Le Targoum, traduction araméenne de la Torah
Quelle est la fonction du Targoum ? Quelles sont ses origines et comment a-t-il été traduit ? Sarah Brunel décrypte cette pratique de la traduction qui remonte aux premiers temps talmudiques avec son invité, Jean Massonet, prêtre, fondateur du Centre Chrétien pour l'Étude du Judaïsme à l'université catholique de Lyon.
La torah regroupe les cinq livres sacrés du judaïsme, elle est initialement écrite en hébreu.
L'hébreu, même s'il se transmet à travers les âges, n'a pas toujours été la langue la plus utilisée par le peuple juif.
Au Vème siècle avant Jésus-Christ, suite à sa défaite face à Nabuchodonosor II, le peuple de Juda est déporté à Babylone.
Pendant cette période l'araméen, "qu'on pourrait comparer à l'anglais de nos jours" souligne le père Jean Massonet, va être la langue usuelle du peuple juif.
À leur retour d'exil, il est donc décidé, pour une meilleure compréhension de chacun, de traduire la torah en araméen ce qu'on appelle le Targoum.
UNE TRADITION ORALE
La traduction de la Torah en araméen se fait grâce à un lecteur et un traducteur. Ce dernier n'a pas la torah sous les yeux. Il traduit ce qu'il entend et l'interprète avec son regard de l'époque.
"Le traducteur est parfois amené à expliquer le texte, à donner le sens que donne la communauté aujourd'hui" explique Jean Massonet.
La traduction est donc marquée par les épreuves et les joies que vivent les gens de l'époque.
"Si c'est un moment de difficulté peut-être qu'il va insister sur les traditions qui peuvent donner un peu plus de force, ce n'est pas une traduction littérale, elle est orale, c'est l'oralité" ajoute le père Massonet.
Invité : Jean Massonet, prêtre, fondateur du Centre Chrétien pour l'Etude du Judaïsme à l'UCLY, président de l'Amitié Judéo-Chrétienne de Lyon
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