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La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc

Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
13 décembre 2011, 01:35
D'Haïm Zafrani, Historien, extrait relatif au télégramme émis par René Touraine le 24 mai 1941, qui selon moi relativise sérieusement les allégations émises plus haut sur l'islamisation des enfants juifs.

Cordialement,

Pièces jointes:
Historien Haïm Zafrani.jpg
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 01:47
Ce qui serait bien c'est que Haïm Zafrani ou toute autre personne mette en ligne sur l'excellent site DAFINA ce fameux télégramme daté du 24 mai 1941 signé par un dénommé "René Touraine"confused smiley de la Résidence Générale au Maroc adressé aux "autorités de Vichy"...

En effet le doute est permis puisque sur le net on peut lire à travers un article du journal "Le Matin" du 7 février 2010 écrit par Hassan Alaoui : "Dépêche du 24 mai 1941 de l'Agence française d'information signée René Touraine"...avec un contenu différent...

Ce serait évidemment également trés bien que Hassan Alaoui transmette à Dafina non pas ce télégramme officiel mais cette dépêche journalistique...

Pour information aux archives de Nantes il existe 160 cartons de télégrammes concernant le Maroc entre 1912 et 1956...et 13 cartons(51 volumes) concernant les juifs au Maroc entre 1920 et 1956(répertoire numérique détaillé en février 1991-source Archives NANTES-).

Au fait quelqu'un sait il où a eu lieu ce "banquet" du 24 mai 1941 organisé par le sultan?...au cours duquel il a critiqué le "décret" anti-juifs...on suppose qu'il s'agit du DAHIR qu'il a signé en octobre 1940(voir document officiel mis en ligne par Maurine)...à moins qu'il ne s'agisse d'un autre Dahir anti-juifs?...celui concernant le recensement des juifs marocains date du 11 rejeb 1360(5 Août 1941)...c'est peu de temps aprés ce fameux "banquet"...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/12/2011 01:53 par cigalou.
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 02:25
bonjour à tous

bonjour Cigalou

encore une nouvelle version !

voici un article de Karim Boukhari
et Hassan Hamdani trouvé sur le journal TELQUEL daté de Mai 2007

Cela n'engage que leurs auteurs !!

Enquête.

Histoire. Des camps de concentration au Maroc


… et autres révélations sur l’histoire secrète des juifs du Maroc sous Mohammed V.


Cela fait plusieurs mois que d'éminentes personnalités juives d'origine marocaine font des allers-retours entre Rabat et Tel-Aviv, multipliant les correspondances officielles entre les deux capitales, pour tenter un coup de force : faire admettre Mohammed V dans le club très fermé des “Justes parmi les nations”, titre honorifique qui récompense les personnalités qui ont pu, au plus fort de l'Holocauste, sauver des vies juives partout dans le monde. “Vous imaginez l'impact (pour la paix)
que cela pourrait avoir, non seulement pour le Maroc, mais pour l'ensemble du monde arabe, voire pour le monde tout court ?”, nous interpelle, sans doute à raison, ce dirigeant connu de la communauté israélite au Maroc.

De tous les dirigeants arabes du 20ème siècle, Mohammed V semble bien l'un des tout proches de cette “canonisation”. Quelqu'un comme Serge Berdugo, principale figure du judaïsme au Maroc, a tellement avalé de kilomètres pour la (bonne) cause que des médias sérieux, même en Israël, l'affublent déjà du titre de futur ambassadeur du Maroc en Israël. La formule la plus juste, en fait, pourrait être : “Berdugo ambassadeur de Mohammed V à Tel-Aviv (ou Jérusalem)”. Et la démarche, si elle aboutit, ferait du défunt sultan le premier arabe à gagner le statut, ô combien symbolique, de “juste parmi les nations”. Mais qu'a donc réussi Mohammed V pour accéder, à titre posthume, à une si rare distinction (pour un arabo-musulman) ?

Les origines d'un pacte
Plongée dans l’histoire. Quand la Deuxième guerre mondiale éclate en Europe, en septembre 1939, Mohammed V est un jeune souverain de 30 ans, sans réel pouvoir, malgré l'incontestable cote d'amour dont il jouit auprès de ses sujets. Une fiche établie par les services du protectorat français le décrit comme suit : “Très traditionaliste comme tous les Marocains… (Se préoccupe) des hauts prix de détail et de la question du ravitaillement en sucre. Très aimé des Marocains”. Et notamment de la grande majorité de ses 200 000 sujets juifs, dont il garantit la protection. Une tâche que Mohammed V juge, comme ses prédécesseurs alaouites, inhérente à sa fonction d'Amir Al Mouminine. Au Mellah, le petit peuple se délecte de ces histoires plus ou moins vraies, selon lesquelles le sultan paie ses achats au comptant ou favorise la main-d'œuvre juive au Palais. Les élites israélites ne sont pas en reste, elles qui jouissent, comme nous l'explique l'historien Mostafa Bouaziz, “d'une relation quasi organique avec le Makhzen alaouite”. Le cordon ombilical liant les Alaouites et les juifs marocains est né d'un intérêt commun aussi bien diplomatique que commercial. Des personnalités juives sont chargées de missions auprès des puissances européennes, tandis que des familles commerçantes israélites continuent de travailler pour le compte du Makhzen (les “Toujjar” du sultan).

La défaite de la France face à l'Allemagne nazie va bouleverser la quiétude de ce petit monde aux rouages bien huilés. Arrivé au pouvoir, le régime de Vichy, chapeauté par le Maréchal Pétain, hérite tout naturellement de la tutelle sur le Maroc, où il étend les lois racistes antijuifs décrétées en France le 3 octobre 1940. Une parenthèse de l'histoire du Maroc qui va, malgré les nombreuses ambiguïtés qui l'émaillent, sceller au final le pacte entre Mohammed V et les juifs du Maroc et donner naissance au mythe du roi sauveur (des juifs).

L'histoire des dahirs juifs
Par un dahir du 31 octobre 1940, moins d'un mois après l'instauration du gouvernement de Vichy, les juifs marocains sont soumis à un numerus clausus dans les professions libérales (2% de juifs au maximum parmi les médecins et les avocats) et dans l'enseignement (pas plus de 10 % de juifs parmi les élèves du secondaire).

Le document, d'inspiration purement nazie, porte bien le sceau royal. Il est suivi, un an plus tard, par un deuxième dahir encore plus sévère pour les juifs. Sidi Mohammed Ben Youssef, comme on l'appelle encore à l'époque, a bien paraphé les deux textes préparés par la Résidence générale. Un acte qui n'est pas sans rappeler le dahir berbère, promulgué en 1930, et qui a valu, en son temps, une pluie de critiques au protectorat, mais aussi au jeune sultan qui l'a paraphé. “Mohammed V manquait cruellement d'expérience. Il était jeune et, surtout, n'avait aucun pouvoir et ne pouvait s'opposer véritablement à la Résidence générale sous peine de risquer son trône”, souligne, lucide, le chercheur Mostafa Bouaziz. “Le sultan savait bien que les dahirs juifs, comme le berbère, étaient aussi une manière de soustraire à son autorité une partie vive de ses sujets. Il a cherché, tout au plus, à limiter la casse”, renchérit Bouaziz.

Plutôt que de se risquer à un bras de fer avec la Résidence générale, qui aurait pu lui coûter le trône, Mohammed V a, malgré tout, obtenu une concession de taille : celle, comme nous l'explique Robert Assaraf (fondateur de l'Union mondiale du judaïsme marocain et auteur de “Mohammed V et les juifs”, 1997), “de faire en sorte que l'exécution des dahirs juifs soit d'abord le fait des agents du Makhzen, se donnant les moyens de contrôler, en le retardant autant que possible, le déroulement des opérations”. Calcul gagnant : autant par lenteur “génétique” que par effet Mohammed V, le Makhzen a longtemps tergiversé dans son application des mesures les plus dures des dahirs juifs. Une course gagnée contre le temps, en attendant que la Guerre mondiale désigne, tranquillement, le camp des vainqueurs. Dans le même souci de gagner du temps, Mohammed V a bien gardé, comme l'explique Robert Assaraf, “le deuxième dahir près d'un mois au fond d'un tiroir avant de se résigner à le parapher”.

Le sultan grignote et joue la montre. En toute discrétion, sans jamais élever la voix. Serge Berdugo, actuel secrétaire général du Conseil des communautés israélites du Maroc, explique : “Mohammed V a bien tenté de négocier avec le général Noguès (ndlr : Résident général depuis 1936). Il a exigé que les sujets juifs marocains soient définis par leur foi et non par leur race, un principe en conformité avec leurs statuts de 'dhimmis' (protégés) du sultan”. Le même Berdugo, dont le père était l'un des membres influents de la communauté israélite de l'époque, ajoute par ailleurs que “le sultan a obtenu de Noguès que le numerus clausus ne soit pas appliqué aux institutions communautaires juives, aux écoles religieuses et aux œuvres de bienfaisance, qui ont continué de fonctionner pendant toute la durée de la guerre”. Un bémol qui a permis notamment de soustraire la très grande majorité des juifs marocains au statut nouvellement instauré.

Le rôle contrasté de Mohammed V
La vie quotidienne est faite, alors, de mille et une contradictions. Mohammed V, qui se garde bien de faire la moindre déclaration publique, constate les (quelques) dégâts. Les dahirs juifs, même exécutés par un Makhzen très lent à la détente, sont tout de même une réalité. “Ma sœur s'est retrouvée exclue du lycée du jour au lendemain”, se souvient par exemple Simon Lévy, aujourd'hui conservateur du Musée du judaïsme marocain. Des juifs, notamment les francisés, sont obligés de quitter leurs quartiers européens pour rejoindre le ghetto du Mellah. Dans les Mellahs, justement, la vie a suivi son cours naturel. Popularisée après guerre par la littérature officielle, une anecdote, sans doute exagérée, circule alors dans ces quartiers réservés aux juifs marocains. Au Résident général venu l'informer de la décision de faire porter l'étoile jaune aux juifs du pays, Mohammed V lui demande d'en commander une vingtaine de plus. Contrarié, Noguès demande pourquoi. Le sultan répond : “Pour ma famille et moi-même”.

Une image idyllique à laquelle ne souscrit absolument pas Jacques Dahan, président du Conseil des communautés israélites du Maroc entre 1947 et 1956. Dans ses mémoires publiées en 1955 (“Regard d'un juif marocain sur l'histoire contemporaine de son pays”), il affirme que Mohammed V n'a pas été à la hauteur des responsabilités que lui conféraient ses fonctions religieuses et civiques vis-à-vis de ses sujets israélites. “Faute de preuves écrites, il m'est difficile de souscrire à la thèse officielle de Mohammed V sauveur des juifs marocains”, écrit-t-il en substance. Une nuance cependant. À l'époque où Jacques Dahan publie son livre, il n'a pas connaissance du seul document écrit évoquant l'attitude de Mohammed V vis-à-vis du statut des juifs. Présenté à l'Académie du royaume du Maroc en 1985, un télégramme de 1941, retrouvé dans les archives du ministère des Affaires étrangères, évoque les tensions créées entre la Résidence générale et le sultan, suite à l'instauration du premier dahir juif. Extraits : “Nous apprenons de source sûre que les rapports entre le sultan du Maroc et les autorités françaises se sont sensiblement tendues depuis le jour où la Résidence appliqua le décret sur les mesures contre les juifs (…) Le sultan s'était refusé à faire de différence entre ses sujets (ndlr : les juifs et les musulmans), tous, disait-il, loyaux”.

Mais Dahan n'est pas le seul à minimiser l'impact positif du jeune sultan. Dans son ouvrage Les Juifs d'Afrique du Nord sous Vichy, publié en 1955, M. Abitbol affirme que l'image de Mohammed V volant au secours de ses sujets juifs était exagérée. Extrait : “Tout comme les Beys de Tunis, le souverain marocain ne put rien faire d'autre qu'apposer son sceau en bas des dahirs et des arrêtés qui lui étaient soumis par la Résidence mais, plus timide que Moncef Bey (souverain de Tunisie pendant la Seconde guerre mondiale), il s'interdit toute prise de position et tout acte public qui eût pu être compris comme un désaveu de la politique de Vichy”.

Aussi timide qu'il a pu être, Mohammed V reste pourtant, et de loin, le plus pro-juif de son entourage. Sans être tout à fait une marionnette, le jeune sultan est clairement mal entouré. Sa chancellerie, mise en place par le protectorat, ressemble à une chambre d'enregistrement des lois édictées par la Résidence générale. Elle est d'ailleurs dominée par un certain Mokri (dont l'ancienne demeure est devenue, au lendemain de l'indépendance, la fameuse Dar Mokri, le plus terrible des centres de torture et de détention secrète), vizir et grand chambellan aux origines algériennes, connu pour son tropisme français et détenteur de la “boîte à sceaux” dont il lui arrive, parfois, d'user sans l'avis du sultan. Et puis, ne l'oublions pas, le Mohammed V de l'époque n'est pas encore un roi “indépendantiste”, tout au plus un sultan symbolique condamné à jouer à l'équilibriste entre les autorités du protectorat et son statut de protecteur des juifs.

Arrangements entre juifs et musulmans
Comme en Allemagne, et pratiquement dans toute l'Europe, les juifs sont soumis à l'inventaire systématique de leurs biens, étape préliminaire à la spoliation de leur patrimoine. C'est de loin la mesure la plus inique des dahirs juifs. A-t-elle été appliquée ou, au contraire, la légendaire léthargie mazkhzénienne a-t-elle pu en retarder l'échéance ? La réponse la plus juste serait sans doute une combinaison des deux. Explication de Mohamed Hatimi, professeur d'histoire contemporaine à Meknès : “Plusieurs caïds, pachas et gens du peuple, ont pris en charge les affaires des juifs visés par ces lois. Cette action fut déterminante dans le maintien de la cohésion sociale, surtout dans les régions rurales où juifs et musulmans partageaient les mêmes mode et espace de vie”.

Aussi surréaliste qu'il puisse paraître, ce système de “délégation” des biens juifs passés entre les mains de musulmans (et de chrétiens aussi) a plutôt bien fonctionné, notamment dans les villes de petite et moyenne importance. “Mon père commerçait dans la région d'Oujda avec les petits artisans juifs marocains, nombreux dans la région. Les villages juifs côtoyaient les villages musulmans depuis toujours sans heurts”, confirme Mostafa Bouaziz. “Dans les villes moyennes et à la campagne, les sujets juifs ont surtout souffert des privations liées à la guerre, mais autant que leurs concitoyens musulmans”, explique encore le chercheur Mohamed Hatimi. Dans les grandes villes comme Casablanca, la vie commune entre juifs et musulmans, sans être aussi imbriquée, est pacifique. Les juifs du Mellah de Casablanca vivent dans les mêmes conditions lamentables d'hygiène que les musulmans des classes défavorisées, unis, en somme, par le statut commun de pauvres.

Présente dans tous les secteurs économiques, la population juive marocaine citadine comprend également de nombreux avocats et médecins. C'est davantage cette imbrication qui a limité l'application du statut des juifs, plutôt que la timide opposition de Mohammed V aux lois antisémites de Vichy. “Appliquées totalement, ces mesures discriminatoires auraient bloqué la vie quotidienne, en perturbant sérieusement le secteur médical, les tribunaux et l'enseignement, les grand et petit commerces. Autant de secteurs où les juifs marocains étaient très présents”, explique Mohamed Hatimi.

En plus simple : la réalité et le côté pratique des choses l'ont largement emporté, nonobstant des dahirs aussi iniques qu'inapplicables. Ainsi, même interdits de plaider, les avocats juifs continuent d'exercer grâce à de petits arrangements entre amis. “Les avocats juifs étudiaient les dossiers dans leur bureau avant de confier la plaidoirie à leurs associés musulmans”, se souvient par exemple Serge Berdugo.

Et Mohammed V, dans tout cela ? Fidèle à deux de ses règles d'or (rester discret, gagner du temps), le sultan, plus équilibriste que jamais, ne prend aucune position officielle, mais lance de loin en loin des signaux pour rassurer ses sujets juifs. À titre d'exemple, cette journée de l'année 1941 où il reçoit, dans le plus grand secret, une délégation de notables juifs pour les assurer “qu'il n'accepterait aucune distinction entre ses sujets”, dixit Serge Berdugo. Détail qui ne trompe pas sur la grande peur (de la colère de la Résidence générale) qui habite alors le jeune sultan : la délégation juive est arrivée au palais royal… dans une camionnette bâchée.

Cela confirme, en tout cas, que le mal est fait. Malgré les discrets efforts des uns et des autres, l'effet des deux dahirs est désastreux sur le moral des populations juives. Lesquelles s'inquiètent, logiquement, d'une montée de l'antisémitisme dans l'administration française et chez les colons du Maroc. À elle seule, l'entente musulmans - juifs (et la bénédiction de Mohammed V) ne doit pas masquer les nombreux actes antisémites perpétrés durant cette période trouble. Les partis fascistes français au Maroc appellent à un durcissement des mesures anti-juives, l'administration de Vichy comptant d'ailleurs beaucoup de militants d'extrême droite. “Ils appelaient au pogrom tandis que les agressions contre les juifs se multipliaient”, se souvient Serge Berdugo. Prise d'une fièvre pétainiste, la population européenne lance des appels au boycott des magasins tenus par des juifs et appose des tracts sur les devantures de leurs magasins, au contenu explicite : “Ici maison juive, maison de profiteurs”, ou bien “Acheter chez les juifs, c'est ruiner le commerce français”. Surfant sur la pratique de rationnement imposée par la guerre, les fascistes français accusent les commerçants juifs d'être responsables de la pénurie qui frappe le Maroc. Le sentiment d'inquiétude chez les juifs est alors d'autant plus fort qu'il est alimenté, au quotidien, par la présence physique de l'Allemagne hitlérienne à Casablanca. Ainsi, en 1941, une délégation allemande d'armistice logeait à l'Hôtel Transatlantique, le grand palace de l'époque, et la population juive la voyait circuler quotidiennement, en tenue militaire, dans les rues de Casablanca.

La réalité des camps de concentration marocains
C'est durant cette période trouble que Casablanca devient, paradoxalement, une lucarne d'espoir pour les nombreux juifs d'Europe centrale, qui ont fui les persécutions nazies. Les considérant comme indésirables en France, le gouvernement de Vichy se débarrasse d'eux en les expédiant au Maroc. Ils sont autorisés à y séjourner “provisoirement”, en attendant de pouvoir rejoindre les Etats-Unis. Du coup, la ville blanche devient une salle d'attente géante, un épisode de l'histoire du Maroc qui sera popularisé par le film Casablanca. Mais beaucoup de ces malheureux ne verront jamais la statue de liberté. Bien au contraire.

Craignant la propagande fasciste sur l'ascendance juive de sa propre épouse, le Résident général Noguès fait du zèle et décide, dans la foulée, d'interner ces “étrangers indésirables” dans des camps de travail forcé, le plus loin possible des grands centres urbains. La France de Vichy expédie également dans ces centres d'internement tous les juifs étrangers engagés dans la Légion étrangère pour combattre l'Allemagne nazie. Et pas à une exclusion près, la France y interne aussi les nombreux républicains espagnols qui ont fui l'Espagne de Franco.

Sur les 7000 personae non gratae internées dans la trentaine de camps recensés dans tout le Maroc, 2000 sont des juifs, soit un peu moins de 30%. Ils sont expédiés pour la majorité dans les zones désertiques de l'Oriental, se transformant en une main-d'œuvre corvéable à merci pour les grands travaux de la France civilisatrice, à commencer par le Transsaharien, ligne de chemin de fer devant relier l'Afrique Noire au port d'Oran en Algérie française.

Les camps de concentration construits dans l'Oriental sont de loin les pires. Bouarfa, qui compte plus de 800 internés en juillet 1942, est l'un des camps où les conditions de vie sont les plus cruelles. Un républicain espagnol témoigne : “Le capitaine qui commandait le camp était un légionnaire. Dès notre arrivée, il nous a dit : comme vous le voyez, ce camp n'est pas entouré de barbelés. Celui qui veut se sauver, le désert se chargera de lui”. Les téméraires qui osent l'évasion sont effectivement “dévorés” par le Sahara. Les autres, forçats du Transsaharien, manient la pelle et la pioche sous une chaleur de plomb. “Chaque fois qu'il y avait une tempête de sable, tout était à refaire”, ajoute-t-il pour décrire les tâches de Sisyphe auxquelles les prisonniers étaient assignés. Pour tout repas quotidien, les internés ont droit à une boîte de sardines pour cinq et deux litres d'eau pour boire et se laver. La nuit, c'est le froid glacial du désert qui les saisit sous les tentes où ils vivent à 8 ou 10.

Le camp de Aïn Béni Mathar (ex-Berguent), dans la province de Jerada, est réservé aux seuls juifs. Ils y sont quatre cents à subir un traitement spécial de la part des gardiens, qui peuvent laisser s'exprimer en toute quiétude leur antisémitisme. “Mon père savait qu'il y avait des juifs internés dans l'Oriental. Il s'y est rendu plusieurs fois pour leur apporter quelques vivres”, se souvient Serge Berdugo. Ces camps de concentration, dénomination officielle de Vichy, sont un secret de polichinelle. Mohammed V ne peut ignorer leur existence, mais ne peut intervenir quand bien même l'aurait-il souhaité. Et puis, du moment qu'on ne touche pas à “ses” sujets juifs marocains… “Ces camps étaient en dehors de sa zone d'influence. C'était le rayon d'action exclusif de l'armée française”, précise Mostafa Bouaziz. Le débarquement américain du 8 novembre 1942 met fin à l'expérience concentrationnaire au Maroc, qui a fait autant de morts (de faim, d'épuisement, etc) que de rescapés juifs dont certains, une minorité, ont choisi de rester définitivement au Maroc.

La vérité sur le débarquement américain
La réalité des camps de concentration au Maroc a été sciemment gommée des esprits. Beaucoup, même parmi les officiels marocains, en ignorent jusqu'à l'existence ! Ce triste épisode, marqué tant par le silence du sultan que des élites israélites, sera vite effacé par l'arrivée en force des Américains en novembre 1942. Mohammed V applaudit des deux mains, mais n'a aucun moyen d'empêcher le général Noguès de bombarder les troupes “yankees” au moment de leur débarquement !
La configuration du pouvoir dans le Maroc de l'époque était ainsi faite, de trompe-l'œil et de faux-semblants. Les Américains, eux, ne se posent pas de questions. Ils investissent rapidement le terrain, en conquérants, et bouleversent peu à peu les mentalités. Car la donne a changé et c'est l'Histoire, la grande, celle du Maroc comme des juifs du Maroc, qui vire du tout au tout. Un tournant dont Mohammed V est le premier à profiter, lui qui s'appuie de plus en plus ouvertement sur les Américains pour faire monter la pression sur l'occupant français. La fibre indépendantiste du jeune souverain, qui a - enfin - pris des épaules, est désormais une réalité. Mohammed V s'ouvre pour de bon aux nationalistes et le résultat final s'appelle, quelque temps plus tard, la déclaration du Manifeste d'indépendance en 1944. Le Makhzen indigène suit les pas du sultan et sort à son tour de sa réserve. Pour exemple, cette anecdote rapportée par Serge Berdugo : “Après le débarquement américain, mon père (Joseph Berdugo, alors président de la communauté juive de Meknès) a été convoqué par le pacha. Dans sa cour, ce dernier avait rassemblé en tas la liste des inventaires des biens juifs avant d'y mettre le feu”. L'autodafé aurait été inimaginable quelques jours plus tôt…

Mais le débarquement américain impacte aussi la mentalité juive marocaine. “Il est clair que les juifs du Maroc ne raisonnaient pas tous de la même façon”, résume Robert Assaraf. Mohamed Hatimi, lui, se montre encore plus explicite : “Certaines élites, tant intellectuelles qu'économiques, trouvaient le sultan archaïque. Pour elles, il symbolisait le côté théocratique de l'Etat et rien ne les révoltait autant que de se voir traiter d'indigènes, parce que sujets du sultan”. Une autre donnée va infléchir, davantage, cet état d'esprit. Le débarquement américain s'est accompagné, en douce, des premières percées sionistes au Maroc. L'Etat d'Israël n'est encore qu'un projet, mais des israélites marocains, des élites comme du “peuple”, choisissent déjà la voie de l'émigration vers la “terre promise”…

Pratiquement tous les historiens consultés sont unanimes, pour admettre que les “inflexions” subies par la pensée des juifs du Maroc doivent beaucoup à l'attitude des nationalistes au plus fort de la guerre : “Il ne faut pas oublier qu'un Mohamed Ben El Hassan El Ouazzani (ndlr : fondateur du Parti de la Choura) s'est tourné vers les sirènes allemandes au début de la guerre, répondant au principe que l'ennemi de mon ennemi ne peut être que mon ami”, résume ce chercheur, avant d'ajouter : “Les Ouazzani, El Fassi, Sbihi et tant d'autres, ont joué une partition équivoque, sans être expressément antisémite, qui a pu changer les esprits”.

Les années qui suivent ne font que marquer le désir d'affranchissement des uns et des autres. Les nationalistes réclament officiellement l'indépendance du Maroc en 1944, le sultan devra encore patienter quelques années pour oser la “grève du sceau”, équivalant à un geste de rébellion (tant attendu, il faut dire) vis-à-vis de la France. Les juifs, eux, sont gagnés par l'exode (Israël, l'Europe, les Etats-Unis) et certains, y compris parmi le Conseil gouvernemental que la France installe au Maroc en 1945, vont jusqu'à demander ouvertement la nationalité française. Le trouble gagne même la rue puisque, entre 1945 et 1948, date de création de l'Etat d'Israël, la plupart des grandes villes connaissent des appels au pogrom (“mort aux juifs”) plus ou moins manipulés par la présence française…

Ces incidents, qui échappent au contrôle de Mohammed V, atteignent leur paroxysme dans la cité minière de Jerada, à l'est du royaume, avec plusieurs dizaines de morts tant du côté juif que musulman. Tous ces événements sont liés, d'une manière ou d'une autre, aux (longues) suites du débarquement américain de 1942. Qu'Abraham Serfaty, éminent représentant de la communauté juive au Maroc, résumait sans merci, dans un article publié dans la revue Souffles en 1969 : “La bourgeoisie juive marocaine abandonnait l'objectif assimilationniste pour se rallier, dans sa quasi-totalité, à l'objectif sioniste”.

Les dessous du mythe Mohammed V
L'histoire d'amour entre Mohammed V et les juifs marocains est tourmentée, complexe, et en tout cas moins idyllique qu'on veut bien le dire. Plusieurs traités juifs ont été publiés pour demander à l'administration coloniale de mettre fin, à plusieurs reprises, au lien d'allégeance à sa personne. “Le statut de protégés des puissances coloniales pendant le 19ème siècle, en soustrayant à la juridiction du Makhzen une partie de l'élite juive marocaine, a scindé en deux la communauté israélite. Après la Deuxième guerre mondiale, seules les franges les plus pauvres sont restées liées au sultan”, résume Mostafa Bouaziz. D'ailleurs, la littérature juive publiée dans les années 50 ne met pas particulièrement en exergue le rôle de protecteur de Mohammed V. Selon Mohamed Hatimi, l'histoire édifiante est née au lendemain de la Seconde guerre mondiale, portée sur les fonts baptismaux par les nationalistes marocains et musulmans : “Ce sont ces derniers qui n'ont cessé de rappeler avec insistance la position du sultan vis-à-vis des juifs pendant l'épisode Vichy. Et notamment Allal El Fassi, dirigeant de l'Istiqlal, dans ses écrits publiés au Caire au début des années 1950. Il en est de même dans les écrits du parti nationaliste, adressés à l'opinion publique américaine”. Ce serait une pierre à l'édifice dans le culte de la personnalité du roi, bâti progressivement par l'Istiqlal.

Alors, pour boucler la boucle, Mohammed V, “juste parmi les nations” : réalité ou mythe ? “Incontestable réalité”, clament tous les spécialistes juifs que nous avons consultés pour les besoins de l'enquête. La meilleure formule, et sans doute la plus troublante, est celle de Robert Assaraf : “Si Mohammed V a sauvé des vies juives ? Oui, c'est l'évidence. S'il l'a fait en risquant sa vie ? Non, personne ne peut l'avancer”. Au Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem, dédié aux victimes de l'Holocauste, de trancher si, oui ou non, le sultan Sidi Mohammed Ben Youssef mérite définitivement son entrée au panthéon des “Justes”. Avec toutes les retombées que cela suppose ...



amicalement alain 76
Pièces jointes:
couv_274.gif
gyl
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 02:30
La proposition du Sultan de sauver les enfants juifs a eu lieu devant mon père en oct 1942.La preparation du pogrom du 15 nov par un responsable de la Milice fut denoncée par un resistant qui en informa mon frère ainé,mort devant Colmar en 1945.,membre d'un reseau de jeunes juifs et chretiens.
A casablance,les groupes arabes organisés,tentèrent une action qui leur occasionna des blessés et un mort,et les mit en deroute.
Plus tard,l'organisateur du pogrom paya de sa vie son projet et disparut avec 2 autres collabos que l'administration de Noguès se garda bien de rechercher.
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 02:36
Camp de concentration de
Bouarfa, près de la frontière
algérienne. Les prisonniers
avaient droit à deux litres d’eau
par jour… pour boire et se laver.
(Photos : Sinforiano Rodriguez,
républicain espagnol déporté
durant 4 ans à Bouarfa)
Pièces jointes:
a_juifsA.jpg
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 03:21
Bonjour Alain76,

Il y a eu de longues discussions concernant cet article de "Tel Quel" dans le sujet "Camps de concentration nazis au maroc"...le sujet a été récemment "remonté" dans cette rubrique par Maurine...

Cordialement
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 03:58
Citation
jrb01
IL PARAIT QUE C'EST UNE FAUSSE INFORMATION,D'AILLEURS LA RÉUNION QUI DEVAIT SE TENIR À PARIS A ÉTÉ ANNULÉE
D'AILLEURS COMME LE DIT GYL,À PART QUELQUES DISCRIMINATIONS ENVERS NOUS DE CERTAINS INSTITS OU PROFS ILN'Y A EU AUCUN PROBLÈME
UN POGROM AURAIT ÉTÉ PRÉVU EN 1942 STOPPÉ PAR LE DÉBARQUEMENT AMÉRICAIN

Bonjour jrb01,

Je constate concernant cette histoire de projet de pogrom que tu utilises le conditionnel...une chose est certaine c'est que la MILICE n'a jamais existé au Maroc...

Je me permets de te dire que te trompes lourdement en affirmant que les "quelques discriminations" anti-juives au Maroc n'ont touché que certains "instits ou profs"...

Tout comme Gyl se trompe lourdement lorsqu'il parle simplement le 2 décembre de "pertes d'emplois dans les administrations"...

Cela évidemment est faux...il s'agit d'une contre-vérité historique...qui,par exemple,peut être trés blessante voire insultante pour les familles des médecins juifs qui ont été interdits d'exercer...je pense notamment à la famille de Madame Delanoë Génia-Feiga née Roubinstein l'une des premières femmes-médecins arrivée au Maroc dans les années 1910...une grande dame bien connue à Mazagan...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/12/2011 04:00 par cigalou.
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 04:30
conditionnel car je n'avais que 3 ans et que j'avais entendu mon père en parler
il y avait quand même des médecins juifs qui exerçaient à cas :dr benzaquen , costa
gyl
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 04:39
Cigalou
libre à toi de ne rien admettre et de porter un jugement desobligeant sur mes propos.Mais j'avais 11 ans en 1942.Et ma famille fut un acteur des evènements.Si tu n'as pas vu defiler bras tendu,ceux qui s'appelaient la Legion Française des combattants,portant le beret affublé de la "guitare",insigne de la Milice dont ils se targaient d'être les membres,c'est que tu etais trop jeune.Ou pas né.Ou que n'as pas vecu au Maroc.

Concernant l'application des lois de Vichy,nous invoquions le sort des Juifs Marocains qui ne fut pas celui des Juifs Français qui en furent victimes .

Ce qui me parait etrange est le fait que tu poses des questions dont apparemment tu connais des reponses.Tu n'en auras plus de ma part.
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 07:18
Pourquoi un Dafinaute n'aurait il pas le droit d'affirmer que la MILICE n'a jamais existé au Maroc?

Je comprends que cela soit gênant...mais bon je ne vais tout de même pas m'auto-censurer pour faire plaisir à tel ou tel intervenanteye rolling smiley

Il est permis de constater que Gyl tente bien maladroitement de rectifier le tir en parlant de "Légion Française des Combattants"...qui regroupait essentiellement des anciens combattants de la guerre 14/18...c'est vrai qu'ils portaient un béret...mais sûrement pas l'emblème de la Milice car ce mouvement n'a jamais existé au Maroc!...l'emblème de la LFC était tricolore avec un casque gaulois...la Milice a été instituée le 30 janvier 1943...

En ce qui concerne les Dahirs et Arrêtés viziriels liés au "Statut des Juifs"... ils s'appliquaient pleinement aux juifs marocains...
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 07:59
Jrb01,

Bien sûr qu'il y avait des "médecins juifs qui continuaient d'exerçer"...qui a dit le contraire?

Apparemment tu ne connais pas la teneur des textes "réglementant en ce qui concerne les juifs,la profession de médecin" en particulier l'arrêté viziriel du 24 février 1942...il y avait un quota,un pourcentage(2%) à ne pas dépasser(sauf exceptions) dans les circonscriptions des conseils régionaux de l'Ordre des médecins..

Tu cites un docteur Benzaquen à Casablanca...peut être s'agit il de Léon(Judah?) Benzaquen?...ce qui est sûr c'est qu'un docteur Judah Benzaquen( nationalité marocaine) de Casablanca s'en est sorti de justesse grâce a un recours...Il a été "maintenu à titre exceptionnel"...

D'autres médecins juifs marocains tels les docteur Bensimhon Georges-Samuel et Cohen Aaron-Abner exerçant à Casablanca "ont été maintenus à titre exceptionnel et transitoire"



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/12/2011 08:04 par cigalou.
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 08:44

Sur la gazette de Dafina ARTICLE | MER, 28/09/2011 - 02:31 on pouvait lire en sous-titre, à propos de la résistance de feu Mohammed V aux lois racistes : « L’Université Al Akhawayn revisite l’histoire »

Cette revisitation sublimée, qui selon moi, tient plus de la communication 2011 que de l'histoire 39/45, me gêne un peu aux entournures quand on sait qu'un intervenant, M. Azoulay , aussi capé soit-il, est l'actuel Conseiller du roi Mohammed VI.

Economiquement, le statut juif n'était pas applicable au pied la lettre au Maroc le sultan le savait bien, la Résidence aussi sans doute.

Lorsque Serge Berdugo, secrétaire général de l’Union des communautés juives du Maroc , dit que : « Jouissant de la pleine protection du Roi, aucun juif marocain n’a été en effet détenu dans un camp de concentration » ...
C'est vrai. Au Maroc les camps n'étaient ni d’extermination, ni nazis. Mais pour ceux de regroupement, voire.... nuance fine, il ne fait mention que des juifs marocains. Cela n'implique pas les prisonniers politiques de nationalités multiples, entre autres espagnols, italo-allemands, polonais, etc employés aux chantiers de valorisation du Maroc routes, voies ferrées, etc., etc.

Cigalou,
Pour une réponse de Zafrani sur Dafina, je crains qu'il faille attendre une meilleure haute-ligne avec le ciel.smiling smiley Venant de lui, les sources du télégramme en question devraient être fiables tout de même. Biblio Monde le présente comme Historien, spécialiste du monde sépharade (1922-2004)
- Né en 1922 à Essaouira (Mogador), Haïm Zafrani est professeur émérite de l’université de Paris-VIII où il a dirigé le Département de langue hébraïque et de civilisation juive.
Il est titulaire du doctorat de recherches en études orientales, licencié en Droit et Sciences économiques, diplômé d’arabe classique (Université de Rabat) et de langue hébraïque (Université de Jérusalem) Il est membre de l’Institut des Hautes études sémitiques (Collège de France), du Conseil de coopération collège de France-universités, membre du comité de parrainage de la revue Horizons maghrébins, membre correspondant de l’Académie du Royaume du Maroc... Attaché à sa double culture juive et marocaine, Haïm Zafrani vivait à Paris. Il est mort en mars 2004.
Il est l’auteur de quinze ouvrages et de plus de cent cinquante articles portant sur la pensée, les littératures et les langues juives en Occident musulman


Alain,
La photo à la Une accrocheuse que vous reprenez, stigmatisait un camp de concentration prétendument nazi, Elle a simplement été piquée par Tel Quel, sur le blog du fils d’un républicain espagnol dont le père était à Bou Arfa ; Si vous avez vu les autres photos du même album, une d’elle en particulier montrait des jeunes gens souriants, pleins de santé sur un wagonnet de chantier, en compagnie d’un petit chien pareillement guilleret lui aussi. Dans un camp de concentration... ça interpelle, ou laisse bien dubitatif…

Bonne suite à vous tous,
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 09:54
merci Maurine pour ces infos ! je n'ai fais qu'un 'copier coller" comme quoi il faut être trés prudents lors de la diffusions de certains articles de presses et même des propos de certains historiens qui en fonction de leurs idéologies et convictions personnelles falsifient l'histoire de cette triste période .Cigalou, sois indulgent envers notre ami Gyl qui à l'époque n'avait qu'une dizaine d'années et est en droit de se tromper sur les uniformes de ces années sombres .Il a le mérite d'aprés son histoire et celle de ses parents de nous raconter humblement ces faits. Quand à toi (sans polémique aucune !),tu es un véritable"moteur de recherche" qui nous permet de nous mettre au courant mais n'oublie pas que certains documents que tu consulte ne reflaitent pas toujours la vérités .

pour ma part j'avais deux ans à l'époque ! j'ai quelques documents en ma possession ,je n'en mettrais qu'un simplement et modestement pour rappeler ma colére après sakatrapo sur un certain sujet ,mon grand pére,encore lui ! (ancien receveur des postes à Tanger) faisait partie du raiseau D'astier de la Vigerie qui a activement participé à la résistance sous diverses formes au Maroc ,entre autre le passage de personnes vers l 'Angleterre via Gibraltar

amicalement

alain 76 .
Pièces jointes:
papi A.jpg
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 10:38
Oups...désolé mais effectivement il apparait difficile que Haïm Zafrani puisse transmettre sur Dafina le fameux télégramme du 24 mai 1941...mille excuses...

Ceci dit j"ai pris soin de préciser "ou toute autre personne"...ma demande reste donc valable...si ce télégramme existait en 1985 il est forcément toujours archivé soit à Nantes soit à Paris...et peut être que des copies ont été effectuées notamment par Haïm Zafrani...cela doit pouvoir ressortir...

A partir du moment où une autre source évoque une "dépêche" journalistique du 24 mai 1941 signée René Touraine et non un télégramme officiel de la Résidence Générale du 24 mai 1941 signé René Touraine adressé aux autorités de Vichy il est normal d'avoir un doute...d'autant que,pour l'instant, je ne trouve aucun René Touraine en poste à la Résidence Générale du Protectorat français au Maroc susceptible d'avoir été autorisé à signer en lieu et place du Résident Général NOGUES...cette délégation de signature était normalement dévolue au "délégué à la Résidence Générale" en l'occurrence en mai 1941 le ministre plénipotenciaire MEYRIER...

Je réitère ma demande relative au lieu où s'est déroulé ce "BANQUET" organisé par le sultan le 24 mai 1941...évoquer un tel fait historique sans même connaitre le lieu,la ville,où il s'est déroulé...c'est trés surprenant...
gyl
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 10:54
"Cigalou, sois indulgent envers notre ami Gyl qui à l'époque n'avait qu'une dizaine d'années et est en droit de se tromper sur les uniformes de ces années sombres "

Cher Alain
Je te remercie,mais je ne suis pas trompé.Les conditions de l'époque faisait que dans certaines familles engagées dont la mienne,les enfants n'`étaient plus des enfants.Les membres de la LFC n'etaient pas tous d'anciens combattants gâteux.Ils ne portaient aucun uniforme,mais un béret avec l'insigne distinctif.Si j'ai employé le mot Milice c'est parce que même après 1942,dès Janvier 1943,beaucoup d'entre eux restèrent affiliés à cette organisation heritière des SOL,service d'0rdre de la legion.Ils ne s'en glorifièrent pas longtemps !!!!

Cigalou est coutumier de la recherche polemique pour faire l'interessant,nous entrainant dans une derive du sujet initial.
dejà en 2009 sur un autre sujet,il nous servait les mêmes certitudes stupides et voulait même censurer un interlocuteur!!
Je regrette de m'être engagé dans cette derive absurde!!
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 11:07
Bonsoir Alain76,

Concernernant les documents que je consulte la plupart du temps il s'agit de sources officielles...c'est le cas dans ce sujet...tout ce que j'ai écrit sur les Dahirs,Arrêtés viziriels,mesures anti-juives est vérifiable...

Là où je suis entièrement d'accord avec toi c'est ce qui est "ramassé" sur le net...honnêtement c'est incroyable le nombre d'intox,de contre-vérités,de manipulations,de falsifications de l'Histoire qui peuvent circuler...c'est grave car beaucoup de lycéens,d'étudiants etc...travaillent à partir du net...

Lorsque je cite une source net telle un journaliste du "Matin"...cela ne signifie absolument pas qu'il dit la vérité...je le signale simplement pour qu'une discussion sérieuse s'engage car le doute est permis:qui était René Touraine?...un journaliste ou un fonctionnaire de la Résidence Générale?...

Pour l'instant on n'a pas la réponse...même si la source Haïm Zafrani parait sérieuse...mais hélas des "historiens" qui se trompent,voire qui prennent quelques libertés avec la réalité historique pour des raisons idéologiques ou autre...j'en connais aussi...il y a même des professeurs d'Histoire qui ne disent pas la Vérité à leurs élèves...

Heureusement il y a DAFINAthumbs upsmileys with beer
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 11:31
Mais Gyl...nous sommes en plein dans le sujetthumbs up...d'ailleurs tu es,depuis le début,l'un des principaux intervenants...

Sache que je suis quelqu'un de trés sérieux...cela fait 6 ans que j'effectue des recherches approfondies sur le Maroc...

Je ne t'autorise pas à me manquer de respect en disant que "je recherche la polémique pour faire l'intéressant"...

Je t'invite cordialement à discuter en bonne intelligence en avançant des arguments si possible crédibles,fiables...ce sera un plaisir de te lire...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/12/2011 11:33 par cigalou.
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 16:44
smiling smiley

Demandez la Dépèche !... Et sur un plateau de dates, en plus, celle-ci du 21 mai 1941 au lieu de 24. Mais fait rarissime pour un sultan autant filmé que Mohammed Ben Youssef, pas vu de photo officielle de cette fête du trône là.


Pièces jointes:
Presse 1941.jpg
Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
14 décembre 2011, 18:21
Euh !... Chapeau circonflexe, pour la dépêche, bien sûr

Re: La commission des Indemnisation des victimes du III ?me Reich , originaires du Maroc
15 décembre 2011, 02:14
En plus une dépêche d'une agence de presse inconnue...avec une formule "Nous apprenons de source sûre..."ce qui signifie en clair qu'aucun correspondant n'était sur place...Pas d'indication du lieu du "banquet"...rien sur les personnalités présentes...

Cette "Agence de Presse" n'apprend que le 21 mai 1941 que les relations se sont tendues entre le Sultan et les autorités françaises...alors que le Dahir sur le "Statut des Juifs" avec le sceau du Sultan date du 31 octobre 1940?(voir document officiel mis en ligne par Maurine)...

Et aucune photographie,aucun article dans les journaux de l'époque?...

Pour résumer nous avons donc la version du "télégramme" signé le 24 mai 1941 par un dénommé René Touraine(Résidence Générale)...de la "dépêche" d'une "Agence française d'information"(?) signée le 24 mai 1941 par un dénommé René Touraine et maintenant une "dépêche" datée du 21 mai 1941(pas de nom d'agence...pas de nom de correspondant)...

Franchement il y a de quoi avoir de sérieux doutes...d'autant qu'on ne voit JAMAIS apparaitre un quelconque télégramme ou une quelconque dépêche...si ces documents existent pourquoi ne pas les faire apparaitre?...

Le mieux,à mon avis,va être d'entrer en contact avec les Archives des Affaires Etrangères(période du Protectorat)...normalement c'est à Nantes...et non au Quay d'Orsay...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/12/2011 02:16 par cigalou.
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