Quarante méditations juives, de Gilles Bernheim
Enfant, il rêvait d'être coureur cycliste professionnel, mais il a dû y renoncer quand il a compris que ce serait incompatible avec le strict respect de sa religion. C'est que, déjà, il prenait très au sérieux le fait d'être juif. Alors Gilles Bernheim est devenu agrégé de philosophie et rabbin, puis (en 2009) grand rabbin de France. On le qualifie d'«orthodoxe», avec une pointe de méfiance, parce que notre époque relativiste a du mal à accepter qu'il existe des croyants qui croient vraiment. Il suffit pourtant de lire ces textes où se respire l'air des maîtres du hassidisme pour constater combien leur auteur, si profondément ancré dans la tradition juive, poursuit une réflexion qui s'adresse à tous. Sur la vieillesse et la mort, la vérité et le mensonge, l'amour et la crainte de Dieu, Gilles Bernheim a l'art de dire beaucoup en peu de mots. Les chrétiens qui avaient aimé son dialogue avec le cardinal Barbarin (Le Rabbin et le Cardinal, Stock, 2008) seront sensibles, une fois de plus, à l'attention qu'il porte à leur foi. Le beau livre d'un honnête homme.
RÉSUMÉ DU LIVRE - MOT DE L'AUTEUR - MOT DE L'ÉDITEUR
Très tôt le matin, ou très tard dans la nuit, lorsque ses charges de grand rabbin de France se font moins pressantes, Gilles Bernheim écrit. Ses méditations nocturnes sont généralement issues d’un texte de la tradition hassidique – ce mouvement né en Europe de l’Est au XVIIIe siècle pour revivifier le judaïsme – qu’il commente très librement, sans souci d’érudition ni d’exégèse.
Il s’agit là de textes souvent brefs, qui ressemblent à des moments de respiration dans une existence chargée de responsabilités. Moments de respiration qui conduisent le lecteur, comme leur auteur, dans une dimension spirituelle, beaucoup plus que religieuse, dont nos vies sont trop privées.
Quarante méditations juives, de Gilles Bernheim, Stock, 218p., 18€.