Dafina.net Le Net des Juifs du Maroc




Bienvenu(e)! Identification Créer un nouveau profil

Recherche avancée

Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas SUD du MAROC

Envoyé par La Bohème 
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
13 janvier 2005, 13:52

modification d'informations Juifs D'IFRANE d'anti-atlas


Chers mensieurs,
Je suis un mélitant associatif de la rigion d'ifrane anté atlas /oufrane et j'ai visité votre site qui m'a beaucoup faciné mais je dois vous signalé mes remarques :
1- les ifranistes ne sont pas des arabes se sont des imazighen /berbere
2- le souk se passe chaque dimanche et pas lundi comme vous avez signalé.
3- je suis prés a colaboré avec vous en se qui concerne des photos ,des études et aussi des informations actuelle sur la signaguogue d'ifrane et la simentiére juif.
4- le centre sud por le dévoleppement le dialogue et citoyentée (association non governomentale )dont je suis meubre organisera un siminaire sur le patrimoine juif d'ifrane si vous vouler participper je me chargerais a vous envoyé le programe des activitée et les invitations .

cordialement votre
abella benhssi
enseignent chercheur +21267915920



président du centre sud pour le developpement,le dialogue et la citoentée a ifrane anti atlas /oufrane
Re: Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
14 janvier 2005, 06:18
azul agma
evidemment sommes tous prets a collaborer avec votre association.c est un ajout a la connaissance de notre histoire commune d "indigenes " comme nous appelaient nos protecteurs les francais.
inscrivez vous a DAFINA.NET et vous serez comble. il ya comme nous musulmans berberes des compatriotes juifs berberes ou non qui on beaucoup a apporter.
restant a votre disposition
GMAK HASSAN AZDOD DE MARRAKECH
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
29 janvier 2005, 04:59
salut
voici une image sat le carreé noir c la region d'ifrane
Pièces jointes:
soussindex.JPG
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
29 janvier 2005, 05:03
et voici une photo maroc pour voir la situation exacte
Pièces jointes:
maroc1.JPG
la vrais histoire de NISRAFIM /JUIFS D'OUFRANE
08 avril 2005, 07:17

Vers 1775, soixante juifs d'Oufrane, se trouvant au souk d'El Khemis des Aït-Boubker où ils avaient leur commerce, furent surpris par l'arrivée soudaine de l'usurpateur sorcier Bouhalassa venu avec la foule de ses bandits, nombreux et armés.
Ce surnom de Bouhalassa — (en chleuh : Bou Thlais) : Père au Bât lui était donné par les populations musulmanes en raison de l'espèce de matelas bourré d'amulettes qu'il portait constamment sur le dos. Son prestige était tel que ses partisans l'avaient proclamé roi. Partout il était reçu avec des honneurs et des présents. Mais sa tyrannie et ses exactions pesaient lourdement sur les populations qui l'avaient d'abord accueilli avec enthousiasme ; une hostilité se manifestait contre cet usurpateur qui excitait à la guerre contre le véritable sultan. Bouhalassa voulut frapper un grand coup pour montrer sa puissance.
Les malheureux juifs se trouvèrent pris comme dans une souricière par l'arrivée de Bouhalassa. Les musulmans des Aït Boubker, à la vue des juifs — jusque-là protégés et traités par eux-mêmes avec bienveillance — enchaînés et en butte à toutes sortes de mauvais traitements, ne purent réprimer leur colère. Ils tentèrent de sauver les malheureux. Ils parvinrent à en faire échapper dix. Les cinquante autres furent amenés, dépouillés, mourant de faim et de soif, à Amsitten, localité située entre oued Noun et Oufrane.

Bouhalassa leur donna le choix entre la conversion à l'Islamisme et la mort. Il ne leur laissa pas d'autres moyens de salut. Endurcissant son cœur, il refusa de les entendre. Il leur fit, par contre, espérer un sort enviable s'ils consentaient à renier leur foi. Mais devant leur résolution inébranlable de persister dans leur foi, les voyant également insensibles aux menaces et à la tentation, il ordonna de monter un immense bûcher dans la plaine de Tiousmeg. Toute sa troupe travailla à apporter du bois au lieu fixé pour le supplice, de façon à élever un brasier capable de leur inspirer une terreur qui les fasse réfléchir au dernier moment.

Cette mise en scène les laissa complètement insensibles, la foi leur donnant un courage surhumain.

Bouhalassa tenta de les amollir :

« Écoutez mon conseil, leur dit-il, je ne cherche que votre bien. Quittez cet entêtement et venez sous l'aile du Prophète ».

— Nous n'abandonnerons pas la loi de Moïse, répondirent leurs chefs,. Nous servons Dieu, Maître du Ciel, entre 1es mains de qui est la vie de chacun de nous. Lui seul peut ôter et donner l'existence.

Qu'avons-nous fait, quel crime avons-nous commis pour que tu t'acharnes ainsi sur nous, comme un chasseur de la montagne sur le fauve ? N'as-tu donc ni respect ni crainte du Seigneur pour faire couler le sang des innocents et causer la mort de leurs enfants et de leurs épouses dont la vie est attachée à la leur ?

Mais le sanguinaire persécuteur ferma l'oreille à leurs cris.

Alors, comprenant que la sentence était d'origine divine, ils l'ac­ceptèrent avec joie, s'encourageant les uns les autres.

« Gardons-nous de nous laisser aller à la terreur ou même à l'émotion. Que la voix de Bouhalassa ne nous fasse rien perdre de notre assurance : que la peur des flammes n'amolisse pas nos courages. Surtout, qu'il ne se trouve pas un seul homme parmi nous à dire : « je vais abandonner ma foi aux yeux seulement des persécuteurs, mais je la garderai dans mon cœur et, plus tard, je retournerai à Dieu qui saura pardonner ma défaillance.

« L'homme qui montre une telle faiblesse oublie qu'il est issu du feu et qu'il doit retourner au feu. Et vous, hommes purs, gardez vos âmes. Ce feu est destiné à nous purifier de tout péché. Par là, vous serez éprouvés. Ne savez-vous pas la réputation glorieuse de la Sainte Commu­nauté d'Oufrane, vantée et louée parmi les communautés d'Israël ? Que cette épreuve ne nous soit pas une occasion de honte ».

Tous répondirent d'une seule voix :

— L'Éternel est la Vérité et sa Thora est la loi de la Vérité. Dans son amour, nous veillons toujours et sous son ombre nous nous abritons. Nous acceptons ce verdict de notre père qui est au Ciel, avec une joie sextuplée ».

Parmi les captifs se trouvaient des jeunes gens et des vieillards intelligents et instruits. Les anciens pensaient qu'il leur appartenait, à eux-mêmes d'entrer les premiers au bûcher. Mais, pour que les jeunes gens ne faiblissent pas, et de crainte qu'un seul d'entre eux ne trahisse sa foi, ils décidèrent de se jeter au feu, eux, les derniers.

« — Entends-nous, ô homme sanguinaire, dirent alors les Juifs : Ouvre tes yeux, assassin ; contemple le geste des enfants d'Abraham qui, pour l'amour de leur foi, entrent au milieu des flammes. Pensais-tu que nous allions faire comme toi et tes hommes qui pour une simple chemise de toile, tuez vos frères et, pour de l'argent, êtes capables de trahir votre foi ? Sous peu — vous le verrez — les chiens laperont le sang de Bouhalassa et les bêtes sauvages dévoreront sa chair... »

Le cœur des Juifs s'est affermi. Les Musulmans s'émerveillent devant ces hommes qui, par amour pour leur foi, viennent au bûcher immense qui se consume non loin de là, et dont la seule vue suffit à plonger dans la terreur et à faire claquer des dents.

Sur le lieu où commerçaient les juifs, il n'y avait ni femmes, ni enfants. Seule, se trouvait là une femme qui, avec son mari, faisait la cuisine pour la petite colonie.

Les hommes de Bouhalassa ne se préoccupaient pas de cette femme humble et pauvre. Mais elle éclata en larmes, poursuivant son mari qui la suppliait en pleurant de retourner à la ville.

« — Je mourrai du même supplice que toi. et ta sépulture sera la
mienne. Que dirai-je, si je reviens seule au logis, à mes voisines qui me demanderont :

— Où est ton aimé ?

Répondrai-je : « je l'ai abandonné à ses chaînes de fer » ?

Elles auraient alors raison de me faire remarquer :

— « N'était-il pas plus beau que tu restes en sa société jusque dans la tombe, plutôt que de l'abandonner dans les pleurs ? »

A l'arrivée de la troupe des prisonniers à Imsitten, la malheureuse femme tomba aux pieds de Bouhalassa, implorant sa pitié et le suppliant de rendre sa liberté à son mari, homme misérable et peu digne de figurer parmi les notables arrêtés.

— « II n'est fait, lui dit-elle, ni pour les honneurs, ni pour les armes ».

— « S'il est misérable, je l'enrichirai, dit Bouhalassa. Il n'a, pour cela, qu'à m'écouter et à abjurer sa foi ».

— « Jamais je ne pourrai parler ainsi à mon mari, répondit la femme. Et si tu n'as pas pitié de moi, aie pitié de l'enfant que je porte dans mon sein, et qui lui, n'a commis aucun péché ».

Bouhalassa, pour toute réponse, appelle ses serviteurs et leur ordonne de chasser l'importune. L'homme, en voyant que la plupart de ses frères s'étaient déjà successivement jetés au feu, essaya de se dégager de sa femme qui le tenaient par la main, se cramponnant à lui de toutes ses forces. Il ne réussit qu'à l'entraîner dans les flammes où ils tombèrent tous deux... En voyant éclater le ventre de la femme, les musulmans éprouvèrent une horreur profonde...

Le dernier des cinquante juifs qui se jeta au feu fut le Rabbin Yhouda, fils du Grand Rabbin Naftali Afriat.

C'est lui qui fortifiait le cœur des Nisrafim (Martyrs) pour les encourager à avancer tous jusqu'au dernier. Tandis que l'immensité du bûcher répandait l'épouvante chez tous les hommes présents, lui leur disait :

« Bienheureux, ô vous qui pouvez entrer dans la même immortalité que le martyr Rabbi Akika et ses disciples.

« O frères, frères, amis, amis, sanctifiez joyeuse­ment le nom du Seigneur, et sanctifiez-vous tous ».

Après cela, il arracha de son oreille l'anneau d'or et le donna à un Arabe pour en obtenir une cruche d'eau. Il se lava les mains et après avoir prononce le Schéma : (Écoute Israël, le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Un}, il se jeta au bûcher. L'on vit au même instant une colombe s'échapper du feu et s'élancer vers le ciel...

A la nouvelle de ce malheur décrété par le Dieu Haut, Oufrane, la grande ville, retentissait de lamentations : les uns pleuraient un père bien-aimé, les autres un frère jeune et plein d'esprit, des femmes sanglo­taient après un époux adoré, parti en emportant leur jeunesse et leur amour.

Comment décrire leur douleur et leur deuil ?

Après la réunion funèbre, le Rab Isaac Ben Moche se leva et prononça les paroles suivantes :

« Sainte Assemblée : Honorons les justes et les purs du Très Haut, Envoyons dix d'entre nous pour ramener les restes de leurs ossements et leurs cendres »,

Le soir, dix juifs partirent en compagnie de trente musulmans. Malgré la présence de Bouhalassa et de ses troupes, ils réussirent à s'introduirent dans le camp et à ramasser les ossements et les cendres qu'ils ramenèrent à Oufrane, au milieu de la douleur universelle.

Les martyrs appartenaient aux familles Afriat, Knafo. Chriqui, Sebag, Amsellem, etc...

Tous sont allés au feu avec joie, sous la conduite et l'exhortation du Rabbin Ihouda ben Naftali Afriat.

Que le mérite de ces Justes nous protège, nous et tout Israël !

Les restes des cinquante martyrs de 1775 reposent dans l'antique cimetière d'Iftane. Si leur mellah, dans son ensemble, apparaît aux juifs de cette Communauté comme un lieu où souffle l'Esprit, le cimetière du mellah constitue, pour eux, un haut-lieu de cette manifestation. Plus particulièrement, vénèrent-ils, dans ce cimetière, un emplacement de quelques dizaines de mètres carrés, véritable centre mystique : Les Saints seuls, y reposent. Leurs sépultures inspirent une si grande crainte révérencielle que l'accès en est interdit à tous les humains, même aux rabbins. Quiconque pénètre dans cet espace sacré encourt la malédiction de ces grands disparus et mérite la mort. Abraham, fils de David Ifergan. nous assure que plusieurs pieux israélites prièrent et jeûnèrent dans l'espoir de transgresser cet interdit sans encourir de châtiment. Peine perdue ; les saints apparurent à tous ceux qui approchaient de leurs tombes, pour les détourner de ce sacrilège.


Re: la vrais histoire de NISRAFIM /JUIFS D'OUFRANE
09 avril 2005, 06:04
Auteur: assafou
Date: 8 avril 2005, 16:51


Les israélites d'Ifrane/oufrane sont venus — disent-ils — de Palestine au temps de Nibochat Nissar (sans doute Nabuchodonosor), roi de Chaldée, après la première destruction du Temple, soit vers l'an 3.175 (586 av. J.C. 1- Par l'Égypte et la bordure septentrionale du Sahara, cheminant à la recherche d'un lieu où soufflait l'Esprit, ils parvinrent au rivage atlantique de l'Anti-Atlas en l'An 3400 (361 av. J.C.). Ils s'installèrent en premier lieu dans des grottes, en bordure de l'oued Ifrane, après en avoir acheté l'autorisation aux autochtones. Ils nommè­rent leur résidence : « Petite Jérusalem » ou « Seconde Jérusalem ». A la suite d'une alliance avec les autochtones, ils fondèrent un royaume dont le premier roi fut Ephrati, de la tribu d'Ephraïm (l'une des douze tribus d'Israël, réputée nombreuse et vaillante, _ et qui doit son nom au second fils de Joseph). Les Ephrati se maintinrent longtemps... ; lorsqu'Esdras — reconstructeur du Temple et rénovateur de la nation juive — rappela à Jérusalem les juifs de l'étranger, les Ephrati préférèrent demeurer dans leur nouvelle patrie. La malédiction du ciel s'appesantit sur eux (comme sur tous les juifs renégats de Cyrénaïque et d'Espagne) et ils perdirent leur souveraineté au profit des berbères ».
Tandis qu'ils vivaient là, le général romain Titus, sous le règne de son père l'empereur Vespasien, envahit la Palestine. Il lutta sept ans pour prendre Jérusalem. Quant il y pénétra enfin, en l'an 70, dévastant tout, 100.000 juifs périrent tués ou brûlés ; 16.000 furent réduits en esclavage. Ceux qui réussirent à s'échapper émigrèrent sur tout le pourtour du bassin méditerranéen, notamment à Lisbonne, Grenade et Tétouan. Quelques familles parvinrent à Ifrane ».
Selon une autre version, le peuplement d'Ifrane serait tout entier issu du premier apport, contemporain de l'exil babylonien. Et la nouvelle de la seconde destruction du Temple aurait été apportée par un prophète : Elie le Galiléen.

L'implantation de la communauté sur son emplacement actuel donna lieu à la construction d'un temple. Le bois, pour ce temple, provenait d'une forêt de thuyas disparue depuis, sise à Taskala. Par la suite, des démêlés dramatiques avec les autochtones berbères endeuillèrent fréquemment la communauté. Elle quitta une première fois Ifrane, après des luttes sanglantes, pour se réfugier à Agoummad, où un vieux cime­tière atteste ce séjour mais dont la faible importance indique qu'il fut relativement court. Après le retour à Ifrane, la communauté se trouva empêchée d'enterrer ses morts dans le cimetière ancestral, dit Meaara (nom donné par les juifs marocains à tous leurs cimetières) — soit par des mesures vexatoires des autochtones, soit en raison des luttes perpé­tuelles qui opposaient ceux-ci les uns aux autres et qui rendaient périlleuses toutes sorties hors du mellah. A l'intérieur de ce dernier, un cimetière temporaire reçut donc les défunts, au lieu-dit Lemgiira, dans une butte qui compte sept étages de sépultures. Deux tombes de femmes situées à des étages différents portent les dates 5490 et 5624 ; cette nécropole servit donc au moins un siècle et demi. Plus tard, de nouvelles luttes entre tribus berbères provoquèrent de nouveaux exodes d'une partie de la population à Igherghar (Aït Jerrar de Taghjicht ) vers l'année 5663, à Tiznit enfin vers 5670 (1910) où les Oufranis demeuraient encore groupés dans un habitat distinct de celui des juifs autochtones. A la faveur de ces guerres intestines, des pillards envahirent diverses fois le mellah, détruisant les biens et emportant les livres de la communauté. Le dernier de ces pogroms eut lieu pendant la guerre des Aït Mizal et des Hilalas ; il acheva la destruction des nombreux parchemins en peaux de moutons qui contenaient les textes sacrés et les annales de la communauté.

Le seul écrit d'origine locale relatif à des faits locaux concerne le récit dit des Nisrafim (c'est-à-dire des martyrs ) cité plus haut, d'auteur anonyme et de date indéterminée mais très vraisemblablement d'auteur autochtone et de rédaction contemporaine, ou quasi contemporaine, des faits qu'il rapporte.
Re: la vrais histoire de NISRAFIM /JUIFS D'OUFRANE
09 avril 2005, 06:06

Auteur: assafou (IP enregistrée)
Date: 8 avril 2005, 17:04


La barrière mystique se leva une fois cependant, dans les conditions dramatiques rapportées au Docteur Claude Ayache en 1954, par un rabbin oufrani : « II y a cent ans, un rabbin, quêteur palestinien, de passage à Mogador, reçut en rêve la révélation d'un trésor enfoui dans la partie interdite du cimetière d'Ifrane, II accourut à Ifrane. La commu­nauté locale, informée de son dessein, s'opposa absolument à toute recherche dans le lieu sacré. Le rabbin fit valoir que le trésor irait aux œuvres pieuses. La communauté persista dans son refus. La nuit suivante, un nouveau rêve avertit le rabbin : s'il fouille les sépultures, il y trouvera le trésor et il pourra l'emporter puisqu'il le destine à faire le bien, mais il mourra pour avoir violé le repos des saints, dès sa mission accomplie. Cette prémonition se vérifia de point en point : le rabbin entra sans encombre dans le champ des morts ; il creusa la terre, trouva le trésor, l'emporta. Et il mourut le jour même de son arrivée en Terre Sainte ».

Parmi les populations musulmanes avoisinantes, de méchantes langues répandent le bruit que les juifs content ces choses pour protéger leur or caché en ce lieu. Certains « nazranis » (Chrétiens) contestent l'ancienneté des tombes incluses dans le périmètre sacré). Aucune étude ne pourra confirmer ou infirmer définitivement leurs dires, quelques-unes des stèles, simples galets plats ou éclats de calcaire n'excédant jamais 3 à 4 décimètres carrés ayant disparu, d'autres s'étant trouvées martelées après l'enquête de Monteil. Ni ces propos ni ces dégradations des supports matériels de leurs croyances n'affectent la piété des oufranis envers leurs grands défunts. Ils tiennent en leur mémoire - qu'ils rafraîchissent de temps à autre par la lecture de ce qui demeure d'inscriptions funéraires - la liste des plus importants d'entre eux avec les principaux faits de leur curriculum vitae ou de leur action post-mortem. A titre d'exemple, voici - recueilli par le Capitaine des Affaires Indigènes de Banes Gardonne, une sorte d'exposé du président de la communauté oufranie, où se mêlent aux traductions d'inscriptions funéraires, des interprétations de ces ins­criptions et des bribes d'hagiographie :



« A l'entrée du cimetière, les tombes les plus anciennes portent les noms de Joseph Ben Maimon et de Elie le Galiléen, avec les dates 3756 et 3757 correspondant à la cinquième année et à la sixième année de l'ère chrétienne. Les inscriptions disent :

— Est mort notre Seigneur, notre maître, le pieux et saint, qui fut un mur de protection pour Israël, le Rabb Joseph Ben Maimon. Que Dieu l'ait en sa miséricorde.

Peut-être ce rabbin fut-il un parent du fameux Maïmon de Eg dont on fêta en 1948 le huit centième anniversaire ?

— Tombeau de notre Seigneur et couronne de notre tête, le pieux, le saint, le pur, l'initié à la Kabbale, le Rabb Elie le Galiléen.

Nous avons appris de nos pères que ce Rabbin fut un des disciples du maître Simon Bar Yohaï (Simon Bar Yohaï considéré comme le maître de la Kabbale, vivait dans les premières années de l'ère chrétienne). Il aurait été exilé à la suite d'une querelle avec le Maître et il serait venu de Palestine à Ifrane. D'autres disent qu'il fut un disciple de Rachi (célèbre talmudiste français du 12ème siècle). Plus loin, sous un tertre nommé Mearat Hamakpela se trouve la fosse commune où furent ensevelis les restes des cinquante Nisrafim qui ont été brûlés vifs sur le bûcher pour la sanctification du nom du Seigneur. Le Grand Rabbin Yehouda, fils du Rabbin Naftali Afriat, qui se jeta le dernier dans les flammes, est enterré à part. Il encourageait beaucoup ses amis au fur et à mesure qu'ils étaient jetés dans la fournaise. Craignant un moment de faiblesse de leur part — ils pouvaient accepter
de se convertir par peur de la mort — il leur disait qu'ils devaient être heureux de mourir dans les mêmes conditions que Rebbi Akika. Resté le dernier, le rabbin enleva sa boucle d'oreille en or, la donna à un arabe pour qu'il lui apporte un peu d'eau. Il se lava les mains, récita le Kiriat Chemaa et se jeta dans les flammes. On raconte qu'au moment où il rendait le dernier soupir, une colombe de feu monta vers le ciel ; pendant la nuit, un candélabre de feu en descendit. Et les persécutions qui poursuivaient­ Israël cessèrent. Que le mérite des Nisrafim soutienne le peuple d'Israël !

Au centre du cimetière, la tombe de Ouais Ben Yahyia porte écrit : « Cheni Ba Kodeche » ce qui veut dire : « le deuxième en sainteté » ; mais cela peut être aussi une date : 4.762 (1002). Le monument de Ben Siboni s'appuie à la droite et à la gauche du tombeau du Maître qui fut la Couronne d'Israël et son Saint : Rabb Soussan Ben Amghar (6) : 4254 (493). De Rab Youssef Bensabbat, mort en 4000 (239 ) on raconte qu'il s'appelait en réalité Josef Lévy ; le deuxième nom Bensabbat lui fut donné après qu'il eut accompli un miracle un samedi. Son fils, le Grand Rabbin Samuel est enterré là aussi. Et le Grand Rabbin Chlomo Ohayon est enterré avec son fils le Rabbin Maklouf. Les tombes des Grands Rabbins David Ben Issou (5371-1611), Chlomo Aflalo. Yo-hay Bar Moche sont près de celle de Salomon Ben Abbou, Seigneur, Maî­tre. Homme aux Miracles 4356(593).

On raconte de Salomon Ben Abbou qu'il passait, un jour, dans la rue, quand une femme « goy » cracha sur lui de sa fenêtre. Le rabbin leva les yeux et constata que la femme avait voulu l'insulter. Il lui dit : « Ton action aura son châtiment sur ta tête » (selon un autre membre de la communauté, le rabbin aurait prononcé le nom d'un ange). La femme voulut s'enfuir mais, sur le champ, lui poussèrent deux cornes, une dirigée vers le haut, l'autre vers le bas et elle ne pouvait bouger sa tête ni d'un côté ni de l'autre. Elle poussait des cris immenses et douloureux. Ses parents se rendirent auprès du Rabbin pour le supplier de pardonner. Il pria pour la femme qui guérit... ».







Assemblée des Justes Inhumés à Oufrane







- Tombe de Rab Yossef Bar Mimon (que sa mémoire nous soit une bénédiction). Année 4050.

- Tombe du Rab Cabbaliste Elie Hagalili (q.s.m.) la tra­dition le compte au nombre des disciples de Raschi.

- Au-dessus de ces tombes se trouve la sépulture des cinquante Justes qui moururent sur le bûcher en sancti­fiant le nom de Dieu. Ils furent tous inhumés dans une même tombe que l'on appelle la Caverne Double.

- Tombe du Rab Cabbaliste Jacob Bensabat (q.s.m.) qui eut la faveur d'un miracle pour avoir observé le Sabbat. Son nom était Lévy et il reçut le nom de Bensabat à la suite du miracle.

- Tombe du Rab Cabbaliste Joseph Bensabat (q.s.m.).

- Tombe du Rab Chelomo Aflalo (q.s.m.).

- Tombe du Rab Samuel, fils du Rab Jacob Bensabat.

- Tombe du Rab Yais bar Mosche (q.s.m.).

- Tombe du Rab Cabbaliste Chelomo Ben Abbou (q.s.m.).

On raconte à son sujet qu'une goya cracha sur lui de sa fenêtre alors qu'il passait dans la rue. Le Rabb fit appel à un ange, et il poussa à la femme deux cornes l'une diri­gée vers le haut, l'autre vers le bas de telle sorte qu'il était impossible de la faire sortir de l'embrasure de la fenêtre. On n'en comprit la raison que lorsque la mauvaise femme avoua son geste. Ce ne fut qu'après ses excuses au Rab et le repentir qu'elle manifesta qu'elle revint à son état normal.

- Tombe de notre Rab le Pieux Soussan Ben Amgar (q.s.m.) et tombes des membres de la famille Siboni qui lui sont attenantes.

- Tombe du Rab Ben Aisch Ben Ya'bi appelé Ben Yahia (q.s.m.).

- Tombes du Rab Salomon Ohayon et de son fils Maklouf (q.l.m.s.bj.

Ces tombes se trouvent à l'extérieur de la Caverne. Nul n'est autorisé à pénétrer à l'intérieur. De nombreuses per­sonnes s'étant soumises à des jeûnes, il leur fut révélé en songe qu'aucun homme ne devait avoir accès à la Caverne.

- Tombe du Rab miraculé Judah fils du Rab Naphtali Afriat (q.s.m.). H était le dernier des cinquante Justes et il ne cessait de les exhorter, leur enlevant toutes craintes et leur disant : Bienheureux vous êtes puisque vous avez le sort de Rabbi Akiba et de ses compagnons. Ce Rab redoutait que par peur des flammes il ne se produisit, à Dieu ne plaise, une abjuration et il mon­trait à tous le droit chemin jusqu'à ce qu'ils fussent jetés dans le bûcher. Le Rab alors retira la boucle d'or qu'il portait à son oreille et la donna à un goy pour prix de l'eau qu'il se fit apporter dans une aiguière. Il fit alors l'ablution des mains et récita la prière de « Chema » puis il se lança dans le feu et lorsque son âme s'échappa, on aperçut comme une colombe qui montait vers le ciel. A la nuit un jet de lumière descen­dit sur les martyrs.
Le fléau fu épargné au reste de la Communauté d'Israël, que le mérite de ces Justes nous protège, nous et tout Israël, Amen.
La fille très honorée et honnête de Mochluf Meira est décédée le
mercredi 17 Elub en l'année 5478 (Ifrane).

Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
04 juin 2005, 20:13
Azzul agerzam.
shalom à vous tous.
Agerzam je te remercie énormement pour ton site assafu.
J'ai habité durant mon enfance à ifrane, bouizakarne et tiznit entre 1972 et 1975 ou mon pére etait fonctionnaire. La memoire des juifs y est trés présente. contrairement à ma region dans les environs de ain leuh et azrou (region de meknes) ou nous n'avons pas de mellah ou autres trace morale ou physique des juifs. il faut partir dans la direction de midelt pour retrouver la trace dans la memoire collective des gens: itzer tounfite midelt et rich.
S'il y'a eu une présence juive dans la région d'azrou et ou ain leuh veillez me renseigner cher daffinaux. merci
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
21 juillet 2005, 23:07
Message pour Mesfiwi;
Pour ta recherche les informations que tu as sont pourtant très précise ... le nom du village c'est Id Lachguer, village qui se trouve dans la fraction des Aït Kermoun, dans la tribu des Imejjad (Mejjat en arabe).
Les Imejjad constituent une grosse tribu entre au Nord le Tazeroualt et au Sud Ifran. Tu peux te rendre sur des sites berberes de la toile (www.souss.com ou www.leschleuhs.com) et demande des renseignements sur ce village en précisant le nom de la fraction et le nom de la tribu et je suis sûr que tu auras des renseigenments .
Mais le mieux c'est carrément d'aller sur place.

Cordialement.
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
21 août 2005, 20:58
Azul felawn
je suis nouveau ici et je vous felicite pour ce site.
Bien que ne suis pas juif ni musleman d'ailleur, j'ai été atiré par cette discution car je suis originaire d'ifrane ( non oufrane !!!) .
J'ai recement visiter mon petit village et il reste encore quelques traces de la presence juive.
Malheuresement ceux qui renvienent le visiter parmis les juifs sont peux nombreux pour ne pas dire inexistant, pourquoi donc oublier ses racines.

Je tiens à vous raconter une petite histoire :
Pendant la guerre entre les pays arabes et israel le Maroc a envoyé quelques hommes, certain d'entres sont capturés par les forces de tsahal.
On leurs à demandé d'où ils venaient il on repondu : Du Maroc.
Un officier isrealien c'est approché de l'un deux dont le visage lui été familier puis il a voulu savoir d'où il venait exactement et il lui a dit d'ifrane anti-atlas.
He bien ce soldat a été renvoyé au maroc sur le champ car apparament l'officier à des origines d'ifrane.
Ce soldat est mon oncle .

Merci à vous tous, je suis au service du webmaster s'il a besoin d'aide car je suis aussi webmaster/devloper
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
22 août 2005, 12:47
Azul agma amazigh25

Sois le bienvenu sur ce site convivial et fraternel. Je ne suis pas tres fort en ordinateur, aussi je laisse le soin aux autres de t'accueillir avec des photos de verres de the, de lait et de dattes.

L'histoire de ton oncle est extremement emouvante. Elle ne fait qu'illustrer la parole du poete: "Quelle connerie, que la guerre!"
les interf?rences jud?o-maghr?bines
31 octobre 2005, 07:31



Les interférences judéo-maghrébines, métissage de cultures, de visions, de modes de vie et de pensée, englobent deux catégories de symbioses : lune judéo-arabe, lautre plus spécifiquement judéo-berbère. La première, la plus connue, a fait lobjet de très nombreuses études, cest la fameuse civilisation dAl-Andalus attestée par une prestigieuse production littéraire et philosophique qui illustre le degré de coexistence pacifique et de fécondation culturelle atteint par deux civilisations sémitiques, arabo-musulmane et juive. Bien moins connue est lautre catégorie traitant des relations entre les juifs venus de Palestine et les habitants autochtones de lAfrique du Nord. Cest cette lacune quil convient de combler, ce que tentent de faire des chercheurs berbères avides de connaître et de raviver la mémoire collective de leur peuple.

Larrivée des juifs en Afrique du Nord, sans doute en compagnie ou dans le sillage des navigateurs-commerçants phéniciens, remonte très loin dans le temps, sans quil soit possible de situer exactement la date à laquelle cette migration a commencé. Certains la font remonter à lépoque de Salomon (1er millénaire av. J.-C.), dautres à la période qui a suivi la destruction du Premier Temple (587 av. J.-C.), dautres encore à une date plus récente, après la destruction du Second Temple (70 de lère chrétienne).

Une première remarque simpose : de tous les peuples qui, très tôt, ont commencé à se déplacer en Méditerranée dEst en Ouest, seuls les Juifs navaient aucune visée conquérante ou colonisatrice et tout à fait paradoxalement, de tous les peuples qui se sont succédés, seuls ont survécu jusquà nos jours, sinfiltrant dès le début et sintégrant dans la trame de la société et de la culture locales. Très tôt, ils essaimèrent depuis les comptoirs phéniciens côtiers vers lintérieur des terres, sinsérant de manière organique dans chaque tribu, chaque village, simprégnant de lenvironnement et linfluençant en retour.

Ironie du sort : ceux qui ont su et pu survivre à tous les bouleversements qui ont secoué la région, se sont trouvés, au milieu de ce siècle, impliqués, imbriqués dans un autre phénomène historico-politique non moins étonnant que leur survie. Cest celui du retour en masse des juifs du Maghreb et dOrient, sous limpulsion de la vague messianico-sioniste des années 50 et 60, vers la même terre qui a vu certains de leurs lointains ancêtres, plusieurs siècles auparavant, partir à laventure en compagnie des intrépides marins de Tyr et Sidon. Ici semble se clore un chapitre passionnant de lhistoire des migrations en Méditerranée. Fin dune coexistence quévoquent avec nostalgie ceux qui sont restés sur place, beaucoup moins ceux qui sont partis vers leur nouveau-antique destin.

Le printemps berbère , comme a été baptisé léveil ethno-culturel amazigh, constitue une motivation supplémentaire pour tenter délucider ce phénomène dosmose entre le Maghreb pré-islamique et les premiers représentants du monothéisme que les Berbères ont rencontrés, ce qui les a probablement préparés à adopter plus facilement lautre version du monothéisme, celle de lislam. Cette rencontre judéo-berbère que certains auraient tendance à décrire comme un coup de foudre, présente des aspects énigmatiques que labsence de preuves historiques irréfutables rend encore plus obscurs. Lintérêt très marqué de la part de certains militants pour le judaïsme, quils considèrent comme une composante de leur identité, est à la fois un adjuvant et un danger. Une recherche plus poussée simpose pour en savoir plus sur les affinités, les apports mutuels et les relations réelles entre la communauté juive minoritaire qui a conservé sa pleine et entière autonomie religieuse et culturelle, et la communauté berbère majoritaire qui, malgré son islamisation totale, a cependant conservé dans son patrimoine quelques traces indélébiles de son contact avec le judaïsme bien avant larrivée de lislam.

Mais qui sont les Berbères ? Ont-ils toujours vécu en Afrique du Nord et aux abords du Sahara ? Lincertitude des historiens et des archéologues, linsuffisance de preuves épigraphiques, laissent la place libre à limagination qui, de toute façon et traditionnellement, sest donné libre cours, renforcée en cela par certains écrits juifs et arabes du Moyen Age. Ces écrits font état de légendes sur lorigine cananéenne des Berbères, dont lancêtre ne serait autre que le célébre chef militaire Goliath (en berbère Jalout). Le légendaire simbrique ici dans lhistoire, linterprète, la pervertit, lidéalise, favorisant lexploitation idéologique, culturaliste. Il faut dire quil y a là une sorte de revanche de la part dune civilisation dénigrée cherchant à se réhabiliter, en minimisant ce quelle doit à lenvironnement culturel dominant et en amplifiant la dette quelle pense avoir contractée vis-à-vis dune autre, dénuée, celle-là, de toute prétention à lhégémonie. Mais il y a davantage : outre le mythe de lorigine juive (ou cananéenne), a cours une autre thèse reconnue plus ou moins comme historique, bien quencore insuffisamment attestée, selon laquelle les Berbères auraient été en partie judaïsés. Les divergences à ce sujet entre historiens vont bon train, principalement quand il sagit de la figure historico-légendaire de la Kahina.

La société berbère semble avoir été lune des rares à navoir pas connu lantisémitisme. Le droit berbère, azref, dit coutumier , contrairement au droit musulman (et au droit juif, soit dit en passant), est tout à fait indépendant de la sphère religieuse. Il serait, par essence, laïque et égalitaire, et nimpose aucun statut particulier au juif, alors que la législation musulmane fixe le statut du juif (et du chrétien) en tant que dhimmi, protégé , soumis à certaines obligations et interdictions. Le juif occupait une place bien définie dans le système socio-économique du village berbère : il remplissait généralement la fonction soit dartisan (orfèvre, cordonnier, ferblantier), soit de commerçant, lune et lautre occupation pouvant être ambulantes. Aujourdhui encore, après trente ou quarante ans, les villageois de lAtlas et des vallées sahariennes se souviennent avec nostalgie du temps où les juifs faisaient partie du paysage, allant jusquà imputer à leur absence la raison de leurs misères actuelles.

Peut-on en dire autant de limage du Berbère musulman auprès de son ex-compatriote juif ? Rien nest moins sûr. Il y a eu là comme un refoulement chez les juifs berbères immigrés en Israël quant à leur passé, dû sans doute à plusieurs raisons : leur nouvelle identité israélienne acquise aux dépens de leur précédente identité, les préjugés et quolibets qui frappaient et frappent encore les chleuhs (même en Israël). Leurs enfants et petits-enfants, nés en Israël, sont dans lignorance totale du patrimoine berbère de leurs parents.

Lorigine cananéenne supposée, ou la judaïsation probable de certaines tribus, trouve un écho dans le folklore berbère, témoin ce court poème oral :

Maman

Pourquoi ne travailles-tu pas la laine le samedi ?

Cest ainsi, mon petit

Depuis longtemps, très longtemps...

Pourtant le fqih* dit que cest le vendredi...

Ta ta ta !

Quest-ce quil en sait le fqih,

Des gens dil y a dix mille ans ?

(Poème paru dans la revue Tifinagh,
no 2, février-mars 1994)

Limage du juif dans limaginaire berbère semble donc avoir été tout à fait positive, voire privilégiée, à telle enseigne que, dans les contes populaires, un rôle de choix lui est dévolu : cest à lui que revient la tâche honorable de dénouer les situations compliquées. Autre témoignage : les vieillards du Sud marocain se souviennent des joutes poétiques avec des Imedyazen (poètes juifs). Les traces juives dans le folklore berbère se rencontrent jusque dans les rituels à caractère essentiellement musulman, tel le cérémonial de la fête de lachoura. Celle-ci, censée commémorer lassassinat des fils dAli, gendre du Prophète, comporte des aspersions deau qui auraient pour objet de rappeler lépisode biblique du passage de la mer Rouge. Ces aspersions durent dix jours, la dixième nuit étant baptisée Id nyoudayen (fête des juifs) et donnant lieu à des réjouissances comportant port de masques et chants avec accent juif (sic).

Y a-t-il réciprocité et trouve-t-on des traces berbères encore vivantes dans limaginaire et le folklore des juifs maghrébins ? Cette question mérite investigation dans la mesure où sont encore en vie, principalement en Israël évidemment, des personnes âgées prêtes à évoquer les bribes de folklore berbère encore vivaces dans leur mémoire.

Il existe bel et bien une pratique traditionnelle propre, semble-t-il, aux seuls juifs du Maroc et inconnue dans les autres communautés juives, puisque ne figurant pas dans le calendrier canonique hébraïque. Il sagit dune journée supplémentaire, ajoutée à la fête de Pâque, qui dure ailleurs sept jours et au Maroc huit jours. Nahum Soulschz, auteur douvrages sur les juifs du bassin méditerranéen, publia en hébreu en 1933, à la suite de voyages détudes effectués au début du siècle, une monographie sur la Kahina, Dahia al Kahina. Certains passages de la préface de cet ouvrage suffisent pour illustrer lattitude apologétique de cet historien, sérieux par ailleurs :

Le présent ouvrage nest pas une fiction, ni le récit romantique dun épisode ou dun personnage historique, mais le fruit dune recherche minutieuse et critique sur la base dun matériau historique et folklorique sérieux et significatif que nous ont légué les écrivains arabes et les contes traditionnels africains. Les actes héroïques, ainsi que la sagesse de lhéroïne en question ont été consignés dans les écrits dune douzaine dauteurs. Le plus grand de ces derniers, Ibn Khaldun, homme dAfrique, affirme que les informations contenues dans ses écrits ont été puisées par les anciens dans des sources berbères authentiques... Cest lui également qui affirme que la Kahina... et les hommes de sa tribu, les Gherraouas, pratiquaient la religion juive et que leur lieu dorigine était la Palestine. [...] jai découvert quelle appartenait à une dynastie antique de prêtres (cohen, pluriel : cohanim) qui ont été refoulés en Afrique et ont connu, là-bas, la gloire et occupé des postes de commande. Ils ont aussi introduit la culture et les traditions juives tout autour de limmense désert du Sahara.

La vérité historique des événements rapportés ici est attestée par les meilleurs chercheurs français contemporains (Mercier, Gautier...). Les écrivains français baptisaient généralement la Kahina la Jeanne dArc dAfrique, certains dentre eux se laissant aller à leur imagination et, à partir de récits légendaires, créèrent des fictions romantico-érotiques nayant aucun fondement historique. La vérité est que le merveilleux dans la figure de la Kahina dépasse même celui de Jeanne dArc [...].

De fait, il est arrivé à la Kahina ce qui arriva aux tribus juives héroïques dans les steppes dArabie au temps de Mohamed. Passé sous silence dans les écrits juifs, lévénement nous a été transmis seulement par les écrivains arabes [...].

Ce fut là le sort de lhistoire politique du peuple juif : les lacunes laissées par nos anciens ont été comblées par des historiens étrangers de qui nous dépendons pour la connaissance de notre propre passé. [...] Les écrivains arabes ont été séduits par la vie, la sagesse et lhéroïsme de cette femme et nous ont, au surplus, transmis quelques-unes de ses paroles flamboyantes contre les envahisseurs quaucun Arabe neût pu inventer de toutes pièces.

Trad. Shlomo Elbaz

Lautre historien, J. W. Hirschberg, est beaucoup plus circonspect à lendroit des sources prétendûment historiques, y compris les écrits dIbn Khaldun. Hirschberg distingue trois écoles, trois approches : 1. ceux pour qui toute lhistoire de la Kahina nest quune légende ; 2. ceux qui, au contraire, croient à lauthenticité de lensemble des faits ; 3. ceux qui pensent quautour dun noyau historique sest tissé un réseau déléments légendaires. Hirschberg se placerait lui-même dans la troisième catégorie. Quoiquil en soit, le débat se poursuit autour de cette figure qui continue à galvaniser les militants et à inspirer poètes et artistes de la mouvance berbère.

Disons pour conclure que limmigration en Israël de la quasi totalité des juifs berbères a pratiquement mis fin à cette aventure passionnante de deux civilisations appartenant aux deux extrémités du monde méditerranéen qui se rencontrèrent, sépousèrent en une osmose socio-culturelle, parallèle et complémentaire de cette autre aventure quétait la symbiose andalouse.

La fin de cette coexistence a condamné le partenaire juif de cette association à perdre jusquau souvenir de la vie commune et de ses acquis humains, alors que le partenaire berbère - principalement lélite militante amazigh - a plutôt tendance à rechercher (et à idéaliser quelque peu) les sources, affinités et tous signes daffiliation susceptibles de contrebalancer le poids de lélément arabo-islamique, lélément juif dont limpact ne présuppose aucun désir de domination serait à même de nourrir lidentité berbère et den accentuer loriginalité.

Lexpérience judéo-berbère devrait prendre sa place, aux côtés de lexpérience judéo-andalouse, dans le kaléidoscope des civilisations méditerranéennes où pourraient puiser les peuples de la région.

* Fqih : ascète musulman


Shlomo Elbaz, professeur retraité de lUniversité hébraïque de Jérusalem, est né à Marrakech et vit en Israël depuis 1955. Critique littéraire, auteur détudes sur la poésie moderne (Lectures dAnabase de St John-Perse) et de nombreux travaux sur la culture judéo-maghrébine, il milite pour la paix et dans le domaine social
jbb
Re: Juifs D'IFRANE d'anti-atlas
03 avril 2006, 09:30
Pour participer a la discussion, je vous invite a visiter mon blog sur les juifs berberes. C'est un travail de memoire pour garder une trace de cette communaute millenaire qui a immigre notammment vers Israel dans les annees 50. Le blog contient des photos, video, extraits d'articles et de livres. L'addresse du blog est: [berberejuifs.blogspot.com] dites moi ce que vous en pensez?
Jawad.
Re: Juifs D'IFRANE d'anti-atlas
03 avril 2006, 15:42
Jawad, presque tout ce qui est ecrit ainsi que les photos de ton site sont sur dafina depuis longtemps.
En tout cas c'est touchant que tu t'interresses aux juifs berberes
jbb
Re: Juifs D'IFRANE d'anti-atlas
04 avril 2006, 01:16
Bonjour yael,
Etant moi meme berbere et marocain, c'etait tout a fait normal que je m'interesse a ce sujet. A defaut d'elements nouveaux, j'espere que ce blog permettra a d'autres personnes interesses de retrouver en un seul endroit des informations historiques sur la communaute juive berbere.
Il sera mis a jour regulierement en y rajoutant la mine d'information existante sur le net.
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
06 décembre 2006, 08:32
Ifrane ou la plus ancienne colonie juive au Maroc
Auteur: Sefriwi--bis (IP enregistrée)
Date: 25 novembre 2006, 01:00


Histoire de Ifrane
Ifrane signifie en Tamazight (berbère) grottes, (singulier:Ifri). Nombreuses dans la région, les grottes ont transmis leur nom à la région, plus connue des juifs sous forme : Oufrane.
Les premières traces de l’installation humaine dans la région remontent au Néolithique. Des grottes telles que celles de Tizguite ainsi que les vestiges archéologiques remontant à la Préhistoire à Zerouka, Ghabt, Al Bahr et Itto en témoignent.
Par la suite, la région d'Ifrane fut habitée d'abord par les berbères puis par les juifs, et ce, depuis, environ trois milles ans avant Jésus-Christ. On prétend qu'elle a été la cité de la plus ancienne colonie juive au Maroc.
Selon la tradition orale, les israélites ont quitté la Palestine au temps de Nabuchodonosor, roi de Babylone (160 Km au sud de Bagdad) après la première destruction du temple en 587 av.J.C. Il traversèrent l'Egypte et la bordure septentrionale du Sahara, puis parvinrent au rivage atlantique de l'anti-atlas en 361 avant Jésus-Christ et s'installèrent en premier lieu dans les grottes en bordure de l'oued Ifrane, et ce, après qu'ils aient pu acheter l'autorisation de s'installer aux autochtones.
Pierre tombale avec inscriptions hébraïques d'un cimetière juif vieux de plus de 2000 ans
A la suite d'une alliance avec ces derniers ils fondèrent un royaume dont le roi était "Ephrati" (de la tribu d'Ephraïm : l'une des douze tribus d'Israël).
Ce royaume a été nommé "la petite ou la seconde Jérusalem" ou qui - selon leur croyance - fut chuté au moment ou ils ont refusé de répondre à l'appel de leurs prophète"AZAR" afin de pouvoir rejoindre "Jérusalem". Les descendants d'Ephraïm perdaient alors leurs souveraineté au profit des berbères
Ifrane renferme le plus ancien document historique au nord africain: c'est la tombe d'un juif nommé "Rabbin youssef ben Mimoun" qui serait mort en l'an 5 av.J.C. Elle se trouve au cimetière juif connu sous le nom de "Lmiâra" ( nom donné par les juifs marocains à tous leurs cimetières
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
06 décembre 2006, 08:33
Re: Ifrane ou la plus ancienne colonie juive au Maroc
Auteur: Sefriwi--bis (IP enregistrée)
Date: 25 novembre 2006, 01:06


bien entendu on parle Ici d'Ifrane de l'Anti Atlas et pas de celui du Moyen Atlas.....
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
06 décembre 2006, 09:39
Auteur: mireilleb
Date: 14 juillet 2006, 22:25

article sur ifrane dans le matin:
Fichiers
Pièces jointes:
juifs_oufrane[1][1].jpg
Re: Juifs D'OUFRANE d'anti-atlas
06 décembre 2006, 09:40
Auteur: assafou (IP enregistrée)
Date: 23 août 2006, 18:22


hi salut
je veux tous simplement vous dire qu'ifrane le sujet de l'article du journal LE MATIN DU 14 juillet 2006 parle d'ifrane du grand atlas pas d'ifrane antie atlas petit région historique dans la provence de guelmim connu chez les juifs sous le terme d'oufrane.
merci et a la prochaine

abdellah benhssi enseignent chercheur +21267915920





Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/12/2006 09:42 par clementine.
Re: Juifs D'IFRANE d'anti-atlas
01 juillet 2008, 13:01
bonjour ,


permettez moi de vous annoncer qu'il ya un gite touristique


a ifrane anti atlas.

chez croqoasis
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter






DAFINA


Copyright 2000-2024 - DAFINA - All Rights Reserved