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Essaouira, un ”porte-étendard” unique du vivre-ensemble dans sa portée la plus universelle

Essaouira, un ”porte-étendard” unique du vivre-ensemble dans sa portée la plus universelle

Publié par: Maroc diplomatique avec MAP

 

 

 

 La ville d’Essaouira de par son histoire millénaire, sa richesse civilisationnelle et son âme repue de spiritualité, a toujours servi de véritable “porte-étendard” dans sa portée la plus universelle, des valeurs d’ouverture, de coexistence pacifique et de vivre ensemble entre musulmans, juifs et chrétiens.

 

Cet esprit de tolérance, de paix et de communion qui forme l’ADN de cette cité antique, lui a valu à l’origine, d’être une “forteresse” de résistance et de résilience à toutes “les amnésies” et tentatives démesurées prônant la division, la cassure, la fracture et le déni d’autrui, offrant, ainsi, à travers de longs siècles de l’histoire, l’exemple d’un Maroc paisible, un espace singulier de liberté et d’humanisme, où l’unité s’épanouit davantage dans le pluralisme et la diversité, faisant ainsi du Royaume une exception inédite à l’échelle planétaire.

Pour la préservation et la promotion de son identité plurielle, le Maroc a procédé à la restauration de plusieurs synagogues à l’échelle nationale, dont la dernière en date est celle de Slat Lkahal à Essaouira, alors qu’un Complexe, l’unique du genre dans le monde, abritant la Synagogue Simon Attias, “Bayt Al Dakira” (Maison de la Mémoire), le Centre d’étude et de recherches Haïm Zafrani sur les relations Judéo-islamiques et le Centre d’études et de recherches Abraham Zagouri sur le droit hébraïque marocain, est en cours d’achèvement dans la cité des alizés.

Tout cela s’inscrit en droite ligne de la Vision sage et clairvoyante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, appelant à la préservation de l’identité marocaine plurielle, à la réhabilitation des lieux de culte juif, à la promotion du lègue judaïque et à la préservation de la mémoire juive en cette terre de l’islam tolérant et du juste milieu.

Aussi, faut-il le rappeler, le Maroc dispose d’un Musée du judaïsme marocain à Casablanca, le seul du genre dans le monde arabe, d’autant plus qu’on assiste dès mars 2015, à la réhabilitation de quelque 167 cimetières israélites, outre des sites historiques, cultuels et populaires au sein d’anciennes médinas qui témoignent d’une très ancienne présence juive et ce, parallèlement à d’autres initiatives louables visant la promotion et la préservation de l’islam tolérant et du juste milieu, avec comme socle le rite Malikite et le dogme Achâarite notamment, la réhabilitation d’anciennes mosquées et la construction de nouvelles.

Véritable havre de paix et de quiétude, le Maroc ne cesse donc de consolider cette voie, en adoptant une batterie de mesures visant à encourager l’entente, le dialogue, et l’échange entre les religions, les cultures et les civilisations, et à s’engager dans toutes les actions de paix à travers le monde, servant ainsi de modèle à suivre à l’échelle internationale.

Dans ce sens, M. André Azoulay, président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, et Conseiller de SM le Roi Mohammed VI ne cesse de rappeler lors de différentes rencontres de réflexion aussi bien au Maroc qu’à l’étranger que “l’esprit d’universalité, de tolérance et de coexistence qu’incarne de manière remarquable la ville d’Essaouira trouve ses origines dans l’histoire plurimillénaire du Maroc et dans les valeurs ancestrales des Marocains qui sont porteurs de cette culture de diversité et de coexistence”.

Et de poursuivre que “le Maroc a su additionner toutes les civilisations qui se sont succédées sur cette terre bénie (phénicienne, carthaginoise, berbère, juive, romaine, et arabo-musulmane) et qui ont laissé de bonnes traces, à même de permettre au Royaume de vivre une magnifique richesse”.

Dans la foulée, M. Azoulay estime que “dans l’archaïsme qui nous entoure, et la régression qui nous envahit, c’est une responsabilité de parler de cet héritage, de témoigner, de le revendiquer et de le transmettre aux générations futures”.

“Essaouira jouit d’un patrimoine socioculturel et architectural inestimable. Plus de 2500 ans d’histoire ont laissé des traces magnifiques qui témoignent encore de la richesse et de la profondeur historique qu’entretiennent sereinement et paisiblement l’Islam et le Judaïsme”, a confié à la MAP, l’universitaire Abdellah Ouzitane, de l’Université de Bordeaux (France), notant que “Mogador offre un espace authentique “d’expression universelle”, notant qu’Essaouira dispose d’une mémoire plurielle qui fait sa plus grande force.

“L’histoire nous rappelle qu’Essaouira comptait presque plus de 37 synagogues dont, celle de Haim Pinto construite en 1837, Slat Attias et Slat Lkahal bâtie en 1850. Un cimetière juif existe depuis le début de la fondation de la ville (les plus anciennes pierres tombales datent de 1769). S’ajoute à ce cimetière, un nouveau construit en 1874. C’est dire toute l’importance et tout l’attachement du Royaume à son identité plurielle”, a expliqué M. Ouzitane.

Et de poursuivre que le Maroc, dans son choix d’ouverture au monde extérieur, “rejette la pensée unique et transcende les différences en cultivant la culture de la diversité et ce, dans la dignité et dans le respect mutuel de chaque sensibilité”, notant que l’un des signes de l’attachement des Marocains de confession juive à ce patrimoine est la Hiloula (Moussems juifs).

A ses yeux, cette fête, à la fois religieuse et culturelle, est un rite très ancien, qui occupe une place importante dans la vie juive marocaine, précisant que “le Royaume compte plus de 650 saints de confession juive notamment, à Essaouira, Safi, Tétouan, Rabat, Taroudant, Ouarzazate, Tanger, Ouezzane, Meknès, laissant savoir que “l’écrivain Elie Azoulay, dans son ouvrage “Maroc, Terre des Saints : histoire et origine des saints juifs du Maroc”, nous livre un travail passionnant sur l’histoire et l’origine des saints juifs marocains. Il y fait référence à 656 Tsadikim (Saints hommes) recensés au Maroc’’.

Et M. Ouzitane de préciser que ces pèlerinages autour de Saints, sont une occasion pour les Marocains de confession juive de maintenir des liens étroits avec la mère patrie et de revendiquer leur appartenance à l’identité marocaine et aux valeurs civilisationnelles du Royaume, soulignant l’existence d’une dizaine de Saints vénérés à la fois par des juifs et par des musulmans, ce qui, a-t-il dit, constitue “une belle leçon d’ouverture et de partage dans cette terre d’Islam”.

“Ces lieux de pèlerinages nous renvoient à une réalité historique, celle de la coexistence judéo-marocaine, harmonieuse et millénaire”, a expliqué, de son côté, le Professeur Farid El Bacha, Président exécutif du Centre d’études et de recherches Abraham Zagouri, faisant observer que plus que des célébrations, le judaïsme marocain a marqué de son empreinte le Royaume par un héritage culturel, architectural et humain très riche et diversifié.

Il a mis en avant, dans ce contexte, la particularité d’Essaouira en tant que haut lieu de rassemblement de confréries musulmanes, notant que la cité paisible dans sa vocation de préserver la mémoire collective, inscrit ses rites dans une approche globale et intégrée où, les dimensions sociale et anthropologique donnent du sens à un corps social uni.

C’est un Islam ouvert et tolérant qui s’exprime à travers ces rites et cérémonies, s’est félicité le professeur El Bacha, rappelant que “la symbiose culturelle, le dialogue et le vivre-ensemble entre juifs et musulmans s’exprimait spontanément dans les années 60, lorsque le Rabbin Salomon Knafo entamait la Chaharit (prières du matin), sa voix se mêlait à celle du muezzin annonçant la prière. Ce sont les voix de la paix qui témoignent ainsi, de l’extraordinaire proximité entre le judaïsme marocain et l’Islam”, a-t-il expliqué.

Dans le même ordre d’idées, M. Ouzitane tient à préciser que plus d’un million de juifs dans le monde s’identifient au Maroc et revendiquent leur judaïté et leur marocanité, tout en cultivant l’esprit d’une transmission de génération à génération, notant que “le Royaume a établi un espace juridique conforme aux préceptes du judaïsme (chambres rabbiniques)”.

“L’interpénétration entre les identités arabe, amazighe, saharo-hassanie et juive est parmi les éléments importants de la nouvelle Constitution de 2011. Le Royaume est profondément marqué par une pluralité confessionnelle, ethnique et linguistique”, a rappelé ce jeune académicien souiri, laissant savoir que l’affluent hébraïque constitue une reconnaissance unique et exceptionnelle dans un monde livré aux fractures, aux conflits et au déni de l’autre.

Et de conclure qu’à Essaouira, “les portes ne se sont pas fermées sur plus de 2500 ans d’histoire. Au contraire, elles sont plus que jamais ouvertes, durablement prêtes à honorer la mémoire collective et sa pluralité exemplaire”.

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