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Esclaves au Maroc

Envoyé par out 
out
Esclaves au Maroc
16 novembre 2009, 05:29
Bonjour a tous,

Je viens de découvrir ce forum très intéressant et surtout remplis d'informations pertinentes.

Je fais donc appel a vos lumières afin m'éclairer sur mon passé.

Je m'explique.

Mon père fut enlevé quant il était jeune vers le milieu des années trente et revendu comme esclave.

Je suis donc à la recherche d'information sur cette période du Maroc afin d'essaye de retracer son itinéraire car j’envisage d'écrire son aventure afin de laisser une trace a mes enfants et aux enfants des mon frère et mes sœurs.

Ce que je sais aujourd'hui c'est qu'il fut enlever, semble t il dans le sud marocain et revendu comme esclave a un notable.
Il faisait partie d’une tribu et un différent entre son père et une tribu voisine entraina ce malheur. En effet il semblerai que les personnes avec qui son père avait un différent l’ai enlevé afin de ce vengé. (Chose faite de toute évidence)

Après une multitude d’événement que je ne détaillerai pas ici car trop long, il s’échappa de son dernier maître et se retrouva dans la région de Taroudant.

Auriez vous des informations sur cette période, si les razzia ce pratiqué et comment, quels tribus étaient leur cible? Quelles tribus pratiquées des razzia ? Comment vivaient les escalves a cette époque ? ect...

Bref toute information sur cette période de l’histoire du Maroc dans le bled Siba m’intéresse.

Je suis a votre disposition si vous avez des questions ? (dans la limite de ce que je sais)

Merci par avance de vos éclaircissements.

Cordialement
Re: esclave dans le sud du maroc
16 novembre 2009, 10:10
Malek chebel a produit une recherche très, très intéressante intitulée : L'Esclavage en terre d'Islam.
Page 236 il écrit : "Au cours du XIXe siècle, toutes les grandes villes marocaines étaient dotées de marchés aux esclaves. Celui de Marrakech était le plus important, parce qu'il recevait les caravanes venues du Soudan occidental et de l'intérieur de l'Afrique mais des marchés non moins actifs avaient cours en particulier à Rabat, Fès, Meknès et Salé."
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 03:12
Sans nécessiter de différends entre individus, ni de rezzou spécifique, entre jbâlas le rapt de biens, de femmes, d’enfants, de bêtes était de coutume au pays.
Maghzen ou siba, l’esclavage était naturellement régi, codé, dans les coutumes et à tous niveaux dans la société marocaine. Du potentat local au sultan, même les @#$%& avaient aussi leur mot à dire. A Marrakech, le glaoui prélevait pour lui-même un individu sur 20. Les marchés se tenaient ouvertement place Suq al Abidine, ou au souk Rharba (à présent porte des gazelles). Même après la signature du protectorat les fassis passaient pour les plus anciens esclavagistes.
Des raptés pouvaient être offerts en simple cadeau de mariage par exemple et,bien que les noirs n’aient pas été les seuls concernés, qui n’a connu les dadas dans les maisons bourgeoises ou ignore l’origine de la prestigieuse garde noire ?
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 04:06
Les Juifs marocains n'y étaient pas concernés.
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 05:27
Vite dit Raphy. Dhimmis mais commerçants, les juifs ont contribué d'une manière ou d'une autre.

Il suffit de lire 2000 ans de vie juive au Maroc, d'Haïm Zafrani pour savoir que les juifs fassis eux-mêmes avaient des esclaves. Une ordonnance signée à Fès en 1603 concernant la vente et la consommation d'alcool, fait déjà allusion aux captifs chrétiens détenus au mellah.

Dans le Sud marocain et à Mogador, des familles juives avaient des esclaves noirs "offerts" par des caïds
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 07:28
L'esclavage a été aboli au Maroc en 1922.
Article très interressant sur l'esclavage au Maroc écrit par M. Michaux-Bellaire en 1907 (ne pas oublier de remettre dans le contexte de l'époque)

L'Esclavage au Maroc en 1907.

Consulté sur la question de l'esclavage au Maroc, M. Michaux-Bellaire répondait, en 1907, à un correspondant espagnol la lettre suivante:

Vous avez bien voulu me demander des renseignements sur l'esclavage au Maroc ; c'est bien simple : malgré les quelques vœux assez timides émis par la diplomatie européenne, l'esclavage fonctionne encore au Maroc librement et publiquement. Sans doute dans les villes du bord de la mer, comme à Tanger, là où les Européens sont nombreux, à Fès même, depuis quelques années les ventes d'esclaves ne sont pas faites en public, et les marchés d'esclaves n'existent plus ; mais le principe de l'esclavage n'a été atteint en rien, et les ventes d'esclaves, pour avoir revêtu une forme clandestine, n'en sont pas moins parfaitement licites et légitimes, et personne ne pourrait s'opposer à ce qu'elles se fissent en public, en vertu d'un droit quelconque. Si on dissimule ces ventes aux yeux des Européens, c'est par une sorte de sentiment de courtoisie, d'une part, et d'autre part surtout pour éviter des interventions possibles de nature à causer au gouvernement du pays l'ennui d'explications, de pourparlers ; mais il ne faut pas perdre de vue qu'une intervention de ce genre ne pourrait, jusqu'à présent, s'appuyer sur aucun droit réel d'intervenir.
Le principe de l'esclavage, c'est-à-dire de la propriété d'un être humain par un autre être humain, est absolument admis par les lois comme par la mentalité marocaines et ne soulève aucune idée de réprobation ni de pitié chez les indigènes. Les esclaves eux-mêmes ne sentent aucun sentiment de révolte contre leur état. Il arrive parfois qu'ils s'échappent, mais non pas pour essayer de sortir de l'esclavage, et simplement parce qu'ils sont mal où ils se trouvent et qu'ils espèrent, dans un changement, trouver un meilleur maître. D'autre part, il est fréquent que des esclaves affranchis restent dans la maison de leur maître, incapables qu'ils sont de supporter la responsabilité de leur propre existence, trop lourde pour eux.
Le principe de l'esclavage au Maroc est antérieur à l'arrivée de la religion musulmane dans ce pays. Il ne faut pas oublier d'ailleurs que le principe de l'esclavage a été le premier pas des hommes dans la voie de la civilisation. L'homme à l'état sauvage tue ses prisonniers, et parfois les mange ; il ne les asservit pas. Réduire les prisonniers en esclavage et mettre à profit leur-travail, c'est-à-dire l'exploitation du plus faible par le plus fort, a été le point de départ de toutes les sociétés, et a continué à travers les siècles jusqu'à nos jours, où la force est représentée par le capital. 11 n'est donc pas surprenant que dans un pays comme le Maroc, où l'organisation même de la société est à peine ébauchée, cette société ait conservé l'esclavage qui en était la base primitive, et que l'esclavage social n'y ait pas remplacé encore l'esclavage proprement dit.

J'avais été frappé par ce fait qu'au Maroc les esclaves sont musulmans, et je m'étais demandé s'il était conforme au Coran qu'un Musulman ou une Musulmane pût être vendu comme une marchandise même à un autre Musulman.

J'avais espéré trouver là un moyen de lutter contre l'esclavage au Maroc, en établissant qu'il était contraire à la loi du Prophète de vendre un Musulman aux enchères ou de gré à gré.

Malheureusement, d'après le Coran lui-même, il est parfaitement admis qu'un Musulman soit l'esclave d'un autre Musulman, et je cite : Coran, traduction Kazimirski, page 32, chapitre II, verset 220 : « N'épousez pas les femmes idolâtres tant qu'elles n'auront pas cru, une esclave croyante (c'est-à-dire musulmane) vaut mieux qu'une femme libre idolâtre... un esclave croyant vaut mieux qu'un individu libre, etc.. >
Le Prophète admet donc qu'un Musulman ou qu'une Musulmane puisse être esclave d'un autre Musulman.

Il admet également les eunuques, ainsi qu'on le voit au chap. XXIV, verset 32, page 282 : « Commandez aux femmes qui croient de baisser leurs yeux, etc., de ne montrer leurs ornements qu'à leurs maris ou à leurs pères, etc., etc., ou à leurs esclaves mâles qui n'ont pas besoin de femmes... »
Dans le même chapitre, au verset 33, on trouve ceci : « Ne forcez point vos esclaves à se prostituer pour vous procurer des biens passagers de ce monde, si elles désirent garder leur pudicité. » Il semble résulter de cette prescription qu'au temps de Mohammed, on se servait des femmes esclaves comme de moyens de rapport, même de force ; le Prophète défend de le faire dans ces conditions, mais il parait autoriser cette source de revenus si l'esclave est consentante.
Le Coran admet donc l'esclavage entre Musulmans et avec ses pires conséquences.
Au Maroc, les esclaves mâles sont généralement employés aux travaux des champs et leur situation n'est pas plus mauvaise que celle des domestiques libres employés aux mêmes travaux. Elle est même souvent meilleure. Par le fait que l'esclave est son bien et sa chose, le maître a souvent dans un esclave intelligent beaucoup plus de confiance que dans un homme libre, et certains esclaves arrivent ainsi à la situation de véritables intendants et ont des hommes libres sous leurs ordres. Le fait d'être esclave n'empêche pas d'ailleurs d'arriver aux plus hautes situations, et l'illustre grand-vizir Si Ahmed ben Moussa ben Ahmed, vulgairement connu sous le nom de " Ba Ahmed ", qui était régent de l'empire après la mort de Moulay El Hassan pendant la minorité du Sultan actuel, était esclave, comme son père et son grand-père, qui étaient comme lui grands-vizirs. 11 est vrai qu'ils étaient esclaves du Sultan, mais ils n'en étaient pas moins en état d'esclavage. Le nègre " Faradji ", gouverneur de Fès El Djedid sous Sidi Mohammed, était esclave également, et bien d'autres.
Tous les esclaves grands seigneurs restent la propriété du Sultan leur maître, qui peut, selon sa fantaisie, les dépouiller complètement et les mettre en vente. Il est juste d'ajouter qu'il peut en faire autant pour tout fonctionnaire marocain libre, sauf que dans ce cas la vente est remplacée par la prison. De sorte qu'à tout prendre, la situation d'homme libre au Maroc n'est guère plus enviable que celle d'esclave, et qu'elle en diffère bien peu.
Les esclaves femmes, beaucoup plus nombreuses que les esclaves hommes, comprennent également plusieurs catégories. A la campagne, elles font les mêmes travaux que les femmes libres et vivent exactement de la même vie.
Dans les villes, ou bien elles font les travaux de la maison comme des domestiques, ou bien, si elles sont distinguées par le 'maître, elles arrivent souvent à être les véritables maîtresses de la maison.
Une esclave enceinte des œuvres de son maître est libre par le fait même et ne peut plus être vendue. Son enfant est dans la maison sur le même pied que les enfants légitimes et hérite de son père dans les mêmes proportions.
Tous les gens riches des villes, ou les fonctionnaires du Makhzen, qui, pour leurs affaires ou pour leurs fonctions, doivent se déplacer pour un certain temps, laissent chez eux leur ou leurs femmes légitimes et emmènent avec eux, suivant leur fortune, une ou plusieurs négresses esclaves, ou esclaves qui ne sont pas toujours négresses. Il arrive souvent, en effet, particulièrement à Fès, à Marrakech, à Méquinès, et dans certaines grandes villes, que le commerce des esclaves femmes s'étend aux femmes blanches ou presque blanches. Ce genre d'esclaves ne se trouve guère que chez les hauts fonctionnaires du Makhzen ou chez les riches négociants. Ce sont généralement des femmes berbères vendues par leurs parents, quelquefois par leurs maris, ou des femmes volées. On trouve aussi quelques Circassiennes, mais elles sont très rares. La mère du Sultan actuel « Nour Ech Chems » (Rayon de soleil) que l'on a appelée au Maroc « Lalla Rekia», était une Circassienne achetée à Constantinople.
L'idée de l'esclavage est tout à fait dans les mœurs marocaines et les populations berbères des montagnes ont toutes dans chaque tribu, presque dans chaque village, des ballerines, danseuses et prostituées, qui sont rarement la propriété d'un seul, mais bien d'un groupe de gens qui se sont cotisés pour l'acheter. Ces danseuses sont généralement des femmes volées dans une ville ou dans une autre tribu. Une femme d'une tribu ne peut être vendue ni achetée dans sa propre tribu. Les gens des montagnes volent également des enfants mâles pour un usage analogue.
Le commerce des femmes blanches est certainement dû en très grande partie aux difficultés qu'éprouve aujourd'hui le Maroc à se procurer des négresses. Depuis l'occupation du Soudan par la France et plus particulièrement depuis l'occupation du Touat, la chasse aux esclaves est devenue plus difficile, d'une part, et le passage des caravanes de cette marchandise est à peu près impossible. Le Maroc en est donc réduit à vivre sur ses propres produits. Il y a bien dans certaines régions de véritables entreprises d'élevage de négresses, pour la reproduction et pour la vente, et il se rencontre même des maîtres qui n'hésitent pas à vendre les enfants qu'ils ont eus eux-mêmes avec des négresses, mais tout cela est insuffisant à suppléer aux anciens arrivages du Soudan.
Il arrive parfois que non seulement sont achetées comme esclaves des personnes de condition libre, mais parfois des femmes de noble origine. C'est ainsi qu'on racontait à Fès, il y a quelques années, l'histoire d'une jeune femme provenant d'une razzia ou d'un vol et qui avait été vendue à je ne sais quel vizir. Elle protestait énergiquement contre la situation qui lui était faite, en déclarant qu'elle était chéri/a, c'est-à-dire descendante du Prophète, que sa famille était connue et qu'elle se faisait forte de prouver ce qu'elle avançait. Ce n'est qu'à force de coups que l'on serait arrivé, paraît-il, à la faire revenir sur sa déclaration et à l'obliger à reconnaître qu'elle était effectivement esclave.
Comme partout et comme dans tous les temps, les esclaves marocains sont vicieux et corrompus ; ils ne le sont d'ailleurs pas plus que leurs maîtres. Ce sont surtout les esclaves femmes des villes qui réunissent tous les vices de l'esclavage.
Elles servent généralement à leurs maîtresses pour tromper et pour voler leurs maris. Le but de toute esclave est de devenir la complice de sa maîtresse ; la complicité étant forcément réciproque, il en résulte un rapprochement et presque une égalité complète entre les deux complices, maîtresse et esclave.
Les esclaves nègres des deux sexes amenés du Soudan ont apporté avec eux leurs pratiques religieuses de la confrérie des Guenaoua qui a pour fondateur présumé Sidna Bilal, l'esclave du Prophète, et pour patron apparent le fameux cheikh de Baghdad, Moulay Abdelqader Ed Djilani, mais qui est, en réalité, une confrérie où l'intervention des démons joue un rôle beaucoup plus considérable que les saints.
Le Sultan Semharrodj, Sidi Ibrahim, Sidi Mimoun, Sidi Hammou, Lalla Mira, une diablesse, et d'autres, sont les agents invoqués des divinités souterraines. Des inextricables complications des rites diaboliques de cette véritable religion devenue une confrérie musulmane, se dégage tout un système de possession par les couleurs et par la musique. Les femmes surtout en subissent l'influence, et à Fès, par exemple, il y a peu de femmes des plus grandes maisons qui ne soient affiliées aux Guenaoua et qui, du fait même, ne se trouvent sous la dépendance de leurs négresses. Les pratiques rituelles du guenaouïsme marchant de pair avec celles de Lesbos, très répandues non seulement dans toutes les villes du Maroc, mais également dans les tribus des montagnes, font qu'il y a peu de femmes au Maroc qui ne soient possédées par un diable quelconque.
En résumé, on arrive à ce résultat : que, pour étudier à fond l'esclavage au Maroc, il faudrait étudier à fond le Maroc lui-même, tant l'un fait étroitement partie de l'autre.
L'esclavage est une monstruosité, et l'on ne saurait faire trop d'efforts ni trop de sacrifices pour en débarrasser le monde ; mais, d'autre part, il semble qu'avant de chercher à rendre aux esclaves du Maroc la liberté, il faudrait donner aux gens libres de ce pays des garanties d'existence qu'ils n'ont pas, à tel point qu'ils sont bien près d'être des esclaves eux-mêmes. Ici, comme partout où l'esclavage a existé, il n'est pas une simple verrue que l'on peut extirper sans toucher à l'organisme lui-même ; il fait au contraire partie intégrante de cet organisme. Pour faire œuvre utile au Maroc, je ne crois pas qu'il 'suffise d'obtenir du Sultan une décision supprimant l'esclavage dans son empire ; elle risquerait de rester purement platonique et d'augmenter encore la mauvaise humeur de son peuple contre lui et contre la chrétienté. La loi musulmane autorise les esclaves maltraités à se réfugier chez le qadt, qui a le droit d'obliger le maître injuste ou cruel à vendre son esclave. Que l'on obtienne, dans la mesure du possible, la stricte application de cette loi de garantie pour les esclaves, cela sera déjà un grand pas de fait. Le reste se fera petit à petit, en suivant la marche inéluctable des choses. Je ne dis pas qu'il faille laisser aller ; au contraire, il faut pousser, mais dans une juste mesure, et ne pas tomber dans une précipitation qui risquerait de compromettre le résultat et de le retarder.
En attendant que l'on puisse supprimer l'esclavage, il faut surtout', je crois, chercher à l'adoucir et se préoccuper de faire œuvre de charité plutôt que de révolution sociale.
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 07:34
Vente d'esclaves au Maroc 1
(document Elie Cohen)

Fichiers:
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 07:35
Vente d'esclaves au Maroc 2
(document Elie Cohen)

Fichiers:
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 07:38
Vente d'esclaves à Mogador
(document Echkol)

Fichiers:
Re: esclave dans le sud du maroc
17 novembre 2009, 07:51
Il semble bien que la situation ait perduré jusqu'à il n'y a pas si longtemps que cela, puisque j'ai moi-même connu une Dada bien noire et très attachante travaillant chez un ami à Afourer(Béni Mellal) restée au service du Glaoui jusqu'à sa chute.

J'ose espérer que tous les pays concernés, arabes et occidentaux, seront associés à la France, parce que j'ai bien l'impression qu'il n'y a qu'à elle qu'on demande de demander pardon et de présenter des excuses pour son passé en la matière.
Re: esclave dans le sud du maroc
18 novembre 2009, 04:32
Maurine a écrit:
-------------------------------------------------------
> Vite dit Raphy. Dhimmis mais commerçants, les
> juifs ont contribué d'une manière ou d'une autre.
>
> Il suffit de lire 2000 ans de vie juive au Maroc,
> d'Haïm Zafrani pour savoir que les juifs fassis
> eux-mêmes avaient des esclaves. Une ordonnance
> signée à Fès en 1603 concernant la vente et la
> consommation d'alcool, fait déjà allusion aux
> captifs chrétiens détenus au mellah.
>
> Dans le Sud marocain et à Mogador, des familles
> juives avaient des esclaves noirs "offerts" par
> des caïds

Les Juifs n'y ont jamais contribués c'est dans tes fantasmes.
En plus sournoise Dhimmis et Commerçants, certes mais pas dans la viande humaine.
Re: esclave dans le sud du maroc
19 novembre 2009, 01:29
Tout doux l'ami. Je n’ai pas les épaules assez larges pour porter le poids du monde. L’esclavage n’est pas survenu du jour au lendemain. C’est une longue, longue histoire mondiale. Agar n’était-elle pas l’esclave de Sarah ? Alors si Abraham…

Dans un extrait de l’histoire des juifs parue en 1911 à Jérusalem le rabbin Jacob Moïse Toledano écrit :
VIIIe s….. « les querelles entre les Juifs et les Musulmans du Dra. Après uns succession de luttes et de trêves au cours desquelles les Juifs ne cessent de tenir Tazroute (Jebel Zagora), les Musulmans assiègent cette place forte inexpugnable pendant de longs mois sans obtenir sa reddition. Alors les Musulmans se servent de ruse; ils cachent leurs armes sous le sable, font sortir les Juifs de Tazroute sous prétexte de faire la paix, puis les mettent en demeure de devenir Musulmans. Les Juifs refusent d'abjurer, les Musulmans massacrent les notables désarmés venus à leur rencontre. Puis ils montent à la ville de Tazroute, tuent les hommes, les femmes et les enfants, ne laissent en vie que les Nègres esclaves des Juifs. Si des Juifs échappent alors au massacre, ils tomberont ensuite sous l'autorité des Musulmans » (sic)

Qu’est-ce qui vous offusque ? La présence d’esclaves dans une maison juive ou encore qu’ils aient été achetés et que par le fait leur maître avait possibilité de les revendre ? Vous n’ignorez pas que des les captifs étaient vendus comme une vulgaire marchandise, et que certains juifs étaient nommés négociants du roi tout de même ! Pirates, rafleurs, négociants et des banquiers. Les uns ne vont pas sans les autres dans ce commerce. Mais comme interdiction était faite de vendre un musulman fut il noir, il fallait bien des intermédiaires pour commercer.
Re: esclave dans le sud du maroc
19 novembre 2009, 05:03
Maurine a écrit:
-------------------------------------------------------

> Vous n’ignorez pas que des les captifs étaient vendus
> comme une vulgaire marchandise, et que certains
> juifs étaient nommés négociants du roi tout de
> même ! Pirates, rafleurs, négociants et des
> banquiers. Les uns ne vont pas sans les autres
> dans ce commerce. Mais comme interdiction était
> faite de vendre un musulman fut il noir, il
> fallait bien des intermédiaires pour commercer.

Maurine,

Tu avances quelque chose qui parait inexacte : que le commerce des esclaves était interdit aux musulmans et que par là même SEULS les juifs et les chrétiens pratiquaient ce commerce.
Relis le texte que j'ai inséré plus haut . Il confirme que le commerce des esclaves était pratiqué par les musulmans même dans le commerce d'esclaves musulmans.

Que des juifs aient possédé des esclaves, je suis daccord mais qu'ils soient seuls responsables de ce commerce là vraiment, non seulement tu exagères mais tu fais fausse route.
Re: esclave dans le sud du maroc
19 novembre 2009, 18:09
Yael,je répondais à Raphy.En avant texte l'époque était située : VIIe et VIIIe s (début de l'Islam arrivée des arabes dans le Dra.)
Je pense bien que les juifs n'allaient pas razzier les peuplades ! Je n'ai rien dit de tel non plus.

(je cite encore) Le Coran qui définit le statut juridique et social de l'esclave distingue le musulman du non-musulman et précise qu'un musulman ne peut être réduit en esclavage.(ce n'est pas moi qui l'affirme voyons !) la doctrine c'est une chose, après... On voit ce qu'il en est de nos jours.


Re: Esclaves au Maroc
23 novembre 2009, 18:54
Bonjour,

Yael rapporte que l'esclavage a été aboli au Maroc en 1922.

Je voulais juste apporter un témoignage qui indiquerait qu'il pouvait exister des exceptions plus tardives.

Il y a quelques années, j'ai visité le riad du caïd M'BARK de la ville de Massa, au sud d'Agadir. Ce riad avait été construit en 1942 et le caïd possédait à cette époque des esclaves noirs qui oeuvraient aux cuisines. Il s'agissait de familles de noirs qui vivaient avec leurs enfants dans une partie du riad.

Ceci m'a été rapporté tout naturellement par des membres de la famille du caïd qui avaient vécu dans le riad. Ils indiquaient que dans le Sud du Maroc, la présence d'esclaves avait duré plus longtemps qu'ailleurs.

Je pense que la situation ne devait pas être si simple que la position officielle, d'autant si les esclaves pouvaient être détenus par les autorités locales : pachas, caÎds...

Merci de vos lumières.

Jean-François
out
Re: esclave dans le sud du maroc
26 novembre 2009, 07:29
Bonjour,

Si je peux apporter le témoignage de mon père.

Ceux son les musulmans qu'il l'on vendu comme esclave.

Il me rapporta également qu'il fut revendu a une riche famille juive. Il y fut très bien traité.

Merci beaucoup de vos précieuses informations.

Je vous en prie n'arrêter pas.
Re: Esclaves au Maroc
26 novembre 2009, 08:15
Bonjour out,
Dans ton premier message tu dis que ton père a été enlevé dans le sud marocain au milieu des années 1930(donc vers 1935) et revendu comme esclave à un "notable"...dans le cadre d'un différent entre tribus...et qu'un jour il a réussi à "s'échapper" de son dernier maître......se retrouvant vers Taroudant...
Le témoignage de ton père est intéressant...ton père a bien du te dire le nom de ce notable...qui était il?...où habitait il?

Tu précises maintenant soit 10 jours aprés ton premier message que ton père fut revendu à "une riche famille juive" chez qui il fut "trés bien traité"...
Franchement qu'au Maroc vers 1935 et les années suivantes une "riche famille juive" ait pu acheter un esclave me laisse EXTREMEMENT SCEPTIQUE...
Pourquoi n'as tu pas parlé de cette "riche famille juive" dans ton premier message?...quel était le nom de cette riche famille juive qui a acheté ton père comme esclave?...où habitait elle?...ton père a bien du te le dire...
Aprés s'être "échappé" ton père a t il déposé une plainte?

Cordialement
Re: Esclaves au Maroc
28 novembre 2009, 04:07
Out, Lors de son rapt votre père a-t-il lui aussi été prénommé Bark, ou bien a-t-il gardé son identité ? St-Exupéry dit dans Terre des Hommes paru en 1939 que Bark désignait les esclaves.
Lire chapitre VI comment mourait dans le déni, l'indifférence et l’inhumanité celui qui usé, n'était plus d'aucun rapport. Esclavage dans le Sud Marocain en 1939
.

.
out
Re: Esclaves au Maroc
30 novembre 2009, 08:57
Maurine,

Effectivement mon père ce prénommait M'BAREK.

Je suis impressionné et intéressé. Vous êtes la première que me fournis ce genre d'information.

Avez d'autres informations de ce genre ?

Cordialement.
out
Re: Esclaves au Maroc
30 novembre 2009, 09:24
Bonjour Cigalou,

Vous dite

>...ton père a bien du te dire le nom
> de ce notable...qui était il?...où habitait il?

Non, il ne m'a pas dit son nom, malheureusement mon père est décède avant que je m'intéresse vraiment a son histoire et son parcours, j'étais trop jeune. Par contre il semblerait que ce notable vivait vers GUELMIM. Je vous rappelle qu'il devait avoir environ 6-7 ans

> Tu précises maintenant soit 10 jours aprés ton
> premier message que ton père fut revendu à "une
> riche famille juive" chez qui il fut "trés bien
> traité"...
> Franchement qu'au Maroc vers 1935 et les années
> suivantes une "riche famille juive" ait pu acheter
> un esclave me laisse EXTREMEMENT SCEPTIQUE...

En tout et pour tout mon père est passé dans "les mains" de trois familles, dont une juive. Peut être que pour mon père dans ces yeux d'enfant cette famille était "riche". Si je ne l'ai pas précisé dans le premier message c'est uniquement pour ne pas rentrer trop dans le détails lors du premier post.

Comme, par exemple je ne détaillerais pas pour l'instant comment on essayer de le noyer dans un bir afin de lui voler un morceau de pain raci qu'on lui avait donné, comme je ne détaillerais pas pour l'instant comment il fut enlevé par une tribu voisine afin de se venger de son propre pére qui ne voulait , apparemment, pas payer un tribu, comme je ne détaillerai pas les tortures qu'il a subi pour avoir essayer de s'échapper de ses ravisseurs, ect...

> Aprés s'être "échappé" ton père a t il
> déposé une plainte?

Auprès de qui ? Alors qu'il devait avoir environ 9-10 ans a la fin de son périple, dans bled SIBA, Voyons Cigalou !!!

> un esclave me laisse EXTREMEMENT SCEPTIQUE...

Cigalou, je ne comprends pas, pourquoi écrire en majuscule avec trois points de suspension, ou plutôt je crois comprendre au travers de votre écriture que vous mettez en doute ce que je décris ici.

Si toutefois j'avais mal compris, je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses.

Par contre si j'ai bien compris ce que vous écrivez entre les lignes, merci de bien vouloir accorder un peu de respect à la mémoire de mon père s'il vous plait, merci d'avance. Personne ne vous oblige à participer a ce sujet.

Si vous avez des informations sur cette période, vous m'aiderez beaucoup et je vous en serais éternellement reconnaissant. Sinon éviter vos remarque qui peuvent être un peu désobligeante.

Cordialement.
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