Beni Mellal .......... 2

Lotissement Arsat el Bacha


A notre arrivée en septembre 67 les coopérants avions du mal à nous loger. Les maisons toutes neuves du lotissement Arsat el Bacha entouré en jaune plus haut, attendaient d'une administration un dernier feu vert genre certificat de conformité pour être occupées.
Avec l'aide des chefs d'établissements et de la DRE, ce dernier obstacle fut levé et nous pûmes aller les habiter avant Noël.
En partant de la plus près du rond point de la Baladia et en montant la côte, Danièle Bazille nièce Feracci et Gilloux,puis Berthezène et Sempré le jeune, Gilles et moi, famille Boussac, Fabri, Daraïdou et j'en oublie sans doute, les dernières en haut face à la Gendarmerie étant occupées par des gendarmes.
Cela n'a pas dissuadé les petits voleurs de s'en prendre à nous immédiatement. S'étant assurés que nous étions bien installés au Vox ou l'Atlas le samedi soir, ils faisaient des visites pendant ce temps là, n'hésitant pas à s'en prendre aux dindons que les gendarmes avaient dans leur petite cour arrière. Sans doute leur tordaient-ils le coup car de l'aveu même de la marée-chaussée aucun glouglou d'alerte nocturne n'était entendu.

N'étant pas tranquilles, nous sentant quelque peu harcelés, Gilles, Gilloux et moi-même avons décidé de déménager illico.

Si le plus grand des hasards voulait que les petits lascars chapardeurs qui nous volaient nous lisent aujourd'hui sur Dafina, qu'ils sachent combien je leur sait gré de m'avoir incité à aller m'installer pour dix ans près des saules pleureurs et du clapotis de Tameg'nount, parmi les orangers, citronniers, mimosas, chèvrefeuilles, bougainvilliers, volubilis, rosiers, arums et amaryllis du petit paradis que fut l'Hôtel des Jardins aujourd'hui tout bétonné.
Pièces jointes:

ahrayomed, bienvenu chez toi!
Ici sur Dafina, on ne fait pas beaucoup dans les salamaleks, on se tutoie d'entrée de jeu.

Suchet, effectivement les trouvailles si trouvailles il y a ne devaient pas avoir beaucoup de valeur, mais comme tout, on gonfle. Le chameau qui roule des yeux terribles au dessus de Béni n'a qu'a bien se tenir, les pillards ne sont pas loin.

Suite de mon périple.
Je continue mon chemin laissant Sidi Bou laâlam derrière moi, le coeur serré par ce que je viens de voir.
La magie avec les appareils photos d'aujourd'hui, c'est qu'on peut zoomer facilement. Impatient de voir le lieu, je ne résiste pas à la tentation de le rapprocher virtuellement. C'est là bas, sous les arbres. Derrière la montagne, vers le coin haut droit, c'est Aït attab, derrière le coin haut gauche, ce sont les fameuses cascades d'ouzoud à 4 ou 6h de marche selon la cadence.
Pièces jointes:

J'arrive enfin au lieu dit les pierres blanches.
C'était ici que les sources jaillissaient, juste avant la petite lignée de lauriers roses.
C'était aussi ici que tous les troupeaux des environs (y compris le mien quand j'étais de corvée de berger en été "vive les vacances" ) viennent se désaltérer quand le soleil est au plus haut.
Pièces jointes:

De plus près, pas un souffle d'eau.
Les pierres blanches tirent leur nom du fait que certaines d'entre elles étaient recouvertes d'une espèce de champignon blanchâtre.
Pièces jointes:

Je continue, heureusement que j'avais ma gourde pleine.
Nous y sommes. 2m de profondeur complètement ensablée. Elle était alimentée par une source 100m en amont d'un débit impressionnant.
Pièces jointes:

Le lavoir, le colon a pensé à tout.
Les 2 plateformes carrées étaient destinées à recevoir les grosses couvertures en laine s'il le faut.
Une partie du débit de la source allait à la piscine dont la sortie allait arroser des jardins plus bas.
L'autre partie partait dans ce ruisseau qui était son lit d'écoulement normal au bord duquel on a pratiqué ces aménagements.
Pièces jointes:

Pour consoler les autochtones de leur avoir siphonné leur source, on leur a creusé un puits.
Certains ont eu le sentiment d'une certaine inégalité et il l'ont manifesté mais avec une braise éteinte en guise de craie sur la grande pierre en face.
Les braises rouges sont certainement dans les cœurs et s'il n'y a pas d'eau pour les éteindre, ça peut faire mal.
Pièces jointes:

Une année plus tard, en 2009, l'année de toutes les pluies, j'y suis retourné.
Voic le récit à l'envers, puisqu'on est à la piscine, voici la source, certes elle n'a plus sa coupole, elle est redevenus à ciel ouvert.
Le débit n'est pas celui que j'ai connu mais il a le mérite de débiter. Pour combien de temps ?
Pièces jointes:

Le lavoir retrouve les couleurs, mais point de lavandières lors de mon passage.
Pièces jointes:

Qu'on ne s'y trompe pas, les 2m de sable sont toujours là. L'illusion de piscine est uniquement de loin.
A suivre ...
Les pierres blanches.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 25/07/2011 12:59 par ogzilal.
Pièces jointes:

Maison du Pacha en 21 ? , il me semble ( extrait du reportage) le PACHA devait- être déjà SI BOUJEMAA ?
Pièces jointes:

CORPS MEDICAL EN 1957
Forcément il y a eu des gens qui ont bénéficié de leurs services ( dont moi !)
Pièces jointes:

on peut ajouter j p CASANOVA à K Tadla : pharmacien dont certains ont parlé .

il y avait aussi un pharmacien à FKIH
L'image est tronquée, il y une autre date : installation : respectivement 1952 pour Védrenne, 54 46 48 43

ogzilal

on a forcément de la nostalgie quand les souvenirs d'enfance s'éloignent mais là on ne voit pas bien le progrès ! il me semble que ce sont des pompages inconsidérés qui ont eu raison de la source même s'il y a eu un retour de l'eau ?

Bleon .Ogzilal


Merci pour les mots de bienvenue
L'acqueduc irriguant le jardin du pacha de B.Mellal passait derriere le tombeau de sidi AbbdelkrimLLa photo page 86 emise par La fortune montre la topographie du terrain , elle est importante pour l'historique de B Mellal et devrait inciter les defenseurs de l'environnement et les autorites locales à mieux reflechir sur les consequences de l'urbanisme sauvage Le haut de tamg'nount comportait peut etre moins aujourd'hui une multitude de jardins- vergers formant une foret digne de l'equateur où se melaient vignes figuiers oliviers pruniers etc.c'est de ces lieux que proviennent les fameuses figues chtoui( bakors) reconnaissables par leur grosseur ,la finesse de leur peau legerement felee et leur contenu mielleux Ces vergers sont irrigués à partir de Ain Asserdoune par une seguia que se partageait les proprietaires suivant des regles et des usages ancestrales, plusieurs fois surtout en été, ces partages entrainaient des disputes auxquelles etant jeunes nous aimions y assiter .L'aqueduc qui alimente le jardin du pacha provient d'un autre jardin de l'autre cote la rue qu'il traverse à une hauteur approximative de 3 metres longe la façade de maisons adjacentes au jardin .L'eau ne coulait pas pas en permanence dans cet acqueduc, quand elle y en avait elle debordait plus ou moins dans la rue Le dessin de bleon de la page 106 peut s'appliquer en remplaçant "province" par sidi abelhalim a un niveau plus bas ,le "pont" par l"acqueduc à un niveau plus haut et "kasba" par jardin du pacha à un niveau plus bas La maison de Daniele (guillermont ) etait villa moderne bien en vue elle est situee plus bas que de l'extremite du jardin du pacha et sont separes par la rp 24 menant vers tadla je ne sais pas s 'il y avait une seguia devant: il est possible qu'avec les amenagements programmés depuis ( creation des quartiers de bab ftouh et nouvelle medina cette seguia a disparu

Une petite pause musicale pour se détendre un peu.
Les 2 déesses de la country pour un duo sans images, mais qu'importe, ce sont les oreilles qui se régalent.



no comment

Suchet, il y a effectivement un peu de nostalgie dans ma quête, mais ce qui me désole, c'est cette absence de vue à log terme chez ceux qui conçoivent les projets. L'endroit que je présente est à 15 minutes en vélo de la ville d'Azilal, 1 ou 2 heures à pied selon la cadence. Sachant que la ville ne possède pas d'autres piscines. Laisser une infrastructure comme ça en péril relève pour moi du même geste que celui des pillards de Sidi Bou laâlam, faire disparaître les traces du colon quitte à détruire quelque chose d'utile. Un jour, la boue aura tout recouvert, on coupera les arbres et plus personne ne se souviendra que là il y avait une piscine, sauf moi si je suis encore en vie.

C'est amusant comme tout se rejoint autour de l'eau ahrayomed parlait ci-dessus de figues à peau fêlée tellement délicieuses et cette forêt presque amazonienne autour de Tameg'nount que j'ai encore trouvée en 1965-66 et qui a certainement disparu aujourd'hui pour faire place à des espaces aménagés par des personnes qui s'autorisent à penser comme dirait un certain humoriste à salopette.

Autour de ma piscine, certes c'était plutôt le désert, un solarium tout au plus, mais en aval, des vergers profitaient de cette manne naturelle et faisaient vivre une multitude de personnes, le goût de leurs abricots, je l'ai encore dans les narines. Aujourd'hui, le désert est plutôt de leur côté, et eux ils ne peuvent pas faire le choix de partir qui a été le le mien.
D'un côté, on siphonne l'eau, de l'autre on rejette des eaux usées sans aucun traitement dans un ruisseau qui avait une fonction vitale également pour les populations. Si avec ça les gens ne se révoltent pas, ce n'est pas l'envie qui leur manque, ils ont des enfants et ils n'ont pas envie de finir au fond d'une cellule sans aucune forme de procès et surtout sans résultat au bout.

Suchet

Entre 67 et 77, je n'ai pas entendu parler d'un cabinet dentaire ni d'un dentiste à Béni Mellal. Pourtant tous ces mellalis devaient bien aller se faire soigner les dents quelque part ailleurs que chez l'arracheur de dents du souk.
De 66 à 77 nous faisions du co-voiturage pour aller chez le vieux dentiste grec de Oued Zem. Sa roulette à cable devait à peu près avoir le même âge que lui et tenait beaucoup de la chignole, tout juste s'il ne fallait pas pédaler.
Ensuite ce fut Casa, pour ma part chez Yacoubi et son cabinet ultra moderne avec musique d'ambiance.
Pièces jointes:

Harayomed et Ogzilal


Vous m'avez fait saliver avec vos bakors sur lesquelles gouttent des perles sucrées quand elles se fendent. Je ne sais pas pourquoi les Bakors figues fleurs apparaissent au moment de la floraison de l'arbre. Comme elles sont moins nombreuses, outre le fait qu'elles soient précoces, elles sont généralement plus grosses.
Le temps que les autres fleurs se transforment en fruits, grossissent et mûrissent, s'écoule un mois et demi, deux mois.
Donc au milieu de l'été, fin de l'été arrive la production de karmouss normales.
Ce qui fait que cette année en lieu et place des figues sèches qui accompagnent la harira, il y a de fortes chances que nous ayons le plaisir de déguster des figues fraîches. Bismilah.

Pour les eaux usées moins appétissantes, Ogzilal, il faudra bien en arriver un jour ou l' autre à l'installation de stations d'épuration.
Un créneau à prendre pour les jeunes entrepreneurs dynamiques.
Pièces jointes:

Pour le dentiste grec de Oued Zem, j'ai voulu dire entre 67 et 70.
J'ajouterai que chez Yacoubi, il y avait aussi de charmantes assistantes en mini jupes.
C'était la mode en ce temps-là.

J'ai entendu récemment à la radio (France Inter pour ne pas la citer) un chercheur qui parlait d'étiquettes (du futur) intelligentes à coller sur les fruits vendus sur les étals d'Europe dans les décennies à venir.
Ces étiquettes seraient dotées de capacités olfactives qui permettraient d'analyser les odeurs dégagées par le fruit sur lequel elles seraient collées (des ordinateurs quoi!), et quand elles sentent que la maturité est atteinte, elle vireraient dans une couleur qui indiquerait au consommateur que le fruit est bon à croquer! 'eat me' dirait Lewis Carroll à Alice.
Le mec y croyait dur comme fer. Le seul hic, c'est qu'à mon avis, le mec ne doit pas savoir ce qu'est un fruit mûr. La peau craquelée sur une figue telle que décrite ci-dessus, une grenade (non pas celle qui explose que tout le monde connaît, l'autre, l'originale, la vraie grenade, le fruit pour ceux qui nous lisent et qui ne le sauraient pas) qui commence à fêler et qui laisse apparaître ses grains rouges rubis qu'ahrayomed a dû sûrement connaître à Beni Mellal, derrière Bou âchouch, les bananes, les mangues et les ananas, je laisse le soin à l'ami Bleon l'africain, de nous décrire leurs signes de maturité.
Un petit détail me chiffonne, le chercheur n'a pas précisé si les consommateurs auxquels était destiné cet étiquetage du futur allaient être des humains ou des humanoïdes.

Revenons à mes pierres blanches, d'en haut, l'eau semble être de retour, la nappe phréatique déborde, mais à quel prix, des maisons se sont écroulées sous 2m de neige sur les toits à AÏT ABDI, 50km d'Azilal, coupés du monde cet hiver là. Leur seul salut a été les rotations des hélicoptères de l'armée et de la gendarmerie pour les ravitailler.
Pièces jointes:

Quelques travaux pas très nécessaires ont été faits pour faire de plusieurs sources une seule, mais ça fait de la comm.
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