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femme medecin

Envoyé par yinyanyun 
femme medecin
28 septembre 2011, 13:30
Bonjour à tous,

Je profite de ce forum consacré à la médecine sous le protectorat pour vous poser une question:
Savez-vous qui fut la première femme médecin du Maroc? Je connais celle du Maroc (doctorat en 1933) et de celle de l'Algérie ( doctorat en 1946). Mais impossible de trouver pour le Maroc. Pourriez-vous me répondre si vous connaissez la réponse.

Merci d'avance
Re: femme medecin
28 septembre 2011, 13:33
Citation
yinyanyun
Bonjour à tous, ( 2e post après correction!!!!!)

Je profite de ce forum consacré à la médecine sous le protectorat pour vous poser une question:
Savez-vous qui fut la première femme médecin du Maroc? Je connais celle de la Tunisie (doctorat en 1933) et de celle de l'Algérie ( doctorat en 1946). Mais impossible de trouver pour le Maroc. Pourriez-vous me répondre si vous connaissez la réponse.

Merci d'avance
Re: femme medecin
29 septembre 2011, 04:06
Il s´agirait de Eugénie Rubenstein-Delanoë.
"A"
Re: femme medecin
29 septembre 2011, 04:31
bonjour

pour completer les infos d'André voici un article du docteur Maxime Rousselle

Parmi les nombreuses femmes médecins qui œuvrèrent au Maroc, une place à part doit être faite à madame Delanoë pour son œuvre de trente-cinq ans à Mazagan (aujourd 'hui EI-Jadida) commencée dès l'instauration du protectorat français. Eugénie Delanoë est née à Souwalki (Russie). Très rôt elle milite contre le régime tsariste dans un comité lycéen de résistance qui avait pour but de promouvoir l'instruction parmi les classes défavorisées. Cette activité lui vaut dès l'âge de dix-sept ans d'être l'objet de l'attention de la police politique, ce qui la contraint à fuir son pays pour se rendre à Paris où elle commence ses études de médecine. Elle les poursuit à Montpellier tout en faisant des traductions pour assurer sa subsistance. Elle soutient sa thèse sur la fièvre typhoïde.

En 1909, elle retourne en Russie pour y obtenir le diplôme de médecin à Saint-Pétersbourg. Après une Courte affectation dans une infirmerie de la région de Novgorod, elle revient à Paris et passe avec succès le diplôme de licence es-sciences. Mariée avec un médecin de colonisation et mère d'un enfant, Georges, né en 1911l, elle ne peut suivre son mari nommé en Côte d'Ivoire car le climat malsain de ce pays interdit aux femmes et aux enfants de suivre le chef de famille. Elle répond alors à la demande du général Lyautey désireux de recruter des femmes médecins pour servir au Maroc.

Après un voyage mouvementé, elle arrive avec son fils à Mazagan, petite bourgade, ne comportant qu'un seul hôtel au confort spartiate. Les conditions d'hygiène générale de la ville sont lamentables: pas de service de voirie, pas de caniveaux ni de tout à l'égout. La mortalité infantile y est grande. Le docteur Blanc, médecin-chef de l'infirmerie indigène lui réserve un bon accueil et lui facilite l'installation d'un service de soins pour femmes et enfants.

Une des priorités qui s'impose est de faire face aux épidémies de paludisme et de typhus qui font des ravages. Le docteur Delanoë se donne entièrement à cette tâche et sa condition féminine lui attire nombre de femmes qui n'osaient consulter auparavant. Accompagnée d'infirmiers et de brancardiers, qui lui servent de guides et d'interprètes, elle fait tous les matins le tour de la ville n'hésitant pas à entrer dans les gourbis où des familles grelottant de fièvre, sont entassées sans soins ni nourriture. Ces visites ne sont pas sans danger. Nombre de médecins et d'infirmiers ont payé de leur vie le dévouement à leurs malades.

L'effort médical porte aussi sur le traitement et la prophylaxie du paludisme. Eugénie Delanoë institue des distributions massives de quinine aux adultes et aux enfants.

Très vite le succès de son entreprise l'oblige à agrandir ses installations, à créer un service de visites à domicile par des infirmières marocaines formées sur place. Lorsqu'elle visite elle-même les malades, l'accueil chaleureux qu'elle reçoit prouve son rayonnement et la confiance qu'on lui accorde. Durant la guerre de 1914, elle reste seule médecin de la place ce qui lui vaut un énorme surcroît de travail. Etant devenue l'unique responsable des services de santé de Mazagan, elle entreprend la construction d'un hôpital mixte, pouvant accueillir aussi bien des Marocains que des Européens, civils ou militaires. Elle peut mener à bien cette création grâce à la compréhension et à l'autorité du général Lyautey qui, malgré les difficultés, ne lui marchanda jamais son aide.

Surchargée de travail, atteinte de la dysenterie amibienne, elle dût faire face en 1918 à l'épidémie de grippe espagnole et ne put partir se reposer en France qu'en 1920. Petit à petit, elle assume les charges médicales les plus diverses. A ses activités de soignante elle joint celles d'éducatrice, formant le personnel infirmier, développant l'éducation sanitaire. Elle participe à la création de l'orphelinat de Mazagan, crée l'œuvre de la Goutte de lait et organise des colonies de vacances. Indépendamment de ses activités médicales et sociales, Eugénie Delanoë se passionne pour la musique et est à l'origine, en 1937, de la première manifestation artistique franco-musulmane de musique. Elle entretient des relations suivies avec les notables locaux ainsi qu'avec la famille impériale qui vient passer la saison estivale à Mazagan.

Lors d'une interview donnée à un journal local elle déclare: « J'ai appris à respecter les mœurs et les coutumes des populations que je dois aider. Je tâche toujours de ne pas les choquer et de les comprendre. J'ai appris l'arabe que je parle couramment pour être plus près de ceux que j'assiste. Aussi suis-je bien récompensée. Quand je vais dans un village, tout le monde sort des gourbis pour voir la "toubiba", toucher ses vêtements, sa main et porter ensuite la leur à leur bouche pour un baiser. »

Eugénie Delanoë repose à Mazagan dans un paisible cimetière face à l'Océan.

Docteur Maxime Rousselle





1. Son second fils, Guy, devait naître à Mazagan en 1916.


amicalement

alain76
Re: femme medecin
29 septembre 2011, 05:30
Salut à tous

Je crois que yinyanyun voudrait connaître le nom de la première femme médecin de nationalité marocaine.
J’ai peut-être un petit brin de réponse :
D’après un article paru dans l’économiste le 10-3-2006 il s’agirait de KHADIJA KEBAILI, première femme médecin … à MARRAKECH.
Est-ce qu’elle est la première femme médecin marocaine sur tout le territoire marocain ?
Elle détient le titre pour le moment jusqu’à preuve du contraire.
Voici copié-collé l’article :

FEMMES À MARRAKECH
KHADIJA KEBAILI, PREMIÈRE FEMME MÉDECIN

. Elle a ouvert son cabinet en 1953 . Un hommage lui est rendu ce 11 mars Elle a des histoires à raconter à n’en plus finir sur la médecine, l’émancipation de la femme, son éducation.

. Elle a 82 ans, le teint en pêche, le sourire franc, le regard doux et le mot juste. Khadija Kebaili est la première femme à Marrakech à avoir exercé le métier de médecin, dès 1953. Elle a ouvert son cabinet au quartier de la médina Rmila. Elle y exercera jusqu’en 2005 avant de fermer le cabinet et aller s’installer chez elle au douar Sid Daou (au Targa).Médecin généraliste, elle a été portée par son statut de femme sur la gynécologie. A cette époque, les femmes refusaient de se faire examiner par un homme. Quelle évolution entre-temps! Kebaili dira seulement: «L’école, l’alphabétisation, le fait que les femmes aujourd’hui sortent de leurs demeures ont tellement changé les choses».En 1954, la femme médecin de Marrakech devient l’accoucheuse de la ville ocre. A 82 ans, elle est encore célèbre auprès de nombreuses femmes. Son nom est lié aux accouchements (plus de 200), chez elle dans son cabinet de la médina, à domicile, n’hésitant pas à parcourir des kilomètres pour une future maman habitant dans les villages aux environs de Marrakech. Des vendredis étaient consacrés aux populations démunies pour des consultations gratuites. Son comportement, sa simplicité et sa modestie ont fait le reste de sa popularité. Aujourd’hui, rares sont pourtant les jeunes qui connaissent la carrière de cette femme qui tient à 82 ans à mettre sa blouse de médecin chaque jour et recevoir tous les matins 6 à 7 patients, du douar Sid Daou. «Ma présence en tant qu’habitante a été toujours tranquillisante pour les voisins. Et aujourd’hui, mon cabinet les rassure davantage. Je continue à suivre la grossesse des femmes sans pour autant les accoucher. Mon âge ne le permet plus», confie-t-elle. Un hommage lui sera rendu ce samedi 11 mars par l’association Vie de femmes et la ville de Marrakech, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme. A rappeler que Vie de femmes est une association créée depuis 2000 pour rendre hommage aux femmes actives natives de la ville ou encore celles étrangères qui y ont contribué à son développement par la création d’emplois ou un investissement ou encore leurs actions sociales. Trois femmes seront honorées cette année au Palais des Congrès lors d’une remise de trophée. En plus de Khadija Kebaili, Vie de femmes 2006 rendra hommage à Eliane Alami, femme très active dans le bénévolat notamment pour les enfants abandonnés, et la célèbre Fatima Hassar qui n’est plus à présenter.
Re: femme medecin
01 octobre 2011, 02:11
Citation
yinyanyun
Bonjour à tous,

Je profite de ce forum consacré à la médecine sous le protectorat pour vous poser une question:
Savez-vous qui fut la première femme médecin du Maroc? Je connais celle du Maroc (doctorat en 1933) et de celle de l'Algérie ( doctorat en 1946). Mais impossible de trouver pour le Maroc. Pourriez-vous me répondre si vous connaissez la réponse.

Merci d'avance

Bonjour à tous,
Bonjour yinyanyun,

A la lecture de ton message il semble que tu connaisses déja la première femme mèdecin du Marocconfused smiley...peut être une erreur de frappe?

En ce qui concerne la "première femme médecin du Maroc" je me permets d'émettre des réserves sur le nom qui a été avancé...
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