QUARTIER DE L’OCÉAN À RABAT

je m’adresse à tous les R’batis, , qui ont fréquentés la CASA DE ESPAGNA , au quartier de l’Ocean, et surtout dans les années 1960-1972
Merci à tous
Je recherche une personne, et peut être l’une ou l’un d’entre vous l’a connue
A l’époque la fille son prénom,était Isabelle,Espagnole habitait le quartier de l’océan.
Merci à vous tous

Bonsoir à tous...

Je suis ce soir chagrinée par la mort de Michael Lonsdale qui participait, avec une de mes cousines récemment décédée elle aussi, à "L'émission enfantine" de Maryse Vailly et Léon Noël.
Elle m'emmenait parfois assister aux enregistrements qui se déroulaient dans une atmosphère bon enfant , voire même une joyeuse pagaille, non pas dans les locaux de Radio-Maroc (anciennement rue Coli) mais dans un des grands immeubles faisant face au Méchouar.
Je crois me souvenir de loggias peintes en vert cru qui m'enchantaient et il me semble que l'édifice se trouvait à l'angle de l'avenue menant à Bab Rouah et celle descendant vers la gare, dont je ne connais pas les noms actuels.
Alors que je pensais à ces heures heureuses et insouciantes, des fantômes souriants sont venus me rendre visite.
Mme Sapin, la couturière de l'avenue Marie-Feuillet, qui m'avait confectionné une jupe écossaise jaune et noire que j'aimais bien; le docteur Robert Pouchoir, un des rares dentiste chez qui on allait sans avoir la peur au ventre; Mme Capo qui, me sembe-t-il, tenait un commerce d'alimentation ;Lucienne N'guyen, la fille des restaurateurs du Mandarin, ma voisine en classe,qui me détaillait des recettes de plats délectables
au moment où les estomacs enfantins crient famine juste avant midi; une dame chez qui ma mère m'avait laissée pour aller voir un médecin et qui habitait un appartement dans une rue perpendiculaire à l'avenue Marie Feuillet.J'ignorais son nom mais je me souviens d'une pièce tout en longueur dont les fenêtres très basses donnaient sur un atelier d'où montait une odeur de fer chaud.Une forge peut-êetre? La longue pièce peinte en bleu ciel et aux fenêtres basses sentait, elle, l'eau de cologne à l'oeillet et la poudre de riz.
Et ce sont encore les visages de Jo et Nénette Garcia, de la Mémé Verdin et des filles dont je partageais les jeux dans leur jardnet de l'avenue Foch; de Mme Verdot, qui habitait à côté,et dont une des filles, douce et gracieuse, portait une étrange chaussure imposée par un pied bot; et les soirées consacrées au "tertib" dans ces familles...Je revois les visages de Jo Garcia et du fils Verdot penchés le soir sur de grands registres grouillants de chiffres.Je n'ai jamais vraiment su pourquoi ils s'échinaiient à vérifier des colonnes de chiffres, véritables fourmilières de signes cabalistques ...Le tertib étant un impôt, j'imagine qu'ils étaient chargés d'en vérifier l'exactitude moyennant une rétribution.qui mettait "du beurre dans les épinards" Il fallait faire silence autour des registres...alors nous allions dans le jardinet, en face de la caserne de l'avenue Foch, et nous écoutions chanter les crapuads et les grenouilles tandis qu'au loin, la musique acide d'une ghaita célébrait quelque fête de famille.

Bonsoir
bravo pour votre mémoire et détails précis, est ce que par hazard avez vous connu la famille Sanchez qui habitait au quartier de l’océan,
juste derrière la Casa de Espagna , et parallèlement aux anciens magasins de peintures , les établissements Grenson et Perfettini.