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Le mystere de la Creation, par David Bensoussan

 

 

 

 

Le mystere de la Creation, par David Bensoussan

 

La Création soulève des questions fondamentales. Elle pose la question de l’origine et donc du sens de l’existence. La science ne peut formuler la Création par une cohérence scientifique. Du point de vue de la Bible, la Création porterait en elle l’empreinte du Créateur. Il n’en demeure pas moins que les approches de la science et de la Bible à l’évolution de l’univers présentent de nombreuses similitudes.

 

L’origine de l’univers selon la science et selon la Bible

La science suppose un big bang premier, sans fournir d’explication sur l’avant big bang. Ce dernier est en accord avec la création biblique de la lumière au premier jour. La lumière est une forme d’énergie, la matière est aussi une forme d’énergie et cela pourrait expliquer donc la formation première du monde.

La séquence de la création biblique soit poissons, végétation, animaux et humanoïdes correspond à la séquence d’évolution selon la science. (L’homme du 8e jour, celui du jardin d’Éden est celui qui est doté d’une conscience et qui arrête de vivre de cueillette pour cultiver la terre, marquerait la transition de l’alimentation par la cueillette à celle du labour par le labeur).

Selon la Bible, la Création se fit en six jours ou plutôt il y eut six créations, six régénérations culminant avec la création de l’être humain puis le sabbat. Ce cycle ponctue celui de la semaine de six jours terrestres, elle-même ponctuée par le repos hebdomadaire du sabbat.

Selon la Genèse, le verbe divin ordonne la création de la lumière du premier jour, prélude à un enchaînement de créations ; la lumière va illuminer le chaos et façonner le monde. Les comètes recouvertes de glace se séparent des eaux d’en bas, les continents dérivent, la glaciation se termine, la lumière féconde les eaux et les plantes bourgeonnent. Les astres s’ajustent, les saisons se démarquent et la vie aquatique, animale puis humanoïde éclosent, l’être humain portant en lui la forme de la divine condition.

La question de l’origine

La science pure rend le monde intelligible de par la cohérence interne de sa logique qui obéit à des principes intemporels. La science physique est fondée sur le principe du cause à effet. Elle peut être testée, validée ou remise en question par l’expérience. Mais le monde physique pourrait ne pas répondre à la seule logique du cause à effet car la cause première serait rendue à l’infini qui, par définition, ne peut être défini.

Force est d’admettre que la Création première transcende les lois (prédictibles) de la nature. S’il y a une origine des temps, il faudra admettre une création ex-nihilo qui laisse ouverte la question de l’antériorité de cette origine. Si le temps et l’espace s’inscrivent dans une dimension infinie, tout point de l’espace et tout moment appartiendront tant au centre qu’à la limite de cette dimension spatio-temporelle.

Ceci vient contredire le principe de causalité selon lequel l’effet est produit par une cause qui lui est antérieure. Car la cause rejoint l’effet et l’essence s’identifie à l’existence. La Création s’inscrit alors partout et nulle part, dans l’intemporalité ou dans l’éternité, la genèse se renouvelant à chaque instant, relativisant ainsi l’infini.

En parlant de la Création, Néhémie affirme : « Et Toi, tu donnes la vie à tous (Néhémie 9-6)» signifiant que la vie se renouvelle en des temps présents.

La question ouverte de l’existence

Si l’origine n’est pas définissable par la science physique, qu’en est-il de la fin de la vie ? De l’âme ? Pour un scientifique, rien ne se crée, rien ne se perd. L’intelligence est le gradient d’une forme d’énergie, donc de matière et/ou de lumière. Si la virtualité de l’âme était une forme d’énergie, elle s’envolerait, se réfléchirait, se métamorphoserait ou peut-être se transférerait mais ne disparaîtrait pas. La Bible hébraïque est silencieuse sur le devenir de l’âme.

La parole créatrice

Dans la Bible, le verbe divin est à l’origine de la Création. Celle-ci se fit par dix ordres, le verbe vayomér (Il dit) apparaissant 10 fois dans le texte avant le septième jour de la Création. Au niveau de l’être humain, les paroles peuvent créer des réalités psychologiques dans la psyché des personnes et ces réalités psychologiques conditionnent à leur tour des actions dans le monde réel. Il y a donc une certaine corrélation entre notre parole et nos actions dans le monde physique au sein duquel nous agissons et interagissons.

La parole est une forme d’énergie qui sert de levier pour faire mouvoir les personnes. Cette énergie porteuse d’information est mécanique, car elle est acoustique et a son équivalent en matière et en lumière et se transforme en l’une ou l’autre. Y a-t-il un code qui accélère cette mutation d’énergie cinétique en énergie lumineuse et en matière ? (C’est un peu ce que la cabale suggère en accordant une grande importance aux lettres car celles-ci sont porteuses de paroles). Comme le disait Victor Hugo : « Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant. »

Dans quelle mesure l’activité humaine contribue-t-elle au processus de la création ? L’être humain interagit avec la nature. Son intellect lui permet d’extraire l’intelligible du monde sensible et de le dominer. La parole est une expression de l’intelligence qui guide l’action humaine consciente. L’intellect agissant – distinct de l’intellect passif qui perçoit et mémorise – qui est le moteur de l’intervention humaine contribue-t-il à orienter la régénération continue de la vie et à en dessiner un futur ?

Hasard et intention créatrice

Une autre thèse veut que l’idée de la Providence soit humaine et que la nature soit livrée à elle-même. (De fait, le texte biblique pourrait laisser supposer que l’univers et la matière sont éternels. En effet, les trois premiers mots de la Bible « Au début Dieu créa » peuvent être traduits par « Avec le début Dieu créa… » La suite du texte pourrait laisser entendre la préexistence d’un chaos primordial).

L’univers serait-il le fruit du hasard ? Tout comme il serait impossible de penser que le tableau de Mona Lisa fut peint par un coup de pinceau accidentel, il serait tout aussi impossible de penser que la complexité de l’univers et de ses êtres est fortuite.

Le cycle de l’azote, les effets combinés de l’évaporation, de la condensation et de la gravité, le cycle des saisons contribuent à créer un merveilleux équilibre sans lequel la vie sur terre serait impossible. Pourrait-on avancer que la complexité des organismes vivants avec leurs myriades de cellules différenciées qui s’intriquent pour permettre de marcher, de voir, de sentir, de parler, de manger, de grandir, d’aimer, de choisir et de penser est superfétatoire ?

Lorsque l’on prend conscience de l’alignement de millions de paramètres qui permettent la vie sur terre, on est tenté de rejoindre la pensée d’Einstein qui avance que « Le hasard c’est Dieu qui se promène incognito… Dieu ne joue pas aux dés. » Il nuance toutefois en précisant que nul ne peut s’ériger en juge de la vérité et du savoir, car « nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n’en connaissons que la représentation que nous en faisons… »

En dépit de toutes ces tentatives d’explications, le mystère de la Création demeure entier. Le psalmiste s’extasie sur la perfection de la Création en disant : « Tu as créé le monde avec sagesse (Psaumes 104-24).»

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