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LA JOLIE VILLE DE TANGER

Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
16 janvier 2010, 05:50
Encore un article passionnant sur le site "Tan querida Tanger" dirigé magistralement par Brahim
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Tanger, ténébreuse et nostalgique

Tanger souffre. La ville étouffe sous sa propre légende, sous cette nostalgie qui l'enveloppe, ce mythe cosmopolite fait d'intrigues et de trafics qui lui colle à la peau. Les poètes venus du monde entier l'ont tant chantée. Alors elle fuit pendant que les touristes toujours plus nombreux lui font les yeux doux. Elle est seule face au détroit de Gibraltar, ce petit bras de mer entre Maroc et Espagne où se noient les immigrés d'Afrique et leurs espoirs de rejoindre l'eldorado européen.

On dit que Tanger pleure celui qui ne la connaît pas, et qu'on pleure quand on l'a vue. Le on-dit a du vrai. On peut la toucher, caresser ses murs épais, effleurer ses portes en bois déglinguées. Gratter aussi sa terre noire, se rouler dans son sable toujours humide. S'enivrer encore de ses odeurs de tabac gris, de jasmin et de kif. Ici, on peut tout essayer, marcher avec un livre à la main, on peut même déplier un vieux plan de la ville pour se donner de l'allure, mais Tanger s'échappe.

Envisager Tanger, c'est accepter de se perdre. Monter d'abord dans un taxi et faire un tour dans les quartiers périphériques pour mieux revenir. Il faut voir ces cités champignons livrées à elles-mêmes et alignées les unes derrières les autres le long des collines avoisinantes. Beni Makada, Bir Chifa, Saddam Hussein : les faubourgs de béton et de parpaings où s'entassent les deux tiers des 800 000 habitants de la ville rappellent que Tanger est lasse, submergée de rancoeur sous le poids de la pauvreté et l'activisme des musulmans intégristes.

LA FOULE EST DENSE

C'est là qu'on croise la grande mosquée Arbein, soupçonnée d'avoir accueilli, un temps, certains terroristes auteurs des attentats de Casablanca et de Madrid. Là aussi, à Casa Barata, où l'on découvre un des derniers cimetières juifs encore en activité au Maghreb, un lieu surprenant, apaisé, envahi d'herbes folles et cintré de hauts murs blancs.
Revenir au centre. Descendre au Grand Socco, cette place centrale, ligne de démarcation entre médina et ville nouvelle. Ici, Tanger est un carrefour d'où s'échappe une immense rumeur. La foule y est dense. Les voitures collées les unes aux autres. On accélère. Sur un bout de trottoir, des bouis-bouis proposent à boire et à manger, une nourriture infecte à prix dérisoire. Les bonnes tables se trouvent un peu plus loin, dans un patio à l'abri du tumulte. Passer devant le cinéma Rif, future cinémathèque de la ville, en chantier. Suivre les escaliers. @#$%& est la maison communautaire des femmes, une de s nombreuses associations tangeroises d'aide aux plus démunis. On y vient pour suivre une formation, acheter de l'artisanat et goûter à la cuisine.

Sortir. Dans le parc de la Mendoubia, à côté, des hommes et des femmes se protègent du soleil sous des hauts arbres centenaires. Derrière, à l'abri des regards, un cimetière abandonné, royaume des chats et des orties. C'est là, à l'époque où Tanger bénéficiait de son statut de zone internationale et des privilèges y afférents, que les Européens enterraient les leurs. Aujourd'hui, les sépultures sont brisées, détruites par des années d'indifférence et d'oubli. Pendant des mois, les harraga ("brûleurs" en arabe), ces candidats à l'émigration clandestine qui brûlent leurs papiers pour partir sans laisser de traces, s'étaient installés dans ce campement funèbre. En 2005, la police les en a chassés. Ils ont fui hors de la ville.

Le café Moumtaza se trouve de l'autre côté du Grand Socco. On a des chances d'y rencontrer Lotfi Akalay sirotant sa bouteille d'eau. D'une famille tangéroise de père en fils, cet écrivain et journaliste à la parole libre est une figure de la ville, toujours prêt à partager une histoire sur Tanger "où il fait bon survivre". D'abord le prestigieux hôtel El Minzah, peut-être un des plus beaux du pays. Jean Genet adorait séjourner dans cette ancienne villa, parce qu'il aimait voir "ces élégants servir un sale chien comme (lui)". Le Café de France ensuite, situé place de France, en face du consulat. Un lieu capital, point de rencontre essentiel d'hier et d'aujourd'hui. La terrasse est bondée. D'après Lotfi, il n'est pas rare qu'un clochard s'approche d'une table et avale le verre d'un client avant de repartir. "Personne ne dit rien, glisse-t-il, parce qu'il n'y a rien à dire !"

Puis vient le quartier des bars, ces lieux de vie nocturne qui ont fait la réputation de Tanger et dont les enseignes paraissent bien discrètes le jour. Rue d'Amérique, le Dean's ouvert en 1937 et qui vit passer dans ses deux salles minuscules la Beat Generation, cette génération bohème de l'après-guerre des William Burroughs et Allen Ginsberg.

AU GRÉ DES ERRANCES

Plus loin, de part et d'autre du boulevard Pasteur, le Pique-Nique, fréquenté par Mick Jagger dans les chaudes années 1960-1970, le bistrot espagnol Rubis Grill et son serveur hors d'âge, gominé et chemise blanche. Negresco, Regina, Scott's... Tanger virevolte au gré des errances. D'un bar à l'autre, on croise journalistes, Européens nostalgiques, nouveaux et anciens riches des quartiers huppés de la Montagne ou de Marshan, paumés de la nuit.

Descendre vers la baie, enfin. Ruelles sombres, espaces vagues et pensions étincelantes de lumières pour camionneurs et marins de passage. Le port, à cette heure, somnole, saoulé par tant d'histoires de contrebande, de récits de trafiquants de drogue, de clandestins aussi qui cherchent à s'agripper aux essieux des camions.
Avenue des FAR, les grands hôtels se tournent vers la mer. Tout est calme. Au Café Associados, dernier établissement de la plage, celui des habitués, Tanger refait le monde. Lotfi veut croire que sa ville est en train de changer, qu'elle sort lentement de sa léthargie. Il en veut pour preuve les séjours répétés du roi, le gigantesque chantier du nouveau port et les travaux de réhabilitation de plusieurs maisons dans la médina. Il sourit. Dehors, un groupe de jeunes est assis sur un banc, dos à la ville. Tous regardent les lumières de l'Espagne sans dire un mot. Nuit de silence à Tanger.

Nicolas Bourcier, in Le monde.fr du 02.09.200
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
19 janvier 2010, 13:56
Moi, il ya a peine 10 ans que j'habite ds les environs de tanger a Oued-Alyan plus pricisement,
Tanger c'est la porte du Maroc, c'est la perles du nord, la rencontres des peules ou la renconres des civilisations.
Tanger n'etait pas par hazard une zone internationale pendant la protectorat,
j'aime bien cette ville, le ponit africain le plus proche de l'europe.
Pièces jointes:
alyan.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
19 janvier 2010, 13:59
pas loin de chez-moi , du Oued alyan (voir photo ci-dessus) se trouve le fameux village de kssar-sghir.
Pièces jointes:
kssar-sghyr.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
19 janvier 2010, 14:37
Pour les amis de Tanger qui veulent veulent visiter cette ville, j'ai mon appartement qui est vide toute l'annee sauf au mois de juillet, pour ceux qui se sentent interesses, voici mon email : Albatros_71@live.nl.
Pièces jointes:
jil.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
19 janvier 2010, 14:38
le coucher de soleil,
Pièces jointes:
oud-alyan.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
19 janvier 2010, 15:48
Moi je me souvient bien de cette piece de manais de 50 cent.
Pièces jointes:
10rial.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
19 janvier 2010, 15:51
voila ce qui etait le drapeau du maroc :
Pièces jointes:
drapeuamaroc.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
19 janvier 2010, 15:56
le drapeau d ' Abdelkrim el khattabi le leader des rifains :
Pièces jointes:
ma_rif.gif
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
20 janvier 2010, 13:47
Bonsoir cigalou,

Sur les départs de la C.T.M. de Tanger ou de Casablanca,il y avait un service en"tandem" avec le"Maroc-Exprèss",ces fameux lourds"Berliet" dans les journées chaudes de l'Eté 1954,stationnés à la nouvélle douane de Quedadra pendant les heures de fouilles.

La C.T.M.plus agile avec ses autocars"Latil/Floirat" étaient plus rapides,grâce aux chauffeurs,Mrs.Petit ou Dorémus avec son"774 ou son "779",les numéros des cars de la C.T.M..

La C.T.M.travaillait beaucoup en "tandem" aussi sur les autres lignes,le Casa-Mazagan était assuré par le transporteur"Salinas",sur la ligne de Safi,c'était le transporteur"Chékouri",sur la ligne de Fèz et Marrakech et Camp-Marchand avec "LA VALENCIANA.SA",sur Agadir et Tiznit avec la S.A.T.A.S..,les titres de transports étaient libelés au nom de la C.T.M.,qui prenait la commission et frais d'agence de 10%.

Le transporteur Raymond Clément,qui assurait à lui seul,la ligne de Rabat-Port-Lyautey,dans ce cas,aucun autocars de la C.T.M.faisaient cette ligne.(Seul l'autocar de Casablanca-Tanger,qui prenait des voyageurs au passage à Port-Lyautey,(Kénitra aujourd'hui).


tarzancasasmileys with beersmiling bouncing smileyhot smiley
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
20 janvier 2010, 16:49
Salut Tarzancasa,

En mettant ces éléments des années 1930 sur les transports en commun sur route reliant TANGER ...je savais que tu aurais de trés intéressants renseignements et anecdotes complémentaires à communiquer concernant les compagnies routières ....on a même droit à des noms de chauffeursthumbs up....bravosmileys with beer...
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 00:01
Merci à Ali du site Maroc Antan pour ses trésors en voici quelques exemples sur Tanger d'antan
Pièces jointes:
maroctangercasbah.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 00:02
Suite 2
Pièces jointes:
maroctangerphare.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 00:03
Suite 3
Pièces jointes:
maroctangerport1920.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 00:04
Suite 4
Pièces jointes:
maroctangerportesokko.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 00:04
suite 5
Pièces jointes:
maroctangersiaghines.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 00:05
Suite 6
Pièces jointes:
tangervilleport.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 00:06
Suite 7
Pièces jointes:
tangerfrontdemer.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 02:44
Belles photos, compliments et merci encore.
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
21 janvier 2010, 03:42
Encore quelques photos
Pièces jointes:
majorelle_tanger.jpg
Re: LA JOLIE VILLE DE TANGER
22 janvier 2010, 13:04
Bonsoir à tous les tangérois,
Une autre beauté tangéroise. La juive de Tanger de Charles Landelle 1874.
Cordialement,
hharrouch
Pièces jointes:
La Juive de Tanger par Charles Landelle 1874 musee beaux-arts Reims.jpg
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