Beni Mellal .......... 2

LITAS m'est apparu comme un personnage attachant, il avait 4 enfants .
90000 marocains ont servi sous le drapeau français, 10 à 15 mille sont morts.
C 'était un crève-coeur de voir dans les années 65 , à la perception de BENI, les rescapés venir faire une queue infinie pour toucher une pension infime, ils étaient maltraités par les chaouchs et des moghaznis .
j'aimais bien LARBI (jardinier cuisinier chez DE SAMBUSSY ), pas un enfant de choeur mais brave homme qui avait connu" l'enfer " .


BONIFACE? je crois avoir entendu parler qu'il était corse et qu'il y aurait eu pas mal de Corses dans la police coloniale ,???
son prénom était PHILIPPE. C 'était le PREFET de CASA, "homme de JUIN ???
Sa réputation, chez les indépendantistes marocains et aussi parmi les partisans français de CONSCIENCE FRANCAISE est sinistre ! On dit de lui qu'il était le chef des ULTRAS qu'il s'appuyait sur un "lobby des colons " et sur certains grands CAIDS .
IL aurait réprimé (certains disent organisé ) le massacre de 47 (Bousbir) et celui de 52, il serait impliqué dans l'assassinat de Lemaigre dubreuil .
Ses ennemis voient sa main dans toutes les histoires de basse police;mais il faut bien dire que plus tard, au MAROC après l'INDEPENDANCE les méthodes policières sont restées du même genre .
Sa présence dans le Tadla semble certaine lors de "l'affaire du tueur " mais aussi pour " l'affaire du colon communiste LAMOUREUX "
On le voit en photo, lors de la visite de JUIN à ksiba vers 1951 .

Autres BONIFACE , les 2 frères gloires du rugby français, je crois qu'il ne sont jamais venus jouer au MAROC contrairement à CAMBERABERO qui a pratiqué un jeu moins flamboyant mais très efficace au RUC

Film
Je n'ai pas l'impression que le Contrôleur soit TALLEC? Il ne ressemble pas à la photo de lui dans le bouquin de PREFOL ! je crois qu'à cette époque TALLEC était à RABAT ou il préparait la "révolution agricole"
le CENTRE CINEMATOGRAPHIQUE employait des gens de grands talents, on voit au générique le nom de HENRI BOSCO qui lit( et a écrit ? ) les commentaires .
TINE reconnait-elle une de ses écoles ou une des enseignantes ? il est vrai qu'elle n'était pas née à cette date 46 47 !
FILM
Pièces jointes:

Voici encore Boniface à El Ksiba vers 1950, contôleur civil, directeur des affaires politiques, le plus à gauche du groupe, le général Juin et Tallec en 3° position.. Tallec est en blanc casquette plate comme Boniface, sans doute l'uniforme des contrôleurs civils.
Pièces jointes:

alain76

bonjour les amis(e) de beni

trouvé par hasard trois cartes de béni méllal

la place de france
Pièces jointes:

alain76

2 la maison du pacha
Pièces jointes:

alain 76
3 une seule carte carte est oblitérée en 1951
Pièces jointes:

bonjour tout le monde,

a) à propos de Litas, je me souviens qu'il y avait dans les classes de la ferme-école, au dessus des tableaux noirs, la photo d'un ancien directeur "mort pour la France", c'était sûrement lui.
"de mon temps", le directeur s'appelait Guillermont et sa femme était prof de français...avec mes 3 compagnons de classe (marocains), nous avons avalé "les Plaideurs" et "le Cid"!
"O, rage! O désespoir..." déclamé avec l'accent du bled, c'était de sacrés fous-rires! l'un d'eux avait traduit la tirade en arabe dialectal...j'en comprenait un peu, mais les deux autres étaient pliés de rire!...il y avait aussi un prof de maths-physique-chimie, Janin je crois.

b) quant au "tueur du Tadla", il venait d'être capturé quand je suis arrivé à Béni en 09/51. dans le bled, tout le monde était soulagé. on en a dit tout et son contraire, depuis "héros sublime de la lutte pour l'indépendance" jusqu'à "pauvre type taré, drogué, manipulé par des gens aux sombres manigances particulieres"!
je crois qu'on a jamais trop bien su quelle étaient ses propres motivations! du moins le public. la presse, le petit marocain et la vigie en ont fait leurs choux gras pendant des mois!

c) pour la petite histoire de Béni: en 52/53, à la maison des jeunes, il y avait une belle salle de spectacles avec une vraie cabine de projection de films. j'en était le projectionniste bénévole désigné d'office par l'autorité paternelle. on y passait surtout des westerns et des films de pirates, ça plaisait bien aux jeunes marocains et ça ne risquait pas de soulever des polémiques!
un ciné-club avait été créé par un nommé Boukaya, dont la femme travaillait à l"Hydraulique". chaque semaine, un soir, on passait un film et après cela il y avait un pot. les spectateurs discutaient savamment des motivations du réalisateur et du jeu des acteurs. le soir où on a passé "pour qui sonne le glas" est resté dans les mémoires!
cette salle a été utilisée une fin d'année, pour un spectacle de variétés avec des artistes de music-hall. à l'entrée, on vendait des programmes portant un numéro tiré au sort pour une tombola dont le grand prix était une toilette du soir signée Maggy Rouff!
je crois que ça a été l'embryon de la vie mondaine publique de Béni. auparavant, on se recevait les uns les autres, mais toujours en privé. les évènements qui ont conduit à l'Indépendance ont coupé ça net!

allez, bonne soirée à tous
le fortune

merci ALAIN 76

TU nous remets une belle photo de la maison du PACHA ,personnellement je ne me souviens pas de cet édifice (daf nous a montré des photos des vestiges)
un examen de l'annuaire de 54 montre qu'il y avait une place MAHAKMA DU CADI (ou CAID ), c'est certainement l'emplacement du tribunal que l'on voit sur le film, vers la maison du PACHA ??
IL y avait une rue CAID SALAH, son nom doit venir d'un puissant caid des OULADS BOUZIRI (Ait BOUZID ???? ), il me semble qu'il a joué un rôle dans la Pacification, les combats et son ralliement final ( je crois qu'il y a une vieille carte postale avec MANGIN (ou un autre général )
je n'ai rien trouvé sur CAID LASRI ??
LE Contrôleur (dans le film ° pourrait bien être ECORCHEVILLE ?

LAFORTUNE
Merci pour ces anecdotes savoureuses .
la JEUNESSE comme on disait en 65,était un très beau bâtiment très fonctionnel et en très bon état, il a du être construit avec des matériaux de qualité car il était donc en fait déjà ancien ! les européens n'avait pas beaucoup d'occasion d'y entrer, je n'y suis allé que 2 ou3 fois: pour voir un match de basket sur le terrain voisin et aussi lors de la visite du ministre de l'EDUCATION .il y avait la plus belle salle BENI .
LES ANCIENS sur DAFINA racontent qu'il y avait une vie sociale dans les hôtels et cafés, qu'ils allaient danser chez CELESTIN,à l'hôtel de PARIS,du VIEUX MOULIN, de la GUINGUETTE et aussi d'autres établissements plus anciens (plus ou moins fréquentables par les familles ??? )
il y avait aussi des activités sociales paroissiales .

je n'avais jamais vu cette carte pourtant elle figure sur le portail de BENI . Je l'ai empruntée, merci à eux
Pièces jointes:

Pour lafortune

la Jeunesse? Je ne reconnais pas, est-ce le même bâtiment ???
Pièces jointes:

Citation
suchet
Pour lafortune

la Jeunesse? Je ne reconnais pas, est-ce le même bâtiment ???

oui, c'est bien çà! mais à l'époque la piscine n'existait pas, le terrain de foot n'était qu'en ébauche; il semble qu'il y ait un gymnase au toit gris, à la place il y avait des terrains de basket en goudron dont un éclairé, on n'y jouait que le soir, en été, quand moulana chauffait moins dur!
la villa que j'habitais se trouve un peu plus haut et à gauche sur la photo avec le toit-terrasse verdâtre. la rue s'arrêtait à cette maison et de là on allait à pieds à travers les oliviers pour se retrouver dans le coin de l'école de Tine, où j'accompagnais mes soeurs, derrière la poste de ce temps là et vers la bâtisse de la SCA (?). qlq hectomètres plus loin vers Marrakech on était hors la ville! en face notre villa il y avait celle d'un ingénieur du Génie rural, il s'appelait Thomine. c'était les deux seules villas du quartier!
effectivement les bâtiments de la "jeunesse" ont été construits en bonnes grosses pierres maçonnées que des camions apportaient. on employait beaucoup de tâcherons, qui se faisaient appeler "maalem", secondés par des grouillots qui montaient le mortier et les pierres dans des paniers, sur l'épaule (pas de grues, ils couraient sur des plans inclinés de 30 ou 40 cm de large!). les maalems taillaient les pierres pour les appareiller en gros car les murs étaient enduits en finition.
le plus spectaculaire avait été la coulée de la dalle de terrasse de la future salle de spectacles. en effet il fallait qu'elle soit coulée en une seule fois, pour éviter les fissures. les échafaudages et les coffrages étaient faits par des maalems-coffreurs, le ferraillage n'était pas soudé mais confectionné sur place, à la main.
au pied du bâtiment, tournait une grosse bétonneuse dans laquelle l'eau arrivait par un gros tuyau, le sable, le ciment et le gravier étaient amenés à dos d'hommes. les coffreurs construisaient une espèce d'escalier, dont les marches faisaient un bon mètre, depuis le pied de la bétonneuse jusqu'à la future terrasse. quand le béton était prêt, la toupie de la bétonneuse basculait, versait le béton sur une aire en tôle où des ouvriers remplissaient des paniers en doum qui étaient montés de marche en marche jusqu'en haut! là-haut on vidait les paniers et des gars avec des bâtons "vibraient "le béton dans les coffrages pour qu'il n'y ait pas de bulles! je me souviens que cette dalle a été coulée en 15 ou 18 heures non-stop! ce n'était pas bin el ouidane mais il y avait une bonne cinquantaine d'hommes au boulot et pour se donner de l'entrain ils n'arrêtaient pas de chanter! les femmes amenaient la boisson et le casse-croûte et les hommes se relayaient pour se restaurer!
heureusement que ça ne s'est pas fait pendant le ramadan!
allez bonsoir!

Citation
suchet
je n'avais jamais vu cette carte pourtant elle figure sur le portail de BENI . Je l'ai empruntée, merci à eux

Suchet, en voyant cette carte avce cette porte, ça m'a fait penser à un passage que j'ai lu la semaine dernière ici.

Sur le renvoi (4) on peut lire les 3 endroits où nos heddawa errants étaient accueillis pour dormir à ce qui s'appelait à l'époque Qesbat Bni Mellal : El Ferran el Qdim ( le vieux four à pain), Sidi Mhammed ben Gesmi et Bab el Makhzen.

Qui peut nous renseigner sur les noms et les emplacements de ces portes ?
Pièces jointes:

Ogzilal

Merci pour cette présentation des adeptes de Sidi Hedi qui s'avoue elle même imprécise, incomplète et approchante.

Les tribulations, les prouesses du personnage me rappellent beaucoup celles de nos saints chrétiens locaux ou plus universels par leur aspect légendaire dont nos esprits modernes ont du mal à accepter la véracité.
J'ai adoré le personnage, Sidi Ben Tayyeb je crois, qui remettait en place les poux qui tombaient de son corps.

Que les heddawas soient voués au célibat, je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.Quant à la chasteté ???

Sont-ils toujours présents actuellement?

Vas-tu prendre une année sabbatique, abandonner tes logiciels et tes claviers, pour suivre et approcher les "derqawas" pour lesquels nous restons maintenant sur notre faim ? N'ouublie pas de cacher dans tes hardes un bon appareil photo pour nous ramener quelques clichés.

Pour finir pourrais-tu éclairer notre ignorance? Le personnage en vert et turban blanc pointu relève-t-il du profane ou du religieux ?
Pièces jointes:

@ suchet
les Ouald Bouziri (arabe) n'ont rien avoir les Ait Bouzid (berbère).
Les Oulad Bouziri est une tribu entre Settat et Marrakech a V.

MESFIWI

Merci de cette précision, j'étais passé allègrement des tribus arabes aux berbères, un peu trop facile ! mais c'était une interrogation !

il est possible aussi que la tribu arabe ait été liée à l'avancée de la première colonne du TADLA disons du temps de MANGIN et que le CAID ait joué un rôle important comme les Saints de BOUJAD (avec beaucoup de ????
Les AIT BOUZID seraient une tribu berbère des environs de TIMOULIT ( je crois qu'il y a une carte postale de leur casbah ) ils seraient" liés", eux , à une deuxième colonne du TADLA ? quelques années plus tard, celle qui alla à OUAOUIZERT faire sa jonction avec les troupes venues d'AZILAL . Des cartes postales illustrent les durs combats du col qui sont admirablement racontés par CIGALOU .

On a parfois l'impression que ce sont uniquement les tribus berbères qui se seraient opposées à la Pacification Franco gouvernementale mais je crois bien que c'est plus compliqué que cela, il me semble aussi que des tribus vers le TADLA seraient "généalogiquement " d'origine arabe mais qu'en fait elles auraient aussi un rapport plus ou moins lointain avec les berbères, il y a eu certainement des "métissages " . Toujours est-il que les comptes rendus des troupes françaises mentionnent des combats avec des" rebelles " dont les tribus sont à consonance bien arabe ! il est possible aussi que les rédacteurs n'aient pas eu une connaissance bien précise de la population locale .

Ogzilal
"génial" la transition entre la photo de porte et le livre ou tu vas trouver un nom de porte dans la quatrième note de bas de page ! de cet ouvrage long et compliqué malgré un langage un peu rabelésien !

Effectivement, il serait intéressant de mieux connaître ces portes et leur nom ! Comme elles sont disparues depuis le temps espérons que les historiens (presque des archéologues) des universités mellalies font des recherches !
Pour l'instant, c'est bien à notre niveau, que l'on relève les vestiges, les vieilles photos et les mentions livresques de façon que tout cela ne soit pas perdu non plus !
j'ai parcouru (fait défiler) le texte du bouquin et comme Bleon je remarque des analogies avec les "saint chrétiens " qui ont parcouru la GAULE ( après la "pacification" gallo-romaine que nous avons eu ) et qui trainaient dans les bois, parlaient aux bêtes, faisaient des "miracles " et évangélisaient ! Vers chez moi, c'est Saint Patrocle, une sacrée légende !
Cela me fait penser aussi aux mendiants sacrés "sadhou", nus , couvert de cendres, qui parcourent l'INDE dans des pélerinages improbables !
Une autre remarque, je suis frappé par la description de BENI par les anciens voyageurs et même les militaires: une sorte de paradis avec fruits et vergers! ce paradis doit beaucoup aux sources et au génie des hommes qui les ont faites fructifier mais les gens ont du attribuer cela aux SAINTS HOMMES que l'on vénère encore !

Suchet,
Depuis 2005 que je fais le même trajet en train. Alors la vue sur la tour Eiffel au lever du jour, je commence à connaître et à la longue ça devient lassant. Aller lire les notes de bas de page par contre, on y découvre des perles. Il faut dire que René Brunell maîtrise son sujet. Je ne le lis pas, je l'écoute parler, c'est différent. Grâce à lui, nous avons le nom d'une porte de Béni Mellal. Bab el makhzen. Merci René. J'aurai voulu remercier un Mohamed ou un Abderrahmane pour cette première, mais pas pour cette fois-ci, c'est René qui l'a emporté. Et en voyant la carte que tu as postée, on y voit une porte, c'est peut être cella-la.
Seulement, l'auteur n'a pas précisé de quel makhzen s'agit-il? de l'institution que l'on connait ou bien du makhzen littéralement parlant que la la langue de Molière a emprunté à sa sœur pour son magasin et son verbe emmagasiner! Allez savoir. Autrement dit, la porte de l'entrepôt en quelque sorte ou la porte de l'autorité. D'après ce que j'ai compris des heddawas, ils auraient boudé la porte de l'autorité. C'est qu'il devait y avoir peut être une espèce de magasin à la manière des greniers berbères!
A Béni Mellal, certains ont connu l'auberge du vieux moulin, d'autres avant eux, l'auberge du viex four à pain, d'autres peut être connaîtront l'auberge du vieux cibercafé. Finalement l'adjectif vieux n'est pas si mal que ça. Il passe bien avec tout, cela me rassure car je commence à me sentir un peu vieux.

Bleon, hélas, je ne sais rien faire sans clavier/souris! ne s'improvise pas adepte de Sidi Heddi qui veut. Les fois où j'ai porté le sac à dos, j'ai longé des routes nationales et des autoroutes, ce qui est loin de l'itinéraire préféré des heddawa.

Y'en a-t'il encore au Maroc? Oui mais avec un téléphone cellulaire 3G, un compte twitter , une page facebook et une carte Visa! Non je plaisante, je crois que ces girovagues ont disparu à jamais. Certainement des rôdeurs existent mais pas des Heddawa au sens de Sidi Heddi ou Moulay Tayyeb que tu as bien découvert.
J'en ai connu quand j'étais gamin (les années 1960 ) tel que l'auteur les décrit avec le herraz ( grosse Taârija) sur l'épaule, la derbala et tout l'attirail, mais je crois que ça devait être les derniers.

Quant à ton autre personnage sur la photo avec son entonnoir sur la tête ( chasse au gaspi ), c'est Bou O'ghanim ( l'homme à la flute de roseau), c'est le troubadour typique des Aït Bouguemmaz. Il n'a rien de religieux, c'est du déguisement par excellence.
D'ordinaire, c'est un habitant de la vallée heureuse comme les autres.
Une fois Bou O'ghanim habillé ainsi, il s'autorise à dire à haute voix ce que tout le monde pense tout bas, les problèmes de société, le coût de la vie, l'injustice, tout y passe. Et rien ne l'inquiète, son déguisement le protège, ce n'est plus l'homme qui parle, c'est le personnage incarné.
Mais la plupart du temps, on emploie la troupe à des festivités officielles au cours desquelles un petit pactole est touché.
Le voici à Azilal dans les années 60 lors d'une fêtr du trône qui avait lieu à l'époque le 03 mars. Tous les Aït Bouguemmaz sont descendus à Azilal, c'est là où il faut être pour l'évènement.

PS : Ici, on est dans ce l'on appelle entre les 2 casernes, terrain de foot, et de festivités à l'occasion. La vieille Casbah en ruines sur mon site est au coin haut droit de la photo



Modifié 4 fois. Dernière modification le 07/05/2010 12:44 par ogzilal.
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@suchet
Je ne sais pas si vous avez lu le livre du Genaral Guillaume "Les berbères marocains et la pacification de l'Atlas Central 1912-1933". La guerre a duré de 1912 a 1933, dans l'Atlas. Pour la France, c'etais plus facile d'écraser les tribus arabes car, elles étaient dans la plaine. par contre, c'était très difficile avec les berbères, car les berbères ne cherchaient jamais l'opposition frontale. de plus, après une razzia, ils se cachaient dans la montagne et si les français s'aventuraient, il y a avait un risque (ex bataille de Elhrri). Mais dans ce livre, le général Guillaume raconte des batailles avec les tribus arabes souvent en coalition avec les berbères (bataille de sidi Ali ben Brahim, bataille de Moulay Salah...).

Pour moi, la porte en question est celle qui donne sur le pont sur Tameg'nount menant à la Province. Ce serait donc la porte du Maghzen. On la retrouve sur plusieurs vieilles photos qui ont été postées. Elle est reconnaissable par cette grosse tour carrée qui l'accompagne à droite sur la dernière photo de Suchet et à gauche sur celle-ci que j'ai annotée. Cette tour correspond à peu près à la maison El Alami des années 60 70 qui est peut-être toujours là, il faudrait voir une photo récente.

Quelle était la fonction de cette tour qui ne semble pas avoir beaucoup d'ouvertures ? Dommage que nous n'ayons pas eu ces documents sous la main pour pouvoir poser la question aux personnes encore présentes dans les années 60 et qui avaient vécu cette époque là.
Quelqu'un né en 1920 qui a donc aujourd'hui 90 ans pourrait peut-être encore en avoir le souvenir.

On voit bien ici tous les jardins et vergers qu'évoque Suchet et dont beaucoup ont disparu avec l'extension de la ville.
Pièces jointes:

Je ne sais pas à partir de quelle date les autorités du Protectorat ont exercé leur pouvoir à Béni Mellal. Cigalou aura peut-être une réponse.
Je pense qu'au début celle-ci était essentiellement militaire pour devenir un peu plus tard un peu plus civile.

Quelle que soit l'opinion que l'on ait de la colonisation, je crois que tout le monde reconnaît le caractère batisseur de la colonisation française en Afrique du Nord et dans son fleuron qu'était l'Indochine avec Saïgon, Hanoï, Hué , Danang etc...dont le charme assure le succès touristique que l'on sait au @#$%& d'aujourd'hui.
C'est pourquoi je n'imagine pas un seul instant qu'avec" l'esprit carré" qui anime les militaires, ceux-ci n'aient pas cherché dès le début à recenser, cartographier,enregistrer, organiser un début de cadastre afin que les transactions immobilières puissent commencer à se faire pour construire, à Béni Mellal comme ailleurs.
Tout ceci en respectant(avec des bémols sans doute) les accords du Protectorat et le droit marocain d'alors puisque les acquéreurs étaient détenteurs des fameuses" moulkias" en arabe qui, je pense, devaient être traduites, validées etc... en français,témoins à l'appui, et qu'ils gardaient précieusement. Ceci avec une grande précision puisque je sais par exemple que ce n'était pas Monsieur Azzopardy le propriétaire des terrains de l'Hôtel des Jardins mais Madame.

Si l'histoire de Béni Mellal d'avant cette période là restera assez floue par manque de documents archivés, il me semble qu'avec toutes ces archives du cadastre de la Conservation Foncière de Béni Mellal, il y a de quoi faire une étude de sa croissance et de retrouver certaines des appellations des lieux de l'époque, le nom des portes en particulier, à condition que ces archives soient accessibles.

Un bon sujet de thèse pour les jeunes étudiants de l'Université de Béni Mellal, non ?

Bleon,
très bon sujet de recherche effectivement mais le voit-on sous le même angle de l'autre côté.

Voici la capture d'écran grossie de cette fameuse porte dont on ne sait pas de quel makhzen il s'agit.
Si c'est celui que je pense, c'est à dire l'endroit où l'on emmagasine, la tour carrée est peut être ce makhzen.
Si c'est l'autorité, on est toujours effectivement sur la porte qui donne sur l'endroit où le Makhzen a commencé à installé son autorité, et on n'est toujours pas aidé.
Pas loin de Tameg'nount qui coule à flots, c'est le genre d'endroits prisé par les haddawa pour leur escales, et si ce makhzen ne sert plus d'entrepôt, c'est peut être le sleeping Number One recherché. Ou juste sous le porche de la porte.
Pièces jointes:

Ogzilal

Merci pour les explications au sujet de O'ghanim et son rôle de "petit canard enchaîné" des Aït Bougmez.
Je l'ai vu plusieurs fois, chapeau pointu, toujours avec le même costume vert et blanc.