TOURIA CHAOUI : PREMIÈRE AVIATRICE DU MONDE ARABE

TOURIA CHAOUI assassinée le 1er mars 1956 par un tueur lui logeant deux balles dans la tête devant son domicile.

Quelles peuvent être les causes de cette élimination ?

Je vois quatre pistes :

- le fait que TOURIA soit un modèle de femme moderne, voire féministe,
- le fait que TOURIA soit une militante de l’Istiqlal ou proche de l’Istiqlal
- le fait que TOURIA ait dénoncé la prévarication des dirigeantes des deux associations sociales où elle servait en partie de caution
- la volonté de toucher son père, Abdelwahed CHAOUI, ou le faire taire en éliminant sa fille.

L’assassinat (commandité par qui précisément ?) est sans doute un mélange de ces pistes.

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Oui , tout à fait , à mon avis, et même encore plus compliqué
A L ' Indépendance ,après une certaine alliance , les partis ,les tendances des partis , les principaux acteurs se sont affrontés pour des raisons personnelles , d'idéologie ou de pouvoir . Pour les coups tordus on ne manquait pas de tueurs . LAGHZOUI chef de la Sureté passe pour avoir beaucoup " éliminé " .ll en est résulté des centaines ( milliers ? ) d'assassinats . Pas revendiqué !
Cela a même duré des années .
S i on en en croit ce passage TOUIL aurait été un tueur de Laghzaoui et non pas du Croissant noir !! Alors ?
Pièces jointes:

Citation
suchet
Oui , tout à fait , à mon avis, et même encore plus compliqué
A L ' Indépendance ,après une certaine alliance , les partis ,les tendances des partis , les principaux acteurs se sont affrontés pour des raisons personnelles , d'idéologie ou de pouvoir . Pour les coups tordus on ne manquait pas de tueurs . LAGHZOUI chef de la Sureté passe pour avoir beaucoup " éliminé " .ll en est résulté des centaines ( milliers ? ) d'assassinats . Pas revendiqué !
Cela a même duré des années .
S i on en en croit ce passage TOUIL aurait été un tueur de Laghzaoui et non pas du Croissant noir !! Alors ?

SUCHET

Cela vient de quel livre votre citation ?


Concernant TOUIL, il fait partie de ‘’La main noire’’, groupuscule de tueurs de traîtres et de coloniaux, affilié à ‘’L’Organisation Sécrète’’ de Zerktouni.

A quel moment TOUIL et ‘’La main noire’’ sont passés sous la coupe de Laghzaoui ? Ce devrait être tardivement quand Laghzaoui détient ces pouvoirs de sûreté auprès de Mohamed V et du fils Hassan qui est aussi à la manœuvre pour faire éliminer la partie la plus à gauche des militants marocains.

En tout cas, je ne vois pas TOUIL être l’assassin de TOURIA CHAOUI.

On a un peu trop facilement attribué à TOUIL certains assassinats et le descriptif du tueur que fait le petit frère de sa sœur TOURIA ne semble pas correspondre à TOUIL.

Je ne vois pas non plus l’intérêt de Laghzaoui de se débarrasser de la fille d’Abdelwahed CHAOUI qui était son employé et qui restera son employé après l’assassinat de TOURIA CHAOUI.

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Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/04/2022 06:34 par Jean-Francois.RABATI.

c'est un bouquin sur google , il suffit de faire Touil Laghzaoui ;je ne dis pas que c'est vrai , c'est simplement pour montrer qu'il y avait des guerres internes et que tout semblait permis d'où quantité de coups tordus .
Touil passe un peu partout pour l'exécuteur de Touria et d'autres ,
Ce qui est un peu facile car il a comme par hasard été exécuté lui même .
SI ce qu'on lit a une part de vrai , il apparait comme un tueur , un temps d'une milice du Croissant noir; pas très fiable . D 'ici qu'il ait tué pour Laghzaoui proche du Palais , il y a un grand pas difficile à franchir .
Laghzaoui qui avait d'autres chats à fouetter , n'a pas trop cherché les commanditaires , il n'avait pas trop envie ? Toutes ces histoires se réglaient dans l'ombre , souvent par élimination ( un peu comme les guerres des mafias ) .

ALBELWAHED CHAOUI était journaliste au quotidien ‘’Le Courrier du Maroc’’.

J’ai cherché sur les deux périodes, fin mars 1951 et mi-octobre 1951 pour trouver un article sur le brevet de pilote de TOURIA CHAOUI.

Je n’ai pas trouvé dans ‘’Le Courrier du Maroc’’ via GALLICA.

Curieux !!

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Si 3 avril , première page , " l' AIR DU TEMPS"
16 ans

La presse MAS était très puissante au Maroc.

Parmi les titres appartenant à ce groupe, LE COURRIER DU MAROC lancé à Fès en 1929.

Et c’est à Fès où il est né et réside que le père de TOURIA CHAOUI commence sa carrière de journaliste francophone dans ce journal du groupe MAS.

Jusqu’à présent, je n’avais pas vu que ce journal appartenait au groupe MAS.

Les numéros actuellement disponibles sur GALLICA commencent en 1934 (il manque 5 années et celles postérieures à 1951). Dans le premier numéro disponible du 18 janvier 1934, un article intitulé ‘’Les fêtes de l’Aïd Seghir à Fès’’ est possiblement écrit par Abdelwahed CHAOUI (page 4).

[gallica.bnf.fr]

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Ahmed TOUIL, qui pour moi n’est pas l’assassin direct de TOURIA CHAOUI, aurait été abattu quelques mois plus tard avenue du Général d’Amade, à Casablanca, près d’une station service.

[dafina.net]


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il n'y a aucune signature , ni même d'initiales

Citation
suchet
il n'y a aucune signature , ni même d'initiales

J’ai vu comme vous. Pas de signature, nous sommes d’accord.

Mais je suppose qu’Abdelwahed CHAOUI était sans doute le mieux placé pour écrire un papier sur cette question à Fès.

LE COURRIER DU MAROC devait recourir à un nombre très limité de journalistes.

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En 34 , pas certain

On ne peut être certain que Abdelwahed CHAOUI ait écrit l’article en question dans le journal LE COURRIER DU MAROC.

Par contre, nous savons par un article de L’EST RÉPUBLICAIN de 1934, Intitulé LE THÉÂTRE ARABE AU MAROC, l’existence du théâtre d’Abdelwahed CHAOUI, de sa troupe ELJOK EL FASSI.

Il est présenté aussi comme jeune journaliste.

Donc, en1934 Abdelwahed CHAOUI était journaliste à Fès.

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Je ne pense pas avoir vu un article de l ' Est Républicain publié en 34 sur le théatre au Maroc citant Chaoui aussi comme journaliste à cette époque mais c'est possible .
Pour le théatre , il est cité maintes fois
A Chaoui , dans les années 30 est connu pour ses activités théatrales par ailleurs souvent aussi militantes politiquement , qu'il ait écrit dans des ' feuilles" politiques est fort possible et dans des journaux .
Quant au COURRIER DU MAROC ce journal a été fondé en 28 .
On sait par les souvenirs de souvenirs un peu romancés de S Chaoui ( ou des écrits de la même eau ) que son père a travaillé pour ce journal, commençant modestement ,et qu'il a fini par être Journaliste en langue française.
Par contre on n' a aucune trace de ses écrits (à ma connaissance ).
Donc en 34 , ce n'est pas impossible mais celà me semble tôt .

Comme journaliste, je ne pense pas que Abdelwahed CHAOUI ait écrit des papiers militants très tôt.

J’aurais tendance à penser qu’il a réellement écrit des papiers en tant que nationaliste à partir de l’envoi en exil de Sidi Mohamed Ben Youssef en août 1953.

Évidemment, cela se passe dans le journal AL ALAM en langue arabe dirigé par BALAFREJ et pas du tout dans LE COURRIER DU MAROC qui est un journal francophone du groupe MAS, le groupe étant connu pour être très hostile à Mohamed V.

Comme journaliste en langue française nous ne trouverons rien ou très difficilement ses papiers car LE COURRIER DU MAROC n’apposait que peu la signature des journalistes.

Et il serait étonnant que Abdelwahed CHAOUI ait lui-même découpé ses petits articles pour les conserver.

En tout cas, en 1934 Abdelwahed CHAOUI a monté sa troupe de théâtre, présenté des pièces adaptées en arabe et, dans le même temps, il est journaliste francophone pour LE COURRIER DU MAROC (pigiste certainement).

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Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/04/2022 03:18 par Jean-Francois.RABATI.

Citation de l’article LE THÉÂTRE ARABE extrait du journal L’EST RÉPUBLICAIN datant de 1934 qui permet de comprendre la vocation et l’engagement d’Abdelwahed CHAOUI pour le théâtre :

…‘’Mais il n’y avait pas de théâtre arabe proprement dit, du moins au Maroc. Cependant, il y a quelques années déjà, une troupe égyptienne de passage était venue donner quelques représentations à Fez, absolument comme la tournée Baret. Son succès ayant été très grand, un de nos jeunes confrères marocains de Fez, enthousiasmé d’avoir entendu pour la première fois parler arabe sur une scène, Abd El Ouahed CHAOUI, résolut de fonder un véritable théâtre arabe.
La jeunesse intellectuelle de Fez accueillit avec un enthousiasme débordant le séduisant projet du jeune journaliste’’.


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l 'article est- il de 34 ?
Ce qu'il présente c'est déroulé quand ,? quelques années avant , cela fait remonter quand ?
Chaoui , il est né quand ?.
il semble qu'avant 30 , il se soit intéressé au théâtre avec quelques autres jeunes ( ou moins jeunes comme El KORRY ) de Fés , en particulier, issus du Collège Moulay Idriss , et en même temps à des idées politiques plus ou moins salafistes et même d'Europe plus ou moins "communistes" .
Ces gens voulaient communiquer leurs idées par le théatre mais aussi publiaient des brochures , des journaux éphémères ou pas , parfois interdits .

Le COURRIER DU MAROC est le journal d' AUCOUTURIER ( ce n'est pas un journal nationaliste ) ! IL a été crée en 1928 , je ne sais pas quand Chaoui y est entré par la petite porte ? ce qu'il y faisait et à partir de quand on lui a demandé de rédiger des articles ? je pense que 34 , c'est tôt ( mais pas impossible ) . ,
En 53 ,il travaillait en temps que publiciste et militant nationaliste avec El Alam , il est fort possible qu'il y ait écrit des articles ; j 'ai l'impression qu'il a plus ou moins travaillé aussi pour MAROC PRESS directement ou indirectement et collaboré àdiverses feuilles , brochures , tracts

L’article de L’EST RÉPUBLICAIN est bien de 1934. Il évoque le passage d’une troupe égyptienne venue se produire à Fès quelques années auparavant. Disons trois ou quatre ans auparavant.

Abdelwahed CHAOUI y est également présenté comme jeune journaliste en plus de directeur d’une jeune troupe marocaine de théâtre qu’il a fondée.

Aussi, j’estime l’année de naissance d’Abdelwahed CHAOUI entre 1903 et 1908.

Son travail de journaliste pigiste au journal LE COURRIER DU MAROC doit aussi avoir commencé autour de 1930, peut-être un peu plus tôt. Il est évident qu’il écrivait selon les directives du rédacteur en chef et selon la ligne éditoriale de ce journal qui n’aurait pas toléré des propos anti-Résidence ou pro-indépendance qui pouvaient être la manière de penser d’Abdelwahed CHAOUI. Il fallait bien qu’il gagne sa vie. Donc, journaliste et responsable de troupe de théâtre à Fès en premier.

Nous savons par le livre de Salah Eddine CHAOUI qu’après Fès où il est né il était parti travailler à Casablanca dans l’agence de communication et de publicité de Laghzaoui aux environs de 1946-1947.

Pour moi, Abdelwahed CHAOUI n’était pas un excité. Je le vois comme un homme prudent, soucieux d’assurer les moyens de vivre de sa petite famille et de l’éducation de sa fille TOURIA qu’il privilégiait.

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Citation
Jean-Francois.RABATI
Ahmed TOUIL, qui pour moi n’est pas l’assassin direct de TOURIA CHAOUI, aurait été abattu quelques mois plus tard avenue du Général d’Amade, à Casablanca, près d’une station service.

[dafina.net]


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Si l’un d’entre vous pouvait situer cette station service ?

Il ne devait y en avoir qu’une seule avenue Général d’Amade ou sur un rond point qui s’appelait peut-être autrement.

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A CHAOUI difficile à dire quand il est entré au Courrier du M aroc , ce qu'il faisait au début , il a bien un moment ou à un autre écrit des articles , peut - être locaux . La plupart des articles généraux ou de France devaient provenir d'une agence d'info à Casa ou Rabat ; il y avait aussi toutes les pubs et annonces , je pense qu'il a aussi travaillé dans ce secteur ; La notion de pigiste à cette époque ? il y a des articles locaux , signés Le rekka ?
Ses activités comme acteur , directeur ... de théatre ne devaient pas rapporter beaucoup financièrement , lui même raconte que c'était très amateur , au moins au début avec des acteurs en nombre limité qui jouaient plusieurs rôles ;
J e pense qu' à FES , il vivait largement des ressources du patrimoine familial même s'il était assez mal placé en raison de la mort prématurée de son père .
Partisan d'une grande violence , du terrorisme , je ne pense pas , en plus il se débrouillait pour avoir des relations de tous bords ; Mais ces jeunes de FES ? Ils n'étaient pas forcément des doux rêveurs , plutôt des sortes de "révolutionnaires " ( en idées ) , qui s'opposaient durement entre eux . I l y a eu à Fes des grandes violences , on croit savoir que Chaoui a eu des problèmes pour certaines pièces de théatre un peu engagées , des articles dans des sortes de petits journaux politiques . Certains de ses amis de Fés ont été arrétés , torturés , exilés
Un soucis pour l'éducation de ses enfants , c'est un fait mais c'était très militant , école "privée nationaliste " , forcing pour intégrer les écoles françaises ! utilisation de sa fille très jeune dans son théatre ( un peu scandaleux pour certains milieux) !
L ' histoire du brevet de pilote n'a rien d'une grande prudence , on investit l" aéroclub succursale de l"aviation militaire française et symbole de l'oppression coloniale ( si on en croit le bouquin ) , la fille dans , une hypothèse retenue aprés 56 n'avait m ême pas 14 ans , on falsifie , on passe en force , on monte à 4000 m , on brave la tuberculose ... . A près il engage sa fille très jeune dans des activités politiques nationalistes et auprès du Sultan . Alors la prudence !
C ' était,je pense quelqu'un d'intelligent , cultivé ,très intéressant, qui aimait la lumière, aux idées modernistes et nationalistes très avancées et engagées . Pas un fou furieux , c'est certain mais bien obligé de suivre le cours des événements qui sont devenus violents . il est devenu avec sa fille plus ou moins une cible en 53 54 et encore en 55 56 , pour d'autres raisons .
Enfin , ce sont mes impressions , rien que des impressions .

Quelle arme a tué TOURIA CHAOUI ?

Nous savons que TOURIA CHAOUI a été tuée de deux balles dans la tête.

La rumeur marocaine de l’époque, qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui, est que ce serait un tueur du groupuscule d’Ahmed TOUIL.

Si je comprends bien : TOUIL pouvait être équipé comme les policiers et gendarmes, avec la même arme qu’eux,
leur arme de service.

Mais les autres hommes de main du groupuscule TOUIL avaient sans doute d’autres pistolets, peut-être de contrebande, mais qui utilisaient probablement les mêmes cartouches et calibre que la police et gendarmerie de l’époque au Maroc.
Il était possiblement plus facile de se procurer ce type de munition pour la bande à TOUIL.

N’importe quel calibre peut tuer lorsqu’on tire deux balles dans le cerveau.

Je penche pour un calibre militaire pour l’assassinat de TOURIA CHAOUI, mais quelle arme ?


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