De MEKNES ? ...IMASSINE, sac ? dos et godillots, mules , dromadaires ...et 4/4.

DE MEKNES à ... IMASSINE, sac à dos et godillots, mules, dromadaires ... et 4/4.
Pièces jointes:

..."Rappelle-toi que tu ne seras jamais aussi jeune qu'aujourd'hui" dit le proverbe chinois. C'est le choc, la révélation salutaire : on se sent tout ragaillardi, on oublie rhumatismes, bleus et bosses, on décide de partir à la découverte de notre pays...
Pour cela, il faut échapper à l'attraction du Zehroun et du Moyen-Atlas, qui, à chaque retour au Pays, nous emprisonne dans les entrelacs des souvenirs...
...Libres, nous décidons de partir à la découverte du Maroc que nous connaissons si peu et si mal, trente cinq ans après le "grand saut". Objectif : le Haut-Atlas central, ses vallées, ses villages, ses kasbahs, ses habitants, le J'bel Sagho, le J'bel Siroua, la vallée du Drââ...

Premiers contacts avec notre guide.

...Nous nous sommes retrouvés dans le hall de l'hôtel Oudaya à Marrakech. Les randonneurs sont là : bourrés de vaccins et de principes, bardés d'appareils photos et d'idées reçues, lestés de sacs à dos et de préjugés, plombés de lourdes chaussures et d'appréhension... (à notre âge n'est-il pas trop tard pour découvrir le Haut-Atlas avec Terres d'Aventure...???)
Le sourire de Mohamed, notre guide, fait fondre toutes nos interrogations : le groupe fusionne en une fraction de seconde.

Nous sommes là dans le Haut-Atlas central, à 250 km au sud-est de Marrakech.
Nous randonnerons entre Agouti (à l'ouest) et le Lac d'Izourar (à l'est)
C'est la vallée des Aït Bougmez.
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Présentation du Haut-Atlas.
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Aprés Marrakech, Azilal, Aït m'Hamed, nous nous engageons sur une piste étroite de terre jaune, qui vole comme du talc. Virages serrés, visages crispés, dérapages contrôlés, précipices insondables. Silence total dans le véhicule.
J'observe Braïhm, c'est le "bloc chauffeur": massif, puissant, il ne fait qu'un avec son siège, son volant. c'est son corps tout entier qui maitrise les réactions du véhicule, sur une piste capricieuse. Matité et densité de bronze, prunelles de braises.
...Six heures de voyage et nous atteignons enfin la vallée des Aït-Bougmez. Richesse des cultures, austérité des montagnes nues... Comme nous sommes loin de Marrakech !
Nos premières maisons de terre, de bois : l'architecture berbère traditionnelle.
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Séjour à l'auberge Dar Itrane à Imelghas.

Notre groupe compte huit personnes : cinq d'entre elles viennent au Maroc pour la première fois.
Prudents, nous avons choisi le programme "en étoile" : départ tôt le matin, et retour le soir à la "maison-mère" pour panser bleus et...ampoules après 15 ou 20 km. de randonnée.
Dès le premier jour notre guide est assailli de questions : "Serons-nous assez résistants pour revenir sur nos jambes jusqu'à l'auberge ? "
Mohamed sourit : "Pas de problème" répond-il... sans répondre à aucune de nos interrogations, puisque nous parlons tous ensemble !
Notre guide trouve les randonneurs très inquiets, stressés : "Que vous manque-t-il ?"
Oui, que nous manque-t-il ?

L'auberge Dar Itrane (la maison aux étoiles)

La nuit tombe brusquement : ici pas de coucher de soleil interminable. Dans l'auberge de fines bougies translucides "incendient" les escaliers, la salle des repas, éclaboussés de flaques rose-orangé, rouge cramoisi, révélant la belle patine du "tadelakt". c'est féerique.
Nous envahissons la terrasse supérieure : il fait nuit noire, le ciel est somptueux. Cris admiratifs des voyageurs qui découvrent le ciel du Maroc, préservé ici de toute pollution due à la lumière artificielle, l'électricité n'est pas encore arrivée jusqu'ici...
"Dar Itrane", la bien-nommée : soir après soir, pendant tout notre séjour, nous nous immergerons dans ce ciel profond, fascinés par la pulsation de milliards d'étoiles...La Voie Lactée, dans toute sa splendeur, rien que pour nous !

Tadelakt : enduit à la chaux, coloré, ciré et lissé au savon noir avec des galets. Semblable au stucco italien.

... Nous occupons une chambre toute en longueur : beau plafond de bois , soutenu par des poutres de genévrier thurifère odorant. Creusés dans l'épaisseur du mur, des placards fermés par des portes en bois ouvragé. L'un d'eux cache une vasque de cuivre rouge étincelant...
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Le Sanctuaire de Sidi Moussa

Depuis l'auberge, nous voyons une curieuse colline en forme de couvercle de tagine. Au sommet, une très belle construction, ronde, unique dans le Haut-Atlas. C'est un ancien grenier communautaire.
...Il rappelle qu'au temps des guerres entre les tribus sahariennes et les sédentaires de la vallée, préserver les récoltes de céréales, le beurre rance, le safran, la laine, les bijoux, les armes, était une question de survie. Chaque famille possédait une case, fermée comme un coffre-fort, grâce à un système de serrure et de clé à peigne en bois, très astucieux.
Après sa réhabilitation, ce fortin est devenu un sanctuaire : il abrite le tombeau de Sidi Moussa, célèbre pour ses dons de guérisseur : les femmes stériles montent en pélerinage, dans la nuit du jeudi au vendredi. Elles portent des offrandes pour obtenir le miracle de la maternité.
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Le Sanctuaire de Sidi Moussa (suite)

... Nous sommes impressionnés par les dimensions des murs, quel travail colossal ! Nous avons eu du mal à monter, nous et nos sacs. Essouflés, nous avons failli renoncer.
Combien d'hommes, de mules, d'ânes, de pieds, de pattes, de dos, d'échines, pour acheminer tous ces matériaux : terre, pierres, troncs, branches de genévrier...
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Le Sanctuaire de Sidi Moussa (suite)

Une "échelle" typique, dont les échelons sont taillés dans l'épaisseur d'un tronc de genévrier, nous permet d'accéder au toit-terrasse . Vue imprenable à 360°. La vallée des Bougmez est un somptueux tapis de cultures : parcelles de luzerne, de maïs et d'orge...
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Les Moulins à eau du village voisin : Aït-Imi.

Dans ces moulins, les femmes viennent moudre les céréales. C'est la modeste rivière Assif n'Rbat qui fait tourner les meules de pierre ancestrales.
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La tighremt de Ibaqualioun

Haute, massive, trapue, la tighremt du Haut-Atlas est la plus ancienne demeure patriarcale. Elle est bâtie sur le même plan que la kasbah des Oasis : elle joue le rôle de château fort.
Dans ce village nous avons vu, pour la première fois , des traces de dinosaures...
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Les Dinosaures-randonneurs à Ibaqualioun...

En réalité très impressionnantes, les empreintes de dinosaures dans la cour d'une modeste maison.
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Luz
Merci de nous faire partager votre périple c'est magnifique et grandiose
Bien amicalement on attend la suite
alain76

Luz,

merci et bravo pour ce beau reportage !

c'est vraiment sympa de prendre de ton temps pour nous faire partager cette "aventure".

chaque soir, en rentrant du boulot, je me precipite sur la rubrique pour connaitre l'episode suivant...

Comme Alain76, et surement beaucoup d'autres, j'attends la suite...

mes amitiés,

Tarfif

LUZ : tu as un sacré talent de conteur,et tes photos sont superbes.J'avais lu dans un Figaro Magazine un article sur la vallée des Ait Bougmez il y a 1 an ou 2,mais sans grand interet,alors que là..je découvre et OUAHH ! j'ai du coup envie d'aller y porter mes vieilles guibolles . Continue,por favor,et donnes nous plein de photos et de précisions !..

Le Coq d'IMELGHAS

...Il est cinq heures du matin dans la vallée des Aït-Bougmez. Le Coq chante. Il réveille le Muezzin qui lance la première prière. Les grands-mères, les mères et les jeunes filles partent pour la première corvée de bois. Très loin. Très lourd. Très dur.
...Il est cinq heures trente. Le Coq d'Imelghas lance un cocorico impérieux, impérial, imparable, qui vrille les tympans, électrise les cerveaux. Pour les fillettes, c'est l'heure de la première corvée d'eau.
... Les hommes, à leur tour , se lèvent.
Le Coq d'Imelghas est célèbre : on le cite souvent dans le Livre d'Or de l'Auberge Dar Itrane. Ceux qui n'ont rien compris voudraient le voir mijoter dans un tagine, avec des oignons, des carottes, des raisins secs, lui, le Pavarotti des basses-cours, qui donne un récital tôt chaque matin, au clair de lune...
... Comme lui, d'autres coqs réveillent les sommets, les vallées, les plaines du Haouz, du Sous, du Gharb, du Tadla , du Saïs, les plaines de la Chaouïa et de Guercif : ils donnent le signal frénétique de la première, de l'inévitable corvée de bois, de l'éternelle corvée d'eau...

L'eau, en berbère, se dit "Amane". Ce mot est formé sur la même racine que les mots "foi, confiance, trésor".
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Chers amis

Merci, nous sommes très heureux de revivre cette première randonnée en votre compagnie. Nous avons tous besoin de nous "évader".

Nous vous proposons une nouvelle carte plus lisible.
IMELGHAS est situé près de Tabant. L'avez-vous repéré ?
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LUZ

Beau périple, très bon reportage, des images qui laissent aller à la rêverie et qui interpellent (je suis né à Kasba-Tadla)...
Bravo et merci
Aland