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les aissawas

les aissawas
28 juillet 2004, 02:01
C'est le moqqadem qui possède et conserve en son domicile le matériel propre à la ta'ifa utilisé pendant le rituel. Ce matériel se compose des éléments suivants :
1- les étendards
2- les vêtements cérémoniels
3- le brûle-parfum, encensoir
4- les instruments de musique .

dessin de la disposition d'un groupe aissawa
Pièces jointes:
disposition du groupe aissawa..jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 03:40
aissawas 1
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aaisawa 1.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 03:42
aissawa 2
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aissawa 2.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 03:47
entoure en rouge le mosolee de sidi aissa
Pièces jointes:
en rouge.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 04:02
entree du mosolee
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entree du mosolee mohamed ben aissa.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 04:37
fenetre du mosolee des aissawas ou est enterre chekh al camel.



Message modifié (28-07-2004 14:38)
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1.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 04:41
le mosolee a meknes
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le mosolee.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 04:42
es aissawas a fez
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isawa a fez.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 04:44
voici la tombe mohamed ben aissa
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1.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 04:46
representation des dakhla
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1.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 04:51
le tamtam des aissawas :darbouka jimbi en bois peint recouverte de peau de chevre et de cordes tressees
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2.jpg
Re: les aissawas
28 juillet 2004, 05:08
la tombe mohamed ben aissa
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Re: les aissawas
28 juillet 2004, 05:22
dictionaire des aissawas:
Ab-El Kader Al Jilali (ou Al Jilani) : soufi persan, grand saint de l'islam (+ 12ème s.). Fondateur de la Qadirriya.

Achiya : rythme féminin immuable, appellé aussi "la mère du rythme" par dessus lequel le rythme masculin Zouak constitue un ornement.

Aswi : " après-midi "; séance confrérique d'après-midi.

Baraka : bénédiction, force miraculeuse, pouvoir, flux bénéfique légué par Dieu à un saint homme. Le fondateur d'une confrérie en transmet une partie à l'ensemble de ses adeptes.

Bendir : tambour sur cadre circulaire. Percussion digitale.

Ben Aïssa (Mohamed) : fondateur de la confrérie des Aïssawa, appelé aussi Cheikh Al-Kamel (le maître parfait).( regardez les photos)

Ben Hamdouch (Sidi Ali) : fondateur de la confrérie des Hamadcha (ou Hamdouchia). Il est considéré comme un disciple du Cheikh Al-Kamel.

Bani Hassan (ou Hasnawa) : groupe arabophone du Gharb, considérés comme les véritables héritiers de Cheikh Al-Kamel en milieu rural.

Barwayil Al Mahgub (Abu Ar-Rawayin) : principal disciple de Cheikh Al-Kamel.

Boujnajin : nom du bendir à cymballettes utilisé par les Aïssawa de Fès.

Cheikh : maître (soufi), directeur spirituel, chef d'une confrérie.

Cheikh Al-Kamel : " le maître parfait ". Surnom donné à Mohamed Ben Aïssa lors de son installation à Meknès.

Dakhla : entrée; nom donné, au pèlerinage, à tout trajet processionnel qui s'achève au sanctuaire; procession qui précède une Lila.

Dakkar : chanteur soliste.

Djinn : génie, esprit du monde inférieur, voir melk.

Dhikr : mention, répétition, souvenir; cantique (syn. qasida); ensemble des cantiques.

Dikhr Allah : répétition, à l'infini, de la formule " Allah Allah ".

Driss Ben Ali : poète originaire de Fès (+ vers 1910), auteur d'un grand nombre des qasa'id chantées par les Aissawa citadins.

Farrasi (pl. farrasa) : dévoreur de frissa.

Fatiha : courte prière dite ou chantée en l'honneur d'un hôte ou d'un invité. 1ère sourate du Coran.

Frissa : ancien rite au cours duquel lions et lionnes sacrifiaient une victime (mouton, bouc, bélier) et consommèrnt sa viande crue. Le terme désigne également la victime de ce rite.

Ftuh : ouverture, introduction. Nom du chant introductif à une danse (Rabbani ou Mjerred par exemple).

Ghaita : prononcer raita. Hautbois.

Ghiata: prononcer riyata. Hautboïste.

Gnawa (sing. Gnawi) : confrérie des descendants des esclaves noirs. Rattachée à Bilal.

Gnawia (ou Gnawi) : adaptation d'un rythme gnawa par les Aïssawa pour " faire monter " les génies.

Haddun : litt. "unique"; nom d'un rythme. Désigne la première partie des danses de possession, et, par extension, toutes ces danses.

Hadra : " réunion ", " assemblée ". Séance confrérique. C'est le rituel de danse de transe proprement dit.

Hâl (pl. ahwâl) : "température". Danse de transe induite réalisé sur le Mjerred par les initiés Aissawi.

Halifa :adjoint du Moqqadem.

Hamadchia ou Hamdouchia : confrérie de Sidi Ali Ben Hamdouch. Les Hamdouchia sont considéré comme complémentaires aux Aïssawa.

Handira : lourde tunique (typiquement berbère) rituelle sans manches, faite de laine, blanche à rayures rouges.

Harba : refrain.

Hachiya : bord, bordure; coup au bord (bendir); rythme féminin, " la mère du rythme " (bendir, tobol), sur la base duquel le rythme masculin zwaq constitue un ornement.

Hizb : Litt. "partie". Chant psalmodié, à vocabulaire coranique, qui ouvre la Lila. Le Hizb le plus populaires les Aïssawa est le Subhan Ad-Da'im (Louanges à l'Eternel) du Cheikh Al-Kamel.

Horm, Hormia ou Hurm : "asile ", " protection "; poème qui ouvre la deuxième partie de la Lila.

Jazouli : mystique marocain (+ 15ème s.); presque toutes les confréries marocaines actuelles se réclament de son enseignement.

Jedba : "attirance". Nom de la danse de transe induite réalisée pendant la Hadra sur le Rabbani.

Jilala : confrérie se rattachant à la doctrine de Ab-El Kader Al Jilali.

Jilaliya : qualificatif dérivé du nom Al-Jilali. Désigne, à Fès et à Meknès, la danse qui succède au Mjerred (nommée aussi Rabbani).

Lila (pl. lilat) : " nuit ". Séance confrérique de nuit, de 22.00 à 05.00.

Mâleem : maître (artisan, musicien).

Malhum : répertoire de poésies populaires marocaines (religieuses et profanes).

Mbakhra : cassôlette, encensoir.

Mjerred : " nu ", " dépouillé "; nom d'un rythme et de la principale danse de transe conduite collective réservé aux membres Aïssawi. Sommet du rituel. C'est pendant le Mjerred qu'à toujours lieu l'initiation des nouveaux adeptes et anciennement le rituel de la frissa ainsi que les danses animalières.

Melk (pl. Mlouk) : esprits, voir Djinn.

Moulay Idriss : il y a deux Moulay Idriss : le père, le "grand", a dit-on apporté l'islam au Maroc; son sanctuaire se trouve dans le Zerhoun, Montagne sacrée proche de Meknès. Chaque année un pèlerinage (moussem) auquel participent de nombreuses tawa'if Aïssawa se tient dans la village qui porte son nom ; le fils, le "petit", a fondé Fès, où il est enterré.

Moulay Ismaïl : sultan mérinide qui fit de Meknès sa capitale (I7éme s.); la légende le rend contemporain de Cheikh Al-Kamel (charnière 15è-16è s.).

Mouloud ou moulud : jour anniversaire de la naissance du Prophète.

Moqqadem (pl. Moqqadim): " délégué ", véritable chef d'une ta'ifa. Représentant du Cheikh al-Kamel au sein du groupe.

Moussem : fête religieuse en l'honneur d'un saint, pèlerinage annuel.

Qasida (pl. qasa'id) : cantique.

Raddada : choristes qui répètent les paroles du chanteur soliste.

Rabbani : " divin ", " sacré "; nom d'un rythme et de la danse de transe induite ouverte à tous des Aïssawa.

Rkab : cortège, groupe, troupe.

Rigal Allah : " hommes de Dieu ", les esprits.

Shahada : profession de foi musulmane.

Sidi Ali Ben Hamdouch : fondateur de la confrérie des Hamadcha ou Hamdouchia.

Sidi Mohamed Ben Aïssa : fondateur de la confrérie des Aïsssawa. (voir cheikh Al-Kamel)

Sidi Sid : saint de Meknès avec lequel cheikh Al-Kamel fut en relation.

Subhan Al-Dahim : " Louanges à l'Eternel ", nom du seul Hizb écrit par Cheikh al-Kamel et connu par les Aïssawa en milieu populaire.

Sufi :: soufi.
Wali : littéralement " proche de Dieu ". C'est le nom donné aux saints au Maroc.

Tabla : double tambour à la fois féminin et masculin, dont la caisse est en terre. Percussion frappée de deux baguettes. Seul le moqqadem a le droit de la jouer

Tahdira : nom d'un rythme utilisé pour ouvrir la porte du monde des humains aux génies pendant la hadra.

Ta'ifa (pl. tawa'if) : groupe d'adeptes, cellule de base de la confrérie, centrée autour d'un moqqadem.

Talib : clerc, étudiant, lettré, personne qui enseigne le coran aux enfants.

Tarija : petit tambourin en sablier et à une peau, dont la caisse est une poterie vernissée. Percussion digitale.

Thariqa : voie (mystique); confrérie, groupe (synonime de ta'ifa)

Tassa : instrument de musique métallique, sorte de petite cuvette en laiton qu'on frappe à l'aide de baguettes.

Tbel ou tobol : tambour en bois à deux peaux qu'on frappe à l'aide de baguettes..

'Ud : bois d'aloès, parfum préféré des Aïssawa.

Wird : secret partagé par un petit nombre d'adeptes dans les confréries soufies.

Wald As-Cheikh : descendants du cheikh Al-Kamel.

Zammeta : gâteau de maïs et de farine grillée. Un chant d'introduction au Rabbani le célèbre. Les anciens Aïssawa le dégustaient pendant le Rabbani.

Zawiya : maison-mère d'une confrérie; lieu de réunion des adeptes.

Zerhoun : montagne sacrée proche de Meknès.

Zouak : " dessin ", " broderie ", " ornement "; rythme mâle, constituant un ornement par rapport au rythme Achiya (bendir, tobol).
sk
Re: les aissawas
01 août 2004, 07:22
Re: les aissawas
03 août 2004, 12:47
J'y viens et j'apprécie beaucoup; mais j'ai aussi un haut débit.

En tout cas, merci.

Re: les aissawas
08 août 2004, 12:29
Salut tous les juifs marocains la ou vous etes. C est vraiment gentil de votre part de cree un tel site. Une grande fierté de voir les marocains de tous les coins du monde s attacher a leur culture.

"Hamouda": Marocain resident en suede agee de 32 ans et a le coeur attache a la culture marocaine avec toutes ses composantes.



salut tous les freres juifs la ou vous etes
Re: les aissawas
08 octobre 2004, 12:16
Auteur: la fille de la mer et du soleil
Date: 25-05-2004 13:36

La confrérie des Issawa




La confrérie des Issawa a été constituée à l'origine par les disciples de Sidi Mohamed Ben Aissa, un saint homme également nommé Cheikh al- Kamel (le Parfait), disparu en 1526. On raconte qu'à sa mort, l'un des disciples bouleversé se mit en transe et lacéra ses vêtements et son corps. Dans cet état, il alla jusquà dévorer crus un mouton et une chèvre. Cette légende est à l'origine de deux pratiques fondamentales de la confrérie : la hadra (pratique collective de la transe) et la frissa, particulière aux Issawa, qui consiste à dévorer un animal vivant.

A l'instar des autres mouvements confrériques nés au XVe et XVIe siècles, la communauté issawia tire ses sources de la tradition soufie et lors de sa création, elle se chargeait de l'éducation des "muridin" (volontaires) dont la principale activité consistait à lire et à réciter le Coran. Après la mort de Cheikh al-Kamel, maître spirituel et auteur d'une anthologie de textes religieux, ses disciples ont étendu leurs activités, associant à la psalmodie , aux implorations de pardon et aux hymnes à la gloire du Prophète, certaines pratiques gestuelles accompagnées de musique aboutissant au ravissement et à la transe. S'y sont ajoutèes occasionnellement diverses pratiques spectaculaires, en vigueur également chez d'autres confréries: absorption de poison, exposition au feu, perforation de diverses parties du corps avec des broches et des épées
Plusieurs circonstances religieuses ou sociales offrent l'occasion de célébrer le cérémonial issawa : les moussems, le mawled (anniversaire de naissance du Prophète), les réunions du vendredi après la prière du âsr, les mariages, les naissances et circoncisions. Les fidèles peuvent aussi se rassembler juste pour communier et se purifier. Cependant la saison de célébration du culte de Cheikh Al-Kamel demeure la principale opportunité de regrouper tous les adeptes, ceux des villes comme ceux des campagnes, ainsi que ceux qui sont éparpillés dans le désert. Cette manifestation se distingue par une série de rites puisant à la fois dans le soufisme et dans le creuset des pratiques ancestrales.

Les issawas estiment que cette commémoration est parée de vertus à la fois religieuses, symboliques et thérapeutiques. Ce pluralisme les aide à se délivrer de leurs soucis quotidiens et à se fondre dans une relation intime avec Dieu, mais leur vaut, en revanche, l'hostilité des musulmans orthodoxeset plus particulièrement des théologiens qui les taxent d'hérétisme.


Nombreuses sont les caractéristiques définissant le chant, les rythmes et les danses des issawa et en premier lieu, les textes, essentiellement fondés sur des prières rédigées par le fondateur ou inspirés du Guide des Bienfaits, entre autres. Les mélodies, elles, sont surtout un mélange de schémas musicaux utilisés traditionnellement dans les répertoires populaires ou arabo-andalou. Le chant est généralement collectif, surtout dans les séquences "agitées" où il symbolise la communion spirituellede tous les adeptesentre eux et avec Dieu; mais certaines parties du rituel , notamment le dhikr, font appel à un soliste qui vocalise en alternance avec le choeur. Le volet rythmique est un élément preépondérant du chant issawa; il est soutenu par des instruments à percussion tels que les tambours de formes diverses, tbal, taârija, bendir, tara, et des idiophones comme la tasa, composée d'une pièce de cuivre frappée avec des baguettes.
Enfin, la danse demeure un des aspects les plus spectaculaires de la cérémonie. A l'instant de son exécution, les danseurs se tiennent en ligne droite ou forment un cercle puis se livrent soit à un simple balancement d'avant en arrière, laissant entrer le rythme en eux, soit à des figures plus complexes. Il est d'ailleurs fréquent de voir, au cours de ces danses, des femmes et des hommes, tomber en transe, l'orchestre étant alors de jouer jusqu'à ce qu'ils soient apaisés.

La Lila issawia

La veillée rituelle ou lila commence après la dernière prière du soir et prend fin à l'aube. Elle se déroule généralement chez un particulier et comporte souvent une partie introductive, la dakhla, qui a lieu hors de la maison. devant la porte attendent le maître et ses invités. Les membres de la confrérie se réunissent à proximité de la maison ; un cortège se forme, précédé d'enfants portant des bougies. Derrière, les anciens entonnent un chant suivis des musiciens et des danseurs revêtus de l'habit rituel : un manteau de laine, handira, ou une tunique blanche dite qachchabia. Une fois à l'intérieur, le groupe s'installe dans le coin qui lui été réservé et continue de jouer jusqu'à ce que le le muqaddem lui fasse signe d'ouvrir la danse. La suite du rituel comprend plusieurs parties entrecoupées d'offrandes offertes par l'assistance. Cellles-ci sont remises au muqaddem sous forme d'argent roulé dans un mouchoir; après avoir pris l'argent, celui-ci place une datte dans le mouchoir et le rend au donateur, tandis que la confrérie dédie un chant de voeu à ce dernier. Les chants sont destinés au femmes enceintes, aux détenus, aux malades...
Les phases du rituel

Hizb

Assis en rond, les issawa entament un chant-récitatif comportant une grande variété de rythmes et de mélodies, émaillé de citations coraniques : "ja place ma confiance en l'Eternel qui ne périt jamais, gloire à Lui notre Maître!"

Dhikr

Il s'agit d'un ensemble de chants en hommage à des saints ou au Prophète, exécutés par un soliste (dhakkar) auquel le choeur répond, soutenu par les instruments à percussion. D'abord très lent, le rythme s'accélère progressivement jusqu'à son apogée où le chant devient uniquement collectif.

Horm (asile, protection)

Ccette partie longue et complexe prépare à l'entrée en transe. Les danseurs sont alignés et suivent le guide, allim, en se balancant légèrement d'avant en arrière, sur des chants de louanges au Prophète interprétés en arabe littéraire ou dialectal, en prose ou en vers, et exécutés sur des mélodies issawa entremêlés de quelques éléments musicaux empruntés à la tradition classique arabo-andalouse.

Haddun (l'Unique)

Un homme danse entouré par le cercle des membres de la confrérie se livrant à un chant collectif sur des mélodies populaires accompagnées par des ghaita (hautbois).


Hadra (danse de transe)

Cette danse constitue le moment le plus fort de la soirée; les danseurs apparaissent en manteau de laine et se positionnent en arc de cercle sous la direction du allim. Un porteur d'encensoir (mbakhra) danse au centre tout en aspergeant l'assemblée de parfum. La hadra comprend trois parties : une jilaliya, un mjarrad et, à nouveau, une jilaliya, chacune introduite par un chant (ftuh).
C'est lors de cette danse que la transe prend toute sa force et sa signification. Danse de prédilection des issawa, le mjarrad a un caractère digne et majestueux et est réservé aux seuls initiés, car son rythme et ses figures sont très difficiles. Le rythme, tout d'abord lent et solennel, s'accélère progressivement jusquà un paroxysme où, sur un signe du Muqaddem, il se transforme pour reprendre, encore une fois, la jilaliya. Pièce maîtresse du répertoire musical des Issawa et sommet du rituel, le mjarrad est pour beaucoup la raison d'être de la cérémonie.

Dhikroullah

Lla soirée s'achève avec la répétition de la formule "allah, allah", sur des rythmes et des motifs mélodiques variés, par toute la confrérie.


soly
Re: les aissawas
08 octobre 2004, 12:19
Auteur: la fille de la mer et du soleil
Date: 25-05-2004 13:38

Le soufisme populaire et les danses de possession ou transes

Les marocains ont toujours réservé une place prépondérante aux chants religieux et mystiques. De cette préoccupation sont issus le dikr (invocation d'Allah), le madh (chants panégyriques), les différents modes de psalmodie de la burda et de la hamziya (deux poèmes à l'honneur de Sidna Mohammed écrits par Al- Bussayri au XIIIe siècle), ainsi qu'une variante de formes et de styles mystiques cultivés dans les zawiyat (confréries).

Le fait religieux est présent dans tous les chants populaires. On pourrait, dans les genres spécifiquement mystiques, faire la distinction entre le répertoire codifié et savant du sama' (*) et le soufisme populaire, celui des tûrûq soufiya (voies mystiques-confréries).

En dehors des zaouiyat, toujours en respect de la hiérarchie des saints, des groupes isolés chantent un répertoire mystique et sincère. C'est le cas notamment des fqirât de Tétouan, des mâalmat de Meknès et de certains chanteurs de Malhoun qui affectionnent les thèmes religieux et mystiques.

La zaouia

Le soufisme populaire s'est traduit au Maroc par la création de confréries autour d'un maître, sage et érudit, ayant marqué de sa personnalité ses disciples et son entourage. La plupart des confréries représentées au Maroc se rattachent à une même origine spirituelle. Elles dérivent directement de Moulay Abdessalam Ben M'chich et son disciple Chadili (pôle de l'Occident).

C'est sous les Almohades (XIIe siècle) qu'avait commencé à se développer le mouvement soufi, percu comme une sorte de démocratisation et d'approfondissement de la foi religieuse, puis se fut l'épanouissement avec les Mérinides (XIIIe et XIVe siècle). Ceux-ci, en quête de légitimité, encourageaient les confréries, créaient des medersas. L'affaiblissement du pouvoir central a renforcé le mouvement maraboutique.
Le pouvoir des zaouia apparaît toujours à des moments d'effritement ou de faiblesse du pouvoir central, parce qu'elles deviennent les seules institutions capables d'organiser les masses afin de faire face à l'insécurité ou aux attaques extérieures. Le répertoire de la zaouia mêle toujours les préoccupations de dikr et de transe. Alors qu'on continue à affirmer la filiation avec les textes de l'Islam dans les séances de dikr, on y adjoint la transe sous les dénominations diverses : hadra, jedba, hayra, hâl. La vocation thérapeutique de la hadra est affirmée dans les miracles de la lila (la nuit de transe ). Elle s'oriente même vers les rites de possession. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas de véritable cloison entre les confréries, un hamdouchi s'asscocie très bien avec un issawi. Tous les deux acceptent volontiers le style gnaoui. Hmadsha, Issawa et gnaoua résument toute la dimension mystique et ésotérique de la musique populaire au Maroc.

(*) : c'est la deuxième face de la musique andaloussi, celle qui s'approprie le corpus religieux et mystique tout en gardant les modes andaloussi..le sama' est cultivé dans le raffinement de certaines zaouia et englobe trois genres : al-madih (poèmes panégyriques), assamâ' au sens strict (l'audition pieuse) et al-inshad (chant individuel. Al Madih constitue le fonds commun aux différentes manifestations du samâ' en général. En effet tout le monde entonne les airs de la burda et de la hamziya bien que leur rythme et leur mode musical diffèrent sensiblement d'une région à une autre.

soly
Re: les aissawas
08 octobre 2004, 12:20
Auteur: Rachid B
Date: 03-06-2004 17:35

J'ai en vidéo un documentaire fort troublant de Abdou Achouba et qui s'intitule : Issawa, la confrérie des possédés. Il date de 1982.
les musiques de ces confréries sont émouvantes
Rachid
Re: les aissawas
08 octobre 2004, 12:22
Auteur: la fille de la mer et du soleil
Date: 26-07-2004 14:02

Cette confrérie religieuse fût fondée au XVIème siècle par Sidi Mohamed Ben Aïssa, plus connu au Maroc sous le nom de « Cheikh El Kamel » (le Cheikh complet ou parfait). C’est à Meknès où se trouve son centre spirituel (zaouia) et où son fondateur est enterré.

La légende raconte qu’à la mort du cheikh, l’un de ses disciple en état de choc se mit en transe, lacéra ses vêtements et dévora même un mouton et une chèvre crus. Ceci est à l’origine des deux pratiques fondamentales des Aïssaoua :



- la hadra, pratique collective de la transe

- la frissa, propre aux Aïssaoua et qui consiste à dévorer un animal vivant !



Si vous souhaitez assister à cette cérémonie, vous pouvez vous rendre au festival annuel appelé Moussem des Aïssaoua qui se tient à Meknès, près du sanctuaire du Cheikh El Kamel à l’occasion de la célébration de la naissance du Prophète (P.S).



Par ailleurs, les Aïssaoua peuvent également se rendre à domicile pour la « lila » (i.e., la nuit) afin de célébrer un événement heureux, résoudre un problème ou encore invoquer la Baraka du Cheikh.
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