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JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.

Envoyé par royrol 
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
22 avril 2013, 06:52
JE VOUS RACONTE MAINTENANT LE MELLAH ET LES JUIFS DE AZEMMOUR AU MAROC.



Voici une petite ruelle qui mène à une porte au Mellah autrefois.





Entrée, route de Casablanca.Les remparts.



Une rue de la ville et porte du mellah.



Tous les ans pélirinage des Juifs de Azemmour pour la Hilloula de Rabbi Abraham Moul Niss ici en 1940.



Tombeau-synagogue de Rabbi Abraham Moul Niss.



Azemmour, cimetière juif non loin du Mellah.



Cimetière juif d'Azemmour, pierre tombale sculptée.


Les Saints vénérés d'Azemmour:

Ribbi Avraham Ben Natane
Ribbi Avraham Moul-Niss

L'ancienne ville est entourée d'un rempart de moellons ocres, couronné d'un chemin de ronde en parti accessible, d'où l'on a de belles vues sur l'oued Oum Errebia. On y accède depuis le Dar El Baroud (maison de la poudre) nommé aussi Bastion portugais dont il subsiste une tour en ruine et des fenêtres à arc de style gothique.

Puis déambuler dans les quartiers musulmans (la médina) et juifs (le mellah), très abandonnés l'un et l'autre mais où se remarquent encore de belles portes typiques d'Azemmour et des cheminées d'inspiration portugaise. Une curiosité, le tombeau-synagogue de Rabbi Abderhamane Moulnis.

La nouvelle ville est constituée par les quartiers situés hors de l'enceinte. On accède à la zaouïa de Moulay Bouchaïb Erradad par une rue montante qui fait face à la porte principale de la ville ancienne, Bab Maghzen.

Cette rue pittoresque et très animée le soir, est bordée d'échoppes de marchands de souvenirs, de pharmacopée locale et dans sa partie supérieure de celles des « hennajia », ces femmes qui maîtrisent l'art d'appliquer le henné. La zaouïa ne se visite pas mais on peut pénétrer dans le grand cimetière qui lui est attenant. Plusieurs édifices maraboutiques, une jolie vue sur la mer et à l'extrémité une section réservée aux tombes juives.

PROMENADE EN BARQUE SUR L'OUED

Soit vers l'embouchure, qui mène au sanctuaire de Lalla Aicha al Bahria. « Aicha marine, qui vient ou appartient à la mer…Dieu sait qu'elles sont nombreuses ces grottes où les femmes viennent accomplir des rituels de fertilité pour avoir un enfant ou trouver un mari ! » ( Fatéma Mernissi in Rêves de femmes) Ambiance quelque peu magique !

Soit vers l'amont en passant sous les 3 ponts d'Azemmour. Les rameurs de votre barque remontent jusqu'à un quatrième pont que franchira l'autoroute en construction. Rives pittoresques et colonies d'oiseaux. Aigrettes, hérons, courlis, bécassines en toutes saisons. Passage de migrateurs au printemps et à l'automne.


PROMENADES A PIED DANS LES BOSQUETS QUI LONGENT L'OUED

La plage, surveillée en été, d'Azemmour est distante de 2 kilomètres du centre de la ville. En longeant la rive de l'oued on la rejoint à pied très agréablement.

Les bons marcheurs peuvent gagner El Jadida par la plage d'Haouzia (13 kilomètres) et prendre un taxi pour le retour. Ou décider de revenir par le même itinéraire !

La grande baie d'Haouzia est encore déserte. On peut s'y baigner en solitaire (plage non surveillée) en traversant les bosquets de mimosas et d'eucalyptus, après avoir pris soin de faire garder sa voiture dans l'un des parkings sauvages qui bordent la route.

L' EXODE DES JUIFS DES MELLAHS DU MAROC AVAIT DÉBUTÉ DEPUIS LES ANNÉES 50 et 60.

Il n'y a à ce jour plus aucun habitant juif dans les mellahs du Maroc.

LES JUIFS N'IRONT PLUS JAMAIS HABITER LES MELLAHS DU MAROC.

roland benzaken
eva
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
23 avril 2013, 23:56
Mon cher Roland,

Bien sûr qu'il y a encore quelques juifs qui habitent encore le Mellah, surtout, le notre, celui de Rabat.
A ma connaissance, au moins 20 à 30 familles. La donne a beaucoup changé, pour la plupart ils ont de grande maisons et leur situation économique est bien mieux que celle des années 50 ou 60 ...

Encore mieux, j'ai de la famille qui s'était établie aux USA qui vient d'acheter une belle maison au Mellah de Fez...

"Fontaine, je ne B ... ton eau ..." !!!

Mon rêve est d'acheter une petite maison au Mellah de Rabat ... Si D' veut ...

Eva la Rbatya.
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
07 mai 2013, 13:33
Bonjour Eva,
Je m'appele Jennifer et je viens des Etas-Unis. Premierment, s'il vous plait, excusez tous mes erreurs grammatique. Je parle Francais, mais il y'a longtemps que je l'ecris. Ma mere (Solange Bartilon Benchetrit) est venu de Rabat et mon mari (Americain), et mes enfants et moi vont voyager a Maroc dans une semaine. Elle a mourit il y a deux ans et je veux voir ou elle et mes ancestre sont habite. S'il y a des Juifs qui encore habite en Rabat, avec qui je peux communique, je sera vraiment sensible (c'est le mot que Google ma dit veut dire "grateful" smiling smiley). Ma mere a mourit avant qu'on peux trouve beaucoup de document, mais je sais qu'elle a habite dans le Mellah. Aucune information que je peux trouve avant que je depart sera tres important pour moi. Merci en avance.

Jennifer
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
10 mai 2013, 08:26
Jennifer, il faut te rendre sur place au Mellah à la synagogue Rabi Chalom Zaoui ou à la Synagogue Talmud Torah rue Moulay Ismaïl prés de la porte du Mellah pour demander les renseignements.

Photos de la porte du Mellah:






Photo de l'école Talmud Torah:


roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
20 juin 2013, 06:59
Samy El Maghribi.




A sept ans, il s'enrôle dans un groupe musical du mellah de Rabat.

De tous les chanteurs juifs qui ont marqué la scène musicale marocaine, Sami Al Maghribi, Shalomon Amzellag de son vrai nom, était le plus écouté, le plus adulé.

A l'époque où le tourne-disque avait remplacé le nasillard phonographe à pavillon, nos parents et grands-parents se passaient ses tubes en boucle. Ils se souviennent aujourd'hui encore avec émotion de la complainte de l'amant jaloux, Qaftanek mahloul ya lalla, ou de la supplication de la dame de cœur, Khallini khallini maâk.

Et tant et tant de mélodies accroche-cœurs.

roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
20 juin 2013, 07:09
Une histoire qui ne manque pas de sel.

Un article de Pat Quartier

Ceci est un e-mail de (Parole volée) expédié par Pat Quartier (contact@parolevolee.com). Vous devriez être intéressé par le lien suivant :

[www.parolevolee.com]

Les faits évoqués sont authentiques.
Récemment en villégiature à Fès, un couple de touristes français visite le Mellah accompagné par un guide marocain.
Ce dernier rapporte l'histoire du lieu, celle que l'on trouve dans les guides en général :
"Le mellah est le nom donné aux quartiers juifs du Maroc depuis le XVème siècle. Mais le vrai mot est Mallah.
Le premier mellah fut institué officiellement à Fès alors capitale en 1438. Les juifs logeaient près du marché au sel. Puis à Marrakech, Fès et Mogador."

Certes, le guide marocain aura évité d'approfondir certaines données historiques peu reluisantes telles que par exemple:

"Soumis à la loi de dhimmis, et aux taxes supplémentaires, les juifs étaient quasiment parqués dans ces mellahs entourés de murailles pour être soustraits à l’influence des étrangers puis des colonisateurs. La porte du mellah était fermée à clé chaque soir, de même pour chaque shabbat ou fête juive. Après la conquête du Maroc, ces obligations s’assouplirent peu à peu."

Pourquoi rappeler à des touristes de si mauvais souvenirs?

Pourtant, désireux de faire profiter les touristes de ses compétences, le guide zélé, à la grande surprise des voyageurs, lache- citons de mémoire- :

On appelle ce quartier "mellah" qui veut dire "sel" en arabe parce que les juifs s'occupaient pendant leur chabbat de remplir de sel des têtes coupées ."

Interloqué et faute d'éléments en réplique, le couple de touristes n'osa pas ou ne put intervenir pour solliciter plus amples détails.

Il attendit de retourner à Paris pour en faire part à une de leurs connaissance laquelle de fil en aiguille en parlat à une historienne qui fit des recherches sur cette délicate question.

Voici donc le résultat surprenant de ses recherches dont on ne saurait contester le sérieux vu la qualité des références citées.

Ignorance ou malveillance?

Il s'avère que le guide marocain n'est pas allé au bout de la vérité historique quant aux explications, bien qu'effectivement à une certaine période il est exact que les juifs remplissaient de sel les têtes de rebelles pour en assurer leur conservation ... sur des piques à l'entrée de la ville!!

L'historien Paul Fenton fournit tous éclaircissements à cet égard.

Il publie dans le chapitre documents d’archives » Pages 436-437 de son livre :

EXIL AU MAGHREB, CONDITION DES JUIFS SOUS L’ISLAM

les documents suivants:

-Une lettre d'Adolphe Crémieux datée du 27 février 1873 adressée à John Drummond Hay, ambassadeur d’Angleterre à Tanger libellée ainsi :

« La sollicitude vigilante dont votre gouvernement entoure les Israélites du Maroc, la sympathie que vous leur témoignez, nous font un devoir d’appeler votre attention sur un acte de violence commis par le gouverneur de Rabat.

Le 26 octobre dernier, les bouchers israélites de cette ville ont été forcés par lui, après une vaine résistance, de rompre le repos du samedi et de saler des têtes de suppliciés.... Il est reconnu que les autorités de Sa Majesté ont contraint les juifs à travailler le Sabbat, les forçant ainsi à profaner les lois divines telles qu’elles leur ont été révélées par le prophète Moise. Le gouverneur de Rabat a obligé certains juifs à saler le sabbat les têtes des rebelles apportées dans cette ville pour y être exposées ».

(en 1872 le sultan se nommait Mohamed IV).

L'Ambassadeur John Drumond Hay semblait en effet être au courant de ce genre de pratiques puisqu'il écrivait :

-(Tiré d’un texte de Sir John Drummond Hay, ambassadeur d’Angleterre au Maroc. 1844)

Il nous semblait voir peser sur ces épaules courbées, sur ces têtes baissées, le joug de ce lourd esclavage, supporté durant tant de siècles....en but aux plus ignominieux traitements. L’arabe, langue du Coran leur est interdit. » (aux Juifs)

« L’abattoir juif avait été choisi comme lieu d’exécution des contrebandiers. Les soldats saisirent le premier juif qui se trouva sur leur passage et l’obligèrent à saler les têtes des suppliciés. Elles furent ensuite accrochées au sommet d’une tour carrée sur le mur de la ville qui fait face à la grande place du marché. »

-Autre témoignage de Edmondo de Amicis ( p437)

« Les têtes des rebelles sont toujours apportées au siège de la cour et présentées au sultan. Après quoi les soldats impériaux prennent aux cheveux le premier juif qu’ils rencontrent, le forcent à vider la cervelle et à remplir le crâne d’étoupe et de sel. On suspend ces têtes à une des portes de la ville ».

Voici donc résolu le mystère des têtes salées. Mais imaginons les dégâts causés à des touristes aussi imparfaitement informés. L'idée de crime rituel n'est pas bien loin!

Nul besoin de dire -au risque de mettre sa tête à couper-qu'il eut été incroyable que des Juifs par leur propre volonté prennent l'initiative de se livrer à de telles abominations et pis encore, le jour du Chabbat.

Qui osera prétendre à présent qu'il s'agit d'une histoire tirée par les cheveux!

roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
24 juin 2013, 10:00
C'EST QUOI LE MELLAH DE MARRAKECH ?

Le mellah, dans le sud est de la médina de la ville de Marrakech, fut et demeure aujourd'hui encore dans une moindre mesure le quartier juif de Marrakech.

Loin d'être un ghetto, le mellah regroupait certains corps de métiers qui au fil et à mesure de l'histoire de Marrakech, devinrent des spécialités de cette communauté (Le métier de tisserand fut un exemple de ce phénomène).

Il fut fondé en 1558 sous le règne de Moulay Abdellah à proximité du palais ce qui permit, comme ce fut le cas à Fès par exemple, au Sultan de mieux les protéger.




roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
24 juin 2013, 10:04
Le Mellah de Marrakech… : un quartier à découvrir !

Le quartier du Mellah , crée au XVI ème siècle par le Sultan Moulay Abdallah , regroupait sur 18 ha la population juive de Marrakech. Il ne reste plus à Marrakech que quelques familles juives , qui pour la plupart ont quitté le Mellah ; mais ce quartier a gardé son authenticité et il tire tout son charme de l’activité débordante qui s’y déploie ! L’ architecture y est particulière avec ses maisons garnies de balcons , là où les maisons arabes se replient mystérieuses sur elle-même.

On y visite le Palais de la Bahia , le Palais el- Badi et plusieurs musées intéressants . La Place des Ferblantiers agréablement aménagée vous accueillera pour un repos bien mérité .Cette place doit son nom aux multiples objets en fer blanc qui y sont fabriqués ,plus ou moins insolites ! Attardez-vous dans un café , sous l’œil des cigognes , devant un verre de thé ou plus luxueusement devant une bière au chic Cosy Bar ,qui surplombe la place .

Mais le Mellah ne se limite pas à ses attractions touristiques . Une vie commerçante et trépidante l’anime . C’est ici que se tiennent les grossistes en épicerie, les vendeurs de meubles. C’est ici que vous ferez confectionner voilages , tentures et coussins .Chez les droguistes , vous pourrez acheter les lavabos en cuivre et tous les accessoires de salle de bain , qui donneront à votre appartement une touche orientale .Tôt le matin , c’est un va-et-vient de camions avec leur chargement un peu équilibriste …………Faites un tour au marché couvert , un des plus beaux de Marrakech : légumes , fleurs , poissons , condiments …. : c’est la caverne d’Ali Baba du gastronome ! Si vous commandez un poulet , il sera tué et plumé devant vous …………..!

Mais , l’âme populaire de ce quartier , vous la trouverez en pénétrant par une porte en chicane dans les petites ruelles du Souk des Epices . De volumineux cônes d’épices en poudre s’alignent en une succession de couleurs et de senteurs : safran, cumin, coriandre ou ras-el-hanout ; c’est ici qu’elles sont les plus fraiches et au meilleur prix . Fournissez-vous en potions magiques pour votre beauté : argile blanche pour la peau, henné et produits à l’huile d’argan.Les amatrices de loisirs créatifs découvriront les minuscules échoppes regorgeant de boutons , paillettes , galons et pompons .

Un périple émouvant sur les traces de l'ancienne communauté juive commence à la synagogue « Alzama » . Elle s’érige autour d’un patio central où peintures et zelliges marient le blanc et le bleu avec raffinement. Un vieux monsieur nous donne les clés de cette mémoire perdue ; nombre de vieilles photos nous reconstituent un peu cette vie disparue .Poursuivez vers le cimetière juif , un havre de tranquillité , sur fond d’Atlas enneigé: d’innombrables tombes anciennes alignées , modestes , toutes identiques ….Seules celles des rabbins réputés se dressent dans leur magnificence .




Rares sont les touristes qui s’ aventurent si loin ! Vous y croiserez des artisans , comme ce vieux tisserand , dans sa minuscule boutique , qui tisse sur son métier en bois de si belles couvertures ; là encore des menuisiers , des fabricants de cages à oiseaux ; baissez les yeux : à même le sol , vous découvrirez des boites à khol anciennes en vente à même le trottoir….

Le Mellah : n’hésitez pas à vous y perdre ! Il est parfois difficile de croiser les charrettes tirées par des ânes et multiples sont les impasses qui vous obligeront à faire demi-tour . Mais , je tiens le pari que ce quartier deviendra vite votre préféré à Marrakech…………




roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
08 juillet 2013, 10:15
APRES RABAT....................SKOURA.

RECIT DE LA VIE DES JUIFS DE SKOURA D'AUTREFOIS.


Skoura est une parcelle arabe en terre berbère, mais fut aussi un centre important de population juive, avec un très vieux mellah.

La palmeraie de Skoura en est de beaucoup la partie la plus large (environ quarante kilomètres).

Sa création remonterait au début du XIIIe siècle.

On raconte qu’à cette époque l’eau était plus abondante.

Sa diminution a entraîné celle des surfaces cultivées.

C’est ainsi que, sur 4000 hectares, 800 seulement ont pu être irrigués en 1932. La palmeraie nourrit environ 2000 foyers musulmans et

une centaine de foyers juifs.

Elle compte 52 000 dattiers, donnant 3000 tonnes de dattes les bonnes années et consommées sur place. L’orge, moissonnée en mai, le maïs, le sorgho, le millet, récoltés en septembre, occupent les trois quarts des terrains irrigués. Le dernier quart est consacré aux légumes : fèves, navets, carottes, oignons, fenouil, cucurbitacées.

Le vieux cimetière juif de Skoura:



Au milieu d’une luxuriante oasis se trouve le cimetière juif de Skoura, une ville connue pour deux choses: les roses et les casbahs (forteresses).

Beaucoup de tribus y construirent des casbahs, mais à Skoura, les Juifs avaient la leur: « Casbah LiYahoudi. »



Juifs de la kasbah de Taourirt.

La région regorgeait de mellahs.
Quelques-uns reviennent en touristes visiter les lieux où habitaient leurs familles et pratiquer leur culte auprès du tombeau d'un saint (Rabbi David u-Moshe).
La synagogue de Ouarzazate est désaffectée et occupée par des commerçants musulmans. Les objets du culte ont été transférés à la synagogue de Casablanca. Plus aucun juif ne vit dans le mellah de Taourirt dont les portes qui le séparaient du reste des habitations ont disparu. Quelques symboles hébraïques demeurent, notamment dans l'architecture de la kasbah où se devine des menorah stylisées.



Skoura est la première étape sur la route des 1 000 kasbahs entre Ouarzazate et le Tafilalet. Selon la légende, elle aurait été fondée au XIIe siècle sous la dynastie des Almohades.


Pour préserver le patrimoine architectural, on a dit que le roi imposait le maintien de la terre, plus exactement, un mélange de terre et de paille.

Alors quand la construction est réalisée en armature de ciment armée avec des agglomérés de béton, on dépose sur les murs un enduit composé d'un mélange de terre et de paille. C'est ce que l'on voit souvent ; ainsi sur les murs de la construction réalisée à l'intérieur du cimetière juif ; initiative récente qui tenterait à montrer que les juifs marocains rappellent grâce à l'entretien de leurs sépultures, que là et bien leur origine.

Il n'y a à ce jour plus aucun habitant juif dans les mellahs du Maroc.

LES JUIFS N'IRONT PLUS JAMAIS HABITER LES MELLAHS DU MAROC.




roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
15 juillet 2013, 09:49
POURQUOI LES JUIFS SONT-ILS ALLER VIVRE DANS CE MELLAH DE RABAT ET DU MAROC ?





Allez donc comprendre pourquoi l'histoire d'Israël était allée s'encrasser dans la boue de ce dédale de rues et d'impasses qui partaient d'une synagogue pour déboucher dans le cimetière.

Pourquoi elle était allée charrier ses juifs de la Judée vers le Maroc pour finalement les faire échouer dans la prénombre de ces quartiers des Mellahs du Maroc, clôturé de murailles et, plus impénétrable qu'elles, cette foi ancestrale qui ruminait Dieu à longueur de jour.

Seul l'espoir inébranlable qui animait ces juifs, l'espoir d'un retour miraculeux vers la terre de leurs ancêtres, pouvait expliquer qu'une attente deux fois millénaire ne se soit pas diluée dans l'assimilation.

Ils attendaient depuis longtemps, depuis toujours, dans ce décor provisoire où l'histoire s'était trouvé un taudis.



LES MELLAHS désignaient le quartier des JUIFS.

Il était sous la protection du Sultan de l'époque.

Pour que cette surveillance ou plutot aussi cette protection puisse mieux s'exercer, le Mellah n'avait qu'une seule porte que l'on fermait pendant la nuit et qui était gardée par un représentant du Sultan.

La population a vite débordée de ce quartier aux ruelles étroites.

Les Juifs enfermés dans de quartier ont été exposés à la misère et à la tyrannie.

roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
31 juillet 2013, 00:04
EMBRASSE DE TA MAIN LA VIEILLE MEZOUZA.


A la porte de la maison de RABBI CHALOM ZAOUI (mon arrière-arrière grand père) à Rabat il y avait une mézouza, une mézouza vieille, une mézouza toute crasseuse.

Tous les Juifs qui passaient par là posent respectueusement leur main sur elle et la portent ensuite sur leur bouche.

Plus d'une fois, il y avait des enfants, tout jeunes, courir vers cette mézouza et presque automatiquement faire le même geste que les autres personnes, embrasser pieusement la mézouza bénie du Saint du mellah de la ville.

Les Juifs fêtent les jeunes mariés à côté de cette mézouza.

Ils se réunissent a la porte du Rabbi Chalom Zaoui, embrassent la mézouza, chantent et réclament leur "ange", il apparaît, majestueux.

ll regarde un instant la foule, sourit, bénit les mariés et se retire discrètement.

(récit de famille transmis depuis plus d'un siècle).



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
05 août 2013, 07:35
Voyez tout au fond c'est la porte du mellah de Rabat.
En 1955 avec mon cousin Raoul Elhaddad, ma soeur Michelle et une cousine de Fés.

Mon père avait la boutique à gauche 4 rue de la Marne de photo-optique.Avant au N° 2 la pharmacie Vedel, en face le Coq d'Or (jour et nuit) et Ets Susini.
Au centre la place Triangle de vue, à droite la rue du Capitaine Petit Jean, dans cette rue il y avait le four de Monsieur Agoumi, on amenait le vendredi le plateau de pain pétri par nos mère et la dafina le plat national du chabbat.





Carte de visite:



Mon père devant sa boutique en 1955 (37 ans):



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
05 août 2013, 08:18
LE MATELASSIER DE MON ENFANCE A RABAT DES ANNEES 50.

Je me rappelle que dans le logement qui servit de scène à mon enfance à l'impasse Henri Popp à Rabat des années 50 et à une partie de ma jeunesse, chaque été, une semaine entière était consacrée aux travaux de matelasserie.

Il s’agissait d’aérer la laine, seul garnissage utilisée chez nous pour la literie normale, alors que l’on bourrait au crin végétal, abondant dans la région, les sièges utilisés en milieux pollués ou humides.

Ces travaux d’hygiène étaient aussi l’occasion de faire fabriquer de la literie supplémentaire, de faire convertir des poufs et matelas à de nouvelles mesures, ou, lorsqu’on pouvait s’en payer le luxe, d’augmenter l’épaisseur des sofas gravement alignés dans les salons d’apparat, attendant la visite d’improbables invités.

A cette époque les bons matelassiers étaient tous juifs et vivaient au mellah de Rabat.

Ils étaient chargés d’acheter le tissu, la doublure, la bourre…

Cela leur permettait de faire un profit sur chaque élément acheté.



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
05 août 2013, 08:37
LE REMOULEUR (AIGUISEUR) DE MON ENFANCE A RABAT DES ANNEES 50.



A cette époque les bons remouleurs étaient tous juifs et vivaient au mellah de Rabat.

Les rémouleurs sont en voie de disparition.
Aujourd'hui ce ne sont pas des itinérants mais des sédentaires.
Ils ont une petite boutique-atelier qui donne sur la rue sans vitrine ni porte dans les rues des mellahs du Maroc.

Lorsque la journée de travail est terminée, le soir, il baissent un rideau de fer devant leur échoppe.
On pourrait penser que cette boutique est un bric-à-brac. Non, ils connaissent l’emplacement de leurs outils et de leurs matériaux.



Autrefois la plupart allaient de rue en rue avec leur matériel et criaient leur arrivée.



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
06 août 2013, 04:50
bonjour Royrol
moi je suis de Sale et mon pere zal etait matelassier et il avais la maime machine comme dans la photo
cette machine se trouve au musee de tel aviv.
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
06 août 2013, 09:06
UNE ANCIENNE HABITANTE DU MELLAH DE RABAT SE SOUVIENT DU HAMMAM AUTREFOIS.




Une ancienne habitante du mellah de Rabat m'a raconté, cela c'est passé dans son enfance des années 50.



Le hammam au mellah de Rabat n’était fréquenté que par des femmes juives (et enfants en bas âge) la majorité – et arabes.


Dans ma petite enfance, j’avais le bain maure en horreur. Celui que j’ai connu ne correspond absolument pas du tout à l’image idéalisée, esthétisante, érotisante, aseptisée mais fictive et occidentalisée qu’en donnent les peintres dits « orientalistes ».


Une fois poussée l’énorme porte en chêne avec un anneau métallique, poisseuse d’humidité, on était pris de suffocation dans une vapeur opaque, trop chaude.


La vapeur d’eau bouillante s’élevait d’une immense cuve sans cesse alimentée par des « négresses arabes» avec des baquets d’eau froide puisée dans une autre cuve.


Les hautes voûtes sombres renvoyaient en écho un brouhaha continu. Des trous dans la longue voûte en berceau laissaient filtrer un jour avare et, en entrant, on distinguait à peine les groupes de femmes assises sur des tabourets bas qui émergeaient peu à peu du brouillard.

Dans la lumière blafarde, des ombres de femmes nues parfois couvertes d’un simple tissu, souvent rouge à bandes noires, circulaient fantomatiques.


Des femmes noires sans âge, énergiques, très maigres, aux membres noueux, nous frottaient le corps avec de l’alfa et du savon et la tête avec du « ghassoul », cette argile minérale naturelle, saponifère, extraite des montagnes de l’Atlas marocain, devenue aujourd’hui à la mode, ou du savon de Marseille puis rinçage à l’eau vinaigrée.

Elles nous briquaient, leurs mamelles sèches pendantes oscillant à chaque secousse.
Des femmes s’épilaient avec une pâte verdâtre, soufrée, malodorante dont elles s’enduisaient tout le corps.


Les chevelures étaient recouvertes d’une pâte de henné qui coulait en traînées rouges sur les fronts et les cous dégoulinant de sueur.


On glissait sur un sol gras et mouillé qui charriait en permanence de l’eau savonneuse et des touffes de cheveux. L’humidité rongeait tout. Des odeurs de soufre et d’égout flottaient partout.


Mais j’appréhendais surtout le rinçage final et l’eau puisée dans un baquet de bois fumant déversée sur ma tête avec une « tassa » en cuivre. J’avais du savon et de l’eau plein les yeux et le nez. Je pleurais, je me débattais, mais la femme me tenait en étau entre ses genoux.


Plus tard, adolescente et adulte, j’ai aimé le bain maure et la sensation d’être lavée de tout, purifiée, ressourcée après une séance d’intense transpiration et de rinçages abondants répétés.

Je me suis même prêtée parfois aux massages de ces femmes, malheureuses esclaves venues de l’Afrique subsaharienne, qui pratiquaient aussi les massages, à même le sol, après avoir balancé, d’un geste ample, un plein seau d’eau, pour faire place nette.


Je ne réalise aujourd’hui la dure condition de ces femmes, contraintes d’accepter ce « gagne-misère » qui desséchait leurs chairs et momifiait leur peau noire.


Plus tard, de petits bassins de pierre individuels, parfois avec robinetterie, avaient remplacé les baquets de bois cerclés de mon enfance. L’espace avait été un peu compartimenté et, me semble-t-il, l’hygiène mieux respectée.



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
14 août 2013, 06:40
ALLEZ DONC SAVOIR POURQUOI LES JUIFS SONT-ILS ALLER VIVRE DANS CE MELLAH DE RABAT ET DU MAROC IL Y A DES SIECLES ?



Voyez la misère qui régnait au mellah vers les années 20 à 50.

Allez donc comprendre pourquoi l'histoire d'Israël était allée s'encrasser dans la boue de ce dédale de rues et d'impasses des mellahs du Maroc qui partaient d'une synagogue pour déboucher dans le cimetière.

Pourquoi elle était allée charrier ses juifs de la Judée et de la Samarie vers le Maroc pour finalement les faire échouer dans la prénombre de ces quartiers des Mellahs du Maroc, clôturé de hautes murailles et, plus impénétrable qu'elles, cette foi ancestrale qui ruminait Dieu à longueur de jour et de nuit.

Seul l'espoir inébranlable qui animait ces juifs, l'espoir d'un retour miraculeux vers la terre de leurs ancêtres, pouvait expliquer qu'une attente deux fois millénaire ne se soit pas diluée dans l'assimilation.

Ils attendaient depuis longtemps, depuis toujours, dans ce décor provisoire où l'histoire s'était trouvé un taudis.



Misère toujours la misère comme ici à Mazagan.

LES MELLAHS désignaient le quartier des JUIFS.

Il était sous la protection du Sultan de l'époque.

Pour que cette surveillance ou plutot aussi cette protection puisse mieux s'exercer, le Mellah n'avait qu'une seule porte que l'on fermait pendant la nuit et qui était gardée par un représentant du Sultan.

La population a vite débordée de ce quartier aux ruelles étroites.

Les Juifs enfermés dans de quartier ont été exposés à la misère et à la tyrannie.



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
03 septembre 2013, 08:19
DEUX PORTEURS D'EAU AUTREFOIS,,,peut-être au mellah de Rabat ou ailleurs.



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
06 octobre 2013, 13:32
C'est derrière ces hauts remparts que vivaient des centaines de familles juives jusqu'à la fin des années 60.C'est le mellah de Rabat.



A l' époque, il y avait environ 6000 juifs à Rabat.

Et plus de 350000 juifs au Maroc.

Actuellement, pratiquement plus aucun juif n’ habite le Mellah de Rabat à part quelques personnes s'occupant d'une ancienne synagogue.
(de Rbi Chalom Zaoui).

La communauté juive du Maroc fut l'une des plus importantes du monde musulman.

Voici la rue Henri Popp (actuellement Moulay Ismaïl) où j'ai grandi et passé mon enfance (1949-1965).
Ainsi que mes parents, grand parents et immenses familles et dans toutes les rues voisines.
Au bout se trouve le mellah.
A 10 m à droite la synagogue-école Talmud Torah.



roland benzaken
Re: JE VOUS RACONTE TOUTE LA VIE AU MELLAH DE RABAT DES ANNEES 60.
01 novembre 2013, 10:57
UNE SÉRIE DE PHOTOS CONCERNANT LA VIE JUIVE DANS LES MELLAHS DU MAROC (Marrakech, Rabat, Fés, Meknes, Mogador, Casablanca, etc...) VERS 1950.

Fabricant de tresses pour djellabas.

Pour accéder à cette minuscule boutique, l'artisan monte sur une caisse posée à terre dans la ruelle, puis sur le marche pieds qui se trouve au milieu de la porte qui se rabat sur le mur.



roland benzaken
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