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Les prieres dans le Judaisme

 

 

Celui qui connait peu le judaïsme citerait au moins le Chemâ Yisrael,  dirait que le juif prie trois fois par jour et qu'il y a des synagogues comme lieux de prières où les juifs se réunissent le chabbate et à certaines fêtes. Et les juifs se tournent vers Jérusalem pour prier et ils demandent la reconstruction du Temple depuis sa destruction, en particulier au "Mur," (le Kotél). C'est la base. Effectivement la prière juive est collective. 
Cette page-ci réunit l'étude des textes et l'information, la formation personnelle et psychologique à la prière. 
 

Selon l'orientation de ce site Modia, notre présentation de la prière se base sur les textes traditionnels uniquement; par exemple le middrache de Devarim Rabba et de Tan'houma sur Vaét'hannane. Il est souhaitable de se reporter aux citations de la Bible (Tanakh) indiquées ci-dessous. 
 


Nomination de la prière juive

La prière juive se nomme globalement téfila (Isaïe 1, 15), de la racine pll qui veut dire s'évaluer, se juger (léitpallél). Cela nous indique que la prière est autant pour l'homme que pour D.ieu.

Selon Ribbi Yo'hanane (Dévarim Rabba 2,1), la prière est appelée par 10 noms différents qui ont chacun une caractéristique particulière (âssara léchonote niqréte téfila) :

  • chaveâ (Chemote, Exode, 2, 23) qui comporte la supplication,
  • tséâqa (Chemote, Exode, 2, 23) qui comporte le cri,
  • néâqa (Chemote, Exode, 2, 24) qui comporte le soupir et le gémissement,
  • rinna (Jérémie 7, 16) qui comporte la supplication bruyante,
  • péguiâ (Jérémie 7, 16) qui comporte l'attitude de cogner, porter atteinte,
  • bitsour (Psaume 18, 7) qui comporte l'angoisse qui étrangle,
  • qeria (Psaume 18, 7) qui comporte l'appel,
  • nippoul (Devarim 9, 18) qui comporte la chute de prosternation suppliante,
  • palloul (Psaume 106, 30) qui comporte l'action de faire justice,
  • ta'hanounim (Devarim 3, 23) qui comporte l'imploration. Moché n'a utilisé que ce mode.

Cinq psaumes sont nommés explicitement "prière", téfila (psaumes 17, 86, 90, 102, 142). Les autres formes de nomination des psaumes (chant, poème, mizmor, chir...) est une question différente.

Ces mouvements intérieurs divers dans la prière nous indiquent que la prière est un art, dont on a à apprendre les nuances. Comment ? 

  • par l'étude des textes qui en parlent (les psaumes), et par la connaissance de l'hébreu qui permet de saisir ces nuances,
  • par la pratique des trois prières quotidiennes où ces mots sont placés, et dont on pourra alors suivre les mouvements intérieurs comme on lirait une partition de musique.

Nature de la prière juive

1. La prière est basée sur le fait 

  • qu'il y a une communication entre D.ieu et nous (contrairement aux idoles diverses, Psaume 115, 3-7) car nous sommes faits à l'image de D.ieu et à sa ressemblance (Béréchite 1, 26) ;
  • qu'Il est la base de notre existence et de notre soutien dans la vie elle-même et Il répond à nos besoins, Il est notre lumière, force, salut (voir les psaumes 27 et 62).

2. Salomon dit (I Rois 8, 28) : Tu accueilleras la prière (téfila) et les supplications (té'hina)... tu écoutera sa rina et sa téfila". Il y a donc deux composantes :

  • l'orientation vers D.ieu que l'on nomme rina (adoration, crainte, révérence, amour, joie), 
  • et la demande pour les besoins personnels (téfila).

3. D'une part, la prière est une présence continuelle à D.ieu (chiviti Hachém lénéghdi tamid) ; d'autre part il y a des moments forts de prière chacque jour, à l'instar de Daniel (Daniel 6, 11) : le matin à l'aube (cha'harite), l'après-midi (min'ha), le soir (ârvite).

4. La prière est un face à face réciproque (néguéd) comme il est dit 

  • de la part de D.ieu : 'homotaïkhe néghdi tamid (Isaïe 49, 16, tes murailles, Jérusalem, sont constamment devant mes yeux),
  • de la part de l'homme : chiviti Hachém lénéghdi tamid, je me représente Hachém constamment devant moi.
  • dans un mélange de ces deux aspirations :"en ton nom mon coeur dit : recherchez ma face" (lékha amar libbi, baqechou fanaï, Psaume 27, 8).

Pratique

Elle est considérée comme un "travail" (âvoda) laborieux et sérieux dont le lieu est le coeur (âvoda ché ba lév). L'exemple donné est celui d'une femme, 'Hanna (I Samuel 1, 13) : 'Hanna parlait en son coeur. Ce texte est lu en préparation chaque matin par les séfarades.

Cette activité intérieure non statique mais mue volontairement, est la condition de la valeur de la prière et de son écoute par D.ieu (Psaume 10, 17). La halakha, règles de conduite prescrites, appelle cela "intention" (cavana), et dit que la cavana est obligatoire pour prier.

 



En priant, il faut veiller à 

 • utiliser les prières rédigées qui sont sûres dans le respect, dans l'usage des noms de D.ieu, dans la  hiérarchie des besoins et demandes, car seul les Sages qui connaissent peuvent le faire sans se tromper (Bérakhote 33 b) ; il est dit : "comment se fait-il qu'Israël prie et n'est pas exaucé, c'est parce qu'il ne sait pas comment demander". 

 • en conséquence, d'abord, apprendre la liste des bénédictions de remerciement pour l'usage de tout bien, car celui qui jouit des biens de la création sans remercier préalablement est considéré comme un voleur ; et un voleur n'a guère de chance d'être éxaucé par celui à qui il a porté préjudice. 

 • avoir une confiance absolue (Bérakhote 10 a : même si l'épée est sur ta gorge pour te tuer, demande  encore avec confiance !). 

 • se souvenir que lorsque toutes les portes sont fermées, les larmes ouvrent et devancent toutes les autres prières (I Zohar 132b et  II 12b et II 165a-b). 

 • ne pas faire de demandes vaines (michna Bérakhote 9:3) ou déraisonnables (début du Traité Taânite). 

 • ne pas faire de demandes qui ne respectent pas la hiérarchie des valeurs (la prière est un jugement personnel, un discernement), car il est des hommes qui aiment leur argent plus que leur vie, que leur corps et que leur âme (Bérakhote 61 b). 

 • demander d'abord pour ses proches (Baba Qama 93 a), et pour la collectivité, ce dont on a besoin soi-même (Bérakhote 29 b-30 a), condition pour que cela soit accordé. 

  • demander à D.ieu directement et non à des intermédiaires (Bérakhote de Jérusalem 9, 1). 

 • demander pour ceux qui sont dans le besoin, car celui qui ne le fait pas alors qu'il connait les besoins d'autrui est un pécheur (Bérakhote 12 b). 

 • examiner ses fautes, les regretter, et être décidé à modifier le comportement, avant même de présenter sa requête 

 


 Que signifie : il faut prier avec intention (cavana) ?

 Il faut prier avec "intention". Celui qui prie avec intention mékhavéne.  
 Cela veut dire  
  - se placer en pensée face à la présence de D.  
 - retirer de sa pensée toute autre préoccupation ou pensée,  
 - être présent aux mots que l'on dit et à leur sens qui n'est pas seulement intellectuel mais va jusqu'à l'intériorité de ce qui est dit,  
 - être présent aux sentiments portés par les mots,  
 - être présent avec tout son être, non seulement la tête mais aussi le corps,  
 - connaître les intentions que nos Sages ont reçues ou placées dans le texte de la prière (donc étudier ces textes décrivant les cavanotes  de la prière), de façon globale pour un certain texte et de façon précise  concernant les différents mots, et les Sages ont écrit des commentaires de la prière qui les transmettent,  
 - concevoir la prière comme une action qui réalise,  
 - concevoir la prière comme une action qui améliore un état du monde en permettant à la bénédiction de mieux y circuler ; cette amélioration se produit non seulement en améliorant celui qui prie mais aussi en améliorant le lien du monde visible avec le monde invisible. 

 Il est interdit de prier sans cavana. 
  Il vaut mieux prier un peu avec cavana que beaucoup sans cavana, mais ce principe ne peut pas être utilisé pour réduire le temps que l'on doit accorder à la prière et le juif a trois prières obligatoires par jour qui comprennent tout une séquence précise. Le fait de prier est déjà en soi une intention. De nombreux textes discutent de la question de savoir s'il faut ou non  reprendre une prière, une bénédiction ou une mitsva qui n'aurait pas été réalisée avec une véritable intention (Choul'hane Âroukh, Ora'h 'Hayim 1, 4 et 60, 4). 

 Techniquement, cela exige  
  - de consacrer un moment avant de commencer la prière pour rejoindre intérieurement ces états (voir  Bérakhote 5a),  
 - de dire avant la prière le petit texte traditionnel de préparation intérieure, dénommé lé chém yi'houd,  
 - de maintenir cette conscience pendant la prière.  
 - de s'y entrainer en ayant constamment la représentation intérieure de la présence de D. devant soi 
 pendant la journée comme il est dit chiviti Hachém lé négdi tamid.

 Ces principes qui viennent d'être exposés sur la cavana se trouvent dans 
 - Isaïe 29, 13  
 - Bérakhote  6a, 13a  
 - Pirqé avote, les Principes des Pères 2, 13  
 - Michné Torah de Maïmonide (Téfila 4, 15-16), le Guide des perplexes 3, 51  
 - Kouzari 3, 5  
 - Choul'hane Âroukh, Ora'h 'Hayim 1, 4. 

 


Le minyane

 Ce mot, signifiant "nombre" ou "quorum", est une assemblée de dix Juifs qui "sont bar-mitsva", c'est-à-dire qui ont dépassé l'âge de 13 ans qui est l'âge à partir duquel on doit accomplir les mitsvotes prescrites dans la Torah.  
 Ce nombre est cité dans la prière d'Avraham pour sauver Sodome (Béréchite 18, 32).  
 Il est préférable de faire la prière dans un minyane car la chékhina (présence divine) y réside davantage que dans la prière individuelle ou  dans la prière à deux ou à trois (voit Bérakhote 6a). De même lisez le psaume 82, 1 :   mizmor lé Assaf, Eloqim nitsav ba-âdate -El, bé qérév Eloqim yichpote,  "Psaume d'Assaf. D.ieu se tient dans l'assemblée divine, au sein des juges Il juge". 

 L'exemple du minyane vient du groupe des dix chefs de tribus qui furent envoyés par Moché pour aller prendre connaissance de la terre et bien en témoigner (lire Bémidbar 14, 27 et son commentaire dans Bérakhote 21b et dans Méguila 23b) ; ce groupe fut d'abord nommé édâ comme dans le psaume ci-dessus.  
 On parle de minyane comme d'un quota de 10 quand il est atteint.  
 Tout Juif a valeur pour rendre complet et plein le minyane, quel que soit son degré de science ou de sainteté. Et 9 grands Sages, instruits, saints, considérés et riches, etc. ne sont rien sans ce dixième,  fut-il le plus simple.  
Cela doit nous inspirer un immense respect pour tous et avec égalité.  
Ce ne sont pas nos critères, ni nos jugements, qui fixent le caractère saint du peuple juif et la présence de la Chékhna. Si les hommes en avaient décidés, dans leur vanité les choses eussent été autres ! 

 Il y a des prières ou forment religieuses qui nécessitent un minyane :  
- dire le qaddiche. 
 - dire l'appel de prier nommé Barékhou.  
- répéter la Âmida avec la qédoucha (Voyez Vayiqra 22, 32).  
- lire publiquement la Torah et la Haftarah (Méguila 4, 3).  
- faire la bénédiction des Cohanim.  
- dire la prière d'aide aux endeuillés (maâmad oumochave).  
 - les 7 bénédictions du mariage (chévâ bérakhotes).  
- l'une des formules de bénédiction avant la prière de la fin du repas (birkate hammazone).  
 S'il y a un minyane, ces prières peuvent se faire, quel que soit l'endroit ou le type de batiment, sans synagogue, sur un lieu de travail, dans une maison familiale, en avion, etc.  
 L'importance du minyane et du 10e incitent les Juifs 
- à sentir le devoir de se rendre à la synagogue pour aider la communauté à pouvoir prier. 
- à s'y rendre dès le début de la prière. 
- à habiter près d'une synagogue, lieu d'étude et de prière, pour qu'il soit possible de s'y rendre avec facilité. 
 Il va de soi qu'il ne s'agit pas seulement d'une présence physique et, donc, tout membre d'un minyane doit veiller à ne  pas perturber la prière des autres par la parole sur des sujets divers.  
 

 Un exemple de cavana :  
l'intention qui accompagne l'allumage des bougies de la fête de 'Hanouka  
Prenons le livre de prières du public juif tunisien dénommé Iche matslia'h, page 598. Il ne s'agit nullement d'un livre réservé à des cabalistes. Les intentions nommées dans le texte préalable à dire avant la bénédiction d'allumer sont les  suivantes : 

 1. intention de réaliser la mitsva demandée. 

 2. intention de corriger les atteintes qui ont été portées à la racine (choréche) des choses dans le monde d'en-haut (ôlam êliyone). 

 3. l'intention de l'allumage de la lumière de 'hanouka (adlaqate nér 'hanouka) est subdivisée en  intention concernant la lampe (nér), intention concernant l'huile (chéméne) et l'action de la placer (assamate hachéméne), intention concernant la mèche (pétila) et l'action de la placer (hassamate happétila), intention  concernant l'allumage de la mèche (adlaqate happétila), l'intention concernant la montée de la flamme (âliyate  hachalhévéte).

 4. l'intention de comprendre et participer à ce que les Sages ont mis dans les mots qui composent la bénédiction :  
 - les 3 unions des noms de D. qui sont exprimées dans la guématria du mot nér (lampe),  
 - le nom saint na'hal composé des 3 initiales de la bénédiction léhadliq nér 'hanouka et qui réfère au sens de la fête où  la bonté l'emporte sur le mal (mêmes initales dans le verset notsér 'hésséd laalafim "accorde bonté aux milliers" de  créatures); comme nous l'avons exposé en fin du commentaire de la paracha Miqéts. En effet, na'halsignifie en  hébreu, le ruisseau ou le torrent, et indique le flux total de la bénédiction qui descend d'en-haut comme il est dit dans le verset 74, 15 des psaumes, ata vaqaêta maêyane vana'hal "Toi tu as fait la source et le torrent". A 'Hanouka, nous  faisons descendre cette lumière d'En-haut vers notre monde d'en-bas en la prenant du chaméchplacé en position  supérieure sur le chandelier (la 'hanoukia). 
  - beaucoup d'autres cavanotes sont indiquées en ce texte qui, évidemment, est un abrégé des commentaires du Ari, zal. Cela est donné au peuple pour  inciter chacun à aller étudier afin de comprendre toute la richesse de ce qui est dit et fait.  
 Ainsi, la bénédiction de 'hanouka, dans la version sépharade qui est prise comme référence par le Ari comporte 13 mots en référence aux 13 termes de ra'hamim, de miséricorde de D. 

Chaque terme de la seconde bénédiction, comme le mot nissim comporte les mêmes richesses de contenu et d'enseignement. Il va de soi que ce n'est pas le lieu d'ouvrir cet enseignement ; ceci est donné, strictement à partir du  siddour public pour donner à comprendre ce qu'est l'intention dans la prière, et pour indiquer comment et auprès de qui  étudier. L'évènement historique n'est qu'un lieu et temps de ces dynamiques et il n'est pas le fait célébré. Il est célébré  pour nous enseigner et pour nous apporter la bénédiction et le bonheur dans le monde, comme il est dit : assaguévéhou  ki yadâ chemi, (psaume 91, 14)"Je le grandirai car il connaît Mon nom". Ceci est un bref aperçu de ce que vit la masse  du peuple juif dans la mission qu'il a reçue, et non pas de ce que vivent des cercles ésotériques. 

 


  Prière et sincérité des middotes

  Enfin pour ceux qui ne sont pas à même de lire dans le Talmud, qu'ils méditent cette traduction de ce que nos Sages ont  dit avec précision sur ce point dans le traité Taânite, page 25 b : 

 "Nos rabbins ont enseigné en donnant l'exemple de ce qui s'est passé pour Ribbi Eliêzer qui avait promulgué un jeûne de 13 jours au peuple et la pluie ne tombait toujours pas. A la fin, le peuple commencer à quitter les lieux et à rentrer chez soi. 
Il leur dit alors : préparez vos tombes pour vous-mêmes. Tout le peuple éclata en larmes et les pluies commencèrent à  tomber." 

 "Encore un autre épisode instructif de Ribbi Eliézér qui était allé dire devant la téva 24 bénédictions (ce nombre correspond à tous les livres du Tanakh, donc quelqu'un de son niveau mobilise ainsi toute la science et toute la puissance  et tous les mérites des lettres de tout le Tanakh). Et il ne fut pas exaucé ! Ribbi Âqiva alla vers lui et dit :Avinou Malkénou éine lanou mélékh élla Ata, Avinou Malkénou lémaânékha ra'hém âlénou (Notre Père, Notre Roi, nous  n'avons pas d'autre Roi que Toi, Notre Père, Notre Roi, pour Toi-même aies ra'hamim, fais miséricorde envers nous). 
 Et les pluies tombèrent. Les rabbins commencèrent à se réjouirent à son propos. Une voix céleste sortit et dit : ce n'est pas  parce que l'un serait supérieur à l'autre (que la prière a été exaucée), c'est parce que l'un (parvient à) surmonter ses propres caractéristiques (maâvir âl midotav) et l'autre n'y parvient pas." 

 Chaque terme de ces deux épisodes est plein d'enseignement si nous en faisons une analyse fine.  
 Je propose que plusieurs lecteurs se mettent ensemble pour analyser ce texte et échangent entre eux ensuite. 

 


Les heures de la prière à l'intérieur des 12 heures du jour solaire 
  (intervalle entre le lever et le coucher du soleil, divisé en 12 parts égales)

Pour toute précision, ou pour toute application locale, vous devez demander au rabbin le plus proche.  
  Lui seul a pu envisager les problèmes posés, les étudier et y trouver les réponses.  
  Ici, vous avez seulement les principes généraux et le vocabulaire pour pouvoir échanger sérieusement. 

 1. Cadre du jour juif 
- Le moment des prières n'est pas déterminé par l'heure uniforme toute l'année comme sur nos montres actuelles   mais par l'heure solaire utilisée depuis l'antiquité et qui est variable selon les saisons :   pour cela, on divise en 12 parties égales le temps qui sépare le lever du coucher du soleil  et on a ainsi 12 "heures" dont la durée est variable au long des saisons (de 40 à 80 minutes).  
- La nuit est également divisée en douze autres heures d'égale durée entre le coucher du soleil et son lever.  
 - Le milieu du jour s'appelle 'hastote ha yom ; le milieu de la nuit s'appelle 'hatsote ha laïla. 
- Pour bien connaître le calendrier juif, il faut approfondir ces questions. Etre Juif, c'est toute une anthropologie particulière, en non pas être dans les nations comme elles selon leurs cadres et, simplement, avoir une "religion" un peu différente. Ce  peuple juif a un sens particulier du temps et de l'espace, et une conception de l'homme particulière. 

 2. Matin : Chémâ, téfillines, Cha'harite. 
-  Le matin a lieu à l'aurore (âmoud ha cha'har), suivie 72 minutes plus tard du lever du soleil. L'heure de l'aurore est variable chaque suivant les saisons.Le soleil est levé vraiment 72 minutes après la première lumière de l'aurore  
- C'est alors la fin de la nuit et de ses mitsvotes dont celle de la prière de arbite. 
- L'aurore est l'heure du début des jeûnes.  
- Puisque les Sages ont des méthodes différentes pour décider de l'intervalle entre l'aurore et le lever véritable du soleil,  chaque communauté publie un calendrier où l'heure du début du jour est indiqué selon sa halakha choisie ; donc, c'est très  simple. (Cet écart peut aller de 72 minutes pour Téroumate ha déché à 120 minutes pour le Rambane ou Marane, Rabbénou Yoseph Qaro).  
 - Le matin, la mise des téfillines et la prière de Cha'harite doivent se terminer avant le premier 1/3 de la journée, donc au plus tard 4 heures  après le lever du soleil.  
- Le matin, la prière du Chémâ Yisraël doit se terminer avant le premier 1/4 de la journée, donc au plus tard 3 heures après le  lever du soleil.  
Certains Juifs ont l'usage de préparer longuement la prière par l'étude et de laisser dépasser l'heure de la prière bien au delà de ces limites ; malgré la bonne intention, c'est une erreur grave.

 3. Après-midi : Min'ha. 
 - Le temps normal et optimal pour dire min'ha est pendant min'ha qétana (la petite min'ha),qui s'étend de 9 heures et 1/2 à 10 heures 45, sur la base de la division du jour en 12 heures égales depuis le lever du soleil. Ce moment s'appelle pélag ha min'ha. Ensuite, c'est le début de la prière du soir ou Arvite.  
- Pour que les gens, pris par leur activités ne laissent pas passer le temps de min'ha, on "peut" dire min'ha une demi-heure après le milieu de la journée, soit 6 heures et 1/2 après le lever du soleil.On appelle cela min'ha guédola (la grande min'ha) qui dure de 6 heures et 1/2 jusqu'à 9 heures et 1/2. 

 4. Soir : Ârvite. 
 La prière du soir s'appelle Ârvite et commence donc à 10 h 45 à partir de lever du jour, à partir de Pélag ha min'ha, donc  1 heure 15 avant la fin des 12 heures du jour. Mais le Chémâ Yisraël doit être dit ou redit après la tombée effective de la nuit et  jusqu'à minuit. Si on n'a pas pu le dire, on peut le faire encore jusqu'à l'aurore.  
  La sortie effective du soleil s'appelle yétsiate ha 'hama ou le coucher du soleil (chéqiate ha chéméche).

Rappel mnémotechnique 
   Matin 
 Jusque 3 heures (1/4 du jour) : fin du temps du Chémâ Yisrael du matin.  
 Jusque 4 heures (1/3 du jour) : fin du temps de la mise des téfillines. 

 Midi 
   A 6 heures (1/2 du jour) : midi ou 'Hatsote. 

 Après-midi  
  A 6 heures 1/2. Début de min'ha guédola (la grande min'ha) jusqu'à l'heure de Ârvite.  
 A 9 heures : ne plus rien faire avant de commencer min'ha.  
 A 9 heures 30 : début de min'ha qétana jusqu'à l'heure de ârvite ; c'est l'heure idéale pour faire min'ha, à proximité de l'heure de Ârvite.

 


Reprenons cette question qui peut sembler compliquée.

A quelle heure précise dire les 3 prières quotidiennes ?

  Il faut d'abord avoir une idée claire des heures dans la conception juive.  
   Cela s'inscrit dans une science immense du calendrier.  
  Le jour commence au lever du soleil et se termine au coucher du soleil.  
   La moitié du jour ainsi défini est appelée tsahorayim (midi)  et la moitié de la nuit est appelée 'hatsote (minuit).  
  Il s'ensuit que l'heure de midi et celle de minuit dans le judaïsme ne correspondent pas à l'heure légale actuelle.  
  Cet intervalle entre le lever et le coucher du soleil est d'une durée variable suivant les saisons mais il est toujours divisé alors en 12 parties.  
  L'ensemble de ces 12 parties sera donc de durée variable suivant les saisons (contrairement à l'heure de la montre qui a toujours 60 minutes).  
  Des calendriers existent qui indiquent la durée de l'heure juive suivant les saisons et pour telle ou telle ville ; il suffit de se  renseigner auprès de la communauté pour les trouver. 

  A 'hatsote, minuit  
 une prière spéciale est dite par ceux qui sont zélés dans la prière, c'est le tiqqoune 'hatsote

  Au réveil  
   - on dit d'abord Modé ani...

  Tallite 
  - tout le temps (hormis pendant le bain !) il est bon de porter le petit tallite (tallite qatane).  
  - le grand tallite ne se met le matin qu'à partir du moment où on peut distinguer visuellement un fil blanc d'un fil de couleur azur (tékhéléte).  
   - la nuit on ne met pas le grand tallite (tallite gadol). 

  Téfillines 
  - on peut les mettre à partir du moment où on peut reconnaître à environ deux mètres une personne connue par soi.  
  - si on les met plus tôt on ne dit pas la bénédiction.  
  - on ne les met pas après le coucher du soleil, ni le Chabbate et les jours de fête (yom tov).

 L'heure de la prière de Cha'harite 
  - on peut le dire à partir du moment où on peut reconnaître à environ deux mètres une personne connue par soi.  
  - on doit l'avoir dit avant la fin du premier quart de la journée définie comme ci-dessus, soit 3 heures après le lever du soleil.  
  - en cas d'empêchement on peut le dire jusqu'au milieu de la journée. 

L'heure de la prière de Min'ha  
  - l'heure normale de min'ha est pendant la durée que l'on appelle "petite min'ha" ou min'ha qétana. Elle se situe donc à  proximité de la prière du soir avant le coucher du soleil, pendant la phase de son déclin.  
  - elle commence 9 heures et demie après le lever du soleil et se termine au coucher du soleil. Donc, si on divise la journée en 4 quarts, elle commence une 1/2 heure après le début du 3e quart de la journée.  
  - si on n'a pas la possibilité de dire min'ha pendant la phase de min'ha qétana, on peut élargir cette phase (appelée alors grande min'ha,  min'ha guédola) à partir de une 1/2 heure après la moitié de la journée, donc 6 heures 1/2 après le lever du  soleil.  
  - on dit min'ha avant d'entreprendre tout travail qui vous occupera fortement et longtemps. 

L'heure de la prière de Ârvite 
  - l'heure normale de la dire est à partir du moment où on voit trois étoiles de grandeur moyenne ; et avant le repas du soir.  
  - on ne peut pas dire ârvite une heure 1/4 avant le coucher du soleil. Cette limite est appelée pélag hammin'ha.  
  - si on a dit ârvite avant le coucher du soleil, il faudra ensuite répéter le Chémâ car le Chémâ du soir ne doit se dire qu'à partir de la tombée de la nuit et peut se dire pendant toute la nuit.  
  Cette question est l'occasion idéale pour commencer l'étude de la michna car elle commence par la définition de l'heure de la  prière de Ârvite. Prendre contact pour cela avec quelqu'un qui a étudié ou avec un rabbin. 

Le Chémâ avant de dormir 
 On récite à nouveau le Chémâ Yisraël avant de dormir, avec des psaumes qui sont indiqués dans les recueils. 

 Notez bien  
 Une question n'est pas éclaircie : à quel moment définit-on exactement que "le soleil s'est levé", ce qui entraîne la fin des mitsvotes de la nuit et le début des mitsvotes du jour. La question des jeûnes, par exemple est liée à ce point.  
 Des analyses diverses existent sur cette question : est-ce 72, ou 90 minutes ou 120 après la première lumière fine ?  
 On étudiera cette question et surtout les procédures diverses de raisonnement et de démonstration.  
   

Exemple : 
Jérusalem le Lag baOmér, 18 Iyar, 23 Mai 2000) 
Minuit ('Hatsote laïla) : 11 h 36  
 Âlout haCha'har (première lueur de lumière, aurore) : 2 h 51  
 Début du temps possible pour mettre les tsitsiotes et les téfilines : 3 h 43  
 Lever du soleil : 4 h 33  
 Fin du temps pour dire le qaddiche : 7 h 13 ou 8 h 04 suivant les écoles  
 Fin du temps de la prière du matin : 8 h 41 ou 9 h 14 suivant les écoles  
 Midi : 11 h 36  
 Début de min'ha guédola : 12 h 12  
 Début de min'ha quétana : 3 h 43  
 Pélag ha min'ha : 5 h 12  
 Coucher du soleil (chéqiate ha'hama) : 6 h 36. 
Cela montre qu'il faut se munir d'un calendrier rédigé pour cela ; on en trouve dans chaque communauté.


 On le voit par un tel tableau, le judaïsme développe un conscience précise du temps et une maîtrise intellectuelle et scientifique  des actes, en même temps qu'une référence au Créateur de soi, de la collectivité et de tout l'univers. 

 



  Le traité Bérakhote 26 b dit que les prières se réfèrent à deux sens principaux qui se conjuguent :  
  - la prière des patriarches,  
 - les sacrifices qui se déroulaient au Temple.  
 

 1. La prière des patriarches

 Exercice d'étude personnelle : 

-  aller vérifier les références données ci-dessous dans la Torah dont, volontairement, je ne décris pas le  contenu précis pour inciter à cette recherche.  
- apprendre l'hébreu de toute cette page.

  Selon Ribbi Yossé bar 'Hanina (Bérakhote 26 b) : 

  • Avraham a institué la prière du matin ou cha'harite, comme il est dit en Béréchite 19, 27 (paracha Vayéra) où le  verbe âmad (se tenir debout) signifie prière (voir, pour preuve, le psaume 106, 30) ; ainsi, ce terme sera repris pour désigner la âmida, centre principal de la prière. 

Il donne sa tonalité à cette prière car Avraham est un découvreur, un constructeur et un homme optimiste ; et tout ce qui nous  est enseigné de sa science aussi bien sur le plan humain que spirituel (car les deux ne font qu'un) vient moduler le fil long et les  marches de cet office de cha'harite. Il faut se reporter aux commentaires de Béréchite pour pouvoir bien vivre ces orientations. Le prière de cha'harite. est la plus longue ; si l'on dit tous les mots à un rythme normal pour pouvoir les  comprendre sans courir ni traîner, il faut environ une heure. Quatre étapes de montée nous font passer aux niveaux du Chémâ   Yisraël, puis de la qédoucha (sainteté) de cette prière silencieuse de la âmida, avant de redescendre de niveau vers la vie  concrète en gardant la beauté et la protection de cette sainteté dans la dernière prière de âlénou. Si D. veut, je transmettrai le commentaire de chacune de ces parties. 

  • Yits'haq a institué la prière de l'après-midi, min'ha, comme il est dit en Béréchite 24, 63 (paracha 'Hayé  Sara) où le verbe lassoua'h signifie prière (voir, pour preuve, le psaume 102, 1). 

La tonalité de min'ha est marquée par la fin de l'après-midi : c'est l'heure de l'angoisse, de la lassitude et de la fatigue ; Yits'haq a subi de nombreuses épreuves angoissantes dans l'après-midi de sa vie, y compris le sacrifice d'Avraham et Yits'haq, la âqéda ; tout ce que la Torah nous enseigne de Yits'haq à ce sujet vient nourrir cette prière. Il faut encore se  reporter aux commentaires de Béréchite pour pouvoir bien vivre ces orientations.  
Pour comprendre le sens du sacrifice présent dans Min'ha, il faut lire le commentaire de la paracha Tsav. 

  • Yaâqov a institué la prière du soir, ârvite, comme il est dit en Béréchite 28, 11 (paracha Vayétsé) où le verbe  vayifgâ signifie prière (voir, pour preuve, Jérémie 7, 16). 

Ârvite peut être ressenti comme le temps de la confiance absolue avant la plongée dans la nuit, mais c'est aussi la plénitude et  l'achèvement du jour ; c'est surtout la science du lien du jour et de la nuit. 

Tout cela caractérise Yaâqov, patriarche de la plénitude, de la complétude, qui relie Léa et Ra'hel, le haut et le bas, Yaâqov et  Yisraël, la terre d'Israël et celle d'Egypte. C'est pour cela qu'il est préférable de dire min'ha à proximité de l'heure de  ârbite, pour relier les dynamiques de l'angoisse et de la rigueur à celles de la miséricorde et de ra'hamim. Ce temps le plus  favorable pour dire cette prière est nommé "petite mine'ha".

Chacune de ses prières est imprégnée de tout ce qui est décrit dans la Torah concernant chacun de ces patriarches ; c'est une étude très enrichissante que de le rechercher. 

A condition de réaliser cette étude sur les patriarches, les rythmes de notre existence se revêtent de leurs luttes et richesses dans les différents mots de la prière. 

De ce lien aux patriarches qui sont typés, vient également la règle de conduite qui consiste à prier toujours au même endroit,  non seulement parce que cela facilite la concentration, mais aussi parce que nous voyons dans la vie des patriarches que le lieu  et le temps ont une sanctification spéciale (étudier ici Bérakhote 6 b). Il va de soi que si quelqu'un d'autre se met à notre place, c'est une incohérence que de ne pas être serviable et de se mettre en colère !

2. Les trois prières correspondent aussi aux sacrifices du Temple

  Selon Ribbi Yéhoshua ben Lévi et Ribbi Yéhouda (Bérakhote 26 b) : 

   • La prière de cha'harite ne peut se faire que jusqu'à la fin de l'heure où cessait le korbane tamid,   au sacrifice du matin. 

  • De même, la prière de min'ha est située dans les heures du sacrifice du 'havitine de min'ha. On  appelle ce sacrifice de la fin de l'après-midi mine'hate êrév. (Vérifier cela dans : Psaume 141, 2 ; I Rois 18,  36 ; Ezra 9, 4-5 ; Daniel 9, 21). 

  • Ârbite peut se dire toute la nuit parce qu'on brûlait toute la nuit les membres et les graisses des sacrifices  de la journée. 

  Ribbi Yossé bar 'Hanina ajoute que cette seconde raison (lien aux sacrifices) n'annule pas la première raison,  l'union à la prière des patriarches. 

  Quand le Temple a été détruit, le second sens a pris une importance plus vive, comme on le trouve indiqué déjà dans Hochéâ (le prophète Osée) 14, 3 :  
  qe'hou îmakhém devarim... ounéchaléma farim séfaténou  
  "prends des paroles... et nous remplacerons les taureaux par nos lèvres".  
  

  Ici, il est indispensable de se reporter systématiquement  à nos commentaires de chaque paracha du livre du 3e livre de la Torah (Vayiqra) pour bien comprendre en profondeur le lien qu'il y a entre  
- les sacrifices et la relation de proximité grandissante entre l'homme et D.ieu,  
- la relation d'élévation du matériel vers le spirituel à travers les sacrifices. 

 


  Polarisation vers Jérusalem

  Pour ces motifs du lien au Temple qui est le centre collectif du peuple : 

  1. on veille à dire ces prières collectivement, comme au Temple, dans un minyane, groupe composé  d'au moins 10 hommes âgés de plus de 13 ans. 

  2. on veille à se tourner géographiquement vers Jérusalem pour prier, de quelque région que ce soit  dans le monde. Tous les arabes du monde se tournent vers leur centre, en Arabie Saoudite : Mecca, La  Mecque, d'autres sont une Eglise "romaine" ; nous, les Juifs, sommes les seuls à nous tourner vers notre  centre : Jérusalem. Soyons bien conscients, par exemple, que Jérusalem est nommée plus de 600 fois dans le  Tanakh, et aucune fois dans le Qoran. Cette donnée est une vérité qui doit être bien posée, honnêtement.

Mais nous ne nous tournons pas seulement physiquement vers Jérusalem ; avant de prier, notre esprit doit se "représenter" la terre d'Israël, puis Jérusalem, puis le mont du Temple, puis le Temple, puis le Saint des Saints, le Qoddéche haqqoddachim.

 Ainsi, toutes les prières des Juifs du monde entier passent continuellement par Jérusalem, et s'y rassemblent et s'élèvent de là,  et non seulement les prières des Juifs de Jérusalem. C'est pour ce motif que Jérusalem est nommée pour eux Chaâr  hachamayim, la porte des cieux, comme dans le rêve de Yaâqov. Le Chla insiste souvent sur ce point, et c'est pour cela qu'il  a nommé son commentaire de la prière : Chaâr hachamayim. Il a tenu à lui donner ce nom et à écrire là ce commentaire de la  prière après avoir réalisé son alya à Jérusalem, alors que toutes les communautés de l'exil voulaient le retenir chez elles. 
(Tous les grands Sages qui ont fait leur alyah comme Rambam, Rambam, le Ram'hal, etc. ont eu la même expérience).  
 De même qu'il est émouvant pour moi d'écrire ces mots, depuis Jérusalem, où je sais et ressens que tous ces prières des Juifs du monde entier passent chaque jour sur nous à Jérusalem avant de monter, ainsi les lecteurs nourris des enseignements du Chla sur Modia, de paracha  en paracha, auront une pensée respectueuse et reconnaissante envers lui chaque fois qu'ils se tourneront vers Jérusalem ainsi  qu'il nous a enseigné de le faire dans la prière et dans toute la vie. 

  3. on veille à allumer un ner tamid, une lumière perpétuelle, dans la synagogue en souvenir de la ménora (chandelier) du Temple. 

 


Références l'étude de la prière

  Se reporter à la page 466 de la première édition du Lév Gompers pour y trouver le plan du Tour et du Choul'hane Âroukh,  dans la partie Ora'h 'Hayim ; les parties les plus centrées sur notre sujet présent de la prière sont les chapitres 75 à 100 environ. 

                            ch. 1 à 7 : comportement le matin  
                            ch. 8 à 24 : les tsitsiotes 
                            ch. 25 à 45 : les téfilines 
                            ch. 46 à 57 : les bénédictions du matin  
                            ch. 58 à 88 : le chémâ 
                            ch. 89 à 127 : cha'harite. 

 


  Une étude de halakha sur la prière 

  Nous savons que l'ouvrage essentiel qui codifie la pratique du judaïsme (halakha) est intitulé le Choul'hane Âroukh  de Rabbénou Yossef Caro ou Qaro ; ce n'est qu'un volumineux résumé du Beit Yossef,  son commentaire sur l'ouvrage de   base de toute la halakha intitulé Arbaâ Tourim. Il faut lire la biographie de son auteur, Rabbénou Yaâqov ben Achér  (1270-1343). Etudions une halakha de cette ouvrage. 

Au chapitre 58, dans la partie intitulée Chemin de Vie ou Ora'h 'Hayim,  il précise l'heure de la lecture du Chémâle matin :  
  - "qoréine qériate chémâ, on lit le chémâ yisrael...  
  - méimataï zémanah, quand est son temps ?  
  - mi ché yiré à partir du moment où on verra  
  - 'havéro haraguil îmo, son ami habituel auprès de lui  
  - qétsate mera'hoq arba amote, un peu plus loin que quatre amote (environ 2 mètres)  
  - véyakiréno,  et il le reconnaîtra.  
  - vénimchakh âd sof chaloche chaôte,  et on continuera (à pouvoir le dire encore) jusqu'à la fin des 3 heures  
  - vé mitsva min ha mouv'har,  et c'est réaliser une mitsva de la plus belle façon  
  - kévatiqine, comme les anciens qui savaient prier avec cavana, intention  
  - ché hayou mékhavénim liqrotah, qui avaient l'habitude de lire (le chémâ)  
  - méâte qodém hannéts ha'hama, juste un peu avant que ne pointe le soleil..."  

Commentaires et traductions par le Rav Yehoshua Ra'hamim Dufour basés sur les livres de nos Sages

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