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Le silence audible dans l'Å“uvre d'art - Biennale de Jerusalem par Vanessa De Loya

 

Le silence audible dans l'œuvre d'art

    Le repli contigu au confinement nous a conduits à penser autrement le ''visible ''.

    Eclipsé dans notre regard, réduit à notre boudoir, retranché dans notre quant-à soi. Papilles avides d'expériences non vécues, entendre fut notre relais. Il nous restait qu'à repasser le film, n'ayant plus d'actualité.

    Si voir c'est recevoir, la lumière et son apaisement prit une place majeure. Retranscrire lyriquement nos émotions. Matériau poétique. '' L'ultra- vivant '' selon Bachelard.

    Les artistes dans leurs quêtes incessantes, toujours éveillés, infatigables compulsifs ne cherchent rien d'autre que '' les lieux bleus ‘‘, parties du cerveau où les rêves se produisent.

    La vie est une mer étendue, pas un trait ! De quels lointains reviennent- ils ? De leur sidération, ils nous invitent à cette instance de vie, flux irriguant.

 

    Retournement de la fatalité par la spiritualité. L'âme des artistes, cette énigme indéchiffrable mais si bien reçue. Réciprocité induite.

    Comme un silence qui pleure, qui emplie, qui recharge.

    Représenter l’évanescence, le ressenti, écouter avec les yeux, musique du souffle ... Attention  aigüe, œil acéré dans l'attente de l'apparition.

    L'oxymore, la prosodie et l'otium ne se refusent pas. Contemplation, évocation, espace-temps.

    Communion supérieure entre l’homme, l'art et la nature.

    Silence d'avant l'apocalypse !? Il évoque l’abîme, l’infini, l'angoisse métaphysique.

    Vécu comme un interlude qui renfloue, un moyen de s'approcher de sa Vérité.

    Ethique de l'essentiel, sans fioriture.

    Ecouter, saisir, capter la nuance. Tout le contraire d'un rétrécissement  de l'esprit .

    Et si la distanciation mesurée permettait une plus grande présence au monde ? Sorte de réponse à une vie gorgée d'images. Trop plein qui creuse un lieu trop vacant.

    Rencontrer la lumière.

    Expérience mystique, frémissement du corps, émoi certain. L'âme titillée donne lieu à une sérénité contagieuse.

    Comme un lever de rideau sur une coulisse où s'entrelacent stupeur, extase, angoisse, mélancolie et rêverie.

    Sémonide disait '' la peinture est une poésie muette ‘‘. Paradoxal silence pictural. Sonorité évanouie, suspendue.

    Serge Poliakoff confiait  ''quand le tableau est silencieux, cela signifie qu'il est réussi .Certains de mes tableaux commencent dans le tumulte .Ils sont explosifs .Mais je suis satisfait que lorsqu'ils deviennent silencieux : une forme doit s'écouter et non pas se voir ‘‘.

    L'écoute de la forme comme un aboutissement ?

    Frémissement de l'artiste et du regardant. Résonance aboutie.

    Captation de la palpitation.

 

    De quelles traversées intérieures revient l'artiste ? D'une grande acuité, souffle de l'âme .

    Suggérer un carré du ciel bleu serait sa quête ? Cette lumière bleue serait sa force (Kahol/Koah) mêmes lettres connectées avec la sagesse (Hokhma)

 

    Du voilement de la lumière cachée transcendantale (Or Haganouz) à la source (Mekor, cet autre nom désignant D.ieu en Kabbalah).

 

    Apprendre à voir les choses absentes dit le poète Israel Eliraz

 

 

                                                                                      Vanessa De Loya Stauber, psychanalyste

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