Aujourd'hui c'est jeudi , le jeudi de la semaine qui precede la lecture de toute la paracha de Ytro ce samedi 18 Fevrier 2006.
Cette fetye est une coutume,minhag que seuls les Juifs Tunisiens celebrent.Comme tout minhag, elle a ses origines dans l'histoire ancienne de cette communaute juive et c'est surtout une fete pour les enfants.
Voici comment le Rav Yehouchoua Rahamim Dufour explique cette fete typiquement Juive Tunisienne:
Le minhag et la Fête de Yitro
par le Rav Yehoshua Ra'hamim Dufour
à partir des ouvrages de nos Sages
Question
Les juifs tunisiens, célèbrent la "fête de Yitro" le jeudi qui précède la lecture de la paracha Yitro. Or, il n'en est fait nulle part allusion dans la Torah ; des communautés auraient-elles le droit de créer de nouvelles fêtes dans le judaïsme ?
Pour répondre à cette question, il faut la décomposer en deux :
- qu'est-ce qu'un minhag ou coutume ?
- qu'est-ce que cette fête de Yitro ?
Force du minhag :
l'expression : Minhag Yisrael Torah hi (Maté Éphraïm 610) ou Minhag avotéinou, minhagane chél Yisrael.
Abbayé l'amora emploie la formule naqtinane (est admis chez nous) pour indiquer qu'il va donner à l'appui du problème une tradition de halakha reçue de sa tradition, et Rachi le précise :
massoréte avotéinou, minhag avotéinou
Les Sages ont été sensibles au risque d'immobilisme ou de transmission de coutumes erronées qui pouvait en découler car la fidélité affective à des erreurs récentes des dernières générations peut ainsi conduire à des traditions nouvelles contraires à la Torah ; c'est pourquoi les Sages ont apporté des règles sûres et faciles à comprendre pour trier le pur de la fantaisie crédule ou de l'imitation des coutumes locales d'autres peuples, surtout quand on invoque le principe exact mais parfois mal compris :
minhag mévatél halakha (la coutume annule la halakha, Yérouchalmi Yévamote).
la tradition transmise par nos pères, de génération en génération
Les Sages ont été sensibles au risque d'immobilisme ou de transmission de coutumes erronées qui pouvait en découler car la fidélité affective à des erreurs récentes des dernières générations peut ainsi conduire à des traditions nouvelles contraires à la Torah ; c'est pourquoi les Sages ont apporté des règles sûres et faciles à comprendre pour trier le pur de la fantaisie crédule ou de l'imitation des coutumes locales d'autres peuples, surtout quand on invoque le principe exact mais parfois mal compris :
minhag mévatél halakha (la coutume annule la halakha, Yérouchalmi Yévamote).
un minhag dont on dit qu'il annule la halakha est le minhag ancien, minhag vatiqine ;
et ce n'est pas seulement celui que l'on a vu pratiquer soi-disant "depuis toujours".
Et le Séfér Hakkéritoute ajoute nettement et délicatement l'adage :
aval minhag ché eïn lo réaya mine hatTorah eïno élla kétoêh béchiqoul haddaâte
mais le minhag qui n'a en lui rien de la Torah n'est rien d'autre qu'une faute de jugement
Le Rav Ôvadia Yossef, Richone létsione, recense 24 règles s'appliquant aux minhaguim, dont celles-ci :
- ce que la Torah permet, si on y applique des interdits, ils viennent des rabbins qui sont des Sages et décisionnaires reconnus et habilités (talmidéï 'hakhamim, posseqim) et ce ne sont pas les particuliers qui ont la compétence pour se prononcer à leur sujet ;
- quand un minhag est en contradiction avec une prescription de la Torah, on ne peut pas lui appliquer la règle (minhag mévatél halakha, le minhag annule la halakha) ;
- un minhag qui ajoute des interdits qui conduisent à faire des transgressions de la Torah, c'est une mitsva que de l'annuler, etc.
La technicité et la gravité du problème exigent donc une grande connaissance des règles en la matière.
En fait, la source de la majorité de ces coutumes diverses vient de la dispersion du peuple juif, car lorsque le Sanhédrine, le Béit dine Haggadol, existait à Jérusalem et assurait l'unité, il n'y avait pas de disputes au sujet de ces coutumes : il en établissait la validité et leur diversité éventuelle ne faisait que correspondre clairement aux différentes voies de la transmission qui sont une nécessité comme nous le verrons en fin de ce texte.
Yérouchalmi Yevamote, 12.