet instant crépusculaire est aussi somptueux que bref. Cette période de l’année est, pour moi, la plus propice à une escapade dans la ville rouge dont la beauté éclatante est rehaussée par ses larges avenues bordées de bigaradiers en fleurs.

La nature s’exprime dans toute sa splendeur, par ses couleurs, ses odeurs, la douceur de l’air, la clarté du ciel et son soleil généreux… Nous sommes aux portes du désert et la magie du sud marocain s’annonce déjà. Le temps s’écoule lentement. La sérénité est proche et accessible.

Ce premier séjour dans la cité impériale, qui suivit mon premier voyage de près de deux mois en France, durant l’été de 1951, fut pour moi une source inépuisable de découvertes, d’émerveillement et de reconnaissance sans bornes pour mes parents qui m’ouvraient ainsi les portes de la connaissance, de la culture, de la curiosité… Qu’ils en soient à jamais remerciés ! Depuis que je les ai perdus tous les deux, je les associe en permanence et chaque évocation me remplit de tendresse et d’émotion…

Il me faudra attendre 1968 pour y retourner, lorsque mon vieil ami Henri Tuizer, étudiant en médecine à la faculté de Rabat lui aussi m’invita à la bar-mitzvah de son petit frère. Nous étions tout un groupe d’étudiants de l’Université de Rabat I, Fanny Dahan, ma sœur Arlette, et quelques autres à faire partie du voyage. Nous vîmes sur la place Djemââ-el-Fna le chancelier allemand Willy Brandt reculer prudemment devant un serpent que son " dompteur " voulait entourer autour du cou de l’homme politique ouest-allemand. Les vendeurs de haschich nous talonnaient sur la place qui avait le charme d’antan.

Avant de quitter le Maroc, j’effectuerai à nouveau deux voyages à Marrakech en 1970 avec mes amis Judah Bensimhon II Benjamin Aflalo, Hélène Elalouf et Arlette, puis en 1972, année de mon départ avec un confrère, Patrick C., lequel, inconscient des risques qu’il prenait, dévora des grillades servies en plein air sur la place Djemââ-el-Fna… à en être malade !

En dehors de mon premier souvenir de la ville rouge, le plus important de mes séjours à Marrakech eut lieu en 1999 avec Agnès qui connaît fort bien la ville où elle s’est rendue très souvent et depuis longtemps. Elle avait visité le Maroc dès 1960, mais nous ne sommes pas rencontrés à ce moment-là.

En 1999, donc, tout avait changé, mon ami Driss Moussaoui, responsable de la psychiatrie universitaire casablancaise me l’avait affirmé et le Maroc regrettait "ses " Juifs partis massivement entre 1948 et 1967. Je vainquis les dernières appréhensions qui demeuraient en moi et je ne l’ai jamais regretté. L’accueil fut remarquable dès que l’avion se posa sur le sol natal.

Le douanier marrakchi lisant les indications portées sur mon passeport, m’ouvrit les bras et me souhaita en langue arabe la bienvenue au bercail.

Cette fois, je compris parfaitement tout ce que j’entendais, mais je disposais de peu de vocabulaire tout en parvenant à me faire comprendre. Effectivement, " tout " avait bel et bien changé. Aucune hostilité ni dans la ville, ni dans les souks, ni avec les autorités.

Agnès voulut me présenter un commerçant de la ville, originaire de Rabat, spécialisé dans la fabrication de vêtements en cuir et en daim, chez lequel elle avait déjà effectué plusieurs achats.

Dès que nous nous vîmes, il me regarda, surpris, et me dit tout à trac : " Vous êtes Alain Amar, lycée Gouraud, sixième 2 ". J’étais sidéré et acquiesçais.

Il me rappela alors que sa famille, les Amzallag, était originaire de Salé, la ville voisine de Rabat, séparée par l’oued Bou-Regreg. Une grande émotion m’envahit et nous nous sommes revus à plusieurs reprises. Lors d’une de nos visites à Claude Amzallag, nous vîmes une dame âgée, très occidentale, demander à Claude s’il avait vu sa fille Arlette. Ce n’était pas le cas, mais Claude en profita pour nous présenter. La dame, prénommée Victoria, me fixa un long moment puis s’exclama : " Vous êtes le fils de Léon et Sol Amar ! Comme vous ressemblez à votre mère et comme votre père était beau et élégant ! "

Une atmosphère irréelle semblait entourer cette étrange rencontre, tandis que je me sentais " flotter " et perdre momentanément et partiellement le sens des réalités, comme dans un rêve…

Victoria rompit le silence et me fit savoir qu’elle était alliée à ma famille et avait épousé Joseph Berdugo, il y a bien longtemps. Effectivement, il y avait bien un lien de parenté entre nous, même indirectement. Nous en étions là lorsque la " fameuse " Arlette fit son apparition et je me découvris une nouvelle cousine qui, visiblement ravie, nous invita à déjeuner dans sa petite maison de campagne – affirma-t-elle du moins – dans la palmeraie. Un chauffeur nous attendait et nous conduisit au sein de ce havre de paix à un véritable palais des mille et une nuits (telle était la " petite maison de campagne " !) remarquablement construit et décoré avec de riches et beaux matériaux. Une domesticité silencieuse et efficace fit le service. Notre hôtesse était l’épouse de Serge Berdugo, ancien ministre du tourisme du roi Hassan II et actuellement en charge des destinées des communautés juives du Maroc. Nous prîmes le thé sur une terrasse digne des contes persans, au sol recouvert de tapis moelleux, et ornée de coussins épais et confortables. Des plateaux chargés de pâtisseries aux amandes, de fruits confits (oranges, citrons doux) et d’une gourmandise exceptionnelle que je n’avais jamais goûtée jusqu’ici, de la confiture de fleurs d’oranger – un régal, mais gare à la prise de poids –, attisaient notre gourmandise !

Pour l’heure, le plaisir seul comptait et Victoria me gavait de sucreries en m’appelant " mon fils ".

Manifestement, je pense qu’elle a dû être plus ou moins amoureuse de mon père en son temps, car elle m’en reparla longuement, exaltant son élégance, ses costumes anglais et sa délicieuse conversation…. Il était si différent de ses frères, il était si racé, si raffiné, me dira-t-elle… J’étais heureux de rencontrer quelqu’un qui avait connu mon père et en dressait devant Agnès un portrait si avantageux qui, cette fois-ci, n’était pas de mon crû.

Le dépaysement, l’accueil chaleureux du douanier, l’absence totale d’hostilité des habitants, les " retrouvailles " familiales et amicales et ce délicieux moment dans ce palais de rêve furent un enchantement qui me donna bien vite envie de revenir dans mon pays et plus spécifiquement à Marrakech… Je n’étais pas encore prêt à assumer un retour à Rabat… Chaque chose en son temps, pensais-je, il faut savoir attendre, parfois longtemps, mais surtout attendre !

Avec Agnès, j’ai visité les souks comme je ne l’avais fait auparavant. Sa soif de découverte aidant, nous y avons déambulé dans tous les sens. Ce sont, sans aucun doute, les souks les plus sûrs du pays, de structure assez simple et si différents de ceux de Fès dans lesquels je n’ai jamais trouvé que hauteur, arrogance, dédain voire hostilité…

La présence d’Agnès et le contraste entre nous, elle si blonde et moi si brun (du moins avant l’arrivée massive de mes cheveux blancs) étaient amusants à lire dans les yeux des Marrakchis.

Au cours de nos quotidiennes équipées dans les souks et la médina, certains vendeurs me reprochaient très gentiment de répondre en français à leurs questions, mais devant mes difficultés à parler correctement et aisément l’arabe dialectal, dont je comprenais l’essentiel, à ma grande surprise, ils avaient un sourire mi-amusé mi-désolé, mais nous réservaient un accueil toujours chaleureux. À aucun moment, je n’ai pu détecter la moindre hostilité, la moindre réticence, mais plutôt un regret de leur part du départ massif des Juifs du Maroc dont le nombre n’avait cessé de décroître pour passer de 250 000 après la Seconde Guerre mondiale à environ 2000 aujourd’hui.

Agnès me conduisit au marché aux fleurs d’une petite rue perpendiculaire à l’avenue du Gueliz. On y trouve les plus belles fleurs de la région et les roses de Marrakech sont réputées. Agnès m’en avait rapporté cent à son retour de Marrakech pour mes quarante ans. Je me souviens encore de l’air ahuri de ses collègues de travail à l’aéroport de Lyon alors que je prenais possession de mon volumineux cadeau, à la fois merveilleux et inattendu…

Le chiffre cent a une raison d’être. Dans ma famille, lorsqu’on fête un anniversaire, on dit une formule rituelle " Puisses-tu aller jusqu’à cent ans " ou en arabe " bâl myat âm ". En dehors de la superstition qui sous-tend cette habitude, la formule me plaît et j’étais heureux qu’Agnès s’en fût souvenue.

Juste en face de ce marché aux fleurs, se trouve toujours une des pâtisseries les plus raffinées de la ville. J’y ai souvent dégusté de somptueuses et fines cornes de gazelle, les plus fines de toute mon existence… et je m’y connais en pâtisseries orientales !

Contrairement à ce qu’imagine ou croit le plus souvent le touriste occidental, les bonnes pâtisseries marocaines ne dégoulinent pas de miel et ne sont pas frites mais cuites au four, sans matières grasses et la pâtisserie juive marocaine est particulièrement réputée. J’avais un camarade français qui croyait qu’on dévorait quotidiennement des loukoums au Maroc... Sa connaissance de la géographie et des civilisations du Maghreb était singulièrement indigente.

Bien évidemment, nous sacrifiâmes à la tradition et nous prîmes des calèches pour revisiter Marrakech et revoir la Koutoubia, la Mamounia, la Menara…

Ce fut un séjour enchanteur, idyllique empli d’une joie sincère dénuée totalement d’amertume ou de regrets, d’autant plus que j’effectuais ce premier véritable retour au Maroc avec Agnès tellement à l’aise dans cette ville qu’elle connaît si bien et qui ne lui a jamais fait peur, ni dans les souks ni dans les dédales de la médina.

Renseignés par des connaisseurs, nous réservâmes un soir une table pour aller dîner dans un riad transformé en restaurant gastronomique, en plein cœur de la médina. La douceur du climat en cette fin du mois de mars, le ciel étoilé, le décor somptueux, la cuisine succulente, le service quasi royal assuré par des serveurs discrets et glissant littéralement sur les sols recouverts de tapis épais et moelleux, avec en musique de fond du Haendel, sera pour bien longtemps un des souvenirs les plus heureux de ce retour à Marrakech.

Le temps qui s’écoule ne compte pas, il semble suspendu ou aboli et la seule chose qui compte est le plaisir de tous les sens exacerbés dans un tel décor.

Nous décidâmes d’étendre notre périple en allant pour la première fois – et cela était valable pour nous deux – à Essaouira (l’ancienne Mogador), charmante cité qui offre un contraste saisissant entre des fortifications à la Vauban et une ville typiquement marocaine. La fureur de l’Atlantique me fit remonter de merveilleux souvenirs. Essaouira est une petite ville possédant beaucoup d’attraits, sérénité, charme, ambiance très particulière encore imprégnée des hippies des années 1970 dont certains sont encore présents et hantent les terrasses de café, refaisant le monde pour la énième fois. Le mellah est toujours fort bien conservé et ici aussi, " on " regrette le départ de " ses " Juifs ! La spécialité de la ville est la fabrication de meubles ou objets décoratifs en thuya dont nous avons rapporté quelques spécimens.

C’est toujours avec regret qu’on quitte Essaouira et Marrakech, mais parodions mes ancêtres de la Bible : " L’an prochain à Marrakech, Inc’h Allah ".



Hanania Alain AMAR

Juillet 2005.

Los Muestros n° 62, Institut séfarade européen de Bruxelles.
Re: RETOUR A MARRAKECH
11 janvier 2010, 05:06
Précision à l'attention d'éventuels "grincheux" : ce récit n'est qu'un récit et non un réquisitoire. S'il contient des propos qui ne font pas plaisir à certains, je le déplorerai mais je n'en changerai pas un iota car il s'agit de VECU et non d'une page d'histoire.
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 02:01
Bonjour
En lisant votre récit, j'ai retrouvé les sensations de ma jeunesse à Marrakech. Pour ma part, j'ai quitté le Maroc en 1967. J'ai remis les pieds au Maroc que pour une mission de Consulting d'une durée d'un an en 1998.
J'ai été vraiment deçu, par le comportement raciste et antijuif de la population marocaine. A tel point qu'à l'hötel, au restaurant, je disais que j'étais Français et que je ne comprenais pas l'arabe malgré ma naissance au Maroc, Afin d'éviter toute remarque désobligeante et haineuse.
Et depuis, je n'ai plus remis les pieds. Je ne les remettrai que contraint et forcé.
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 02:38
Merci de votre commentaire, comme j'ai pu l'exprimer ailleurs mais a des gens "bornés" et peu aptes (ou non désireux de) à comprendre qu'un vécu d'enfant (ici comme dans mon récit sur Tanger) ne devait pas être pollué (j'insiste sur le terme pollué) par des apports plus concrets faits à l''âge adulte (je fais allusion aux considérations sans aucun intérêt sur l'état des chemins de fer au Maroc , ce dont je me fiche comme d'une guigne !). En revanche, dans mon récit sur Marrakech, il ya plusieurs aspects dont un qui m'a fait revenir sur mon impression première lors d emon "premier retour". L'accueil était plus agréable, mais je suis comme vous, je sais que je ne retournerai plus au Maroc, la page est tournée et je vis autre chose qui me remplit suffisamment. Pour lmoi , la nostalgie est un mal redoutable qui entrave et empêche de reehgarder devant soi ! C'est le "vieux" psychiatre hospitalier que je suis qui a vu tant de misères et de souffrances humaines qui parle , qui parle de vécu et non de l'exactitude d'un tracé de chemin de fer, considération stérile et vide de sens, n'en déplaise au sieur Cigalou, pseudo de Lancry !
Amicalement
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 03:02
Hanananiaamar,
Tu ne parais pas trés courageux ...c'est quoi cette façon d'attaquer un membre de DAFINA , en citant son patronyme supposé,dans un sujet où il n'est jamais intervenuthumbs down...C'est vraiment une méthode de type stalinien vraiment HONTEUSE.....

Chacun sait sur ce site où je suis inscrit depuis plus de trois ans que je suis quelqu'un d'ouvert...j'adore discuter si possible en argumentant afin d'aider à faire avancer les sujets...en particulier sur l'Histoire du Maroc...

Je t'ai cordialement invité à poursuivre la discussion engagée dans le sujet sur TANGER...donc au lieu de venir pleurer et te réfugier à MARRAKECH remonte donc un peu plus au nord du Marocsmoking smileyhot smiley
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 04:37
Pour RAPHY 75,
Ne nous laissons pas envahir et polluer , oui polluer par des interventions aussi intempestives que grotesques et continuons nos échanges entre nous
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 04:40
TOUJOURS POUR RAPHY,
Un certain cigalou alias Lancry ose me dire que je manque de courage alors que je signe de mon vériytable nom tous mes messages, ce qui n'est pas son cas... mlais ojn sait bien que les donneurs de leçon ont toujours quelque chose à se reprocher, ne serait-ce que l'hypertrophie du moi des paranoäiques
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 05:29
Quel comportement !! un peu de retenue!!!! je trouve inadmisible ces propos envers Cigalou, un vent de folie vous parcourt , j'ai lu vos interventions avec toujours beaucoup d'intérêt "votre lancée( ne vous en déplaise) de babouches dans la boutique d'un artisan marocain dans la médina de feZ n'est elle pas indigne d'un monsieur qui se défend d'être colonisateur et raciste, mais ce fait , monsieur est inacceptable de votre part!!!! il est vrai que instruction et intelligence sont deux choses bien différentes
Espèrons, monsieur, que vous ne poluerez pas davantage nos belles rubriques de DAFINA
alain76
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 06:09
Bonjour tout le monde

C'est chaud ici, hou la la, ça sent le réglement de compte !!!
Calmez-vous et un peu de sérénité : lan3al shetane.

A+
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 07:34
Apparemment, le "sieur" alain 76 ne sait même pas lire et n'a même pas compris que l'agression venait du marchand d ebabouches qui lui m'insultait, je cite mon propre extrait : ]" Les mots " charmants " allaient être à nouveau utilisés par un marchand de babouches du souk de Fès quelques jours plus tard. Alors que je lui demandais le prix d’une paire de babouches traditionnelles et que, dans la bonne tradition locale, je proposais un autre prix, le marchand ignorant que je comprenais un peu sa langue, me regarda froidement en marmonnant " Je serais un Juif si j’acceptais ta proposition ". Je saisis alors les babouches et les lui lançai à travers la boutique en lui disant de " se les garder ".[/i]
En l'occurrence, "Mössieur Alain 76"', qui insultait l'autre, apprenez à lire et peut-êtr en rediscuterons-nous, mais cela m'téonnerait !
Amlors, ne donnez pas de leçons et regardez la poutre qui est dans votre oeil at pas la paille quei aurait pu être dans le mien ! Je ne vous salue pas, pas plus que je ne salue tous les CASTRATEURS DE PENSEE, les staliniens et autres dictateurs !
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 07:47
Bonjour en vous lisant, j'en ai deduit que vous avez quitté le Maroc après vos études Supérieures. J'aimerai bien savoir comment était la cohabitation avec les autres étudiants.

Cordialement
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 07:50
Pour le mot de dire je serais un juif si ......... eh bien moi c'est mon poing à la figure qu'il aurait reçu en plus de la babouche.
A Casablanca, nous ne rencontrons pas ce type de salopard.
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 08:03
En fait, je raconte tout cela dans deux d emes livres :
- Une jeunesse juive au Maroc paru chez l'Harmattan en 2001 et "Mémoires d'un psychiatre(dé)rangé en 2005 il me semble psychiatre dérangé non pour trouble mentaux mais par la façon dont les divers gouvernements français ont bradé la psychiatrie avec le concours malheureux de confrères insuffisamment vigilants.
J'ai été l'élève ébloui egt reconnaisant d'un grand maître en psychatrie à l'hôpital Sainte Anne à Paris (après ma réussite au concours d'internat des hôpitaux de Paris), un résistant qui cacha des Juifs, des francs maçons, des communistes et dirigea mes travaux pour le doctorat d'Etat en médecine et le doctorat d'Etat de spécialité.
J'ai commencé mes études de médecine à la faculté de Rabat mais je les ai poursuivies et achevées à Paris à l'université de Paris VII. A Rabat, l'immense majorité des étudiants Marocains musulmans était proche de nous, les non musulmans ( en tout une vingtaine sur 300, avec trosi Français catholiques, 17 Juifs), sauf durant la guerre des Six Jours où un clivage se produisit, quelques Marocains nous conservcant avec ostentation et courage leur vive amitié et une grande majorité hostile, mais dès la reprise des cours en ocvtobre 1967, tout était presque redevenu comme avant. En revanche, parmi les nouveaux enseignants marocains, certains manifestèrent un désir vif et actif de se débarrasser des non Marocaisn authentiques, tant professeurs qu'étudiants, il fut alors temps de partir.
Mais là, aussi, tout cela est du VECU et un vécu doit toujours être écouté et respecté, même si la froide "vérité" historique assène des suites d edates et d'affirmations... , - mais qui détient la vérité ? Les doctes et péremptoires critiques qui ne font que lire sans l'avoir vécu, les pertsonnes imbues d'elle mêmes, les donneurs de leçons ? Non, il y a mille façons de retracer une époque et sans vécu, cela ressemble à un catalogue mort et sans goût !-

Bien amicalement
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 08:06
Merci à Casaville pour votre commentaire, ce coup de poing, c'est celui que méritent ceux qui me critiquent pour ce malheureux et regrettable incident dont je garantis la totale authenticité qui m'a rappelé soudain ce que me racontait mon père quand des âniers frappaient leur bourricot chargé de marchandises en gueulant "hezrra ya yhoudi" = avance juif !
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 08:12
Merci pour cet éclaircissement. Et j'en déduit que vous êtes Medecin et Psychiatre. etes vous toujours en activité.
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 08:16
monsieur je ne comprends pas votre langage , je m'étonne qu'une personne comme vous, puisse être injurieuse , je me demande, voir je commence à douter de votre identité !! je ne pense pas que le dit auteur de ces livres puisse s'exprimer de cette façon ; j'arrête la discution car je crois n' avoir à faire qu' à un provocateur Les modérateurs et Dafinautes jugeront , ne tombons pas dans le piège!
Alain 76
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 08:19
Je suis devenu psychiatre et ai exercé les fonctions de médecin directeur d'un gros établissement mutualiste dans le sud de la France, puis chef de service à Lyon,mais un accident cardiaque grave m' a contraint à cesser et j'ai alors trouvé beaucoup de temsp pour écrire et revenir à ma passion antérieure les lettres, l'histoire, la philosophie...
J'ai pu me passionner et je continue pour l'éthique en général et l'éthique médicale en étant membre du Comité d'Ethique du Centre hospitalo universitaire de Lyon et en ayant une mission d'expert rapporteur à la Haute Autorité de Santé
Ma spécialité a toujours privilégié l'humain et l'écoute de la souffrance et l'essai d'apporter un soulagement, mais lorsque des "catrateurs de pensée" de tout poil se manifestent, je dois avouer que j'aime bien sortir d ema réserve habituelle.../
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 08:25
Monsieur Alain 76, je ne peux vous empêcher de penser ce que vous pensez et je m'en garderai bien.
Je donne mon identité complète, Hanania Alain AMAR fils de Yehouda-Léon AMAR (directeur financier dees Moulins David Baruk) et de Sol ELMALEM, petit-neveu du grand David Sabbah (rien à voir avec son pâle et actuel homonyme de Montréal), grand Rabbin et juge au Haut Tribunal Rabbinque siégeant à Rabat sous la présidence du regrétté Grand Rabbin Saül Danan;, je suis né à rabat en 1947... Aurez-vous le courage d'en dire autant et de sortir de l'anonymat ?
Re: RETOUR A MARRAKECH
12 janvier 2010, 08:31
Alors vous avez connu le Rabbin Ichoua MAMANE à Rabat ?
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