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Salim Halali

Envoyé par dethaey.eli 
Re: Salim Halali
27 juin 2005, 01:29
SALIM HALALI EST DECEDE LE 25 JUIN 2005 A VALLAURIS


QUE SON AME REPOSE EN PAIX!







Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/07/2005 15:06 par Dafouineuse.
Re: Salim Halali
03 juillet 2005, 13:10
Shalom - Salam à tous .

Je crois que ce fut la première fois 1959 ? que fus éblouis par le fait qu'un orchestre arrete de chanter et se mette debout a l'entrée de mes parents au coq d'or et moi du haut de mes 7/8 ans me dit ; "eh bien , je n'en reviens pas..Salim Halali fait tout cela en leur honneur ....Ils savait faire honneur et en recevait en contre partie..
Malheureusement , ils nous quittent cette génération qui a marquée notre enfance et la musique et les refrains qui nous suivent depuis ...
Merci Salim , Merci pour tout et comment faire un bon trajet sans le CD dans la voiture ...OUHNA GINA ...

Simon S.
Re: Salim Halali
04 juillet 2005, 05:27
Bonjour

Les journaux marocains ont beaucoup parlé de vie du grand artiste et
ont lui rendu un grand hommage

Ci-joint article paru dans le quotien : "Le matin"

****************************************

Décédé dans l'anonymat à l'âge de 80 ans : La chanson populaire en deuil, Salim Halali n'est plus



03.07.2005 | 16h39




Salim Halali, auteur et interprète des célèbres chansons " Mahani Zine Ya Laamar ", " Mine Al Barah Wa Lyoum ", " Al Aïn Zarga ", " Mounira ya Mounira " et bien d'autres succès est décédé la semaine dernière, dans le plus grand anonymat, à Cannes à l'âge de 80 ans. Salim Halali qui est de la même génération que l'autre célèbre chanteur marocain de confession juive, Samy Al Maghribi, auteur du grand tube " Kaftanak Mahloul Ya Lalla " a passé une bonne partie de sa vie à Casablanca où il dirigeait " Le coq d'or ", un fameux music-hall oriental de l'ancienne médina et qui attirait de nombreux touristes à l'époque. "Le Coq d'Or" avec six salons décorés de draperies tissées d'or et de meubles Louis XV authentiques était l'un des plus somptueux cabarets du monde en ces temps.

De chanteurs et de musiciens qui ont été formé " l'école " Salim Halali ont tous rejoint la RTM au début de l'indépendance et ont constitué la base de son orchestre et de son animation musicale Ainsi de grands artistes marocains, comme Hajja Hamdaouya, Omar Tantaoui et Latifa Amal ont été soutenus à leurs débuts par Salim Hilali dont les chansons font partie aujourd'hui du répertoire de la chanson populaire marocaine. Elles sont reprises et exécutées pratiquement dans toutes les fêtes familiales sans que les jeunes qui les fredonnent ne sachent qu'elles sont l'œuvre d'un homme qui a servi la musique marocaine avec tant de talent et de perfection.
Chanteur, compositeurs et grand virtuose de la " derbouka ", d'ailleurs cet instrument qui se trouve à Casablanca chez l'un de ses amis, en l'occurrence le photographe Mohamed Maradji qui le conserve jalousement.

Rappelons, pour l'histoire que Salim Halai qui vivait à Paris fut sauvé 1940 des camps de concentration, sur instruction royale, grâce à l'intervention de M. Kaddour Benghabrit, recteur de la Mosquée de Paris, qui lui a délivre une attestation de conversion à l'islam. De plus il le fait engager au café de la Mosquée de Paris où il s'est produit régulièrement avec des artistes aussi importants qu'Ali Sriti et Ibrahim Salah qui vit actuellement au Maroc.
En 1965, Salim se retire à Cannes dans une magnifique villa où il a vécu entouré d'oeuvres d'art et de bibelots rares.

Le journaliste canadien, Nighthawk, de la Gazette de Montréal, qui a assisté au spectacle que Salim a donné en novembre 75 à Montréal, Place des Arts, devant mille huit cents personnes a bien cerné le personnage et a écrit :"Ses chansons sont presque toutes arabes, avec une touche de modernisme, dans le style qui a donné naissance au flamenco. (...) Salim Hilali est énergique, dynamique, plein de charme et il établit une relation très intime avec son public, à la façon de Manitas de Plata.

Il entre en discussion avec un spectateur, tourne un compliment à une dame au milieu d'une chanson. Il s'arrête pile dans une chanson triste et s'embarque sur un solo de darbouka qui fait naître des battements de mains dans le public, dans une frénétique accélération de rythme. Il s'investit totalement dans son chant, se donne dans la joie avec des caprices d'enfant gâté". Salim Halai est mort, mais son œuvre marquera à jamais le paysage artistique marocain.

Son dernier album "Salim Halali au Maroc" regroupe toutes les oeuvres majeures typiquement marocaines qu'il interprétait régulièrement au "Coq d'Or" et dans ses galas au Maroc et à l'étranger.

Re: Salim Halali
04 juillet 2005, 13:01
soly



Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/03/2008 14:45 par clementine.
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Re: Salim Halali
09 juillet 2005, 09:40
je suis la niece de salim

je tiens à vous remercier pour ce gentil hommage



Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/03/2008 14:47 par clementine.
Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:01
Auteur: LA HIJA DEL MAR Y DEL SOL
Date: 29 juin 2005, 09:36


salim photo 1

soly

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Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:03
Auteur: LA HIJA DEL MAR Y DEL SOL
Date: 29 juin 2005, 09:37


salim photo 2

soly

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Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:04
Auteur: LA HIJA DEL MAR Y DEL SOL
Date: 29 juin 2005, 09:38


photo 3

soly

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Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:08
DE LA PART DE DOUIDOU

C"est avec tritesse que nous avons appris le deces de Salim Halali survenu le 25/6/2005. C'est la plus grande voix orientale qui s'est éteinte et nous sommes bien tristes de voir la perte de ce genie à la voix d'or.Une partie de la culture judéo marocaine part avec lui...
J'ai tous ces disques, mais malheureusement aucun film ou vidéo de lui. Si quelqu'un en avait ce serait genial. Pour ma part j'ai des photos de lui prises chez moi en 1996 et il etait déjà avancé dans l'age.
Douidou fan incondionnel de Salim

gomtass@voila.fr



Modifié 2 fois. Dernière modification le 26/07/2005 15:11 par Dafouineuse.
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Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:10
DE LA PART DE DOUIDOU
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salim2.jpg
Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:11
DE LA PART DE DOUIDOU
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salim3.jpg
Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:12
DE LA PART DE DOUIDOU
Salim en 1996
<bgsound src="[www.dafina.net] Halali - Mahanni Ezzine.mp3" loop="0">




Modifié 4 fois. Dernière modification le 25/04/2006 14:55 par Dafouineuse.
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salim4.jpg
Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 15:54
Ca c'est des photos rare! magnifique!

Dans la derniere, je ne le reconnais pas du tout.

Merci Douidou et Dafouineuse smiling smiley

Amicalement,

Re: Salim Halali
26 juillet 2005, 17:01
Salut tout le monde,
Je me rejouis de voir qu'il existe des fans de salim, peut etre bien mon artiste préféré.Je regrette déjà de n'avoir jamais pu le rencontrer.

Je vous invite à consulter le forum du site marocain www.bladi.net dans la rubrique culture - la musique marocaine de salim halali:

[www.bladi.net]

Il faudrait qu'on reunisse le plus de documents (photos inédites, voire vidéos) de salim vu le peu d'archives de salim.


Merci dafouineuse pour tes merveilleuses photo. On en demande encore...


En ce qui concerne les articles relatant le décès de salim, j'en ai comptabilisé plusieurs:

[www.lematin.ma]

[www.liberation.fr]

[www.lanouvellerepublique.com]

[www.aujourdhui.ma]

[www.albayane.ma]



Modifié 2 fois. Dernière modification le 29/03/2008 14:48 par clementine.
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musicboxla_1853_14684816.jpg
Salim Halali: hommage
07 octobre 2005, 16:18

Voici un vibrant hommage paru dans le magazine marocain "tel-quel" qui resume merveilleusement le grand artiste et l'homme de coeur qu'etait Salim Halali.

En cadeau, je mets en cadeau une photo de Salim issue de ma collection privée.

AdrienDan/



L'adieu à un libertin ( Par Chadwane Bensalmia)

à 85 ans, Salim Halali s'est éteint loin des siens. De son public qui l'a adulé. De ses successeurs qui l'ont admiré. L'auteur des plus grands chefs d'œuvre du répertoire judéo-arabe, festif et libertin à souhait, n'est plus.


Encore un qui nous quitte. Encore un qui disparaît dans un quasi-anonymat et qui n' aura eu son quart d'heure de gloire qu'une fois parti là où il n'en aura plus besoin. Public oublieux, ironie de la vie ou ingratitude de la scène ? Peu importe. Désormais, Salim Halali est mort et enterré. C'était il y a plus de deux mois. Parti dans la solitude de ses 86 ans, dans la froideur du soleil glacial de son "exil", à Cannes, là où -presque- personne ne venait plus le voir.

Cela faisait quelques années cependant que le monstre à la voix de gitan s'était retiré de la scène -vaincu par le temps qui passe-, mais non sans avoir laissé à ses successeurs un répertoire intemporel de chansons judéo-arabes. Dour biha ya chibani, Sidi Hbibi, Mehhenni Zine, Sbert mazal nesber…. Autant de titres qui meublent aujourd'hui -et sans doute à jamais- le répertoire musical de nos fêtes et qui sont entrés par la force de leur génie dans notre patrimoine musical.
"Parler de Salim Halali, c'est exactement comme parler d'Oum Keltoum. Ce n'est pas la chanson qui compte, mais le chanteur, sa voix, sa prestance, sa manière d'enfiévrer son monde avec des "Mawwal" d'une phrase, mais chantés avec des dizaines de notes et sur une quasi infinité de gammes, avec une facilité et une aisance uniques" atteste, plus que jamais admiratif, Maxime Karoutchi, lui-même un des derniers - sinon le dernier- des chanteurs judéo-marocains à perpétuer dans son pays un genre musical, un art de vivre douloureusement asents.

Souvent on me demande de chanter des titres de Salim, mais je ne peux pas. J'ai beau maîtriser ma voix, je n'arrive pas à sortir les vocalises qui respecteraient sa maestria. Sa voix est un violon. Il n'y a pas de cases pour se repérer. C'est un voyage aléatoire…vers le plaisir" poursuit notre homme.

Place Mexico, le mois de mai dernier, dans le crachin parisien, Claude Botbol avait un pressentiment "Il n'en a plus pour longtemps. Il est vieux et fatigué. Seule sa voix, sa musique me rappellent combien il est grand, combien il est fort". Ce respect à la filiation musicale n'est pas dû au hasard. Claude aussi est un puriste. Lui aussi refusait de courir le cachet. Lui aussi faisait partie de cette génération qui a mis son art, sa "senâa" au-dessus de tout. Au-dessus des clivages religieux.

Claude Botbol, ses frères Hayem et Marcel font partie aussi de ces monstres sacrés qui ont forcé la porte, placé la délicieuse musique judéo-marocaine, libertine à souhait, dans le patrimoine génétique des Marocains. Salim disparu, c'est une partie de leur richesse, de leur âme qui s'en sont allés aussi.

Curieux destin que celui de Monsieur Halali. Il est né en Algérie, à Annaba avant de suivre sa petite famille au Maroc. C'est peut-être cela qui donne cette sensation de voyage, cette dimension maghrébine… méditerranéenne (une identité qu'il revendiquera dans une de ses chansons, simplement titrée Méditerranéen) à son répertoire. Le jeune Salim est sensible, différent, il aime les hommes et il ne s'en cachera jamais. Il aime l'ivresse, perdre ses sens, jamais le contrôle. Tous les soirs, avant de monter sur scène, il se noie dans le whisky. Salim buvait parce qu'il avait peur. Peur de décevoir un public qui l'adulait, qui accourait dans les cabarets ou les soirées privées cachant pour certains un magnétophone, pour voler des instants de bonheur…de communion. Il a bu aussi pour oublier. Lorsque Pierre, l'amour de sa vie est mort, fauché par le destin… un carrefour, une voiture… il ne s'en est jamais remis. Il lui restait la musique pour survivre. Le regard aimant des autres pour se consoler. Sa sœur, son unique famille, son autre grand amour qu'il a chanté dans Mounira. Une délicieuse ballade andalouse, gitane avec un soupçon de gharnati où il porte au firmament le prénom de son aimée. C'était ça aussi, Salim. Il savait donner, mais il savait aussi prendre, rendre hommage. Sa version de Aalach ya ghzali en est une parfaite illustration.

Naturellement, sans forcer, avec douceur, il nous induit en erreur, il nous amène par la main vers les rives du Nil avant de nous déposer, sans crier gare dans un cabaret de Casablanca. Dans son cabaret. "Le coq d'or", aujourd'hui disparu, pour nous raconter les débuts de Hajja Hamdaouiya, alors danseuse chez lui. Il y jouait de la derbouka. C'est lui qui l'encouragera à chanter, sans doute parce qu'elle avait une certaine faculté qui lui échappait : chanter du Haouzi. Pourtant, Salim n'avait rien à envier à sa protégée. Sa palette musicale allait au-delà de tout ce que les musiciens de sa génération pouvaient faire. Il chantait en français, en espagnol, en dialectes marocain, tunisien, algérien de l'est. Au coq d'or, on se battait pour en être. Et personne n'échappait au fluide qu'il dégageait. Même pas le sultan Mohammed V. Même pas Mohamed Abdelwahab. Même pas la diva Oum Keltoum qu'il chantera sur scène, en Israël. L'emprise était tellement forte que toute une génération de chanteurs s'est vue estampillée du cachet "les petits Halali". Il était leur parrain, leur maître, leur idole. "C'est que des Salim Halali, on n'en fait qu'un seul dans l'histoire musicale" martèle Maxime Karoutchi. Jamais il ne revendiquera ce statut. Et chaque fois qu'il pourra donner des conseils, lancer des jeunes, il le fera. Il avait le cœur gros comme ça, Salim. à chaque Aid Lekbir, il mettait un point d'honneur à offrir à chacun de ses employés un mouton pour le sacrifice. Des petits gestes, un altruisme, une générosité qui font aussi sa légende.

Il concevait son métier comme un artisan amoureux du beau, du parfait.
Dans les années soixante, alors qu'il se rendait à la boutique du père Pinhas, à l'époque matelassier, pour refaire sa literie, celui-ci lui annonce la bar-mitsva de son fils. Salim lui promet alors de venir y chanter. Mais uniquement après le dîner, pour que son public l'apprécie à sa juste valeur. Il était comme ça, Salim. Le chant était une affaire sérieuse, quasi-mystique, une épreuve de force. "Un simple homme ? Non. Un magicien de la note. Le seul à pouvoir sortir un "ya lil" où des dizaines de notes viennent s'entreposer délicatement, joignant des sonorités andalouses, orientales, marocaines" poursuit Maxime.

Par sa musique, Salim savait souffler la vie dans le cœur de tous… alors que la sienne s'évacuait subrepticement chaque fois qu'il offrait une note, que le souffle de sa musique touchait le public. Sur scène, il semblait se débattre, il allait au-delà des limites, violentant son micro à la manière d'un chanteur yéyé des années 60. D'autres fois, il avait la grâce d'un Molina ( célèbre chanteur de flamenco). Et d'autres, la sensualité d'une diva du gharnati… Il n'en finissait pas, ambigu, passionnant.

Au Maroc, les derniers à l'avoir vu sur scène sont ses compagnons, qui l'ont vu grandir, qui ont vu son étoile monter au firmament. Les vieux du home de la rue Verley Hanus à Casablanca. Les derniers témoins de la vitalité du judaïsme marocain l'acclameront dans une soirée de gala. L'ultime communion et une dernière fièvre avant de repartir en France. Et s'éteindre quelques mois plus tard. Il n'avait peut-être plus la force de vivre. D'attendre cet hommage - venu peut-être un peu tard- que lui réservait la ville d'Essaouira pour son festival des Andalousies Atlantiques (du 15 au 17 septembre dernier). Ce "quart d'heure de gloire" posthume, peut-être qu'il n'en voulait plus

Pièces jointes:
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Re: Salim Halali: hommage
09 octobre 2005, 01:46
adriendan (david afflalo),je te remercie pour ta gentille lettre que je viens de recevoir de toi,ce matin.

bonnes fetes et hatima tova,ainsi qu'a ton epouse,et tes 2 enfants.
bisous soly
Re: Salim Halali
09 octobre 2005, 02:05
[pagead2.googlesyndication.com]

[fr.israel-music.com]

[he.israel-music.com]

[he.israel-music.com]

[he.israel-music.com]

[he.israel-music.com]

[he.israel-music.com]

voici,un site israelien,ou vous,pouvez ecouter,salim,il faut juste 2 hauts parleurs et c'est tout.

soly





Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/04/2007 07:27 par Dafouineuse.
Re: Salim Halali: hommage
17 octobre 2005, 14:43
Auteur: freddy (IP enregistrée)
Date: 10 octobre 2005, 16:49


je desirais faire un hommage sur salim avec des chanteurs qui chanterais du salim j'aimerais que vous me donniez votre avis je suis la nièce de salim et j'aimerais lui rendre un homage
Re: Salim Halali
17 octobre 2005, 14:44
Auteur: Emeraude (IP enregistrée)
Date: 11 octobre 2005, 07:09


Freddy,

Si tu es la niece de Salim comme tu l'as deja pretendu il y a quelques mois, pourquoi tu ne nous dis rien sur "ton oncle" qui etait si celebre et si aime?

Tu nous demandes des photos et des avis....
Je vois que nous les Dafinois savons un peu plus que toi...etrange, non?

[dafina.net]


Pièces jointes:
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Re: Salim Halali
17 octobre 2005, 14:45
Hommage a salim halali
Auteur: d_benaami (IP enregistrée)
Date: 17 octobre 2005, 13:59


à 86 ans, Salim Halali s'est éteint loin des siens. De son public qui l'a adulé. De ses successeurs qui l'ont admiré. L'auteur des plus grands chefs d'œuvre du répertoire judéo-arabe, festif et libertin à souhait, n'est plus.

Encore un qui nous quitte. Encore un qui disparaît dans un quasi-anonymat et qui n' aura eu son quart d'heure de gloire qu'une fois parti là où il n'en aura plus besoin. Public oublieux, ironie de la vie ou ingratitude de la scène ? Peu importe. Désormais, Salim Halali est mort et enterré. C'était il y a plus de deux mois. Parti dans la solitude de ses 86 ans, dans la froideur du soleil glacial de son "exil", à Cannes, là où -presque- personne ne venait plus le voir.
Cela faisait quelques années cependant que le monstre à la voix de gitan s'était retiré de la scène -vaincu par le temps qui passe-, mais non sans avoir laissé à ses successeurs un répertoire intemporel de chansons judéo-arabes. Dour biha ya chibani, Sidi Hbibi, Mehhenni Zine, Sbert mazal nesber…. Autant de titres qui meublent aujourd'hui -et sans doute à jamais- le répertoire musical de nos fêtes et qui sont entrés par la force de leur génie dans notre patrimoine musical.
"Parler de Salim Halali, c'est exactement comme parler d'Oum Keltoum. Ce n'est pas la chanson qui compte, mais le chanteur, sa voix, sa prestance, sa manière d'enfiévrer son monde avec des "Mawwal" d'une phrase, mais chantés avec des dizaines de notes et sur une quasi infinité de gammes, avec une facilité et une aisance uniques" atteste, plus que jamais admiratif, Maxime Karoutchi, lui-même un des derniers - sinon le dernier- des chanteurs judéo-marocains à perpétuer dans son pays un genre musical, un art de vivre douloureusement absents. "Souvent on me demande de chanter des titres de Salim, mais je ne peux pas. J'ai beau maîtriser ma voix, je n'arrive pas à sortir les vocalises qui respecteraient sa maestria. Sa voix est un violon. Il n'y a pas de cases pour se repérer. C'est un voyage aléatoire…vers le plaisir" poursuit notre homme.
Place Mexico, le mois de mai dernier, dans le crachin parisien, Claude Botbol avait un pressentiment "Il n'en a plus pour longtemps. Il est vieux et fatigué. Seule sa voix, sa musique me rappellent combien il est grand, combien il est fort". Ce respect à la filiation musicale n'est pas dû au hasard. Claude aussi est un puriste. Lui aussi refusait de courir le cachet. Lui aussi faisait partie de cette génération qui a mis son art, sa "senâa" au-dessus de tout. Au-dessus des clivages religieux. Claude Botbol, ses frères Hayem et Marcel font partie aussi de ces monstres sacrés qui ont forcé la porte, placé la délicieuse musique judéo-marocaine, libertine à souhait, dans le patrimoine génétique des Marocains. Salim disparu, c'est une partie de leur richesse, de leur âme qui s'en sont allés aussi. Curieux destin que celui de Monsieur Halali. Il est né en Algérie, à Annaba avant de suivre sa petite famille au Maroc. C'est peut-être cela qui donne cette sensation de voyage, cette dimension maghrébine… méditerranéenne (une identité qu'il revendiquera dans une de ses chansons, simplement titrée Méditerranéen) à son répertoire. Le jeune Salim est sensible, différent, il aime les hommes et il ne s'en cachera jamais. Il aime l'ivresse, perdre ses sens, jamais le contrôle. Tous les soirs, avant de monter sur scène, il se noie dans le whisky. Salim buvait parce qu'il avait peur. Peur de décevoir un public qui l'adulait, qui accourait dans les cabarets ou les soirées privées cachant pour certains un magnétophone, pour voler des instants de bonheur…de communion. Il a bu aussi pour oublier. Lorsque Pierre, l'amour de sa vie est mort, fauché par le destin… un carrefour, une voiture… il ne s'en est jamais remis. Il lui restait la musique pour survivre. Le regard aimant des autres pour se consoler. Sa sœur, son unique famille, son autre grand amour qu'il a chanté dans Mounira. Une délicieuse ballade andalouse, gitane avec un soupçon de gharnati où il porte au firmament le prénom de son aimée. C'était ça aussi, Salim. Il savait donner, mais il savait aussi prendre, rendre hommage. Sa version de Aalach ya ghzali en est une parfaite illustration. Naturellement, sans forcer, avec douceur, il nous induit en erreur, il nous amène par la main vers les rives du Nil avant de nous déposer, sans crier gare dans un cabaret de Casablanca. Dans son cabaret. "Le coq d'or", aujourd'hui disparu, pour nous raconter les débuts de Hajja Hamdaouiya, alors danseuse chez lui. Il y jouait de la derbouka. C'est lui qui l'encouragera à chanter, sans doute parce qu'elle avait une certaine faculté qui lui échappait : chanter du Haouzi. Pourtant, Salim n'avait rien à envier à sa protégée. Sa palette musicale allait au-delà de tout ce que les musiciens de sa génération pouvaient faire. Il chantait en français, en espagnol, en dialectes marocain, tunisien, algérien de l'est. Au coq d'or, on se battait pour en être. Et personne n'échappait au fluide qu'il dégageait. Même pas le sultan Mohammed V. Même pas Mohamed Abdelwahab. Même pas la diva Oum Keltoum qu'il chantera sur scène, en Israël. L'emprise était tellement forte que toute une génération de chanteurs s'est vue estampillée du cachet "les petits Halali". Il était leur parrain, leur maître, leur idole. "C'est que des Salim Halali, on n'en fait qu'un seul dans l'histoire musicale" martèle Maxime Karoutchi. Jamais il ne revendiquera ce statut. Et chaque fois qu'il pourra donner des conseils, lancer des jeunes, il le fera. Il avait le cœur gros comme ça, Salim. à chaque Aid Lekbir, il mettait un point d'honneur à offrir à chacun de ses employés un mouton pour le sacrifice. Des petits gestes, un altruisme, une générosité qui font aussi sa légende. Il concevait son métier comme un artisan amoureux du beau, du parfait.
Dans les années soixante, alors qu'il se rendait à la boutique du père Pinhas, à l'époque matelassier, pour refaire sa literie, celui-ci lui annonce la bar-mitsva de son fils. Salim lui promet alors de venir y chanter. Mais uniquement après le dîner, pour que son public l'apprécie à sa juste valeur. Il était comme ça, Salim. Le chant était une affaire sérieuse, quasi-mystique, une épreuve de force. "Un simple homme ? Non. Un magicien de la note. Le seul à pouvoir sortir un "ya lil" où des dizaines de notes viennent s'entreposer délicatement, joignant des sonorités andalouses, orientales, marocaines" poursuit Maxime.
Par sa musique, Salim savait souffler la vie dans le cœur de tous… alors que la sienne s'évacuait subrepticement chaque fois qu'il offrait une note, que le souffle de sa musique touchait le public. Sur scène, il semblait se débattre, il allait au-delà des limites, violentant son micro à la manière d'un chanteur yéyé des années 60. D'autres fois, il avait la grâce d'un Molina ( célèbre chanteur de flamenco). Et d'autres, la sensualité d'une diva du gharnati… Il n'en finissait pas, ambigu, passionnant. Au Maroc, les derniers à l'avoir vu sur scène sont ses compagnons, qui l'ont vu grandir, qui ont vu son étoile monter au firmament. Les vieux du home de la rue Verley Hanus à Casablanca. Les derniers témoins de la vitalité du judaïsme marocain l'acclameront dans une soirée de gala. L'ultime communion et une dernière fièvre avant de repartir en France. Et s'éteindre quelques mois plus tard. Il n'avait peut-être plus la force de vivre. D'attendre cet hommage - venu peut-être un peu tard- que lui réservait la ville d'Essaouira pour son festival des Andalousies Atlantiques (du 15 au 17 septembre dernier). Ce "quart d'heure de gloire" posthume, peut-être qu'il n'en voulait plus.

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