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RABBI HAIM MESSAS DE MEKNES

RABBI HAIM MESSAS DE MEKNES
24 janvier 2005, 01:36
RABBI HAÏM MESSAS



La famille Messas est l’une des plus importantes du Maroc. Il en est sorti de grands sages, qui ont servi dans des tribunaux rabbiniques et ont fait de nombreux disciples. Ceux qui nous sont le plus connus à notre époque sont : Rabbi Yossef Messas zatsoukal, qui était grand rabbin de ‘Haïfa, et notre maître le Rav Chalom Messas Chelita, le Rav de Jérusalem.

Rabbi ‘Haïm Messas zatsoukal, père de Rabbi Yossef, est né à Meknès en Elloul 5603 (1843), et dès sa jeunesse brûlait en lui une crainte du Ciel pure. Il se conduisait saintement, et ses prières étaient écoutées. Il fit de nombreux disciples, dont Rabbi Raphaël Baroukh Toledano, son fils Rabbi Yossef Messas et de nombreux autres, qui furent dayanim et enseignèrent la Torah au Maroc et en Erets-Israël.

Il laissa le livre Nichmat ‘Haïm sur la Torah et l’ensemble de la Bible, ainsi que d’importantes études halakhiques. L’ouvrage fut imprimé par son fils Rabbi Yossef zatsoukal en 1949, et réédité par l’institut Benei Issakhar, grâce à son fils Rav Eliahou.

Rabbi ‘Haïm Messas zatsoukal mourut en 5664 (1904).

Rabbi Raphaël Baroukh Toledano zatsoukal, qui était son disciple, raconte à ce propos :

Le vendredi matin 6 Nissan 5663 (1903) fut un jour de tristesse pour Jacob, car tous les ennemis mauvais qui nous entourent, Palestiniens et Arabes, nous ont attaqués comme des bêtes sauvages, pour exterminer complètement et piller toute la communauté. Ils étaient armés de toutes sortes d’armes mortelles et de haches et sont venus comme des bûcherons pour faire tomber les murailles de la ville. A l’époque, il n’y avait pas de roi au Maroc, et ce fut une crise terrible. Ce matin-là tout le monde s’est rassemblé dans les rues de la ville, les vieux et les jeunes. Je me suis trouvé là aussi, en ces terribles circonstances. Notre saint maître se trouvait dans cette foule, il est tombé par terre, sa longue barbe blanche et pure comme la neige traînait dans la poussière, et il poussait de grands cris d’appel au repentir pour réveiller les cœurs de sa voix enflammée, en disant : « Mes enfants ! Revenez à Dieu de tout votre cœur, peut-être qu’Il nous sera favorable et que nous ne périrons pas. » Il a dit d’une voix forte le verset Chema Israël, et toute la communauté l’a répété après lui, plusieurs fois. [Voir le Targoum de Yonathan ben Ouziel sur le verset : « Et voici qu’un homme des benei Israël » etc. à la fin de la parachat Balak. Il traduit par : « et ils pleuraient et disaient le Chema » etc.]. Nous sanglotions tous, dans les éclairs et le tonnerre de l’ennemi, avec des balles de plomb qui passaient par-dessus nos têtes, nous hurlions et pleurions, et grâce à Dieu nous avons été sauvés de ce terrible danger, car les guetteurs de tous les remparts sont venus annoncer qu’une grande crainte s’était abattue sur tous nos ennemis et qu’ils s’étaient tous enfuis en se dispersant dans toutes les directions, béni soit Celui qui répond à son peuple Israël en temps de malheur, béni soit Dieu qui sauve. Nous savions bien que c’était le mérite de notre saint maître qui nous avait protégés. Quelques jours plus tard il tomba malade, et resta alité jusqu’à ce qu’il rende son âme sainte le 8 Tamouz 5564 (1904), car il avait expié pour la génération. Puisse le mérite de sa belle âme nous protéger et nous défendre, nous et tout Israël, Amen.



Son fils Rabbi Yossef Messas zatsoukal, l’ancien rabbin de ‘Haïfa, raconte :

Un vendredi après la prière du matin, alors qu’il était encore à la synagogue, se présentèrent à lui des gens qui accusaient le petit-fils du grand et honorable tsaddik Rabbi Chemouël ben Vaïch, de leur avoir volé de la synagogue une coupe et un chandelier. Mon père vit l’homme, habillé de vêtements rapiécés, pieds nus et l’air encore endormi. Il renvoya immédiatement les accusateurs, puis demanda à l’homme s’il avait fait la prière du matin et s’il avait un talith et des tefilin. Il répondit : « Non ». Alors mon père se mit très en colère, et commença à le frapper, puis il le fit asseoir et lui donna son talith, ses tefilin et un livre de prière. Pendant qu’il priait, mon père pleurait, soupirait et demandait miséricorde pour lui. Quand il eut fini, il le fit lire avec lui la parachah de la semaine, deux fois en hébreu et une fois dans la traduction araméenne, en lui disant de regarder le Tétragramme écrit dans le livre pour s’imprégner de sainteté, et une fois qu’il eut fini, il commença à l’interroger sur le vol, et arriva à la conclusion qu’il avait volé et revendu à un autre juif à cause de sa grande pauvreté. Alors il envoya chercher l’acheteur et lui parla durement, en l’accusant de soutenir des pécheurs, puis il lui donna comme amende la moitié du prix qu’il avait payé, et paya l’autre moitié de sa poche. Il rendit aux propriétaires ce qu’on leur avait volé. Ensuite il acheta au voleur des tefilin neufs et lui donna un talith katan ainsi qu’un livre de prières, des chaussures, un chapeau, une blouse, un pantalon de style arabe, le tout fait d’un beau tissu très résistant pratiquement neuf et il lui donna de l’argent pour acheter ce qu’il fallait pour Chabath. Après lui avoir donné tout cela de sa poche, il se mit à le consoler, l’emmena chez lui, et lui fit prendre un petit déjeuner avant de le congédier. Le Chabath, il le fit de nouveau venir pour qu’il mange avec lui, et toute la journée il lui fit entendre des paroles de moussar.

Une fois, vers Pessa’h, qui est le moment de location des maisons à Meknès, se présenta à mon père un homme qui exigeait d’un talmid ‘hakham pauvre de lui payer le loyer de l’année écoulée et de libérer la maison. Mon père eut beaucoup de mal à lui faire accepter un compromis : il paierait le loyer de l’année écoulée et resterait dans la maison pour une année supplémentaire ; alors, le talmid ‘hakham en question dit qu’il n’avait pas de quoi payer, et le propriétaire lui demanda un gage ; il dit qu’il n’en avait pas ; quand mon père vit l’étendue de sa pauvreté, il sortit immédiatement des bracelets d’argent de ma mère, les donna en gage pour le talmid ‘hakham et renvoya les contestants en paix. Les bracelets restèrent en gage pendant plus de trois ans, jusqu’à ce que Dieu donne un peu d’argent au talmid ‘hakham, alors il les racheta et les ramena à mon père.

Un jour, à un moment où l’on employait chez lui une blanchisseuse juive, il alla à la synagogue prier min’ha, mais avant de commencer à prier, il se rappela qu’il n’avait pas payé la blanchisseuse. Il voulut immédiatement sortir l’argent de son sac mais n’en trouva pas, parce qu’il n’était pas au courant qu’il n’y en avait plus. Alors il sortit de la synagogue pour trouver de qui emprunter, et ne rencontra personne, parce qu’il pleuvait et qu’il n’y avait pas de passants. Il se faisait beaucoup de souci, et dit : « Maître du monde, accomplis pour nous ce que Tu nous a promis : celui qui vient se purifier, on l’aide ! » Il avait à peine fini de parler qu’en regardant de tous côtés, il vit un paquet enfoncé dans la boue. Il alla le prendre, et trouva à l’intérieur assez de pièces d’argent pour payer la blanchisseuse, ni plus ni moins. Très heureux, il se dépêcha de les lui envoyer, puis alla prier min’ha d’un cœur joyeux. Pendant quelques jours il chercha le propriétaire de cet argent, mais ne le trouva pas.

SOLY ANIDJAR
Re: RABBI HAIM MESSAS DE MEKNES
16 septembre 2009, 11:29
La tombe de rabbi HAIM MESSAS (dont une rue au nouveau mellah portait son nom) au vieux cimetiere juif de Meknes:

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