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Bonne fete de Pourim

Envoyé par Dafouineuse 
Re: Bonne fete de Pourim
24 février 2012, 02:03
Il y a de cela environ dix siècles, dans la petite ville d'Oria en Calabre (une province du sud de l'Italie célèbre pour ses étroguim),1 vivait une famille juive fort honorable. Elle avait donné pendant des générations des rabbins, et des chefs éminents à la communauté juive de cette ville.

De cette communauté, comme de cette famille, rien ne serait parvenu jusqu'à nous, n'était l'heureuse initiative d'un descendant de celle-ci qui eut l'idée d'en écrire l'histoire. Il se nommait Ahimatz ben Paltiel et sa chronique date de l'an 4814 (1054). Elle relate la vie de dix générations d'ancêtres illustres de l’auteur. S'ouvrant avec Rabbi Chéfatyah, elle se poursuit avec son frère Rabbi ‘Hananel, Rabbi Amitaï (fils de Chéfatyah), Rabbi Paltiel (petit-fils de Chéfatyah), Rabbi Chmouel (fils de Paltiel) et d'autres.

L'auteur était l'arrière-petit-fils de Rabbi ‘Hananel déjà cité, lequel est le héros de notre récit.

Rabbi ‘Hananel, éminent érudit en Torah, était respecté non seulement par la communauté juive qu'il dirigeait, mais aussi par les non-juifs. L'archevêque lui-même, qui gouvernait la province, le tenait en haute estime. Il lui rendait souvent visite ou l'invitait à son palais afin de discuter de religion avec lui. Rien d'étonnant qu'il fût convaincu de la supériorité de la foi chrétienne ; aussi nourrissait-il le secret espoir d'amener un jour le grand érudit juif à le reconnaître. Mais jusque-là, à son grand regret, il n'y avait pas réussi. Au contraire, c'était le rabbin qui, à chaque discussion, marquait des points. Tenace, l'archevêque ne renonçait pas pour autant à son rêve. Quant à Rabbi ‘Hananel, loin de rechercher ces rencontres, il faisait de son mieux pour les éviter. Pourtant, il ne pouvait les interrompre. Il fallait ménager le puissant archevêque qui tenait entre ses mains le sort de la communauté juive tout entière.

Le prochain molad
Un jour, au cours d'une de ces conversations, le prélat aborda la question du calendrier juif et demanda au rabbin si, se basant sur ses propres calculs, il pouvait lui dire séance tenante avec exactitude quand aurait lieu le molad suivant (première apparition de la nouvelle lune dans le ciel).

Comme on le sait, les calendriers imprimés tels que nous les avons aujourd'hui n'existaient pas alors. Aussi l'archevêque, désireux de tendre un piège au rabbin, avait-il mis à profit ses propres connaissances en astronomie et en mathématiques pour faire ces calculs. La réponse précise, il la possédait donc déjà. Cela lui assurait un avantage sur son interlocuteur que, délibérément, il prenait au dépourvu. Car le molad n'étant pas attendu avant plusieurs jours, Rabbi ‘Hananel n'avait pas encore fait ses calculs.

Sans toutefois se décontenancer, il effectua ces calculs séance tenante et, soucieux de ne pas trop faire attendre l'archevêque, il ne procéda pas aux vérifications qui s'imposent toujours en pareil cas et donna sa réponse, c'est-à-dire l'heure et la minute de la prochaine apparition de l'astre dans le ciel.

L'erreur
Quelle ne fut pas la joie du prélat quand il constata que par rapport à son propre résultat, sur lequel il n'avait aucun doute, le rabbin cette fois s'était trompé ! L'occasion qu'il attendait patiemment depuis si longtemps se présentait ; il n'allait pas la laisser passer sans en tirer tout l'avantage possible.

« Mon cher rabbin, dit-il, te voilà enfin pris en flagrant délit d'erreur. Je vais te proposer un pari qu'honnêtement tu ne saurais refuser. Nos calculs respectifs ont donné deux résultats différents. Chacun de nous est sûr du sien. Bien entendu – et les faits le prouveront – un seul de nous deux à raison. Voici donc les conditions de notre pari : si ce sont mes calculs qui sont exacts, tu t'engages à reconnaître publiquement la supériorité de ma religion sur la tienne. Si, au contraire, c'est toi qui es dans le vrai, je m'engage à te faire présent, à ton choix, soit d'un beau cheval valant trois cents pièces d'or, soit de la somme même. Une seule preuve suffira, et elle sera de ce fait indispensable : l'apparition concrète, visible, de la lune. J'y insiste : visible. »

Tout cela déplut fort à Rabbi ‘Hananel qui n'avait que faire de toutes ces discussions, de ces défis et encore moins de ce stupide pari. Mais le prélat, gouverneur de toute la province, ne lui en laissait pas le choix et il ne pouvait, sans l'indisposer gravement, refuser sa proposition qui avait plutôt l'air d’un ordre. Force lui fut donc d'accepter. L'archevêque tint à ce qu'un document officiel fût rédigé sur-le-champ pour la circonstance, et ce, devant les magistrats de la cour. On ne s'entoure jamais d'assez de précautions, et il était si sûr de confondre celui qui, contraint et forcé, devenait son adversaire.

Le cœur lourd, Rabbi ‘Hananel rentra en hâte chez lui. Il alla directement dans son cabinet de travail, refit ses calculs, les vérifia à plusieurs reprises, et fut atterré de constater qu'en effet il s'était trompé. L'archevêque avait raison.

Il réunit aussitôt les dirigeants de la communauté et leur fit part de la terrible menace qui pesait sur lui et sur l'ensemble des Juifs. Jusqu'où l'archevêque irait dans l'exploitation de son « triomphe », nul ne pouvait le prévoir.

Jeûnes et prières
Rabbi ‘Hananel demanda aux chefs de la communauté de proclamer avec lui un jeûne général accompagné de prières ferventes. Les Juifs dans leur ensemble répondirent d'un seul élan. La situation était grave, voire désespérée ; seul un miracle pouvait les sauver. Ils jeûnèrent, et prièrent de tout leur cœur, de toute leur âme.

La nuit vint où, selon les prévisions, la Nouvelle Lune, devait paraître. Savourant à l'avance son triomphe imminent, l'archevêque monta sur une terrasse élevée de son château afin d'observer la première apparition de l'astre dans le ciel. Mais il ne lui suffisait pas de constater seul que ses calculs étaient exacts. Aussi avait-il pris la précaution de poster, en différents points de la ville, des observateurs experts en la matière. Sa victoire ne serait totale que si des hommes de science lui apportaient le poids de leur témoignage irrécusable.

De son côté, Rabbi ‘Hananel monta lui aussi sur la terrasse de sa maison. Plein d'angoisse et incapable de retenir ses larmes, il supplia le Tout-Puissant d'accomplir un miracle.

La nuit était claire et le ciel, sans nuage. À travers l'air immobile et limpide, les étoiles scintillaient. Les minutes s'écoulaient et, tandis que le moment de l'apparition de l'astre approchait, Rabbi ‘Hananel, le cœur débordant de ferveur, mettait sa foi entière en D.ieu. De leur côté, tous les Juifs de la communauté priaient et demandaient eux aussi au Tout-Puissant un miracle qui pouvait, même au dernier moment, les sauver.

Le miracle
Soudain des nuages, insolites en cette période de l'année et venus d'on ne sait où, parurent dans le ciel. S'épaississant à vue d'œil, ils le couvrirent, et bientôt le dérobèrent complètement à la vue.

D.ieu avait répondu aux prières du rabbin et de tous les Juifs d'Oria. Toute cette nuit-là, le ciel demeura caché totalement.

Le lendemain, comme ils en avaient convenu, Rabbi ‘Hananel se rendit chez l'archevêque. Il y trouva rassemblés tous les notables et les personnalités officielles de la province. Ils avaient été invités par le prélat pour assister au triomphe que ce dernier tenait pour assuré, et du même coup à la défaite du rabbin, que l'archevêque voulait rendre la plus manifeste et la plus humiliante possible. Toute l'assistance était impatiente d'entendre la déclaration de ce dernier. Enfin, se tournant vers le rabbin, il dit :

« Honorable Rabbi ‘Hananel ! Tu sais aussi bien que moi que cette fois la vérité était de mon côté et ma victoire certaine. Mais ton D.ieu, votre D.ieu, décidé à t'aider, s'est sans nul doute mis de la partie. De mémoire d'homme, cela ne s'est jamais vu que, en cette période de l'année et en cette partie du monde, le plus léger nuage vînt troubler la pureté et la transparence admirables de nos cieux. Et voilà qu'au moment où la Nouvelle Lune devait à coup sûr apparaître, ton D.ieu a jugé bon de couvrir le ciel de nuées épaisses, me privant ainsi de la preuve rendue nécessaire par les conditions mêmes de notre pari. Selon les termes de l'accord intervenu entre nous et rédigé par nos honorables magistrats, je n'ai donc d'autre choix que de te payer. Voici la somme promise. Je suis sûr que tu feras le meilleur usage de ces trois cents pièces d'or.

Rabbi ‘Hananel poussa un profond soupir. De quel poids terrible son cœur se sentait soulagé ! Il se hâta de porter la nouvelle à ses frères, dont la joie, on s'en doute, fut aussi grande que la sienne. Puis il remit les trois cents pièces d'or aux dirigeants de la communauté afin qu'elles fussent distribuées aux pauvres et aux besogneux. Après tout, cet argent avait appartenu aux Juifs et ne faisait que leur revenir. N'avait-il pas été puisé dans les lourds impôts dont l'archevêque depuis si longtemps les accablait ?

Rabbi ‘Hananel et les chefs de la communauté proclamèrent un jour d'Actions de grâces. Tous les Juifs se rassemblèrent dans le Beth Hamidrache afin d'exprimer leur gratitude au Tout-Puissant. Il avait changé en joie leur tristesse, et les ténèbres où ils se trouvaient en brillante lumière.

Les voies de l'Éternel sont étranges. Il avait apporté dans leurs vies une si vive clarté, et juste par le moyen des noires nuées qui avaient obscurci le ciel. C'était, pour les Juifs d'Oria, comme un autre Pourim, puisqu'ils avaient été sauvés d'un autre Haman qui ressemblait au premier comme un frère. Sauvés de la même manière que le furent au temps de Mordékhaï et d'Esther les Juifs de Perse. Le Tout-Puissant avait déjoué les plans de ce Haman comme il avait déjoué ceux du premier.

Et en effet, pendant de longues années, les Juifs d'Oria se souvinrent avec reconnaissance de cette délivrance miraculeuse en donnant à ce jour le nom de « Pourim Oria ».


Re: Bonne fete de Pourim
24 février 2012, 02:10
Bassorah est, par son importance, la seconde ville d'Irak après Bagdad. Ce pays arabe est situé dans la partie sud-ouest de l'Asie, qu'on appelait jadis la Mésopotamie – « le pays d'entre les deux fleuves », le Tigre et l'Euphrate. (Dans le 'Houmach elle a pour nom Aram Naharaïm ou Paddan-Aram.) Dans la partie septentrionale de cette région, au temps de notre Patriarche Abraham, florissait le puissant empire babylonien. Là, à Our, en Chaldée, Abraham naquit. Et quand il commença à s'attaquer aux idoles locales et à proclamer l'existence d'un D.ieu unique, il fut jeté dans une fournaise, dont il sortit miraculeusement sain et sauf. La Mésopotamie fut aussi le lieu de naissance de nos « Matriarches » Sarah, Rivkah, Rachel et Léah.

La ville de Bassorah fut fondée par les Arabes en l'an 636, il y a plus de treize siècles. Elle est située à 120 kilomètres au nord du Golfe Persique et à environ 160 km au sud de l'ancienne ville de Suse, mieux connue sous le nom de Chouchane, capitale du roi A'hachvéroch. Toutefois, Suse fait actuellement partie de l'Iran (anciennement la Perse).

Les Juifs s'établirent à Bassorah dès les premiers temps de sa fondation et une communauté israélite importante s'y développa bien vite. L'épisode que nous allons vous conter eut lieu il y a 200 ans. Il s'acheva sur une délivrance si miraculeuse que les Israélites instituèrent un Pourim spécial en souvenir de cette issue providentielle, un Pourim qu'ils observèrent chaque année le second jour de Nissan, l'appelant « le Jour du Miracle » (Yom HaNess). La Méguilah spéciale (Méguilath Parass) composée en l'honneur de ce jour en fait le récit.

On était au temps de Solimane Pacha, qui gouvernait Bassorah avec justice et droiture, et traitait les Juifs avec bonté. La communauté israélite de cette ville prospérait sous la direction éclairée de son Nassi, Rabbi Jacob ben Aaron. Puis un jour du mois de Nissan, en l'an 5534 après la Création (1774), arriva Karim Khan, vizir du Shah de Perse, à la tête d'une puissante armée qui mit le siège devant Bassorah. Solimane Pacha essaya de résister, mais la famine eut raison des défenseurs, et le 27 Nissan, la ville tomba. La soldatesque de Karim Khan se livra au pillage et commit les pires abus. Des femmes furent enlevées. Beaucoup de Juives se jetèrent au feu et moururent pour ne pas tomber aux mains des envahisseurs.

Le jour de Roch 'Hodech Iyar, Karim Khan établit son pouvoir sur Bassorah. Des indemnités très lourdes furent réclamées à la population et particulièrement à la communauté juive dont on prit les chefs comme otages. Rabbi Jacob ben Aaron, sa femme et ses enfants furent envoyés comme prisonniers au Shah à Chiraz en même temps que Solimane et sa famille. Pendant que Karim Khan et ses hommes célébraient leur victoire par d'abondantes libations, la ville de Bassorah était au désespoir.

Les Juifs de la ville se rassemblèrent dans la synagogue et proclamèrent un jeûne de repentance. Ils pleurèrent et implorèrent D.ieu qu'Il les délivre des envahisseurs. Le Tout-Puissant entendit leurs prières. Et, comme le cœur des rois et des gouvernants est entre Ses mains, il durcit le cœur de Karim Khan et l'incita à rechercher encore plus de conquêtes et de gloire. Ce dernier alla combattre contre les tribus arabes voisines, mais il essuya une sanglante défaite et dut battre en retraite à Bassorah après avoir subi de très lourdes pertes. Il rassembla une nouvelle armée et marcha à nouveau contre les Arabes. Mais ceux-ci le firent tomber dans une embuscade. Les troupes de Karim Khan s'empêtrèrent dans les eaux des fleuves en crue. Les Arabes en profitèrent pour tuer un grand nombre d'entre eux. Karim Khan échappa de justesse à la mort et ramena à Bassorah les débris de son armée. Le vizir persan, à qui les deux précédentes défaites n'avaient rien appris, réunit en hâte une autre armée. Il voulait prendre sa revanche sur les Arabes. Mais ses soldats n'avaient plus le cœur à combattre. Ils complotèrent pour se débarrasser de lui. Le 27 Adar, Karim Khan fut trouvé mort : ses propres serviteurs l'avaient empoisonné.

« Yom HaNess »
La nouvelle de la mort de son vizir et de la défaite de ses armées parvint au Shah. Il ordonna à ce qui restait de celles-ci de quitter Bassorah à la faveur de l'obscurité, et de retourner en Perse sans que personne ne s'en aperçoive.

Le second jour de Nissan, en l’an 5535 (1775), les Juifs de Bassorah se levèrent le matin pour découvrir que pas un seul des hommes de Karim Khan ne restait dans la ville. Leur joie fut grande : être si vite délivrés d'un ennemi si implacable tenait du miracle. Ils se rassemblèrent dans leur synagogue, rendirent grâce à D.ieu pour ce dénouement providentiel et décidèrent de célébrer chaque année ce jour comme « le Jour du Miracle ».

Or, à cette époque un saint rabbin et kabbaliste de Terre Sainte vint en visite à Bassorah. Il était envoyé comme messager spécial par la communauté israélite de 'Hébron afin de demander une aide financière pour les pauvres et les indigents de cette ancienne et sainte ville. Il se nommait Rabbi Jacob Elyachar. (Il fut le grand-père de Rabbi Jacob Saül Elyachar, 'Hakham Bachi [Grand-Rabbin] de Jérusalem, et auteur de nombreux ouvrages et responsas). Rabbi Jacob Elyachar composa une Méguilah spéciale pour les Juifs de Bassorah, Méguilath Parass, qu'ils réciteraient dans la synagogue en ce « Jour de Miracle » et feraient suivre d'une fête spéciale comportant des cadeaux aux pauvres, comme au jour de Pourim. Les Juifs de Bassorah acceptèrent avec enthousiasme toutes ses suggestions et les incorporèrent aux traditions de la communauté. Depuis, ils n'ont cessé d'observer le deuxième jour de Nissan comme un Pourim spécial, le « Pourim de Bassorah », ou Yom HaNess.


Re: Bonne fete de Pourim
24 février 2012, 02:18
A Francfort-sur-le-Main, il y a environ quatre siècles...

Cette ville était déjà à l'époque un centre d'affaires important. La foire commerciale annuelle attirait des négociants nombreux qui venaient de tous les coins du pays vendre leurs marchandises. Les commerçants de Francfort formaient des Guildes, associations professionnelles puissantes qui avaient une part non négligeable dans la conduite des affaires de la ville.

La collectivité juive de Francfort comptait environ trois mille âmes. Prospère et bien organisée, elle était dirigée par le Grand-Rabbin et les chefs de la communauté. Le ghetto était, il est vrai, surpeuplé, et les rues étroites et obscures. Néanmoins, les foyers israélites étaient pleins de lumière et de chaleur : la lumière de la Torah et des mitsvot, et la chaleur de l'affection réciproque que les Juifs se portaient. Une fête dans une famille était une occasion de se réjouir pour toute la communauté, de même qu'un événement triste qui touchait quelques-uns était partagé par tous.

Cette communauté était constituée principalement par des ouvriers, des artisans, des boutiquiers, des commerçants et des colporteurs. Toutefois, elle comptait aussi de grands négociants qui contribuaient à faire de cette ville le centre d'affaires florissant qu'elle était. La présence de la haute finance complétait le tableau de cette activité intense ; elle effectuait toutes les opérations de banque sans lesquelles le développement commercial d'une métropole serait inconcevable.

L'Empereur d'Allemagne avait pleine conscience de l'importance primordiale des juifs et de leur utilité, aussi bien pour le pays en général que pour le trésor de la Couronne en particulier. Ces derniers payaient de lourds impôts auxquels s'en ajoutaient d'autres, contrepartie inévitable des « privilèges » accordés aux commerçants juifs. Aussi la communauté pouvait-elle compter sur la protection de l'Empereur. Elle était en quelque sorte sa « chose », sa propriété personnelle. Telle fut la vie des Juifs à Francfort, semblable d'ailleurs à celle de leurs frères dans beaucoup d'autres villes. Ils dépendaient du bon plaisir du souverain et des sentiments plus ou moins favorables que leur portaient les hauts fonctionnaires locaux. De droits, ils n'en avaient point ; seulement des « privilèges », en échange desquels il fallait toujours payer.

Vincent Fettmilch
Au moment où se passa notre histoire, l'Empereur Mathias venait de monter sur le trône. Pour lieu de son couronnement, il choisit Francfort, et informa de sa décision le gouverneur de la ville afin qu'il fît les préparatifs nécessaires. La cérémonie devait s'effectuer avec tout le faste et toute la pompe possibles en l'été de 1612 (soit l'an 5372). Le gouverneur réunit les membres du Conseil municipal et les informa de la décision de l'Empereur.

– C'est une occasion unique pour notre ville, leur dit-il. Elle rassemblera sous nos cieux toute la noblesse du pays ; des rois, des princes étrangers et leur suite ; l'armée, sans compter les nombreux visiteurs et touristes ; bref, le profit pour notre ville sera considérable.

– Ce profit sera-t-il pour nous ou pour les Juifs que nous haïssons ? demanda soudain une voix rude.

Tous les regards se tournèrent vers l'homme qui venait de parler. C'était Vincent Fettmilch, président de la puissante Guilde des Boulangers.

Nul n'ignorait la haine qu'il portait aux Juifs. C'était un homme d'une force physique peu commune ; à le voir, on l'aurait pris pour un lutteur professionnel. D'ailleurs, fier de sa force, il n'y avait rien qu'il aimât autant que se battre. Quand il avait bu, ce qui lui arrivait souvent, il se battait avec quiconque se trouvait sur son chemin. Mais rien ne lui faisait plus plaisir que de chercher querelle aux Juifs qu'il haïssait, comme nous l'avons dit, de tout son cœur.

Accompagné d'un groupe de spadassins à sa solde, il faisait irruption dans le ghetto et attaquait hommes, femmes et enfants, sans discrimination ; il suffisait d'avoir le malheur d'être là où il passait. Il était sûr de l'impunité, car les magistrats de la ville le redoutaient. Mais quand ces lâches attaques se répétèrent sans que les autorités locales songeassent à s'en émouvoir, les Juifs, ne pouvant compter que sur eux-mêmes, organisèrent leur propre défense. Un certain nombre de bouchers, de cochers et de porteurs résolus s'armèrent de matraques et attendirent de pied ferme Fettmilch et sa bande. Quand ces hommes avinés firent leur apparition au ghetto, ils furent reçus de manière telle qu'ils perdirent toute envie d'y revenir. Fettmilch lui-même fut le premier à prendre ses jambes à son cou ; mais, si vite qu'il courût, il ne s'en tira pas sans dommage. Cela eut pour résultat d'attiser sa haine déjà vive pour les Juifs ; il jura de se venger. Il attendit patiemment que vînt l'occasion ; elle se présentait maintenant.

Il se leva brusquement et informa avec arrogance que ni lui, ni la Guilde des Boulangers ne participeraient au couronnement tant que leurs demandes ne seraient pas satisfaites.

Il y eut un grand tumulte. Tous les présents se rendaient compte que sans la participation de la puissante guilde la cérémonie était d'avance vouée à l'échec. Car comment imaginer une telle célébration sans une provision abondante de pain tant pour les hommes du roi et sa suite que pour les nombreux invités. Des complications sérieuses en résulteraient dont le maire serait tenu pour seul responsable ; il en fut très ennuyé. Il fallait arriver à un arrangement avec Fettmilch, il n'y avait pas d'autre choix.

– Quelles sont vos demandes ? fit-il, s'adressant à lui.

Des demandes exorbitantes
– Les Juifs jouissent de trop de privilèges, dit sans ambages ce dernier. Ils nous ont privés de notre travail et de notre gagne-pain. Des restrictions doivent leur être imposées : d'abord, ils ne devraient pas être autorisés à se construire de nouveaux foyers, ni à lancer des entreprises nouvelles ; ensuite, nous réclamons à leur encontre l'interdiction de toute opération financière ou bancaire quelle qu'elle soit ; l'accès à la ville doit, d'autre part, leur être refusé...

Et Fettmilch continua à énumérer ses exigences, la dernière étant ni plus ni moins que l'expulsion de Francfort de la moitié de la population juive.

Les chefs de certaines guildes, voyant qu'ils n'auraient qu'à y gagner, firent chorus avec lui, ajoutant à ses exigences d'autres que leur intérêt égoïste leur dictait. En dépit de ce soutien, Fettmilch n'eut pas la majorité des voix nécessaire, et le vote qui suivit fut contraire à ses desseins.

Ce nouvel « Haman » germanique ne désarma pas pour autant. Tenace, il continua de comploter contre les Juifs et, recourant tantôt aux promesses, tantôt aux menaces, il arriva à réunir au Conseil la majorité requise pour le vote qui faisait droit à ses demandes. Fettmilch avait désormais les mains libres, il pouvait réaliser son plan criminel. Le Conseil décida d'envoyer à l'Empereur une plainte officielle contre les Juifs de Francfort, les accusant, faussement bien entendu, d'abuser de leurs privilèges, nuisant ainsi gravement aux intérêts de la population chrétienne. Cette plainte était assortie d'une requête tendant à une limitation des prérogatives accordées aux Juifs, et à l'expulsion de ceux parmi eux qui ne pouvaient se prévaloir d'une fortune supérieure à 1500 florins.

Opposition de l'Empereur
L'Empereur, qui se rendait compte qu'une mesure aussi draconienne aurait pour conséquence directe et immédiate de graves difficultés de trésorerie pour la couronne, rejeta cette requête. Ce refus aviva la colère de Fettmilch et de ses acolytes. Ils firent irruption dans le ghetto alors que les Juifs, assemblés dans la synagogue, faisaient leurs prières, et se livrèrent à toutes sortes de déprédations et au pillage des maisons. Une défense fut hâtivement improvisée, mais cette fois les Juifs ne purent tenir tête à un ennemi plus nombreux et mieux armé. Ils durent battre en retraite. Toute résistance désormais éliminée, les assaillants, et Fettmilch à leur tête, purent poursuivre à loisir leur œuvre de destruction et de pillage, allant jusqu'à profaner la synagogue. Ils blessèrent ou tuèrent un grand nombre de Juifs. Ceux qui échappèrent à ce massacre furent conduits au cimetière hors de l'enceinte du ghetto. Là on leur intima l'ordre de disparaître s'ils ne voulaient pas perdre la vie. Il ne leur fut pas permis d’emporter quoi que ce soit.

Quelques Juifs avaient trouvé refuge auprès de voisins chrétiens sur l'amitié desquels ils pouvaient compter. Mais quand Fettmilch découvrit qu'on leur avait donné asile, il fit savoir dans la ville que tout chrétien qui aiderait de quelque manière un Israélite recevrait le même traitement que ce dernier.

Un rebelle
Il ne resta pas un seul Juif à Francfort. La communauté jusqu'alors si florissante n'était que ruines.

Les réfugiés de Francfort se dirigèrent vers les villes voisines d'Offenbach et de Hanau, où leurs frères les reçurent à bras ouverts et firent de leur mieux pour les réconforter et les aider.

Quand la nouvelle de la destruction de la communauté juive de Francfort parvint à l'Empereur, il entra dans une grande colère. Nous l'avons dit, il considérait les Juifs comme sa propriété ; les attaquer, les piller, c'était s'en prendre aux biens mêmes de la couronne. L'Empereur y vit ni plus ni moins qu'une rébellion ouverte contre son autorité ; il décida de sévir, de l'étouffer dans l'œuf avant qu'elle se développât et mît en danger le trône même. Il dépêcha un émissaire au maire de Francfort, avec l'ordre d'arrêter Vincent Fettmilch et de l'amener pour répondre de l'accusation de trahison. Un autre ordre complétait le premier : le maire devait autoriser les Juifs à rentrer à Francfort, leur restituer leurs foyers et leurs biens, et les dédommager de toutes les pertes subies.

Un châtiment mérité
Pendant le laps de temps qui s'écoula entre la décision impériale et son exécution, Fettmilch et sa bande continuèrent à terroriser la ville et ses environs. Il fut enfin arrêté et, peu après, condamné à mort comme rebelle. Son exécution fut fixée au 20 Adar (en l'an 5376, soit en 1616). Ce jour même les Juifs de Francfort regagnèrent leurs foyers, à temps pour assister, avec le reste de la population, au châtiment mérité de celui qui avait été cause de leurs malheurs. Il fut pendu comme un vulgaire malfaiteur sur la place du marché. Pour l'exemple, sa tête fut ensuite tranchée et exposée au haut d'un mât. Au surplus, ordre avait été donné de brûler sa maison et d'expulser de la ville toute sa famille. Ce qui fut fait sans délai.

Pour les Juifs de Francfort, le 20 Adar n'était ni plus ni moins qu'un second Pourim. Aussi, décidèrent-ils d'observer ce jour comme une fête, et lui donnèrent le nom de Pourim Vincent. De plus, en souvenir des victimes et des souffrances subies, la veille, soit le 19 Adar, fut proclamé jour de jeûne public. Semblable au jeûne d'Esther, celui-ci devint pour les Juifs de Francfort un jour de prière et de repentance ; mais le lendemain, comme Pourim, était marqué par des réjouissances et des actions de grâce par lesquelles les Juifs exprimèrent leur gratitude au Tout-Puissant pour les avoir sauvés de ce nouveau Haman.


Re: Bonne fete de Pourim
04 mars 2012, 20:42
Re: Bonne fete de Pourim
04 mars 2012, 20:48
Cette chanson les juives de Larache et Alcazarquivir la chantait en faisant les gateaux de Pourim,

Esta Noche de Purim
Esta noche de Purim no duermen los haluiyim
haciendo alhaluinadas para las desposadas.
Vivas tu y viva yo y vivan todos los Judios
viva la reina Isther que tanto placer nos dio.
Aman antes que muriera llamo a su parentela
los puso a su cabecera un dia antes de Purim.
Y tu mi hijo Porata vende la ropa barata
y no hables con quien tratas en el dia de Purim.
Dalfon mi hijo segundo ansin tengas preto mundo
tuerto te vayas del mundo en el dia de Purim.
Calla tu Zereh la loca que hablar a ti no te toca
que por ti hicieron la horca y la estreno en Purim.
Y Shimshi el escribano se mataba con sus manos
no dejaba hueso sano en el dia de Purim

c'est une chanson qui a plus de 500 ans, nous la chantons a la maison tout le temps, je l'ai appris de ma grand-mere maternelle.

Soly Anidjar


Re: Bonne fete de Pourim
04 mars 2012, 21:03
Le jeune de Pourim Ta3anit Esther commence la nuit du 6 mars et termine le mercredi des la sortie de 3 etoiles.
vous pouvez ecouter la Meguilat Esther dans toutes les synagogues d'Israel, meme le lendemain.

Soly Anidjar


Re: Bonne fete de Pourim
06 mars 2012, 07:57
Que mille joies se glissent dans vos coeurs dès les premiers instants de ce jour de Pourim et se perpétuent tout au long de l'année!

Quelle joie de célébrer chaque année Pourim comme un nouveau printemps en compagnie de nos amis, voisins, famille.

Hag Pourim Sameah
Re: Bonne fete de Pourim
06 mars 2012, 15:14
HAG POURIM SAMEAH A VOUS AUSSI
ET QUE DIEU FASSE QUE LE JOUR DE POURIM LE PEUPLE DE AHACHVEROCH SOIT ENGLOUTI ET TOUTE LA TERRE SAINTE VOYENT LE MIRACLE QUE HACHEM A FAIT . ON CROIT EN " LUI ET SA GRANDEURE ".
" LAYEHOUDIM HAYETA ORA VESIMHA VEZAON VIKAR "



POURIM SAMEAH !!!!!!!!!!!!!
Re: Bonne fete de Pourim
06 mars 2012, 21:24
Aujourd'hui c'est le Ta3anit Esther (jeun de la reine Esther).

Bon jeun a tous ceux qui le font bonne journee tranquille et ensoleillee amen!







Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 00:55
MA CHERE SOLY

TU M EN GARDES LES MASSAPANES AU CONGELATEUR;
J ESSAYERAI DE VENIR SDV VOUS VOIR,,JE VOUS AI LANGUI
MISES A TA MAMAN AINSI QU A TOI,
Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 20:56
Bonjour ma Slaouia, je t'en ferais une tone de massapanes lorsque tu viendras.
bonne journee a toi a ta famille et a tous nos amis.
bisous Soly


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 20:59




LA MEGUILA D'ESTHER TRADUITE EN FRANCAIS


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:00
Chapitre 1




1. Ceci se passa à l'époque de A'hachvéroch, le même A'hachvéroch qui régnait, de Hodou jusqu'à Kouch, sur cent vingt sept provinces. 2. A cette époque, alors que le roi A'hachvéroch siégeait sur son trône royal, qui se trouvait à Chouchan, la capitale, 3. durant la troisième année de son règne, il fit un festin pour tous ses ministres et ses serviteurs, l'armée de Perse et de Médie, les nobles et tous les ministres des provinces à son service. 4. Pendant de nombreux jours, cent quatre vingt jours, il exhiba l'opulence glorieuse de son royaume et la splendide beauté de sa majesté. 5. Quand ces jours parvinrent à leur terme, le roi fit un festin de sept jours, dans les cours du jardin du palais royal, pour tout le peuple de Chouchan à la fois, les nobles comme les hommes du commun. 6. Il y avait des tentures blanches, vertes et bleues, qui étaient attachées, par des cordes de lin et de la laine pourpre, à des piliers d'argent et à des colonnes de marbre. Il y avait des divans d'or et d'argent, sur un parterre d'albâtre et de marbre, ayant la forme de rangées et de cercles. 7. Des boissons étaient servies dans des récipients en or, des vases de formes diverses. Le vin royal coulait en abondance, comme il sied au roi. 8. La boisson était introduite par la loi, sans contrainte, selon l'ordre que le roi avait donné aux majordomes de sa maison, celui d'exaucer le souhait de chacun.

9. La reine Vachti fit également une fête pour les femmes, dans le palais royal du roi A'hachvéroch. 10. Au septième jour, alors que le cœur du roi était réjoui par le vin, il ordonna à Mehouman, Bizeta, 'Harvona, Bigta, Avagta, Zeitar et 'Harkas, les sept chambellans qui servaient le roi A'hachvéroch, 11. d'amener la reine Vachti devant le roi, portant la couronne royale, afin de montrer sa beauté aux nations et aux ministres, car elle était réellement belle. 12. Mais, la reine Vachti refusa d'apparaître, sur l'ordre du roi transmis par les chambellans. Le roi fut saisie d'une grande furie et sa colère brûla en lui.

13. Le roi se concerta avec les sages, ceux qui avaient connaissance des moments, car ainsi était l'usage du roi, qui soumettait de telles questions à ceux qui étaient versés en chaque loi et en chaque statut. 14. Les plus proches de lui étaient Carchena, Sheitar, Admata, Tarshish, Meres, Marsena et Memou'han. Ceux-ci étaient les sept ministres de Perse et de Médie, qui avaient accès au roi et se trouvaient au rang le plus élevé du royaume. 15. Il leur demanda : « Par la loi, que doit-on faire à la reine Vachti qui n'a pas obéi à l'ordre du roi, transmis par les chambellans ? »

16. Memou'han déclara devant le roi et les ministres : « Ce n'est pas uniquement envers le roi que la reine Vachti a mal agi, mais contre tous les ministres et toutes les nations, dans toutes les provinces du roi A'hachvéroch. 17. Quand le comportement de la reine parviendra à toutes les femmes, les maris seront amoindris à leurs yeux, car elles diront : “Le roi A'hachvéroch a ordonné que la reine Vachti soit conduite devant lui, mais elle n'est pas venue”. 18. Ce même jour, les femmes nobles de Perse et de Médie, qui auront eu connaissance du comportement de la reine, le répéteront à tous les nobles du roi. La disgrâce et la colère seront grandes. 19. Si le roi l'accepte, qu'il promulgue un édit royal et qu'il soit écrit dans les lois de Perse et de Médie, sans qu'il soit possible de le révoquer, que la reine Vachti ne peut plus paraître devant le roi A'hachvéroch. Et, que le roi transmette son titre royale à une autre femme, qui sera meilleure qu'elle. 20. Le décret du roi, qu'il proclamera, sera entendu dans tout son royaume, car il sera effectivement important. Ainsi, toutes les femmes respecteront leur mari, les nobles comme les hommes du commun. » 21. L'idée plut au roi et aux ministres. Le roi suivit le conseil de Memou'han. 22. Il envoya des lettres dans toutes les provinces du roi, à chaque province selon son écriture et à chaque nation selon sa langue, pour dire que chaque homme devait être le maître, dans sa maison et parler le langage de sa nation.






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Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:00
Chapitre 2

1. Après ces événements, lorsque la colère du roi A'hachvéroch s'apaisa, il se souvint de Vachti, de ce qu'elle avait fait et de ce qui avait été décrété, à son sujet. 2. Alors, les intendants du roi annoncèrent : « Que l'on recherche pour le roi de belles jeunes filles vierges 3. et que le roi nomme des officiers, dans toutes les provinces de son royaume, qui rassembleront toutes les belles jeunes filles vierges à Chouchan, la capitale, dans le harem, sous la responsabilité de Heigai, eunuque du roi, gardien des femmes. Et, qu'on leur donne des cosmétiques. 4. Ainsi, la jeune fille qui aura la faveur aux yeux du roi, deviendra reine à la place de Vachti. » Ce projet fut jugé positif par le roi et il agit ainsi.

5. Il y avait un homme juif à Chouchan, la capitale, dont le nom était Mordekhaï, fils de Yaïr, fils de Chimei, fils de Kish, de la tribu de Binyamin, 6. qui avait été exilé de Jérusalem, avec les bannis ayant été expatriés en même temps que Ye'honya, le roi de Judée que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait envoyé en exil. 7. Celui-ci avait élevé sa cousine Hadassa, également appelée Esther, car elle n'avait ni père, ni mère. La jeune fille était de bonne apparence et belle. Quand son père et sa mère moururent, Mordekhaï l'adopta, comme si elle était sa fille. 8. Quand l'ordre et le décret du roi furent connus, de nombreuses jeunes filles furent réunies à Chouchan, la capitale, sous la responsabilité de Heigai. Et, Esther fut également conduite au palais, à la charge de Heigai, le gardien des femmes. 9. La jeune fille trouva grâce à ses yeux et elle obtint sa bonté, de sorte qu'il se dépêcha de lui fournir des cosmétiques, des repas et les sept servantes devant lui être accordées par le palais. De même, il la transféra, avec ses servantes, dans les meilleurs quartiers du Harem.

10. Pendant ce temps, Esther ne divulguait pas son peuple et ses ancêtres, car Mordekhaï lui avait précisé qu'elle ne devait pas le faire. 11. Chaque jour, Mordekhaï allait et venait devant la cour du harem afin de voir comment allait Esther et ce qu'il advenait d'elle. 12. Quand arrivait le tour de chaque jeune fille de se rendre auprès du roi A'hachvéroch, après avoir effectué les douze mois de soins prescrits aux femmes, puisque, alors seulement, était achevée la période de leurs soins de beauté, six mois dans l'huile de myrrhe, puis six mois dans les parfums et les cosmétiques des femmes, 13. après quoi la jeune fille pouvait paraître devant le roi, on lui accordait tout ce qu'elle demandait pour l'accompagner du harem au palais. 14. Le soir, elle se rendait chez le roi et le matin, elle revenait dans le second harem, placé sous la responsabilité de Chaachgaz, l'eunuque du roi, gardien des concubines. Par la suite, elle ne retournait plus chez le roi, sauf si le roi le désirait, auquel cas elle serait nommément appelée.

15. Quand le moment vint pour Esther, fille d'Avi'haïl, l'oncle de Mordekhaï, qui l'avait prise pour fille, de se présenter devant le roi, elle ne demanda rien d'autre que ce que lui avait conseillé Heigai, l'eunuque du roi, gardien des femmes. Car, Esther trouvait grâce aux yeux de tous ceux qui la voyaient. 16. Esther fut conduite chez le roi A'hachvéroch, en son palais, pendant le dixième mois, qui est celui de Tévet, à la septième année de son règne. 17. Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes. Elle acquit sa faveur et sa grâce, plus que toutes les autres vierges. Il plaça la couronne royale sur sa tête et en fit sa reine, à la place de Vachti. 18. Puis, le roi fit un grand festin, pour tous ses ministres et ses serviteurs, le festin d'Esther. Il réduisit les impôts pour toutes les provinces et fit des présents, comme il sied au roi. 19. Lorsque les vierges furent réunies une seconde fois, Mordekhaï siégeait à la porte du roi. 20. Esther ne divulguait toujours pas ses ancêtres et son peuple, comme Mordekhaï le lui avait demandé. De fait, Esther suivait les instructions de Mordekhaï exactement comme elle le faisait quand il s'occupait d'elle.

21. En ces jours, alors que Mordekhaï siégeait près de la porte du roi, Bigtan et Teresh, deux chambellans du roi, parmi les gardes du seuil, s'emportèrent et ils envisagèrent d'assassiner le roi A'hachvéroch. 22. L'affaire fut connue de Mordekhaï et il en informa la reine Esther. Alors, Esther le fit savoir au roi, au nom de Mordekhaï. 23. On mena une enquête sur cette affaire et l'on s'aperçut que c'était vrai. Tous les deux furent pendus sur une potence et ceci fut inscrit dans le livre des chroniques, devant le roi.


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:01
Chapitre 3

1. Après ces événements, le roi A'hachvéroch promut Haman, fils de Hamdata, l'Agaguite et l'éleva. Il plaça son siège au dessus de tous ses collègues ministres. 2. Tous les serviteurs du roi, à la porte du roi, s'inclinaient et se prosternaient devant Haman, car c'est ce que le roi avait ordonné, à son propos. Mais, Mordekhaï ne s'inclinait pas et ne se prosternait pas. 3. Les serviteurs du roi, à la porte du roi, demandèrent à Mordekhaï : « Pourquoi transgresses-tu le Commandement du roi ? » 4. Finalement, alors qu'ils lui formulaient cette remarque, jour après jour, mais qu'il ne les écoutait pas, ils en informèrent Haman, afin de voir si les mots de Mordekhaï perdureraient, car il leur avait dit qu'il ne se prosternerait jamais parce qu'il était Juif.

5. Quand Haman vit que Mordekhaï ne s'inclinait pas et ne se prosternait pas devant lui, Haman s'emplit de colère. 6. Mais, il pensa qu'il était dérisoire de tuer uniquement Mordekhaï, car on l'avait informé de la nation de Mordekhaï. Haman voulut exterminer tous les Juifs, peuple de Mordekhaï, dans tout le royaume de A'hachvéroch. 7. Pendant le premier mois, qui est celui de Nissan, pendant la douzième année du règne de A'hachvéroch, un Pour, c'est-à-dire un tirage au sort, fut fait devant Haman, pour chaque jour et pour chaque mois. Celui-ci désigna le douzième mois, celui d'Adar.

8. Haman dit au roi A'hachvéroch : « Il y a un peuple disséminé et éparpillé parmi les nations, à travers les provinces de ton royaume, dont les lois diffèrent de celles des autres peuples et qui n'obéit pas aux instructions du roi. Il n'est pas dans l'intérêt du roi de les tolérer. 9. Si le roi en est satisfait, qu'un décret soit émis pour les détruire et je paierai dix milles talents d'argents aux préposés, afin qu'ils les déposent dans les trésors du roi. » 10. Le roi ôta son sceau de sa main et le donna à Haman, fils de Hamdata, l'Agaguite, persécuteur des Juifs. 11. Le roi dit à Haman : « L'argent t'est donné pour que tu le gardes et la nation est à toi, pour en faire ce que bon te semble. »

12. Les scribes du roi furent convoqués, en le treizième jour du premier mois et tout ce que Haman commandait aux satrapes du roi, aux gouverneurs de chaque province, aux nobles de toutes les nations, fut consigné par écrit, pour chaque province selon son écriture et pour chaque nation selon sa langue. Ceci fut inscrit, au nom du roi A'hachvéroch et frappé du sceau royal. 13. Des lettres furent envoyées, par l'intermédiaire de courriers, dans toutes les provinces du roi, afin d'exterminer, d'assassiner et de détruire tous les Juifs, jeunes et vieux, enfants et femmes, en une seule journée, le treizième jour du douzième mois, qui est celui d'Adar et de les dépouiller de leurs possessions. 14. Des copies de cet édit devaient être érigées en loi, dans chaque province, clairement pour toutes les nations, afin que celles-ci soient prêtes pour cette date. 15. Les courriers furent hâtés par l'ordre du roi et la loi fut proclamée à Chouchan, la capitale. Puis, le roi et Haman s'assirent pour boire, alors que la cité de Chouchan était désemparée.


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:02
Chapitre 4

1. Mordekhaï sut tout ce qui s'était passé. Aussi, Mordekhaï déchira-t-il ses vêtements en signe de deuil. Il revêtit un sac et des cendres. Et, il sortit dans la ville, gémissant à voix haute et amèrement. 2. Il parvint jusqu'à la porte du roi, car il est impropre de franchir la porte du roi en étant vêtu d'un sac. 3. Dans chaque province, là où parvenaient l'édit du roi et sa loi, il y avait un deuil profond parmi les Juifs, des jeûnes, des cris et des lamentations. Des sacs et des cendres furent répartis parmi les masses. 4. Les servantes et les chambellans d'Esther vinrent et lui dirent ce qui se passait. La reine en fut terrifiée. Elle envoya des vêtements desquels Mordekhaï pourrait se couvrir, mais il ne les accepta pas. 5. Esther convoqua Hata'h, l'un des chambellans du roi, qu'il avait affecté à son service. Elle lui ordonna de se rendre auprès de Mordekhaï afin de découvrir la signification de tout cela, ce dont il s'agissait.

6. Hata'h s'en alla chez Mordekhaï, sur la place de la ville qui se trouvait face à la porte du roi. 7. Mordekhaï lui fit part de tout ce qui lui était arrivé, de la somme d'argent que Haman avait promis de verser aux trésors royaux, en échange du droit d'exterminer les Juifs. 8. Il lui donna également une copie de la loi qui avait été promulguée à Chouchan, appelant à leur extermination, afin de la montrer à Esther et de lui dire ce qu'il en était, de lui ordonner qu'elle se rende auprès du roi et qu'elle le supplie, qu'elle intercède devant lui en faveur de son peuple.

9. Hata'h s'en revint et il répéta les mots de Mordekhaï à Esther. 10. Esther demanda à Hata'h de transmettre ceci à Mordekhaï : 11. « Tous les serviteurs du roi et le peuple des provinces du roi savent que tout homme ou toute femme qui se rend auprès du roi et pénètre dans la cour intérieur sans avoir été convoqué, ne peut recevoir qu'un seul verdict, l'exécution. Seule la personne à laquelle le roi tend son sceptre d'or vivra. Or, cela fait maintenant trente jours que je n'ai pas été appelée chez le roi. »

12. Ils transmirent les propos d'Esther à Mordekhaï. 13. Et, Mordekhaï demanda de communiquer ceci à Esther : « Ne pense pas que tu échapperas au sort de tous les Juifs en te trouvant dans le palais royal. 14. Car, si tu restes silencieuse à ce moment, le soulagement et le salut parviendront aux Juifs d'une autre source. Toi et la maison de ton père, vous serez perdus. Et, qui sait si ce n'est pas précisément pour cet instant que tu es parvenue à la royauté ? »

15. Esther demanda de transmettre à Mordekhaï : 16. « Va, rassemble les Juifs qui se trouvent à Chouchan et jeûnez pour mon salut. Ne mangez pas et ne buvez pas pendant trois journées, jour et nuit. Mes servantes et moi-même, nous jeûnerons également, de la même façon. Puis, je me rendrai près du roi, en contrevenant à la loi et si je dois périr, je périrai. » 17. Mordekhaï se retira et il fit tout ce que Esther lui avait demandé.


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:03
Chapitre 5

1. Au troisième jour, Esther mit ses vêtements royaux et elle se tint dans la cour intérieure du palais, face à ce palais. Le roi siégeait sur son trône royal, dans le palais, face à son entrée. 2. Quand le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux. Le roi tendit à Esther le sceptre d'or qu'il avait à la main. Esther s'en approcha et elle toucha l'extrémité du sceptre. 3. Le roi lui dit : « Qu'y a-t-il, reine Esther ? Quelle est ta requête ? Même s'il s'agit de la moitié du royaume, elle t'est accordée ! » 4. Esther dit : « Si cela satisfait le roi, que le roi et Haman viennent, aujourd'hui, à la fête que j'ai préparé pour lui. » 5. Le roi déclara : « Dites à Haman qu'il se dépêche d'accéder à la demande d'Esther ! »

Le roi et Haman vinrent au festin que Esther avait préparé. 6. Pendant ce festin de vin, le roi dit à Esther : « Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. Quelle est ta requête ? Même s'il s'agit de la moitié du royaume, ce sera fait. » 7. Esther répondit et déclara : « Voici ma demande et ma requête. 8. Si j'ai trouvé grâce aux yeux du roi, s'il est agréable au roi de satisfaire ma demande et d'accéder à ma requête, que le roi et Haman viennent au festin que je préparerai pour eux. Et, demain, j'accomplirai la demande du roi. »

9. Ce jour-là, Haman s'en alla content et heureux. Puis, quand Haman vit Mordekhaï à la porte du roi, que celui-ci ne se dressa pas, ne bougea pas devant lui, Haman s'emplit de colère contre Mordekhaï. 10. Haman parvint à se contenir, rentra chez lui, fit appeler ses amis et son épouse Zeresh. 11. Haman leur fit part de sa glorieuse puissance et de ses nombreux fils, de tout ce que le roi avait fait pour l'élever et le placer au dessus des ministres et des serviteurs du roi. 12. Puis, Haman dit : « En outre, avec le roi, la reine Esther n'a invité que moi à la fête qu'elle a préparée. Demain également, je suis convié à son festin, avec le roi. 13. Mais, tout cela est sans valeur pour moi tant que je vois Mordekhaï le Juif siégeant à la porte du roi ! »

14. Alors, Zeresh, son épouse et tous ses amis lui dirent : « Que l'on érige une potence de cinquante coudées de hauteur et, demain, tu diras au roi qu'il y fasse pendre Mordekhaï. Par la suite, tu pourras prendre part au festin, de bonne humeur, avec le roi. » Haman fut satisfait de cette idée et il fit ériger cette potence.


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:04
Chapitre 6

1. Cette nuit-là, le sommeil du roi fut troublé. Il ordonna que le livre des enregistrements, des chroniques, soit apporté et qu'il soit lu devant le roi. 2. On y trouva écrit que Mordekhaï avait donné l'information relative à Bigtana et Teresh, deux des chambellans du roi, parmi les gardiens du seuil, qui avait projeté d'assassiner le roi A'hachvéroch. 3. Le roi demanda : « Quelle splendeur et quel honneur ont été accordés à Mordekhaï pour cela ? » Les intendants du roi répondirent : « Rien n'a été fait pour lui. » 4. « Qui est dans la cour ? », demanda le roi.

Juste à ce moment, Haman arriva dans la cour extérieure du palais royal, afin de demander au roi de pendre Mordekhaï sur la potence qu'il avait préparée pour lui. 5. Les intendants du roi lui répondirent : « Haman se tient dans la cour. » Le roi dit : « Qu'il entre ! » 6. Haman entra et le roi lui dit : « Que faut-il faire à un homme que le roi veut honorer ? » Haman se dit à lui-même : « Qui d'autre que moi le roi voudrait-il honorer ? » 7. Haman répondit donc au roi : « A l'homme que le roi veut honorer, 8. on apportera un vêtement royal, que le roi a porté, un cheval que le roi a monté. La couronne royale sera posée sur sa tête. 9. Le vêtement et le cheval seront confiés dans les mains d'un des nobles ministres du roi. On en vêtira l'homme que le roi veut honorer et on le conduira, sur le cheval, dans les places de la ville, en proclamant devant lui : “Voici ce qui est fait à l'homme que le roi veut honorer !” » 10. Le roi dit à Haman : « Hâtes-toi ! Prends le vêtement et le cheval, comme tu l'as dit et fais tout cela pour Mordekhaï le Juif, qui siège à la porte du roi. Ne supprime pas le moindre détail de tout ce que tu as suggéré ! »

11. Haman prit le vêtement et il le mit à Mordekhaï. Il le conduisit sur les places de la ville et il proclama devant lui : « Voici ce qui est fait à l'homme que le roi veut honorer. » 12. Puis, Mordekhaï retourna à la porte du roi, alors que Haman se dépêcha de rentrer chez lui, pitoyable, la face recouverte. 13. Haman fit part à son épouse Zeresh et à tous ses amis de tout ce qui lui était arrivé. Ses sages et son épouse Zeresh lui dirent alors : « Si ce Mordekhaï, devant lequel tu as commencé à connaître la chute, est d'ascendance juive, tu n'auras pas le dessus sur lui. Tu tomberas sûrement devant lui. » 14. Alors qu'ils lui parlaient encore, les chambellans du roi arrivèrent et se dépêchèrent de conduire Haman au festin que Esther avait préparé.


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:04
Chapitre 7
1. Le roi et Haman vinrent boire avec la reine Esther. 2. Encore une fois, le second jour, le roi dit à Esther, durant le festin du vin : « Quelle est ta demande, reine Esther ? Elle te sera accordée. Quelle est ta requête ? Même s'il s'agit de la moitié du royaume, cela sera fait. » 3. La reine Esther répondit et elle déclara : « Si j'ai trouvé faveur à tes yeux, ô roi et si cela satisfait le roi, que ma vie me soit accordée par ma demande et la vie de mon peuple, par ma requête. 4. Car, mon peuple et moi-même, nous avons été vendus afin d'être anéantis, tués et détruits. Si nous avions été vendus comme esclaves et comme servantes, je serais restée silencieuse. Mais, en réalité, le persécuteur n'est nullement préoccupé par la perte causée au roi. »

5. Le roi A'hachvéroch parla et il dit à la reine Esther : « De qui s'agit-il, qui a eu l'audace de faire pareille chose ? » 6. Esther répondit : « Un homme qui est un persécuteur et un ennemi, Haman l'impie ! » Haman en fut abasourdi, en présence du roi et de la reine. 7. Le roi se dressa, plein de colère. Il quitta le festin du vin et se rendit dans le jardin du palais. Alors, Haman se leva pour demander à la reine Esther d'avoir la vie sauve, car il avait compris que l'hostilité du roi, à son encontre, était irrévocable. 8. Le roi revint du jardin du palais, dans la pièce où se tenait le festin du vin. Or, Haman était tombé sur le divan sur lequel se trouvait Esther. Le roi dit : « A-t-il l'intention de conquérir la reine alors que je me trouve dans le palais ? » Dès que ces mots émanèrent de la bouche du roi, la face de Haman fut recouverte.

9. Alors, 'Harvona, l'un des chambellans au service du roi, dit : « En outre, il y a la potence que Haman a fait ériger pour Mordekhaï, qui a parlé pour le bien du roi. Elle se trouve dans la maison de Haman et elle a cinquante coudées de hauteur. » Le roi dit : « Pendez-le sur elle ! » 10. Et, l'on pendit Haman sur la potence qu'il avait préparée pour Mordekhaï. Alors, la colère du roi s'apaisa.


Re: Bonne fete de Pourim
07 mars 2012, 21:05
Chapitre 8

1. Ce jour-là, le roi A'hachvéroch donna à Esther la propriété de Haman, persécuteur des Juifs. Et, Mordekhaï se présenta devant le roi, car Esther lui avait dit qui il était pour elle. 2. Le roi prit son sceau qu'il avait ôté à Haman et il le donna à Mordekhaï. Esther confia à Mordekhaï la charge de la maison de Haman.

3. Esther parla encore une fois au roi, tomba à ses pieds, pleura et le supplia d'annuler le décret impie de Haman l'Agaguite, le complot qu'il avait fomenté contre les Juifs. 4. Le roi tendit le sceptre d'or à Esther et Esther se redressa, se tint debout devant le roi. 5. Elle lui dit : « Si le roi en est satisfait, si ceci trouve faveur devant lui, si cette idée convient au roi et si je suis plaisante à ses yeux, qu'un ordre soit donné pour que l'on retire les lettres établissant le complot de Haman, fils de Hamdata, l'Agaguite, par lesquelles il commanda la destruction des Juifs, dans toutes les provinces du roi. 6. Car, comment pourrais-je supporter la calamité qui frapperait mon peuple ? Et, comment pourrais-je assister à l'anéantissement de ma nation ? »

7. Le roi A'hachvéroch dit à la reine Esther et à Mordekhaï, le Juif : « Voici, j'ai donné la propriété de Haman à Esther. Lui-même a été pendu sur une potence pour avoir levé la main contre les Juifs. 8. Quant à vous, vous pouvez émettre tous les décrets que bon vous semble, concernant les Juifs, au nom du roi et portant le sceau du roi. En effet, un édit écrit au nom du roi et portant le sceau du roi ne peut pas être annulé »

9. Les scribes du roi furent alors convoqués, en le troisième mois, qui est celui de Sivan, au vingt troisième jour de ce mois. Un édit fut rédigé, accordant tout ce que Mordekhaï avait ordonné pour les Juifs, aux satrapes, aux gouverneurs, aux nobles des provinces, de Hodou jusqu'à Kouch, cent vingt sept provinces, à chaque province selon son écriture, à chaque nation selon sa langue et aux Juifs selon leur écriture et leur langue. 10. Il le rédigea au nom du roi A'hachvéroch et le scella avec le sceau du roi. Il envoya les lettres par des courriers, cavaliers chevauchant des mules élevées par les juments des écuries du roi. 11. Selon celles-ci, le roi autorisait les Juifs de chaque ville à se rassembler, à défendre leur vie, en anéantissant, en tuant et en détruisant l'armée de toute nation ou de toute province qui pourrait les attaquer, y compris leurs enfants et leurs femmes, de même qu'en s'appropriant leurs possessions, 12. en une même journée, dans toutes les provinces du roi A'hachvéroch, le treizième jour du douzième mois, celui d'Adar.

13. Des copies de l'édit furent envoyées afin qu'il soit érigé en loi dans chaque province, clairement pour toutes les nations, de sorte que les Juifs soient prêts pour ce jour et puissent se venger de leurs ennemis. 14. Les courriers, chevauchant les mules des écuries du roi, partirent, avec rapidité et empressement, emportant l'édit du roi et la loi fut promulguée, à Chouchan, la capitale.

15. Et, Mordekhaï se retira de devant le roi, portant un habit royal bleu et blanc, une large couronne d'or et un châle de lin fin et de laine pourpre. La cité de Chouchan célébrait et se réjouissait. 16. Pour les Juifs, il y eut la lumière, l'allégresse, la joie et la gloire. 17. En chaque province, en chaque cité où parvenaient l'édit du roi et sa loi, c'était l'allégresse et la joie pour les Juifs, une célébration et une fête. De nombreux non Juifs se convertirent au Judaïsme, car la peur des Juifs s'était emparée d'eux.


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