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SEFROU .......... 1

Re: SEFROU
06 septembre 2009, 15:11
n3
Pièces jointes:
CIMG0025.JPG
Re: SEFROU
06 septembre 2009, 15:11
n4
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Re: SEFROU
06 septembre 2009, 15:12
n5
Pièces jointes:
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Re: SEFROU
06 septembre 2009, 15:13
n6
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Re: SEFROU
06 septembre 2009, 15:14
n7
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CIMG0033.JPG
Re: SEFROU
06 septembre 2009, 15:19
1ere partie de la double voie fes sefrou presque términée.
Pièces jointes:
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Re: SEFROU
06 septembre 2009, 15:21
double voie fes sefrou.n2
Pièces jointes:
DSC00011.JPG
Re: SEFROU
07 septembre 2009, 02:24
très belles photos surtout n5 ,la 4a été gênée par le camion de butane qui a caché le boulevard ou se trouve la frenie,en tout cas merci.
souhaitons que sefrou va ressembler à ifrane en fin de travaux
Re: SEFROU
07 septembre 2009, 17:02
salut tous les dafinois,bsr M'jid,je ne cache pas que je suis satisfait du fond de mon coeur, de savoir qu'un pur Sefrioui (Mr Maâzouz), d'une modeste famille ,comme je le connaissais pendant l'enfance ,prend les directives de cette ville,d'ont il garde ts ses souvenirs d'enfance,et qui a les mmes sentiments que ns, qui aimons notre ville ,et d'ont on est fiers.soyez sûr qu'il va tt rénover ,et faire beaucoup mieu que Mr Hafid ,que je connait aussi.Sefrou va devenir plus joli et plus propre qe Settat.merci d'avoir donner plus qu'il faut de ton précieux temps pour nous informer de tt ; amicalement.thumbs up smiley
Re: SEFROU
08 septembre 2009, 13:03
on ne peut dire d'un maire qu'il va faire beaucoup mieux que l'ancien ,que lorsque on verra la réalité sur le terrain.
en tous cas ça se voit des photos postés par abdloum que l'ancienne mairie a préparé le terrain pour l'actuelle.
sefrou a été toujours plus belle que settat que tu cite en exemple et plus ancienne,il n'y a pas comparaison.
Re: SEFROU
09 septembre 2009, 01:16
Bonjour,
j'ai trouvé récemment le texte d'une conférence prononcée par S.E. Si BEKKAI, pacha de la ville de Sefrou, le 30 avril 1950,au Riad Caïd Omar devant les membres de l'association "les Amis de Fès"


(l'association "Les Amis de Fès" a été créée en octobre 1932 par Mr VICAIRE, inspecteur du Service des Arts Indigènes,qui prenait l'initiative de grouper tous ceux qui s'intéressaient à la vie de Fès. 24 personnes répondirent à son appel et jetèrent les premières bases d'une association.
En date du 1er fèvrier 1933 elle prend le nom "Les Amis de Fès"; elle a pour but de grouper les amateurs d'archéologie, d'histoire, de littérature et d'art et plus particulièrement ceux qu'intéresse la vie de Fès et de ses environs. Elle a également pour objet de faciliter les travaux de tous ceux que passionne l'histoire de Fès, de ses monuments, de ses habitants. Ses moyens d'action consistèrent notamment à organiser des conférences, des excursions de caractère archéologique, artistique ou littéraire.
Cette association se développe rapidement et quelques années après sa création elle compte 250 membres. La fin des années 30 voit de jeunes marocains adhérer à l'association et collaborer de façon effective en donnant des conférences, jetant ainsi un pont de plus pour une collaboration franco-marocaine réelle dans le domaine intellectuel.)

Le texte de cette conférence est assez long (une quinzaine de pages) mais il me semble intéressant de le faire connaître compte tenu de la personnalité de l'auteur et aussi parce que les documents sur l'histoire de Sefrou ne sont pas très nombreux.

Je le mettrai en ligne sur le site, par épisodes...ce qui laissera le temps de réagir et éventuellement d'interrompre sa diffusion si le texte est jugé trop fastidieux ou sans intérêt par la majorité des lecteurs.

Conférence de S.E. Si BEKKAI

L'historique de Sefrou que je vous livre aujourd'hui est sans prétention. Ce travail toujours délicat demande une grande érudition que je ne prétends pas avoir. J'ai dû vous paraître hésitant lorsque vous m'avez demandé de vous faire cette causerie, mais je puis vous affirmez que cette hésitation ne traduisait chez moi que la crainte de l'imprécision dans l'élaboration du travail sollicité, faute de documentation suffisante. Cette crainte s'est quelque peu dissipée grâce à l'aide de personnalités soucieuses de l'interêt historique du Maghrib, que je remercie bien vivement. Parmi ces personnalités, j'ai nommé M. le docteur Secret, qui m'a prêté une étude économique fort intéressante de M. le professeur Le Tourneau, parue dans le bulletin des Hautes Etudes Marocaines des 2ème et 3ème trimestre de l'année 1938. Puis le colonel Dessaigne, qui a bien voulu mettre à ma disposition un petit opuscule appartenant aux archives du Cercle, où j'ai puisé l'essentiel de notre objet, quoique cet écrit ne semble mentionner l'historique de Sefrou que pour laisser une plus grande place aux événements militaires de la pénétration et de la pacification françaises. M Huchard, administrateur civil, chef des Services Municipaux, qui m'a ouvert toutes grandes ses archives où j'ai pu recueillir pas mal de renseignements. Et enfin le capitaine Schvallinger, pour ses cahiers de Charles de Foucauld.

Dans ces divers documents, il n'y a malheureusement rien de bien net sur les véritables origines de Sefrou. Il faut cependant reconnaître qu'ils s'accordent tous pour refléter -à peu de choses près- la tradition orale qu'ils ne font remonter qu'au règne de Moulay Idriss II c'est à dire vers l'an 800 (2ème siècle de l'hégire). Le grand historien arabe El-Quitass, lui même ne mentionne Sefrou dans son livre « Les exploits de Moulay Idriss », que dans la mesure où cette dernière ville a fini d' être islamisée par le fondateur de Fès. C'est donc sur ses bases malheureusement insuffisantes que nous étudierons ensemble, si vous le voulez bien, l'historique de Sefrou, quelque peu sa situation économique actuelle et enfin son côté touristique indéniable.


Historique proprement dit.

Pour bien comprendre l'existence de Sefrou, qui n'est qu'une molécule dans l'histoire générale du pays, nous sommes tenus de remonter assez loin dans le temps, mais pas trop cependant, pour ne pas nous perdre complétement dans le domaine des conjectures. Nous arrêterons ce demi-tour en arrière à l'époque des premières lueurs de l'Islam sur l'Ifriqia. Nous nommerons comme premier missionnaire de la religion musulmane et de la langue arabe Okba ben Fafaâ, qui traversa le Maroc d'est en ouest, en 682, et engagea son cheval dans les eaux de l'Atlantique en s'écriant: « Dieu de Mohamed, j'irai encore plus loin porter ta mission, sans ces flots qui m'en empêchent ».

Avant 682 ce petit centre s'appelait déjà Sfro. Nous sommes à l'époque de l'autochtone païen dont on connaît mal les origines exactes: tout ce que nous en savons c'est que ces bérabères étaient sans religion, vivaient rustiquement et subissaient plus ou moins superficiellement les influences des phéniciens, Romains et byzantins.

D'aucuns prétendent que le mot Sfro selon la prononciation locale, vient du verbe arabe Safaro . Mais étant donné ce que nous venons de démontrer, à savoir que cette appellation de Sfro existait déjà avant l'introduction de la langue arabe dans ce pays, d'une part, et que d'autre part, le verbe en question ne porte pas initialement de lettre çad, de C cédille en français, mais bien un S arabe, nous sommes logiquement portés à écarter cette première version. En dehors de cette dernière supposition en existent-ils d'autres? Je n'en sais rien quant à moi et livre cette recherche à la science linguistique qui percera un jour ce mystère, je le souhaite.

L'aperçu général qui précède nous situe grosso modo dans le temps. Pour mieux nous aider à comprendre notre petite histoire il est un autre élément important que nous ne pouvons négliger, je veux dire le facteur géologique.

Divisé par les trois grandes et parallèles chaînes de montagnes que nous connaissons, le Maroc nord a toujours été plus florissant que dans sa partie sud. Ces montagnes n'ayant jamais été des remparts infranchissables, il est certain que l'émigration s'est toujours faite dans le sens sud-nord et légérement sud-est en suivant la valée de la Moulouya. Plusieurs raisons commandèrent cette émigration: je n'en citerai que la pauvreté des teritoires sahariens, dûe à la sécheresse, les fuites consécutives aux combats des clans et les caravanes commerçantes qui venaient dans le nord pour vaquer à leurs affaires. Dans ce mouvement de va-et-vient, les points d'eau dictèrent les étapes. Celle de Sfro avant Fès, semble être le dernière vers le nord.

Oasis sans palmiers, mais nid de verdure reposant sur une terre riche fertilisée par les eaux de l'oued Aggaï, il ne fallut pas mieux comme paradis terrestre à des gens fatigués par les privations de toutes sortes. Est-ce à dire que les vieux habitants de Sfro soient tous remontés du sud, certainement pas, mais force nous est de constater que le Maghrib-El-Aqça a été longtemps un immense jeu de jacquet où les dés tournèrent sans cesse pour ne prendre leurs formes définitives que leur donne le sort, qu'à une époque relativement rapprochée de nous.
Re: SEFROU
09 septembre 2009, 04:32
Pour George
Le texte que tu viens de mettre est fort interessant et le sera davantage dans toute son integralité, donc il ne faut pas l'interrompre pour quelque motif que ce soit. Au contraire les réactions qu'il sucitera, vont etoffer cette esquisse historique qu'avait tenté feu Le Pacha El Bakkaï.
Merci pour ce partage et merci d'avance de continuer l'histoire de la belle ville de Sefrou.Bonnne journée
Re: SEFROU
09 septembre 2009, 08:37
Bonjour,
Je suis d'accord avec Amidou, Georges vous devez absolument continuer a nous transmettre le texte dans sa totalité, cela est fort interessant, vous êtes une véritable mine de connaissances sur cette ville que nous aimons tant.
amitié
Re: SEFROU
09 septembre 2009, 15:46
Bonsoir tout le monde,
Salut georges ,comment ça va?
Merci de partager avec nous ces précieux documents,je joint une photo de Mr el Bekkay entouré de berberes des régions de sefrou.Cordialement.
Pièces jointes:
Scan66.jpg
Re: SEFROU
10 septembre 2009, 00:16
Bonjour,
je continue donc la mise en ligne de la conférence de Si Bekkaï où la constitution de la ville de Sefrou est décrite.
Merci Abdoulm pour tes photos récentes de la ville de Sefrou. Si j'ai bien vu , on ne pourra plus faire de demi-tours au milieu de la route!

Conférence de Si Bekkaï( suite)


Vers l'an 700, les « troglodytes » vécurent sur les pentes d'Immouzer du Kandar, de Bahlil et de Mezdra Jorf, c'est à dire autour de l'oued Aggaï, près de son embouchure. Petit à petit ces troglodytes sortirent de leurs cavernes et s'abritèrent dans des noualas ou des khaïmas en poils de chèvre en attendant de construire. Puis par les moyens du bord, des maisons sortirent de terre; les forêts alentours fournirent le cèdre; à l'époque ces forêts étaient florissantes, elles n'avaient pas encore subi la dévastation des Hilaliens. Elles n'avaient pas de gardes-forestiers, il ne fallait s'y garder que contre les lions, les tigres, la panthère et autres bêtes sauvages.

De maison en maison, les ksours se formèrent en trois groupes qui sont:
1- les Ksours El Fouqanynes (du haut)
2- les Ksours El Ouastanynes (du centre)
3- les Ksours Ettchtanynes (du bas)

Les Ksours El Fouqanynes auraient été au nombre de 17, répartis le long des rives de l'oued Aggaï, depuis sa source jusqu'à la ville actuelle de Sefrou.
Ils s'appelaient:
1- Ahromat
2- Kiffane Béni Seddane
3- Malga Louidane
4- Dar Taghzout
5- Kaf Sarij (à la rencontre des deux branches de l'oued Aggaï)
6- Aïn Doukkara
7- El Aïou
8- Béni Khaled (près de Sidi Bousserghine)
9- El Kolèïâ (diminutif du nom d'El Kelâa actuel)
10- Khandeq Ennéjar
11- El Kiffane
12- Eddouira
13- Oulad ben Tahar
14- Oulad el Meklati
15- Oulad Taleb
16- Oulad el Qettrani
17- Oulad el Btioui (sur la rive gauche de l'oued Aggaï à hauteur du Fort Prioux)

Les Ksours EL Ouastanynes occupaient à peu près l'emplacement où se trouve la ville actuelle. Ils étaient au nombre de 10:
1- Habouna (rive droite de l'oued)
2- Sidi Boumédienne (emplacement actuel du @#$%& portant ce nom)
3- D'chr Ben Saffar (vers la colline Hammama)
4- Seb El Hajain
5- Béni Ouzi
6- Sehb el Mssaken (au nord du Jbel El Kebir)
7- Dar Hmad
8- Aâïoun El Khnazer (vers le Jbel Binna)
9- Béni Hamdoun (vers la porte actuelle des Béni Médreck)
10- Tofr ( près de Béni Médreck également)
A la sortie des Ksours El Ouastanynes, l'oued Aggaï prenait le nom de oued Sfro; près de Tofr il s'appelait l'oued EL Ihoudi (rivière du juif). Les juifs venus du Tafilalet, du sud algérien et de debdou, se mirent sous la protection des Ksouriens qui les installèrent dans le Ksar, appelé Tofr et Ksar El Koufar (des mécréants). Reproche assez gratuit de la part de ces Ksouriens qui n'étaient pas eux-mêmes bien imprégnés de leur religion. Ces juifs furent attirés par le commerce et firent souche avec les Ksouriens. Ils ont toujours été en nombre important. Ils se développèrent parrallèlement et proportionnellement aux Ksouriens et forment un bon tiers de la population actuelle de Sefrou.

Les Ksours Ettchtanynes étaient au nombre de 15; ils étaient échelonnés le long de l'oued Sfro, jusqu'au confluent de ce dernier avec le Sebou. Ils s'appelaient:
1- El Feddane
2- Dar El Attar
3- Sidi Moussa
4- Kef Mira
5- Krifzouz (vers El Glatt)
6- El Ghorfatt
7- Béni Mansour
8- Sidi Abderrahman
9- Aïn Erraâ
10- Bouriga
11- Sidi Ben Ghmagh
12- Aïn El Qsab
13- Aïn El Atrouss
14- Zenzella
15- Sidi Mohamed El Ouali (à proximité du Sebou)

Sans cohésion entre eux et mal gardés contre les razzias des montagnards voisins, ces nouveaux Ksouriens, à demi sédentarisés, se mirent cependant à travailler la terre. Ils lui firent rendre des céréales, plantèrent des oliviers et produisirent déjà des navets « beldi » et des carottes. Les femmes travaillèrent la laine. Le souk du Ghzel était bien achalandé. C'est à une forte branche d'olivier qu'étaient suspendues les balances primitives servant au pesage de la laine. Mais, proie facile et bien tentante aux guerriers des tribus environnantes, ces Ksouriens étaient constamment pillés. Pour mieux se défendre ils durent se resserer les uns sur les autres. C'est sûrement cette raison d'auto-défense qui obligea les Ksours El Fouqanynes et Ettchtanynes à se regrouper autour des Ouastanynes pour faire l'actuelle ville de Sefrou.

Dans cette contraction en hérisson, les juifs ne furent pas oubliés puisqu'on les plaça au coeur de l'agglomération afin de mieux les protéger contre les razzias venant du dehors. Un rapide coup d'oeil sur le Mellah actuel où il n'est pas rare de trouver des maisons à trois étages et parfois davantage, prouve que les juifs ont été les victimes de leur propre protection. N'ayant pu s'étendre en largeur, parce que bien encadrés par les Ksouriens protecteurs, leurs habitations poussèrent inévitablement en hauteur.
Re: SEFROU
10 septembre 2009, 11:46
Merci, Georges, pour cette passionnante chronique des origines de Sefrou.
J'attends la suite du feuilleton, avec autant d'impatience que les vrais sefrioui !
Re: SEFROU
10 septembre 2009, 15:13
Bonsoir Carole,
j'ai retenu l'idée de feuilleton,que tu m'avais suggérée pour un autre sujet, pour présenter cette conférence. tu devras donc être patiente!
Re: SEFROU
11 septembre 2009, 01:40
Conférence de Si BEKKAÏ (Suite)


Tel que nous venons de le voir, ces Ksours formèrent déjà une agglomération très compacte, mais ne disposèrent pas encore de remparts. Nous verrons dans un instant qui construisit les remparts de Sefrou. Faute d'enceintes de garde, les Sefriouis utilisèrent le plus possible les obstacles naturels et de hautes corbeilles de roseaux pleines de terre, alignées les unes à côté des autres – ces corbeilles servent de nos jours à conserver l'orge, le blé et le maïs.

Toutes les considérations qui précèdent nous amènent à l'an 800. Le Maroc est déjà fortement arabisé. Moussa ben N'Ceir et les byzantins sont complètement chassés d'Afrique du Nord. C'est sur ces entrefaites que Moulay Idriss 1er s'installe au Zerhoun pour fuir son grand ennemi Haroun El Rachid. Il meurt assassiné par un envoyé du puissant khalife de Baghdad Echemakh (177 Hégirienne) dans des conditions sur lesquelles je n'insisterai pas davantage car nous les connaissons et arriverai bien vite à son successeur Moulay Idriss II qui nous intéresse dans la mesure de son séjour à Sefrou.

Avant de fonder Fès en 808 (193 de l'Hégire) Moulay Idriss II séjourna pendant 2 ans à Sefrou. Ce grand monarque s'installa dans le quartier Habouna qu'il convertit très vite à la doctrine musulmane. C'est en raison de l'empressement que mit ce quartier à embrasser l'Islam que Moulay Idriss dit de ses habitants « Habouna », ce qui veut dire « qui nous ont aimés ». Les autres fractions de la ville suivirent très simplement l'exemple de Habouna dans l'islamisation d'après El Qirtass.
Mais d'après une légende orale que rapporte le petit opuscule du cercle, dont le ou les auteurs ne sont pas signalés, Moulay Idriss aurait rencontré plus de difficultés à convaincre la fraction de Maghraoua avec le Cheikh Messaoud El Maghraoui. Ce cheikh qui s'obstina dans son refus de se rallier à Moulay Idriss fut condamné à être scié entre deux planches. Ce supplice aurait eu lieu en public.

La mort du Cheikh Messaoud aurait eu pour conséquence la fuite d'une bonne partie des Maghraoua chez les Béni Alaham d'El Ader où ils auraient encore des descendants, chez les Béni Snassen, enfin à Taza et Guercif.

Toujours d'après la tradition orale, il existe une autre thèse de la fuite des Maghraoua: je passe une fois de plus la parole à l'écrit anonyme du Cercle: « c'est à l'époque Mérinide que se situe la légende suivante: pour renforcer leur autorité les Mérinides envoyaient dans chaque kaskah 4 ou 5 moghaznis, qui étaient entretenus obligatoirement par la population. A tour de rôle, chaque maison les hébergeait et leur offrait une large diffa. Ils étaient une fois les hôtes d'un notable des Ahel Sefrou. Une série de tajines avait été servie lorsque fut présenté le tajine des poulets rôtis, les moghaznis s'aperçurent qu'une patte manquait à un poulet et demandèrent la cause de cette offense à leur dignité. Il leur fut répondu, par le maître de maison, que cette patte avait été donnée par lui-même, à son petit enfant qui pleurait pour avoir un morceau de poulet. Les moghaznis ayant exigé que l'enfant leur fut présenté, l'un d'entre eux, une brute herculéenne, le saisit, le jeta à terre et, posant son pied sur le tronc du bambin, le saisit par la jambe et la tirant brusquement la sépara du corps de l'enfant, comme on arrache la patte d'un poulet. L'enfant expira sur le coup. Malgré la douleur indescriptible des malheureux parents, les envoyés du Sultan continuèrent tranquillement leur festin sans manifester la moindre gêne ou regret de ce qui s'était passé.

Dès leur départ, le père de l'enfant fit inviter chez lui tous les notables des ksours environnants, leur laissant croire qu'il offrait une diffa à l'occasion de la circoncision de son fils. Aussitôt que tous les notables furent réunis, le père posa au milieu d'eux une grande table , portant un plat recouvert d'un riche voile et les pria de s'avancer autour de la table pour faire honneur à son repas.

Le plus vénérable des notables enleva le voile et un spectacle effroyable se présenta à leurs yeux: l'enfant mort avec sa jambe séparée du corps. Le père inconsolable raconta alors en pleurant la scène de l'horrible drame et demanda vengeance.
Les notables terrifiés et écoeurés par ce crime inouï décidèrent séance tenante le massacre de tous les moghaznis de l'oued Aggaï. Le lendemain, tous les représentants du Sultan furent assassinés par les populations de la vallée qui prirent la fuite avec leurs familles ».

Si j'avais à faire un commentaire sur les deux légendes que nous venons d'étudier, je me pencherais personnellement davantage sur la première, car la seconde me paraît un peu brodée, mais revenons à Moulay Idriss.
Re: SEFROU
11 septembre 2009, 08:05
Trés interessant ! Comme tu le remarque on suit et on attend la suite avec impatience. Néanmoins je tiens a commenter ce passage cité de l'histoire des mokhaznis et de l'enfant. Car la même histoire est racontée autrement à El Menzel ( 30 km à l'Est de Sefrou) où l'on parle du temps de Siba d'une grande animosité entre deux clans issus de deux grandes familles .Il parait que les membres de l'un des deux clans aurait fait bouillir dans un chaudron le bébé de l'une des familles de l'autre clan . Le pere de l'enfant intima à sa femme de ne pas pleurer ni de rapporter les faits à quelqu'un d'autre. Le soir venu, il invita les membres de son clan au diner et leur posa le plateau sous un couvert de "Doum" dit "Tbaq". Quand ils decouvrir le plateau, ils furent choqués d'y trouver le cadavre du bébé bouillis .Le pere de l'enfant leur raconta les faits et tous se mirent d'accord sur un plan d'une vengeance terrible qui consistait a assassiner tous les membres mâles de l'autre clan lors de la priere du vendredi . Le jour convenu chacun s'arrangea d'être à coté de l'un des membres de l'autre clan . A l'agenouillement de priere ils planterent leurs poignards dans le dos de leurs voisins qui périrent tous et n'echapperent de ce bain de sang que les bergers partis tôt paitre leur troupeaux en montagne. Il parait que les femmes les en informerent de ne pas revenir et de s'enfuir ailleurs pour echapper de succomber à la vindicte .Ces personnes qui se sont échappées ne purent regagner leurs familles que quelques mois plus tard, aprés que des Chorfas et des notables des douars avoisinants eurent intercédés en leurs faveurs...

Comme cette histoire est racontée ici et là bas, il se peut qu'elle ne soit pas vraie et qu'elle n'eut éxistée que dans l'imagination d'un habile conteur...Bien que les gens de ces temps étaient feroces et capables des pires atrocités, car la vie était si dure et la loi dans le monde rurale était celle de la jungle.
Amicalement et bonne continuation pour la suite.
Re: SEFROU
12 septembre 2009, 04:54
Bonjour Amidou,
merci de ton témoignage concernant la légende de la fuite des Maghraoua. Il s'agit d'une légende, comme le disait Si Bekkaï et probablement colportée par les conteurs qui l'adaptaient au contexte local: elle servait à expliquer-ou à entretenir!-les anciennes haines entre les communautés voisines.
Il serait intéressant de savoir si cette légende est également racontée dans d'autres régions du Maroc ou si sa diffusion est localisée à la région de Sefrou.
Je n'ai pas notion d'une telle légende dans le folklore français -mais nous avons d'autres histoires horribles!- mais il me semble avoir lu quelque chose de semblable dans la littérature vietnamienne. Je rechercherai
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