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Ayelet Shaked : La défense de l’identité avant la légalité

Ayelet Shaked : La défense de l’identité avant la légalité

 

Ayelet Shaked, 41 ans, est ministre de la Justice dans le gouvernement de Netanyahou depuis 2015. Issue du parti nationaliste Le Foyer Juif, elle est une fervente défenseur de l’identité juive.

« Il faut maintenir une majorité juive, même au prix de la violation des droits » a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que ce maintien de la majorité juive en Israël devait être équilibré avec le respect de l’action démocratique.

Se battant pour que le terme « égalité » ne soit pas présent dans le projet de loi, Ayelet Shaked n’a pas mâché ses mots : « Israël est un état juif. Ce n’est pas un état de toutes ses nations. » La ministre a également déclaré que le mot « égalité » était très général et que les tribunaux pouvaient aller « très loin » en interprétant cette notion d’égalité. Avant d’enfoncer définitivement le clou : « Il y a des lieux où le caractère de l’État d’Israël comme État juif doit être maintenu et cela implique parfois que cela se fasse aux dépens de l’égalité. »

Entre défense de l’identité juive et mise en cause de la tyrannie des juges, la ministre de la Justice israélienne ne s’est pas arrêtée là.

 

Un projet de loi identitaire

Ce projet de loi défendu par la ministre de la Justice israélienne vise à définir Israël comme « le foyer national du peuple juif », enlevant dès lors à la langue arabe son statut de langue officielle, seul réservé à l’hébreu.
Le projet de loi dispose également que le droit à l’autodétermination au sein d’Israël est uniquement réservé au peuple juif.

Ce projet de loi ayant une valeur constitutionnelle, des associations de défense des droits des Palestiniens en Israël se sont inquiétées des risques de discriminations contre les non-juifs.

Ayman Odeh, membre arabe du Parlement israélien cité par Al Jazeera, estime que ce projet de loi « transformerait [les non-juifs] en citoyens de seconde classe. »

Validé par le gouvernement, ce projet de loi doit encore être discuté et présenté devant la Knesset.

Critique violente de l’immigration

Ayelet Shaked a également pointé du doigt les bénéfices des frontières physiques d’Israël. Sans les murs érigés à la frontière égyptienne, « nous aurions vu ici une conquête africaine insidieuse » a-t-elle affirmé, faisant référence aux murs ayant empêché les migrants du Soudan ou d’Erythrée d’entrer dans le pays.

C’est dans cet esprit de préservation de l’identité ethnique d’Israël qu’Ayelet Shaked a critiqué la position, trop timorée selon, elle de son propre gouvernement : « J’ai été gênée à la fois par la position de l’État et par le raisonnement des juges. L’État n’a pas défendu cette loi pour des raisons de démographie nationale mais pour des raisons sécuritaires. » Avant d’ajouter : « L’État devrait dire qu’il faut maintenir la majorité juive même si cela viole les droits. »

Cette préoccupation quant à la préservation de l’identité juive n’est pas nouvelle.

L’attitude de l’État d’Israël face à la crise migratoire est ainsi très différente de celle des pays européens comme la France ou l’Allemagne. Outre la présence de frontières physiques dures à infiltrer, la politique de remigration pratiquée par l’État d’Israël est exemplaire. Tous les demandeurs d’asile africains déboutés – qui sont donc illégaux – ont ainsi vocation à retourner en Afrique.

Les Érythréens sont 27 000 en Israël. Les Soudanais environ 7 500. Il y a également 2 500 Africains d’autres nations et 5 000 nouveaux-nés issus de parents africains. Selon Haaretz, en décembre dernier Netanyahou attendait que « beaucoup de ces gens quittent Israël sous peu. »

Et pour cela, la méthode est simple : renvoi par avion de tous les déboutés du droit d’asile.

En France, seul 4 % des déboutés du droit d’asile sont effectivement éloignés du territoire national.

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