MAROCANISATION DES TERRES ET DES AFFAIRES

Avec l’indépendance du Maroc les discours anti-étrangers vont s’accentuer et des mesures seront prises pour la ‘’marocanisation’’ des terres et des affaires. Pour les terres, cela commencera dans les années 1960
et pour les affaires au début des années 1970.

Selon les nouvelles règles, les capitaux devront être majoritairement tenus par des Marocains et les organes de direction largement remplacés aussi.

Ces ventes forcées d’une partie, souvent de la totalité dans les faits, des entreprises ne s’accompagnent pas de garanties de transfert du produit de ces cessions. Une petite partie de ces transactions sera autorisée à être transférée, le reste étant bloqué plusieurs années sans garanties précises pour la suite.

Bien évidemment, les transactions de ventes seront initiées avant ces mesures, les Français et Européens présents au Maroc comprenant que l’avenir n’était plus assuré dans un pays où les attentats se multipliaient.

Ceux qui bénéficieront les plus de la ‘’marocanisation’’ des affaires seront une partie de la classe dirigeante proche du Palais, les Fassis et les Chleuhs traditionnellement implantés dans les affaires.

Tout ceci se faisant avec des prix cassés, d’autant que l’économie du Maroc depuis l’indépendance s’était largement dégradée.


Nous avons perdu à la fin des années 1960 une belle propriété près de la forêt de la Mamora, où le Roi passait avec une partie de sa famille de temps en temps, et que j’appelais ‘’la campagne’’. Cette propriété était devenue propriété du Prince Moulay Abdallah. Il y viendra ensuite se reposer ou se reconstituer le moral. Elle est toujours dans la famille, appartenant au Prince Moulay Hicham, avec désormais beaucoup de terres autour.
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J’ai été témoin d’une approche pour la ‘’marocanisation’’ de l’entreprise de travaux publics de mon père au début des années 1970. L’entreprise comprenait plusieurs établissements à Casablanca. Un établissement, sur un grand terrain entouré de hauts murs, était dédié essentiellement à l’administratif, à la comptabilité et au bureau d’études. Il comprenait également une villa pouvant accueillir dans de meilleures conditions les plus gros clients. Mon père pouvait aussi y faire une sieste.

Ce jour-là, alors que j’étais en vacances, le chef comptable vient prévenir mon père qu’un ‘’monsieur’’ s’est présenté et souhaite le voir. Mon père dit au chef comptable de le faire attendre. Plus d’une heure après, mon père le recevra du côté des bureaux (pas dans la villa).

Je vois mon père revenir plus tard et il me dit. ‘’Voilà un type qui dit vouloir s’associer avec moi à 50%. Quand je lui ai demandé comment il évaluait l’entreprise et ce qu’il apportait, il a répondu ‘’je prends 50%’’. Rigolade de mon père.

La suite de l’activité au Maroc sera plus difficile, mais c’est une autre histoire.
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Cette ‘’marocanisation’’ a produit des transferts de terres, d’argent, d’activités plus que considérables en quelques années.

N’oublions pas que les Français et les Européens détenaient avant l’indépendance la plus grosse partie de l’économie au Maroc.
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Pour certaines terres agricoles qui ont été reprises avec un rachat , Ce rachat a été symbolique et dérisoire .
Au Tadla , il ya eu aussi des tentatives" d'association" du genre ce celle évoquée .
réforme agraire , terres redistribuées : un peu mais rapidement à la place des colons sur les terres fertiles, constitution de fermes d'ETAT parfois appelées fermes royales dirigées par des courtisans ou des gens qu'on voulait récompenser ou à qui on voulait donner un os à ronger ; souvent incompétents et parfois flanqués d'ex colons gérants
La famille royale et son entourage se serait constituée un énorme patrimoine agricole et autres , si j'en crois certaines études .

La famille royale s’est constituée un énorme patrimoine agricole, mais pas que. Mohamed V et les Alaouis n’étaient pas bien riches avant l’indépendance, pas les plus riches.

Ensuite, leur fortune était devenue énorme et à continuer de croître sous Hassan II.
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Tous les européens qui étaient propriétaires au Maroc qu'ils s'agissent de fermiers,de commerçants,de simples habitants...avaient acheté leurs biens avec actes d'adouls etc...ils n'étaient pas des voleurs…

De même les marocains qui achètent des biens en Europe ne sont pas des voleurs…

Dans les deux cas les droits à propriété doivent être respectés.

La "marocanisation" a été une spoliation et aucune instance européenne,française ou internationale ne s'y est opposée!...beaucoup de ces français dit "vieux marocains" qui avaient consacré toute leur vie au Maroc ne s'en sont pas remis...paix à leurs âmes…

Suchet dit quelque chose de juste concernant les bénéficiaires de cette "marocanisation-spoliation" mais les notions de "nationalisme arabe" et de "terre d'Islam" ne doivent pas être écartées dans cette décision éminemment politique…

A décharge je dois reconnaitre que de très nombreux marocains n'ont pas approuvé cette "marocanisation"...car les conséquences ont été également dramatiques pour beaucoup d'entr'eux...

Vous dîtes que de très nombreux Marocains n’auraient pas approuvé la ‘’marocanisation’’.

Peut-être que dans des ‘’dîners en ville’’ certains Marocains, attachés aux principes du droit et de la propriété, ont exprimé leur réticence contre cette ‘’marocanisation’’. Je ne pense pas qu’ils étaient bien nombreux.

Pour beaucoup de Français et Européens cela a été assez terrible.


Je rajoute un phénomène assez peu connu qui s’est passé avant la ‘’marocanisation’’, à l’indépendance du Maroc,
pour quelques entreprises en relation avec des marchés communaux ou d’Etat. Peu d’entreprises ont du être touchées, surtout les intermédiaires en taille, car les très grosses ont profité d’appuis pour ne pas être volées en sus de leurs propres forces à se défendre.

Dans les travaux publics, certaines entreprises avaient pour clientèle principale, voire quasi exclusive, des entités comme les communes. C’était le cas de mon père.

Alors qu’il avait pris des marchés par adjudication, qui étaient la norme dans les travaux publics, à l’indépendance mon père a perdu beaucoup, beaucoup,d’argent, car on refusait de payer les marchés effectués. Le discours était :
‘’Le marché X, vous l’avez passé avec Dubois ou Lambert (noms fictifs) voyez avec eux’’. ‘’Nous n’avons pas tous les éléments, etc...’’.

Les procès n’avançaient pas, étaient truqués comme vous pouvez l’imaginer.

Mon père en a pourtant gagné, en payant semble-t-il pour quelques uns.
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Modifié 2 fois. Dernière modification le 09/10/2019 16:12 par Jean-Francois.RABATI.

Parimoine royal , pas qu'agricole , c'est certain
Les fermiers souvent nommés colons et les autres qui avaient acheté des terres n'étaient pas du tout des voleurs, ils les avaient aussi mises en valeur , leur expropriation , même justifiée par une utilité publique ou politique aurait du être indemnisée à un prix juste ;en plus du préjudice moral de leur départ , ils ont subi une spoliation qui a fini par profiter surtout à une petite minorité ( sans parler du traumatisme mental car on s'est moqué d'eux )
Décision politique oui , avec l'influence des divers mouvements nationalistes incontournables , les promesses de tous genres , par ex de justice et de réforme agraires ; il y avait des affaires juteuses , certains les ont repérées rapidement quand on ne leur pas offert cela sur un plateau comme récompense , ils se sont jetées dessus allégrement et ont fini par spolier le peuple marocain .La famille royale , les caids en Cour, les généraux, les dirigeants politiques , les hommes d'affaires les plus puissants n'ont pas été les derniers ;
Pour les européens non agriculteurs , le processus a été un peu différent mais le résultat un peu le même , quelques uns trés puissants comme les groupes internationaux ont pu se défendre , les autres ont fini par être laminés, la justice étant de plus nettement corrompue .
Les européens cadres dans l'administration ont vu arriver des chefs marocains forcément incompétents et souvent rapaces , ils ont fait le travail avant de se faire remercier ,il y eu les français mis sur la liste des "affameurs du peuple" pour pouvoir les expulser plus facilement ;
Le gouvernement français n'a rien fait pour indemniser les spoliés , les accord de coopération c'était surtout pour sauver quelques interets politiques et économiques de la France; Les coopérants , je pense , ont été utiles dans certains domaines ;pas coûteux pour le Maroc qui manquait de cadres , poursuivis par la haine de l'Istiqlal , Certains Français du Maroc ne les aimaient pas trop , estimant que c'étaient des gens envoyés pour les remplacer
A mon avis , si les fermiers propriétaires au Maroc , n'étaient pas des voleurs , la mise en vente au départ par des intermédiaires ou des agences s'est souvent faite avec de grosses plus values ,au détriment du peuple marocain parfois spolié ou"roulé" aussi .
J'ajoute qu'une partie des français , inquiéte de la montée de l'indépendantisme , a pris une position "ultra" jusqu'au terrorisme ou contre terrorisme , ils ont certes lutté pour se défendre mais ils ont été vaincus . Le vaincu a tort, certains avaient des billes en dehors du Maroc , les autres ont été obligé de subir, même ceux qui se considéraIent comme des marocains et avaient fait oeuvre utile .

Je fais partie d’une famille qu’on a spoliée Et d’une terre, Et d’entreprises.
Cette période de la ‘’marocanisation’’ est honteuse. En tous cas, à peu de frais, le Roi, ses courtisans, les Marocains, indépendantistes ou pas, se sont enrichis en rien de temps comme pas permis. Un pognon de dingue !

Mon opinion sur les Français et les Européens installés au Maroc est que leur comportement vis-à-vis des Marocains n’était pas si merveilleux qu’on veut bien le croire. Pas chez tout le monde, bien sûr, mais tout de même.

Les ‘’ultras’’ se sont multipliés en même temps que les mouvements d’indépendance du Maroc, mais ils pré-existaient et pas seulement chez les colons.

Dans les années 1970, donc bien après l’indépendance, j’ai vu chez des coopérants de Casablanca des comportements indignes vis-à-vis des Marocains ou de leur personnel marocain. Le même que celui que pouvait avoir un caïd gougnafier.
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Modifié 2 fois. Dernière modification le 10/10/2019 09:13 par Jean-Francois.RABATI.

On m’a contacté via la messagerie privée à propos de la ‘’marocanisation’’.

Une personne qui se présente comme le représentant d’une association axée sur la ‘’spoliation’’.

C’est trop tard !


Par contre, je suis assez curieux de savoir si certains juifs marocains qui ont quitté le Maroc en abandonnant des maisons sont toujours considérés comme officiellement propriétaires.

Est-ce que certains juifs marocains ont récupéré leur maison ?
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