La ville Kasba Tadla

Bonjour à tous,

Personnellement j'interviens dans cette rubrique de l'excellent site DAFINA pour discuter de l'Histoire du Maroc…

Je m'en tiens donc au sujet de la discussion en cours sur le "tueur" d'innocents civils français et d'un marocain lâchement assassinés il y a plus de 50 ans dans la région de Kasba Tadla…

Ce vulgaire assassin marocain a été érigé en "héros de l'indépendance "...par un journaleux du journal marocain "TEL QUEL" en 2005...une honteuse falsification de l'Histoire cautionnée par la rédaction du journal...aujourd'hui encore…

Cette contre-vérité historique a été reprise en boucle par des marocains mais aussi des français...

Si je comprends bien , c'est surtout au début des années 2000 qu'on essayé ,au prix de contorsions qui sont devenues de grossiers mensonges ,de mettre en valeur certains événements survenus à l'époque de la lutte anticoloniale . Certains que je nommerais pas des médias, ont écrit des propos pires que Tel Quel ( même délirants ) .
O n peut se demander , si ce mouvement est spontané , ou alors s'il a été plus ou moins été orchestré et par qui ?
Je remarque qu'on a complétement expurgé l'action d'agitateurs communistes, parfois alliés aux nationalistes ,qui était privilégiée au moment du procés (il y a d'ailleurs eu des condamnations ),pourquoi les 2 tueurs seraient héros et pas eux ,
Je parle de l'hypothèse ou ALHANSALI ne serait pas parti tuer seulement par des pulsions personnelles .

"Attendons - nous à savoir " qu'il devienne bientôt un héro djihadiste" guerrier" , un précurseur, encore qu'il y en ait eu depuis des siécles ! le chaudron internet étant un amplificateur bien plus efficace que les journaux .Cette hypothèse- là avait bien été examinée à l'époque mais éliminée au profit de celle des agitateurs communistes nationalistes qu'on avait à l'oeil depuis un certain temps et que l'on voulait éliminer .

Un livre est paru à BENI MELLAL , il y a assez longtemps, je n'ai aucune idée de sa teneur .
Les rapports des archives de la Résidence à NANTES ? nous éclaireraient sans doutes sur l'ambiance de cette région K TADLA? BENI ,KSIBA,TAGHZIT , les sommaires le laissent entrevoir

Laissons à HAIFA , ses opinions, il a sans doute ses raisons personnelles .

oued"Ammenzid", on l'avait déjà cherché pour une toute autre raison, c'est un affluent de l'oued EL Abid , qui débouche juste un peu en aval du barrage en construction en 1951,aujourd'hui son embouchure submergée forme une "pointe" dans le lac
L'expression " lion du Tadla" à propos d ' AL HANSALI ,on la trouve depuis quand ?
ON sait que les communistes ont parlé d'intox de la "résidence " ou au moins de certains milieux ; Que sait-on de la position de l'ISTIQLAL ? Où s'exprimaient-ils ? Pas dans la Vigie, je suppose .

Pas aval , amont

et surtout la"pointe" principale provient de l'AHANSAL

merci pour ces précisions géographiques, sur une carte topo 1/50000 (feuille Wawizaght) il se nomme Mouch Assamsil Rau en contrebas de la route en lacets serrés qui va de Bin El Ouidane (orthographié Bine Al Widane sur la carte), à Azilal
cela semble dérisoire, mais l'établissement précis des faits avant tout jugement sur l'avant et l'après, doit être réalisé sinon la contraction devient aisée
je suis remonté dans vos échanges et constaté que le tueur du Tadla y est un sujet récurent
j'y apporte quelques éléments :

le film BAMOU de Driss Mrimi (1983 - restauré en 2012), en arabe, est sur youtube ; film adapté d'un roman d'Ahmed Ziad, (titre inconnu de moi, et écrivain, semble-t-il absent d'Internet), entretien avec le réalisateur ici

le premier meurtre à lieu à Bou Noual, situé sur la route El-Ksiba - Aghbala avant Naour, au niveau du croisement avec la route qui conduit à Ouaouizarth via Taguelft, donc très au nord des autres meurtres

il y a parfois dans vos échanges confusion, me semble-t-il, entre le hameau Ihançala situé au-dessus de Taghzirt dans le Moyen Atlas, qui apparaît sur des cartes sous le nom de Zaouia Hansala et le village de Zaouiat Ahançal dans le Haut-Atlas et mondialement connu non pour sa zaouia mais pour le cirque de Taghia à proximité

l'Écho d'Alger du 21 janvier 1942 rapporte la mort du caïd Ahansali, Ahmed Ahansali chef de la confrérie d'Ahansal (capture d'écran jointe), un quasi homonyme du tueur

en 1951 le barrage Bin-El-Ouidane est en construction et la circulation touristique semble aisée entre Afourer et le futur barrage, comme entre ce dernier et Azilal
Pièces jointes:

Comme il s'agit de conversations décousues, il y a forcément une impression de confusions .
E n ce qui concerne la zaouia, , elle a une longue histoire que je suis incapable de raconter mais je sais qu'elle a eu une énorme influence dans cette région .Par ex , il a fallu compter sur elle au moment de la pénétration sur Ouaouizert jusqu'à sa "soumission "
Si on cherche sur une vieille carte en français , on trouve Zouia Ahansal , le village qui est en quelque sorte le noyau de la zaouia . Je ne sais pas ce qu'il en est de cette zaouia de nos jours en de dehors de ses attraits touristiques très nombreux .
O n trouve aussi d'assez nombreux hameaux avec des noms relativement semblables ( en français sur ces cartes ) dont l'un assez proche de Taghzirt . qui est donné dans certains journaux comme le lieu de naissance de A HANSALI ?
Je ne sais pas le rapport entre ces hameaux ou lieux et la Zouia
A noter aussi l'oued Ahansal qui alimente Bin avec l'EL Abib et formait une plaine en amont du futur barrage . la submersion future des terres, des lieux plus moins emblématiques et sacrés , avec expropriation et marchandages a été utilisée par ceux qui appelaient à une révolte contre les roumis . Certains radicaux de l'Istiqlal ont prêché(ou essayé de prêcher ) la guerre sainte , tandis que leurs alliés communistes de l'époque revendiquaient plus spécifiquement des mots d'ordre sociaux ou idéologiques ( en rapport avec la colonisation de la riche plaine du Tadla .
Les journaux de l'époque jonglent avec les noms de lieux ( et de personnes ) au fil de ce qu'ils recueillaient de l'enquête .
un élément troublant ,qui a peut -être eu une influence sur le passage à l'acte du tueur , c'est que à des restes d'insoumission et de haine ancestrale du Roumi, s'ajoutait une propagande ( dont l'intensité reste à mesurer ) des communistes et des nationalistes . il est certain qu'il existait des cellules qui" travaillaient " la population des villes mais aussi des campagnes par des réunions , par ex dans les souks ( c'est revendiqué par les communistes , par ex dans le Maitron ) . .
C est aussi produit dans la région une résurgence de rivalité tribales mais surtout un rejet de certains caids, khalifas ... corruption mais aussi en rapport avec des événements nationaux . LE Glaoui était l'homme des français, pour la destitution du "roi" , sensé tenir la "montagne" , mais il n'était pas forcément suivi et apprécié par tous .
I l s'en est suivi d'une série d'incidents , en particulier une sorte d'émeute en mars 51 à KSIBA à tel point qu'au moment de l'équipée du tueur , il y aurait eu dans la région une quantité importante de troupes françaises et marocaines , en principe en manoeuvres,mais peut-^tre aussi pour impressionner la population et faire un peu de répression contre des éléments sensibles .

pour parler des communistes marocains, Ai Yata est sous le coup d'un arrêté d'expulsion du 18 juin 1948, il est arrêté en juin 1950, expulsé vers l'Algérie, revient au Maroc et est arrêté, condamné à 2 ans de prison, peine réduite en appel à 10 mois, libéré en avril 1951, il est expulsé vers la France et revient clandestinement au Maroc (source, "Ali Yata ou le chemin de l'honneur et de la dignité" livre de 1997, par Abdelkrim Belguendouz et Mohamed Ferhat)
quelle était l'aura d'Ali Yata en 1951, auprès des "camarades" marocains et français ? quel rôle joua son arrestation, sa détention, son expulsion, au Tadla en 1950/1951 et au delà ?

IL semble que l'influence communiste, socialiste au début doit beaucoup dans le TADLA à Lamoureux ,Plateau et un autre européen dont le nom m'échappe , ils ont été épaulé ensuite par des militants marocains , certains ont été condamnés lors du procés du tueur il semble bien que cette affaire ait bien décapité les dirigeants communistes du Tadla et qu'ensuite la lutte anti colonialiste dans le Tadla soit plutôt passée aux mains de l'Istiqlal et ses diverses tendances .
Lamoureux arrive dans les années 30 dans le Tadla ( 28 ? ) , IL obtient ou hérite de sa mère d'un petit lot de colonisation ; O n le trouve plus tard plus moins porte parole des colons du Tadla et même des "colons tondus du TADLA " , une tendance , peut-être de colons mécontents de leur situation économique ?? Ensuite il a des revendications sociales portant sur le sort des paysans marocains ; il passe du socialisme au parti communiste ;
Il est parfois décrit : "en burnous , avec son âne sur les pistes , allant animer en berbère des cellules revendicatrices , où des souks . Ce qui doit -être plus ou moins vrai car même le Maitron reprend le cliché . Il a été accusé d'avoir causé directement ou indirectement des incendies en 47 sans preuve formelle . le fourrage prend facilement feu dans la région l'été . EN 51 53 il a été mis en cause pour l'affaire du tueur , sans preuves , on a repris l'histoire des incendies .
L Istiqlal avait des journaux comme Al ALAM , le bouquin édité à Beni contiendrait des articles de ce journal concernant l'affaire .

source : Grand Larousse Encyclopédique en 10 volumes, 1966 (exemplaire de mon père)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/05/2021 13:15 par tadla60.
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source : Grand Larousse Encyclopédique en 10 volumes, 1966 (exemplaire de mon père) 01
Pièces jointes:

mis en ligne sur horizons maghrébins un tour du Maroc au "féminin"
Pièces jointes:

Citation
cigalou
Bonjour à tous,

Personnellement j'interviens dans cette rubrique de l'excellent site DAFINA pour discuter de l'Histoire du Maroc…

Je m'en tiens donc au sujet de la discussion en cours sur le "tueur" d'innocents civils français et d'un marocain lâchement assassinés il y a plus de 50 ans dans la région de Kasba Tadla…

Ce vulgaire assassin marocain a été érigé en "héros de l'indépendance "...par un journaleux du journal marocain "TEL QUEL" en 2005...une honteuse falsification de l'Histoire cautionnée par la rédaction du journal...aujourd'hui encore…

Cette contre-vérité historique a été reprise en boucle par des marocains mais aussi des français...

On falsifie beaucoup l’histoire dans certaines revues ou journaux marocains au gré d’articles où de pseudos historiens ou journalistes exaltent ‘’l’héroïsme’’ de Marocains pour l’indépendance du Maroc. Je suis sur la même position que CIGALOU.

Dans mes souvenirs du Maroc, le ‘’tueur du Tadla’’ était un vulgaire tueur. Ces souvenirs sont fondés sur les conversations que j’ai entendues à plusieurs reprises 15-20 ans après les faits entre mes parents et d’autres ‘’vieux marocains’’ (Français) ou entre ‘’vieux marocains’’ et du souvenir de lecture du formidable livre de Charles-André JULIEN ‘Le Maroc face aux impérialismes’’. Cela n’enlève en rien les mouvements d’hostilité envers le ‘’ colonisateur’’ de cette région qui n’a pas toujours été favorable au Maghzen et à ses représentants.

Ce sont mes souvenirs. Je peux éventuellement me tromper sur ce qu’avait écrit Charles-André JULIEN sur le ‘’tueur du Tadla’’. Mes livres sont actuellement dans des cartons et je ne peux relire ces paragraphes de ce livre-référence. Charles-André JULIEN, historien, homme de gauche, collaborateur du journal ‘Le Monde’’, avait accès à beaucoup de sources officielles. Il a été très proche de Mohamed V au moment de la crise de 1953 et est chargé par le roi de fonder l’université de Rabat à l’indépendance.
.

deuxième livre évoquant le "tueur du Tadla" à la page 88, un paragraphe de 9 lignes évoquant également les évènements de Meknès, les massacres de Oued-Zem qui eurent lieu à d'autres dates (extrait dans un message précèdent) : Catherine de Ricaud "Monsieur Le Chevalier" POL 1986

le livre se déroule à Rabat dans un quartier de villas occupées par des européens, à la charnière de l'indépendance, pointent le racisme de part et d'autre, la défiance, des ressentiments ; en l'absence, me semble-t-il d'éléments biographiques sur l'autrice, il est difficile de connaître ses sources d'informations ou de les imaginer ; certains indices montrent que l'autrice connaît le Maroc directement ou indirectement et est très observatrice : marocains qui attendent, fesses sur les talons, coudes sur les genoux, à l'ombre d'un eucalyptus

comme pour le livre de Claude Ollier (page Beni-Mellal) l'évocation du tueur du Tadla reste marginale ; combien de lecteur.rice.s iront chercher des informations sur les évènements historiques rapportés dans les 9 lignes évoqués ci-dessus ? l'exemplaire que j'ai lu semblait être passé directement de l'imprimerie aux réserves de la bibliothèque, en oubliant lecteur.rice.s

ceci écrit, je ne regrette pas cette lecture

j'ai lu un livre assez ancien ,enfin des passages,de notre ministre J M Blanquer sur Michel Barouin ( père de ), il évoque l'histoire du tueur et surtout l'ambiance dans le Tadla et au Maroc à cette époque .
Pour les lieux dits , les journalistes ( journaux de France ) n'ont pas d'envoyé spécial , ils se contentent des communiqués des autorités ou des dires des journalistes locaux envoyés de Rabat, Casa comme Belin qui ne connaissent pas en détails la région d'où des erreurs ; Par ex un mystérieux lac Azilal situé tantôt prés de Bin et tantôt vers Tagzirt .
Le tueur aurait-il- été goumier ? Il aurait pu "faire l'Italie ... " et même participer aux derniers combats de la Pacification , assez improbable mais ?
Le meurtre du marocain a été raconté d'au moins 3 façons différentes
O n n'a jamais trop su ce qui s'est passé dans la région au début 51 , s'il y a eu répression, si des troupes y stationnaient encore en mai ?
On n'a jamais su la vérité sur l'implication de la cellule communiste Istiqlal
les pressions ou répressions sur la population pendant la cavale et après ? par ex : le journal Droit et Liberté 23 6 51 , indique que la police aurait tué 4 marocains pour essayer de le capturer :bien sur , on ne peut croire n'importe quoi mais tant de racontars ont été publiés !
Le "complice" est encore plus mystérieux qu'Ahansali !!!!

mis en ligne aujourd'hui, les annuaires de l'automobile et du tourisme au Maroc de 1934 et 1937, avec des photos très classiques de Kasba-Tadla, l'annuaire de 1934 décrit précisément le terrain d'aviation du camp Nord dont il existe une photographie (déjà mise en ligne), onglet "guides", ici
Pièces jointes:

Yvan Jablonka, en 2018, fit paraître un livre magnifique " en camping-car", il y parle d'un voyage au Maroc avec ses parents et son frère ; sa mère et son père filmèrent en super8 ; le 20 juin 2021 à 22h55 sur France 5 une mise en images de livre est diffusée ; ils ne passèrent pas au Tadla mais ce documentaire permettra de voir des images du Maroc, (je l'espère) des années 1980

Citation
tadla60
Yvan Jablonka, en 2018, fit paraître un livre magnifique " en camping-car", il y parle d'un voyage au Maroc avec ses parents et son frère ; sa mère et son père filmèrent en super8 ; le 20 juin 2021 à 22h55 sur France 5 une mise en images de livre est diffusée ; ils ne passèrent pas au Tadla mais ce documentaire permettra de voir des images du Maroc, (je l'espère) des années 1980

Choukrane

de rien,

la semaine passée sur la même chaîne, à la même heure un documentaire "Bons baisers du bled" était passé, la migration estivale des immigré.e.s maghrébin.nes dans leur pays, avec des images rares des protagonistes ; France Culture avait aussi proposé trois podcasts intitulés "la route du bled" exceptionnels de justesse et de tendresse, ils sont peut-être encore disponibles

mis en ligne aujourd'hui "à bicyclette entre Kasba-Tadla et Ighram Laalam" apparu récemment sur un panneau indicateur en sortant de Kasba-Tadla, onglet sorties à bicyclette, ici

Extrêmement rare à Beni jusqu'à la fin du siècle dernier, le vélo s'immisce chaque jour davantage dans le trafic urbain de la plaine du Tadla. Ces bicyclettes, toutes catégories, rentrent à pleines camionnettes, via Tanger Med, grâce à l'activité dense et apparemment lucrative de ceux qui vont chercher leurs denrées diverses et variées en Espagne pour les revendre au Maroc sur le trottoir ou sur le pas de leur garage. L'origine de ces engins à 2 roues n'est, bien sûr, pas contrôlée. Ils sont aussi un souci de plus dans la circulation routière puisque pour leurs nouveaux propriétaires il ne semble pas envisageable de respecter un quelconque code de la route. Dans les années 70, le danger venait plutôt des mobylettes. Les bicyclettes qui débouchent de tous côtés sans crier gare, offrent le redoutable avantage, sur leurs prédécesseurs motorisés, de leur profusion et de leur silence. "Aware" comme dirait le polyglotte Jean-Claude Vandame!
Quant au Tour du Maroc (qui pourrait être une épreuve sportive grandiose), il continue à se dérouler chaque printemps, dans l'indifférence la plus générale. L'engouement grandissant pour la petite reine pourrait changer les choses. Maazel chouia.