LE BARRAGE DE BIN EL OUIDANE

Oui, le bac à bien existé. Je me souviens l'avoir pris avec les amis et leur 404 familiale au printemps 1978 . Aller-retour, service totalement gratuit.

Bonjour à tous !
J'arrive ici un peu par hasard dans une autre recherche. Que de lecture et photos intéressantes ! Bravo à vous !
Je retrouve avec grand plaisir Orev qui m'avait contacté il y a de nombreuse années à propos de la région de Ouaouizerth que je fréquente depuis des années. Suite à un piratage de ma boite mail j'avais perdu son adresse et sa trace. Elle m'avait fait parvenir quelques photos de son papa M. Michel Noue à l'époque de la construction du barrage et je la remercie encore vivement.
Il y en avait notamment quelques unes de la "diffa" du 27 mars 1952. en voici 2 en p.j.
Alors j'en profite pour demander si quelqu'un sait ce qu'était cette manifestation ? Et que signifie exactement "diffa" Je n'ai jamais entendu ce terme lors de mes voyages.
A bientôt !
Pièces jointes:

Rebonjour,
... une modeste contribution avec 2 photos de mes archives:
la tillouguitte traditionnelle qui a certainement donné son nom au village de ... Tillouguitte entre Ouaouizerth et la vallée d'Anergui que j'affectionne particulièrement depuis 25 ans.
Pièces jointes:

diffa = réception donnée pour des hôtes de marque, donc grand repas, tentes et tapis, tbourida (entrée récemment au patrimoine immatériel de l'unesco) c'est-à-dire une fantasia

même les hôtes de non marque comme je suis avec mes compagnons de route eurent les honneurs d'une famille de "transhumants" : thé, pain et oeufs brouillés avec oignons frits, un sacrifice pour eux qui vivaient dans une pauvreté extrême et généreuse ; nous passâmes la soirée avec eux, la nuit fut très agitée : tout le monde dormit à côté de l'enclos à chèvres avec le chien jappant ; sur la photo la fille de nos hôtes ; ils venaient d'Anergui, passaient l'été en bordure de l'oued, cultivant de petites parcelles de maïs caillouteuses, élevant leurs chèvres ; un couple avec trois enfants, l'aîné était absent (parti au souk d'Imilchil) ; nous (trois personnes) laissâmes 60 dirhams pour leur accueil et leur générosité
Pièces jointes:

Merci Tadla 60 pour ta réponse.
J'ai très souvent joui de tels accueils chez les bergers lors de mes pérégrinations pédestres atlastiques.
Dans ces montagnes le randonneur étranger n'est pas un intrus et on lui doit la même hospitalité que l'on offrirait aux siens ... voire plus !
Je n'ai jamais croisé un berger ( à qui je demandais de me confirmer le chemin même si nul était besoin, simplement pour un salut et le plaisir de la rencontre ) sans qu'il me propose une gorgée de petit lait, un morceau de sa ration de pain du jour, voire d'improviser un thé au milieu de nulle part. J'ai même eu la surprise de trouver une fois deux œufs et une petite galette d’orge posés sur une pierre à côté du foyer qui attendaient patiemment mon réveil; geste gratuit sans rien attendre en retour.
Je doute que beaucoup de sans-abri aient souvent fait la même trouvaille en sortant de leurs cartons au réveil d’une nuit sous les ponts de la Seine !
Chapeau bas Imazignen !
Ci- joint 2 photos prises lors d'un de ces accueils dans une bergerie sur le plateau du Kousser.
Je précise que je n'ai jamais pris une photo dans ce milieu sans leur aval.
Pièces jointes:

Tillouguit, Anergui, Zawit Ahansal, Cathédrale des Rochers, Jbel Ouagoulzat, sans oublier les Ait Boulmes.....Oui, que de beaux souvenirs, des paysages à couper le souffle et d'inoubliables rencontres avec des gens d'une extrême générosité et d'un optimisme contagieux malgré la précarité de leurs conditions de vie.
J'aimerais croire, à l'heure où les innombrables agences marrakchies proposent de s' y rendre en 4X4 ou en quads et aussi à l'heure où le rigorisme étend son voile terne, que ce monde existe encore.

Sans compter les conditions de vie de plus en plus précaires ( relativement ) .

Je comprends bien ces formes de générosité et qu'on les mette en valeur .
Cependant ,sans rapport direct , un randonneur forcément un peu aisé ne peut se comparer à un sans abri sous les ponts .
A noter ,que les migrants ou les sans abris trouvent parfois aussi des gens généreux pour les soutenir bénévolement . .

Sans rapport non plus , d'après ce que je lis, les migrants subsahariens, au Maroc ou en Tunisie ne paraissent pas les bienvenus par les autorités et une partie de la population mais surtout subissent une inhumanité intolérable .

A l"époque de la construction du barrage , il y a eu une grande quantité de visites de hautes notabilités politiques ou économiques avec des diffas énormes : des dizaines de danseurs ou danseuses venu (e)s de leur plein gré ! , des centaines de cavaliers pour les fantasias !
Par exemple la visite du Général Guillaume , très médiatisée à des fins politiques en octobre 51 .
Dans la région , il me semble que ces festivités étaient plutôt organisées , par exemple à OUAOUIZERT (plus vaste espace en terrain plat pour les fantasias !
Je ne sais plus où se déroulait la belle fantasia présentée par Orev avec les belles photos anciennes de son père , je me demande si ce n'était pas plutôt un moussem par ex aux Ait Attab ?

J'ai eu le plaisir d'assister, bien sûr par hasard ( c'est un peu la loi du genre), à une gigantesque fantasia ( tbourida pour les aficionados) à la fin des années 70, tout au bord du lac. Je ne sais pour quelles circonstances mais, évidemment cadre et spectacle grandioses.