RABAT : souvenirs, retrouvailles et album photos

je suis Viviane H.Blei ancienne amie du Lycee de Jeune Filles de Rabat.
Serais heureuse d'avoir de tes nouvelles et de te contacter par E.Mail
ou par telephone.
Je souhaite que tu puisses voir mon message porteur de meilleurs voeux
et souhaits de Joyeux Anniversaire [18 Mars !]
Amicalement, je t'embrasse
Viviane

מן השמיים תנוחמו

MAURICE SALUT COMENT VAS TU IL Y A LONGTEMPS QU'ON N'A PAS PARLER PAR TELEPHONE J'ESPERE QUE TOUT VA BIEN CHEZ TOI ET JE TE SOUHAITE QUE DES BONNES NOUVELLES AVEC BONNE SANTE EN SOUHAITANT QU'ON SE VERRA CHEZ MOI A HADERA COMME D'HABITUDE CAR ON T'A BIEN LONGUI BONJOUR A TA FAMILLE

Bonjour,
Je suis à la recherche de photos époque 1942-1970, on habitait rue de Nancy pas loin de la Tour Hassan.
Si vous avez des photos merci de me contacter svp.
A bientôt,
Bruno

Bonsoir,

J'ai l'impression que nous tous, sur ce site, sommes comme une immense chose pensante, que nos souvenirs et nos mémoires s'agrègent les uns et les unes aux autres pour faire une sorte de ballon géant, de masse, de nuage où les souvenirs de chacun deviennent les souvenirs de tous, où chacun se reconnait dans l'autre sans même l'avoir jamais vu, et regarde en lui comme une soeur ou un frère, encore vivant ou "parti" (comme on dit, et c'est vrai que la mort est un départ).

Pour nous, entre un million de petites et grandes choses, d'images ou d'odeurs dans le cerveau, de battements dans le coeur depuis nos premières émotions, le terreau, les racines, c'était "le quartier", comme on disait, la rue, quoi, et quelques autres alentour, et par extension les zones de sortie, l'Avenue, le Parc du Triangle de vue, nos cinémas (moi, c'était le Royal où je suis presque né, mon lieu géométrique), nos écoles, notre Lycée (Gouraud, l'Histoire) puis, pour les plus jeunes que moi, Descartes, dont les descriptions de certains dénoncent ou suggèrent des bâtiments sans âme (ou avec moins d'âme, chacun y mettant ce qu'il peut...).

Nous avons tous nos lieux, mais il y a les lieux qui sont nos dénominateurs communs. Et je suis sûr que la Tour Hassan en est un, sinon le plus beau, le plus digne, le plus fort, tel un doigt qui nous montre le Ciel.

Le site est toujours aussi unique mais à la splendeur de sa situation naturelle, les hommes ont ajoûté, dans sa transformation en lieu de recueillement et de grandeur, la beauté de leur art et l'émotion de leur foi. Chaque fois que j'y retourne (quelques fois seulement en plusieurs dizaines d'années, mais un peu plus souvent aujourd'hui), je vais comme à un rendez-vous. C'est là ! Et mon coeur bat plus vite dès que je l'aperçois, comme la destination d'un voyage dans le temps.

Mais qui ne préfère pas la Tour Hassan de notre enfance et des vieilles cartes postales sépia des années 20, où la Tour est le lieu dominant de la terre et de la mer, sans marina ni tramway voisin, ni circulation automobile bruyante et désordonnée, où le BouRegreg sent encore le poisson et où les bateliers, pieds nus dans leurs barques calfatées de goudron, traversaient le fleuve à coups de rames, debout et pieds nus dans leur embarcation ? Evidemment, c'était mieux quand quand les colonnes en ruine semblaient sortir de terre et de buissons au lieu d'être emprisonnées dans le luxe de dalles de marbre... mais je suis sûr que si on faisiat un sondage à Rabat, l'équipe de la nostalgie serait battue à plate couture par celle de la modernité et de l'architecture belle et milimétrée, mais d'une certaine façon ce serait la défaite de la nature et des temps anciens, contemporains de cette tour carrée, simple, dépouillée, belle et rebelle dans sa simplicité ocre et rugueuse. Heureusement, le marbre de Carrare, cet intrus magnifique et pur, se trouve de l'autre côté du grand quadrilatère ! Chacun chez soi !

Le maître est toujours la Tour et son oeil d'aigle qui parcourt la ligne d'horizon.

Une bonne soirée à tous et, j'espère, à bientôt,

Marcel (Marcus) Azencot

Fraternel et bel hommage, trés émouvant, je dirais presque très "marocain" ( à peine partial...) dans ce qu'expriment ces beaux visages et ce qu'ils disent de notre communauté et de ce qu'elle était capable d'engendrer de meilleur.

Le nom de Maurice Halioua m'a fait doublement dresser l'oreille: j'ai connu deux M H , cousins germains. L'un était mon voisin d'immeuble , au rez de chaussée du 1 rue de Madrid, petite enfance. Des noms de frères et soeurs me reviennent: Marcos (aîné ou cadet) et un autre, belle moustache, Juliette, mince et fine, que j'ai retrouvée récemment demoiselle d'honneur sur une photo du mariage de ma cousine Eliane Sibony (95 ans aujourd'hui... à Paris), puis Maurice et Edith, dont un ami m'a fait un jour la surprise d'amener celle-ci à mon cabinet...

Le second Maurice était mon camarade au Lycée Gouraud ( en 4ème et 3ème). Une équipe où il y avait Jacques Attias, (Atticus), mon copain de Paris, un peu perdu de vue à mon grand regret, Kotiel Benchaya (Caïus), Daniel Tolédano, Maurice Halioua (qui habitait rue de Perpignan, à 50 mètres à vol d'oiseau de la rue de Madrid), David Oziel, un autre copain de Paris, et votre serviteur (Marcus, toujours pour les besoins de la latinité). Je suis parti du Maroc en Août 1959.

Je souhaite le meilleur à tous, auxquels je pense avec affection et que j'espère heureux et en bonne santé,

A bientôt sur Dafina, peut-être,

Marcel (Marcus) Azencot