Ryan Turell, le premier juif orthodoxe basketteur pro
Lors de la dernière draft NBA, Ryan Turell avait prévenu les franchises qu'il ne pourrait pas se déplacer les jours de shabbat. Un mois après ses débuts en pro, Ryan Turell rêve de devenir le premier juif orthodoxe pratiquant à jouer en NBA.
Vendredi, les joueurs du Motor City Cruise de Detroit poseront leurs valises à Sioux Falls (Dakota du Sud). Au programme : deux matches en deux jours contre la Skyforce. Un déplacement tout ce qu'il y a de plus banal en G League, la Ligue mineure de basket US. Sauf pour Ryan Turell. Scoreur d'exception, le meilleur toutes divisions confondues dans les rangs universitaires la saison dernière (27,1 points par match avec la Yeshiva University en D3), l'ailier californien, 23 ans, a la particularité de pratiquer le judaïsme orthodoxe.
Ce qui demande quelques adaptations pendant le shabbat, « jour d'abstention » dans la religion juive. Sa foi lui interdisant notamment de conduire ou d'utiliser un véhicule à compter de vendredi soir, précisément dix-huit minutes avant la tombée de la nuit (et jusqu'au coucher du soleil samedi), Turell est rentré rentrera à son hôtel à pied après le match.
C'est une contrainte dans sa nouvelle vie de basketteur pro, une parmi d'autres, mais le numéro 7 n'est pas prêt à sacrifier ses principes religieux sur l'autel de sa carrière, si prometteuse soit-elle. Candidat déçu à la dernière draft NBA, il avait prévenu les franchises intéressées qu'il ne pourrait pas disputer deux matches d'affilée dans deux villes différentes pendant le shabbat du fait de son impossibilité de voyager le samedi.
S'il ne désespère pas d'être un jour le premier juif orthodoxe pratiquant dans la meilleure Ligue du monde, ce fan des Lakers se veut surtout « une source d'inspiration pour le peuple » qu'il représente.
Ainsi, il a choisi de porter sa kippa sur les parquets de G League, comme il le faisait à l'université et comme le règlement de la Fédération internationale (FIBA) l'y autorise depuis 2017. Un acte qu'il veut militant, symbole de sa « fierté » et de sa dévotion : « Quand je porte ma kippa, disait-il en janvier au Jewish Journal, je sais que je ne joue pas que pour moi. »
Les images de ses premiers pas chez les pros, le 7 novembre, contre les Windy City Bulls, ont fait le tour du monde ; celles de son premier panier face au Wisconsin Herd, huit jours plus tard, aussi. Acclamé partout comme le « héros juif » qu'il rêvait de devenir quand il rejoint la Yeshiva University en 2018, quitte alors à refuser des offres en Première Division universitaire, il signe des autographes mais n'a pour l'instant pas grand-chose d'une star en devenir malgré ses airs de Larry Bird.
Limité à 7,3 minutes par match en moyenne depuis le début de la saison, il a marqué au mieux 9 points (en 12 minutes) contre les Wolves de l'Iowa la semaine dernière. Si sa franchise, affiliée aux Pistons en NBA, ne l'a pas choisi par hasard, son avenir s'écrira sans doute loin des parquets de la grande ligue. Peut-être en Israël, où il avait hésité à lancer sa carrière pro l'été dernier.
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