Re: Beni Mellal .......... 3

ogzilal

je crois que ça passe mais le son est faiblard sur mon portable,
c'est la présentation d'un film à sortir, je crois.

34 ans conteur à Béni Mellal a dit le monsieur, Eh oui, comment ce conteur pet-il lutter contre les multinationales du conte ( et du compte bancaire aussi d'ailleurs) qui int toutes leurs faisceaux sur les fameux satellites que j'ai déjà cité. Comment peut-il capter aussi l'attention d'un public de plus en plus attiré par les sirènes des nouvelles technologies? Aller se mettre en demi cercle autour d'un conteur semble d'un autre âge pour certains. Pas de spectateurs pas de conteurs. No parking, no business, même combat. Toujours le marché, l'offre et la demande.
Je suis en train de monter une collection de contes berbères ( dont certains en version originale, difficiles à lire au premier abord) et je me suis trouvé en face de contes de mon enfance qui sont aussi racontés du côté de Tizi Ouzou, de Zagora ou encore près des neiges du Toubkal avec des petites variantes mais la trame de fond reste la même.
Face au succès du petit chaperon rouge mis en scène par Joël POMMERAT, il vient de monter récemment Cendrillon. Avis aux amateurs.

bonjour tout le monde,

je profite du reste d'accalmie avant la course aux derniers cadeaux pour les enfants et petits-enfants, une quinzaine , pour souhaiter à tous une bonne fin d'année dans la joie et la paix.
chrétiens et non chrétiens sont unis dans mes pensées pour Noël comme ils le sont pour l'Aîd el Kébir ou le Youm Kippour!

fraternellemement,
la fortune

OGZILAL
Un beau projet culturel !
A u "cas où" cela aurait échappé à ta sagacité, sur Gallica, si tu tapes "contes berbères", tu obtiens au moins deux entrées dont un enregistrement sonore qui semblent intéressantes .
Les ondes du ciel, celles reçues par les paraboles, ne sont pas la seule cause de la disparition des conteurs mais elles risquent de donner le coup de grâce !
les souks eux-mêmes ont bien du changer, à pas mal d'endroits . A BENI, le souk historique a été délocalisé , les super marchés arrivent, je ne vois pas les conteurs s'installer sur le parking, d'autant plus que les animations commerciales sont très offensives: la consommation est plus forte que la culture !

La conservation de ce patrimoine passe d'abord par la conservation puis par une éventuelle diffusion par les mêmes ondes, s'il y en a de pas trop commerciales (comme le fameux coin de cerveau rendu disponible pour envisager l'achat de coca cola cher à TF1 ) ..
Reste aussi l'école, en France , à pas mal d'endroits on invite des conteurs, une sorte de cercle ; cela marche pas trop mal .
Dans les centres culturels, les bibliothèques, il y a aussi " l'heure du conte " avec parfois aussi des interventions .
je sais bien qu'il n'y a pas de centres culturels dans les montagnes de l'Atlas mais quelques associations de bonne volonté à vocation culturelle semblent poindre ; Quant aux écoles, je ne sais pas le taux de fréquentation et leur état, il semble que ce n'est pas si brillant que ça ?

Je joins une belle photo BESANCENOT ( vers 1950 ), un peu coupée, elle est proposée à prix d'or, je ne sais pas si on a le droit de la reproduire bien que visible déjà publiquement sur internet ?
Pièces jointes:

Suchet, on a donné un coup de pied dans la fourmilière de la culture effectivement un peu partout avec ces nouvelles places de marchés dédiées uniquement à d'autres comptes si j'ose dire.
Les conteurs et autres troubadours, c'est le moyen âge pour certains décideurs.

Sur Gallica, j'ai déjà écouté ce disque en ardoise, mais il crépite beaucoup et il semble incomplet.
Du coup, je me suis lancé à la recherche de l'écrit et on trouve pas mal de petites perles et tenez vous bien, des français qui ont excellé en berbère à un tel point qu'ils en sont devenus de références linguistiques. Alphonse LEGUIL entre autres, un Saint Cyrien affecté à l'origine aux Services Spéciaux du Maroc de 1945 à 1956, qui a fait un recueil de contes berbères de l'Atlas de Marrakech, dans les deux langues s'il vous plaît, une petite perle. J'ai même arrêté de le lire dans le train tellement certains passages ne peuvent être lus sans en rire jusqu'aux larmes, surtout en version berbère qu'il a transcrite comme si vous y étiez, il faut dire qu'il y a mis les moyens comme en témoigne cette photo extraite du livre.
Pièces jointes:

bonjour tout le monde,

Suchet,
je trouve que la photo de ce bambin, qui semble fier de son jouet bricolé en fil de fer et boites de conserve, est particulièrement bien venue dans ce contexte de Noël!...
je vais montrer ça à mes petits enfants, ils en seront baba!

la fortune

La fortune
le gamin a l'air fier de son cadeau car il me parait un peu jeune pour l'avoir construit lui - même: peut-être un grand frère ? La photo aurait été prise sur le versant saharien de l'Atlas vers le Todhra dans les années 50 60, il ne devait pas y avoir beaucoup de vélos la-bas à cette époque .

Ogzilal
Les contes ont parfois une valeur presque
universelle mais la saveur est plus grande quand on retrouve des éléments locaux et surtout quand l'âge venu on revit son enfance .
Quelques détails sur le "cadier" d'après JACQUOT .
Je crois bien que le cade ou cadier est cité dans la "gloire de mon père " ( Pagnol)
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IL paraît que c'est un peu dangereux
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Illustration

Merci toubib.
Il ne ressemble pas du tout au genevrier "gin".
Dans les 2 cas, consommer avec modération.
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Suchet, merci pour ces précisions sur le cadier, moi qui croyait que tous le genévriers pouvaient servir.
La prochaine fois, je tacherai d'être attentif aux feuilles.
Celui-ci est impressionnant, c'est dommage que je n'avais que mon portable pour lui tirer le portrait. Et sa cime tutoie le ciel, ce n'est pas par hasard. Son pied est planté dans un cimetière, ce qui lui garantit l'éternité car le berbère a un très grand respect pour tout ce qui pousse là où dorment les morts.
Pour se faire une idée, sur la gauche, c'est olivier déjà suffisamment haut



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/12/2011 11:52 par ogzilal.
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Et voici une tombe de ce cimetière désaffecté depuis au moins un siècle car personne au village ne se souvient du dernier enterrement dans ce lieu. On voit bien les pierres tombales. On voit une dans l'axe de la plante du premier plan. La deuxième est légèrement cachée par les feuilles du doum. Un genévrier en devenir pousse derrière le doum. Un peu plus loin c'est un figuier avec son tronc en Y.
Et toute cette nature autour est sacrée. Même les fruits du figuier avaient du mal à trouver un mangeur! Quand j'y pense, il aurait dû y avoir davantage de cimetières dans ce coin, la nature ne s'en porterait que mieux.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 18/12/2011 12:10 par ogzilal.
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C'est comme pour ADIDAS ,dans le temps il fallait compter les bandes blanches; ici c'est le dessous des aiguilles . L"info médicale:je pense que les populations locales, à force d'utiliser le produit devaient bien savoir les avantages et les inconv énients . Quant au gin ou geneviévre, c"est comme les médicaments, il faut bien doser ! attention aux effets secondaires .
A certains endroits, c'est l'if qui est considéré comme un" arbre des morts ", lui, il est très dangereux : feuilles , fruits ..

O N voyait autrefois toute une "forêt" morte sur la piste entre ZAOUIA AHANSAL et les BOUGEMES au col, assez impressionnante par temps gris, je ne sais plus si c'étaient des genévriers ? des thuyas ?

Ceux qui fouillent les endroits sacrés sont donc pour le moment des gens venus de loin ? peut-être qu'il n'y pas beaucoup de trésors matériels dans les cimetières berbères ?

Photo du livre de JACQUOT
Pièces jointes:

Suchet,
Je crois que ceux qui viennent creuser, à la recherche d'un soit disant trésor s'intéressent plus aux lieux sacrés dans le sens @#$%& car quoi qu'on en dise, ces lieux font encore de l'ombre à la religion officielle dans certaines contrées. Les paroles venues du ciel ont encore du mal à en finir avec un Sidi Bou Inder (un gouffre mugissant) du côté de Demnat ou bien Sidi Bou laâlam que j'ai déjà évoqué plus haut ou encore une certaine imma T'gourra (un petit arbuste au pied d'une falaise haute de près de 80m très prisée par les femmes en mal de tout) du coté d'Azilal. Alors ces lieux, pour les désacraliser définitivement, on s'y attaque à coup de pioches la nuit probablement sous protection.
Les morts par contre, ne font de l'ombre à personne et du même coup il n'y a aucune raison de les profaner. L’autochtone berbère par respect ou par crainte n'y touche pas non plus, ce qui fait le bonheur des plantes et des arbres qui ont la chance d'y pousser.

Pas plus tard que cet après midi dans le train, je suis tombé sur ce passage du livre de Jean Marie PELT "Heureux les simples" et j'ai compris le désastre que l'Espagne a subi. Aujourd'hui, l'écureuil peut s'accrocher.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 19/12/2011 11:19 par ogzilal.
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Voici un autre genévrier qui a du en voir des mules passer tout près de lui. Le gouffre qui le menace est ce qui reste d'un chemin muletier. Eh oui, les mules aussi provoquent des dégâts. Pardon, pas les mules, ceux qui s'en servent.
Le jour du souk, quand vous avez une mule toutes les cinq minutes, la terre sous leurs sabot finit par se réduire en poudre que les vent n'ont aucun mal à soulever. Le premier orage de l'été trouve un canal pour le ruissellement de ses eaux. Et quand le phénomène se répète, et que le terrain est en pente douce ça peut faire des dégâts.
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On se décale un peu du genévrier. Tout à droite la nouvelle piste car les autres sont devenues impraticables.
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On change de type de sol mais pas d'habitudes. Ici, c'est un peu l'autopiste, une file dans chaque sens tellement ça défile. On vient de plus de 10kms et souvent en caravanes.
Pièces jointes:

On a oublié de mentionner que l'huile de cade est aussi utilisée au Maroc rural contre les scorpions. Vous entourez un espace d'huile de cade ou vous "tirez un trait" à même le sol tout près d'une porte,et vous voilà protégé contre les scorpions. Il paraît qu'un scorpion ne dépasse jamais là ou il y a de l'huile de cade...

"ketran" qui a donné en espagnol "alquitran", le goudron qui permet d'asphalter la piste qui devient ainsi "alquitranada", autrement dit une route

tasmit
hors sujet

l 'IFAO est défunt, incendié, c'est une grande perte culturelle, je ne sais pas si le centre culturel français du CAIRE voisin a été touché .

SUCHET
L'IFAO et l'Institut d'Egypte sont 2 établissements différents. C'est vrai que nos medias ne s'embarrassent pas de précision ou de nuances lorsqu'ils parlent de l'étranger et notamment de l'Egypte, pays au sujet duquel on entent pas mal de fadaises (pour employer on mot poli) depuis une douzaine de mois. Medias qui semblent être étonnés des résultats des élections, enfin quand on en parle...Les sujets à la mode étant plutôt la Russie et la Corée du Nord...Ils n'en ont plus grand chose à cirer du sort des Egyptiens et surtout des Egyptiennes à qui on laisse la joie de redécouvrir le XIV ème siècle. Pour eux il s'agit de vendre du papier et pour nos gouvernants, comme pour notre bobocratie, de se confectionner, à bon compte, une image d'hommes progressistes en allant se faire adouber sur la place Tahrir (beaucoup moins fréquentée par ce qu'il faut bien appeler le show bizz depuis que le caméras du monde s'en sont écartées).