Au Liban, la parole se libère - David Bensoussan
Le philosophe Bernard-Henri Lévy a écrit sur X :
Je ne cesse de lire partout que le Liban est ‘au bord de l’effondrement’. Non. Il est au bord du soulagement et de la délivrance.
Cette observation reflète un tournant inédit dans la dynamique politique et militaire du pays. Plusieurs observateurs et instituts géopolitiques, comme l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) en Israël, soulignent une évolution notable : les médias du Moyen-Orient adoptent un ton inhabituel face à la débâcle du Hezbollah.
Le Hezbollah, organisation terroriste lourdement armée et soutenue par l’Iran, s’est longtemps imposée comme une force incontournable au Liban, infiltrant jusqu’aux sphères politiques. Les déclarations incendiaires de son défunt chef, Hassan Nasrallah, illustrent cette ambition démesurée, oscillant entre haine et domination religieuse. Notons les suivantes :
Le Liban était un pays chrétien, mais nous l’avons pris et maintenant il est à nous. Lorsque nous aurons tué tous les Juifs de Palestine, nous n’aurons fait que commencer. Nous ne nous arrêterons pas tant que tous les pays de la Terre ne seront pas gouvernés par la loi d’Allah et le peuple de l’Islam, comme l’a promis notre prophète.
S’ils [les Juifs] se rassemblent tous en Israël, cela nous évitera de les poursuivre dans le monde entier.
Cela dit tout.
Aujourd’hui, les caricatures et les déclarations dans les médias régionaux dépeignent un Hezbollah affaibli. De nombreuses voix libanaises décrivent une capitulation totale derrière les slogans de « victoire » que proclame encore l’organisation. Au Moyen-Orient, les caricatures dépeignent le Hezbollah vêtu d’un drapeau blanc ou encore en âne criant victoire. « De grâce, entend-on au Liban ; ne parlez pas de victoire! » Déclare la journaliste Nabila Awad. « La reddition a été complète » écrit la journaliste beyrouthine Layal Alekhtiar. Le journaliste saoudien Sultan al-Amer titre : « 10 ans de crimes derrière le slogan de la Résistance prennent fin avec la défaite et la reddition ».
Les Chrétiens et les Druzes du Liban ont été critiques du Hezbollah durant toute la durée des hostilités. En outre, la population et l’armée libanaises ont refusé de venir en aide au Hezbollah et à ses milices chiites. Fait à noter : les destructions israéliennes au Liban n’ont visé que les infrastructures du Hezbollah et les populations civiles ont été averties à l’avance des sites ciblés.
La situation actuelle
Le système élaboré de tunnels menant à la frontière israélienne en prévision d’une attaque majeure a été détruit. La grande majorité des missiles et des sites de tirs de drones a été oblitérée. Les positions à partir desquelles des bombardements étaient effectués par le Hezbollah sur les villages frontaliers israéliens ont été démantelées. L’accord de cessez-le-feu prévoit des moyens de surveillance bien plus stricts et Israël se garde le droit d’intervenir au Liban en cas de réarmement du Hezbollah. Des deux côtés de la frontière, les populations civiles vont peu à peu regagner leur domicile abandonné depuis le début des hostilités.
Le respect de la trêve va dépendre de l’armée libanaise qui se devra d’intervenir contre le Hezbollah pour faire respecter la résolution onusienne 1701.
Gaza et Israël : la continuité des tensions
À Gaza, la guerre des tunnels se poursuit. Près de 750 kilomètres de galeries souterraines, pouvant atteindre une profondeur de 60 mètres, sont reliées à environ 5 000 sorties stratégiquement situées au cœur des zones civiles. Cette infrastructure souterraine aurait nécessité un investissement estimé à près d’un milliard de dollars. Indifférent aux souffrances de la population locale, le Hamas exploite cyniquement ses otages et élimine toute opposition en son sein. Les bandes Sahem du Hamas s’attaquent en particulier aux leaders susceptibles de gouverner Gaza ainsi qu’à leur famille.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, le monde a intégré des dizaines de millions de réfugiés provenant de plus de 40 pays, tandis que quatre générations de Palestiniens continuent de vivre dans des camps de réfugiés, perpétuant ainsi un statut de réfugié transmis de manière héréditaire. Focalisé sur la propagation de la haine, le Hamas a établi son quartier général sous les installations de l’UNRWA à Gaza, une agence des Nations unies dédiée exclusivement aux réfugiés palestiniens et financée à plus de 90 % par des pays occidentaux…
En Israël, malgré la guerre, les débats démocratiques restent vifs. L’unité nationale s’est cependant renforcée après le choc du 7 octobre, même au sein d’une gauche israélienne ébranlée.
Et pendant ce temps-là
Au Canada, certains journalistes à tendance libéralo-wokiste présentent une vision partielle des événements, se concentrant sur les destructions au Liban tout en négligeant les provocations initiales du Hezbollah. Il ne leur viendrait pas à l’esprit de considérer ce que pourrait être la réaction du Canada si une milice armée de 150 000 missiles se jurait d’annihiler ce pays à partir des États-Unis.
Sur la scène internationale, l’obsession disproportionnée envers Israël masque d’autres crises mondiales et nourrit des discours haineux. Ces dynamiques, alimentées par l’inanité de résolutions biaisées et inefficaces, renforcent les divisions au lieu d’œuvrer pour des solutions durables.
À Montréal, la nouvelle immigration issue de pays dictatoriaux et qui a grandi avec l’enseignement de la haine déverse des slogans éculés. La réponse des autorités municipales et policières à Montréal est irresponsable : c’est celle d’un déni alors que les manifestations se font toujours plus inciviles et plus intrusives. En outre, dans les universités anglophones notamment, l’agenda est, dans certains cas, assujetti à des radicaux.
L’image de Montréal, symbole de liberté et d’ordre, est ternie par la réponse limitée des autorités face à ces manifestations virulentes. Face à l’anarchie grandissante, le vent de liberté qui a soufflé au Québec, le Québec de Gilles Vigneault et de Robert Charlebois, devient un lointain souvenir.
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