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LES PIRATES DE SALE EN 1895

Envoyé par Jean-Francois.RABATI 
LES PIRATES DE SALE EN 1895
31 janvier 2020, 05:40
La piraterie a existé dans beaucoup de régions du monde. A peu près éradiquée il y a quelques décennies, elle est revenue en force en mer rouge et en Asie.

Le Maroc était aussi célèbre pour ses pirates de Salé, Salé le vieux, Salé le neuf (Rabat).

Pendant plusieurs siècles les pirates de Salé sévissaient jusqu’au détroit de Gibraltar, débouché de la Méditerranée pour nombre de navires marchands.

Les pirates de Salé faisaient ensuite commerce de ces marchandises ou de ces prisonniers qu’ils vendaient comme esclaves.


Ce que nous avons oublié ou savons moins c’est que les pirates de Salé s’adonnaient à leur activité au moins jusqu’à la toute fin du XIXème siécle.

Nous avons le témoignage du grand navigateur américain Joshua Slocum, ancien capitaine de voiliers trois-mâts (des cargos de l’époque), arrivant en août 1895 au port de Gibraltar en provenance des Etats-Unis.

Il y rencontre les autorités navales du port qui le dissuadent de poursuivre son tour du monde en solitaire en passant par la Méditerranée et le canal de Suez à cause de la piraterie qui y sévit alors.

Il lui est aussi indiqué que les pirates s’attaquent aux bateaux dans le détroit de Gibraltar et que le port de Salé est un repaire de pirates.

Joshua Slocum écoutera les conseils des autorités de Gibraltar et décidera, pour éviter ces dangers mortels pour lui, de modifier son périple et de faire le tour du monde en passant par le sud de l’Afrique et le Cap de Bonne Espérance.

Mais les pirates de Salé ne sont pas loin. Il échappera aux pirates de Salé au large des côtes marocaines par un coup du sort inouï. Au moment où les pirates de Salé coursent le bateau de 11 mètres de Joshua Slocum, le mauvais temps arrive et, causant des dégâts sur les voiliers des pirates, permet au navigateur américain de les laisser dans son sillage.

Cet épisode s’est déroulé en 1895 au large de Salé.

J’ignore quand exactement ces pirates de Salé ont été définitivement mis hors état de nuire.

Sur le plan des compétences navales, la disparition des pirates de Salé s’est accompagnée pour le Maroc de la disparition du savoir-faire pour la construction et la conduite de ces coursiers des mers qu’étaient les bateaux pirates de Salé qui avaient la voile pour mode de propulsion.
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Re: LES PIRATES DE SALE EN 1895
22 juin 2021, 10:57
Ce que j’avais pu lire sur l’histoire maritime du Maroc ne m’avait pas convaincu (un historien marocain qui avait pourtant reçu les honneurs officiels pour son travail historique sur le sujet).

Nul doute que les pirates de Salé ont été possesseurs de coursiers à voile particulièrement rapides et reconnus efficaces, ce qui leur permettait de fondre sur leurs proies (navires marchands et autres) ou d’échapper aux vaisseaux militaires qui tentaient de les anéantir.

Ce savoir-faire maritime s’est totalement perdu au Maroc et au XXeme siècle ne restait plus que la construction de bateaux et barques de pêche, de grandes barques et barges de transbordement pour les marchandises en provenance des cales des cargos. Des bateaux relativement lourds et pas rapides.

Sous le Protectorat, les ports de Casablanca, Safi, Tanger ont été développés, agrandis, dotés de digues protectrices. Ils ont permis les échanges de marchandises mais la construction navale ne produisait pas de grands navires. Les plus grands bateaux sortant des chantiers du Maroc à cette époque étaient des bateaux de pêche, dont la construction était concentrée à Safi.

À Casablanca, la construction, la réparation et la transformation des navires ont été rapidement spécialisées en construction acier.

La plaisance n’était pas non plus bien développée. Casablanca et Fedala concentraient l’essentiel de la plaisance à voile. La pratique de plaisance favorisait les hors-bords et les in-bords et le ski nautique. Je ne crois pas qu’un seul chantier naval de plaisance ait existé sous le Protectorat.


J’ai une anecdote en mémoire concernant les ‘’Chantiers navals du Maroc’’ situés à Casablanca. Les ‘’Chantiers navals du Maroc’’ étaient à l’époque le plus important chantier naval du Maroc et occupaient une très grande zone sur le port de Casa. Depuis, cette zone a été requise pour tout un programme immobilier de qualité avec ses façades de verre.

J’etais adolescent et en vacances chez mon père à Casablanca. Mon père était très exigeant sur la qualité du poisson et ne laissait personne l’acheter à sa place.

Un midi nous étions au marché central de Casablanca pour acheter du poisson et en sortant de la voiture, mon père me dit d’observer un homme qui sortait d’une 2 chevaux Citroën à la peinture grise bien terne. L’homme, d’une soixantaine d’années, était vêtu pauvrement d’un pantalon et d’une chemisette défraîchis et portait un panier tressé dont la poignée était réparée.

Mon père me dit : ‘’Tu vois cet homme. Eh bien, c’est le propriétaire des ‘’Chantiers navals du Maroc’’ qui valent des milliards (anciens) et lui se contente de vivre dans un appartement de trois pièces, vit avec une femme, n’est pas marié et n’a pas de descendance’’.
Ils étaient quatre frères italiens (le nom ne me revient pas ce soir), lui seul était encore en vie.
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