La ville Kasba Tadla

au Tadla les paysages restent très secs malgré la pluie de dimanche et lundi ; à l'arrière plan, derrière Lalla Rahma (à droite sur la photo) on devine les fumées de la décharge immense de Kasba-Tadla (entrée sur la route de Fès) dont le lixiviat s'écoule par un ravin dans l'Oum er-Rbia
fin août et début septembre, il y eut de nombreuses tempêtes de poussières dont une ressemblant à une mini tornade au dires des habitant.e.s ; j'ai trouvé la terrasse recouverte de terre brune comme si on y avait déversé des sacs entiers de terre ; des tôles en toiture se sont envolées et depuis les nouvelles supportent plus de briques pour tenir
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sans goutte à goutte et sur une pente caillouteuse exposée plein sud les oliviers finissent par mourir

on a tellement vu de photographies de l'Hôtel des Alliés, récentes ou anciennes, avec écrit en gros, en haut de la façade ouest son nom qu'on oublie de regarder vers le trottoir pour voir que cet hôtel a changé de nom
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un bout de Chefchaouen exilé à Kasba-Tadla, en contre-bas de l'ancienne place du souk, transformée aujourd'hui en vide-grenier très fréquenté, vendeurs et acheteur.euse.s, tellement les sous manquent
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Hotel des Alliés
Il existe ,au moins depuis 1934 , tenu par la famille Lorion ;
Grégoire Lorion est au Tadla depuis , au moins 1928 ;en 30 , il est un notable "délégué" ou "élu " du Tadla à la chambre de l'industrie et du commerce de Casablanca .Alors , il est dit colon à Kasba Tadla . Notable encore dans les années 40 50 . L 'établissement , rue de la République , est visible sur de vieilles cartes postales dont l'une avec terrasse bondée de képis .
Je me souviens , vaguement ,y être entré vers 1965 pour voir les fresques attribuées à des légionnaires ( c'est ce qu'on m'avait dit ) .
La première image est tirée d'un annuaire touristique pour automobilistes ( 1932 ) , la seconde un coin d'enveloppe de l'établissement de 1939 .
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Hansali
iI est intéressant de lire ALGER REPUBLICAIN , surtout de l'année 51 .
Les événements avant , pendant et après l'équipe sanglante sont racontés d'une manière très différente par rapport à ce qu'on lit dans la presse marocaine ; ce journal est de tendance nettement communiste .

Tadla porte d'entrée vers Imilchil, lien sur la disparition des nomades, ici (autre lien sur la page Beni Mellal, avec d'autres photographies)
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le documentaire avec Aïcha Ech Chenna date de 2011 et s'appelle " Hchouma ", un documentaire portant le même nom, sur le même sujet est disponible sur youtube

article du Monde paru aujourd'hui (9/10 octobre 2022) pour les optimistes
le plan Maroc de 2008 faisant ainsi son entrée dans la grande famille des décisions absurdes (sociologie des erreurs radicales et persistantes (voir livre du même nom de Christian Morel)
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suite de l'article pas encore en ligne sur le Monde Afrique (deux images, lecture un peu décalée)
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II y a déjà longtemps qu'on nous annonce la fin du nomadisme , en particulier pastoral , partout dans le monde Les causes sont multiples mais il semble qu'au Maroc , la sécheresse qui s'éternise avec le réchauffement climatique pourrait sonner rapidement la fin du nomadisme, et à la suite ,des coups sévères aux modes économiques des communautés , sortes d'oasis dans les montagnes ou le désert . On pourrait aussi parler de la gestion des forêts et des pâturages collectifs
La priorité de fait des puissances financières , économiques ou politiques apportée , par ex au Tadla ,aux cultures commerciales ( parfois pour l'exportation ) rentables ( à court ou moyen terme ) qui nécessitent une irrigation considérable (malgré une ressource en eau "déclinante" ! )pourrait bien entraîner des conséquences graves pour la petite paysannerie incapable de faire face . .
Cela risque aussi d 'augmenter la quantité et le prix des importations , par exemple de céréales ,problème déjà délicat en raison des aléas climatiques , politiques et spéculatifs .
Cela me fait penser, à ce qui se racontait dans le temps, il y a des dizaines d'années ,en particulier , visiteurs ou touristes : en ces temps , il y avait déjà des sécheresses , on disait que les familles amortissaient en vendant des bêtes mais aussi les bijoux des femmes .
Mon attention a été attirée aussi par la photo de la "tente de nomades " rafistolée par des bouts de bâches ou de sacs , le reportage veut montrer la misère par l'image , j'espère que ce n'est pas un montage mais je crois bien à la misère de ces gens .

celui qui fut longtemps le seul pharmacien de Kasba-Tadla (rue Almajjati anciennement rue du commerce), syrien d'origine, est décédé, voici sa photo trouvée sur la page Facebook qui annonce sa mort ; pour les tadlaouis il restera Alex
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Lors des grandes sécheresses passées, fin des années 70 , début des années 80, par exemple,il n'était pas question de vendre les bêtes. Personne n'en voulait, bien sûr, puisqu'on ne pouvait pas les nourrir. Sur le marché il y avait pléthore et leur vente ne rapportait plus rien du tout. Alors ces animaux , ceux qu'on ne pouvait manger, étaient abandonnés dans la nature. Ainsi dans les collines au- dessus d'Aïn Asserdoun,on rencontrait ribambelles d' ânes et de mulets efflanqués qui tâchaient de survivre en grignotant les broussailles asséchées.

Pour les bijoux des femmes, c'est ce que racontaient les revendeurs . I ls revendaient aussi de pâles imitations en toc mais je crois qu'il y en a qui trainaient dans les endroits reculés pour profiter de l'aubaine et de la détresse des gens .
D'après certains auteurs, les bijoux des femmes (quand elles en avaient ) constituaient un recours en cas de grande difficulté .

les bijoux des femmes représentent une épargne ; c'est toujours le cas pour beaucoup d'entre elles ; comme en France le titrage de l'or constituant les bijoux a diminué fortement mais dans le même mouvement leur prix a augmenté ; ma belle-mère, tadlaouïa, possédait peu de bijoux (un bracelet et une paire de boucles d'oreille, le tout en or et une ou deux bagues en argent), mais c'était une assurance-vie en cas de difficultés, veuve elle éleva seule six enfants dont l'aîné avait 12 ans et connaissait bien la signification du mot misère, comme mon épouse d'ailleurs qui commença sa vie active, comme ses soeurs vers l'âge de huit ans, cela broie les corps et elle sait ce que cela veut dire avoir faim quand on est enfant
en 1985 sortant des gorges du M'Goun et faisant étape chez un berbère, sa fille, en son absence, voulut me vendre son gros bracelet en argent pour 50 dirhams ; mon épouse me reproche encore de pas avoir acheté ce bracelet, elle me le reprocha dès le tirage des photographies où elle vit cette jeune berbère avec au poignet un lourd bracelet d'argent

en 1986 pour le bracelet et voilà la jeune fille ou femme avec à ses deux poignets de beaux bracelets
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Très belle et précieuse photo...

Quant à cette dilapidation des bijoux elle s'explique aussi par le désir de "modernité" des gens de la campagne. Aux bijoux en argent, souvent fabriqués localement, on préférait les bijoux en or , de facture plus industrielle qui ruisselaient dans les vitrines des bijoutiers. Bref, ça "faisait un peu plouc".
C'est pour les mêmes raisons que dans nos campagnes, on s'est débarrassé des splendides meubles en chêne ou en noyer massif, également fabriqués sur pace, pour s'équiper du dernier et rutilant buffet en Formica.
Les chemins du progrès ne sont pas toujours pavés de bonnes et sages intentions...

certain.e.s connaissaient, peut-être, ce petit film muet consacré à Kasba-Tadla (Archives Gaumont ?) datant de 1920 ?, ici

on peut lire en français le discours royal du 14 octobre, ici
photographie d'un tableau représentant le pont portugais auquel il manque une arche, tableau accroché sur un mur de l'Hôtel des Alliés
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la fin programmée des charrettes et carrioles ?, ici
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Ah oui! Les marchands de javel! Dur, dur, dans le petit matin, après les aboiements et autres sons intempestifs de la nuit, quand un ersatz de somnolence se profile enfin...